CITATION
Il a ce regard non pas parce que le dragon représente son ego et qu'au dernier moment Beowulf aurait un quelconque regret envers cette relique de son ancienne personnalité, mais tout simplement parce que c'est son seul et unique fils qu'il vient de tuer.
Enfin attention quand même quand je parle que le dragon représente son ego c'est sur un plan symbolique, un referent archetypique de la quête heroïque, quelque chose de meta textuel dont la plupart des spectateurs se contre foute, et n'iront pas chercher plus loin que leur nez. Evidemment que Beowulf ne regarde pas son fils en se disant : "ben merde alors ca y est j'ai tué mon ego dommage", evidemment c'est parce qu'il vient de tuer son fils qu'il lui effleure la main. Fils qui est quand meme physiquement son double carbone et une partie de lui même, une certaine idée de l'image démesuré (DRAGON) de l'ego ! CITATION
Désolé mais martyr c'est juste ce que Beowulf n'est pas. Un martyr est par définition une personne qui acceptera de mourir au nom d'un dogme, d'une foi, d'une idéologie et là ce n'est pas le cas.
Bon là par contre je suis beaucoup moins sur de mon interprétation, je dirais même qu'elle est bancale. Si l'idée m'a effleuré l'esprit c'est parce qu'il y a un moment une dualité entre la figure du héros et du martyr. Mais en me replongeant dans les écrits de St Joseph Campbell, je crois ne pas m'être trompé de beaucoup, meme si j'aurais du être plus juste : on passe d'un héros guerrier, à un héros rédempteur. Je mets quelques passages du chapitre en question : "En réalité, le Tueur et le Dragon, le sacrificateur et la victime, ne font qu'un dans la coulisse ou il n'y a plus de couples d'opposés alors qu'ils étaient ennemis mortels sur la scène ou se joue l'éternelle guerre des Dieux et Titans."
"Le héros d'hier devient le tyran de demain, à moins qu'il ne se crucifie lui même aujourd'hui."
"En somme la tâche du héros est d'abattre le père sous son aspect d'ego obstiné (dragon, tentateur, roi - ogre) et de libérer les énergies vitales emprisonnées pour qu'elles alimentent l'univers."
C'est bizarre mais il me semble qu'on retrouve bel et bien deux des trois exemples de Campbell dans le film : Dragon (le fils), tentateur (la harpie), peut être même 3 : roi - ogre (Rothgar ?)...
Enfin attention quand même quand je parle d'ego c'est bien évidemment dans le sens premier du terme, ce dont la plupart des lecteurs de Jo Campbell se contre foute, et n'iront pas chercher plus loin que leur nez. Le dragon est peut être une version démesuré des ambitions de Beowulf jeune mais certainement pas du vieux roi. Donc j'ai raison
pour le héros rédempteur, c'est plus que possible même si le baiser final laisse planer un gros doute...
En ce qui concerne les citations de Campbell et étant donnés que Neil gaiman semble assez influencé par le travail de ce dernier, j'imagine que c'est censé cloturer le débat et bien soit...
...mais j'aurais quand même une ou deux remarque a faire 1/il ne s'agit pas ici de parricide mais d'infanticide ce qui change un peu la donne sur ce qu'est censé faire le héros (et vu que Beowulf ne tue ni Rothgar ni la sorcière) et 2/Beowulf n'est jamais défini comme un tyran en devenir puisqu'il est au crépuscule de son existence et semble effectivement près a mourir mais certainement pas en se "crucifiant" (termes généralement associé a la chrétienté ce que Beowulf n'est pas) dans l'espérance d'une quelconque expiation mais plutôt pour mettre fin au poids d'une existence bâtit sur le mensonge, en finir une bonne foi pour toute et en beauté.