Je me sens un peu seul, sur le coup.
Sérieux, j'ai l'impression d'être revenu à l'époque de l'hystérie collective
Titanic. Je sais pas...Soit vous êtes tous fous, soit mon âme d'enfant est définitivement partie faire la fête à Copacabana...
Bon, j'y reviens un petit coup, histoire de préciser mon point de vue, ensuite je laisse tomber. On y reviendra lorsque la hype se sera calmée, et que vous l'aurez revu au calme, en DVD, sur un écran raisonnable qui ne laisse aucune chance à l'esbrouffe...
Déjà il faut bien différencier deux choses,parce qu'on mélange un peu tout, ici...On me cause d'immersion, etc...Moi je veux bien. Mais bon, le relief, pour l'instant, ce n'est que ça. Si vraiment il s'impose dans les années à venir, le relief va fondamentalement changer les données et contraintes de la mise en scène. Les transitions (cuts etc), les cadrages etc...Mais à ce moment là, on changera carrément de langage cinématographique. Là pour l'instant, on n'y est pas encore. Lorsque le relief sera vraiment devenu le but final d'une réalisation, je ne pense tout simplement pas qu'il sera possible de la projeter sur un écran normal. Il va falloir tout réinventer, jouer avec ses codes, avec la profondeur pour donner du sens, etc... (et ça, d'ailleurs, ça m'excite pas mal...sauf qu'ici, à part une ou deux scène sur lesquelles je vais revenir, on en reste à l'utilisation d'une grammaire "traditionnelle"...)
Si c'est vraiment l'immersion qui vous attire, je vous signale qu'il existe, hors salles obscures, plusieurs méthodes pour provoquer des visions et hallucinations criantes de vérité. Mais ça n'a pas grand chose à voir avec le cinéma.
Bon, je ne reviendrai pas sur le "masque de cire" des doublures numériques. Si la 3D de ce film vous satisfait, ben tant mieux, hein...Si vous trouvez les persos expressifs malgré le fait qu'il ont tous l'air d'être affligés d'une paralysie faciale, c'est moi qui ai loupé un truc, spagrav.
Comme je le disais, le script est bon. Les relations, les persos sont intéressants. C'est assez riche. Le problème, pour moi, c'est que cette richesse n'apparait quasiment jamais à l'écran. Quasiment toutes les scènes de dialogues sont complètement plates. Sauf deux. Je m'explique.
Pour moi, les deux seules scènes (hormis les deux scènes de tape) où zemeckis aporte un vrai regard de metteur en scène, c'est justement sur les deux scènes pensées en fonction du relief. A savoir :
1)
Le dialogue hopkins \ beowulf, dans le dos de la reine, lorsque hopkins promet la corne et sa femme à beowulf.2)
La mort de Hopkins.Dans ces deux cas, la scène a été clairement pensée en fonction de l'effet de profondeur, et je ne doute pas que ça donne quelque chose d'intéressant sur l'écran adéquat.
Malheureusement, les autres dialogues ne bénéficient pas de ce traitement. Le problème, le vrai, c'est que malgré toutes ses qualités, robert zemeckis n'a jamais été un cinéaste du dialogue ou des rapports humains. Malgré toute l'affection et l'admiration que j'ai pour le perso par ailleurs, l'intimiste, ça na jamais été son truc. (là je sais que certains vont me sortir forrest gump, mais on ne va pas remettre ça sur la profondeur supposée de simplet...)
Du coup, toutes les autres scènes de dialogues, qui auraient DU, être intéressantes et implicantes, vu le script, sont ici totalement foirées, AMHA. Pour la simple raison que Zemeckis ne SAIT PAS comment les filmer. Il ne SAIT PAS quoi en faire. Du coup, il se repose sur ses acteurs en nous proposant une mise en scène plan\plan, à base de champs-contre-champs totalement inexpressifs. Et le problème, quoi qu'on en dise, c'est que vu que les doublures numériques rabotent totalement le jeu des acteurs, on se retrouve devant des scènes manquant totalement d'intensité dramatique et émotionnelle. Revoyez l'échange entre boewulf, la reine, et le roi, sur les origines de grendel. C'est flagrant.
Et c'est d'autant plus navrant que cette richesse était bien présente dans le script. Mais du coup on se retrouve à extrapoler la richesse intérieure des persos uniquement par les dialogues et le scénar, parce qu'on ne les voit jamais à l'écran. Du coup, je suis vraiment désolé de le dire, mais j'ai passé une bonne partie du film à soupirer en me disant que ça aurait pu être mortel avec une autre technique et un autre réal. On se prend à rêver devoir un film en live, avec de vraies performances d'acteurs qui montreraient réellement la richesse des persos. Ou alors un film en animation traditionnelle, qui n'aurait pas peur d'en rajouter dans les expressions pour montrer leur évolution. Parce que tout de même, le beowulf du début du film, c'est ça :
Et à la fin, son côté torturé, on ne le VOIT tout simplement pas...Sérieux, à part les cheveux blancs, le perso est toujours aussi lisse.
Quant à l'iconisation du beowulf guerrier, elle est aussi absente que le reste. C'est pas pour être cruel, mais rematez-vous la préparation à la bataille de conan (les katas à l'épée), et comparez avec celle de beowulf (le petit coup de hache rhumatisant dans le vide), OK, c'est pour nous montrer que le guerrier est vieux et fatigué, mais ça fait un peu tache avec la baston qui suit (et je passe rapidement sur
l'arrachage de coeur à la main alors que même avec l'épée, il était trop loin...) Mais bon, là c'est sans doute mon côté aigri (et déçu) qui en rajoute.
Enfin bref, pour moi, c'est un bon script gâché par une réalisation qui tient plus du laboratoire que du truc vraiment maitrisé, et conan peut encore dormir tranquille. Je vois bien que je suis un peu seul sur le coup, tant pis pour moi. Et tant mieux si vous prenez votre pied.
CITATION(saufvotrerespectchef)
(je pense que tu réviseras ton jugement de façon spectaculaire un jour ou l'autre)
Ben écoute, chef, je te retourne la remarque.
On en recause dans quelques mois, à froid.
EDIT : Powerranger avec nous \o/ !!!
(wééééé, avec he_vile_dead, on est trois ! Trrrremblez madnautes !)