Bon ben je pense très exactement le contraire de ce que dit Kurtz dans un post plus haut, et considère Verneuil comme le véritable insurpassé de ce qu'on appelle le "cinéma de genre" français, avec une mise en scène d'une précision, d'une rigueur et surtout d'une discrétion magnifique, toute entièrement dévouée à la cause du film plutôt qu'à l'autopromotion de son auteur. (la façon de filmer certaines scènes de dialogue dans Le Clan des Siciliens annonce McT à 20 ans d'écart). Bref un véritable exemple, difficile à suivre mais qui garantit une voie d'exploration royale à celui qui saura retrouver cette discipline (et je trouve que Kasso, par moments, s'en rapproche).
Le Clan des Siciliens, et sa science ahurissante de création de caractères par la mise en scène (cette scène dans l'appart de Delon, avec Gabin de dos qui ne se retourne que pour sa réplique finale, avec ce léger travelling avant... my god !!!)
Mélodie en sous-sol, et son élégance ébouriffante dans l'utilisation de l'architecture (je me demande si Fincher connaît ce film)
Un Singe en hiver, qui touche du doigt comme peu l'ont fait un certain mystère masculin (c'est apparemment plus courant de s'intéresser au mystère féminin)
100 000 dollars au soleil, LE western français qui fout la honte à tous les wannabes (quelqu'un se souvient de Sueurs, le blockbuster d'action sorti y'a... 3 ans ?)
Peur sur la ville, et son hommage au cinéma italien qui enterre (amha) ce même cinéma italien
La Bataille de San Sebastian, son western américain mystico-anticlérical avec Anthony Quinn
Le Casse, parce que la violence sèche de certains passages, ça casse.
Week-end à Zuydcoote, le film d'auteur français le plus spectaculaire au monde (3 potes désabusés philosophent au premier plan tandis qu'à l'extrême arrière plan, 10 000 figurants se font bombarder par des escadrilles d'avion, ça m'éclate tellement c'est gonflé !)
Le Président, et son incroyable discours à l'assemblée nationale (Simenon + Audiard mazette), scène que j'adore passer à des amis tant ce "vieux film" résonne douloureusement sur notre actualité politique.
La scène d'ouverture de
La Vache et le prisonnier (on ne rit pas ! :wink: ), dialogue faussement détaché qui ne révèle son véritable enjeu qu'à posteriori, lorsque les personnages se retournent et s'éloignent de la caméra. C'est pas compliqué, c'est du Spielberg ce passage, soit le plus haut niveau d'un art véritablement cinématographique (amha blabla)
Un Maître j'vous dis.
CITATION(Kenneth Johnson)
La musique de Morriconne est un chef d'oeuvre du septième art, et l'utilisation dans cette publicité est une insulte à Georges Lautner et Morriconne.
La pire insulte qu'on puisse faire à George Lautner, c'est de réciter la filmo de George Lautner : Room Service, Triplex, Présumé dangereux, l'Invité surprise, La Maison assassinée, La Vie dissolue de Gérard Floque, La Cage aux folles 3 "elles se marient !", Joyeuses Pâques, Le Cowboy avec Aldo Maccione, Attention! Une femme peut en cacher une autre, Est-ce bien raisonnable?, Le Guignolo, Ils sont fous ces sorciers, On aura tout vu... ça fait mal quand même (amha et tout le bastringue)