CITATION(Ward)
ces films sont un sommet de prétentions factices, complexifiant un propos simpliste, 1000 fois exposé ailleurs avec beaucoup plus de clarté.
CITATION(kea)
La saga matrix réchauffe des éléments et des théories déjà largement traitées par ailleurs (et aussi des films et plein d'autre trucs).
Un ami me faisait récemment remarquer que la saga Matrix énèrve parce que, en quelque sorte, tout le monde (des wannabe scénaristes aux simples spectateurs) en a eu l'idée sans en avoir l'idée.
Tout le monde en a eu l'idée parce que le questionnement sur la réalité du monde est aussi vieux que l'humanité elle-même.
Personne n'en a eu l'idée parce que personne n'est parvenu à synthétiser la métaphore contemporaine à laquelle les Wachowski ont donné corps.
La métaphore d'un Neo quittant une simulation informatique pour évoquer la transcendance, c'est une véritable jackpot spirituel. Ce qui rend certains profs de philo si admiratifs face à ces films, c'est la valeur de cette métaphore. En une simple image, un simple déclic, le corps et l'esprit du spectateur sont immédiatement animé par la réponse inévitable à ce stimuli. Mais s'il fallait chercher ce résultat avec des mots, il faudrait quelques bonnes heures, si ce n'est quelques jours, de cours de philo et d'Histoire des Religions. L'esprit finirait peut-être par être animé de la même façon, le corps probablement pas.
C'est bien là toute la force d'une vraie métaphore, que d'éveiller ce qui sommeille au plus profond du spectateur. Les Wachos sont parvenus à trouver celle qui fait écho à notre monde contemporain.
Bouddha sous son arbre, Jésus dans le désert, Dante face au léopard, au loup et au lion, ce sont des métaphores trop anciennes, qui ne nous interpellent plus même si elles crient des vérités, et auxquelles on ne peut accéder que dans une longue étude strictement intellectuelle. Tandis que Neo qui émerge de son cocon pour découvrir l'humanité prisonnière de la simulation c'est PAF !!!! réponse immédiate du spectateur.
Alors oui, effectivement, cet archétype c'est quelque chose qu'on a ressenti \"1000 fois\".
Mais on ne l'a jamais vu au cinéma. Jamais !
CITATION(kea)
Sur le fond, matrix reste essentiellement attaché au judéochristianisme (trilogie/trinité ; élu ; vérité supérieure). En ce sens, c'est plutot le second opus qui m'a fait tiquer (le grand architecte...non mais sans blague.) En bref, ça suinte de valeurs bien monothéistes, ce dont, personnellement, je me méfie un peu plus que de la peste....
Sauf que la tradition chrétienne à laquelle tu fais probablement référence, c'est celle qui depuis 17 siècles tourne résolument le dos au gnosticisme qui parcourt la saga.
Tu aurais dit : \"Sur le fond, matrix reste essentiellement attaché à l'ésotérisme kabbalistico-maçonnique... ce dont, personnellement, je me méfie un peu plus que de la peste\", je t'aurais répondu OK. C'est normal. Personne n'a le droit de te le reprocher.
Mais la tradition judéochrétienne, ça fait un moment qu'elle a abandonné toute idée de questionnement, de transcendance et de confrontation avec le démiurge. En tout cas, c'est comme ça que je le vois.
CITATION(kea)
Blade Runner est un grand film qui traite quasiment des mêmes sujets. Pareil pour Oshii, et pourtant quand je regarde GITS, j'ai pas l'impression de me faire aggresser les yeux par une iconographie de publicitaire sous cocaine !
Blade Runner est un grand film qui évite soigneusement de traiter son sujet parce qu'il refuse de plonger dans le gouffre mystique qui avait englouti Philip K. Dick. Et au passage il ne faudrait pas oublier que ce film était précisément l'oeuvre du plus grand publicitaire de son temps, ce qui a fait que Blade Runner a été considéré, à juste titre, comme l'origine de "l'esthétique pub" au cinéma (ce qui moi, personnellement, ne m'a jamais posé problème). Alors retourner l'argument contre les Wachos, qui eux ne font pas de pub à ma connaissance, c'est pas malin :wink:
Et pour Oshii, je vais éviter de trop me lâcher. Je kiffe grâââve les GITS et les Patlabor, mais Oshii sans l'la source de Shirow ou de YukiMasami, ça donne du Avalon, le truc d'adolescent goth-indus de quatrième qui vient de découvrir son premier Tarkovsky.