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Version complète : Le films de gangster (cette semaine : The Public Enemy)
Mad Movies > Forums Discussions > Cinéma
Blunt
Ca fait un moment que ça me trottait dans la tête (depuis Janvier et l'achat de mon coffret Warner Gangster Collection à vrai dire), et je me décide enfin à lancer ce topic consacré à ce genre eminemment passionant qu'est le film de gangster. Et quel meilleur film pour commencer qu'un des plus beaux (le plus beau?) fleurons du genre: White Heat (en VF L'Enfer est à lui) de Raoul Walsh (attention, quelques spoilers en perspective).

Made it ma! Top of the World!
Image IPB

Commençons par un peu de remise en contexte historique: suite au succès énorme remporté par Yankee Doodle Dandy (qui lui vaudra un oscar), Cagney décide de quitter la Warner Bros, avec laquelle il était sous contrat, et part fonder sa propre société de production avec son frère William. Mais le premier film qu'il produit et interprète, Time of your life est un échec sans appel. Il revient alors dans le giron de la Warner doté d'un contrat en or lui permettant de choisir les films qu'il veut faire. Et c'est donc avec une idée bien précise que lui et Walsh s'attèle à White Heat.

Le genre gangster est déjà à l'époque très populaire et prolifique, Cagney lui même lui devant une grande partie de sa réputation et de sa carrière. White Heat va alors faire date en ce qu'il se demarque très nettement de la grande majorité de la production. Pour schématiser, le portrait du gangster dans le genre peut se classer sous deux archétypes: le "tough guy" charismatique entrainé dans le crime presque malgré lui et avec lequel le public est amené à sympathiser (surtout quand il connaitra un destin forcément tragique) ou bien le malfaisant pur et dur clairement érigé en figure négative et dont le sort devra faire figure d'exemple pour le public (cf Scarface ou Little Caesar, sur lesquels on reviendra en temps voulu). White Heat renverse complètement la donne.

Le protagoniste principal du film, Cody Jarret (Cagney) est en effet dès l'entame du film posé comme un être à part dans le genre, en ce qu'il est clairement un psychopathe au stade terminal, une boule de nerfs n'agissant que selons ses instincts et ses impulsions les plus primaires, sans pitié, froid, calculateur et totalement imprévisible. Le film ne déviera jamais de cette ligne de caractérisation, ne donnant aucune explication claire aux raisons profondes de la personalité psychotique de Jarret (pas plus qu'aux crises de maux de têtes foudroyants dont il est affligé). Bien evidemment c'est cette personalité totalement extrême qui provoque la fascination et l'attachement chez le spectateur, tant le personnage est unique et jusqu'au boutiste. Et doté d'un personnage aussi complexe et fascinant, Cagney livre une performance qui ne l'est pas moins, d'une présence physique incroyable, dégageant une menace permanente (même cloué sur un lit par une camisole) et parvenant à être à la fois touchant et totalement cintré (cf la scène où il apprend que l'homme en qui il faisait confiance est un flic infiltré et surtout le moment absolument incroyable de la crise de nerfs dans le repertoire de la prison lorsqu'il apprend la mort de sa mère: un déchainement incontrolé de chagrin et de violence, Jarret etalant une demi-douzaine de gardes en chialant comme un veau qu'on égorge, scène tournée sans que les acteurs autres que Cagney sachent ce qui allait exactement se passer).

Puisqu'on en parle, abordons donc le sujet de Ma Jarret, autre personnage qui éloigne le film des codes classiques du genre. L'époque est plus à la représentation de la mère comme une figure angélique, soutien moral du héros, source de conseils et dictant la bonne marche à suivre. Ma Jarret (jouée par la filiforme et inquiétante Margaret Wycherly est un véritable démon, une force castratrice et manipulatrice qui tient Jarret sous sa coupe, ce dernier étant un véritable fils à maman n'agissant au fond que pour plaire à sa génitrice.Même après sa disparition, sa présence continuera à se faire sentir et à motiver les actions de son fils (cf la réplique finale du film en exergue du présent topic) La description de leur relation tranche là aussi totalement avec les standards de l'époque, le côté étant incestueux étant franchement plus que sous-entendu, ne serait-ce que via le personnage de Verna (Virginia Mayo, sublimée par le filmage de Walsh), garce typique entrainant le film vers les rivages du noir, dont les actions et le comportement contrastent clairement avec celles de Ma (autrement dit "toutes des s... sauf maman"). 10 bonnes années avant Psychose, on a là la première représentation d'une relation mère-fils plus que trouble. La personalité de Jarret et son rapport à sa mère culmineront dans le final mémorable et apocalyptique, Cody préférant se faire sauter avec une raffinerie entière de pétrole que se rendre, dernier défi lancé aux flics depuis le toit du monde et dernier salut à sa mère, dans une illustration parfaite de l'expression "going out in a blaze of glory). L'ultime réplique du film tente bien de faire passer un semblant de morale, mais le spectateur ne peut pas être dupe, la vraie fin arrive après le "Made it ma, top of the world!" lancé par un Cagney déchainé.

Je pourrais aussi vous parler de la réalisation d'une fluidité exemplaire de Walsh, du score grandiose de Max Steiner ou de la violence sèche et âpre du film (stuffy eh? I'll give you some air!), mais ce texte est déjà beaucoup trop long, je terminerais donc en disant que plus de 50 après sa sortie, White Heat reste un film essentiel, un sommet du genre qui n'a pas perdu une once de sa force. Alors vous eteignez votre ordi, vous allez chez votre revendeur habituel et vous achetez le coffret Warner nondidiou!


J'espère en tout cas que ça vous aura donné envie de découvrir ce putain de chef d'oeuvre et que ce topic aura un peu de vie, le genre mérite qu'on s'y attarde, et j'aimerais bien faire un topo sur quelques uns de ses représentants.
bad lieutenant
White Light!!!!!!! :wink:
Rottweiler
CITATION(Blunt)
achetez le coffret Warner nondidiou!


Tu m'excuseras mais "nondidiou" c'est franchement pas un argument de vente convaincant. Pour la peine j'ai pas lu ton texte icon_mrgreen.gif
kookaburra
Je sais pas si ça entre dans ta notion des films de gangsters dits "classiques" (tu visais certainement d'avantage les films noirs pré-années 50-60) mais pour moi la référence ultime reste Il était une fois en Amérique de Leone.
Waco
Peu importe les époques, White Heat est clairement une référence du genre. Suffit de le voir une seule fois dans sa vie pour le comprendre. Et puis mince ! rien que pour la performance monstrueuse de Cagney...  8O

On ne remerciera jamais assez la Warner (une fois n'est pas coutume) pour ce  nondidiou ! de coffret...
Image IPB


(je m'avance un peu trop vite mais peut-être que Blunt va nous passer en revue tout le coffret 8) )
Blunt
CITATION(Waco)

(je m'avance un peu trop vite mais peut-être que Blunt va nous passer en revue tout le coffret 8) )


C'était effectivement un peu mon idée de départ (même si il me reste encore trois films à voir sur les six), mais j'avoue que le peu de réponse n'est pas fait pour me motiver. Je devrais ptet changer le titre du topic en "RAFIK DJOUMI VIOLAIT UN ENFANT PENDANT QU'IL REDIGEAIT SA CRITIQUE D'EPISODE II!!!!".....

kookabura: effectivement je pensais plus parler des films de la période classique (en gros 30-50) mais la mention du Leone n'était pas hors sujet vu que le film est clairement influencé par certains films de l'époque (Angels with Dirty Faces par exemple).
vendetta
Intéressant, comme topic.
Je crois me souvenir que Da Dog en personne parlait de ce film dans son interview publiée dans mad il n'y a pas très longtemps.

Et si je me rappelle bien, des images de ce film sont reprises dans Les cadavres ne portent pas de costards (comédie tout à fait exceptionelle, ceci devant également être dit).
J'ai envie de me le voir maintenant.

Vendetta - 8) -
Astuce Mario
(Blunt, c'est vrai pour l'article sur Star Wars ou c'est juste encore une de tes blagues?)

CITATION(Waco)
Image IPB


Nondoudiou il a l'air vachement bien ce coffret.


(perso à part Scarface qui est encore plus ou moins chaud dans ma mémoire, j'ai pas vu enormement de film de gangster de cette époque ou alors ça fait trop longtemps et je ne m'en souviens plus... mais je vais m'y remettre ça me botte bien)
Waco
CITATION(Astuce Mario)


Nondoudiou (!) il a l'air vachement bien ce coffret.


(perso à part Scarface qui est encore plus ou moins chaud dans ma mémoire, j'ai pas vu enormement de film de gangster de cette époque ou alors ça fait trop longtemps et je ne m'en souviens plus... mais je vais m'y remettre ça me botte bien)

Crois-moi Astuce, ce nondidiou ! de coffret tombe à point nommé. Avant d'en faire l'acquisition, j'étais un peu dans le même cas de figure que toi (sur le lot de films proposés, je n'en connaissais que deux). Depuis, ma vie a changé.

A titre d'indication, on retrouve les 6 films suivants (qui vont du très bon à l'exceptionnel), tous sous-titrés français (et norvegien au cas où) :
- The Public Enemy  
- White Heat
- Angels with Dirty Faces
- Little Caesar
- The Petrified Forest
- The Roaring Twenties
 

Un véritable bol d'air frais qui nous vient d'un passé d'il y a a long time ago.


(courage Blunt... déjà 7 interventions !)
bad lieutenant
"White Light White Heat" - The Velvet Underground

White light, White light goin' messin' up my mind
White light, and don't you know its gonna make me go blind
White heat, aww white heat it tickle me down to my toes
White light, Ooo have mercy white light have it goodness knows

White light, White light goin' messin' up my brain
White light, Aww white light its gonna drive me insane
White heat, Aww white heat it tickle me down to my toes
White light, Aww white light I said now goodness knows, do it

Hmm hmm, White light
Aww I surely do love to watch that stuff tip itself in
Hmm hmm, White light
Watch that side, watch that side don't you know it gonna be dead in the drive
Hmm hmm, White heat
Hey foxy mama watchin' her walk down the street
Hmm hmm, White light
Come up side your head gonna make a deadend on your street

White light, White light moved in me through my brain
White light, White light goin' makin' you go insane
White heat, Aww white heat it tickle me down to my toes
White light, Aww white light I said now goodness knows

White light, Aww white light it lighten up my eyes
White light, don't you know it fills me up with suprise
White light, Aww white heat tickle me down to my toes
White light, Aww white light I tell you now goodness knows, now work it

Hmm hmm, White light
Aww she surely do moves me
Hmm hmm, White light
Watch that speed freak, watch that speed freak everybody gonna go and make it every week
Hmm hmm, White heat
Aww sputter mutter everybody gonna go kill their mother
Hmm hmm, White light
Here she comes, here she comes, everybody get 'n gone make me run to her


Image IPB
muf
CITATION(Blunt)
mais j'avoue que le peu de réponse n'est pas fait pour me motiver.


Ah oué mais nan là: je sais pas pour les autres, mais pour moi c'est typiquement un thread "lu pasque très intéressant mais pas posté pasque n'y connaît rien".
Et pis ça c'est le genre de topic qui s'entretient sur le long terme.
kookaburra
CITATION(muf)
Ah oué mais nan là: je sais pas pour les autres, mais pour moi c'est typiquement un thread \"lu pasque très intéressant mais pas posté pasque n'y connaît rien\".


Pareil de mon côté, les films noirs de cette période à part Scarface de Hawks que j'ai découvert il y 2 ou 3 ans je ne connais pas grand chose, voire que dalle d'ailleurs.

Continue tes critiques Blunt, c'est forcément enrichissant pour les néophytes, et puis ça change de Star Wars hein...
Blunt
CITATION(muf)
Ah oué mais nan là: je sais pas pour les autres, mais pour moi c'est typiquement un thread \"lu pasque très intéressant mais pas posté pasque n'y connaît rien\"


Oui j'imagine que ça doit être le cas pour pas mal de monde en fait.


CITATION(kookaburra)
Pareil de mon côté, les films noirs de cette période à part Scarface de Hawks que j'ai découvert il y 2 ou 3 ans je ne connais pas grand chose, voire que dalle d'ailleurs.


Oh je prétends pas être un spécialiste, je découvre moi aussi à la grâce des sorties dvd et vu que la plupart des films du genre que je vois sont des vraies perles j'ai envie de partager ça et faire découvrir.

CITATION
Continue tes critiques Blunt, c'est forcément enrichissant pour les néophytes, et puis ça change de Star Wars hein...


Ah merci de dire ça parce que je dois avouer que si j'ai lancé ça précisément maintenant alors que comme je le disais en ouverture j'y pensais depuis un moment c'est aussi un peu en réaction à l'overdose de discutes sur Star Ouarze icon_mrgreen.gif En tout cas merci pour les encouragements et je compte bien continuer. Dès que j'ai un peu de temps et de motivation, je vous ferai un topo sur Angels with Dirty Faces.
kookaburra
Ca me fait penser que Bordas a critiqué pas mal de films de gangsters dans la rubrique DVD, faudrait que je remette la main sur les numéros en question.
L'archiviste
James Cagney qui bute un mec dans un coffre sans même prendre la peine de le regarder, tout en bouffant avec nonchalence une aile de poulet*; voilà le genre de plans ahurissants qui vous créent des Scorsese et des Tarantino en pagaille.

Pour ceux que le texte de Blunt n'aurait pas encore tout à fait convaincu, on peut dire que L'Enfer est à lui, c'est un peu ce qu'aurait donné un film entièrement centré autour de Tommy DeVito, le personnage de Joe Pesci dans Les Affranchis. Ce n'est plus du film de gangster, c'est la biographie d'un boulet de canon avec des dents. Bref l'antithèse d'un film contemplatif.

Comme à son habitude, Walsh synthétise en 8 plans ce que d'autres tentent de raconter en un film entier, et livre un des rares portraits de tueur psychotique authentiquement tragique. Cagney a beau flinguer et mordre, on ne peut s'empêcher de voir en lui un type trahi par la vie.

Le célèbre borgne derrière la caméra ne recule devant rien pour faire sortir sa star de ses gonds. La rumeur prétend que lors d'une séquence importante (pas de spoilers) dans la cantine de la prison (Blunt dit "réfectoire", moi je dis "cantine", na), le personnage de Cagney devait piquer une crise et tenter de fuir la salle (pour ne pas montrer aux autres son effondrement) . Walsh aurait dit à sa star : "Prouve moi que tu es le meilleur. Je te donne dix secondes pour craquer, courir et atteindre la porte de sortie de la cantine." Puis, sans prévenir Cagney évidemment, il s'adressa aux plus balèzes des figurants : "Ecoutez les gars. Vous voulez être payé ce soir ? Alors faîtes en sorte que Jimmy n'atteigne jamais cette porte." Résultat : Jimmy craque, crie, se met à courir vers la sortie. Des malabars l'empoignent. Jimmy lutte en criant et tente de continuer sa percée. Le film a beau être en noir et blanc. A cet instant, son visage est rouge !

Contenu dans l'indispensable coffret Gangster de Warner, L'Enfer est à lui vous coûtera environ le prix d'un paquet de clopes.

(*) McTiernan a réutilisé cette idée dans Die Hard 3 lorsque Jeremy Irons tire dans la jambe de Samuel Jackson tout en mangeant tranquillement son oeuf dur)
bradaviel
j'ai arrété vite fait de lire le texte ( enfin plus de la moitié quand meme ) vu les spoilers, mais ca m'a carrement donné envie en tous cas smile.gif
Rottweiler
Malgré le "nondidiou", j'ai lu tout le texte de blunt et c'est bon je suis convaincu.

Coffret commandé smile.gif
Ced
comme quoi rott tu peux aussi avoir de bons gouts... uh uh uh uh icon_mrgreen.gif

sans lire ce texte j'étais déjà dévoué à la cause que défend mon cher camarade... cher camarade à qui il faut que je passe toujours le scarface de hawks :wink:
ffwd > burnout !
Aaaaaaaaaaargh, trop de films à voireeeeeeeeuuuuuhhhh.

(ouai la mortalité, rapport au temps, tout ça...)

Bon, dès que j'ai vaguement ratrappé mon retard en Fukusaku, Kurosawa et Fuller, promis je m'intéresse au film de gangster classique.
Flying Totoro
Coffret assez indispensable c'est net ! Pas cher, que des films déments, des copies splendides et des bonus généralement de qualité (bien que je n'ai pas eu le temps de tout voir).

Sinon à mon avis la perle du coffret, c'est pas White Heat, c'est Public Ennemy de William Wellman.

Image IPB

Vous ne regarderez plus jamais votre femme manger un pamplemousse comme avant.  8)
Kurtz
j'ai déja dit tout plusieurs fois ici tout le bien que je pensais de White heat: je le considère le sommet du film de gangster classique.
L'interprétation survoltée de Cagney, la réalisation super-nerveuse de Walsh, l'histoire aux allures de grande tragédie classique...
Ce film est clairement un des chefs d'oeuvr absolus du cinéma américain.


je conseille aux amateurs du genre une autre pépite également signée par l'immense Raoul Walsh: High Sierra, le premier grand rôle de Bogart sur un gangster qui tente de raccrocher mais la fatalité, tout ça...

dispo en zone 2 à pas cher:
Image IPB


et évidemment, les autres films du coffret...


sinon, ne commençons pas à confondre "film noir" et "film de gangster". Sinon, il va falloir parler des Laura, Angel face, Pickup on south street...tongue.gif tongue.gif  
je suis pas contre parler de ces joyaux, mais il faut savoir que le film noir est quand même un genre à part entière, assez différent du film de gangster. Moins basé sur l'action, plus basé sur les tourments psychologiques des ses personnages ( tourments d'ordre amoureux par exemple: la fameuse femme fatale).
La disctinction n'est évidemment pas toujours évidente mais Scarface n'a pas grand chose à voir avec un fillm noir par exemple.
Blunt
CITATION(Kurtz)

sinon, ne commençons pas à confondre \"film noir\" et \"film de gangster\".


Exact, rien n'empêche cela dit d'ouvrir un topic là dessus vu que là aussi les classiques commencent à être édités de fort belle manière: Warner à déjà sorti un coffret plein d'indispensables et en prépare un deuxième pour cet été, Fox vient aussi d'en sortir une petite fournée (dont justement Laura) etc etc.
Kurtz
CITATION(Blunt)


Exact, rien n'empêche cela dit d'ouvrir un topic là dessus


qu'est-ce que t'attends pour t'y coller ? biggrin.gif biggrin.gif
Astuce Mario
Je me suis permi d'en ouvrir un (avec un de mes aka) et de le remplir un peu (5 pages quand meme).

http://www.mad-movies.com/forums/viewtopic...?t=9447&start=0
Waco
Le bonheur absolu au bout d'un petit click...
http://www.dvdsoon.com/show-title-details.....xml?uid=130032

(à titre d'indication, le coffret est dispo chez la Fnuck également pour... 83€)
AbsInthe
Pas mal l'article.....mais ce que je retiens dans l'histoire, c'est que tu ne m'as pas attendu pour visionner ce chef d'oeuvre : EGOISTE !!!!

bon heureusement j'ai pu voir Angels with Dirty Faces qui se trouve aussi dans le coffret et qui est lui aussi un petit bijou....enfin c'est pas pour ca que je passerais sur cet affront  :twisted:
L'archiviste
Sinon, on ne le dit pas assez, mais White Heat a été partiellement remaké en 1994 par Peter Segal, avec Leslie Nielsen, Fred Ward qui reprenait le rôle de Jimmy Cagney et Kathleen Freeman qui reprenait celui de Margaret Wycherly.
:wink:
Blunt
Un petit up parce que je viens de voir The Public Enemy et que wow, et que si j'ai un peu de temps et de motive ce soir ou demain je ponds une chtite bafouille.
bad lieutenant
Chouette!!!!!!!!! biggrin.gif
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Waco
Ah yes ! j'attends ça avec impatience.

edit : bah tu vois Bad Lieutenant, tu aurais pû faire vraiment fort en balançant une image du (vieux) groupe faf anglais Public Enemy...

Bon, vivement qu'on cause du film !
bad lieutenant
CITATION(Waco)

edit : bah tu vois Bad Lieutenant, tu aurais pû faire vraiment fort en balançant une image du (vieux) groupe faf anglais Public Enemy...

Je connais pas  :(
Je viens de chercher sur google et j'ai rien trouver...
Pour me faire pardonner:
Image IPB
Blunt
Parlons donc un peu de ce Public Enemy réalisé en 1931 par William Wellman, lui aussi inclus dans l'indispensable coffret Gangsters édité en Z1 chez Warner (qu'on ne remerciera jamais assez) pour le prix d'une cartouche de clope, que si vous l'avez pas vous êtes plus mon pote, en plus c'est pas comme si j'étais le seul à dire que c'est un coffret génial je vois pas ce qu'il vous faut bref cette phrase est beaucoup trop longue passons à l'analyse hop.

Public Enemy est, au sein du genre gangster, une oeuvre d'une importance historique capitale, dans le sens où il fut le premier grand film du genre et le premier où Cagney incarna un gangster, un archétype dont il représente aujourd'hui la figure emblématique tout autant que la quintessence. L'ironie veut que le grand James ne devait pas avoir au départ le rôle principal mais celui du comparse de Tom Powers, Daryl F Zanuck ayant décidé d'inverser les rôles après que les premiers rushes démontrèrent que Cagney bouffait littéralement l'écran. Où l'on voit que les légendes se batissent parfois sur d'heureux hasards...(ce changement entraine d'ailleurs une légère incohérence visuelle: lorsque les personnages sont enfants, Tom est plus grand que son comparse Matt, dès que les versions adultes entrent en scène, Cagney fait une tête de moins qu'Edward Woods). Impossible aujourd'hui de voir le film en imaginant les rôles inversés tant Cagney, qui à l'époque avait surtout évolué sur les planches de Broadway, habite le rôle (comme il le fera par la suite avec tous ses personnages cela dit). Coup d'essai, coup de maître.

Comme je l'avais signalé dans mon essai initial sur White Heat, une des conventions du film de gangster veut que le personnage principal soit in fine puni pour ses actions et fasse figure d'exemple pour le public à fin éducative type "le gangsterisme est un fleau, nous devons prendre conscience du problème et nous y confronter pour l'éradiquer!" (argumentation reprise texto dans des cartons introductifs et conclusifs du film). Si le film ne fait pas exception à la règle, il porte en son sein une certaine ambiguité en présentant de façon quasi permanente les choix et le style de vie de Tom Powers comme bénéfiques. L'orientation est particulièrement évidente dans l'opposition qui est faite entre Tom et son frère ayant choisi la voie de l'honnêteté. La vie de ce dernier est montré, y'a pas d'autre mot, comme une vie de con. Mike se crève le cul à bosser et à étudier pour des clous, revient de la première guerre traumatisé et est condamné à passer le restant de ses jours moroses entre sa mère et sa femme. A l'opposé, Tom réussit tout en menant sa vie de criminel et si sa fin est peu enviable, le spectateur ne peut s'empêcher de penser qu'il aura malgré tout bien vécu et qu'il échappe à une existence confinée et ennuyeuse. Une scène résume le tout: lors d'un repas Mike tente de dénoncer la vie que mène Tom pour faire prendre conscience à leur mère que son fils chéri est une crapule. A l'image Mike est échevelé et parait à demi-fou tandis que Tom reste stoïque et classe dans son costume taillé sur mesure. En une image, la messe est dite et le public choisit le camp du mauvais garçon charmant.

Par ailleurs, si White Heat représentait un inceste en filigrane, Public Enemy cherche peu à cacher la possible homosexualité de son héros: remarques multiples sur le fait que les femmes n'apportent que des emmerdes, indignation lorsque la femme de son boss abuse de lui alors qu'il est saoul, personnage par essence "marié" à son comparse (Jean Harlow lui dit carrément que Matt est son boyfriend) etc etc. Un sous texte aussi évident en 1931 est plus qu'osé, même si on peut le voir comme une façon de donner une perversité au personnage pour le rendre moins sympathique (à rapprocher de l'attirance malsaine que ressent Scarface pour sa soeur).

Derrière la caméra, William Wellman assure comme un dieu, avec une utilisation du cadre percutante faisant constamment sens et un traitement de la violence impeccable: tous les actes de violence du film ont beau être hors-champ, le realisateur crée une telle tension dans les moments qui les précèdent que le coup feu finit par claquer plus fort et avoir un impact plus grand que s'il avait été directement montré.

70 ans après sa réalisation,, Public Enemy impressione toujours. Bourré d'images fortes (Powers sous la pluie en route vers la confrontation finale, le pamplemousse dans la tronche, les derniers plans qui vous hanteront longtemps..), teinté d'un humour noir percutant (l'execution du cheval coupable d'avoir tué un chef de bande) réalisé de main de maitre et interprété par un acteur sans équivalent dans le cinéma actuel, le film reste un chef d'oeuvre fondateur du genre.

PS: s'il fallait trouver un défaut, je dirais quand même que Jean Harlow est vraiment, mais alors vraiment à chier.
Flying Totoro
CITATION
Derrière la caméra, William Wellman assure comme un dieu


Oui.

CITATION
70 ans après sa réalisation,, Public Enemy impressione toujours


Oh que oui.

CITATION
Bourré d'images fortes


Ah ça oui.

CITATION
le film reste un chef d'oeuvre fondateur du genre.


Et oui.




De rien.

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Ced
CITATION
PS: s'il fallait trouver un défaut, je dirais quand même que Jean Harlow est vraiment, mais alors vraiment à chier.


beeeeeeeeeeeeeen... comme d'hab quoi... laugh.gif
Blunt
C'était la première fois que je voyais un film avec elle donc j'étais pas au courant. Mais c'est vraiment catastrophique là, je sais pas ce que c'était supposé être son accent mais c'était tout sauf du Texan.

En plus franchement elle est pas terrible hein (et donc Gwen Stefani est vraiment pas un bon choix pour l'interpréter).
Ced
un truc marrant que j'ai lu dans la bio d'howard hughes à propos de jean harlow...

à l'époque y'avait une madame qui s'appellait billy dove et qui avait une paire de seins taillée comme des obus... ses seins faisaient baver toute la genye masculine, tout le monde en parlait si bien qu'une journaliste à lancée l'expression "avoir de beaux billy dove" ce qui signifait vous l'aurez compris avoir une belle paire de seins.

bref...

quand vint l'avènement du parlant, hughes déboule dans le bureau de noah dietrich (ceux qui ont vu aviator savent qui est ce monsieur les autres... ben regardez aviator :wink: ) et s'écrie grosso merdo "nom de dieu noah, chaplin s'est planté !!! le parlant c'est le futur !!! le chanteur de jazz bat tous les records il faut qu'hells angels soit parlant..." (rappellons que le film a avant tout été tounré en muet, que le tournage s'est déjà étalé sur plusieurs années et qu'il é déjà à ce moment là coûté une somme faramineuse à huges et à sa compagnie... :roll:)

le soucis c'est que la comédienne de base dans hell's angels est scandinave et à un accent nordique inbuvable... donc exit la comédienne, et on retourne touts les séquences avec une autre actrice à savoir jean harlow... qu''howard hughes a embauché personellement le coquin :wink:

re bref...

on retourne donc toutes les scènes où le personnage féminin est censé parler et là horreur... tout le monde se rend compte que jean harlow est super mauvaise, que c'est pas possible de continuer comme ça, qu'elle est ridicule et foncièrement conne...

un mec vient voir hughes et lui fait

"écoutez m'sieur hughes c'est pas possible elle est vraiment trop mauvaise cette jean harlow"

et hughes de répondre le plus sérieusement du monde

"je sais... mais elle a une sacrée paire de billy dove."

j'aime beaucoup perso... il est trop fort cet howard hughes laugh.gif
Waco
CITATION(Blunt)

Si le film ne fait pas exception à la règle, il porte en son sein une certaine ambiguité en présentant de façon quasi permanente les choix et le style de vie de Tom Powers comme bénéfiques. L'orientation est particulièrement évidente dans l'opposition qui est faite entre Tom et son frère ayant choisi la voie de l'honnêteté. La vie de ce dernier est montré, y'a pas d'autre mot, comme une vie de con. Mike se crève le cul à bosser et à étudier pour des clous, revient de la première guerre traumatisé et est condamné à passer le restant de ses jours moroses entre sa mère et sa femme. A l'opposé, Tom réussit tout en menant sa vie de criminel et si sa fin est peu enviable, le spectateur ne peut s'empêcher de penser qu'il aura malgré tout bien vécu et qu'il échappe à une existence confinée et ennuyeuse. Une scène résume le tout: lors d'un repas Mike tente de dénoncer la vie que mène Tom pour faire prendre conscience à leur mère que son fils chéri est une crapule. A l'image Mike est échevelé et parait à demi-fou tandis que Tom reste stoïque et classe dans son costume taillé sur mesure. En une image, la messe est dite et le public choisit le camp du mauvais garçon charmant.


En effet, sans pour autant cautionner la voie du gangstérisme, on ne peut s'empêcher de préférer la flamboyante vie de Powers à celle forcément plus morne de son honnête frère, tellement honnête d'ailleurs qu'il en est agaçant.

Sinon, rien à ajouter, sauf pour Cagney, les habituels compliments réservés à la première d'une longue série de performance d'acteur (ce mec était une  bête!). Et pis aussi que ça n'a pas pris une ride.

ps : pour ma part, je n'arrive pas à départager White Heat de The Public Enemy
pps : merci à Ced pour les anecdotes howardesques
Waco
Si vous hésitiez encore à acheter ce nondidiou de coffret en Z1 (ou si votre lecteur n'est tout simplement pas dézonné), eh bien il existe maintenant le même  mais en zone 2 et dans une grosse boîte metal (et tout un paquet d'autres bidules dans le même esprit avec Humphrey Boggart, Errol FLynn, James Dean & co). Dispo partout dans les fnuck et les virgin megawhore je suppose.

Image IPB
Dispo partout dans les fnuck et les virgin megawhore je suppose.
Waco
Histoire de préparer tout le monde à l'arrivée imminente du nouveau Michael Mann...


(une excuse bidon oui, mais la remontée de ce topic le vaut bien nom de Dieu!)
Waco
Public Enemy

La scène culte du pamplemousse dans la tronche !
babarorhum
Bah franchement The Public Enemy j'ai du mal avec! Autant White Heat, j'adore et je suis d'accord pour dire que c'est un des plus grands films de Walsh et que l'interprétation de Cagney est magistrale, autant le film de Wellman me pose problème. Mais c'est un problème esthétique. J'ai du mal avec les premiers films parlants. J'ai l'impression de voir un film muet auquel on a ajouté des paroles. C'est pareil pour Scarface de Hawks. J'ai du mal à le regarder. Cela dit le film de Wellman a son joli petit lot de séquences mémorables(le pamplemousse en fait partie!). D'ailleurs je crois que c'est dans The Roaring Twenties que Cagney enfonce littéralement un cigare dans la gueule d'un mec. Quand j'avais vu ça, j'avais jubilé sur mon siège. Cagney est un des meilleurs !
pirate
Bordel essaye de faire une fin comme ça aujourd'hui : un mec fou furieux avec une mitrailleuse, au milieu des flammes et qui gueule : " je suis au sommet du monde maman ! Au sommet du monde !"

Ah on me dit dans mon oreillete que ça fait un peu penser à la fin de Scarface de De Palma... ah tiens ? Oui mais à côté de ça crois moi, Scarface c'est mou.

Bon sinon entièrement d'accord avec l'archiviste c'est effectivement comme si on avait fait un film entièrement centré sur le personnage de Pesci dans les Affranchis. Et d'ailleurs Pesci fait très bon Cagney pour un italien... mais là n'est pas le sujet parce que personne n'est assez furieux pour faire ce que Walsh a fait à l'époque. Et c'est bien dommage.
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