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Kurtz
J'adore le genre western pour sa variété et sa richesse exceptionnelle que l'on se place d'un point de vue plastique ou thématique.
Je crée donc ce topic pour que chacun vienne parler de ses dernières découvertes dans le genre.

Je l'entame avec Convoi de femmes, un pur joyau que j'ai revu ce matin.


Convoi de femmes (William Wellman)
Wellman est un excellent réalisateur de l'âge d'or hollywoodien qui n'a pas la renommée qu'il mérite. Les quelques films que j'ai vu de lui se distnguent notamment par un souci de réalisme constant.
Ainsi, ce Convoi de femmes est un film âpre. Comme son nom l'indique, il relate l'odyssée de femmes vers la Californie où elles se marieront à des pionniers. Pluie torrentielle, attaques indiennes, sécheresse...rien ne leur sera épargné et nombre d'entre elles mourront en route. D'ailleurs, leur guide, un homme dur et qui semble avoir des problèmes avec la gent féminine, les avait avertis au départ: "une sur 3 n'arrivera pas à destination". L'absence quasi-totale de musique (rarissime dans un film hollywoodien de l'époque), le réalisme psychologique des nombreux personnages, la violence sèche des scènes d'action font de ce Convoi de femmes un film très juste et l'arrivée à la destination tant espérée n'en est que plus émouvante. De même que plusieurs scènes intimistes filmées avec pudeur qui montrent la dignité de ces pionnières, parfois des filles de joie.
Si en plus, j'ajoute que plastiquement, le film est aussi beau que dans sa description des rapports humains, vous comprendrez que Convoi de femmes est un très grand film, bien qu'assez méconnu.
KRISSS
Moi je suis pas fan de western, je sais que beaucoup sont sympas, voir exceptionnels.

celui qui m'a le plus marqué est impitoyable même si je sais que c'est loin d'être le meilleur !!!
Kurtz
CITATION(KRISSS)
Moi je suis pas fan de western, je sais que beaucoup sont sympas, voir exceptionnels.

celui qui m'a le plus marqué est impitoyable même si je sais que c'est loin d'être le meilleur !!!


c'est quand meme un des tout meilleurs selon moi aussi.  :wink:
Waco
Ah le western... mon genre favoris lorsque j'étais gamin. A 8 ans, mes héros s'appellaient John Wayne, Gary Cooper, Richard Widmark, Steve McQueen et tant d'autres dont les figures familières s'associaient aux grands espaces d'un Ouest mythologique.
La découverte plus tard des westerns italiens (et ceux de Sergio Leone avant tout), des Eastwood et de La Horde Sauvage  m'a un peu fait perdre de vue tout  ce pan du cinoche US classique mais l'explosion du dvd me permet à nouveau de redécouvrir pas mal de bijoux (au hasard, les John Ford).
Flying Totoro
Yeah tu rock Kurtz ! J'adore Wellman et ses westerns font parti des rares westerns US pre-Peckinpah que j'adore. L'étrange Incident (Ox Bow incident) est un chef d'oeuvre absolu réalisé au millimètre. Henry Fonda se retrouve embarqué malgré lui par une foule de villageois décidé à se faire justice eux même suite au meurtre d'un éleveur de cheveaux de la région. Un des films les plus puissants jamais faits sur la vindicte populaire. Sinon je rêve d'une édition dvd de la ville abandonnée (the yellow sky). Un chef d'oeuvre noirissime dans lequel 4 brigands dont Gregory Peck et Richard Widmark arrivent dans une ville deserte après avoir fuit la loi à travers un desert de sel. En fait la ville n'est pas tout à fait deserte puisqu'y vive Ann Baxter et son père chercheur d'or. Et bien entendu le chercheur d'or a trouvé un filon... S'ensuit une montée de tension et des jeux complexes de rapports humains qui culminent logiquement dans un final mémorable. En plus, y a un truc que j'admire à donf chez Wellman, c'est son sens de la concision. Pas une scène de trop, pas un plan de trop. Ses westerns font généralement moins d'1h20. Ca traine pas, juste ce qu'il faut pour un max d'efficacité.

Sinon je kiffe aussi la chevauchée des bannis d'André DeToth avec Robert Ryan. Il y incarne un trappeur qui, pour sauver un village pris en otage par des bandits, décident d'emmener les bandits en question à travers les montagnes pour les y perdre. les westerns sous la neige, je kiffe de toute façon. C'est impeccablement exécuté mais surtout l'ambiance est unique.

Ah j'oubliais, le jugement des flèches et 40 tueurs de Fuller. Surtout 40 Tueurs. Nan ça tue ça. Mais j'ai plus le temps là...
Kurtz
L'étrange incident est un des films préférés de Clint Eastwood aussi. Les avis sont partagés (certains le trouvent lourd) mais j'ai hâte de le découvrir quand même. Ne serait-ce que pour Fonda que j'adore !

Sinon, le sens de la concision, c'est bien quand ce n'est pas imposé par le studio qui charcute le film (au hasard: Au-delà su Missouri, toujours de Wellman un western atypique avec des trappeurs). Mais sinon je suis d'accord, les contraintes de la série B (en général quand un film dure moins d'une heure 20, c'est une série cool.gif peuvent décupler la créativité de certains maîtres. Au hasard, Fuller...dont tu n'as pas cité mon préféré: J'ai tué Jesse James franchement génial sur un membre de la bande à Jesse James tourmenté à cause de son meurtre...L'histoire est super bien développée.
Une autre série B excellente que j'ai découverte récemment, c'est Le raid de Hugo Fregonese, un western sur des sortes de terroristes confédérés qui planifient un pillage d'une ville nordiste, derrière la ligne de front. Là encore les enjeux moraux du conflit sont parfaitement exposés, sans la moindre fioriture. C'est aussi captivant qu'intelligent.

Par contre, Convoi de femmes est un film avec un assez gros budget et il dure quelque chose comme 1h50. ce n'est pas une série B.
Redux
CITATION(Flying Totoro)
Yeah tu rock Kurtz ! J'adore Wellman et ses westerns font parti des rares westerns US pre-Peckinpah que j'adore. L'étrange Incident (Ox Bow incident) est un chef d'oeuvre absolu réalisé au millimètre. Henry Fonda se retrouve embarqué malgré lui par une foule de villageois décidé à se faire justice eux même suite au meurtre d'un éleveur de cheveaux de la région. Un des films les plus puissants jamais faits sur la vindicte populaire.


J'ai découvert ce film récemment et il m'a fortement déçu.
Déjà, le personnage de Henry Fonda est bizzarement écrit. Vrai petit con au début mais semnble t-il destiné à être le personnage central du film, il se fait plus discret par la suite en tenant davantage une position d'observateur.
Des scènes apparaissent également bien inutile comme lorsque la "horde sauvage" croise la route de la diligence où se trouve l'amour perdu de Henry.

En fait, je trouve que le L'étrange incident échoue dans son entreprise. Je n'ai été ni choqué, ni irrité par le comportement de la foule en furie tant tout cela à l'air trop huilé.
Et le coup de la lettre est un peu trop appuyé.

Voilà.

Sinon, juste histoire de compléter la distribution, on y trouve également Dana Andrews et Anthony Quinn(deux des candidats au lynchage).
Sanjuro
CITATION(Redux)


Voilà.


Hé t'as oublié le copyright ,là ! tongue.gif

Hier j'ai matté l'homme des hautes plaines (que je n'avais jamais vu...Honte à moi ! :oops: )
Un western fantastique à l'ambiance hypnotique et fascinante possédant une fin magnifique (du moins en VO car ce qu'ils ont fait sur la VF ça craint vraiment... :?) et une mise en scène a la fois classique et audacieuse (comme souvent chez Clint).
Par contre je ne m'attendais pas à une telle violence graphique(viol ,coups de fouets ,impacts sanguignolents etc...bon, c'est pas du Peckinpah, mais ça surprend quand même) qui, pourtant colle parfaitement à l'ambiance quasi horrifique de ce très bon film de Clint Eastwood.

Voila
Anonymous
y'en a un qu'est beau et bien c'est L'Ange des Maudits, de Fritz Lang avec la Dietrich.
Zak
CITATION(Ding On)
CITATION(Redux)


Voilà.


Hé t'as oublié le copyright ,là ! tongue.gif

Hier j'ai matté l'homme des hautes plaines (que je n'avais jamais vu...Honte à moi ! :oops: )
Un western fantastique à l'ambiance hypnotique et fascinante possédant une fin magnifique (du moins en VO car ce qu'ils ont fait sur la VF ça craint vraiment... :?) et une mise en scène a la fois classique et audacieuse (comme souvent chez Clint).
Par contre je ne m'attendais pas à une telle violence graphique(viol ,coups de fouets ,impacts sanguignolents etc...bon, c'est pas du Peckinpah, mais ça surprend quand même) qui, pourtant colle parfaitement à l'ambiance quasi horrifique de ce très bon film de Clint Eastwood.

Voila


"très bon film" ? Non chef-d'oeuvre et le meilleur western de Eastwood (oui mieux que Impitoyable).
KRISSS
CITATION(Zak)
 (oui mieux que Impitoyable).


je vois vraiment pas pourquoi tu dis ça (provocateur  :wink: )
Zak
Nan mais j'adore Impitoyable aussi.
Redux
CITATION(Ding On)
Voila


Ah ben non, pas besoin de copyright puisque tu utilises le "voilà" sans point alors que moi avec.
Sanjuro
CITATION(Zak)

\"très bon film\" ? Non chef-d'oeuvre et le meilleur western de Eastwood (oui mieux que Impitoyable).


Nan son meilleur western c'est Josey Wales ! tongue.gif (AMHA et tout le toutim...)

Voila
Ward
Le western est un genre monstrueux dans l'histoire du film hollywoodien. Il est sa chaire, sa base, sa finalité.
Sans vouloir trop argumenter (je laisse ça a ceux qui savent faire), je trouve que l'on dit un peu trop que c'est Eastwood qui a enterré le genre avec son définitif "Impitoyable". Si le jour ou l'on m'entendra dire du mal d'Eastwood n'est pas près d'arriver, il faut reconnaitre que celui qui les a tous enterrés est bel et bien Peckinpa (orth?).

La ou sa "Horde Sauvage" est passée, plus rien ne peu repousser.

Désespéré, définitif (impitoyable), amoral, sans héros, nihiliste, il nous montre que la violence n'a pour seule destinée que la mort. Je ne m'étendrais pas sur l'un des films les plus analysé de l'histoire du cinéma.
Vision obligatoire.

Sinon mes preférés sont Rio Bravo, La Captive aux Yeux Claires (H. Hawks ne fait dans ces deux films QUE des scènes archi-cultes), 40 Tueurs, Il était une fois dans l'ouest, et plein d'autres que j'oublie...
Redux
CITATION(Ward)
Le western est un genre monstrueux dans l'histoire du film hollywoodien. Il est sa chaire, sa base, sa finalité.
Sans vouloir trop argumenter (je laisse ça a ceux qui savent faire), je trouve que l'on dit un peu trop que c'est Eastwood qui a enterré le genre avec son définitif \"Impitoyable\". Si le jour ou l'on m'entendra dire du mal d'Eastwood n'est pas près d'arriver, il faut reconnaitre que celui qui les a tous enterrés est bel et bien Peckinpa (orth?).


Peckinpah. :wink:

Quel film peut se vanter d'être définitif? Je n'en vois pas, même parmis ceux que j'aime.
C'est une formule un peu maladroite que l'on peut sortir après la vision d'un film qui nous a bouleversé mais je n'y vois pas un fond de vérité.
On dit du western que c'est un genre moribond, ce qu'il est puisque peu nombreux sont les cinéstes qui s'y intéressent, ou du moins qui ont les moyens de s'y intéresser.

Cela fait un peu course au trophée comme à la grande époque des films sur la guerre du Vietnam lors de laquelle on pouvait lire dans les revues spécialisées que chaque réalisateur s'y attelant avait dans l'intention d'en réaliser le film ultime, sous prétexte que de grands noms signaient ces films.

La horde sauvage est un film immense et, malgrè son côté "définitif", ça n'a pas empêché Bloody Sam de nous offrir un autre western magnifique, j'ai nommé Pat Garrett et Billy le kid.
Ward
Peut on encore voir aujourd'hui un justicier solitaire qui rendrait la justice du bout de son colt, en défendant les valeurs morales d'une amérique éternelle.

Je pense que non.

En tuant toutes notions d'héroisme au western, je pense que "la horde sauvage" a tué toute une partie de la mythologie du genre.
John Wayne ne serais plus crédible maintenant.

P.S.: J'avais pas vu ta signature PeckinpaH...
Un autre gros morceau de film.
KRISSS
CITATION(Ward)
Peut on encore voir aujourd'hui un justicier solitaire qui rendrait la justice du bout de son colt, en défendant les valeurs morales d'une amérique éternelle.


ce que tu dis la est fataliste et non justifié, et pourquoi pas ??? je dirai plutôt.
j'ai pas d'exemple précis (peut être man on fire ???) , mais je suis sur qu'il y en a.

Mais par contre, des films définitifs sur le vietnam, il y en a un, c'est MORT SANS MEDAILLE, Quel p....n de bon film !!!!  8)

:wink:
Frasinski
CITATION(Ding On)
CITATION(Redux)


Voilà.


Hé t'as oublié le copyright ,là ! tongue.gif

Hier j'ai matté l'homme des hautes plaines (que je n'avais jamais vu...Honte à moi ! :oops: )
Un western fantastique à l'ambiance hypnotique et fascinante possédant une fin magnifique (du moins en VO car ce qu'ils ont fait sur la VF ça craint vraiment... :?) et une mise en scène a la fois classique et audacieuse (comme souvent chez Clint).
Par contre je ne m'attendais pas à une telle violence graphique(viol ,coups de fouets ,impacts sanguignolents etc...bon, c'est pas du Peckinpah, mais ça surprend quand même) qui, pourtant colle parfaitement à l'ambiance quasi horrifique de ce très bon film de Clint Eastwood.

Voila


C'est quoi cette histoire de vf qui altère la fin........?

Des préçisions stp, je suis pas au courant........
Sanjuro
Ben disons que la VF enlève tout le côté fantastique du film -SPOILER- A la fin du film on apprend que le personnage de Clint est un fantôme ,dans la VF le nom inscrit sur la tombe n'est plus le sien mais celui de son frère... :? -FIN SPOLIER-

Voila smile.gif
Dr WONG
CITATION(KRISSS)

Mais par contre, des films définitifs sur le vietnam, il y en a un, c'est MORT SANS MEDAILLE, Quel p....n de bon film !!!!  8)

:wink:


biggrin.gif  :D

"Tu es si cool..."
Vermithrax Pejorative
Je suis aussi une brèle en western (à savoir que j'y connais que dalle). Enfin si, je sais les films qu'il faut voir, mais je n'ai pas encore trouvé le temps...  :?  *soupir*

En revanche puisque quelqu'un a cité évidemment Impitoyable, je me dois de citer Open Range qui l'un des films les plus lyriquement dédié au grand West sauvage. J'ai failli en pleurer. c'est fou: alors que j'ai vu si peu de western dans ma vie, Costner m'émouvait dans l'hommage qu'il rendait au genre! Alors peut-être n'est-ce pas là le meilleur western, mais c'est assurément l'un de mes films de chevet.
Kurtz
Peckinpah n'a pas non plus été le premier à démythifier le Far-West...

Faudrait pas oublier un certain John Ford dont l'oeuvre western complète peut être vue comme une réflexion sur cette mythologie. En 1939, dans La chevauchée fantastique, il pose définitivement les canons d'un genre qui entame son âge d'or. Vingt cinq ans plus tard, L'homme qui tua Liberty Valance démythifie complètement l'Ouest en révélant l'envers du décor, c'est à dire le façonnement de la mythologie par des journaux en quête de lectorat. Que d'évolutions et de remises en question entre-temps (Fort-Apache, La prisonnière du désert...).

Bon, ok je suis un peu Ford-maniaque sur les bords mais l'oeuvre de Ford est tellement énorme...
Cela dit, il ne faut pas non plus oublier l'influence de Leone et du western italien qui a permis à Peckinpah d'aller assez loin dans la violence graphique.
En fait, je pense que chaque auteur a apporté sa contribution au genre, le faisant évoler à sa manière.
je pense que l'apport du Impitoyable d'Eastwood a été le refus de toute complaisance envers son héros. Les héros de la Horde sauvage sont voués à la mort mais ils sont filmés avec une bonne dose de romantisme funèbre. Genre dernier baroud d'honneur avec défilé préalable et musique qui va bien. Le héros de de Impitoyable est lui montré comme un authentique salopard, un tueur sans foi ni loi et fondamentalement humain. lorsqu'il tue, c'est parce que ses vieux démons se sont réveillés. Et le meurtre comme quelque chose non seulement d'amoral mais qui en plus tourmente l'assassin (voir Schofield Kid qui ne se remet pas de ce qu'il a commis).

Bon évidemment, j'ai pas mal simplifié des films assez complexes mais j'espère au moins avoir été clair dans mes propos.
sygbab
Non mais non, ce topic est néfaste, parce que du coup ça m'a poussé à aller faire un tour à la FNAC, et j'ai bavé sur des tas de DVD... Et j'ai en plus pris conscience que si c'est mon genre préféré, je n'ai en fait vu qu'une infime partie des oeuvres innombrables qui jalonnaient les rayons du magasin, et ça c'est pas bien non plus parce que ça me donne des envies de tout regarder. En tout cas, il est clair que ce sont les western qui ont rythmé ma jeunesse (dixit le vieux de 23 ans, déjà aigri, c'est triste la vie quand même hein ?) et plus particulièrement ceux de John Wayne. Mais le premier western qui a été un choc pour moi, parce que je l'avais trouvé plus violent (mais c'est peut-être que j'étais un peu plus conscient de la mort), c'est Silverado. Surtout parce que c'était aussi la première fois (pour moi) que je voyais un noir s'intégrer parmi les "héros". Sinon,j'ai été marqué par deux western avec Paul Newman, Butch Cassidy et le Kid et El Hombre. Je crois que ce sont ceux dont la fin m'a le plus ému, surtout en ce qui concerne le premier. Et y en a encore tant et tant, plus ceux que je n'ai jamais vus en bon inculte que je suis...

Ouais, je sais, ce post est un peu pêle-mêle mais bon...
Kurtz
Le trésor du pendu (John Sturges, 1958)
Deux hors-lal-loi: l'un est devenu shérif, l'autre est resté du mauvais côté de la barrière. Le méchant, interprété par Richard Widmarck plus charismatique que jamais, force son ancien complice à l'amener à un magot fruit d'un de leurs anciens ancien hold-up qu'il a dissimulé en territoire commanche...
A partir de ce pitch au potentiel incroyable, les scénaristes ont tiré une histoire passionnante et riche en rebondissements. Les relations entre les protagonistes sont particulièrement développés, ce n'est pas avoir l'esprit mal tourné que de déceler une homosexualité latente entre les deux ennemis. Les acteurs sont parfaits, la mise en scène de John Sturges est elle aussi impeccable. Superbe emploi du Scope, succession de morceaux de bravoure (ça commence dès une scène d'intro particulièrement percutante et ça finit par un duel tragique dans une ville fantôme).
Au final, un film de studio assez standard mais à la facture si belle qu'il peut montrer à lui seul la richesse exceptionnelle du genre dans les années 50.
greg
Un topic sur les westerns sans que LES 7 MERCENAIRES ne soit cités, tout ce perd  :?  :!:

J'te passerais tout çà à la potence moi...  :mrgreen:


CITATION(Ding On)
Nan son meilleur western c'est Josey Wales !  (AMHA et tout le toutim...)

Voila


+ 10  8)

Ce film est largement supérieur à IMPITOYABLE  :!:
KRISSS
CITATION(greg)

Ce film est largement supérieur à IMPITOYABLE  :!:


pare pour toi, moi je trouve que impotoyable est bien plus qu'un film de cow boy.
Kurtz
Les affameurs (Anthony Mann, 1952)

Entre 1950 et 1955, le réalisateur Anthony Mann a tourné avec l'acteur James Stewart cinq westerns frisant la perfection. Personnages torturés, cadrages magnifiques, efficacité narrative, violence sèche, scénarios aux petits oignons, résonnance tragique donnée à des histoires archétypales...sont autant de qualités récurrentes dans ces films.
Les affameurs fait partie de cette série bénite des amateurs de western. Et comme les trois autres films de la série que j'ai eu la chance de voir, il se hisse très haut dans mon panthéon du genre. L'histoire est impossible à résumer en une ou deux phrases tant la trame narrative est riche. Rédemption, terre promise, fièvre de l'or, trahison et vengeance se mêlent dans une parfaite alchimie. Le film est très dense mais jamais ennuyeux, tout est limpide. En moins d'une heure et demi, le cinéaste a fini de raconter son histoire. Une telle concision est tout simplement admirable. De plus, Mann réalise comme personne les scènes d'action. Le duel final à mains nues dans les torrents inoubliable à la fois à cause de sa violence sans concession mais aussi grâce à sa résonnance symbolique. Les prises de vue sont également magnifiques. Les affameurs n'a pas lieu dans un désert mais dans des paysages montagneux parfois enneigés et sur des rivières. Cette nature sauvage est superbement éclairée. Les comédiens sont eux aussi au diapason. Stewart évidemment est parfait dans son rôle d'ancien pillard en quête de rédemption mais encore incapable d'enrayer ses pulsions meutrières. Les seconds rôles à commencer par Arthur Kennedy sont excellents.
Jubilatoire, riche et beau, Les affameurs est un authentique chef d'oeuvre du genre.

Je vous conseille fortement de profiter du DVD en promo. Je l'ai trouvé à 9 euros à la FNAC. Il y a aussi un autre classique du duo dans le cadre de la même opération: Winchester 73, un film aussi génial.

Image IPB
ne vous fiez pas au coté kitsh de la jaquette...Le film ne l'est absolument pas.
Kurtz
La bataille de l'or (Michael Curtiz, 1938)
Excellent western de la Warner sur l'affrontement entre chercherurs d'or et fermiers en Californie. Scénario riche et intelligent, scènes d'action particulièrement virtuoses (explosion d'un barrage...), c'est le genre de film d'aventures peut-être un peu désuet mais très spectaculaire qui m'excite comme un gosse. On regrettera simplement le manque de charisme de l'acteur principal et une photo un peu terne because le Technicolor était encore balbutiant à l'époque.

Fort Bravo(John Sturges, 1959)
Là encore de la part de l'excellent John Sturges, un solide western qui fleure bon la perfection made in MGM des années 50. J'ai néanmoins préféré Le trésor du pendu car les personnages y sont plus fouillés.

Missouri Breaks (Arthur Penn, 1976)
Western pour le moins atypique...A voir pour le duo Marlon Brando/Jack Nicholson. Mais je n'accroche pas des masses au style d'Arthur Penn...

La porte du Paradis (Michael Cimino, 1980)
Un film énorme (mais assez intimiste) à voir impérativement au cinéma (il ressort cet été). Si possible au Max Linder avec son écran panoramique géant.
lephilosophefou
moi  j'ai une préférence pour les westerns spaghetti, les classiques de Sergio Leone: il était une fois dans l'ouest, le bon la brute...

Mais j'ai bien aimé Impitoyable du bon clint.
KRISSS
CITATION(lephilosophefou)
moi  j'ai une préférence pour les westerns spaghetti, les classiques de Sergio Leone: il était une fois dans l'ouest, le bon la brute...

Mais j'ai bien aimé Impitoyable du bon clint.



Moi c'est différent, j'ai du mal avec les italiens.
Jamic
CITATION(lephilosophefou)
moi  j'ai une préférence pour les westerns spaghetti, les classiques de Sergio Leone: il était une fois dans l'ouest, le bon la brute...

+1

Personnellement, ma préférence va à Mon nom est Personne avec ses moments d'anthologie, ses répliques excellentes, sa musique (d'Ennio Morricone, quand même) inoubliable, Henry Fonda égal à lui-même et Terrence Hill dans un de ses meilleurs rôles.

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sygbab
CITATION(Jamic)
Personnellement, ma préférence va à Mon nom est Personne avec ses moments d'anthologie, ses répliques excellentes, sa musique (d'Ennio Morricone, quand même) inoubliable, Henry Fonda égal à lui-même et Terrence Hill dans un de ses meilleurs rôles.


Dans mes bras. Leone reste mon cinéaste préféré et son oeuvre est gigantesque, mais voilà, le western que j'aime le plus n'est pas de lui... Je n'attends que la sortie en DVD de ce petit bijou.
Redux
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La dernière chasse de Richard Brooks(1956)


    Ce film retrace la rencontre de deux hommes qui, à priori tout oppose. Le premier, Charlie Gibson(Robert Taylor), est un homme violent pour qui tuer est aussi naturel que respirer. Après avoir massacré les Indiens, il décide de faire fortune en chassant le bison. Le second, Sandy McKenzie(Stewart Granger), est un célèbre chasseur de bisons reconverti dans l'élevage de bétail.
Le hasard les faits se rencontrer lorsque McKenzie voit son troupeau dévasté par une horde de bisons. Gibson parvient ainsi à le convaincre de s'associer avec lui afin de revendre le plus possible de peaux de bison, ce qui, à terme, lui permettra de se reconstituer un cheptel.
Les voilà donc partie aux trousses des bisons, accompagnés de "Jambe de bois"(Lloyd Nolan), vieux compagnon de chasse de McKenzie et d'un jeune métisse(Russ Tamblyn).
Bientôt, leur route croisera celle d'une Indienne(Debra Paget) et de son enfant, rencontre qui mettera à mal leur fragile association.

    A travers cette chasse aux bisons, Richard Brooks évoque filigrane le problème indien. Car à travers le massacre des bisons, c'est du massacre des Indiens dont il est question. Le premier entraînant fatalement le second puisque le bison constituait la principale source de subsistance des indiens, leur fournissant de quoi manger, se vêtir, ...
Charlie Gibson s'en moque de tout ça. Lui, tout ce qui l'intéresse, c'est l'argent que peut lui rapporter les peaux. C'est une machine à tuer qui, faute de guerre à mener, se consacre désormais aux bisons. Ce personnage pourrait être des plus antipathiques par ce côté primitif mais il est plus complexe qu'il n'y paraît. C'est un homme désespérement seul, qui voit en cette association un moyen de vivre au sein d'un groupe. Mais c'est un rustre avant tout et son comportement vis à vis de l'Indienne est là pour le prouver.
Face à lui, Sandy McKenzie cherche absolument à fuir sa condition de chasseur de bisons. Bien qu'il ait replongé dans le bain, il l'a fait à contre coeur et il renie de plus en plus l'homme qu'il a été. Il lui est de plus en plus insupportable de tuer ces bêtes qu'il a contribué à exterminer. Très vite, il condamne les agissements de Gibson mais il est trop lâche pour l'empêcher d'agir. A ce titre, la bagarre dans le saloon illustre à merveille les tourments de ce personnage. Mais l'affection qu'il porte à l'Indienne lui permettra de faire enfin son choix.

La dernière chasse est un très bon western dont le plan final semble avoir durablement marqué Stanley Kubrick pour Shining.
Kurtz
Je suis un aventurier (The far country, Anthony Mann)

Et voilà, c'est fini...
j'ai maintenant vu les cinq westerns du fabuleux duo Mann/Stewart. Là encore James Stewart incarne un cow-boy solitaire tourmenté et cynique dont l'aventure sera aussi bien physique que mentale. Et là encore c'est magnifique.
Admirable de concision, un scénario typique des plus grands westerns, aussi riche d'un point de vue humain (l'aventurier cynique qui s'humanise) que politique (l'intauration du fameux law and order), des cadrages magnifiques qui mettent en valeur les paysages canadiens, des seconds roles impeccables...
Un film passionant.
un des plus beaux westerns du monde.
Kurtz
CITATION(Redux)
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La dernière chasse de Richard Brooks(1956)


j'ai bien aimé ce film découvert au cinéma de minuit l'année dernière.
Pas un chef d'oeuvre mais de beaux paysages enneigés et un énième contre-exemple à avancer contre ceux qui prétendent que western américain rime avec non-respect des Indiens.

Sinon c'est sympa d'entretenir mon topic. biggrin.gif
Je me sentais un peu seul...
Kurtz
quelques images des westerns du duo Mann/Stewart trouvée sur le Net (elles sont assez rares, ce ne sont pas les plus beaux plans de ces films).

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et une superbe critique de Je suis un aventurier trouvée sur www.dvdclassik.com

L’aventurier épris d’espaces et de libertés, repoussant inlassablement les frontières d’un vieil Ouest qu’il souhaiterait immuable, face à l’instauration d’un ordre social dont il comprend la nécessité mais dans lequel il ne saurait se fondre, est une figure récurrente du western moderne des années cinquante. Le Dempsey Rae de Man without a star, autre scénario de Borden Chase, est de cette race de personnages au même titre que le Jack Burns de Lonely are the brave, cow-boy moderne pathétique par son jusqu’au boutisme et incarné comme le précédent par Kirk Douglas. Mais c’est assurément The far country qui offre la figure la moins manichéenne, la plus riche et la plus passionnante de tous ces solitaires endurcis ; figure qui contribue pour beaucoup à faire de ce western l’un des plus beaux fleurons de la production hollywoodienne.

Pendant la plus grande partie du métrage, le personnage incarné avec un naturel confondant par le grand James Stewart ne manifeste pratiquement aucune des qualités habituelles du héros positif d’un western classique. Nous semblons avoir affaire à un individualiste et un égocentrique, affichant une méconnaissance presque méprisante de la race humaine et chez qui toutes notions d’entraide et de solidarité semblent inconnues. Il ne semble guère porter plus de prix à la vie humaine elle-même, et bien qu’il affiche quelques principes auxquels il ne saurait déroger ("non vous n’êtes pas homme à tirer dans le dos" dixit Gannon), nous ne jurerions pas que son passé soit absolument sans tâche, même si rien ne nous est révélé. A l’approche du vingtième siècle, Jeff Webster apparaît un peu comme le vestige d’une époque révolue, celle des pionniers d’avant le ‘law and order’. Construire tout un western autour d’un tel personnage pourrait s’apparenter à un suicide commercial, si l’homme, malgré tout, ne nous offrait quelques occasions de placer un peu d’espoir en lui.

En dépit de son nihilisme de façade, Jeff, comme la plupart des héros de Mann, est un homme d’une franchise et d’une transparence exceptionnelles. Bien qu’il refuse de se mêler des affaires de ses concitoyens, il reste toujours ouvert à eux et ne refuse jamais de justifier son détachement à l’égard de leurs problèmes : il en va ainsi des relations nouées avec la jeune Renée (Corinne Calvet). Et s’il aime à se présenter à l’image de ces loups des bois qui se complaisent dans leur solitude, un détail trahit la pose. Ce détail, c’est cette amitié touchante qui le lie au vieux Ben (Walter Brennan merveilleux dans son emploi de toujours), sidekick débonnaire, maladroit et envahissant, mais capable de faire naître en lui une petite flamme d’humanité, voire même, à l’occasion, de réveiller un embryon de conscience.

Une partie du plaisir indescriptible procuré par ce western, et que les visionnages successifs ne parviennent pas à épuiser, tient à ces petites digressions qui émaillent une narration d’une linéarité parfaite. Il s’agit de tous ces instants d’intimité volée entre deux personnages, qui sont autant de moments où la carapace de Jeff tend à se lézarder pour révéler sa véritable personnalité. Signalons, notamment, cette attention merveilleuse et rituelle qui consiste, après l’avoir quelque peu rabroué, à extraire la pipe du vieux Ben de l’intérieur même de sa propre veste et à l’allumer pour lui ; ou ces moments de désarroi sincère concédés face à la générosité naïve exprimée par la fraîche Renée, aussi prompte à lui déclarer sa flamme, sans fausse pudeur, qu’à lui signifier vertement sa complaisance ; ou bien encore, bénéficiaire d’une aide non escomptée de la part de Ronda Castle, la surprise non feinte que Jeff manifeste initialement sur le vapeur, même si en définitive cette aide n’est pas dénuée d’arrière-pensée, la jeune femme représentant un peu son alter ego féminin.

Toutes ces saynètes chaleureuses agissent non seulement comme des petites pauses respiratoires et contemplatives au sein d’un récit d’une densité dynamique peu commune, elles sont aussi autant de pierres apportées, presque malgré lui, à la formation d’une véritable conscience sociale chez Jeff Webster. Entendons-nous bien, il est peu probable qu’au terme de son itinéraire, le pragmatique Jeff se mue en citoyen parfaitement intégré à la collectivité de Dawson, et dans une certaine mesure, sa réaction finale tient sans doute autant de la vengeance instinctive que de la prise de conscience solidaire. Il n’en rejoint pas moins la longue liste des héros d’Anthony Mann chez qui la maturité s’accompagne d’une acceptation d’un certain ordre moral et social et plus que tout d’une appréhension de ses propres responsabilités. Au terme de ce cheminement, Jeff Webster, parti de rien, pourrait bien préfigurer le Glyn McLyntock de Bend of the River.

Pour Anthony Mann, pourtant chantre de la communauté et de l'instinct solidaire, l'essor civilisateur s'accompagne inévitablement du vice et de la cupidité. Il a ici le visage du méphistophélique marshal Gannon. Une fois de plus, Anthony Mann nous gratifie d’un badman de très haut vol, qui ne dépareille pas, loin s’en faut, au milieu des Waco Johnny Dean (Winchester 73), Ben Vandergroat (The naked spur), Dock Tobin (Man of the west) ou bien évidemment Cole Emerson (Bend of the river). Ce marshal faussement débonnaire des territoires de l’Alaska, interprété par un truculent John McIntire, témoigne d’une originalité sans pareille : qu’il se soit ou non autoproclamé marshal, il incarne l’ordre en Alaska comme le mythique Juge Roy Bean l’incarnait à l’ouest du Pécos. Il est la loi, et, dut-il l’aménager à sa convenance en certaines occasions, il n’aura de cesse, pendant longtemps, de perpétrer ses méfaits dans le cadre strict de cette ‘légalité’. Ainsi, il se refuse à poursuivre Jeff en dehors de sa juridiction et dépossède les prospecteurs de Dawson en prenant simplement soin de faire enregistrer – à son nom - leurs concessions dans les bureaux appropriés de Ottawa. Ces précautions légales légitimeraient dans une certaine mesure le refus de Jeff à se faire le bras armé des mineurs spoliés, puisqu’en s’opposant à Gannon il se placerait derechef hors-la-loi. Mais ce serait néanmoins oublier que cela n’avait pas arrêté notre homme lorsqu’il s’était agi de récupérer son troupeau.

Quoi qu’il en soit cette extraordinaire figure de méchant, capable de tuer ou de faire tuer en souriant, oriente le récit, à priori l’un des plus noirs des cinq interprétés par James Stewart sous la houlette d’Anthony Mann, vers une atmosphère inattendue, picaresque et presque dédramatisée, nonobstant le nombre et l’importance dramaturgique des victimes de mort violente à l’écran. En dépit de l’âpreté de l’intrigue, et exception faite des hommes de main de Gannon interprétés par deux des meilleurs heavies de l’âge d’or d’Hollywood, Bob Wilke et Jack Elam, presque tous les personnages possèdent d’ailleurs un relief pittoresque et savoureux, qui contribue justement à accentuer les accents picaresques de cette histoire. La famille d’acteurs réunis dans The far country n’est pas à proprement parler ‘mannienne’, il s’agit avant tout d’un groupe d’acteurs de seconds plans exceptionnels qui firent, particulièrement dans le western, la richesse du studio Universal dans les années cinquante. Mais le brio dont font preuve les Jay C. Flippen (Rube), Connie Gilchrist (Hominy, la tenancière du restaurant), Eddy Waller (le mineur et marshal Yukon Sam) ou encore Eugene Borden (le père de Renée, seul médecin de Skagway et dévoué à l’étude des estomacs) pour animer leurs simples silhouettes est tel qu’il contribue pour beaucoup au sentiment de vie intense qui émane de ce western et qui le rend impérissable. En admirable peintre de l’esprit communautaire, Mann parvient à nous impliquer réellement dans les espoirs et les craintes de ces petites gens, dans leur quotidien et leur sort immédiat. En résulte un western d’une plénitude inégalée.

Est-il besoin de souligner que le plaisir que procure The far country est avant tout un plaisir des sens et, peut-être plus encore que pour Les affameurs, un plaisir purement ludique. L’émerveillement procuré par la vision de ce chef-d’œuvre naît de cette splendeur plastique incomparable et pourtant si naturelle, propre à toutes les grandes réussites du maître dans le genre. Avec l’aide du talentueux William Daniels, chef opérateur attitré de Greta Garbo à la Metro dans les années trente et qui avait déjà été son collaborateur pour la photographie noir et blanc de Winchester 73 notamment, Anthony Mann optimise la relative verticalité du cadre cinématographique traditionnel. Dans un admirable travelling ascensionnel il nous révèle par exemple toute la majesté d’une muraille rocheuse surplombant les voyageurs. Le travail réalisé sur la profondeur de champs est peut-être encore plus impressionnant. Ainsi, la mise en valeur d’un traquenard sanglant orchestré au fond d’une profonde vallée auquel assistent, de loin, Jeff, Ronda, Ben et Rube laisse littéralement pantelant par son intelligence et sa virtuosité. Et lorsqu’un convoi s’ébranle en serpentant de part et d’autre de l’écran dans une passe de montagne recouverte par les glaces, la beauté hypnotique du plan se révèle imparable. Cette fabuleuse appréhension de l’espace dans le cadre à priori contraignant du 1.37 suffit à invalider les récriminations de ceux qui auraient souhaité que ces montagnes grandioses de la province de l’Alberta soient magnifiées dans l’éclat panoramique du Cinémascope.

La jubilation procède aussi de cette extraordinaire variété de lieux et paysages au sein desquels prend place cet itinéraire linéaire et passionnant. Certes, les toiles peintes suggérant les arrivées à Seattle ou Scagway n’ont pas la magnificence de Portland, cette autre ville portuaire des Affameurs, mais qu’à cela ne tienne, quel autre film peut nous offrir un voyage en vapeur, un saloon transformé pour l’occasion en salle de tribunal, des monts enneigés générant une avalanche, des plaines rendues marécageuses par la fonte des glaces, un village d’altitude aux rues boueuses et un camp de mineurs aux baraquements de fortune ? Même le sublime The searchers de Ford n’en offre pas autant et encore s’agit-il d’un récit de quête se transformant en errance.

Pour tous les amateurs d’Anthony Mann, The Far Country est un film somme, une œuvre prodigieuse et si synthétique qu’elle dilapide généreusement en à peine plus d’une heure trente de projection la substance de tous les thèmes chers au cinéaste, dans une profusion de péripéties jamais frénétiques mais hautement jubilatoires. Il n’est pas de récit cinématographique d’une fibre plus aventureuse que celui ci. Il n’est pas de récit moral plus satisfaisant non plus. Voilà pourquoi The far country est assurément l’un des plus beaux westerns de l’histoire du cinéma. Peut-être même le plus beau de tous...


Otis B.Driftwood
cyberpunk
moi je suis un fan des westerns italiens mais peut etre mériteraient ils un post pour eux seul  :D

une curiosité dans les westerns américains que j'ai vu gamin a la tv et dont j'ai mis longtemps a retrouver le titre "caravane vers le soleil" avec jeff chandler racontant l'odyssée d'immigrants basques a travers l'ouest sauvage (non non j'ai pas fumer la moquette, si d'autre connaissent ce film); je me souviens que chose rare pour l'époque ce film n'avait pas de happy end.......


http://www.aubonticket.com/v4/Caravane-ver...leil-f21281.xml
Kurtz
CITATION(cyberpunk)
moi je suis un fan des westerns italiens mais peut etre mériteraient ils un post pour eux seul  biggrin.gif

une curiosité dans les westerns américains que j'ai vu gamin a la tv et dont j'ai mis longtemps a retrouver le titre \"caravane vers le soleil\" avec jeff chandler racontant l'odyssée d'immigrants basques a travers l'ouest sauvage (non non j'ai pas fumer la moquette, si d'autre connaissent ce film); je me souviens que chose rare pour l'époque ce film n'avait pas de happy end.......


http://www.aubonticket.com/v4/Caravane-ver...leil-f21281.xml


Tiens, la photographie de ce petit film que je ne connaissais pas est signée par le grand Stanley Cortez, le chef op de La nuit du chasseur et La splendeur des Amberson entre autres tueries esthétiques...


La diablesse en collants roses (Goerge Cukor, 1959)
Bon déja, c'est un crime que de teindre Sophia Loren en blonde...Passé ce choc désagréable, on a affaire à un western assez atypique qui centre son intrigue sur les relations houleuses entre une femme, la Sophia donc, et deux hommes, l'un sage et laborieux directeur d'une petite troupe de théâtre, l'autre tueur à gage plus imprévisible mais aussi plus excitant...Paradoxalement (compte tenu que le film est signé Cukor plus réputé pour ses comédies que pour ce qui me semble être son unique western), les scènes intimistes, assez banales sont  moins intéressantes que les scènes d'action dans les grands espaces qui révèlent en fait mieux la personnalité des protagonistes. C'est ça la force du western  8)
Kurtz
Revu L'homme de la plaine (Anthonny Mann, 1955)
L'ultime tuerie du duo Mann/Stewart.
Bigbonn
Côté italien, Mon nom est personne est éminemment sympathique et un habile mélange de mythologie de l'ouest dévoyée par la fin de sa conquête (de l'ouest donc) et par le nouveau siècle. J'aimais bien aussi Un génie, 2 associés, une cloche mettant en scène terence Hill, Robert Charleboué et Miou-Miou et présentant quelques scènes bien burlesques assez réjouissantes.

Le dernier face-à-face de Sergio Sollima est un excellent film autour de la rencontre de deux hommes, un intellectuel souffreteux de l'est parti à l'ouest et se retrouvant un peu par hasard au milieu de bandits de l'ouest jusqu'à ce que les personnalités des deux personnages principaux en arrivent à se confondre et presque à s'échanger.

Companeros est du tout bon aussi. 4 de l'apocalypse itou, avec son ambiance très particulière.

Et pour ceux qui aiment la neige, on recommandera aussi Le grand silence avec Jean-Louis Trintignant traversant des paysages montagneux et enneigés à la lutte avec Klaus Kinski.

Sans oublier La brute, le colt et le karaté, croisement étonnant qui permet la rencontre de Lee Van Cleef et de Lo Lieh autour d'une histoire mettant en scène quelques jolis postérieurs féminins.

Pas italien mais thaïlandais, eastern plutôt que western donc, Les larmes du tigre noir est un mélange étrange (et parfois languissant) de kitsch et de romantisme sentimental entrecoupé de duels et d'affrontements assez réussis.

Côté amerloque, j'aime beaucoup les deux variations sur le même thème, Rio Bravo et Eldorado, mais je citerai aussi le moins connu Le mercenaire de minuit, avec Yul Brinner dans le rôle de Jules Gaspard D'estaing (!), tueur solitaire taraudé par sa conscience et qui inspira un Eastwood (mais je sais plus lequel).
L'archiviste
C'est marrant, je n'ai jamais vraiment réussi à accrocher aux westerns de Wellman. Je reconnais leur impeccable exécution (qui crève les yeux), mais je sais pas, y'a comme quelque chose de statique chez ses personnages, comme s'ils étaient trop (ou pas assez) écrits. Je n'y vois pas ces moments, comme on en trouve chez Ford ou Hawks, ou t'as juste un léger travelling sur le visage du héros qui ne dit rien... mais c'est comme s'il disait cent trucs à la fois.

Bon sinon, avec un genre aussi emblématique, on pourrait remplir 1000 topics. Les plus grands (de Ford à Eastwood en passant par Peckinpah, Leone, Mann ou Hawks) ont déjà été cités. Je me contenterais de rajouter :
Henry King
et je pense en particulier au crépusculaire La Cible Humaine, avec Gregory Peck, en meilleur gachette de l'ouest, qui ne peut raccrocher et qui est condamné à passer de ville en ville où de jeunes couillons le provoquent en duel et qu'il doit bien évidemment buter avec amertume.
King a aussi fait Le Brigand bien aimé qu'il est bien (et sa suite Le Retour de Frank James par Fritz Lang)

John Sturges
Ben ouais quoi. Les 7 Mercenaires, Règlement de compte à OK Corral, Sept Secondes en enfer, Le Dernier train de Gun Hill etc.
Lawrence Kasdan pourra continuer à pomper ses plans indéfiniment, il retrouvera jamais le truc.

Allan Dwan
(à qui certains historiens attribuent l'invention du travelling et j'ai toujours trouvé ça étrange)
Son Quatre étranges cavaliers est une vraie authentique série B qui fonctionne une pièce d'horlogerie. Et il y a un énorme soin esthétique sur Le mariage est pour demain, La reine de la prairie, Deux rouquines dans la bagarre etc.

et quelques titres épars :
Les Professionels de Richard Brooks qu'on vient de m'offrir pour mon anniv, et qui tient bien la route je trouve.
La Bataille de San Sebastian, film US de notre Henri Verneuil national
Les Grands Espaces, où William Wyler s'entraînait déjà à cadrer pour Ben-hur.
3h10 pour Yuma trop bien écrit.
Mort ou Vif trop bien filmé !

et des centaines d'autres. Bon sang ce genre est trop riche. Même les westerns télé de Sam Peckinpah (Rifleman, The Westerner) offrent certains épisodes d'une richesse et d'une intelligence à se tirer une balle dans le pied.

Allez , maintenant les jaquettes des Anthony Mann / James Stewart que tu vas t'acheter tout de suite ptit madnaute. T'entends ! Tu les veux sur ta cassette t'entends. De l'hydroclassique du western à son meilleur...

Image IPB
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jason13thh
J'aime bien les westerns surtout Le Bon La Brute Et Le Truand, c'est un de mes 10 films préférés tout simplement grandiose avec une excellente vf et des très bonnes répliques genre: "Le monde se divise en 2 catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent...toi tu creuses"

Sinon j'aime bien le dernier western de Kostner, je l'ai vu au ciné d'ailleur.
Pas bcp d'action mais assez intéressant, la baston finale est superbement filmée.

Le dernier western que j'ai vu c'était un film de procès de John Ford, un sergent noir est accusé de meurtre et de viol et est défendu par son supérieur.

Pas mal comme film.
Mechagodzilla
CITATION
Le dernier western que j'ai vu c'était un film de procès de John Ford, un sergent noir est accusé de meurtre et de viol et est défendu par son supérieur.


"le sergent noir" avec Woody Stroode
jason13thh
Tu l'aimais bien Mecha ?
Mechagodzilla
CITATION(jason13thh)
Tu l'aimais bien Mecha ?


Ca fait des lustres que je ne l'ai pas vu, et à l'époque, ce devait être un des premiers Ford que je voyais.

En tout cas, à l'époque, j'ai vraiment apprécié.

Pour savoir si c'est du même niveau que "la charge héroique" ou "la prisionnière du désert", faudrait que je me le remate.
jason13thh
tu vas dire que je suis nul ou inculte mais je n'ai pas vu ces deux films alors que c'est des classiques en plus!!
Mechagodzilla
ah ben faut rectifier ça; "la charge..." (she wore a yellow ribbon) est un de mes western favoris.

Sinon, je ne sais pas si qqu'un l'a cité, mais "la captive aux yeux clairs" de Hawks est un des plus beau films du monde
jason13thh
Je connais pas sorry.

J'ai vu aussi dernièrement un western qui se passe en 1920 ou kek chose comme ça.
Un manchot enquête pour savoir ce qu'est devenu un ancien camarade soldat asiatique mais il se heurte à la population locale qui trouve qu'il pose trop de question.

Vraiment un tout bon film et assez dur.
Mechagodzilla
CITATION(jason13thh)
Je connais pas sorry.

J'ai vu aussi dernièrement un western qui se passe en 1920 ou kek chose comme ça.
Un manchot enquête pour savoir ce qu'est devenu un ancien camarade soldat asiatique mais il se heurte à la population locale qui trouve qu'il pose trop de question.

Vraiment un tout bon film et assez dur.


"un homme est passé" de Sturges

ca se passe pas dans les années 20 mais dans les années 50-60, en tout cas après la 2ème guerre mondiale.

Avec Spencer Tracy et Ernest Borgnine (dans un des ces roles de gors salaud ou il est si bon), anne Francis, aussi, je crois...

Un peu un western contemporain, c'est vrai
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