REVIVAL : Nec Pc Engine
Le 30 octobre 1987 précisément, apparut la Pc Engine, fruit d'un mariage de "raison" entre l'éditeur de jeux Hudson Soft et le géant de l'électronique NEC. Les uns avaient un projet mais pas assez d'argent pour le mener à terme tandis que les autres n'en manquaient pas et n'étaient pas contre l'idée d'agrandir leur renommée au marché de la console renaissant. En effet, NEC, avec sa série de PC japonais 98xx, n'est pas un inconnu du monde informatique nippon car cette gamme d'ordinateur a longtemps été la plus vendue de l'archipel.
De plus, la NES âgée alors de 4 ans n'était plus techniquement à l'ordre du jour et la Mach 2 (nom japonais de la Master System) n'était pas assez techniquement innovante pour se démarquer de sa concurrente. Il y avait donc une possibilité de damer le pion à Nintendo en proposant un nouveau produit bénéficiant des dernières technologies de l'époque.
De ce point de vue, malgré sa petite taille, la Pc Engine marquait clairement le pas sur ses concurrentes . Ses cartouches de la taille d'une carte de crédit vendues dans des boîtiers CD lui donnaient un look "high-tech" assez nouveau dans le monde des consoles qui ressemblaient alors à de grosses boites en plastique. De plus, avec ses capacités qui, pour l'époque, étaient étonnantes, les jeux allaient enfin cesser d'être de gros carrés animés en trois images secondes accompagnés de bruitages crachouillards.
Toutefois, contrairement à ce que certains pourraient penser (cf: la société 3DO), une machine aux caractéristiques techniques innovantes n'est rien sans de bons jeux.
Sur ce plan aussi, la petite NEC est bien dotée avec, dès ses débuts, des conversions extrêmement fidèles des grands jeux d'arcade de l'époque. Irem, Taito, Namco et même Sega (indirectement en revendant des licences de certains jeux à NEC Avenue) furent les premiers éditeurs à développer sur ce nouveau support ludique. Ils ne furent pas les seuls. Suivèrent NEC avenue, Human, Naxat Soft,... et surtout Hudson Soft qui, en tant que "papa", fut l'éditeur le plus prolifique sur cette machine.
L'autre raison de son succès dans l'archipel nippon est l'esprit très japonais des jeux. Ils sont fortement imprégnés de la culture japonaise. Ainsi, bon nombre de dessins animés japonais ont une adaptation sur la petite console blanche. En outre, les jeux de mah-jong sont courants (même si la logithèque Pc Engine est composée à 80% de shoot'm'up et de jeux de rôle).
Ceci pourrait d'ailleurs expliquer l'échec de l'importation de la console aux États Unis où elle fut connue relookée sous le nom de Turbographx. Peu de dévellopeurs de jeux étaient occidentaux (et le peu restant faisaient souvent des daubes sans nom).
Ainsi, contrairement à ses conccurentes directes de l'époque (la Megadrive et la Super Nintendo), la NEC n'a pas (ou peu) bénéficié du phénomène récent de la mondialisation du commerce des consoles. En effet, jusqu'alors, les 90% de la logitèque des consoles japonaises étaient composés de jeux conçus au Japon. Les éditeurs occidentaux se réservaient bien souvent aux ordinateurs (Amiga et Atari ST). Les choses changèrent fortement avec l'arrivée des 16 bits de Sega et de Nintendo. Sur ce plan, heureusement ou malheureusement, la NEC subit un certain "intégrisme". Comme cette machine ne s'exportait pas bien, peu d'éditeurs occidentaux se sont lancés dans l'aventure. Il est vrai que séduire le public japonais avec des jeux "occidentaux" est un sacré challenge. Seuls Psygnosis et Loriciel dévellopèrent quelques jeux sur la petite console blanche avec un succès mitigé.
Mais, à mon humble avis, la véritable cause de l'échec américain de la NEC est dû, outre le manque de moyens financiers, au fait que la politique éditoriale des divers importateurs de la machine était fortement discutable. Au lieu de traduire de très bon jeux (souvent de rôle), le marché américain voyait débouler des jeux moyens voire franchement nuls. Certes, quelques bons jeux ont été traduits ( les Ys, Lords of thunder par exemple) mais pourquoi des merveilles comme Far East Of Eden, Spriggan, Snatcher ou Dracula X ne le furent jamais?
Contrairement aux USA, nous eûmes droit en France, grâce à Sodipeng (SOciété de DIstribution de Pc ENGine),à un semblant d'importation officielle (SAV, arrivage de jeux fréquents à des prix acceptables) qui permit à la Pc Engine de percer légèrement, sans toutefois atteindre les chiffres de vente obtenus par la Megadrive ou la Super Nintendo.
Ceci s'explique par l'arrivage de jeux japonais non traduits sur le sol français (ce qui rebuta beaucoup de joueurs alors que ce n'était que rarement gênant). De plus, il était difficile de trouver certains titres: il fallait parfois acheter le jeu lorsqu'il sortait pour être sûr de l'avoir. Différer son achat de quelques mois et le risque de ne plus le trouver était grand. Ceci conférait un côté "jeu de piste" à l'achat de chaque jeu qui n'était pas désagréable; ainsi que le plaisir de posséder parfois des titres "rares". Mais il est clair que cela génait le joueur moyen qui cherche surtout un jeu pour s'éclater (après tout, n'est-ce pas le but premier de tout jeu?).
Mais reprenons le court de notre histoire et revenons au Japon où la Pc Engine entama par contre une longue carrière
A la fin 1989, Sega, qui ne pouvait pas rester sans réagir et laisser Nintendo avec sa NES (toujours) et NEC avec sa Pc Engine "maîtres du marché japonais des consoles", lança sa Megadrive.
Comme elle était techniquement plus puissante que la Pc Engine, NEC décida de contre-attaquer en lançant une Pc Engine améliorée, la Supergraphx. Sortie au premier trimestre 1990, seulement deux ans après sa grande soeur, elle ne connut malheureusement pas le succès. Pourquoi? Plusieurs explications peuvent être élaborées:
Tout d'abord, elle est sortie trop tôt. Deux ans entre deux machines, d'une même marque de surcroît, c'est un laps de temps trop court pour le consommateur de l'époque. A titre d'exemple, La NES est sortie en 1982 et sa petite soeur la Super Nintendo est sortie en 1990.
Malgré ses possibilités techniques et sa totale compatibilité avec sa grande soeur, la Supergraphx ne se démarquait pas assez pour susciter un grand intérêt de la part des consommateurs japonais. De plus, les éditeurs tiers (c'est à dire hors Hudson Soft et NEC Avenue) ne développèrent jamais sur cette plate forme. Résultat: c'est la seule console de l'histoire a avoir une ludothèque spécifique composée de 5 jeux ! Ce manque cruel de softs propres fut la cause essentielle de son très faible succès.
L'autre cause majeure de l'échec ne fut pas uniquement dû à la sortie de la Megadrive mais aussi à la sortie d'un lecteur de CD ROM pour la Pc Engine.
Ce lecteur de CD ROM, le premier lecteur grand public de l'histoire de l'informatique, fut une vrai révolution et attira de nombreux joueurs jusqu'alors réticents. Il est vrai que, pour la première fois, les jeux avaient des musiques de qualité CD, de magnifiques introductions faites de "dessins animés" (enfin, parlons plutôt de séquences légèrement animées car nous sommes encore loin des vrais DA), des graphismes magnifiques (toujours pour l'époque) et la possibilité de sauvegarder ses parties grâce à la back-up intégrée. Ceci, malgré la possibilité via un adaptateur de connecter la Supergraphx au lecteur, incita les joueurs à rester sur l'ancienne NEC plutôt que d'acheter la nouvelle.
Ainsi, en voulant toujours innover, NEC et Hudson ont tué la poule dans l'oeuf et se sont fait de "l'auto-conccurence".
Ce lourd échec fut compensé heureusement par les ventes alors mirobolantes de la Pc Engine.
En effet, après un léger relookage, la petite console blanche devient une... petite console noire sous le nom de Coregraphx et continua à bien se vendre. Ce succès poussera NEC à décliner cette plate-forme sous différents clones plus ou moins inspirés (Coregraphx 2 par exemple). Parmi elles, une certaine PC Engine Shuttle vit le jour. Cette machine est une nouvelle bizarrerie. Entièrement compatible avec la Pc Engine, sa seule différence réside dans l'absence de port CD ROM, ceci afin de baisser les coûts de production! Inutile de préciser qu'avec l'apogée que connaîtront les CD, cette machine fut vite oubliée... Sauf par quelques collectionneurs ou quelques accros faisant une page web :-)
En tout cas, à la fin 1990, la Coregraphx se vend toujours très bien et son CD ROM lui permet d'attendre le futur avec plénitude et confiance. Toutefois, à cette époque, un nouveau marché apparaît: celui des consoles portables.
Nintendo venait de lancer la Gameboy en 1989, première console portable noir et blanc, qui avait connu un succès phénoménal du fait de sa grande autonomie et du soutien massif des éditeurs de jeux à Nintendo. Atari avait suivi de quelques mois le fabricant japonais en sortant sa propre console portable couleur: la Lynx. Sega allait sortir sa Game Gear (console couleur). Pour sa part, NEC, toujours à l'affût du moindre yen à se faire, décida de se lancer aussi dans ce marché naissant. Ainsi naquit la GT.
Concue dans la tradition des autres machines, NEC et Hudson sortirent en décembre 1990 un petit bijou de console qui reste, encore aujourd'hui, une merveille technologique. Cette console est dotée en effet d'un écran LCD couleur avec matrice active (chose que n'avait pas la Lynx et la Game Gear et que n'a pas la Gameboy Advance) d'une bonne qualité malgré sa petite taille (on peut toutefois regarder sans problème la T.V. sur une GT grâce à un tuner aux normes NTSC malheureusement) et bénéficie, grâce à sa compatibilité avec la Pc Engine, de la totalité des titres de son catalogue. Peu de consoles ont plus de 200 titres disponibles dès le jour de leur sortie ! Le seul problème, commun à toutes les consoles couleurs de l'époque, reste sa faible autonomie ( 6 piles R6 pour 2 heures de jeux ! ). Quoiqu'il en soit cette machine se vendra bien.
Une ptite selec' des meilleurs jeux :
[img]http://pcengine.free.fr/Parasol2.gif[/img][img]http://pcengine.free.fr/Parasol9.gif[/img]