CITATION(muf)
Sinon, la fin du Bal des maudits avec Brando et Dean Martin m'avait marqué étant gosse (je me souviens que de ça d'ailleurs): le personnage de Dean Martin, soldat planqué pendant tout le film, qui tire son premier coup de fusil à la fin, pour tuer un soldat ennemi \"gentil\".
Amer.
Brando a entièrement fait réécrire son personnage pour le transformer en "victime des circonstances" et ça avait rendu furieux l'auteur du livre Irwin Shaw. A l'origine, le personnage de Dean Martin était censé tirer après que Brando ait tué son ami.
Sinon, je vais jouer au vieux con mais les "
fins qui se terminent mal c'est bien, happy ends = tout pourri" c'est un peu un réflexe d'adolescent avide de dramaturgie facile, "
parce que la vie c'est dur en vérité". Là je parle pour moi parce que j'avais cette tendance à préférer les mauvaises fins quand j'avais pas beaucoup de poil sur la quéquette (et mon entourage de l'époque aussi).
Beaucoup de bad endings (pas toutes, mais beaucoup) ressemblent souvent à une facilité un peu poseuse.
Et à l'inverse, réussir à faire un happy end satisfaisant, c'est peut-être ce qu'il y a de plus difficile.
Julien Duvivier, dans un réflexe "d'artiste", avait conclu son magnifique film
La Belle Equipe par une fin triste, qui faisait très "drama". La production l'a obligé à retourner une fin optimiste (bouh les vilains). Mais à comparer les deux, y'a pas photo, le happy end transforme ce film en classique indestructible; le bad ending en faisait juste un bon film de plus. Pendant tout le film, l'esprit du spectateur s'élève, s'élève, au rythme du bonheur de ses protagonistes. Et puis tout d'un coup splash ? retour sur terre ? Pas d'accord.
En bref, je trouve que les fins tristes ne se justifient que lorsque le film les appelle intrinsèquement; lorsqu'il est évident, presque dès le départ, qu'il n'y a pas d'alternative possible (
Brazil, Los olvidados, La Horde Sauvage etc.) C'est la structure du drame antique, qui annonce d'emblée que ça ne peut que se terminer mal.
Sinon, combien de films défigurés par un soudain besoin de faire chic avec une fin malheureuse... :?