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Version complète : La main droite du diable - Costa-Gavras (1988)
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Redux
Image IPB


Katie Phillips (Debra Winger), saisonnière dans une exploitation agricole, fait la connaissance de Gary Simmons (Tom Beranger), veuf et père de deux enfants. Ils tombent rapidement et follement amoureux l'un de l'autre et tout semble réuni pour qu'ils courent des jours heureux ensemble.
Seulement voilà, Katie Phillips se nomme en réalité Cathy Weaver et en enquête pour le F.B.I. Un animateur radio de Chicago un brin provocateur  s'est fait assassiné et les soupçons se portent sur Gary et ses amis. Cathy ne le croit pas lié à cette affaire. C'est vrai quoi, comment un homme aussi charmant, bon père de famille et incapable d'abréger les souffrances de sa jument pourrait faire partie d'une organisation paramilitaire et tuer des gens?
Simplement d'un coup de cuillère à pot! Au grand dam de Cathy, le bon gars se révélera un être abject et profondément raciste aimant chasser le noir le soir au fond d'un bois.

Etrange que Costa-Gavras ait choisi ce scénario pour évoquer les organisations paramilitaires composées de nostalgiques du Ku Klux Klan. Au lieu de prendre son sujet à bras le corps, il se concentre davantage sur le vague suspense émanant de la présence de Cathy dans la gueule du loup. La question "Sera t-elle démasquée?" prend le pas sur le reste qui ne sert alors plus que de toile de fond.
Si au moins le scénario brillait par son originalité, cela aurait pu marcher un tant soit peu mais ce n'est pas le cas. On a ainsi droit au copain de Gary très soupçonneux envers sa nouvelle petite amie mais qui ne sera pas écouté et à l'agent du FBI, ex de Cathy et qui voit d'un sale oeil son amour naissant pour le sujet de son enquête.
Et puis cette histoire basée sur un coup de foudre m'a paru des plus grotesques. Impossible de croire au personnage de Gary Simmons tant son attitude défie toute logique. Lui qui est haut placé dans la hiérarchie de son organisation, qui fait partie des décideurs et qui, à ce titre, devrait se montrer d'une prudence sans faille, dévoile tout de ses activités à Katie sur la seule foi d'un "Je t'aime". Je sais bien que l'amour nous transforme mais dans ce cas précis, j'ai trouvé ça trop gros d'autant que même les enfants révèlent leur véritable visage à ce moment précis, comme si ils avaient attendu la permission de leur père.

Au milieu de cette intrigue policière, Costa-Gavras nous montre tout de même certaines choses comme l'embrigadement des enfants et les liens étroits que ces organisations peuvent entretenir avec la sphère politique.
Bien trop peu en ce qui me concerne pour éveiller mon intérêt.
Clint
J'ai vu ce film en salle lors de sa sortie et je confirme l'avis de Redux qui est aussi le mien. La lecture du phénomène raciste et de l'embrigadement sont traîtés un peu par-dessus la jambe mais le plus consternant il me semble se situe au niveau de la mise en scène. La rythmique interne du film est beaucoup trop pépère, trop statique, pour véhiculer les émotions nécessaires à l'implication du spectateur.
Il en découle un film convenu qui tourne au "polar classique" avec le KKK en toile de fond et où le suspensomètre ne monte jamais très haut.
Hutch
CITATION(Redux)
Un animateur radio de Chicago un brin provocateur  s'est fait assassiné et les soupçons se portent sur Gary et ses amis.


ce fait divers a aussi servi pour le fantastique Talk radio de Oliver Stone

Pas vu le film en question de Costa-Gavant, mais Redux réussit une fois de plus à éveiller l'intéret d'un film qui m'en inspire peu juste pour voir si il a raison.
punisher
Le souvenir du film est assez brumeux dans ma mémoire, mais je me souviens avoir été marqué par la performance de Tom Berenger qui parvient à incarner un personnage ambigu, difficile à cerner dans ses intentions et que l'on devine en permanence écartelé entre l'idologie de haine qui remonte à son enfance (et qu'il transmet à ses petits sans réfléchir ; les rabbins sont des pédophiles avec des poux dans leur barbe) Katie symbolise cet autre horizon qu'il n'osait plus espérer.

La main droite du diable me fait penser à la phrase des évangiles " ce que fait ta main droite, que ta main gauche l'ignore." Je crois que Gary n'a jamais eu le courage de remettre en question ce qu'on lui a inculqué.
Il y a une scène où il s'apprête justement à appuyer sur la détente d'un fusil à lunette pour descendre une personnalité politique. On sent bien toute la dualité intérieure à cet instant. Dans son regard implorant, c'est comme s'il suppliait Katie de l'empêcher d'agir.

CITATION(Redux)

Et puis cette histoire basée sur un coup de foudre m'a paru des plus grotesques. Impossible de croire au personnage de Gary Simmons tant son attitude défie toute logique. Lui qui est haut placé dans la hiérarchie de son organisation, qui fait partie des décideurs et qui, à ce titre, devrait se montrer d'une prudence sans faille, dévoile tout de ses activités à Katie sur la seule foi d'un \"Je t'aime\".


Gary n'est pas vraiment un décideur, on le voit s'opposer à sa hiérarchie lors d'une scène où il proteste contre les tracts " Hitler was right " car son père s'est battu contre les allemands.
Karibou
CITATION(hutch)
Pas vu le film en question de Costa-Gavant, mais Redux réussit une fois de plus à éveiller l'intéret d'un film qui m'en inspire peu juste pour voir si il a raison.


j'ai pleuré en lisant ce texte

je m'aperçois combien mon coeur est sec et frois et ma vie, morne et triste

soudain j'ai envie de courir (comme les noirs dans ce film) dans ma salle de ciné voir ce film

Merci Hutch  :cry:

(en plus , je sais pas le twist de début et cette andouille de the One a pas aimé)
bathory
J'ajoute ma modeste pierre à l'édifice en étant d'accord avec les avis qui précèdent : c'est très décevant pour un Costa-Gavras (bon ok il a pas fait que des chef-d'oeuvres, mais quand même).

A noter que le bad guy est joué par Tom Berenger, le guide de "Randonnée pour un tueur". Dans la série "que sont-ils devenus ?"....
Hutch
CITATION(Karibou)
CITATION(hutch)
Pas vu le film en question de Costa-Gavant, mais Redux réussit une fois de plus à éveiller l'intéret d'un film qui m'en inspire peu juste pour voir si il a raison.


j'ai pleuré en lisant ce texte

je m'aperçois combien mon coeur est sec et frois et ma vie, morne et triste

soudain j'ai envie de courir (comme les noirs dans ce film) dans ma salle de ciné voir ce film

Merci Hutch  :cry:

(en plus , je sais pas le twist de début et cette andouille de the One a pas aimé)


Ton texte m'a mis du baume au coeur.

viens à Metz et je te mimerais Spider-man 2 avec mes chaussettes (mon lecteur DVD est en panne)
Clint
Bon Hutch et Karibou, vous avez fini de vous tailler des pipes  :!:  :D
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L'archiviste
Manque de bol pour Gavras, à force de faire dans le subtil et d'éviter les personnages trop stéréotypés, il s'est avéré que son film a été très bien accueilli par la droite extrême, qui s'est estimée pour une fois décrite avec justesse par ces vilains juifs d'Hollywood.  :(
(genre "ben ouais, quand on chasse du négro en forêt, on oublie pas d'avoir un peu le sens de l'humour")
Sinon, comme noté plus haut, le film débute effectivement par le même évènement que celui qui conclue le Talk Radio d'Oliver Stone.
Et c'est marrant parce que le Stone des années suivantes (JFK) empruntera énormément au style Gavras des années 70.
(vous avez le droit de dire "et alors ?" concernant cette dernière remarque)
Hutch
CITATION(L'archiviste)

Et c'est marrant parce que le Stone des années suivantes (JFK) empruntera énormément au style Gavras des années 70.
]


J'aime mieux quand il s'inspire d'Aldrich pour L'enfer du Dimanche. icon_mrgreen.gif
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