Bon, j'en suis à une cinquantaine de messages. C'est peu, je sais, certains diront qu'il est un peu tôt pour se lancer dans un topic un tant soit peu sérieux...
Ranafout.
J'ai découvert le journal les premières années de sa resortie, au début des années 90. Je le lisais de temps à autre dans un café de la bourgade finisterienne où je grandissais alors. Avec quelques potes, c'était le prétexte aux premières discussions sérieuses, d'un air très concerné, avec à la main une Guiness impossible à avaler, à propos de la marche du monde...
Le temps passant, les copains laissés derrière, je ne l'ai plus lu jusqu'à ces dernières années.
Aujourd'hui, j'aurais du mal à me passer de ces seize pages hebdomadaires.
D'abord, ça reste un journal sans publicité, qui ne vit que de ses lecteurs. Ca devient rarissime, ces temps-ci : Charlie est même le seul hebdo dans ce cas, avec le Canard Enchaîné. Tourner les pages sans risque de se trouver agresser ne serait-ce que par la possibilité d'une pub, n'empêche, ça a du prix, je crois. L'ensemble crée par l'absence de pub et le mélange textes/dessins, est un vrai bonheur. Rien que pour ça...
(l'autre jour, je feuilletais la nouvelle formule de Première. Incroyable ! 8O Je comprends mieux comment ils ont fait pour passer à 2 euros. Devant certaines doubles pages - systématiquement pub d'un côté/rédactionnel ou photo de l'autre - il me fallait un temps non négligeable - une, deux secondes ptêt ben - pour distinguer clairement l'une de l'autre. Amis madnautes lecteurs de Premiere, comment faites-vous pour supporter CA ?)
Ensuite, l'absence de ligne rédactionnelle claire. Charlie, c'est le bordel, personne n'est d'accord sur rien.
A l'époque de l'intervention de l'OTAN au Kosovo, les membes de la rédac s'étaient mêchamment écharpés par billets interposés. Même chose (dans un moindre registre) sur la deuxième guerre d'Irak et, bien sûr, au moment des débats sur la constitution européenne.
Si Philippe Val, au fil des années, est devenu presque jusqu'à la caricature, une sorte d'empêcheur de gueuler tranquille des altermondialistes (qu'il n'apprécie pas beaucoup – voir ses prises de bec régulières avec Attac et le Monde Diplo), il laisse ses camarades le contredire sans problème.
Cet éclectisme est aussi une qualité rare, qu'on ne trouve à mon avis dans aucun autre titre de la presse « de gôche ». Même si, parfois, tout ça m'énerve au point de foutre rageusement le journal à la poubelle. Mais justement me dis-je, si ça m'énerve, c'est bon signe.
Enfin, quand même, y a toujours Cavanna, le fondateur, dernier vrai gardien après la disparition de Gébé. Au départ, il dessinait ; depuis la resortie du journal, il se contente d'écrire. Ses chroniques ne sont pas aussi bien écrites que ses romans d'il y a quelques années (je vous recommande chaudement la lecture des Ritals, récit désordonné de son enfance ouvrière dans la banlieue est de Paris), mais l'esprit reste. Que deviendra Charlie le jour où il ne sera plus là ? :roll:
Madnautes lecteurs ou lectrices de Charlie, ralliez-vous à mon panache blanc ! (avec le coup « du numéro de la semaine en particulier », on va doubler « l'horloge parlante » facile !)
N'est-ce-pas ? :roll:
(Bon, je viens de faire une recherche sur l'ensemble du forum, on a pas l'air d'être tant que ça. Ca va être dur pour doubler « l'horloge parlante »... Et pis, en plus, on risque de s'écharper sur le bien-fondé des orientations de tel ou tel rédacteur... C'est pô grave, je tente quand même)