Aftermath est le second court métrage du jeune réalisateur espagnol Nacho Cerdà. J'ai vu ce film y a quelques années complètement par hasard et ça m'avait fait un effet assez monstrueux. Mais alors c'est quoi ?
Vu que ça dure que 20 minutes, je vais avoir du mal à expliquer de quoi ça parle sans spoiler mais bon, c'est pas usual Suspects...
Aftermath, c'est l'histoire d'un medecin legiste qui se livre à la nécrophilie. Dit comme ça, ça a un potentiel choc certain mais ça n'explique pas en quoi le film est si dérangeant et en quoi l'expérience en est unique.
D'abord y a le réalisme de la chose. Le film a été tourné dans une vraie morgue, un quart du budget du court a été injecté dans la confections de deux mannequins aussi médicalement exacts que crédibles en terme de rendu mais surtout, élément capital, le réalisateur a assisté à plusieurs véritables autopsies pour préparer ce film. Ce qui l'a profondément marqué et a considérablement enrichi son film.
Si extrème que soit le film dans ce qu'il raconte, c'est l'axe choisit pour le traiter qui rend la vision du film réellemment éproouvante. L'approche de Cerda est difficile à qualifier, elle a définitivement un aspect documentariste dans le sens où elle cherche à rendre commpte de la réalité de l'univers dépeint. Pourtant on ne peut pas dire que la mise en image ne soit parfois pas stylisé et très graphique.
Paradoxalement le refus d'avoir ouvertement recours à un dispositif de mise en scène où les axes de caméra, la lumière ou le montage "imposeraient" au spectateur l'idée de peur, la vraie horreur d'Aftermath réside dans sa manière de pplacer le spectateur devant le "spectacle" de la façon la plus crue.
Autre élément important, Aftermath est non dialogué de bout en bout.
J'avais un peu peur que son impact soit moindre à la revision ou que ça ait mal vieillit mais en fait non pas vraiment. Jusque boutiste dans son propos, implacable dans son execution, Aftermath est l'un des très rares films qui agresse directement le spectateur et l'un des encore plus rares films radicaux à pouvoir prétendre avoir apporter quelque chose d'inédit au cinéma d'horreur depuis 15 ans.