CITATION(Fred Boot)
CITATION(Daneel_Olivaw70)
- Pour finir, les critiques qui comparent les deux films (1933 et 2005) sont grotesques... 70 années de cinéma et de technologie séparent les deux oeuvres. La vrai question qu'ils devraient tous se poser est : A quoi aurait ressemblé le King Kong de Cooper et Schoedsak s'ils avaient eu la chance de pouvoir le tourner aujourd'hui ?... Pour ma part, je crois que nous ne serions pas si éloigné que ça de la version de Jackson car tous avaient le même but : Utiliser les technologies de pointe de leur époque pour offrir au public un spectacle grandiose.
Mais en disant ça, toi-même tu compares les versions, et d'un point de vue purement technologique, et en supossant que tout est affaire de prgrès et d'époque. Au delà des possibilités techniques (en fait, qui restent autant de contraintes: l'image de synthese est aujourd'hui quasiment un passage obligé, obstruant les possibilités du côté mortifere de l'animation image par image par exemple), il s'agit aussi de juger des choix sur le fond. Comment expliquer qu'un film datant de 1933 soit bien plus subversif qu'un opus réalisé en 2005 par un réalisateur à succès (qui savait dans le passé user de la subversion) ? Entre nous, cette version, aussi spectaculaire soit-elle, n'est-elle pas une souche vide ? Au niveau parti-pris, tout ça... Autant le traitement très démonstratif et formaliste du SdA était bien vu par rapport au bouquin et les desseins que Tolkien souhaitait donner à son œuvre (un monde complet avec sa géographie, son histoire, ses langues, etc...), autant l'utilisation du même systeme sur King Kong me semble n'être que du tape-à-l'œil au final.
Bon, encore une fois, ceci ne retire rien au plaisir qu'on peut avoir à mâter le résultat, on n'est pas forcé de faire une these à chaque fois qu'on voit un film pour déterminer si on a apprécié ou pas. Mais bon, tout cela ne vous a-t-il pas semblé un poil naze d'un point de vue purement cinématographique ?
La fameuse et eternelle question, qu'attendons-nous du cinéma ?
Je ne peux répondre que pour moi bien entendu... Je ne m'attend plus, aujourd'hui, à voir un Chaplin (personne d'autre n'a réussi à autant m'émouvoir et à me faire traverser par autant d'émotion contradictoire), un Fritz Lang (qui m'a bouleversé avec son incroyable Metropolis), un Murnau (L'Aurore est un film magnifique et resplendissant) ou un Mankiewicz (Le Fantome et Mrs Muir touche à l'extraordinaire et la beauté de Gene Tierney ne gache rien) refaire leur apparition. Le "vrai" cinéma, celui qui avait cette faculté de nous faire pleurer et rire, parfois même sans parole, n'existe plus. Nous sommes une génération qui ne s'étonne plus de rien, nous avons accumulés tellement d'images, d'effets spéciaux, de mise en scènes, que plus rien ne semblent nous toucher. Mon petit côté pessimiste tenterait de croire que nous avons réussi à désenchanter le monde.
Quel est notre défense face à un tel blasage et pour enfin, recommencer à aimer le cinéma pour juste ce qu'il est : un formidable outil de divertissement. A ta question si le film m'a semblé à point naze... Comparé aux oeuvres que j'ai cité plus haut, bien sur, cela n'a rien à voir, mais la version originale de 1933 n'est pas terrible non plus si l'on va dans ce sens, je pourrai même la qualifier de ridicule lorsque je vois ces indigènes soit disant coupés de toutes civilisations se mettre à nous faire un spectacle musicale digne d'une mauvaise comédie jouée dans une des ruelles de Broadway. Si je continu, l'actrice Fay Way, me donne plus l'impression d'être une victime ballotée entre un singe et des hommes cupides que d'une jeune femme capable de refflechir à quoi que ce soit (de plus, la fameuse scène de l'effeuillage me parait plus né d'un fantasme de réalisateurs que de servir réellement l'intéret de l'histoire. Pourtant, ces particularités n'enlèvent rien à la beauté de ce film original, comme les petits défauts que certains vont chercher je ne sais où n'enlève rien à la beauté du film de Jackson. Pour moi, le film a été 3 heures de bonheur, tout simplement parce que je me suis retrouvé en face d'un extraordinaire spectacle. J'ai cru en l'île, j'en réellement cru me retrouver dans le New-York de 1930, j'ai réellement eu le vertige avec cette vue aèrienne sur Kong qui tombe des centaines de metres plus bas. Bref, autant de sensations que l'original a été incapable de me donner. Tout simplement parce entre le moment où cet original est sorti et le moment où je l'ai vu, ce film qui est passé à l'état de mythe n'avait plus les moyens de me faire rêver.
La seule chose que je demande aujourd'hui à un film c'est qu'il soit capable de me faire évader de la réalité et de me faire rêver. Le King Kong de Jackson à ces qualités. C'est donc pour moi un film énorme et malheureusement, de plus en plus rare. Maintenant ceux qui veulent s'arracher la tête avec des questions pueriles sur une oeuvre de divertissement, que grand bien leur fassent, moi pendant ce temps, je vais me faire un plaisir d'aller voyager à nouveau dans les rêves de gosse d'un réalisateur de génie.
Bref, je crois qu'il est important de ne pas oublier la mission première du cinéma : nous DIVERTIR...