(1923-2006)


Apparemment la mort du cinéaste polonais est passée innaperçue (ou alors pire, tout le monde s'en fout), je me dévoue donc pour la nécrologie.

Walerian Borowczyk, né à Kwilcz en Pologne en 1923, est connu pour sa contribution essentiellement érotique au cinéma mais était avant tout un dessinateur et un graphiste. Ses travaux dans l'animation, empreints de surréalisme cauchemardesque mais aussi d'humour noir  (pas si éloignés que ça de ceux de Roland Topor), étaient admirés par des pointures telles que Terry Gilliam, Jan Svankmajer, les frères Quay ou André Breton.

Poussé par sa notoriété croissante, il s'installe à Paris en 59 et poursuit de manière brillante ses expérimentations animées, notamment avec Chris Marker pour "Les Astronautes". Après un long-metrage d'animation il se tourne vers le cinéma "live" en 1968 avec Goto, Ile d'Amour (pas encore vu mais il est sur ma pile de DVD à mater).



Il est surtout connu du grand public pour le reste de sa filmo, tournée vers l'érotisme le plus cru. Et en particulier le film à sketches Contes Immoraux qui eu en 74 un très gros succès public et critique, au générique duquel on retrouve Paloma Picasso et un fabrice Lucchini encore adolescent (qui se fait faire une pipe par sa cousine à la marée montante   ). On y retrouve tout ce qui fait son charme et désespère ses détracteurs : une mise en scène naturaliste, un tempo lent, un humour satirique et un anticléricalisme féroce, sans oublier sa fascination pour la sexualité féminine.
Il est aussi connu pour avoir réalisé La Bête en 75, variation zoophile sur le thème de la belle et la bête qui horrifie toujours autant les bien pensants (y'a pas de quoi, le film est très drôle et voir cet espèce de loup-garou trombiner une châtelaine en gros plan reste quelque chose d'unique  :lol: ).






Le reste de sa carrière est moins marquant mais on lui doit quand même un fleuron du nunsploitation ([b]Interieur d'un Couvent), une déclinaison érotique de Jeckyll&Hyde (Dr Jekyll et les Femmes, avec udo Kier) et autres friandises :

http://www.imdb.com/name/nm0097259/

Insupportablement chiant pour les uns, anticonformiste réjouissant pour les autres le cinéma de Borowczyk ne ressemblait en tout cas à aucun autre (il a bien mérité sa place au panthéon des cinéastes Mad !)

J'avais vu aucun de ses films, mais je comptais très bientôt réparer cette lacune.

Encore un artiste qui s'en va...  :?

[quote="picounet"]J'avais vu aucun de ses films, mais je comptais très bientôt réparer cette lacune.quote]
+1. Mais je ne sais pas dans quelle mesure on peut trouver ses films actuellement.

aux cotés de Kubrick, Bava et les autres ?

Faut pas éxagérer : Borowczyk est mort, c'est bien triste pour lui et toute ça famille, n'empêche qu'il faisait des films de merde (et pas anti-conformistes pour deux sous)

Pourtant, La bête avait fait scandale à l’époque. Beaucoup de spectateurs quittaient la salle pendant la projection… Ses films de culs, ont peut être mal vieillis mais ils ont le mérite d’avoir marqué leur époque.

De plus, on oublie vite que Borowczyk a été un grand réalisateur de court métrages d’animation  et nous a donné au moins deux chef d’œuvres : Renaissance et Les jeux des anges, qui sont presque beaucoup plus troublant et dérangeant que ses longs métrages.

Alors bien sûr, il n’est pas à la hauteur d’un Kubrick ou d’un Bava. Mais je le mettrai bien avec Russ Meyer. Si on ne s’arrête pas à Emmanuelle V, et que l’on se donne la peine de visualiser l’ensemble de son œuvre, sa place parmi les cinéastes Mad est amplement justifiée.

Le meilleur de Borowczyk : La bête et cinq excellents courts, sont disponibles dans un DVD :

Et sinon, parle-t-on beaucoup de La Bête à Paris ?

On en fait même des chansons !

Ah oui, c'est vrai que c'est monnaie courante de montrer le pape et ses cardinaux en train de partouzer et de détourner tous les objets saints (Contes Immoraux). Quant à La Bête j'ai du mal à lui trouver un équivalent ou alors il faudrait aller chercher du côté des animés japonais les plus salaces. Un conformiste de première dis donc  :!:


speciale dédikass à Arte au passage, qui a osé diffuser ces deux films il y a quelques annéesvers 22h30. C'était un plaisir de voir les programmes télé de merde (style télé 7jours) vomir tous en choeur  :mrgreen:

ça choquait déjà plus grand monde dans les années 70, ce genre de truc...



Dans le genre (en plus subtil), il y avait déjà le King Kong de 1933

Mais bon, conformiste ou non-conformiste, à la limite, je m'en fiche. Je trouve ses films nazes, c'est tout.

J'ai toujours été fasciné par le personnage, par son parcours, et par son oeuvre. Bien plus que par ses films en eux-mêmes finalement.
J'avoue avoir une faiblesse pour La Marge: Sylvia Kristel et Joe Dallesandro, quel beau casting...



Bonjour.

Un type qui savait filme la chair et le sexe, la violence, enfin une certaine violence, celle inspiré par le sexe toujours (grande obsession du personnage donc) voir l'illustration faite sur la Comtesse Bartoldi (orthographe ???) et ses bains de sang, j'ai beaucoup aimé les Contes Immoraux et la Bête, foutral, viscérale, même si tout ça parfois était un peu néo intello, reste de bien beau film qui ne laisse toujours pas à l'indifférence.

Bathory  8)

Je me souviens que La bête est passé sur arte il y'a à peu près 6 ans, le même soir que Dead man de Jarmusch.
Après m'être pris la claque Dead man, j'ai essayé de regarder La bête (disons que le sujet m'intriguait un minimum...), résultat des courses: J'ai éteint la télé au bout de trois quart d'heures...

Finalement je ne devais pas être fait pour le cinéma de Borowczyk.

Mais bon, RIP quand même.

Voila 8)