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Version complète : Le Cercle Rouge - Jean-Pierre Melville
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Waco
Image IPB
Le Cercle Rouge, 1970, Zimbabwe.

CITATION(Michael Youn sur Jean Muf Tv Hebdo)
Un truand marseillais, un detenu en cavale et un ancien policiers mettent au point le hold-up du siecle. Le commissaire Mattei, de la brigade criminelle, leur tend une sourriciere.

(hé ho ! on a les sources que l'on peut hein)

Un polar à la pure ambiance que l'on doit à l'un de nos plus grand réalisateur qui signait là un concentré de coolitude (un de plus) sur un scénario (signé par lui pour une fois) à la trame certes classique mais transfigurée par une réalisation à la mécanique parfaite et par un casting de goût : Alain Delon, loin de l'image parodique que l'on a de lui aujourd'hui, est encore à cette époque un vrai acteur et pas \"Alain Delon\"; Bourvil  employé à contre-emploi dans ce qui fut son dernier rôle à l'écran, surprend par la gravité de son personnage; Yves Montand, quoi qu'en léger retrait par rapport à ses collègues, réussit à marquer en quelques scènes; Gian Maria Volonté livre comme d'hab, une performance plus qu'efficace dans la peau d'un type brutal et sans remord; et puis y'a bien sûr tout le reste des acteurs , des vraies gueules de seconds couteaux taillées pour figurer dans rien d'autre que des films liés au Milieu...

Fidèle à son style, Melville réutilise pas mal de ses \"codes\" qui ont déjà fait  merveille dans ses précédentes réalisations  : un \"héro\" peu bavard, taciturne même, (enfin on devrait plutôt parler de \"héros\" puisqu'ils sont plusieurs à se partager l'affiche ici) qui traverse le film sans qu'on sache vraiment grand chose de son background, la solitude pour seule compagne (trait commun partager par Delon, Bourvil, Montand et Volonté), le destin, inéluctablement fatal, qui cette fois, réunit tous les protagonistes dans un dernier acte (un cercle?) où tout se joue.

La caractérisation des personnages se fait dans leurs faits et gestes, tous minutieux, froids et determinés : ils vivent pour la préparation et la réussite de leur casse (dont le déroulement est totalement à leur image) et pour rien d'autre (pareil pour Bourvil, prêt à tout pour remettre la main sur son détenu en cavale). Aucun sentiment, aucune distraction (y'a pas de femmes dans l'histoire ^^ ) ne vient troubler cet univers où chaque détail à son importance (les gangsters  roulent dans des Plymouth et autres caisses d'outre-atlantique -clin d'oeil du réal à ses genres fétiches, les films noirs et les classiques  polars US- , on porte le trench-coat et les lunettes noires avec élégance même quand il ne pleut pas ou qu'il fait nuit... des petits détails comme ça, y'en a plein, tous contribuant à rendre les films de JPM identifiables dès le premier coup d'oeil, la marque d'un auteur quoi).

La réalisation, comme signalé au tout début de ce texte ma foi plutôt émouvant, est réglée comme du papier à musique (je saisi pas trop le sens de cette expression mais force est de reconnaître qu'elle fonctionne à tous les coups), à l'image de ces passages silencieux (autre marque de style de Melville) qui durent des dizaines de minutes (au moment où le film démarre puis lors du casse à la bijouterie) et qui prouvent le degré atteint par JPM dans la maîtrise de la grammaire filmique (ça se dit?).

Toutes ces raisons, et beaucoup d'autres encore, me font dire qu'on a la encore un 2/6 cash movie ! Et puis aussi qu'on avait pas à cette époque à rougir de la comparaison faite avec le reste du cinoche mondial (et Dieu sait si la compètition était harcore en ces temps où les gens vivaient sans le net). Heureusement, le triomphe intergalactique de nos amis pour la vie Les Bronzés 3 et le hardboiled  Incontrôlable de Youn sont en train d'à nouveau  changer la donne (Bollywood n'a qu'à bien se tenir !).

Pour finir, on pourrait demander à des mecs genre Tarantino, Jarmusch (hello Astuce ! je sais que tu détestes aussi de toutes tes tripes Le Cercle Rouge mais comme tu le vois, c'est pas aujourd'hui que je vais commencer à courber la tête devant un mec qui vomit également Mon Voisin Totoro, aka  le plus grand film jamais tourné) ou encore Kitano pourquoi ils admirent Melville, mais bon, comme John Woo est dans le coin ce soir, (et qu'il en parle mieux que moi),  profitons-en pour le lui demander à lui plutôt qu'à Michael Youn...
CITATION(John Woo)

Le Cercle Rouge is visually arresting and powerful in its silence.  There is not much dialogue and the silence creates a more dramatic cinematic language as it draws more attention to the story and the great moments of the actors’ performance. By creating a cool, calm atmosphere with immaculate camerawork and precise editing rhythms, his style and message move with his actors as they deliver their soulful performances.

Melville’s themes embody the spirit of honor, loyalty, and tragic destiny among characters played by fate.  These classic themes are also found in ancient Chinese and Japanese philosophies and cultures. I believe in this kind of romanticism. These valuable lessons of spiritual morality draw me into his movies and make me feel like we are in the same world. The romantic values of friendship and brotherhood expressed in this movie are almost impossible to find today.  They are another reason why Le Cercle Rouge became a classic gangster film.

There is no mistaking that Le Cercle Rouge is a Jean-Pierre Melville movie, as all of the elements synchronize to his vision. Melville was the coolest, most stylish auteur of his time. I've long admired him for his spirit and his movies. He's had a great influence on my work.   John Woo, December 2002  

9 said !
kookaburra
CITATION(Waco)
un \"héro\" peu bavard, taciturne même, (enfin on devrait plutôt parler de \"héros\" puisqu'ils sont plusieurs à se partager l'affiche ici)  


Oui d'ailleurrs on diras "héros" tout court, c'est un invariable icon_mrgreen.gif

Enfin petite pique mise à part, super texte Waco (une fois de plus je dirais). Pas grand chose à ajouter: un grand polar à l'ambiance très froide avec une distribution tout simplement parfaite.

Ca fait pas de mal de se rémorer que, fût une époque, quand les français s'attaquaient au genre, ils le faisaient pas avec le dos de la cuillère.
figolu
CITATION(Waco)
Un polar à la pure ambiance que l'on doit à l'un de nos plus grand réalisateur qui signait là un concentré de coolitude

Je ne vois pas trop de coolitude dans Le Cercle Rouge (ni dans aucun autre Melville d'ailleurs), au contraire, les longs silences, la précision extrême de la mise en scène (même si bon, c'est vrai que c'est pas forcément incompatible) et l'ambiance généralement glaciale me font plutôt penser à un polar bien serré à la ceinture.


En fait, faudrait déjà qu'on s'entende sur ce qu'on désigne par coolitude.
steve locker
Je rajouterais également que ce ne fut pas le dernier rôle de Bourvil dans "Le Cercle Rouge": ce fut le "Mur de l'Atlantique" tourné après "Le Cercle" mais sorti avant, ce qui fait dire à beaucoup de médias que "Le Cercle Rouge" est son dernier film... Enfin, il me semble bien...
Cela dit, "Le Cercle Rouge" est un des meilleurs films français jamais fait, point.
shogun
CITATION(figolu)
CITATION(Waco)
Un polar à la pure ambiance que l'on doit à l'un de nos plus grand réalisateur qui signait là un concentré de coolitude

Je ne vois pas trop de coolitude dans Le Cercle Rouge (ni dans aucun autre Melville d'ailleurs), au contraire, les longs silences, la précision extrême de la mise en scène (même si bon, c'est vrai que c'est pas forcément incompatible) et l'ambiance généralement glaciale me font plutôt penser à un polar bien serré à la ceinture.


En fait, faudrait déjà qu'on s'entende sur ce qu'on désigne par coolitude.


Je suis assez d'accords avec figolu. Pour moi coolitude veut dire cool attitude.

Après ce film m'avait marqué surtout par la prestation de Bourvil...je ne m'attendais pas à le voir dans un tel rôle. Et ca prestation est vraiment plus que parfaite...C'est  dommage qu'il est été enfermé dans ses rôles de comique ( ou c'etait peut_être son choix).

EN tout cas le Cercle Rouge montre bien que le cinéma Français pouvait produire parmis les meilleurs polars au monde...Evidement c'etait une autre époque.
Starsky
Film bilan, film somme, film sublime. Ou l'exercice de style devient chef d'oeuvre de cinéma. Tout dans ce film passe par le langage cinématographique. D'un banal polar, on fait une tragédie où toutes les figures clichesques deviennent des icones. Mais le génie de Melville, au-delà de son talent formel (le casse, mais de manière générale l'utilisation parfaite du silence sur la durée) est d'avoir toujours su faire transparaître, au sein de son univers froid, silencieux, implacable, l'humanité de ses personnages. Leur solitude, immense. Leur mélancolie, enfouie, mais visible, car MISE EN SCENE.

Mattei et ses chats. L'un des plus beaux leitmotiv jamais faits.

Montand, Delon, Bourvil, Volonté.... Des gueules, des présences. Des monstres sacrés. Une race disparue.
ygrael
Très chouette texte Waco. Pas grand chose a rajouter si ce n'est que Le Cercle Rouge arrive après Le Second Souffle, Le Samouraï et l'Armée des Ombres et que 8O ...enchainer 4 films d'un tel acabit il fallait vraiment le faire. Le seul truc qui me gène un peu, c'est la scène du casse que je trouve un chouilla trop longue, sinon c'est le chef d'œuvre total (mais je préfère quand même Le Samouraï et l'Armée des Ombres).
DarK ChoueTTe
Le deuxième et pour l'instant dernier Melville que j'ai vu après le Samouraï.
Aussi bon voire meilleur.
Epuré, pas très bavard mais néanmoins scotchant... et au risque de balancer des conventions de cinéphile : tout simplement un polar comme on en fait malheureusement plus chez nous, un véritable auteur qui nous rappelle que le cinéma français a un jour eu ses heures de gloire dans le domaine du film de genre.
Waco
CITATION(kookaburra)


Oui d'ailleurrs on diras \"héros\" tout court, c'est un invariable icon_mrgreen.gif  


CITATION(figolu)

Je ne vois pas trop de coolitude dans Le Cercle Rouge (ni dans aucun autre Melville d'ailleurs), au contraire, les longs silences, la précision extrême de la mise en scène (même si bon, c'est vrai que c'est pas forcément incompatible) et l'ambiance généralement glaciale me font plutôt penser à un polar bien serré à la ceinture.


CITATION(steve locker)

Je rajouterais également que ce ne fut pas le dernier rôle de Bourvil dans \"Le Cercle Rouge\": ce fut le \"Mur de l'Atlantique\" tourné après \"Le Cercle\" mais sorti avant, ce qui fait dire à beaucoup de médias que \"Le Cercle Rouge\" est son dernier film... Enfin, il me semble bien...


eh ben, on peut dire que je déguste là... vous êtes vraiment impitoyables les mecs ^^

Bon, je plaisante mais sérieusement, à propos de l'emploi du terme  coolitude, ce n'est pas vraiment à l'ambiance générale du film que je songeais en l'utilisant mais plus simplement au look de certains personnages (trench-coat, lunettes noirs et tout ça) et à leur côté imperturbable face aux évènements (enfin surtout pour le personnage de Delon : voir avec quel détachement il règle ses comptes avec son ex-partenaire qui, en plus de l'avoir complètement laché, lui a en plus piqué sa copine). Je pense donc assez raisonnablement qu'on peut qualifier de cool un tel comportement. M'enfin oui, c'est vrai aussi qu'on utilise ce mot un peu à tord et à travers aussi (du genre "ouais, Coolio est vraiment cool !"). Bref.

Sinon oui, on est bien tous d'accord pour dire que Melville était un grand et que des acteurs de cette trempe manquent énormément au cinéma français d'aujourd'hui (d'accord, y'a bien Michael Youn le french king of cool mais c'est quand même un peu l'arbre qui cache la forêt).
Starsky
CITATION
y'a bien Michael Youn le french king of cool


Comparer Youn au Dieu McQueen.

...

Tu cherches les coups, en fait... icon_mrgreen.gif
Waco
CITATION(Starsky)
CITATION
y'a bien Michael Youn le french king of cool


Comparer Youn au Dieu McQueen.

...

Tu cherches les coups, en fait... icon_mrgreen.gif

Dépêche-toi d'aller voir son dernier film, tu seras énormement surpris ^^
Flying Totoro
Le cercle rouge un film qu'il est bien. Une énième partie de cache cache entre le cinéma de Melville et le ciné américain qui le passionne. Cette fois ci c'est Quand la ville dort de Houston qui se retrouve repensé et réimaginé. En découle un film qui fait un peu la synthèse des films de gangsters de Melville : un film hautement moral mais qui ne fait aucun cas de la distinction entre les gentils et les méchants, les flics et les voyous tout en restant un film qui sonne étonnement juste et "réél" alors qu'il est gavé de drame et de partis pris formels à ras la gueule. Grosse, grosse baffe...
John Woo doit en faire un remake sous peu, c'est la personne révée :!:

Et ce qu'il y a de bien c'est que Waco même lorsqu'il pond un bon gros texte qui fait plaisir sur un pur film en écoutant de zique de sauvage avec des guitares saturées (ou de la zique de sauvage avec un orchestre furibard), il n'en oublie pas pour autant l'essentiel

CITATION(Waco)
Mon Voisin Totoro, aka  le plus grand film jamais tourné


Waco, notre modèle à tous 8)
L'archiviste
CITATION(Flying Totoro)
Le cercle rouge un film qu'il est bien. Une énième partie de cache cache entre le cinéma de Melville et le ciné américain qui le passionne. Cette fois ci c'est Quand la ville dort de Houston qui se retrouve repensé et réimaginé.

'Tain, j'avais jamais remarqué !  8O

Et après vérif, Melville aurait semble-t-il affirmé qu'il avait écrit la séquence de vol en 1950, puis l'aurait enterrée des années durant après avoir vu le Huston.
kookaburra
CITATION(Waco)
CITATION(kookaburra)
Oui d'ailleurrs on diras \"héros\" tout court, c'est un invariable icon_mrgreen.gif  


Eh oh j'ai écris ça aussi:

CITATION(kookaburra)
Enfin petite pique mise à part, super texte Waco (une fois de plus je dirais).


icon_mrgreen.gif  :wink:

PS: en plus je me la pète et j'écris "on diras" au lieu de "on dira", rooh la loose icon_mrgreen.gif
Kurtz
CITATION(Waco)
CITATION(kookaburra)


Oui d'ailleurrs on diras \"héros\" tout court, c'est un invariable icon_mrgreen.gif  


CITATION(figolu)

Je ne vois pas trop de coolitude dans Le Cercle Rouge (ni dans aucun autre Melville d'ailleurs), au contraire, les longs silences, la précision extrême de la mise en scène (même si bon, c'est vrai que c'est pas forcément incompatible) et l'ambiance généralement glaciale me font plutôt penser à un polar bien serré à la ceinture.


CITATION(steve locker)

Je rajouterais également que ce ne fut pas le dernier rôle de Bourvil dans \"Le Cercle Rouge\": ce fut le \"Mur de l'Atlantique\" tourné après \"Le Cercle\" mais sorti avant, ce qui fait dire à beaucoup de médias que \"Le Cercle Rouge\" est son dernier film... Enfin, il me semble bien...


eh ben, on peut dire que je déguste là... vous êtes vraiment impitoyables les mecs ^^

Bon, je plaisante mais sérieusement, à propos de l'emploi du terme  coolitude, ce n'est pas vraiment à l'ambiance générale du film que je songeais en l'utilisant mais plus simplement au look de certains personnages (trench-coat, lunettes noirs et tout ça) et à leur côté imperturbable face aux évènements (enfin surtout pour le personnage de Delon : voir avec quel détachement il règle ses comptes avec son ex-partenaire qui, en plus de l'avoir complètement laché, lui a en plus piqué sa copine). Je pense donc assez raisonnablement qu'on peut qualifier de cool un tel comportement..


je qualifierais plutôt un tel comportement de froid et déshumanisé.

sinon j'adore Melville mais Le cercle rouge, j'arrive pas à accrocher complètement. C'est le début de la fin selon moi. Ou quand le style étouffe le sujet. Voire la séquence limite masturbatoire du casse qui n'en finit plus. Un flic, son film suivant (le dernier), sera encore plus désincarné d'ailleurs.
Pour moi, le sommet absolu de l'homme au stetson, c'est Le samouraï. Avant, il se cherche. Après, il ferait mieux de chercher dans d'autres directions.
Waco
kookaburra : y'a pas de malaise  8)

Sinon oui, avec Le Samouraï, Melville atteint un tel sommet d'excellence qu'il aurait très bien pû s'arrêter là mais heureusement pour nous (et malheureusement pour Kurtz ^^ ), il a continué en signant coup sur coup  deux chefs-d'oeuvres de plus.

Pour le dvd, (Rototo l'a déjà mentionné de manière quasi-subliminale), préférez si cela vous est possible l'édition Criterion au zone 2 français...
Image IPB
...car en plus de proposer une image qualitativement bien supérieure (ce qui est quand même l'essentiel pour un film édité sur dvd)...
Image IPB
(zone 2 France)

Image IPB
(le Criterion)

... il offre également les bonus suivants :
CITATION

SPECIAL EDITION TWO-DISC SET FEATURES:
• Newly restored, complete, uncut version enhanced for widescreen televisions
• Excerpts from Cinéastes de notres temps; Jean-Pierre Melville (portrait en 9 poses)
• New video interviews with the author of Melville on Melville, Rui Nogueira, and assistant director Bernard Stora
• 30 minutes of rare on-set footage featuring interviews with director Melville, and stars Alain Delon, Yves Montand, and André Bourvil
• Original theatrical trailer and 2003 Rialto Pictures re-release trailer
• Production and publicity stills, poster gallery
• 24-page booklet featuring new essays by film critics Michael Sragow and Chris Fujiwara, an introduction from filmmaker John Woo, a reprinted interview with composer Eric Demarsan and excerpts from Melville on Melville


Voilà, le cinéma français à son meilleur.
Sanjuro
CITATION(Waco)

Image IPB
(zone 2 France)

Image IPB
(le Criterion)


Ah ouais, y'a pas photo !!!
Bon, plus de doutes possibles, je me choppe le critérion un de ces 4 ! (edit: C'est fait, je le reçois d'ici une dizaine de jours)

Sinon, je ne me souviens plus assez du Cercle rouge pour en parler clairement...je me rapelle juste d'avoir été bluffé par les acteurs (surtout Bourvil qui m'avait vraiment surpris) ainsi que par certaines scènes anthologiques (dont le casse), sans oublier la tonalité tragique qui me rappelait clairement les films de Woo et, surtout, de Ringo Lam (le côté froid et dépouillé) que je découvrais à l'époque . Bref, ça doit bien faire 7 ou 8 ans que je l'ai vu et ce topic me donne grave envie de le revoir.

Voila 8)

PS: Pour rester dans le ciné de Melville, L'armée des ombres est clairement mon film français préféré de tout l'étang (ex aequo avec Les yeux sans visage de Franju)
Kurtz
demain au cinéma de minuit, Brion passe Bob le flambeur.

Un bon polar (de loin le meilleur du cycle à mon avis) même si Melville est encore loin de la maturité stylistique. C'est pas aussi beau et fort que Le doulos ou Le samouraï mais c'est quand même bien.
Kurtz
CITATION(Waco)
kookaburra : y'a pas de malaise  8)  

Sinon oui, avec Le Samouraï, Melville atteint un tel sommet d'excellence qu'il aurait très bien pû s'arrêter là mais heureusement pour nous (et malheureusement pour Kurtz ^^ )


j'aime beaucoup L'armée des ombres quand même.  :wink:
Sanjuro
Voila, j'ai redécouvert Le cercle rouge et c'est peu dire que je me suis pris une bonne grosse mandale dans les gencives !

Comme l'a mentionné Starsky, ce film est une pure oeuvre de metteur en scène dans laquelle la  réalisation (d'une pureté et d'une maîtrise quasiment inconcevable) parvient à transcender tout le reste...Il suffit à Melville d'un plan, d'une idée pour nous rendre compte de l'aspect profondément humain de ses personnages  (et effectivement, le leitmotiv avec les chats est beau à en pleurer...De plus, ça parait évident qu'il a influencé un autre génie: Mamoru Oshii qui reprend la même idée dans Avalon et GITS2), à ce titre comment ne pas s'incliner face au plan montrant l'ancien flic alcoolique (Yves Montand) ôter le fusil de son trépied pour tirer dans la serrure ?...Une image qui transforme le personnage en une icône tragique rattrapant, dans un ultime baroud d'honneur, sa gloire passée. De même, comment ne pas être ému lorsqu'il il remercie Corey (Alain Delon) d'être la cause de la disparition du "peuple du placard"? Bref, comme je le disais auparavant, Melville atteint une telle maîtrisie qu'il lui suffit d'un plan, d'une réplique pour impliquer profondément le spectateur. En gros on peut résumer Le cercle rouge comme étant un exercice de style certes froid et dépouillé (voir la rigueur quasi mathématique de certaines scènes d'anthologie, dont le casse qui nous plonge en apnée durant une bonne vingtaine de minutes) mais traversé par de subtiles touches d'humanité qui en font, et ce même si le terme est galvaudé, un chef d'oeuvre total.

Je ne peux que remercier Waco (et les autres ayant posté sur ce topic) de m'avoir donné envie de me replonger dans ce classique.

Dans la foulée j'ai aussi matté Le samourai qui sans être du niveau du Cercle rouge (enfin, c'est relatif...) s'impose comme étant une grosse bombe où Melville, par sa précision maniaque et son sens si particulier du rythme (il étire chaque scène jusqu'a ce que le suspense nous prenne littéralement à la gorge), parvient à faire de chaque "passage obligé" (la scène du commissariat, l'interrogatoire à domicile etc...) un grand morceau de tension cinématographique.
...Et que dire du final si ce n'est qu'il fait froid dans le dos. -SPOILER-

Voila
Poltermok
Melville et Woo. Un Grand Ancien et un jeune Jedi plein de respect...

icon_arrow.gif  
CITATION
John Woo revisite le polar made in France

Inconditionnel de Jean-Pierre Melville, le Hong-Kongais John Woo projette de réaliser un remake du \"Cercle rouge\", avant de s'attaquer à d'autres classiques du polar français.


8O  8O  8O
DarK ChoueTTe
Oui, ça fait un p'tit moment smile.gif
J'aime pas trop les remakes, mais ssous la main de Woo, ça peut se montrer suffisamment différent et intéressant pour valoir le coup. (AMHA)
Sanjuro
CITATION(DarK ChoueTTe)
ça peut se montrer suffisamment différent et intéressant pour valoir le coup. (AMHA)


Y'a qu'a voir ce que le bonhomme à fait du Samourai. 8)

On ne peut qu'attendre ça la bave aux lèvres.

Voila
The X Phil
D'autant que "The Killer" était un faux remake du Samourai; alors que là, il devrait vraiment coller à l'original. Ca va être beau !
Kurtz
CITATION(Poltermok)
Melville et Woo. Un Grand Ancien et un jeune Jedi plein de respect...

icon_arrow.gif  
CITATION
John Woo revisite le polar made in France

Inconditionnel de Jean-Pierre Melville, le Hong-Kongais John Woo projette de réaliser un remake du \"Cercle rouge\", avant de s'attaquer à d'autres classiques du polar français.


8O  8O  8O


cette "news" a au moins deux ans.
Waco
Bon Kurtz, ça suffit maintenant ! Laisse les gens parler du Cercle Rouge et de son remake en paix ! (on a bien saisi que tu détestais ce film de toute ton âme mais c'est pas une raison pour persecuter ainsi les madnautes  :x ).

Plus sérieusement, j'espère que l'avis laissé par Din Don donnera encore plus envie à celles et ceux qui n'ont toujours pas vu ce chef-d'oeuvre de se ruer dessu.
Tequila
J'appuie les propos de Ding On, pas besoin de mettre AMHA avis Dark, le doute n'est pas permis quand à la qualité d'un remake éventuel par Woo 8)
Longbaugh
Le Cercle Rouge, cool ou pas cool???
Cool!!!!
Volonte qui lance un Colt .45 à Delon qui le rattrape d'une main le plus naturellement du monde (essayez de le faire, c'est quasi-impossible).
Montand qui retire sa carabine FN pour tirer à l'épaulé, idée géniale qui sera reprise dans Star Wars lors de l'attaque de l'étoile noire (Luke qui se remet à la Force plutôt  qu'à l'électronique pour shooter dans le mile).
Un film génial, triste et beau comme la vie.
jigsaw
P'tain pendant tout le film je le cherchais Gian Maria Volonté et en fait il était juste sous mon nez wacko.gif
(Faut dire je l'ai vu que dans Et pour quelques dollars de plus)

Sinon putain quel film.

Comme le disait Sanjuro plus haut voila une pure oeuvre de metteur en scéne,une pure narration visuelle bref une PURE mise en scéne.

Les acteurs ont tous la classe.Bourvil m'a épatté dans son role de flic de même que Perier aussi a contre emploi(je l'avais découvert dans Le Samourai ^^)

Je trouve absolument pas la scéne du casse longue(au contraire j'ai bien serré les fesses).Melville décrit une situation sans se la jouer et faire des beaux plans vide de sens à la Kassovitz.

Le style de Melville est moins froid que dans Le Samourai(çelui çi était plutot glaçial et parano à l'image de Jeff Costello)surement du à l'amitié discréte qui unit ces 3 hommes.

Bref,un grand grand film qui montre bien que le cinéma français c'était quand même mieux avant et qui démontre surtout ce que le mot MISE EN SCENE signifie vraiment.


Et Un flic du même grand homme,c'est bien?
bar restaurant
CITATION(jigsaw @ 04 1 2007 - 16:09) *

Et Un flic du même grand homme,c'est bien?


J'ai moins aimé. C'est plus fin d'un cycle, ça sent le sapin si je puis dire. Il faudrait que je le revois. Mais c'est moins passionnant et plus nostalgique dans un sens comme film.
LMD
Je trouve aussi que les personnages du Cercle sont un cas assez particulier, en ce qu'il n'incite pas vraiment à la sympathie, sauf peut être celui de Montand (qui exorcise sa peur, se libére) et de Bourvil (Naturellement sympathique faut bien dire). Les deux qui "évoluent" disons, le second "en mal" puisqu'il comprend la réflexion "affreuse" de son supérieur. Une des grandes forces du film (SPOILER) c'est de retarder la rencontre et la "révélation" entre Bourvil et Montand, qui n'est que très furtive mais capitale dans cette évolution du perso de Bourvil, limite tout le film aurait pu être centré autour de ca...

Tout ca pour dire qu'Alain Delon est particuliérement froid, à la limite de l'antipathie. Il a toujours été très fort dans ses rôles là, de mecs vides et froids, à l'image du bonhomme (ce qu'il dégage quoi). J'exagére un peu mais on ne s'attache pas des masses à lui ou à Gian Maria Volonte...

Sinon personne à relevé le plan du billard? Dans le genre métaphore du film et du cinoche de Melville ca se pose là: un top shot de la table, contenue entiérement dans le plan (C'est l'espace du plan, de la dramaturgie) ou trois boules se percute de maniére "aléatoire", à l'image des personnages du films qui se rencontrent "par des concours de circonstances". Simple et épuré (Un fond uni)...

Je ne trouve pas le casse long mais effectivement je concois qu'on puisse trouver le chemin des deux complices un peu trop complexe. C'est une longue mise en place de la tension avant la "révélation" sur le comment du casse qui souffle bien le spectateur.
bar restaurant
CITATION(LMD @ 04 1 2007 - 18:25) *

Tout ca pour dire qu'Alain Delon est particuliérement froid, à la limite de l'antipathie. Il a toujours été très fort dans ses rôles là, de mecs vides et froids, à l'image du bonhomme (ce qu'il dégage quoi). J'exagére un peu mais on ne s'attache pas des masses à lui ou à Gian Maria Volonte...


Alors là je ne suis pas d'accord du tout. Cette belle amitié quasi instantanée entre Delon et Volonte, c'est à mon avis une des grandes forces du film et c'est ce qui le démarque du Samourai par exemple.
darklinux
Film sec , sans espoir dans la ligné de l Armée des ombres ..abstration des décors ...il n ' y a que Miami Vice , The Departed qui sois aussi ....grand ?
Sanjuro
CITATION(darklinux @ 08 2 2007 - 10:01) *

Film sec , sans espoir dans la ligné de l Armée des ombres ..abstration des décors ...il n ' y a que Miami Vice , The Departed qui sois aussi ....grand ?


Mwé enfin, faut pas oublier qu'il y'a eu des films entre 1970 et 2006. icon_mrgreen.gif

Voila
darklinux
CITATION(Sanjuro @ 08 2 2007 - 11:14) *

CITATION(darklinux @ 08 2 2007 - 10:01) *

Film sec , sans espoir dans la ligné de l Armée des ombres ..abstration des décors ...il n ' y a que Miami Vice , The Departed qui sois aussi ....grand ?


Mwé enfin, faut pas oublier qu'il y'a eu des films entre 1971 et 2006. icon_mrgreen.gif

Voila


Pas aussi noir et desespéré pour des polars ...
LMD
CITATION(bar restaurant @ 05 1 2007 - 02:13) *

CITATION(LMD @ 04 1 2007 - 18:25) *

Tout ca pour dire qu'Alain Delon est particuliérement froid, à la limite de l'antipathie. Il a toujours été très fort dans ses rôles là, de mecs vides et froids, à l'image du bonhomme (ce qu'il dégage quoi). J'exagére un peu mais on ne s'attache pas des masses à lui ou à Gian Maria Volonte...


Alors là je ne suis pas d'accord du tout. Cette belle amitié quasi instantanée entre Delon et Volonte, c'est à mon avis une des grandes forces du film et c'est ce qui le démarque du Samourai par exemple.


J'avoue que je suis assez moyennement touché: les deux hommes sont peut être moins "vides" que le Samouraï (on voit un peu du passé du gars joué par Delon), il y a clairement une volonté de Melville de faire ressortir leur amitié, mais je suis plus touché par le destin de Montand et Bourvil. C'est peut être une question de caractére...
darklinux
C 'est vrai que Bouvil est transfiguré par ce role , dommage que cela a etez pour lui son dernier long métrage
Sanjuro
CITATION(darklinux @ 08 2 2007 - 10:15) *

CITATION(Sanjuro @ 08 2 2007 - 11:14) *

CITATION(darklinux @ 08 2 2007 - 10:01) *

Film sec , sans espoir dans la ligné de l Armée des ombres ..abstration des décors ...il n ' y a que Miami Vice , The Departed qui sois aussi ....grand ?


Mwé enfin, faut pas oublier qu'il y'a eu des films entre 1971 et 2006. icon_mrgreen.gif

Voila


Pas aussi noir et desespéré pour des polars ...


T'as vu Full alert (1997) de Ringo Lam ?

Si non, je te le conseilles trèèèès fortement !
Dans le genre polar noir et desespéré, je crois que j'ai jamais vu mieux !

L'ami LMD en parle dans ce thread icon_arrow.gif
http://www.mad-movies.com/forums/index.php?showtopic=13544

(Et puis To live and die in LA faut pas l'oublier non plus)

Voila wink.gif

(sorry pour le HS)
Mr. Sktchrigzpoxlub

Johnny To et le cercle rouge.
Ced
wait and see... j'ai un peu peur pour delon... peur qu'il tombe dans une caricature de lui même à l'époque... francheentà double tranchant cette adaptation et le choix de delon.
gould
CITATION(Ced @ 26 2 2007 - 09:35) *
wait and see... j'ai un peu peur pour delon... peur qu'il tombe dans une caricature de lui même à l'époque... francheentà double tranchant cette adaptation et le choix de delon.



Le film ressort chez Criterion dans 2 mois
jigsaw
Bin là ç'est le topic du Cercle Rouge en fait.

Allez Kickbann gould et Ced !!!!
Waco
Je savais pas où le signaler (vu qu'il n'existe pas de topic consacré) donc je le balance ici (et avec retard en plus mais bon, c'est comme pour ID4, tout le monde a déjà le dvd mais tout le monde ne peut s'empêcher de le mater lorsqu'il passe sur une chaine tv) : Le Samourai passe depuis tout à l'heure sur arte. Voilà, voilà.

(si vous ne l'avez jamais vu, c'était à ne pas manquer)
Misterpursoup
De vagues souvenirs d'une vision sur Arte à l'époque.

J'viens de le revoir.
C'est vraiment un film magnifique,avec une ambiance froide et silencieuse,presque calme en fait très particulière et très prenante.On y voit de somptueuses images de campagne humide et boueuse, de champs sous la neige ,de ville à l'aurore,ect...

La réalisation est assez froide,sobre et magnifique,de plus Melville rend l'action ,les motivations et les sentiments de ces personnages très lisibles tout le temps. Notemment grace à un découpage très savant,à la fois lent,mais maintenant un suspens haletant par moment (voir la formidable scène du casse,ou un de mes scènes préférées,quand Vogel s'enfuit de la cabine,la lumière est magnifique,les cadrages parfaitement choisis nous montrant les visions différentes des deux protagonistes,et il y a vraiment un supsen d'enfer).

Les acteurs sont tous particulièrement justes,mention spéciale à Bourvil et Montand,vraiment parfaits (ha si,Bourvil avait fait plus de rôles sérieux),le scénario est somme toute assez basique mais les personnages sont très biens écrits,et très ambigus,finalement à part Jansen ,ils sont tous assez antipathiques mais on je m'attache quand même à eux (contrairement à TDV icon_mrgreen.gif ),et finalement ils ont les mêmes parts d'ombre du début jusqu'à la fin du métrage (par exemple,pourquoi Vogel devait aller en prison,quel est le passé des personnages,ect...)

Bon,là j'dois me barrer,donc j'vais la faire court.
Film magnifique,voir chef d'oeuvre (ha ce final: "Toujours aussi cons chez les flics...")
6/6
Misterpursoup
Sinon,Darklinux,entre 1970 et 2006 y'a aussi eu Heat par exemple blink.gif (aka le meilleur polar jamais réalisé!)
migo
(mouplaaaa !)

ouaip, ça c'est du film! ... je suis plutot d'accord avec le besoin de nuancer le côté cool (sont bien fermés les gars... "compacts")...

perso je suis totalement contre un remake par John Woo pour cause de "on va se retrouver avec un truc qui veut briller plutôt que de l'or" si vous voyez ce que je veux dire... par To... faut voir et il est bien entouré forcément différent mais on peut garder une attente de bonne surprise.

Et à ma grande surprise (c'est journée promo sur les surprises...) je ne crois pas avoir vu mentionné Le Deuxième Souffle (autre film qu'il a grave la classe) :




euh y a remake aussi là ou quoi ? mellow.gif

(que je sais pas si je le mets pas au dessus de la pile ce Deuxième Souffle par rapport au Samourai et ptet ben ce Cercle Rouge... m'enfin ça mériterai des vacances pour être au calme et tirer ça au clair...)
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