Le Cercle Rouge, 1970, Zimbabwe.
CITATION(Michael Youn sur Jean Muf Tv Hebdo)
Un truand marseillais, un detenu en cavale et un ancien policiers mettent au point le hold-up du siecle. Le commissaire Mattei, de la brigade criminelle, leur tend une sourriciere.
(hé ho ! on a les sources que l'on peut hein)
Un polar à la pure ambiance que l'on doit à l'un de nos plus grand réalisateur qui signait là un concentré de coolitude (un de plus) sur un scénario (signé par lui pour une fois) à la trame certes classique mais transfigurée par une réalisation à la mécanique parfaite et par un casting de goût : Alain Delon, loin de l'image parodique que l'on a de lui aujourd'hui, est encore à cette époque un vrai acteur et pas \"Alain Delon\"; Bourvil employé à contre-emploi dans ce qui fut son dernier rôle à l'écran, surprend par la gravité de son personnage; Yves Montand, quoi qu'en léger retrait par rapport à ses collègues, réussit à marquer en quelques scènes; Gian Maria Volonté livre comme d'hab, une performance plus qu'efficace dans la peau d'un type brutal et sans remord; et puis y'a bien sûr tout le reste des acteurs , des vraies gueules de seconds couteaux taillées pour figurer dans rien d'autre que des films liés au Milieu...
Fidèle à son style, Melville réutilise pas mal de ses \"codes\" qui ont déjà fait merveille dans ses précédentes réalisations : un \"héro\" peu bavard, taciturne même, (enfin on devrait plutôt parler de \"héros\" puisqu'ils sont plusieurs à se partager l'affiche ici) qui traverse le film sans qu'on sache vraiment grand chose de son background, la solitude pour seule compagne (trait commun partager par Delon, Bourvil, Montand et Volonté), le destin, inéluctablement fatal, qui cette fois, réunit tous les protagonistes dans un dernier acte (un cercle?) où tout se joue.
La caractérisation des personnages se fait dans leurs faits et gestes, tous minutieux, froids et determinés : ils vivent pour la préparation et la réussite de leur casse (dont le déroulement est totalement à leur image) et pour rien d'autre (pareil pour Bourvil, prêt à tout pour remettre la main sur son détenu en cavale). Aucun sentiment, aucune distraction (y'a pas de femmes dans l'histoire ^^ ) ne vient troubler cet univers où chaque détail à son importance (les gangsters roulent dans des Plymouth et autres caisses d'outre-atlantique -clin d'oeil du réal à ses genres fétiches, les films noirs et les classiques polars US- , on porte le trench-coat et les lunettes noires avec élégance même quand il ne pleut pas ou qu'il fait nuit... des petits détails comme ça, y'en a plein, tous contribuant à rendre les films de JPM identifiables dès le premier coup d'oeil, la marque d'un auteur quoi).
La réalisation, comme signalé au tout début de ce texte ma foi plutôt émouvant, est réglée comme du papier à musique (je saisi pas trop le sens de cette expression mais force est de reconnaître qu'elle fonctionne à tous les coups), à l'image de ces passages silencieux (autre marque de style de Melville) qui durent des dizaines de minutes (au moment où le film démarre puis lors du casse à la bijouterie) et qui prouvent le degré atteint par JPM dans la maîtrise de la grammaire filmique (ça se dit?).
Toutes ces raisons, et beaucoup d'autres encore, me font dire qu'on a la encore un 2/6 cash movie ! Et puis aussi qu'on avait pas à cette époque à rougir de la comparaison faite avec le reste du cinoche mondial (et Dieu sait si la compètition était harcore en ces temps où les gens vivaient sans le net). Heureusement, le triomphe intergalactique de nos amis pour la vie Les Bronzés 3 et le hardboiled Incontrôlable de Youn sont en train d'à nouveau changer la donne (Bollywood n'a qu'à bien se tenir !).
Pour finir, on pourrait demander à des mecs genre Tarantino, Jarmusch (hello Astuce ! je sais que tu détestes aussi de toutes tes tripes Le Cercle Rouge mais comme tu le vois, c'est pas aujourd'hui que je vais commencer à courber la tête devant un mec qui vomit également Mon Voisin Totoro, aka le plus grand film jamais tourné) ou encore Kitano pourquoi ils admirent Melville, mais bon, comme John Woo est dans le coin ce soir, (et qu'il en parle mieux que moi), profitons-en pour le lui demander à lui plutôt qu'à Michael Youn...
CITATION(John Woo)
Le Cercle Rouge is visually arresting and powerful in its silence. There is not much dialogue and the silence creates a more dramatic cinematic language as it draws more attention to the story and the great moments of the actors’ performance. By creating a cool, calm atmosphere with immaculate camerawork and precise editing rhythms, his style and message move with his actors as they deliver their soulful performances.
Melville’s themes embody the spirit of honor, loyalty, and tragic destiny among characters played by fate. These classic themes are also found in ancient Chinese and Japanese philosophies and cultures. I believe in this kind of romanticism. These valuable lessons of spiritual morality draw me into his movies and make me feel like we are in the same world. The romantic values of friendship and brotherhood expressed in this movie are almost impossible to find today. They are another reason why Le Cercle Rouge became a classic gangster film.
There is no mistaking that Le Cercle Rouge is a Jean-Pierre Melville movie, as all of the elements synchronize to his vision. Melville was the coolest, most stylish auteur of his time. I've long admired him for his spirit and his movies. He's had a great influence on my work. John Woo, December 2002
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