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Version complète : Le statut d'auteur
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Methos
Non, ne fuyez pas ! Ce topic ne parle pas du cinéma téléramesque, mais du statut d’auteur en général ; même c’est surtout le ciné de genre qui nous intéresse.

En gros qu’est ce qui définit un “auteur”?

Est ce le fait de refaire constamment le même film (mais alors, n’est pas une preuve de paresse?), est ce le fait d’utiliser les mêmes thèmes?

Est ce l’identité visuel?

Ou alors est ce tout simplement le fait d’écrire et réaliser soit même ses films?

J’aimerai connaître vos avis sur la question.
Moogly25
Il est vrai AMHA que plus la personne est impliquée, plus l'oeuvre semble personnelle. Mais ce n'est pas tout, je pense que c'est aussi faire un film sans se demander si il va plaire, loin des clichés qui font un genre, et donnant un film inclassable ou au contraire initiant un genre sans l'avoir voulu. Je ne sais pas vraiment, je m'interroge, comme toi.
francesco
CITATION(Methos)
est ce le fait d’utiliser les mêmes thèmes?

Ouaip je dirais ça personnellement : un auteur aurait peut être tendance à développer les mêmes thèmes (ou des thèmes complémentaires) et à faire évoluer sa reflexion à ce propos pour que les éléments de son oeuvre se fassent écho et impriment à l'ensemble une cohérence évolutive.

Enfin je crois.
Dr Rabbitfoot
Moi je ne suis pas trop d'accord, il suffit de voir la filmo d'un mec comme Winterbottom ...... mais bon j'ai pas trop envie de developper  tongue.gif

Pour moi, un "auteur" (dans le cinéma) c'est un réalisateur capable de porter son film. C'est à dire qui s'approprie le scénario (qu'il en soit l'auteur ou pas), l'infrastructure, le boulot des techniciens (photo, son  ...) pour le plier à SA vision du film.
Bref, c'est avant tout un gars qui a une vision personnelle, ses propres idées, et qui le met en images.

On a donc des "auteurs" qui font des films de merde : mais ce sont LEURS films, indeniablement.
Et il y a des réalisateurs qui sont de très bons faiseurs, qui n'ont fait que des "bons" films, mais qui ne sont pas des auteurs selon ma definition du terme. Ils savent fort bien raconter une histoire, peindre des personnages, torcher un film bien fouttu, mais n'ont pas de réelle vision PERSO.

Exemples d'auteurs  : Carpenter, Mc T, Hitchcock, Ford, Audiard (fils), ...
Exemples de "Pas auteur" : Synger, Donner, Emmerich, Harlin, ...

PS : tout ça restant bien sur fort discutable ...
Ed Wood
dac avec le doc

On pourrait aussi rajouter à ta liste De Palma, Stone, Speilberg...
seward
peut-être aussi celui qui arrive à imposer sa vision(par delà la vision) aux raisons commerciales.
Ed Wood
En fait je crois que ce sont les réalisateur qui ont une vision. Les bons quoi!
jason13thh
Pour moi un auteur c'est quelqu'un (déjà c'est pas mal) qui réalise et écrit ses films et si possible les produit aussi et les monte aussi.
razorback
c'est un terme qui veut rien dire, comme le terme "cinema independant". (= cinema sans fric... ah bon? on peut en citer des films independant et qui sont de grosses prods...).
horseloverfat
n'importe quoi, le cinéma indépendant c'est le cinéma qui ne nécessite pas les cartes des guildes aux USA. C'est tout. Et dans les gros studio c'est impossible.
ça permet quelques flexibilités par rapport aux exigences parfois bizarres des guildes, ou de pouvoir moins payer les gens.
Poltermok
Auteur? Ouais, c'est celui qui parvient à garder un certain contrôle de son oeuvre, et à exprimer sa vision personnelle.

Donc, on n'est pas auteur à 100%. C'est une question de degré : on l'est plus ou moins. Enfin, c'est ma définition perso, après chacun peut se la concocter tranquillement.
demosthene
La définition de Dr Lapin me semble nickel. Un film c'est le travail d'une grande équipe de techniciens et d'artistes qui ont tous théoriquement la capacité de faire leur partie du boulot de manière autonome. Le réalisateur qui limite son job à la coordination de l'ensemble et au respect des plannings, c'est pas un auteur. Celui qui arrive au contraire à imposer son point de vue aux différents corps de métier et faire comme si l'ensemble du film était le travail d'une seule intelligence, c'est un auteur. C'est celui dont on a bon droit de dire "c'est un film d'untel". Ca n'a pas grand chose à voir avec la qualité des films, si ce n'est que lorsque il n'y a pas de vision dans un film, il a je pense peu de chance d'être bon.  

C'est quand même marrant parce que ça fait des réalisateurs de cinoche les seuls artistes que je connaisse qui aient presque obligatoirement un profil psychologique de chef d'entreprise, trèèèès loin de l'image d'associal que se trainent (souvent à juste titre) les écrivains ou les peintres, par exemple. En fait je vois que le cas du chef d'orchestre qui soit comparable, sauf que quand Bernstein conduit une symphonie de Beethoven, l'artiste qu'on considère comme créateur de l'oeuvre, c'est Beethoven...
dam
CITATION(francesco)
CITATION(Methos)
est ce le fait d’utiliser les mêmes thèmes?

Ouaip je dirais ça personnellement : un auteur aurait peut être tendance à développer les mêmes thèmes (ou des thèmes complémentaires) et à faire évoluer sa reflexion à ce propos pour que les éléments de son oeuvre se fassent écho et impriment à l'ensemble une cohérence évolutive.

Enfin je crois.

c'est vrai qu'en général on peut remarquer que beaucoup " d'auteurs reprennent les memes thématiques.
pour moi c'est quelqu'un impliqué dans son film qui a vrament envie de faire passer quelque chose de doner un point de vue, une touche particuliere a son film et pas juste réaliser un film a la demande des producteurs.
ça se retrouve plus faciilemnt quand l'auteur a écrit son scénario, la c'est SON film.
de ce fait il peut y avoir des auteurs chez les indépendants et les blockbusters, et de bon et mauvais auteurs.
Bruce_Johnson
Je pense, même si à mon avis tout le monde ici va me tomber dessus, que l'on pourrait tout de même opposer cinéma de genre et cinéma d'auteur, même si l'on peut apporter des nuances à cette opposition. Je m'explique : le genre, par définition, c'est un domaine défini par certaines règles, certains canons esthétiques qui font que quand un spectateur va voir un film de genre, il sait à peu près à quoi s'attendre, puisqu'il est là pour éprouver le plaisir d'une reconnaissance de certains topoï propres au genre au question. Le genre est étroitement lié à la question des attentes du spectateur. Par exemple, si de si nombreuses personnes ont été déçues par Le Village de Shyamalan, ce n'est pas tant que le film ait été mauvais, c'est que, étant un film de Shyamalan, beaucoup de spectateurs attendaient un film de genre, attente que le film brisait en fait de façon spectaculaire. Il semble que l'attente liée à un film de genre soit liée très étroitement au plaisir ou à la déception que l'on ressentira à la vision. Ainsi, un pur film de genre, au sens strict, sera un film qui livrera toutes ses clefs dès la première vision, tout en tentant de raconter une histoire originale, qui ne détruise pas le plaisir lié à la reconnaissance du genre. A l'inverse, le cinéma d'auteur ne livre pas toutes ses clefs à la première vision. Il laisse une grande place au spectateur, et celui-ci doit creuser le film pour découvrir ce que l'auteur-cinéaste a voulu y mettre... Cela dit, les deux visions peuvent s'entremêler, et c'est pourquoi certains auteurs font du cinéma de genre : mais il s'agit plus, à mon avis, de révolutionner celui-ci, ou de le faire évoluer, plutôt que d'oeuvrer dans une simple continuité esthétique... Si vous voyez ce que je veux dire... Qu'en pensez vous?
Nadsat
CITATION(horseloverfat)
n'importe quoi, le cinéma indépendant c'est le cinéma qui ne nécessite pas les cartes des guildes aux USA. C'est tout. Et dans les gros studio c'est impossible.
ça permet quelques flexibilités par rapport aux exigences parfois bizarres des guildes, ou de pouvoir moins payer les gens.
Mouai... le ciné indépendant c'est surtout les films faits hors du circuit des grands studios. Des petits producteurs indépendants (d'où le nom, malin...) font leur film et le font ensuite tourner dans les festivals pour trouver un acheteur, souvent un aussi petit distributeur. Le film indépendant, libéré de plein de contraintes et donc souvent aussi un cinéma d'auteur, le réalisateur peut faire le film qu'il désire.

Sinon oui, il existe des films indépendants à gros budget. Miramax (en gros, mainteant la Weinstein compagny) est considéré comme un producteur indépendant, sauf qu'il lui arrive de pondre des gros films (les Tarantino ou les Frêres Grimm, pour le coup un vrai film de producteur). Miramax à en fait contribué dans une grande partie à effacer la ligne entre films indépendants et films de studio.

D'ailleurs le film dit indépendant est tout à fait possible dans les grands studio, ils ont en effet tous une branche ciné indépendant, de Warner à la Fox.
Nadsat
Sinon perso je pense que tous les réalisateurs sont des auteurs. Sinon au moins tous ceux qui écrivent et réalisent. Même avec des pressions de producteurs ou dans un film à gros budget le réal y met une part de lui-même. Faut arrêter de qualifier d'auteurs uniquement les Scorcese ou les Kubrick. Il existe aussi les "mauvais" auteurs. Ceux qui ont une filmo médiocre mais tout de même très personelle. Ed Wood est un auteur par exemple. Un mauvais auteur mais un auteur quand même.

Et puis à vous lire on dirait qu'il faut avoir une filmo entièrement cohérente pour devenir un auteur. On peut l'être avec un seul film.
L'archiviste
Pour ce que j'en sais, le terme "film d'auteur" a une histoire assez contradictoire.

A l'origine, le terme "auteur" servait à désigner, comme au théâtre, l'auteur du texte, c'est-à-dire le scénariste-dialoguiste. Le metteur en scène n'était, grosso modo, que le monsieur qui dirigeait les comédiens (théoriquement bien sûr). En France, un "film d'auteur", c'était alors un film dirigé par l'auteur du texte, un Pagnol ou un Guitry par exemple.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale sont sortis en France une quantité délirante de films hollywoodiens interdits sous l'occupation. En moins de deux ans, les cinéphiles ont découvert toute la production de l'âge d'or. Ils pouvaient découvrir, en seulement quelques mois, une dizaine de films d'un même réalisateur. Il leur est apparu évident que certains d'entre eux possédaient une vision si cohérente que leurs films (écrits par des auteurs différents, sur des sujets variables, pour divers studios) possédaient une unité bien distincte. On aurait presque pu croire que les westerns d'un John Ford, par exemple, avaient été conçus comme une seule et grande saga, aux thèmes récurrents, aux personnages évoluants, aux enjeux qui se répondent d'un film à l'autre.

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que ces cinéphiles se mettent à théoriser cette découverte, et affirment que certains réalisateurs, par leur seule direction filmique, imprimaient aux films une empreinte qui devenait leur vraie signature. Ils en devenaient les "auteurs".

Certains de ces cinéphiles français sont devenus réalisateurs à leur tour, insistant pour réaliser eux-mêmes leur scénarii; ce qui a donné la "nouvelle vague". Dans son sillage, devenir un "auteur" en France, cela voulait dire être à la fois l'auteur du sujet et de la mise en scène.
La critique française a porté aux nues cette nouvelle façon de faire, admirant les "auteurs" et fustigeant les réalisateurs hollywoodiens qui n'étaient pas leurs propres scénaristes (réalisateurs hollywoodiens qui, précisément, avaient servi à redéfinir la notion d'auteur en n'étant pas scénaristes; je sais c'est confus mais c'est voulu)
:wink:
punisher
Et bien. Moi qui pensais qu'un film d'auteur était simplement un film intimiste sans dénouement ni rebondissement spectaculaire avec des anti-héros auquel le spectateur pouvait s'identifier. J'étais à côté de la plaque.
Kurtz
CITATION
La critique française a porté aux nues cette nouvelle façon de faire, admirant les \"auteurs\" et fustigeant les réalisateurs hollywoodiens qui n'étaient pas leurs propres scénaristes (réalisateurs hollywoodiens qui, précisément, avaient servi à redéfinir la notion d'auteur en n'étant pas scénaristes; je sais c'est confus mais c'est voulu)


je crois qu'au contraire, la critique française a toujours bien défendu le cinéma hollywoodien.

c'est avec le cinéma de studio autre qu'américain et en particulier français que les critiques français ont du mal...
profondo rosso
CITATION(Kurtz)


c'est avec le cinéma de studio autre qu'américain et en particulier français que les critiques français ont du mal...


C'est clair pendant longtemps le cinema anglais méprisé en france sous pretexte que Truffaut avait dit qu'il n'existait pas. Le Studio Ealing, Michael Powell, david Lean connaissaient pas des moutons des fois les critiques...  :roll:
LMD
Disons que la méthode "des Cahiers" pour définir un auteur (trouver des thémes et des variations sur les même motifs à travers une oeuvre), si elle est bien sur sujette à débat (est ce que une cohérence dans le style visuel suffit, etc...) reste assez efficace et à mon avis plus pertinente que la question du scénariste...

Est ce que Michael Bay, dont les films porte clairement une certaine empreinte, est un auteur? Un mauvais auteur? un non artiste avec un style?
De même est ce que Ronny Yu est un auteur ou juste un bon faiseur... Et quand bien même il n'est qu'un faiseur, est ce que cela rabaisse la valeur de ces oeuvres (Je pense à Jiang-Hu dont je suis pas raide fan mais qui est souvent bien coté)?

Au final, malgré l'imperfection d'un tel classement, c'est pas facile de sortir de ce schéma de pensée qui sépare les "artistes" des "techniciens" et qui à tendance à donner quelques points bonus aux "artistes" (dont même une oeuvre ratée est "intéressante") la ou on aura aucune pitié pour un "faiseur"...

Disons que je pense qu'avant de considérer un cinéaste comme un "artiste" ou un "auteur", je dois considérer celui-ci comme un bon "artisan"... par exemple j'ai pas mal de sympathie pour des réas comme Louis Morneau ou Anthony Hickox, qui si il ne marqueront pas l'histoire du cinéma ont toujours à coeur de bien faire leur travail (sur des prods complétement sous-évalués) avec un effort technique qui malheureusement est parfois rare et n'a pas grand chose à envier à certains réas de plus grosses prods.
Après, la classification des uns et des autres est extremement subjective et ne fonctionne que dans ma propre échelle de valeur.

Une question que j'aimerais poser, c'est:
Est ce qu'une unité "stylistique" des différentes oeuvres suffit à considérer le réalisateur comme un "artiste" (bon ou mauvais hein) ou pas? Je crois que la question mérite d'être posé parce que dans le cas d'un mec comme Tony Scott, j'ai plus l'impression que la cohérence se fait de ce coté plus que dans les "thémes" ou les "personnages".
horseloverfat
CITATION(Nadsat)
CITATION(horseloverfat)
n'importe quoi, le cinéma indépendant c'est le cinéma qui ne nécessite pas les cartes des guildes aux USA. C'est tout. Et dans les gros studio c'est impossible.
ça permet quelques flexibilités par rapport aux exigences parfois bizarres des guildes, ou de pouvoir moins payer les gens.
Mouai... le ciné indépendant c'est surtout les films faits hors du circuit des grands studios. Des petits producteurs indépendants (d'où le nom, malin...) font leur film et le font ensuite tourner dans les festivals pour trouver un acheteur, souvent un aussi petit distributeur. Le film indépendant, libéré de plein de contraintes et donc souvent aussi un cinéma d'auteur, le réalisateur peut faire le film qu'il désire.

Sinon oui, il existe des films indépendants à gros budget. Miramax (en gros, mainteant la Weinstein compagny) est considéré comme un producteur indépendant, sauf qu'il lui arrive de pondre des gros films (les Tarantino ou les Frêres Grimm, pour le coup un vrai film de producteur). Miramax à en fait contribué dans une grande partie à effacer la ligne entre films indépendants et films de studio.

D'ailleurs le film dit indépendant est tout à fait possible dans les grands studio, ils ont en effet tous une branche ciné indépendant, de Warner à la Fox.


Heu tu me reprends pour dire la même chose en plus embrouillé.
T'es idiot ou quoi ?
indépendent = hors du circuit des guildes, donc oui tu peux faire du gros budget, du petit budget, du pas budget, ça peut être une succursale de machin ou bidule...
Bref, là franchement...
Et la ligne ça fait depuis presque le début qu'elle est franchie, et depuis UA au moins à l'époque de l'age d'or du ciné américain si on veut être plus pointilleux. Donc bon.



Voilà, je voulais faire une blague, maintenant il faut que j'attende un post.
Ed Wood
Toute façon auteur ou pas le plus important à la fin c'est le film.
Aprés si c'est un film d'auteur ou non, si le réal a une thématique ou non, en fait tant que le film est bon pas besoin de se masturber pour se demander ça. La seul véritable question ce serait plutôt mais pourquoi est il bon ou pas.
ygrael
C'est en gros ce que je pense aussi. La politique des auteurs n'a jamais rendu leurs films meilleurs et ne leurs a pas donnés plus de talents. Cela n'a jamais rendu encore plus géniaux les films de Ford, Welles ou Walsh (par ex.) que de leurs attribuer le statut d'auteur même si ça a sans doute servit a mettre en évidence ce pourquoi il l'étaient (géniaux). Cela a également dû permettre de faire connaitre des réals qui étaient passés à la trappe ou étaient un peu, ou complètement oublié mais cela c'est fait au détriment d'autres qui ont été jetés dans la merde. J'ai même tendance a penser que ce statut a tué certains réal qui ne semble plus que faire des films en pensant a une certaine presse et a un certain publique.
A l'heure actuel, le cinéma d'auteur est devenu un genre a part entière, il a ces festivals, son publique et sa presse. N'importe quel tocard qui fait son premier film en crachant sur le cinéma de genre et les blockB en pondant une innommable croûte est porté au pinacle par tout une presse de bobos faisandés qui y voit une bonne occasion de se la jouer grave. Bien évidement le jeune "talent" est oublié 6 mois après.
Le statut d'auteur aujourd'hui ? ...Rien a branler !
LMD
Mais ce fameux statut de cinoche d'auteur c'est du vent, une étiquette (commode j'avoue) vide de sens parce qu'elle ne cadre pas avec la définition de ce qu'est un auteur: tout simplement parce qu'un "auteur" ca se juge sur l'ensemble d'une oeuvre (ou au moins un certains nombre de films) avec la récurrence de figures, de thémes, ce genre de conneries quoi. (Je rentre pas dans le débat des exceptions, des mecs qu'on fait qu'un film, etc).
Tout au plus le statut d'auteur permet de se pencher sur des films plus mauvais de untel ou untel pour analyser l'évolution ou la manifestation de ces figures. L'exemple typique c'est tsui Hark et Double Team et Piége à HK, deux films qui en eux même cassent pas des briques mais qui servent de lien et de passage vers Time and Tide.

Si on s'en tient à la stricte définition d'ailleurs, on peut-être "auteur" et mauvais cinéaste et l'inverse...
Le vrai probléme c'est que cette étiquette est connoté positiviment et qu'on hésitera toujours à la coller à un véritable manchot quand bien même il correspond à la définition (même moi hein)
Ca ne rend pas les films en eux mêmes bon ou mauvais.

C'est une étiquette commode donc, mais qui à crée une fausse perception de la production cinématographique (La encore, je suis coupable autant que tout un chacun hein) autour d'une frontiére qui concrétement n'existe pas, mais qui dans les esprits opére à bloc (ce qu'on croit réel devient réel, tout ca).

D'un coté y a ceux qui s'arrogent l'étiquette pour son aspect positif, de l'autre ceux qui se définissent en opposition, mais c'est ridicule.
Un film nombriliste et chiant c'est pas un film d'auteur, juste un film nombriliste et chiant (Thank you Mr. Obvious).

Il y a un paquet de cinéastes de genre qui de sont inspirés du "cinéma d'auteur" et de la "Nouvelle Vague". Je citerai juste William Friedkin, mais des réas américains qui citent Truffaut ou Godard t'en trouves par paquets de 12 (McT, pour donner un autre exemple).

Je crois que la j'ai défoncé toutes les portes ouvertes possibles.
Gozu
Je pense qu'un auteur au cinéma, c'est un gars qui a une signature visuelle. Un type qui quelque soit le film qu'il fera sera reconnu par une forme de signature dans la mise en scène ou tout simplement dans l'esthétisme. Je pense entre autres à Gregg Araki (reconnaissable au premier coup d'oeil) ou encore à Argento ou De Palma.
Poltermok
CITATION(ygrael)

A l'heure actuel, le cinéma d'auteur est devenu un genre a part entière, il a ces festivals, son publique et sa presse. N'importe quel tocard qui fait son premier film en crachant sur le cinéma de genre et les blockB en pondant une innommable croûte est porté au pinacle par tout une presse de bobos faisandés qui y voit une bonne occasion de se la jouer grave. Bien évidement le jeune \"talent\" est oublié 6 mois après.
Le statut d'auteur aujourd'hui ? ...Rien a branler !


N'importe quoi.

Sinon, d'accord avec LMD et L'archiviste qui répondent à peu près exhaustivement à la question, à mon sens.
ygrael
CITATION(Poltermok)
CITATION(ygrael)

A l'heure actuel, le cinéma d'auteur est devenu un genre a part entière, il a ces festivals, son publique et sa presse. N'importe quel tocard qui fait son premier film en crachant sur le cinéma de genre et les blockB en pondant une innommable croûte est porté au pinacle par tout une presse de bobos faisandés qui y voit une bonne occasion de se la jouer grave. Bien évidement le jeune \"talent\" est oublié 6 mois après.
Le statut d'auteur aujourd'hui ? ...Rien a branler !


N'importe quoi.


Voila une belle argumentation, doublé d'un jolie sens de la repartie, bravo messire Poltermok  :lol:
Poltermok
CITATION(ygrael)
CITATION(Poltermok)
CITATION(ygrael)

A l'heure actuel, le cinéma d'auteur est devenu un genre a part entière, il a ces festivals, son publique et sa presse. N'importe quel tocard qui fait son premier film en crachant sur le cinéma de genre et les blockB en pondant une innommable croûte est porté au pinacle par tout une presse de bobos faisandés qui y voit une bonne occasion de se la jouer grave. Bien évidement le jeune \"talent\" est oublié 6 mois après.
Le statut d'auteur aujourd'hui ? ...Rien a branler !


N'importe quoi.


Voila une belle argumentation, doublé d'un jolie sens de la repartie, bravo messire Poltermok  :lol:


laugh.gif  Heu, ouais, j'ai pas été très constructif sur ce coup-là! Mais il était tard, et la fatigue barrait mon front olympien de ridules tremblantes...

Ce que je voudrais dire :

Ta vision est clairement caricaturale. Le sens critique, ça existe aussi. C'est pas parce qu'il y a le label "auteur" qui est collé à un film que ça y est, boum, toute la critique intello-parisienne adore. C'est stupide et partisan de penser comme ça.

Je dis pas que ce que tu dénonces n'existe pas. Simplement, ça touche un nombre extrêmement réduit de personnes (citez-moi des exemples, bordel, des exemples! Breillat, Despleschin, Harel? Qui d'autre? Soit deux cinéastes qui ont du savoir-faire - même si leurs films m'attirent pas des masses -, et qui touchent à la fiction, occasionnellement!). De plus, le mépris du "cinéma de genre" que tu leur attribue ne me paraît pas très évident, et insuffisant à les disqualifier sur ce seul point (et puis merde, on a quand même le droit de critiquer les blockbusters, tout de même!).

Après, je persiste à croire que ces films d'auteurs frenchie pseudo-chiants (selon vous!) ne touchent qu'un nombre réduit de personnes. Déjà, ce sont des films qui coûtent pas un rond finalement. Ensuite, ils ont une visibilité médiatique très faible : aucun passage télé (contrairement aux grosses sorties françaises, matraquage), peu de salles, peu de public aussi. Appelle ça élitisme si tu veux. N'empêche que contrairement aux grosses locomotives, avec toujours les mêmes acteurs, qui s'étalent partout, partout, qui prennent une place pas croyable (genre c'est obligatoire d'aller voir ces films), ces films-là n'occupent qu'une place très réduite (même en terme de sortie).

Pis j'aime pas trop l'idée "film d'auteur français = forcément caca". Dernièrement, un film comme L'iceberg (belge, cela dit), tourné avec deux francs six sous, est une réussite pas forcément nombriliste ou quoi. Bon, c'est un exemple.

Quant aux "bobos faisandés qui trouvent une occasion de se la jouer grave"  :roll: Est-ce que tu peux imaginer qu'ils aient pu sincèrement aimer? Non, ça t'y arrive pas. Puisque les bobos, c'est que de la pose, de l'hypocrisie, de l'arrogance, enrobée dans leur soit-disant "tolérance".   :roll:

Y aun truc que je comprends pas : en France, on dit "les films d'auteur = je parle de ma vie de manière ultra-prétentieuse", pour les USA on dit "film d'auteur = film de fiction d'un réalisateur qui arrive à développer une thématique intéressante et cohérente à travers ses films".  Pourquoi film d'auteur serait positif dans un sens, et négatif dans l'autre?

Ca me paraît participer d'une auto-dépréciation typiquement française (et Dupontelo, c'est pas un auteur peut-être?)
Fraggle
CITATION(LMD)
Si on s'en tient à la stricte définition d'ailleurs, on peut-être \"auteur\" et mauvais cinéaste


Image IPB
coucou!
DreamSquare
Un auteur dans le cinéma c'est le scénariste/réalisateur.
horseloverfat
Image IPB

Et le status de moteur hein !!?
On en parle jamais mais c'est important aussi quand même.
Fred Boot
"La tour infernale" est un bel exemple de cinéma d'auteur.

Hahaha.

Snif.
L'archiviste
CITATION(Poltermok)
Après, je persiste à croire que ces films d'auteurs frenchie pseudo-chiants (selon vous!) ne touchent qu'un nombre réduit de personnes. Déjà, ce sont des films qui coûtent pas un rond finalement.

J'ai cru comprendre à une époque qu'avec le budget de Comment je me suis disputé ma vie sexuelle, tu produisais CINQ FOIS Prince des Ténèbres !
(et on va être gentils, on ne calculera pas combien de Guerre des étoiles il était possible de produire avec le budget des Amants du Pont neuf) :wink:

Ceci dit, je suis d'accord avec toi pour ne pas se noyer dans une vision partisane basée sur des ressentis (type "j'aime pas le cinéma d'auteur donc y'en a trop") plutôt que sur des statistiques (combien de films produits chaque année, quels genres et quels circuits). Théoriquement, y'a de la place pour tout le monde, surtout aujourd'hui que la production française, l'air de rien, semble s'être élargi dans sa gamme par rapport à y'a 10-15 ans.

Ceci dit, ceux qui tiennent les rênes de la production française se sont longtemps réfugiés derrière des considérations budgétaires, prétextant que c'était le manque d'argent et le public limité qui les faisait privilégier un certain cinéma intimiste. Et ça c'était du vrai foutage de gueule; d'abord parce que ces films intimistes coutaient largement plus chers que ce que leur apparence misérabiliste ne le laissait supposer (*), ensuite parce que les mêmes producteurs engloutissaient des fortunes dans des films tels que Jean Galmot aventurier, Cayenne Palace ou Le Brasier, productions bordéliques à peine dignes de téléfilms de luxe, mais qui possédaient des budgets dépassant carrément certains films de Spielberg !  8O

Justifier des limitations dans le choix des sujets et des genres par des considérations budgétaires, en évoquant un marché intérieur limité, c'était de l'hypocrisie. A la même époque, Hong Kong, avec 10 fois moins d'habitants et des budgets ridicules, nous balançait à la gueule du Tsui Hark, John Woo, Kirk Wong, Jackie Chan etc. PLUS quelques films d'auteur tout ce qu'il faut d'intimiste !

Y'a théoriquement de la place et du public pour tous les genres de films, mais l'organisation du marché français faisait que certains "genres" étaient plus faciles à produire que d'autres.
Trop d'exemples consternants pour pouvoir les nommer ici.

(*) encore merci à Kassovitz pour avoir prouvé, avec Assassin(s), qu'on pouvait faire du cinéma intimiste français qui n'ait pas l'air d'avoir été tourné par une caméra de surveillance de supermarché et, comble du comble, susceptible de ramener en salle un public autre que citadin sur un sujet pourtant austère.
Fraggle
CITATION(L'archiviste)
Justifier des limitations dans le choix des sujets et des genres par des considérations budgétaires, en évoquant un marché intérieur limité, c'était de l'hypocrisie. A la même époque, Hong Kong, avec 10 fois moins d'habitants et des budgets ridicules, nous balançait à la gueule du Tsui Hark, John Woo, Kirk Wong, Jackie Chan etc. PLUS quelques films d'auteur tout ce qu'il faut d'intimiste !

Y'a théoriquement de la place et du public pour tous les genres de films, mais l'organisation du marché français faisait que certains \"genres\" étaient plus faciles à produire que d'autres.


L'organisation du marché français sûrement, le code du travail aussi je pense. icon_mrgreen.gif Je me doute bien que sur un plateau tu comptes pas tes heures (enfin, ça dépend certainement), mais le rythme ça doit quand même pas être celui de HK.

Après ça n'enleve rien à la généralité de ta remarque.
The Carver
CITATION
Exemples d'auteurs  : Carpenter, Mc T, Hitchcock, Ford, Audiard (fils), ...



Pour moi un des "vrai" auteur est et restera le grand ABEL FERRARA.

Non ?

Pensez vous que ce mec est un auteur.
Rom1
CITATION
PLUS quelques films d'auteur tout ce qu'il faut d'intimiste !


Wong Kar Wai, ça a plus de gueule que Breillat, pour sûr.
Hutch
CITATION(L'archiviste)
encore merci à Kassovitz pour avoir prouvé, avec Assassin(s), qu'on pouvait faire du cinéma intimiste français qui n'ait pas l'air d'avoir été tourné par une caméra de surveillance de supermarché et, comble du comble, susceptible de ramener en salle un public autre que citadin sur un sujet pourtant austère.


ça s'est pas planté  ?
Sanjuro
Pas loin de 500000 entrées pour un sujet aussi "difficile" et un film aussi extrême, j'appele pas ça une "plantade".

Mais bon, peut être que je me trompe...

Voila
Bret Gimson
Nan mais Kassovitz c'est un auteur mal aimé qui a du mal à faire des films
ygrael
CITATION(Poltermok)
Ta vision est clairement caricaturale. Le sens critique, ça existe aussi. C'est pas parce qu'il y a le label \"auteur\" qui est collé à un film que ça y est, boum, toute la critique intello-parisienne adore. C'est stupide et partisan de penser comme ça.


Oui, c'est une vision caricatural que j'assume parfaitement, c'est effectivement partisan et quand je vois la réaction d'Abdel Kechiche après avoir reçu son césar (le monsieur a partagé sa récompense avec les autres nominés SAUF Olivier Marchal) je ne me vois pas changer d'idée.
Je ne me considère pas spécialement comme stupide, je te renvois donc poliment le compliment.  :wink:

CITATION(Poltermok)
et puis merde, on a quand même le droit de critiquer les blockbusters, tout de même!


Evidement qu'on peut critiquer les blockB, vu les merdes sorties ces dernières années, cela me semble même d'utilité publique.

CITATION(Poltermok)
Après, je persiste à croire que ces films d'auteurs frenchie pseudo-chiants (selon vous!) ne touchent qu'un nombre réduit de personnes. Déjà, ce sont des films qui coûtent pas un rond finalement. Ensuite, ils ont une visibilité médiatique très faible : aucun passage télé (contrairement aux grosses sorties françaises, matraquage), peu de salles, peu de public aussi. Appelle ça élitisme si tu veux. N'empêche que contrairement aux grosses locomotives, avec toujours les mêmes acteurs, qui s'étalent partout, partout, qui prennent une place pas croyable (genre c'est obligatoire d'aller voir ces films), ces films-là n'occupent qu'une place très réduite (même en terme de sortie).


Je n'appelle pas ça de l'élitisme puisque le peu de couverture médiatique de ces films est en partie dû au manque de moyens de la plupart de ces films. Le problème c'est que , vu de ma tombe, les dit réalisateurs ne semble pas spécialement noyés par la modestie alors que leurs films ne disposent pas vraiment d'une grande ouverture au grand publique, ce qui a quand même une certaine importance pour un film. J'aurai tendance a penser que ce sont ces réalisateurs qui ont une attitude élitiste. A défauts de succès, pourquoi ne pas croire que l'on fait partie d'une élite et que l'on est trop intelligent ou brillant pour pouvoir toucher la \"masse\", trop stupide pour être atteinte par la porté universel du message si brillamment exposé dans les aventures de Roger et Magalie dans une cuisine pendant 2H.

CITATION(Poltermok)
Puisque les bobos, c'est que de la pose, de l'hypocrisie, de l'arrogance, enrobée dans leur soit-disant \"tolérance\".


Bravo, tu les as mieux décrits que je ne ferait jamais, tu est trop fort  :mrgreen:

CITATION(Poltermok)
Y aun truc que je comprends pas : en France, on dit \"les films d'auteur = je parle de ma vie de manière ultra-prétentieuse\", pour les USA on dit \"film d'auteur = film de fiction d'un réalisateur qui arrive à développer une thématique intéressante et cohérente à travers ses films\".  Pourquoi film d'auteur serait positif dans un sens, et négatif dans l'autre?


Sans doute que le ciné indep. US (ou appellé comme tel) est plus vivant que l'ambiance mortifère du cinéma d'auteur français. Tu as remarqué comme ces films sont dénués d'humour ?

CITATION(Poltermok)
Dupontel, c'est pas un auteur peut-être?


Je ne sais pas. Je ne me pose plus la question, ces films me plaisent et dans le fond c'est tout ce qui compte.
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