Après vérification (mais je peux me tromper) pas de topic sur une des meilleures trognes du cinoche américain.
De son vrai nom Charles Buchinski, d'origine lituanienne, il sera mineur et prendra part à la bataille du Pacifique (un vrai dur on vous dit). Puis grace à son visage, plus que buriné pour le coup, il est remarqué dans le milieu du cinéma et commence à jouer des seconds roles au cinéma et à la télé. Il joue sous son vrai nom, on peut d'ailleurs le remarquer dans le HOUSE OF WAX de De Toth. En 1958, il joue le premier rôle dans un bon Corman : MACHINE GUN KELLY.
Sa carrière va alors prendre de l'ampleur avec LES SEPT MERCENAIRES. Il jouera par la suite des seconds roles dans pas mal de films chorales (DIRTY DOZEN, LA GRANDE EVASION, LA BATAILLE DES ARDENNES). Dans LES SEPT MERCENAIRES il est bien évidemment Bernardo, la brute sympathique amie des enfants. (peut-être un des rôles les moins sympa des sept...)
Mais sa consécration viendra du IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST de Leone où il pourra laisser libre court à toute l'étendue de son "non-jeu". Bronson fait partie de cette catégorie d'acteurs jouant neutre. C'est d'ailleurs leur roi à tous, même si Gary Cooper est leur aîné. Regard vert glaçant, visage inexpressif, démarche nonchalante. La méthode Actor's Studio, c'est pas son truc à Chuck.
On l'a comparé à Clint Eastwood, même début télévisuel, le second rôle dans Les AIGLES ATTAQUENT, Sergio Leone, mais Estwood est un meilleur acteur, pas si neutre que ça, qui s'est en plus bonifié en vieillissant.
Charles Bronson va connaître une nouvelle vague de succès durant les 70's. Il tourne souvent avec les mêmes réalisateurs, notamment Young, pour qui il tourne dans SOLEIL ROUGE, COSA NOSTRA et DE LA PART DES COPAINS. Il tourne beaucoup avec Lee Thompson. Mais surtout il devient l'acteur fétiche de Michael Winner, pour qui il tourne en 1972 CHATO'S LAND, un western apre et violent, sur un indien poursuivi par un groupe de vigilantes rascistes. Le film, tourné en Espagne, louche vers le western italien. Une sorte de western d'extrême-gauche, où toute subtilité est balayée au profit de l'efficacité (comme souvent chez Winner). L'année suivante le réalisateur britannique le fait tourner dans le FLINGUEUR (titre putassier assez loin du THE MECHANIC de la VO). Film d'action où Bronson joue un tueur au bord de la dépression, prenant sous son aile un jeune blanc-bec désoeuvré pour lui apprendre les rudiments du métier. Rapports père-fils, rivalité, sexualité ambigüe, tout y passe dans ce film où Bronson dézingue une floppée de salopards dans une atmosphère ouatée et dépressive.
A la suite de ce film d'autres réalisateurs vont réaliser des films de solitaires désabusés avec Bronson. Notamment les très bons LE BAGARREUR de Walter Hill et le plus cool Mr. MAJESTYK de Fleischer.
Branson est John Majestyk, la cool attitude parfaite
Mais c'est surtout DEATH WISH en 1974 qui va marquer le nouveau départ de Bronson. Ce film aux relents sécuritaires va choquer ceux qui avaient déjà eu du mal devant les DIRTY HARRY. A la différence que Paul Kersey n'est pas flic mais architecte, un simple citoyen décidant de prendre la justice à bras le corps et de façon expéditive. Le film est nerveux et très bien rythmé, par la musique de Herbie Hancock en particulier. Un constat apparaît sur la montée de la petite criminalité dans les villes américaines au long des 70's. Une sorte de thèse socio-urbaine hardcore.
Le film va connaître un beau succès et pas mal de rip-off vont voir le jour, avec ou sans Bronson, je pense notamment au VIGILANTE de Lustig.
Paul Kersey, le héros préféré de Sarkozy dans ses bonnes oeuvres.
Ce Death Wish va avoir trois ou quatre suites, estampillées Paul Kersey approved et allant plus loin dans l'abattage de voyous. Produits par la Cannon ces films vont faire sombrer Bronson dans l'enfer du B. La Cannon essayant de faire passer ses petits budgets pour des grosses productions friquées (je pense aux Allan Quatterman). Bronson ratera par ailleurs une bonne occasion puisqu'il était pressenti pour jouer dans ESCAPE FROM NY
J'vais vous en descendre moi du voyou prepubère !
Dans les années 90, fatigué Bronson pourra enfin poser son flingue. Il aura un rôle dans le INDIAN RUNNER de Sean Penn. Acteur au bodycount impressionnant, Chuck n'hésitait pas à sortir le bazooka pour nettoyer la racaille (un karchër ? Pff ! C'est pour les tapettes !)
Bronson était un grand.
Et vous ? Quel est votre film préféré du grand Chuck ?