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Version complète : Gentleman Jim - Raoul Walsh (1942)
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babarorhum
Je ne pouvais pas faire l'impasse sur un des mes films préférés et comme je vois que très peu de monde en parle, j'ai décidé d'y consacrer un sujet dessus, pour ce ce monument du 7eme art.

Gentleman Jim
année : 1942
Réalisé par Raoul Walsh
Adapté de l'autobiographie de Jim Corbbet
Scénario : Vincent Lawrence & Horace McCoy
Cast : Errol Flynn, Alexis Smith, Ward Bond, Alan Hale, Jack Carson

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Deuxième film de Errol Flynn sous la direction de Raoul Walsh, après le somptueux The died with their boots on, Gentleman Jim suit la carrière du jeune boxeur Jim Corbett.
Flynn interprete magistralement ce personnage et participe lui même à toutes les scènes de boxe(on connait l'amour du comédien porté pour ce sport et pour la bagarre en général!) refletant son agilité légendaire.

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Errol Flynn & Alexis Smith

Mais Gentleman Jim n'est pas seulement un film sur la boxe, c'est avant un tout un film sur la réussite sociale. Jim Corbett convoite la belle Victoria Ware, interprétée par Alexis Smith, et voit dans son succès une ouverture sur l'autre monde dont la jeune femme fait partie. Une femme qui ne le regarde pas, et qui sans cesse se moque de lui, comme en somme tout le "milieu" (qui rejète Corbett). Corbett essaie malgré tout de s'installer dans ce monde étranger dans lequel il est dit qu'il n'a pas sa place.
Son amour constituera sa principale ambition. Il ne souhaite pas réussir pour la gloire et la rénommée, mais uniquement pour être aimé de Victoria.
Et malgré tout Victoria, devenant sa principale supportrice inavouée, est séduit par ce jeune garçon jugé "trop ambitieux".
L'ascension de Corbett passe inévitablement par ses nombreuses victoires faisant naitre en lui une très grande arrogance. Jim n'hésite pas à défier le grand Sullivan(interprété par le génial Ward Bond) qui jadis fut son idole. Quand deux époques se rencontrent... car cet affrontement est finalement le passage d'un siècle à un autre et Jim est le double en plus jeune de Sullivan.
Et effectivement les deux hommes se ressemblent étrangement. Ils se rient de leur adversaire de manière similaire et sont aussi orgueilleux l'un comme l'autre. Malgré tout un respect mutuel demeure et s'exprime lors de la scène la plus émouvante du film : Sullivan décide d'aller féliciter Corbett chez lui. Les deux hommes se serrent la main et symboliquement signifie la fin d'une légende et la naissance d'une nouvelle. Sullivan "passe le flambeau" à son homologue.

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Le Gentleman Jim avant le combat

Gentleman Jim est certainement un des plus beaux films de Raoul Walsh. Errol Flynn y est tout simplement exceptionnel, comme tout le reste du casting. Un role quasiment conçu sur mesure pour le comédien, qui est à des lieues de ses roles de prédilection de westerns et surtout de swabuckler. Ici, il incarne un homme qui veut simplement réussir dans la vie. Ses qualités d'athlètes seront grandement mises à profit dans le film et malgré une crise cardiaque interrompant le tournage pendant plusieurs jours, Flynn décidera quand même de poursuivre sans doublure.
Elric
Pour ma part, je ne l'ai pas vu, mais tu m'as donné envie de le visionner celui-là, j'essairai de mettre la main dessus.  :)
Kurtz
Un chef d'oeuvre d'une vitalié exceptionnelle.

on n'encensera jamais assez Raoul Walsh.
babarorhum
CITATION(Kurtz)
Un chef d'oeuvre d'une vitalié exceptionnelle.

on n'encensera jamais assez Raoul Walsh.


Héhé c'était un sujet pour toi ça Kurtz  :wink:

Oué, c'est un chef d'oeuvre comme tu dis. C'est d'ailleurs regretable quand on sait qu'il n'y a pas d'édition DVD pour ce film, et qu'il n'ya pas non plus de date de sortie éventuelle.
profondo rosso
pour les parisiens le film est reprogrommé toute la semaine au Mac Mahon salle qui accepte la carte UGC content je voulais le voir depuis un moment !
Sanjuro
Je rêve de voir Gentleman Jim depuis que j'ai lu les quelques pages qui lui sont dédiées dans ce bouquin ma foi fort recomandable:
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J'espère qu'il finira par sortir en DVD...

Voila
profondo rosso
enfin vu et c'est une petite bombe.


On assiste au fondement de la boxe moderne à travers le destin du très fanfaron et attachant Jim Corbett (Erroll Flynn magnifique) en quete de reconaissance et de réussite sociale. Les combats sont étonnament brutaux (dont un bien sauvage se déroulant au bord de l'eau avec une sortie de ring de Flynn périlleuse) et filmé avec dynanisme par la caméra de Walsh. Tout les personnages secondaires sont superbement brossés avec un regard tendre comme la famille d'irlandais bagarreur et grande gueule de Corbett ou encore son principal adversaire Sullivan avec en prime une magnifique scene de passage de témoin et de resect de l'adversaire à la fin du film. Hormis un un second role féminin un peu agaçant (j'arrive pas à voir Flynn avec une autre que Olivia de Havilland) presque parfait. 5,5/6

la copie du mac mahon est splendide allez y !
Sanjuro
Enfin vu (ça faisait des années que je rêvais de le voir celui-là) !
Quel régal de découvrir ce pur chef d'oeuvre en salles (de plus, avec mon frangin, on était seuls dans la salle...je crois bien que c'est la première fois que ça m'arrivait^^)! La mise en scène pêchue et minutieuse des combats de boxe est superbe...Plus que tout autre réalisateur, Walsh met en avant l'aspect technique du "noble art" (voire les nombreux plans insistants sur le jeu de jambe du "gentleman"). De son côté, Errol Flynn respire la classe dans son (magnifique) rôle de "vantard égocentrique" bien plus humain qu'il voudrait le laisser paraître (la scène de passage à témoin entre Sullivan -le vieux boxeur- et le jeune Jim est tout simplement sublime).
...Que dire de plus si ce n'est que Gentleman Jim est un bonheur de chaque instant, une comédie rafraîchissante, magnifiquement écrite et bourrée de personnages aussi mémorables qu'attachants (la famille d'irlandais bastonneurs, source d'un irresistible "running gag").
Ah oui, le combat se déroulant sur une plateforme au bord de l'eau, en plus d'être palpitant est une pure merveille visuelle (une fois de plus Walsh prouve son talent immense pour magnifier les décors).



6/6 !!!
(J'ai déjà envie de le revoir !)

Voila ninja.gif
babarorhum
Ca y est !!!! Je viens tout juste de recevoir la BETE en DVD !!!

Depuis le temps que je l'attendais ....

Waco
Ce film est effectivement une tuerie sans nom... UNE TUERIE SANS NOM !
Waco
J'y reviens rapidos en ajoutant que le film ne souffre d'aucun temps mort, j'ai bien dit d'aucun temps mort, malgré son rythme de fou furieux, la manière qu'a Walsh d'agencer les images des combats de boxe est à couper le souffle (ces plans rapides qui alternent entre les impactes des coups sur les visages, sur la foule, sur le jeu de jambes des combattants, sur l'ensemble du ring et de la salle, sur chacun des protagonistes, tout ça sans qu'on soit à aucun moment paumé...), l'ambiance est mortelle, les personnages sont géniaux (j'adore les Corbett ! de vrais hystériques !), Flynn est au sommet de son art, on oublie tout pendant une heure et demie, on ne vit plus que pour ce brave gars qui part de rien et se fait petit à petit une place chez les grands de ce monde sans pour autant mettre de côté tout ce qu'il est (ouais, c'est le gros cliché du mec parti de rien et qui se fait une place au soleil à la force de ces poings, mais choppez plutôt le film et vous verrez que ça marche du tonnerre ! mes kamarades ici présent vous le confirmerons tous !), c'est super frais, c'est super trépidant, c'est super bien joué, c'est super bien filmé, c'est un super bien écrit, c'est un super film, le meilleur super film sur la boxe. C'est un film de Raoul Walsh !
Sanjuro
CITATION
J'y reviens rapidos en ajoutant que le film ne souffre d'aucun temps mort, j'ai bien dit d'aucun temps mort, malgré son rythme de fou furieux, la manière qu'a Walsh d'agencer les images des combats de boxe est à couper le souffle (ces plans rapides qui alternent entre les impactes des coups sur les visages, sur la foule, sur le jeu de jambes des combattants, sur l'ensemble du ring et de la salle, sur chacun des protagonistes, tout ça sans qu'on soit à aucun moment paumé...), l'ambiance est mortelle, les personnages sont géniaux (j'adore les Corbett ! de vrais hystériques !), Flynn est au sommet de son art, on oublie tout pendant une heure et demie, on ne vit plus que pour ce brave gars qui part de rien et se fait petit à petit une place chez les grands de ce monde sans pour autant mettre de côté tout ce qu'il est (ouais, c'est le gros cliché du mec parti de rien et qui se fait une place au soleil à la force de ces poings, mais choppez plutôt le film et vous verrez que ça marche du tonnerre ! mes kamarades ici présent vous le confirmerons tous !), c'est super frais, c'est super trépidant, c'est super bien joué, c'est super bien filmé, c'est un super bien écrit, c'est un super film, le meilleur super film sur la boxe. C'est un film de Raoul Walsh !


Amen.


Voila
Caerbannog
Tout d'abord bonjour a tous, c'est mon premier post bien que je rôde sur le forum depuis un certain déjà.

J'ai eu la chance de voir ce film il y a quelque mois tard dans la soirée sur France 3. Je devais me lever tôt le lendemain, j'étais plutôt fatigué et à vrai dire j'avais allumé la télé machinalement le temps de fumer une dernière clope.
Mais la télévision s'est allumée sur France 3 et donc sur "Gentleman Jim", impossible de décrocher avant la fin, le rythme est soutenu tout au long du métrage, les personnages sont attachants (moi qui ne suis pas un grand fan de Errol FLynn, je l'ai trouvé pourtant parfait dans ce rôle), l'ambiance de l'époque est rendue à la perfection et puis la scène finale entre Corbbet et Sullivan est absolument poignante.

Bref, j'ai adoré. par contre, je ne connais pas du tout la filmo de Raoul Walsh, j'ai été faire un tour sur imdb mais sa liste de réalisations est longue comme le bras (139 films tout de même), il m'est donc difficile de choisir un film en particulier, pourriez-vous donc, amis Madnautes, fins érudits que vous êtes, m'en conseiller quelques-uns ?
Rinaldo
CITATION(Caerbannog @ 24 5 2007 - 11:08) *
J'ai eu la chance de voir ce film il y a quelque mois tard dans la soirée sur France 3. Je devais me lever tôt le lendemain, j'étais plutôt fatigué et à vrai dire j'avais allumé la télé machinalement le temps de fumer une dernière clope.
Mais la télévision s'est allumée sur France 3 et donc sur "Gentleman Jim", impossible de décrocher avant la fin, le rythme est soutenu tout au long du métrage, les personnages sont attachants (moi qui ne suis pas un grand fan de Errol FLynn, je l'ai trouvé pourtant parfait dans ce rôle), l'ambiance de l'époque est rendue à la perfection et puis la scène finale entre Corbbet et Sullivan est absolument poignante.


Tout pareil au détail près. Il suffit de regarder quelques scènes pour se faire happer.

Sinon je ne saurait trop te conseiller l'enfer est à lui, un polar des années 40-50 avec le grand James Cagney, l'idole d'Eastwood.
(Waco a du faire un topic dessus et si c'est pas le cas qu'est-ce qu'il attend pour le faire ?!!)

Et puis Capitaine sans peur vient de sortir en DVD mais je sais pas trop ce que ça vaut. Quelqu'un l'a vu ?

(Bienvenue !)
Malec
Putain qu'il est bon ce film. Je l'avais enregistré sur VHS il y a des années quand il était passé au Cinéma de Minuit sur France 3. Vous m'avez donné envie de le revoir. Faut que je me le chope en DVD, c'est la moindre des choses.
L'archiviste
CITATION(Caerbannog @ 24 5 2007 - 11:08) *
Bref, j'ai adoré. par contre, je ne connais pas du tout la filmo de Raoul Walsh, j'ai été faire un tour sur imdb mais sa liste de réalisations est longue comme le bras (139 films tout de même), il m'est donc difficile de choisir un film en particulier, pourriez-vous donc, amis Madnautes, fins érudits que vous êtes, m'en conseiller quelques-uns ?


Outre Gentleman Jim, une petite sélection tout à fait personnelle, et loin d'être exhaustive

La Charge fantastique (They Died with their boots on - 1941) : Toute la puissance de conviction de l'outil cinéma. Voilà le film qui vous fera rire, vibrer, pleurer, redoubler d'empathie voire de sympathie pour ce qui est rien moins qu'un salopard historique, en l'occurence le général Custer, magnifiquement campé par un Errol Flynn diablement séduisant. Guy Debord, très alerte sur la question de la propagande, avait fait de ce chef-d'oeuvre manipulateur une des images récurrentes de sa Société du spectacle.

Aventures en Birmanie (Objective Burma - 1945) : Le film définitif sur des commandos pris au piège dans une jungle meurtrière. 142 minutes de montée de tension face à un ennemi invisible et quasi-fantastique, et retour progressif vers la condition humaine des origines (chasseur chassé). Comme souvent remarqué, c'est l'ancêtre de la structure scénaristique de Predator.

L'Enfer est à lui (White Heat - 1949) : big classique, mille fois cité et parodié, d'une nervosité épuisante, mis en scène à la perfection, avec un James Cagney thermonucléaire. Un topic lui est entièrement consacré sur ce forum.

Les Fantastiques années 20 (The Roaring Twenties - 1939) : Une sorte de chant du cygne du film de gangster et l'annonce de la fin d'une époque. Dix années du parcours de trois hommes de basse extraction, anciens soldats, qui vont devenir les rois de la pègre et connaître une chute aussi sublime que leur fulgurante ascension. Un des modèles revendiqués de Scorsese pour ses Affranchis, plusieurs fois cité par leone dans son Il était une fois en Amérique.

La Grande évasion (High Sierra - 1941) : Révélation de Bogart dans la peau d'un loser magnifique, libéré de prison, qui retombe dans ses travers et croise sur sa route une femme (Ida Lupino) qui pourrait être sa rédemption. Le destin en décidera autrement. L'esprit anar de Walsh fait des merveilles quand il dépeint une société américaine cynique à la violence déguisée voire hypocrite, et invente la figure du gangster moderne dans ses échos existentialistes. Il en fera un remake sous forme de western, avec Robert Mitchum dans le rôle principal : La Vallée de la Peur en 1946.

L'Esclave libre (Band of Angels - 1957) : Avec entre les mains un Clark Gable vieillissant et un script pas très clair sur l'esclavagisme d'avant la guerre de sécession, Walsh a eu une idée saugrenue : faire de son personnage principal la facette "révélée" du Rhett Butler d'Autant en emporte le vent. Du coup le film (visuellement splendide) devient un véritable jeu de massacre de l'imagerie et des archétypes des années 40-50 (l'héroïne est une esclave noire à la peau blanche; son maître est un esclavagiste philantrope etc.). On se croirait parfois face un détournement de classique américain par les premiers critiques des Cahiers de la même époque. Séquence sublime lorsque Gable et ses vieux amis se remémorent le "bon vieux temps" en se saoulant la gueule tandis que le vent autour d'eux vire à la tempête, le "bon vieux temps" étant celui où ils trafiquaient de la chair humaine.
(hélas, les amateurs de La Classe américaine auront du mal à voir cette scène merveilleuse sans pouffer de rire, idem plus tard lorsque Gable croise un soldat black dans les marais)

Barbe Noire le pirate (Blackbeard the pirate - 1952) : Pétage de plombs. Ce qui devait être un joyeux film de pirates pour les n'enfants devient un jeu déviant avec les codes du genre, truffé de second degré, de comédiens cabotins à mort, d'un technicolor agressif et de quelques effets gores qu'on se demande comment ils ont fait pour atterrir là. Sublime dans son hypertrophie esthétique, c'est limite le Last action hero du film de pirates. En tous les cas, Polanski a vu et revu ce film, c'est certain.

Les Aventures du Capitaine Wyatt (Distant Drums - 1951) : Faux remake westernien d'Aventures en Birmanie, qui reprend plusieurs personnages de Capitaine sans peur. Ce qui ressort de l'oeuvre est surtout le portrait de héros fatigué tenu par Gary Cooper, acceptant cette dernière mission de destruction d'indiens alors qu'on le sent en quête d'harmonie impossible avec son monde. Certaines séquences annoncent la métaphysique et le macabre de La Prisonnière du désert.

Une Femme dangereuse (They Drive by Night - 1940) : à la fois drame sentimental, docu-drama, semi-comédie et film judiciaire, c'est avant tout une chronique prolétaire inégale sur la vie des routiers, dont la première partie nous plonge véritablement dans le quotidien viril et épuisant de ces ouvriers de la route en proie à mille dangers. C'est aussi le film de la "passation de pouvoir" entre George Raft et Humphrey Bogart autour de la lumineuse Ida Lupino.
Danny De Vito y a fait d'insistants clins d'oeil dans le début de son Hoffa.

Annie du Klondike (Klondike Annie - 1936) : l'allumeuse Mae West est ici une danseuse de cabaret aux moeurs très légères qui assassine son gangster de patron et se réfugie dans un bateau où elle partage la cabine avec une bonne soeur. Lorsque la femme d'église décède, la danseuse usurpe son identité et devient la dirigeante d'une mission religieuse à laquelle elle va donner une bonne dose de sex-appeal. Honteusement pompé par les scénaristes de Sister Act (qui en ont inversé le discours), ce film joyeusement provoc a déclenché le scandale et, de fait, a été un gros succès.

Capitaine sans peur (Captain Horatio Hornblower - 1951) : Je revendique ici mon total manque d'objectivité face aux swashbucklers marins en technicolor. La structure scénaristique du film est loin d'être parfaite, mais les bateaux, la mer, les costumes, le capitaine solitaire dont le regard scrute l'horizon, tout celà annihile mon sens critique. C'est bôôô.

Les Nus et les morts (The Naked and the dead - 1958) : Je n'ai pas été convaincu par cette adaptation du roman de Norman Mailer, dont on sent que la violence et la noirceur ont été largement élaguées sur la table de montage. Mais je reconnais qu'il reste quelques images marquantes et obsédantes, dont celles de ces soldats nus qu'on s'apprête à exécuter tels des bêtes dans un film pourtant "traditionnel" en cinémascope, ainsi que la partition macabre de Bernard Herrmann qui a mieux compris le film que le studio.

Saboteurs sans gloire (Uncertain glory - 1944) : une étrange anomalie au milieu des sept films que partagent Walsh et Errol Flynn. Ce dernier est un criminel évadé dans la France occupée, rattrapé par le flic qui était à ses trousses. Les deux hommes se voient arrêtés par les allemands car soupçonnés d'être de la Résistance. Soudain liés par l'adversité, il va s'opérer en eux un changement profond, sorte de bouleversement spirituel initié par le "mal absolu" que symbolisent les nazis.

La Piste des géants (The Big Trail - 1930) : mené par un John Wayne quasi-pubère, c'est un modèle souvent copié de film de "conquête de l'Ouest", aux accents bibliques marqués, où les premiers colons bravent les éléments et la tentation pêcheresse à la recherche de leur Terre promise

La Femme à abattre
(The Enforcer - 1951) : Enquête policière pessimiste dans une Amérique éteinte, menée par un Bogart fantômatique. Film plus curieux que véritablement prenant. A noter que le titre français est l'un des plus gros spoilers de l'Histoire des titres français (et donc, en vous le disant, je vous spoile à mon tour).

et dans ses films muets

Le Voleur de Bagdad (1924) : l'adaptation modèle du conte (dans sa totalité, mêlée d'Aladin) avec un Douglas Fairbanks qui pète la forme et des décors de malade. Une oeuvre épique à tous les sens du terme, intemporelle et donc moderne, à voir si possible sur grand écran pour en mesurer tout le pouvoir.

Regeneration (1915) : Considéré comme un des premiers grands films de gangsters. Tourné dans le Lower East Side avec un casting d'authentiques malfrats

vala
Walsh c'est bien, mangez-en
ninja.gif
Kurtz
Précisions:
-le remake de La grande évasion n'est pas La vallée de la peur mais La fille du désert.
-Selon Raoul Walsh, La charge fantastique n'était pas destiné à être un film aussi hagiographique. C'est l'entrée des USA dans la WWII qui les a conduits à adopter cette vision.
-C'est Bretaigne Windust qui est crédité comme réalisateur sur La femme à abattre. D'après le Tulard, Walsh a fini le film que Windust avait commencé.
-Je ne me souviens pas et je doute d'un quelconque rapport entre Les Aventures du Capitaine Wyatt et Capitaine sans peur

Contrechamp:
-Annie du Klondike, ça a quand même très mal vieilli. Mae West est franchement insupportable.
-Capitaine sans peur n'est pas un swashbuckler virevoltant dans la grande tradition des films de Curtiz. c'est un film qui se veut profond, avec un héros au background assez développé mais le film pêche à mon sens par un manque d'action et un rythme assez mou du genou. Bref, un film un peu bâtard. Analogie qui vient de me venir à l'esprit: Capitaine sans peur c'est un peu Le train siflflera trois fois du film de pirates. En mieux quand même.
-Je n'ai pas lu le livre de Mailer mais je trouve que Les nus et les morts est un superbe film. Je me souviens d'un Scope-couleur d'une beauté quasi-funèbre.
-La piste des géants a pas mal vielli, même s'il reste intéressant pour sa beauté plastique et certaines séquences marquées par un gigantisme impressionnant.
-la mise en scène et l'agencement de certaines séquences du Voleur de Bagdad m'ont fait penser à l'esthétique des jeux de plate-formes.

J'ajoute aux très bons films de Walsh:
-La rivière d'argent, dont j'ai parlé dans le topic Westerns.
-Une corde pour te pendre, pareil et en plus il vient de sortir en DVD je crois.
-The man I love, belle chronique new-yorkaise au son de George Gershwin avec la superbe Ida Lupino
-The strawberry blonde, comédie loufoque et survoltée (réalisée juste avant Gentlement Jim) avec James Cagney et Olivia de Havilland
-The bowery, chronique éminamment symathique sur les bas-fonds new-yorkais, caractéristique de la vision truculente et virile des rapports humains selon Raoul Walsh.

voilà, sinon je signe tout ce beau post (sauf les passages concernant BarbeNoire et Regeneration que je n'ai pas vus), particulièrement l'analogie entre Les fantastiques années 20 (pas son meilleur film) et Il était une fois en Amérique qui m'avait frappé moi aussi.
Mechagodzilla
CITATION
Capitaine sans peur n'est pas un swashbuckler virevoltant dans la grande tradition des films de Curtiz. c'est un film qui se veut profond, avec un héros au background assez développé mais le film pêche à mon sens par un manque d'action et un rythme assez mou du genou. Bref, un film un peu bâtard. Analogie qui vient de me venir à l'esprit: Capitaine sans peur c'est un peu Le train siflflera trois fois du film de pirates. En mieux quand même.



ça c'est méchant.

Disons que le film souffre (très légèrement) d'être coupé en deux parties distinctes qui ne sont pratiquement reliées entre elles par aucun film narratif (première partie : l'aventure en amérique du sud, seconde partie : la bataille contre napoléon).

Ceci dit, les deux ou trois batailles marines qui ponctuent le film sont excellentes et même s'il s'autorise un break sentimental dans son milieu c'est quand bien halletant (même si la meilleure scène du film reste la scène d'intro).

A part ça, je ne vois pas de rapport avec "l'aventure du capitaine Wyatt"

Kurtz
enfin, parce qu'il faut être réaliste, s'il fallait n'en conseiller que deux:

-La charge fantastique
-L'enfer est à lui

Deux chefs d'oeuvre absolus dans des genres différents qui ont le bon goût d'être disponibles en DVD zone 2 à des prix abordables.
je pense que L'archiviste sera d'accord avec moi.
Kurtz
CITATION(Mechagodzilla @ 24 5 2007 - 19:47) *
CITATION
Capitaine sans peur n'est pas un swashbuckler virevoltant dans la grande tradition des films de Curtiz. c'est un film qui se veut profond, avec un héros au background assez développé mais le film pêche à mon sens par un manque d'action et un rythme assez mou du genou. Bref, un film un peu bâtard. Analogie qui vient de me venir à l'esprit: Capitaine sans peur c'est un peu Le train siflflera trois fois du film de pirates. En mieux quand même.



ça c'est méchant.

Disons que le film souffre (très légèrement) d'être coupé en deux parties distinctes qui ne sont pratiquement reliées entre elles par aucun film narratif (première partie : l'aventure en amérique du sud, seconde partie : la bataille contre napoléon).

Ceci dit, les deux ou trois batailles marines qui ponctuent le film sont excellentes et même s'il s'autorise un break sentimental dans son milieu c'est quand bien halletant (même si la meilleure scène du film reste la scène d'intro).

A part ça, je ne vois pas de rapport avec "l'aventure du capitaine Wyatt"


bien que déséquilibré, je suis d'accord pour dire que ça reste un bon film attention.
mais peut-être que j'en attendais trop aussi, ou que je ne m'attendais pas à ça. je m'atendais à un film de pirates plus bondissant, à l'image de ses réalisations des années 40. mais, avis perso d'un gars qui est encore loin d'avoir tout vu, le cinéma de Walsh est devenu moins dynamique, moins insouciant et moins mouvementé dans les années 50.
Ce qui n'empêche pas quelques réussites majeures comme L'esclave libre ou Les nus et les morts qui sont d'ailleurs des films assez sombres et pas spécialement caractérisés par l'action.
L'archiviste
Merci à Kurtz d'avoir corrigé ma monumentale erreur concernant La Fille du désert (mes souvenirs s'entrechoquent; et je persiste à voir Mitchum à la place de McCrea dans cette cité creusée à même la roche, c'est étrange)

Concernant l'analogie entre Capitaine sans peur et Capitaine Wyatt, dans mon souvenir ils sont tous deux veufs, ils font tous deux la capture d'une jeune femme et de sa servante, et se retrouvent tous deux à veiller la jeune femme telle une future épouse qui est un peu la promesse de leur "sortie du monde de la guerre". Les deux films ayant été réalisés coup sur coup, cette analogie m'avait intriguée; voilà.
blush.gif

CITATION(Kurtz @ 24 5 2007 - 19:35) *
-la mise en scène et l'agencement de certaines séquences du Voleur de Bagdad m'ont fait penser à l'esthétique des jeux de plate-formes.
Ha ça !
Voir la silhouette agile de Fairbanks bondir de mur en rebord de fenêtre, s'accrocher à une tenture pour assomer un garde patibulaire... y'a pas besoin de chercher plus loin d'où nous viennent les Prince of Persia.
tongue.gif
ygrael
Et The Tall Man (Les Implacables) ça donne quoi ?
Sanjuro

Allélouïa !

Demain dans vos FNUCK !

(obligation de l'acheter... Et si vous n'avez pas de thunes, pas d'excuses, volez le !)

Voila
ouaisbiensur
CITATION(Sanjuro @ 19 8 2008 - 16:44) *

Allélouïa !

Demain dans vos FNUCK !

(obligation de l'acheter... Et si vous n'avez pas de thunes, pas d'excuses, volez le !)

Voila


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