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Version complète : Panique dans les salles
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Peav'
Hop un ptit article que je viens de lire sur libé :

CITATION
Johnny Depp avec dreadlocks, petite moustache et sabre au clair est le capitaine Jack Sparrow, héros crépitant des Pirates des Caraïbes 2. Le plus grand succès de l'histoire du cinéma aux Etats-Unis : 135 millions de dollars en un week-end de juillet et un jeu vidéo à la clef, mais sans compter les DVD, les ventes internationales et les produits dérivés. Pour célébrer ce succès sans précédent Walt Disney Studios, producteur des Pirates, a annoncé mardi qu'il supprimerait 20 % de ses emplois soit 650 personnes aux Etats-Unis et dans le monde parmi lesquelles son grand chef, Nina Jacobson. Les patrons de Disney justifient ces coupes sans précédent depuis vingt-cinq ans par une baisse de ses revenus de près de 25 % cette année et un cours de l'action en chute libre. La nouvelle a jeté un froid à Los Angeles. «Hollywood a peur pour son avenir», titrait hier le Los Angeles Times , qui parlait de «panique à bord».
Malgré cette éclatante réussite au box-office, Walt Disney, comme l'ensemble de l'industrie du cinéma, souffre. A côté de succès comme les Pirates 1 et 2, le Sixième Elément , Narnia ou Cars, Walt Disney a aussi été victime de flops retentissants comme Alamo, Hidalgo, ou Annapolis. Le monde de la finance commence à se lasser de cette industrie trop cyclique à ses yeux, trop traditionnelle aussi.
Sous la pression des actionnaires, le secteur du cinéma perdra au moins 2 000 emplois cette année aux Etats-Unis. Disney n'est pas seul : DreamWorks et la Metro-Goldwyn-Mayer ont déjà supprimé 1 350 postes dans leurs studios, et Warner Bros, 400. Brian Grazer, producteur à succès du Da Vinci Code, qui a rapporté 700 millions de dollars, expliquait au Los Angeles Times : «C'est comme si une élite de managers avait conclu un pacte secret pour imposer des principes strictement économiques aux artistes et agents.» Ces suppressions d'emplois frappent de plein fouet Los Angeles, où on estime que le secteur produit deux emplois dérivés (chauffeurs, restauration...) pour chaque emploi direct dans le cinéma.
Avec ce plan, Disney espère réaliser 100 millions d'économies, et ne produira plus que 12 films par an contre 18 ces derniers temps (15 sous son propre label, orienté famille, et trois seulement dans son studio Touchstone destiné aux adultes). Sa division art et essai Miramax sera aussi touchée.
Tous les studios se disent victimes de la concurrence de l'Internet et notent une baisse des ventes de DVD. Les blogs et sites spécialisés ne voyaient pourtant pas que des mauvaises nouvelles dans ce nouveau décor. A la recherche effrénée du blockbuster, les studios produisent trop de films, et les difficultés du secteur pourraient les rendre un peu plus sélectifs.


Est ce qu'on risque à terme de se retrouver avec 90% de produits calibrés pour rapporter du blé (a priori), les investisseurs se plaignant de revenus trop cycliques ? Le paradoxe pour nous, c'est qu'un film d'horreur à Hollywood, c'est souvent très rentable. Alors doit on s'attendre à de nombreux "mad movies" dans les années à venir ? bluesbro.gif
EBE
Article peut-être un poil trop catastrophiste, mais effectivement la question que tu soulèves mérite d'être posée : les films vont-ils être dans un avenir proche formatés afin de rapporter un maximum d'argent ? C'est souvent le cas d'ores et déjà, mais les studios sont forcés de se rendre compte que ce n'est pas la solution, le succès n'étant bien sûr pas une recette, et personne ne pouvant réellement deviner quel film va cartonner ou non... Amha, je dirai qu'après une période où les studios produiront moins de films et quasiment que des blockbusters formatés, ils se verront rapidement contraints, faute du succès espéré de leurs produits, d'au contraire diversifier leur production, et mettre en chantier des films plus nombreux, mais aussi moins chers. l'inflation des budgets depuis un an (peut-être deux, je ne suis pas trop sûr) est assez impressionnante, et ne pourra certainement pas (et à en croire cet article, c'est le cas) s'avérer viable pour les studios.

DreamSquare
J'ai l'impression justement que le cinéma est déjà formaté pour rapporter de l'argent... Rare sont les films indépendants ou subversifs car finalement rapportent généralement moins d'argent. Je dis bien généralement. Je pense plutôt que cet article confirme ce que je pense de l'évolution du cinéma pour les années a venir... C'est dommage mais fallait s'y attendre.
preacher harmony
Le véritable problème, c'est bien l'inflation des budgets.
Plus les budgets sont élevés, plus le contrôle des studios est important, et moins les artistes peuvent s'exprimer. Fatalement, tous les films ont tendance à se ressembler un peu.
De même, il n'y a plus vraiment de films qui peuvent rapporter vingt fois, quarante fois leur mise comme c'était le cas dans le passé. Le cinéma ne fait plus rever les investisseurs.
LMD
Moi ce que je trouve intéressant c'est pas tellement cette histoire d'uniformisation qui est déjà bien avancée (Z'ont pas attendus d'être dans la merde pour s'y adonner...) et me semble ne pas être lié directement à la crise du secteur -même si j'aime à croire que cette uniformisation est responsable du désamour du public, ce qui faux je pense-, mais le fait que le nombre de films produits aux USA va surement diminuer.

Comme le débat avait été lancée dans un autre sujet, le cinéma est complétement congestionné niveau sorties, y a quoi... 10 à 15 films qui sortent en France par semaine soit 500 à 800 films, plus les sorties DVD, etc... Et même si je peux pas me réjouir qu'il y ait moins de films et de boulot dans cette branche, force est de constater qu'on pourrait peut etre se passer d'un certain nombres de films.

D'ailleurs à Hollywood on est quand même arrivé à un point d'inflation des budgets critiques, le moindre film vaguement prestigieux coutant quasiment 50 millions avec la promo... On a aussi vu la multlipication des films à plus de 100 millions (Cette année, MI3, Xmen 3, Superman, Miami Vice, Pirates des Caraibes 2...) alors qu'il y a 10 ans c'était exceptionnel ce genre de budgets. Et si les studios dans un élan très MEDEF accuseront surement les syndicats de technicos, c'est plutot les cachets des stars, les frais de promo et autres qui plombent les comptes non?

Bref il faut que ca se change.

Mais je m'inquiéte pas trop pour la santé des studios: Ca couine mais au final si ca allait si mal est ce qu'il y aurait autant de sorties DVD? C'est plus l'activité "salle" qui est en danger, avec des entrées déclinantes... Les diffusions TV et DVD sont pas loin de rapporter plus d'ailleurs que l'exploitation salle, si ce n'est déjà le cas, même si le passage sur grand écran reste encore obligatoire pour symboliquement marquer le statut "prestigieux" d'un film (par rapport au DTV).

Pour la France, le prix astronomique des places plein tarif (bah oui je vais rarement dans le même cinoche deux fois de suite...) -9,50 dans les multi UGC à Paname pour prendre l'exemple le plus ridicule- est en train de décourager une partie du grand public, celui qui va au cinoche de maniére ocasionnelle... et qui de toute facon sait qu'il verra les gros films (qui les intéressent en premier lieu) à la TV. Voir le film sur grand écran est limite devenu un luxe quand même.

AMHA, il va falloir apprendre à faire des films pour moins chers (et baisser d'une maniére ou d'une autre les places de ciné), surtout aux USA dans un premier temps...
Dr Rabbitfoot
Oui, même avis que LMD.

Tout cela ne me parait pas forcement être une mauvaise nouvelle (hormis les emplois bien sur). En ce moment il y a :
* de + en + de films qui sortent au cinéma
* qui coutent de + en + cher à produire et à promouvoir
* et qui restent de - en - longtemps à l'affiche
* qui sortent de + en + vite en DVD
* qui baissent de moitié leur prix quelques mois plus tard

C'est une vraie machine à consommer beaucoup et vite. Le gros problème, comme dit par beaucoup, étant l'inflation hallucinante des budgets. Franchement, "XMen 3" ou "Superman Returns" ça vaut 150 M à 200 M $ ? dry.gif

Si tout cela conduit à "un peu" moins de films (comprendre : moins de films balisés), cela me va très bien.
Par contre, je ne crois pas que cela va "uniformiser" le cinéma plus qu'il ne l'est déja depuis 10 ans ...
bleuten
CITATION(LMD @ 22 7 2006 - 08:44) *

Comme le débat avait été lancée dans un autre sujet, le cinéma est complétement congestionné niveau sorties, y a quoi... 10 à 15 films qui sortent en France par semaine soit 500 à 800 films, plus les sorties DVD, etc...

D'ailleurs à Hollywood on est quand même arrivé à un point d'inflation des budgets critiques, le moindre film vaguement prestigieux coutant quasiment 50 millions avec la promo... On a aussi vu la multlipication des films à plus de 100 millions (Cette année, MI3, Xmen 3, Superman, Miami Vice, Pirates des Caraibes 2...) alors qu'il y a 10 ans c'était exceptionnel ce genre de budgets. Et si les studios dans un élan très MEDEF accuseront surement les syndicats de technicos, c'est plutot les cachets des stars, les frais de promo et autres qui plombent les comptes non?

Pour la France, le prix astronomique des places plein tarif (bah oui je vais rarement dans le même cinoche deux fois de suite...) -9,50 dans les multi UGC à Paname pour prendre l'exemple le plus ridicule- est en train de décourager une partie du grand public, celui qui va au cinoche de maniére ocasionnelle... et qui de toute facon sait qu'il verra les gros films (qui les intéressent en premier lieu) à la TV. Voir le film sur grand écran est limite devenu un luxe quand même.



C'est sur qu'au niveau sortie, on frôle l'overdose...
Mais ce recentrage des studios risque de provoquer deux effets opposés:
-Moins de films aux budgets pharaoniques
-Moins de projets trops audacieux (même et surtout à petit budget)

Pour les budgets, il est clair que leur inflation galopante est à l'origine de cette frilosité de la part des investisseurs, surtout quand le film rapporte tout juste ce qu'il à couté.

Comme disait James Cameron pour parler du budget de T2 : "le prix du car loge de Schwarzenegger sur Terminator 2 equivaut au budget du 1..." wallbash.gif

Mais certains films justifient leur budget sur autre chose que le traitement de leurs stars. Visiblement, le prochain Cameron (pour revenir à lui) ne devrais comporter aucune super star mais couteras plus de 300 millions de dollars. Le coùt des effets spéciaux peuvent devenir surréalistes.

Et à coté de cela, il y a de petits artisants qui parviennent à réaliser une trilogie reputée inadaptable pour le budget d'un blockbuster hollywoodien. cool.gif

Il est clair que certaines salles, surtout dans les grandes villes, abusent vraiment au niveau des prix. D'autant qu'elle vendent en plus des places des boisons, en-cas, affiches, figurines, jeux, telephones portables, abonnements internet, voitures, maisons... (je crois que je me suis un peu enflammé là...)
wallbash.gif
Azhagal
Comme beaucoup, je pense aussi qu'il y a un problème au niveau des couts excessifs pour produire un film, ils coutent de plus en plus cher et sont de plus en plus nombreux à sortir en salle, après faut pas s'étonner que les studios perdent de l'argent. En plus les gens se lassent plus facilement quand 3 blockbusters sortent la même semaine que quand un seul gros film sort toute les 2 semaines.
jason13thh
CITATION(preacher harmony @ 22 7 2006 - 00:40) *

Le véritable problème, c'est bien l'inflation des budgets.
Plus les budgets sont élevés, plus le contrôle des studios est important, et moins les artistes peuvent s'exprimer. Fatalement, tous les films ont tendance à se ressembler un peu.
De même, il n'y a plus vraiment de films qui peuvent rapporter vingt fois, quarante fois leur mise comme c'était le cas dans le passé. Le cinéma ne fait plus rever les investisseurs.


C'est justement ce que j'allais écrire, je suis effaré par les budgets de certains films surtout que dans la moitié des cas on voit pas les thunes à l'écran (ou alors c'est les acteurs qui bouffent la moitié du budget)

Blunt
CITATION(Peav' @ 22 7 2006 - 00:20) *

Sa division art et essai Miramax


Ils ont toujours le mot pour rire chez Libé icon_mrgreen.gif
Bret Gimson
Bah si les gens ne vont plus au cinéma c'est peut-être parce que les films sont nazes non ? Je trouve cela bizarre que sur 5 posts personne n'ait soulevé ce problème quand c'est clair que c'est l'hallucinante connerie des scripts qui est responsable de cette chute de fréquentation.
Cela dit je suis assez content que l'ère des blockbusters et des "putain de trilogies" touche à sa fin, ce style de cinéma distille trop souvent une idéologie naïve et simpliste et peine à se mettre en phase avec les réalités de la vie : je pense que c'est aussi un facteur de désintéressement pour (au moins) une partie du public - je sais vous allez me rétorquez que les gros films genre "pirates..." font des succès, mais vous rencontrez souvent des gens dans la vraie vie qui ont adoré ce film ? Moi non.
Le gros problème est que le cinéma est une industrie qui s'est trop spécialisée, trop professionnalisée, un milieu totalement coupé des réalités, comme le sont les directeurs financiers du monde isolés dans leur tour d’ivoire loin des pauvres travailleurs qui sentent la sueur sous les bras. Et pourtant, le cinéma bénéficie encore de cette aura magique de fascination primitive du temps des histoires de la tribu au coin du feu : « Le cinémô est une maladie et le seul remède au cinémô est encore plus de cinémô ».
C'est toute une génération de cinéastes geek et immatures qui a pris cette déclaration de Frank Caprout à la lettre, une génération qui connu l'envie de film en s'en gavant en se repaissant de ces chimères cinématographiques et télévisuelles, puis cherchant à les recréer à leur tour, tels de petits enfants retrouvant la sensation de leur premier caca en s'amusant avec de la pâte à modeler!
Ce type de création cinématographique est une impasse, car elle empêche l'émergence d'idées nouvelles au profit d'un culte moisi et immature - une maladie qu'on appelle parfois "cinéphilie", maladie qui brouille les goûts et les jugements en tendant à privilégier des interprétations personnelles qui confinent à l'absurde et ce en dépit du bon sens le plus fondamental. Le problème du cinéma, c’est qu’il est conçu par des individus détestables, des individus qui méprisent la valeur de la psyché humaine (comment expliquer sinon cette inondation d’inepties ahanées au fil de ces histoires faites de papier mâchées et de stuc ?), si on me demandait de résumer ce que je pense de la situation actuelle en une seule phrase, je répondrais par cette sentence quelques peu iconoclaste : " aujourd’hui, seuls les cons sont prêts à payer pour voir un film " et.... oserais-je aller plus loin ?... "seuls les cons sont prêts à voir des films"
On a le cinéma qu'on mérite.
Maï-Mx
Cet article qui utilise des termes comme profit et actionnaires est principalement axé sur le coté économique de l'industrie du film au état unis… et on sait depuis longtemps qu'Hollywood est ce un secteur d'activité qui obéit aux mêmes lois que tous les autres secteurs d'activité au Etats Unis. Les actionnaires et cadres de Disney essayent de faire remonter le cour de leur action et de se remplir un peu plus les poches dans le contexte de capitalisme débridé de l'économie américaine.. Rien de neuf sous le soleil !

Pour répondre à la question de savoir si les décideurs vont produire plus de films d'horreur parce qu'ils s'avèrent très rentables, je dirais AMHA que cela dépend simplement de celui se trouve à la tête de tel studio à tel moment. Je ne crois pas que les "executives" dont on pense qu'ils sont guidés par des préoccupations purement économiques, le soient réellement. Il suffit de se rappeler l'histoire qui circule sur AICN comme quoi Tom Rothman, exécutive à la tête de la FOX, aurait tout fait pour briser la franchise X-men.

Maintenant ce qui est en vogue à Hollywood ce sont les comics et le genre superhéros. Le fait que certains studios baissent leur niveau d'activité, est aussi compensé par la montée en Puissance de Marvel qui a obtenu un crédit de plus de 500 millions de dollars (!!!) pour concrétiser leurs projets, et on voit que Cameron a obtenu des fond pour réaliser Gunnm (tiré d'un Manga).

Donc hollywood ne va pas si mal, on assiste amha, seulement à un transfert d'argent vers d'autres secteurs de l'industrie du spectacle… et aussi vers les séries télés. C'est peu être de ce coté qu'il faudra se tourner pour trouver des films d'horreurs (cf Master of Horror)



A propos de la différence entre cinéma indépendant et grosse machine blockbuster, je viens de lire une interview très sympa de l'actrice Amber Benson (Tara dans Buffy) wub.gif , qui non seulement écrit, mais a aussi produit et dirigé deux de ses films, donc elle sait de quoi elle parle
CITATION('Amber')
A: I know exactly what you're saying, and its already happened...there is no independent cinema anymore. It ceased to exist a number of years ago when every independent distributor was picked up by a major league studio, or they went out of business. I mean, there really is no independent cinema any longer. There are very few people that are working outside the mainstream, and when they do, you don't see their films because they play at one art house theater in LA or New York.

So, when you say Lindsay Lohan is going to do 'independent films', Lindsay Lohan is going to do a million dollar movie. That's called an 'independent film' now. Ang Lee's doing 'independent films' now; BROKEBACK MOUNTAIN is an 'independent film', do you know what I mean?

They're nominated for Independent Spirit Awards, they play at Sundance. Every film at Sundance pretty much has a distributor already. Or, was made with big stars. Or, you know, Sigourney Weaver is in the 'independent', and therefore it's picked up. Anything that's independent...truly independent...does not happen any more.
DarK ChoueTTe
Woééé Ambeeer icon_mrgreen.gif (quelqu'un a vu son film, Chance, au passage ?)

CITATION
A: I know exactly what you're saying, and its already happened...there is no independent cinema anymore. It ceased to exist a number of years ago when every independent distributor was picked up by a major league studio, or they went out of business. I mean, there really is no independent cinema any longer. There are very few people that are working outside the mainstream, and when they do, you don't see their films because they play at one art house theater in LA or New York.

Bah voilà...c'est la transformation du cinéma-art (qui n'exclue pas d'avoir des aspirations à divertir uniquement bien sûr) vers le cinéma-loisir.
Le cinéma pop-corn, c'est bien, mais quand ça devient la seule raison de vivre du cinéma et que le public lui-même ne semble plus connaître que ça, et se diriger dans les salles sans même réfléchir pour aller voir le film qui aura eu la plus grosse promo, ça fait mal au cul.
Bien entendu le trait est grossi hein, mais à terme, et comme le prouve cet article pas si étonnant, ça va empirer, certainement.

Maintenant : est-ce que c'ets le public qui veut uniquement des blockbusters et qui "refuse" de se tourner vers des films autres, ou bien est-ce qu'on lui impose (ou du moins lui fait-on croire) des films calibrés et formatés par la médiatisation ?
LMD
BigM
CITATION
Bah si les gens ne vont plus au cinéma c'est peut-être parce que les films sont nazes non ? Je trouve cela bizarre que sur 5 posts personne n'ait soulevé ce problème quand c'est clair que c'est l'hallucinante connerie des scripts qui est responsable de cette chute de fréquentation.


J'aimerais le croire, mais j'ai quand même un doute... Même si au fond sans faire de généralités je dirais que les qualités de "finition" sont en baisse dans les studios hollywoodiens. En général les films de "l'age d'or" sont mieux écrits que pas mal de blockbusters actuels. Et quand on voit qu'on donne 50 millions à un Pitof après un film (nul et bidesque au possible), on se dit qu'il y a quand même un probléme et que le vieux systéme de cooptation et de lente montée dans la hiérarchie avait des bons cotés.

Mais quand on voit le prix des places de ciné à Paris en général (dans des cinoches aséptisés et peu agréables au demeurant), je m'étonne pas que les gens préferent attendre un passage TV quasi gratuit.
L'archiviste
Il a l'air bien renseigné cet article huh.gif
Je ne savais pas que Disney avait connu le succès avec un film qui s'appelle Le Sixième élément, ou qu'il suffisait d'engranger 135 millions de dollars en quelques jours pour devenir "le plus grand succès de l'histoire du Cinéma" (Titanic a rapporté plus de 800 millions sur le seul territoire américain, et c'est même pas le plus grand succès de l'histoire).
'fin bref, c'est du recopiage de dépêche, mal traduit en plus, complètement à la masse sur l'état des finances des studios.
Le mec t'annonce que la MGM supprime des postes et que donc ça va mal. Ouais enfin, la MGM, ça fait dix ans que c'est un cadavre, maintenu sous perfusion par Kerkorian après la dérive maffieuse du Crédit Lyonnais et ses billes investies dans des casinos de Las Vegas.
Il te suggère que Disney va mal à cause de certains flops cinématographiques, et zappe allègrement les milliards engloutis pour éponger les trous de parcs d'attraction non loin de notre belle capitale.
Quant à Warner, merci pour eux mais ça fait des années qu'ils ne sont qu'un maillon du groupe AOL-Time Warner et qu'il suppriment des postes malgré (ou à cause) de bénéfices plutôt indécents, comme n'importe quelle multinationale d'ailleurs.
Quant au milieu financier qui deviendrait soudain frileux, c'est de la bonne blague. Le monde de la finance investissait déjà à Hollywood lorsque cette industrie était au plus bas et rapportait 4 fois moins qu'aujourd'hui. Lorsque ta société engrange des milliards de milliards en vendant des microprocesseurs ou de l'hydrocarbure, ce n'est pas grand chose d'investir quelques millions chez les saltimbanques, juste histoire de dire à tes clients que George Clooney ou Julia Roberts font partie de tes employés.
Sinon oui, bien évidemment, les spectateurs en auront bientôt marre qu'on leur serve du super-héros douze fois l'an, comme autrefois ils en ont eu marre qu'on leur serve de la comédie musicale douze fois l'an, puis qu'on leur serve de l'auteur socialement concerné douze fois l'an, puis du buddy-movie comico-débile douze fois l'an. Et comme à chaque fois que les studios usent la corde d'une formule en produisant 10 produits frelatés pour deux films intéressants, ils en conclueront que la comédie musicale, le film d'auteur inflationniste, le buddy-movie ou le film de super-héros sont morts; ils chialeront dans les gazettes qu'ils n'ont plus d'argent et doivent mettre la clé sous la porte, et quelques petits malins débarqueront de nulle part avec un type de films qui interpellent les gens de leur époque et la machine repartira de plus belle.
Rien de nouveau sous le soleil si ce n'est que la population mondiale voit plus de films qu'auparavant, mais que ses habitudes de consommation ont changé et que cela va obliger tous les producteurs du monde à penser autrement leur façon de choisir, produire et distribuer leurs films...


PS : et puis arrêter avec ce terme de "cinéma pop-corn" s'il vous plaît. Je rappelle qu'il a été popularisé en France par le magazine Studio pour évoquer des films comme Barton Fink. Ce genre de dénomination pue la condescendance du parisien vendeur de parfum ou du new-yorkais millionaire qui ne voit de l'art que dans les nichons de Sharon Stone à l'affiche d'un Woody Allen
Bret Gimson
mmmh oui justement à propos de la population mondiale qui voit plus de films... j'ai vachement de mal à croire que l'industrie du divertissement se porte mal en fait... de façon général on va plus au ciné "qu'avant" non ?
(le budget "multimédiatico-divertif" des familles est quand même nettement plus important de nos jours il me semble)
david benssoussan
CITATION(L'archiviste @ 22 7 2006 - 13:44) *

PS : et puis arrêter avec ce terme de "cinéma pop-corn" s'il vous plaît. Je rappelle qu'il a été popularisé en France par le magazine Studio pour évoquer des films comme Barton Fink. Ce genre de dénomination pue la condescendance du parisien vendeur de parfum ou du new-yorkais millionaire qui ne voit de l'art que dans les nichons de Sharon Stone à l'affiche d'un Woody Allen


Ca c'est trés condescendant envers ce pauvre parisien vendeur de parfum.
LMD
Va t'on plus dans les salles d'avant? J'aurai l'impression que non mais bon...
Par contre effectivement je ne pense pas qu'on consomme moins de films. Le probléme étant alors, si la sortie sur grand écran n'est plus qu'un rouage de systéme, le cinéma ne perd il pas de sa spécifité? Certains films s'apprécient mieux sur un grand écran, la justification des formats longs vient de là, etc...
horseloverfat
CITATION
si la sortie sur grand écran n'est plus qu'un rouage de systéme, le cinéma ne perd il pas de sa spécifité?


C'est exactement la même question qui a été posée lors de l'arrivée de a télévision aux USA. (d'où l'invention du cinérama par exemple). Pour l'instant ça a l'air de tenir... wink.gif
bleuten
CITATION(horseloverfat @ 23 7 2006 - 04:23) *

CITATION
si la sortie sur grand écran n'est plus qu'un rouage de systéme, le cinéma ne perd il pas de sa spécifité?


C'est exactement la même question qui a été posée lors de l'arrivée de a télévision aux USA. (d'où l'invention du cinérama par exemple). Pour l'instant ça a l'air de tenir... wink.gif


En même temps, ça pas un siecle. Laissont le temps en juger. icon_mrgreen.gif icon_mrgreen.gif
Karibou
J'aurai plutôt utiliser " lopetisation" au lieu de " uniformisation".
bleuten
CITATION(Karibou @ 23 7 2006 - 06:33) *

J'aurai plutôt utiliser " lopetisation" au lieu de " uniformisation".


Tien ça me rapelle quelque chose...
"La lopétisation du cinema", un sujet plein d'amour et de mots gentils. icon_mrgreen.gif
Ricardo Anton
On pourrait aussi dire que les films sont construits pour vendre des produits dérivés. Ce la se traduit par un temps d'exposition maximal de certains produits de consomation comme des voitures, des produits alimentaires ou encore des jouets.
bleuten
CITATION(Ricardo Anton @ 23 7 2006 - 13:29) *

On pourrait aussi dire que les films sont construits pour vendre des produits dérivés. Ce la se traduit par un temps d'exposition maximal de certains produits de consomation comme des voitures, des produits alimentaires ou encore des jouets.


Et à coté de ça, on à droit à des beep et des floutages à la télé.
"Non, non, pas de pub dans les emissions de variété. Pas de marque dans les series"
MAIS QUEL BANDE D'HYPOCRITES !!! wallbash.gif

Peav'
CITATION(Karibou @ 23 7 2006 - 06:33) *

J'aurai plutôt utiliser " lopetisation" au lieu de " uniformisation".


Là je ne suis pas trop d'accord, suffit de voir la rentabilité des films d'horreur vénères à l'heure actuelle. C'est quand même plutôt fourni de ce côté là, mais bon trop, ça fini toujours pas gaver, d'où l'uniformisation. Je pense que Hollywood n'aura jamais de cas de conscience, tant que ça se vend c'est le principal...
Maniak
CITATION(Peav' @ 23 7 2006 - 17:25) *

CITATION(Karibou @ 23 7 2006 - 06:33) *

J'aurai plutôt utiliser " lopetisation" au lieu de " uniformisation".


Là je ne suis pas trop d'accord, suffit de voir la rentabilité des films d'horreur vénères à l'heure actuelle. C'est quand même plutôt fourni de ce côté là, mais bon trop, ça fini toujours pas gaver, d'où l'uniformisation. Je pense que Hollywood n'aura jamais de cas de conscience, tant que ça se vend c'est le principal...


Karibou faisait une vanne je pense hein!

Sinon je pense que "l'uniformisation du cinéma" on en est loin quand même, et le veritable problème c'est pas tant l'augmentation du nombre de films formatés et la rareté des films "originaux", que leur distribution au ciné et à la télé...

Des petits films indépendants, originaux, bourrés d'idées... y'en a, mais on en parle pas, ou pire ils ne trouvent pas de financement pour se faire ou pour leur promo... les cinés de province ne les programment pas du tout, les chaînes nationales ne les passent pas...

même sur mad, les topics King kong, Matrix, Star wars, LOTR regorgent de millions d'avis identiques, tandis que les topics consacrés aux petits films disparaissent dans les limbes du forum sans avoir dépassé deux pages... sad.gif
bleuten
CITATION(Maniak @ 23 7 2006 - 17:55) *

Sinon je pense que "l'uniformisation du cinéma" on en est loin quand même, et le veritable problème c'est pas tant l'augmentation du nombre de films formatés et la rareté des films "originaux", que leur distribution au ciné et à la télé...

Des petits films indépendants, originaux, bourrés d'idées... y'en a, mais on en parle pas, ou pire ils ne trouvent pas de financement pour se faire ou pour leur promo... les cinés de province ne les programment pas du tout, les chaînes nationales ne les passent pas...

même sur mad, les topics King kong, Matrix, Star wars, LOTR regorgent de millions d'avis identiques, tandis que les topics consacrés aux petits films disparaissent dans les limbes du forum sans avoir dépassé deux pages... sad.gif


C'est la dure loi de la jungle de l'entertainment ... dry.gif
zarghatt
www.leguichet.org/servlet/Repository?IDR=5435
Le cycle de vie d'un produit (aussi assimilable de manière macro-économique), vous connaissez surement, non ?

D'un point de vue strictement économique, on peut dire que le cinéma a atteint sa maturité (attention, ca ne veut pas forcément dire que ca va etre le déclin immédiat, au contraire) ce qui veut dire que cette industrie est dans sa phase à la fois la plus rentable et à la fois où on l'investit le moins (comprenez ici où l'on prend le moins de risques).
LMD
Ce qu'il faut aussi voir c'est que malgré les statistiques comme quoi le cinéma rapporterait moins que les JV (par exemple) au niveau mondial, je suis pas sur que ces chiffres prennent en compte les produits dérivés et autres activités et bénéfices plus ou moins concrets qui peuvent se rattacher à un film...
Et à ce niveau là le cinéma occupe je pense une place plus importante dans l'économie: exploitation vidéo, licences (pour les boites de corn flakes par exemple), merchandising, droit sur les films qui passent constamment à la TV, et même dans les cas les plus "extrêmes" parc d'attractions (dans les studios) ou musées (Ghibli).

Et contrairement aux livres, comics, disque (Même si l'industrie du disque peut aussi compter sur des centaines d'activités annexes et les concerts) et JV (Les salles d'arcades ne répresentent pas une pratique majoritaire) ou on achete son produit pour le lilre chez soi, le cinéma engendre aussi une activité de groupe auquel on peut rattacher des salles (qui ont tous compris l'interet de vendre du popcorn ou des boissons à des prix de voleurs, profitant de clients captifs une fois rentrés) et ainsi à une activité sur la société et l'économie indéniable: on "sort" pour aller au cinéma, et on se fait au passage une bouffe ou un shopping... On sort aussi pour aller à la FNUK mais c'est pas du même ordre je pense. C'est pas tellement un hasard si les deux multiplexes UGC de Paris se sont installés dans une gigantesque zone commerciale déjà existante et en même temps que l'établissement d'une autre.
El Pistolero
L'uniformisation du cinéma j'ai bien l'impression qu'on y est deja, tout comme celle des salles de cinéma et de ces détestable multiplex.

un extrait du Monde
CITATION
L'industrie culturelle vient de connaître une année noire. Cette évolution est inquiétante. Car la consommation de tous les produits culturels est à la baisse. En France, la fréquentation des salles de cinéma a chuté de 8,8 %. Notre pays n'est pas le seul à être touché : - 11 % pour les 25 membres de l'Union européenne, - 18,8 % en Allemagne, - 12,5 % en Espagne, - 5 % aux Etats-Unis. Et cet effondrement n'est pas contrebalancé par la vente des DVD, dont le marché baisse de près de 9 %. La musique n'est pas mieux lotie. Le chiffre d'affaires des CD a chuté de 9 % en 2005 et de 30 % en trois ans. Quant au livre, après des années d'augmentation régulière, les ventes régressent de 1,1 %.
LMD
En même temps faut pas s'étonner qu'on vendent moins de "produits culturels" vu que c'est un peu la crise avec le baril à 78$ et une croissance en berne et y a pas de raison que les gens bouffent du DVD ou aillent au ciné payer une place à 9,50€. Entre mettre de la bouffe sur la table et passer 90 bonnes minutes (si ils achétent un bon film!), je crois que l'immense majorité de la population européenne à vite fait son choix, totalement logique d'ailleurs...

Quand à l'uniformisation du ciné c'est un peu un faux débat dans le sens ou elle est aussi vieille que les premiers studios: Les films de la Shaw Brothers sont uniformisés, les films Bollywoodiens aussi, les films de la Toho et de la Nikkatsu... Ce qui change c'est le rapport de force entre les executifs et les créateurs qui est plus ou moins favorables aux derniers, dans les 70's par exemple les créateurs avaient plus de latitude parce que le systéme des studios en étaient arrivés à un point ou les seules "formules" ennuyaient le public qui attendait du neuf. C'est un mouvement cyclique (assez similaire à celui qu'on retrouve en musique) qui se produit périodiquement. Le cas de Seijun Suzuki est assez exemplaire, la Nikkatsu étant "forcé" de faire confiance aux jeunes réas.
Après au sein du systéme des studios il y a toujours eu des vrais créateurs, plus malins ou plus conciliants, capable de le détourner à leur profit.

Le systéme de studios à aussi ses avantages (Permet de lever des fonds plus importants, de réaliser des économies d'echelles, etc...), mais bon il tend quand même à un certain conformisme, puisque le but c'est d'attirer un maximum de gens dans les salles et que globalement c'est plus rentable et logique de proposer des produits en partie calibrés pour se faire (Même si les vrais films phénoménes sont souvent des films d'artistes avec ce que ca implique) que de prendre le risque d'enchainer bides monumentaux et succés d'estime pour de temps en temps accoucher d'un Titanic.
El Pistolero
Oui enfin a la limite si l'uniformisation touchait juste le cinéma, ce qui n'est hélas pas le cas la on est quand même globalement en plein dans la standardisation de la culture.Pour le cinéma sa date pas d'aujourd'hui mais c'est de pire en pire. Par exemple pour le cinéma Européen, l'age d'or est n'est plus qu'un vague souvenir lointain. 85 % des films projetés dans le monde sont américains. Ok donc 15 % des films ne sont pas américains (peut être 10% Indien et 5% le reste). Si ça C'est pas une certaine forme d'uniformisation culturel.. ?
LMD
Ah bah oui mais c'est un autre débat, puisqu'on causait d'une uniformisation de la production afin de maximiser les retours sur investissements qui découlerait d'une "crise" (dont l'existence n'est pas reconnue par tous), celle découlant des nouvelles technologies, mondialisation et tutti quanti c'est différent...
Bon et puis en musique aussi ca fait belle lurette qu'elle à eu lieu.

Après la littérature, la peinture, le théatre, la photo ou la danse c'est un peu différent puisque ce ne sont pas/plus des mass médias (quoique les livres...) et qu'on peut s'y adonner sans un soutien financier qui se chiffre forcément en millions d'euros ou de dollars, et qu'il n'y a pas d'équivalent -du moins en "volume"- des studios, même si l'existence d'institutions publiques ou privés majeures (maisons d'éditions, subventions publiques, FIAC et autres...) encourage forcément certaines directions plus que d'autres, et que les effets de mode dans le but d'assurer un succés public ont toujours existés (Les fausses suites des aventures de Don Quichotte par exemple).

Quand à "l'exportation" de la culture et des modes de vies, le fait est que les cultures locales n'ont pour le moment pour seules alternatives que de résister, puisqu'en termes de cinoche, l'industrie américaine posséde une capacité de projection incomparable. La création de chaines d'informations en continues arabes (dans un autre domaine) est par exemple une tentative assez nette d'éviter la présence d'un son de cloche unique...
A titre personnel j'ai toujours pensé qu'un certain protectionnisme (quota sur les sorties cinés par exemple) était bénéfique, même si ca ouvre forcément d'autres questions (est ce que ce n'est pas une forme de fermetire d'esprit?) et que c'est fondamentalement "contre" la conception qu'on peut avoir de ces problématiques en Europe -même si dans les faits ca n'empeche pas les pays occidentaux de la pratiquer en tenant un discours inverse-.
darklinux
CITATION(Bret Gimson @ 22 7 2006 - 11:27) *

Bah si les gens ne vont plus au cinéma c'est peut-être parce que les films sont nazes non ? Je trouve cela bizarre que sur 5 posts personne n'ait soulevé ce problème quand c'est clair que c'est l'hallucinante connerie des scripts qui est responsable de cette chute de fréquentation.
Cela dit je suis assez content que l'ère des blockbusters et des "putain de trilogies" touche à sa fin, ce style de cinéma distille trop souvent une idéologie naïve et simpliste et peine à se mettre en phase avec les réalités de la vie : je pense que c'est aussi un facteur de désintéressement pour (au moins) une partie du public - je sais vous allez me rétorquez que les gros films genre "pirates..." font des succès, mais vous rencontrez souvent des gens dans la vraie vie qui ont adoré ce film ? Moi non.
Le gros problème est que le cinéma est une industrie qui s'est trop spécialisée, trop professionnalisée, un milieu totalement coupé des réalités, comme le sont les directeurs financiers du monde isolés dans leur tour d’ivoire loin des pauvres travailleurs qui sentent la sueur sous les bras. Et pourtant, le cinéma bénéficie encore de cette aura magique de fascination primitive du temps des histoires de la tribu au coin du feu : « Le cinémô est une maladie et le seul remède au cinémô est encore plus de cinémô ».
C'est toute une génération de cinéastes geek et immatures qui a pris cette déclaration de Frank Caprout à la lettre, une génération qui connu l'envie de film en s'en gavant en se repaissant de ces chimères cinématographiques et télévisuelles, puis cherchant à les recréer à leur tour, tels de petits enfants retrouvant la sensation de leur premier caca en s'amusant avec de la pâte à modeler!
Ce type de création cinématographique est une impasse, car elle empêche l'émergence d'idées nouvelles au profit d'un culte moisi et immature - une maladie qu'on appelle parfois "cinéphilie", maladie qui brouille les goûts et les jugements en tendant à privilégier des interprétations personnelles qui confinent à l'absurde et ce en dépit du bon sens le plus fondamental. Le problème du cinéma, c’est qu’il est conçu par des individus détestables, des individus qui méprisent la valeur de la psyché humaine (comment expliquer sinon cette inondation d’inepties ahanées au fil de ces histoires faites de papier mâchées et de stuc ?), si on me demandait de résumer ce que je pense de la situation actuelle en une seule phrase, je répondrais par cette sentence quelques peu iconoclaste : " aujourd’hui, seuls les cons sont prêts à payer pour voir un film " et.... oserais-je aller plus loin ?... "seuls les cons sont prêts à voir des films"
On a le cinéma qu'on mérite.

+1
muf
CITATION(LMD @ 24 7 2006 - 12:33) *

A titre personnel j'ai toujours pensé qu'un certain protectionnisme (quota sur les sorties cinés par exemple) était bénéfique, même si ca ouvre forcément d'autres questions (est ce que ce n'est pas une forme de fermetire d'esprit?) et que c'est fondamentalement "contre" la conception qu'on peut avoir de ces problématiques en Europe -même si dans les faits ca n'empeche pas les pays occidentaux de la pratiquer en tenant un discours inverse-.


Ah ben non hé, au contraire : l'"exception culturelle" ça a toujours été une revendication officielle de l'Europe (avec la France comme panache blanc) dans les débats internationaux sur la libéralisation des biens et services.

(Jusqu'à tout récemment)
LMD
Toutafé, je suis parti en freestyle sur l'économie globalisé, l'agriculture des USA et des EU, et j'ai un peu zappé l'exception culturelle, qui passe surtout plus par un soutien/financement public qu'a une restriction au niveau des sorties ciné (Même si par contre il y a des quotas dans le poste)...

Fatigué moi...
Enfin je me souviens tout le monde se foutait de la gueule de Toubon il y a une dizaines d'années avec sa loi sur l'anglais et le français, mais il n'avait pas complétement tort. Et dans l'ensemble, oui, je crois qu'il est bon de considérer l'art comme un domaine d'exception qui n'est pas fait pour être soumis aux lois du marché, même si par ailleurs ce systéme à ses propres défauts (Par exemple le quota sur la chanson francaise à la radio, ca veut dire qu'on passe pas mal de merdes francaises plutot que de merdes ricaines, itou dans le poste) et problémes.

De la gelée de coings ce poste.
Clint
Ce que j'en pense, c'est que je vais environ 10 fois moins au cine qu'avant. La faute aux suites, remakes, adaptations d'adaptation et autres films ronge tete.
On pourra toujours me dire qu'il y en avait autant en 1932, 1945 ou 19trentedouze, l'approche globale n'etait pas la meme. L'experimentation c'est fini, aujourd'hui c'est le profit immediat qui compte et ne venez pas me dire que ce n'est pas au detriment de la qualite. Combien de madnautes se retrouvent obliges de faire les fonds de "poubelle" pour denicher des perles ?
Le patrimoine cinematographique est revisite pan par pan, on remet au gout du jour, on djeunise et on salope a outrance. Ca fait un bon moment que j'en ai marre et meme dans Mad, malgre un soutien parfois exagere a des oeuvres sans interet, je trouve souvent des petites phrases style "les 70's c'etait autre chose" ou "c'est pas y'a 10 ans qu'on aurait vu ca".
Le cinoche, et celui de Disney egalement, se meurt peu a peu. Pour moi y'a meme pas debat tellement ca me semble une evidence.
C'etait mom post a la con qui revient de temps en temps. Merci tongue.gif

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