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Version complète : Respect du genre ou avalanche de poncifs ?
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Methos

Vous lisez constamment sur Mad que tel film est absolument à voir car il respecte scrupuleusement les codes du genres, même si il ne brille pas par son originalité. A contrario vous pouvez également lire que tel film est une bouse parce qu’il ne respecte pas ces mêmes codes.

Le respect des “règles”, la farouche volonté de ne pas se démarquer de ce qui a déjà était fait par le passé ressemble parfois à un certains intégrisme de certains réalisateurs (et journalistes).

Alors je pose une question toute bête, où se situe la frontière entre innovation et irrespect d’un certains type de film?

Prenons un exemple simple. Dans les 60’s la critique cracher les westerns spaghettis car ceux- ci, selon beaucoup massacraient le “vrai” western. Beaucoup trouver aberrant, ces antihéros, cette mise en scène particulière et l’utilisation d’instrument contemporains (guitare fender, prémisse de l’electro). Maintenant tous ces films sont considérés comme des classique au même titre que les western à l’américaine.

Qu’en pensez vous?
EBE
Question très intéressante, je trouve; personnellement j'ai tendance à penser qu'il y a deux approches du genre et de ses codes qui peuvent être payantes : soit l'approche classique, consistant à utiliser ces codes (voire clichés), mais qui peut vite tourner à la simple application de recette... Cela dit, quand un réalisateur (comme par exemple Aja avec sa Colline) utilise ces codes et clichés et les traite avec une foi absolue dans ce qu'il filme et dans ses choix, le résultat est souvent magistral, et la conviction avec laquelle le réalisateur utilise clichés et codes les transcende alors, leur donne une foutue ampleur, bref, est efficace !
L'autre approche consisterait alors à se démarquer volontairement des codes et clichés (je cite les deux systématiquement, car après tout, un code utilisé à outrance n'en devient-il pas un cliché à force ?), afin de livrer un film de genre innovant dans une certaine mesure. Après, il faut que le réalisateur fasse attention de ne pas tomber dans l'écueil du cynisme ou de la distanciation trop appuyée, qui si elle est bien gérée, peut certes procurer un ressenti intéressant chez le spectateur, mais qui mal gérée peut vite virer au foutage de gueule total laissant à penser que le réalisateur ne croit pas un instant en ce qu'il fait...
bref pour conclure, je dirai que quelle que soit l'approche choisie par le réalisateur (la fidélité à tout prix à des codes, ou la volonté de s'en écarter un maximum), tout ce qui compte, au final, c'est le fait que l'on voie à l'écran que le réalisateur croit réellement en ce qu'il fait, en l'histoire qu'il raconte, au genre qu'il aborde...

(je suis pas trop parti en HS dès le départ j'espère !)
Doc Savage
Pour moi on parle de deux choses différentes.

Western Spaghetti est une relecture d'un genre qui apporte un nouveau style de personnage, une nouvelle ambiance, des scénari moins stéréotypés ... en cela il crée un nouveau genre, riche, en tout cas une relecture intéressante.

Le nouveau slasher, qui ne respecte pas les codes, c'est moins de sang, moins de nénés, moins d'ambiance. Ben quand tu enlèves ça et que tu rajoute juste de l'humour, ben c'est plus un slasher c'est une comédie.

J'ajouterai que MM n'a jamais craché sur les réals qui cassent les règles (Ellie Roth et son Cabin Fever qui se joue des codes avait bien plu), mais plutôt les Monsieurs moins du cinéma qui enlève les aspérités pour ne garder que le côté lisse d'un genre (Souviens toi... et consort).

Enfin lorsque l'on veut se jouer d'un genre, il faut déjà savoir le maîtriser. Si Pitof ou d'autres se font malmener dans les critiques de MM, c'est plus par le manque de maîtrise du B A-BA cinématographique...
figolu
Les plus grands cinéastes ont souvent été jugés coupables de la mort de genres. Polar (Tarantino), Western (Leone), Horreur (Romero), j'en passe. Quand à Godard, il a fait tout exploser dans les années 60 et s'il est tout à fait normal de rester distant face à ses films, on ne peut que constater son influence et avec lui celle de tous ses petits copains sur le cinéma des 70's et même au-delà.

D'un autre côté, des Carpenter et des Shyamalan perpétuent une certaine croyance dans des procédés classiques qui se ressent très fortement dans leur mise en scène, tout en amenenant une lecture personnelle de ces mêmes procédés.

A la Renaissance, les artistent s'appliquaient à recopier les canons esthétiques de l'antiquité parce qu'ils comprenaient mieux leur art, leur permettant de créer des oeuvres personnelles... c'est un curieux paradoxe mais assez symptomatique des contradictions inhérentes au processus créatif.
DreamSquare
Respect ou non des codes un film est d'abord un ressentis ! Peu importe la manière d'y arriver, l'objectif est de faire ressentir l'effet désiré a son spectateur (c'est un peu le but du réalisateur d'arriver ce résultat). Maintenant la manière je ne trouve pas que ce soit vraiment par la qu'il faille y répondre puisque finalement même s'il y a une base de mise en scène certaine (genre éviter les élipses incompréhensibles, faux raccords etc...) libre au réalisateur de trouver d'autres approches...

Je vais prendre un exemple récent : la colline a des yeux. Un superbe film respectant totalement les codes du survival, finalement il ne m'a jamais surpris ou fait sursauter puisque ces codes, que je déchiffre depuis longtemps (avec avoir vu des tonnes de film...) ne marchent plus... Pourtant des films arrivent a me faire peur... Ce fût le cas avec NAKATA et son Dark Water finalement qui a emprunté des codes de mise en scène de romans photos (films érotiques -> il était technicien sur ces films plus jeune...). Manière originale de provoquer la peur = succés.

Aujourd'hui mettez moi un erzatz de Dark Water il ne m'étonnera pas puisque je connais les codes...

Un genre ne continuera a fonctionner que s'il est mis constamment a jour ! Et ça j'en reste persuadé.
L'archiviste
Le cas du Western est particulier puisqu'il s'agit sans doute du seul genre dont les codes se résument entièrement au décor. N'importe quelle histoire jamais conçue sur cette planète s'applique au Western.
(La Chevauchée fantastique - aventure, Little Big Man - chronique historique, Le Bon la brute et le truand - aventure de guerre, La Vallée de Gwangi - aventure préhistorique, Timerider - SF, L'or de McKenna - chasse au trésor, La Kermesse de l'Ouest - comédie musicale, emprunts multiples à Shakespeare ou à la tragédie grecque etc. etc.)

Après, pour tous les autres genres, il faut se mettre d'accord sur les codes qui les définissent, et c'est là qu'en général personne n'est d'accord justement. biggrin.gif
C'est le boulot des scénaristes, producteurs, réalisateurs que de chercher à comprendre les codes du genre qu'ils servent s'ils veulent apporter une touche d'originalité sans s'aliéner le public. Parce que quoi qu'on en pense, on ne peut pas être "original" sur du vent. Le public veut être surpris, mais il s'attend à retrouver certains fondamentaux, et il se détournera naturellement du film s'ils n'y sont pas.
Si tu prétends faire un thriller et qu'il y a 0 meurtres, ton film est mal barré. Si tu décides de débuter par un survival ultra-tendu dans la jungle amazonienne et que tu conclues ton film sur un numéro burlesque à la Laurel et Hardy, ben t'as intérêt à être un putain de narrateur si tu veux pas voir la salle se vider de son audience.
En général, l'originalité ne consiste pas à détourner des codes dans un genre donné mais à appliquer les codes d'un genre donné dans un cadre où l'on n'est pas habitué à les voir. Dr Folamour n'est pas un film de guerre par exemple. C'est une comédie burlesque, qui "respecte" tous les codes de la comédie burlesque, et dont l'intrigue se situe dans un cadre guerrier apocalyptique. Incassable suit scrupuleusement les codes d'un film de super-héros (genèse, découverte des super-pouvoirs, conflit intérieur sur les devoirs induits par ces pouvoirs) dans un cadre de drame psychologique.
Il y a aussi les cas très rares où un cinéaste invente un genre, mais ça, ça a du arriver deux fois dans toute l'Histoire (Welles avec Vérités et mensonges, Fellini avec 8 1/2)
Dire qu'untel respecte les codes d'un genre ou pas, ça se discute au cas par cas. Dire qu'on apprécie un film juste parce qu'il respecte les codes du genre, ça ressemble à un raccourci (genre "j'aime bien mais j'ai pas envie d'analyser pourquoi"). Peut-être une façon de dire qu'on s'accomode d'un film qui ne nous ébranle pas mais qui répond à des attentes basiques; j'en sais rien.
Rom1
CITATION
Il y a aussi les cas très rares où un cinéaste invente un genre, mais ça, ça a du arriver deux fois dans toute l'Histoire


Ben c'est pas arrivé au minimum une fois par genre ? Faut bien qu'il soit créé par une cinéaste, le genre non ?
Par ex, Carpenter avec Halloween : slasher. Ou alors on considère pls gros genres qui englobent ts les autres (le slasher est un sous-genre de l'horreur).
MechaTakeshi
CITATION(Rom1 @ 29 7 2006 - 22:29) *

Par ex, Carpenter avec Halloween : slasher.


Objection !
Le papa du slasher, c'est Mario Bava avec Reazione a Catena (il a même plus ou moins enterré le genre avec ce même film).
EBE
CITATION(mechatakeshi @ 29 7 2006 - 23:16) *

CITATION(Rom1 @ 29 7 2006 - 22:29) *

Par ex, Carpenter avec Halloween : slasher.


Objection !
Le papa du slasher, c'est Mario Bava avec Reazione a Catena (il a même plus ou moins enterré le genre avec ce même film).


Objection !
Le géniteur du slasher, c'est Francis Ford Coppola avec son Dementia 13 qui en présentait déjà bien des aspects !

icon_mrgreen.gif
Dirty Flichty
Faux !
Le géniteur du slasher c'est Sacha Guitry avec La Poison !

Image IPB

Faux faux faux et faux !
MechaTakeshi
Image IPB

Bonjour...

Votre honneur, un témoin surprise vient de faire irruption, je demande un ajournement...



Sinon, je mettais en avant Reazione... car c'est celui, avec Sei donne per l'assassino -aussi de Bava-, dont les codes (et les meurtres très graphique, cf le couple embroché sur le lit, repompé dans Friday the 13th premier du nom...) ont été repris à moult reprise dans la vague des slashers 80' (groupe de teenagers crétins se faisant trucider sans vergogne, rapport au sexe, vue subjective des meurtres -même si Bava n'a pas été le premier à faire ça- etc...)
Methos
CITATION(L'archiviste @ 29 7 2006 - 18:42) *

Il y a aussi les cas très rares où un cinéaste invente un genre, mais ça, ça a du arriver deux fois dans toute l'Histoire (Welles avec Vérités et mensonges, Fellini avec 8 1/2)



Peux tu préciser les deux genres naient de ces films? smile.gif
EBE
J'en connais un : le super hero movie à la mise en scène vomitive ! : j'ai cité Catwoman ! (même les Batman de Schumacher étaient mieux filmés que ça).
darklinux
CITATION(EBE @ 30 7 2006 - 14:40) *

J'en connais un : le super hero movie à la mise en scène vomitive ! : j'ai cité Catwoman ! (même les Batman de Schumacher étaient mieux filmés que ça).


Vidocq ! pire il me semble wallbash.gif
horseloverfat
Ouais concours de petite bite ! \o/

Alors moi je dis .... Batman Begins ! (lol)

J'ai gagné ?
Moogly25
Dernièrement j'ai vu "Détour Mortel", slasher sympatoche qui m'a justement fait penser à ce débat:

1/ Il a ce qui fait un slasher c'est à dire:

*Un groupe de jeunes inconscients pas très malins et avides de sexe/drogue
*Qui se paume là où il faut pas
*Poursuivis par des méchants laids
etc...

2/ Mais là où il devrait se devoir d'être original autour de ces éléments, il pioche plutôt dans certain films

*Le désert de voitures (cf La Colline a des Yeux)
*La maison d'expérimentations/collection (cf Massacre à la tronçonneuse)
etc...

Bref, le film contient bien ce qu'on attend d'un slasher, mais lorsque l'on doit faire abstraction de ces éléments pour faire une comparaison avec d'autres slasher on se rend compte qu'il n'a pas grand chose d'original dans l'enrobage.
Fraggle
(c'est plutôt un survival icon_mrgreen.gif )
horseloverfat
Image IPB
Holala, quelle avalanche de ponceuses !



Horse, membre permanent des Drôles. En spectacle, près de chez vous si vous entendez des rires.
Baby Kong
CITATION(Fraggle @ 02 8 2006 - 12:01) *

(c'est plutôt un survival icon_mrgreen.gif )


Selon moi Détour mortel a des éléments des 2 genres, survival et slasher. Enfin à mon avis.
Batman Begins
CITATION(horseloverfat @ 01 8 2006 - 11:59) *

Ouais concours de petite bite ! \o/

Alors moi je dis .... Batman Begins ! (lol)

J'ai gagné ?

Non.
horseloverfat
Je parlais du film.
(j'espère que tu t'es pas senti visé, même si c'est vrai ça prête à confusion)
Lurdo
CITATION(Moogly25 @ 02 8 2006 - 11:35) *

2/ Mais là où il devrait se devoir d'être original autour de ces éléments, il pioche plutôt dans certain films

*Le désert de voitures (cf La Colline a des Yeux)


Ouais, enfin pour le coup, c'est plutôt LCADY 2006 qui a pompé allègrement Détour Mortel sur ce point, parce que dans l'original, il n'y a pas de cimetière de voiture... ni de piège tendu sur la route par les méchants.
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