A tous ceux qui n'ont pas la chance d'avoir pu se procurer ce livre quasiment introuvable en france, j'ai tenté d'en faire un résumé, pour ceux que ca intéresse, le voici.

"Je viens de finir la lecture du livre de Joseph Campbell : « Les héros sont éternels » (The héro with thousand faces en VO). Je vais essayé de dégager en gardant la structure telle que présenter dans l’ouvrage, une proto – synthèse de l’aventure archétypal du héros qui de tout temps à traversé les âges sacrés jusqu'à notre époque séculière. Il s’agit de comprendre en quoi cette aventure, que l’on interprétera doublement, à la fois extérieur (découvrir le monde, le dépasser) et intérieur (annihiler l’ego, transcender les sphères de la conscience pour plonger dans l’inconscient, vers le Soi et l’éternité) nous permet – en nous fournissant des clefs – d’appréhender la destinée humaine. Le mono – mythe on le verra se divise en deux catégories principales : La quête du héros (illuminé sous l’angle psychanalytique avec les travaux de Freud et Jung) et Le cycle cosmogonique (qui converge vers la métaphysique, la philosophie primordiale et antique), qui sont ensuite subdivisés en chapitre initiatique. Il ne s’agit pas ici d’être rébarbatif mais tenter d’en extraire une forme claire, voir même enrichit d’annotations personnelles.

La quête du héros :

• L’appel de l’aventure : Le héros reçoit un signe, soit par maladresse, soit parce qu’il y était destiné. Il arrive aussi que cela soit le fruit d’un hasard. Contes et mythes ont souvent présenté cet appel – ce signe d’une façon polymorphe. C’est la première étape qui alerte le héros.

• Le refus de l’appel : Il n’est pas rare de voir le personnage principal refuser l’appel, le laisser sans réponse. Cela revient à transformer l’aventure en négation. Le héros prisonnier de son labeur ou de ses intérêts personnels réagit en une introversion.

• L’aide surnaturelle : Ceux qui n’ont pas refusé l’appel et qui ont entrepris l’aventure héroïque trouve comme première personne sur leur chemin, une figure protectrice qui a une influence bienveillante. L’aide surnaturelle peut être aussi bien masculine que féminine. Le héros commence à découvrir alors les forces de l’inconscient, car des changements s’amorcent sur sa psyché sans qu’il en ait conscience.

• Le passage du premier seuil : Sous la conduite de l’aide bienfaitrice, le héros poursuit sa route vers les régions obscurs (l’inconscient) et va devoir vaincre le gardien du seuil, qui cache les sphères inconnus du monde au regard. Il progressera ainsi au-delà des limites interdites pour pénétrer une nouvelle zone d’expérience.

• Le ventre de la baleine (ou la caverne) : Il est commun de voir dans les mythes et contes, le héros être englouti dans le ventre du monstre ou devoir pénétrer et traverser une caverne. Le héros au lieu de vaincre le gardien du seuil, est absorbé dans l’inconnu et semble mort. En terrassant le gardien – ou en s’échappant de la grotte - il accomplit une catharsis imagée de son propre ego et de ses démons intérieurs. C’est une renaissance.

• Le chemin des épreuves : Une fois le seuil franchi, le héros doit survivre à une succession d’épreuves. Il utilise parfois les amulettes que l’aide surnaturelle lui a fourni, ou il découvrira qu’une force inconnue le guide et le soutien dans son voyage surhumain. Lé héros entreprend une traversée dangereuse dans les ténèbres, et dans soi même. Un monde chargé de symboles s’ouvre à lui. Le long chemin des épreuves est périlleux, marqué de victoires initiatrice et d’illuminations pour à terme mettre à mort l’ego (le dragon).

• La rencontre avec la déesse : Après les ogres vaincus, le héros triomphant s’unit à la déesse du monde (princesse ou reine), qui manifeste le complexe d’Œdipe enfouit en chacun de nous. La femme représente d’une façon métaphorique dans les mythes, à la fois un réconfort et un danger tentateur. La rencontre avec la déesse représente l’épreuve finale ou se joue l’aptitude du héros à obtenir le don d’amour, de vie et d’éternité.

• La femme tentatrice : Le mariage célébré avec la déesse signifie que le héros est maître de son destin. Il a libéré le champ de sa conscience, il prend ainsi la place du père (du roi). Mais lorsque un sentiment de répulsion pour la chaire, la luxure empêche l’âme de s’épanouir, la femme n’est plus un symbole de victoire et d’union mais de défaite. Le déesse se transforme en sorcière du pêché. Il faut pour trouver la vie, dépasser la figure de la mère (du complexe d’Œdipe) qui retient prisonnière le héros.

• La réunion au père : L’aspect courroucé du (P)père est un reflet de l’ego. Le héros soutenu par la déesse doit comprendre que le père (roi) est aussi miséricordieux. Mère et père se réfléchisse l’un dans l’autre. Le héros qui ouvre son esprit à un degré de maturité transcende l’obscurité, aperçoit le visage occulté du père et ils sont ainsi réunis.

• Apothéose : Le héros humain, lorsqu’il a dépassé les derniers stades de l’ignorance et de l’angoisse accède à l’illumination. Il atteint la vérité universelle, tous les êtres humains viennent de la Source Immanente et celle-ci vit en nous. Nous sommes tous frères. Les couples d’opposés masculin/féminin (l’androgynie primordiale) sont anéantis, les paradoxes de la création volent en éclats.

• Le don suprême : Pour acquérir le don d’élixir, le héros doit surmonter un obstacle terminal. Si il est l’élu il sera soutenu par les divinités. Mais il arrive qu’il doive s’en emparer par la ruse si les dieux lui sont défavorables. Le don suprême est toujours un symbole d’énergie vitale à la mesure de ses besoins spécifiques. Le héros découvre parfois que la lumière, le pouvoir véritable était caché en lui.

• Le refus du retour : Ayant atteint le but de sa quête, le héros doit revenir avec son trophée qui a pouvoir de guérison et/ou de transformation, afin d’en faire profiter sa collectivité et le monde. Il arrive malheureusement que cette responsabilité soit refusée.

• La fuite magique : Si l’élu s’empare du don avec la bénédiction de la déesse ou du dieu, il est ensuite chargé explicitement de retourner vers sa communauté. Il emprunte un chemin sûr soutenu par les forces protectrices. Mais si le héros s’est emparé de l’élixir contre la volonté des déités, alors il doit fuir dans une poursuite mouvementée semer d’obstacles.

• La délivrance venue de l’extérieur : Il arrive que le héros reçoive de l’aide extérieur afin de rentrer chez lui. Car il est souvent difficile de renoncer à la félicité touchée pour revenir à la dispersion du monde. C’est le point crucial de l’aventure, l’étape difficile du passage du royaume mystique au retour du gris quotidien. Chargé de son trophée, le héros retrouve des hommes qui pensent être le centre du monde, alors qu’il a lui-même mit son ego à mort. Le sens de la quête héroïque (mystique) est souvent incompris de la société.

• Le passage du seuil au retour : Pour que son aventure aboutisse, le héros doit survivre à la violence du choc que provoque son retour. Les deux mondes : celui des dieux et celui des hommes sont séparés, en réalité cependant les deux royaumes n’en forment qu’un. Le domaine divin est une région oubliée du monde que nous connaissons, obstrué à notre conscience. Cela signifie que le héros est maintenant appelé à harmoniser les deux mondes.

• Maître des deux mondes : Le héros peut librement circuler entre les deux royaumes. Il dévoile la totalité du mystère des dieux à l’humanité (il ouvre le royaume de l’Impérissable dans le cœur), il devient guide et les hommes ses disciples.

• Libre devant la vie : Le héros qui a opéré la réconciliation de la conscience individuelle avec la volonté universelle, est le maître du devenir et non de ce qui fut, il est le vecteur des transformations.

Ainsi s’achève la quête du héros mythologique tel que décrit dans la structure mono – mythique par Campbell. Les grandes lignes du mono – mythe ont été chanté sur des modes protéiformes défiant toute description. Des passages archétypaux initiatique peuvent ainsi disparaître voir fusionner, d’autres sont isolés, supprimés ou amplifiés. Ce qu’il faut retenir d’une telle ossature peut se résumer à ce diagramme exposé : « Appel de l’aventure, rencontre avec le guide, passage du seuil. Le combat avec le dragon, le voyage dans les ténèbres de l’inconscient (allégorie de la caverne ou du ventre du monstre), et la renaissance font partie des épreuves. Confrontation aux dieux (figure de la mère et du père), vol de l’élixir ou accès à l’illumination. Fuite sur le chemin du retour. Le don ramené régénère le monde. » Nous pouvons passer à l’étude de la seconde partie de l’ouvrage de Campbell.


Le cycle cosmogonique :

• De la psychologie à la métaphysique : Mythes et rêves sont étroitement liés. Nous avons vu dans La quête du héros que la psychanalyse apportait une signification au symbolisme de l’inconscient. Le cycle cosmogonique parle de la cosmo genèse et du Dieu démiurgique qui est à la fois en nous et en dehors. Il permet de rendre le cosmos métaphoriquement intelligible à l’humanité.

• La ronde universelle : Le cycle cosmogonique est représenté comme une répétition d’une ronde sans fin. Chaque grande révolution comporte des dissolutions, puis des régénérations. On peut y voir une figuration du rythme de l’univers à travers notre expérience réel : les énergies épuisées pendant la journée sont régénérées lors du sommeil. Ainsi le cosmos décroît et doit être renouvelé.

• Hors du vide, l’espace : Du vide primordial provient des émanations mystérieuses qui vont porter le cosmos. La première phase du cycle décrit la scission de l’informe en forme.

• A l’intérieur de l’espace, la vie : Les émanations cosmogoniques permettent de délimiter le monde dans l’espace. Ensuite d’engendrer la vie à l’intérieur de ses limites, une vie polarisé (mâle/femelle) pour l’autoreproduction.

• L’éclatement de l’unité en multiplicité : Le cycle poursuit sa révolution, et l’Un Immanent est divisé en multiple. Des dieux, des titans peuvent s’y affrontés, il arrive alors que la puissance germinatrice soit démembré et qu’elle serve de charpente à la structure du monde. On passe de la tranquillité édénique aux effets périphériques. L’accès au paradis et à la félicité est à jamais perdu.

• Contes populaires de la création : Les contes de l’origine de l’univers dans les populations archaïques n’ont pas la profondeur des mythes cosmogoniques. L’aménagement du monde et la création de l’homme ne diffèrent guère, cependant il n’y apparaît aucun effort de remonter et de percer les mystères ainsi que les flux qui traversent le cosmos au-delà de notre regard.

• La naissance virginale, la mère de l’univers : L’esprit de l’Un (du Père) qui procréer l’univers à besoin d’un intermédiaire transformateur pour pénétrer la multiplicité de la vie terrestre : c’est la mère du monde. Elle personnifie l’élément originel (généralement un symbole d’eau), et elle est vierge.

• La matrice du destin : La déesse de l’univers apparaît aux hommes sous une multitude de formes contradictoires. Car la mère qui apporte la vie amène aussi la mort. Elle est considérée comme bienfaitrice ou comme diablesse hideuse. La ronde cosmogonique poursuit sa révolution et les formes primordiales deviennent humaines. Les puissances démiurgiques passent dans l’inconscient et ne sont plus qu’anachronisme métaphysique. Ainsi commence l’avènement du temps historique des hommes.

• La matrice de la rédemption : La vie humaine est soumisse à la temporalité (saisons, jour/nuit) sous la conduite des rois et des prêtres. La conscience rétrécit aux formes visibles et matérielles de l’existence et perd la perspective qui conduit au-delà de l’horizon et du phénoménal. L’ego prend le dessus. Les hommes sont alors dans l’attente d’un élu qui sera l’incarnation divine. Seul une vierge peut porter le futur messie rédempteur des pêchés et de la perdition humaine.

• La vierge mère dans les traditions populaires : Le Bouddha descendit du ciel dans le sein de sa mère sous la forme d’un éléphant blanc. Dans la bible, Marie tombe enceinte par le Saint Esprit. La fécondation miraculeuse de la vierge rejoue la scène de la procréation cosmique à échelle humaine. Lorsque l’heure du destin sonne un héros rédempteur est conçu. Nombreux sont dans les légendes populaires comme dans les mythes les récits de naissance virginale.

• Le héros primordial et l’être humain : La ronde cosmogonique poursuit son cours mû non plus par les déités créatrices mais par les héros anthropomorphiques. La mythologie se mélange à la préhistoire incertaine et la création devient légende et non plus vérité. Les héros finissent par abandonner le caractère magique de leur quête pour déboucher sur le temps historique ordinaire.

• Enfance du héros humain : Un héros humain doit naître afin d’expérimenter consciemment les étapes antérieurs du cycle cosmogonique et donc remonter jusqu'à la Source originelle de l’univers. Sa seconde tâche est de revenir à la vie contemporaine et de métamorphoser les sens et les formes. Son enfance est généralement présentée comme une prédestination à son rôle, avec une succession d’évènements fantastique et merveilleux. On y retrouve souvent les thèmes de la jeunesse passée en exil, avant le retour miraculé. L’enfant est affublé d’une force et d’une sagesse précoce.

• Le héros guerrier : Le lieu de naissance du héros est souvent considéré comme le nombril du monde, car ses actes vont se propager comme des ondes. Le héros mythologique surgit de la lumière pour vaincre un ennemi puissant et solidement établi sur le trône du pouvoir qui détourne à son profit l’autorité que lui confère sa position. Le tyran est orgueilleux, là réside sa perte. L’acte héroïque consiste à le mettre en pièces, à dégager la voie afin que le devenir et la vie se réenclenche à l’intérieur du cycle.

• Le héros amant : Abattre l’ennemi – le monstre pour libérer l’énergie vitale peut être symboliquement représenté par une femme. Elle est la princesse victime d’un rapt, une vierge immaculée convoitée personnifiant l’autre partie du héros, car chacun des deux est un. Les barrières, les enclaves qui empêchent la célébration des noces du héros se retrouvent de tous temps dans les récits mythologiques.

• Le héros empereur et le héros tyran : Le héros en action est l’agent du cycle, il perpétue l’élan initial qui mit le monde en mouvement dans l’existence passagère de l’homme, jusqu'à l’accomplissement inévitable. Le héros suprême est celui qui dessille les yeux de ses semblables. Il utilise non pas l’épée (le physique) mais la transcendance de l’esprit (le spirituel). Quand la quête de l’élu à pour but la découverte du Père, le héros qui réussit à obtenir sa bénédiction revient en le représentant auprès de l’humanité. Mais il peut arriver que l’empereur bienfaiteur devienne tyran lorsque l’ego gonfle au point de revendiquer ses actes philanthropiques pour sa seule personne. Il rompt alors la parole de l’Unique, il n’est plus médiateur des deux mondes.

• Le héros rédempteur : Le héros rédempteur est la plus haute signification possible. C’est ceux qu’on appel des incarnations. Leurs mythes atteignent une dimension cosmique. L’incarnation à pour tâche de réfuter les prétentions égoïstes car il est une manifestation qui émane directement de la Source. Les rédempteurs sont là pour racheter une période de désolation causé par la main de l’homme. Car le cycle cosmogonique se présente sous une alternance régulière de bien et de mal. Ainsi est le rythme de l’univers : émanation – dissolution, jeunesse – vieillesse, naissance – mort, jour – nuit. Mais pour que le héros ne devienne à son tour un tyran il lui faudra se crucifié lui-même, devenir martyr. C’est la sagesse contenue dans la fin et le recommencement éternel de l’univers.

• Le héros saint : Le dernier modèle du héros est le saint, l’ascète qui renonce au monde. Se libérant de toute contrainte matériel et de son ego, engagé dans la méditation, paisible dans sa solitude, il s’unit à l’Unique Immanent. Il s’agit toujours de la quête du Père mais sous son aspect non manifesté. Ces héros qui dépasse la vie sont aussi au dessus du mythe, car les mots deviennent inadéquats au-delà des formes tangibles. Lorsque le profil caché du grand Visage se révèle, seul le silence demeure.

• Le départ du héros : C’est le dernier acte de la biographie du héros, celui de sa mort. Car le héros véritable ne craint pas la mort, et lorsque celle-ci vient, la portée universelle de son message est libérée, c’est l’accomplissement du destin inévitable. Parfois le désir de vivre est si hardant que le héros peut résister à la létalité et la reporter pendant un temps.

• Fin du microcosme : Le héros doué de pouvoirs extraordinaires est chacun de nous. Non pas l’être physique mais la transcendance qu’il renferme. Une fois le trépas du héros, son âme retourne vers la connaissance de la déité créatrice du monde, qui durant son existence s’est réfléchie dans son cœur et son esprit. L’âme doit faire dans certains mythes un dangereux voyage d’obstacles à surmonter afin de faire un tour complet des périodes du cycle. Elle peut ensuite parcourir l’ensemble de l’univers à son gré.

• Fin du macrocosme : Comme l’être humain dans sa forme créé, l’univers est lui aussi appelé à se dissoudre. Ce sont les mythes eschatologiques qui sonne la fin d’une des périodes du cycle cosmogonique jusqu'à l’émergence de nouvelles émanations ou de sa régénération.

Ainsi s’achève Le cycle cosmogonique au sein duquel on l’a vu le héros se met en marche afin d’en expérimenter toutes les strates antérieurs et remonter jusqu'à la Source primordiale. Le diagramme du cycle cosmogonique est à la fois plus profond (car difficilement appréhendable par l’esprit) et plus simple dans sa ronde parcouru dans un élan de circonvolution. Il se structure inlassablement ainsi : « émanations, manifestations, dissolutions ». Nous pourrions y ajouter : régénération.

Je remercie profondément Joseph Campbell pour son grand travail d’exégèse, ainsi que son ordonnance qui l’a su rendre si limpide de sens et de vie là où elle paraissait absconse. Une petite pensée également pour deux autres mythologues essentiels : Mircea Eliade et Jacques Lacarrière. Je n’aurais rien pu faire sans eux.

Cédric GENTAZ"

Excellente initiative en tous cas,
rendue problématique par l'indisponibilité en France des ouvrages du Monsieur
ce qui est aberrant quand on voit les gens surenchérir sur EBay dès qu'une vieille édition française fait surface.

J'ai la version anglaise chez moi. Je l'ai achete d'occas' dans une boutique a Cambridge (ou j'habitais). Une belle affaire...
J'en ai lu une bonne partie. Passionant, mais le style est quand meme assez academique, ce qui peut rebuter certaines personnes.
Enfin c'est le genre de bouquin qu'il faut lire et relire sur plusieurs annees parce que c'est vraiment extrement riche, dense et il faut du temps pour integrer tous les concepts.

Dans le genre plus accessible, il y a "La Puissance du Mythe" qui lui est disponible en France aux editions Jai Lu. Ca constitue une bonne introduction a l'oeuvre de Campbell.

Ainsi que Le héros aux mille et un visage dont je possède un exemple grace à Sergei. Merci à lui

Oui donc pour répondre dans le bon topic sans faire doublon, "Le héros aux milles et un visage" est en faite le même livre que "Les héros sont éternels".

Bon ben sinon vous en pensez quoi du bouquin?

Sinon ce serait interessant d'analyser ici des films selon la theorie campbellienne.


-les films les plus evidents: star wars, matrix, lotr...

Mais parlons plutot des moins evidents...

On va dire les 3,5/4 des productions hollywoodiennes, par exemple du Magicien d'Oz à Rollerball en passant par Hardcore

Revu l'an dernier le Engrenages de David Mamet (House of games) dont je ne gardais que le souvenir agréable et brumeux de l'époque de sa sortie, et découvert non sans étonnement tout plein de choses très campbelliennes dedans : refus de l'appel, passage du seuil, réunion au père etc. - les deux "mentors" de l'héroïne (un homme séducteur et une vieille sage psychologue) rappelant de manière frappante l'architecte et l'oracle de nos amis les Wachos (avec carrément scène explicative de la vieille sage à l'héroïne sur un banc public)

(en même temps, dans une interview donnée à la Gazette des Scénaristes, David Mamet n'hésitait pas à classer Le Héros aux 1000 visages comme le seul ouvrage véritablement indispensable pour l'exercice de sa profession)



The Descent a beau être un film de feignasse, le pitch qu'il entretient sur ses 40 premières minutes est décrit mot à mot dans l'ouvrage Les Masques de Dieu (mythe héroïque féminin = descente aux enfers pour y confronter la mort et remonter la vie du monde d'en dessous vers le dessus)

Le Roi Lion est un rip-off total du méga-supra-Mythe originel égyptien mettant en scène Osiris-Isis-Horus-Seth (les scénaristes se sont basés sur les écrits scénaristiques de Christopher Vogler, grand adepte et promoteur de Campbell)
à la différence que Le Roi Lion dénature à ce point le mythe égyptien qu'il en transforme le sens profondément humaniste en une bouillie presque inhumaine

Rencontres du 3ème type est un beau cas d'école aussi, mais si je me lâche on va y passer la fin d'année


à vous...

Je n'ai malheureusement pas vu The Descent, mais ce que tu en dis fais penser au mythe de Persephone.

Persephone, epouse de Hades, doit sejourner en Enfer en automne et en hiver, puis remonte a la surface au printemps. Elle apporte alors la vie, en faisant germer les recoltes.


Citation wikipedia


De facon generale, la feminite est le symbole de la fertilite. Donc que les heroines aient des similitudes avec persephone n'est pas rare.

Le retour de Persephone




The Descent

Ce n'est vraiment pas grave.


En fait, le mythe inspiré par le modèle agricole de la mort et de la vie précède de loin la Grèce antique (et date logiquement des premières tribus agricoles). Il s'étend aussi bien en Afrique et aux Amériques qu'en Indonésie et en Océanie. C'est le Pr Adolf Jensen qui a constaté la récurrence de ce mythe au XIXème siècle, et Joseph Campbell évoque le mythe indonésien de Rabia, Satene et Hainuwele, divinités qui sont des copies carbone de Persephone, Demeter et Hecate.

Ceci dit, le film peau de zob évoqué plus haut se contente de faire du pied au mythe pour avoir un début d'intrigue suffisament accrocheur (une femme a perdu son enfant dans un accident de voiture; avec des amis elle s'engage dans une aventure spéléologique qui deviendra "infernale"), mais la deuxième partie oublie complètement ce thème pour se transformer en "best-of des plans que j'ai bien aimé au cinéma entre 1986 et 1990"

La photo que tu as sélectionnée pourrait (devrait ?) ressembler à la toute fin du film, mais les auteurs ont préféré en dernière instance conclure sur une note poético-pouet-pouet volée à Rosemary's baby et Le Cercle infernale, et qui ne veut ici absolument rien dire.
Bref, des cyniques pour qui le Mythe est un gadget comme un autre dont on se sert comme des cochons sans le servir en retour.

Salut à tous ! Comme le lien Petites Annonces déconne, je me pose ici pour demander où je pourrai trouver les livres de Joseph campbell que j'aimerai m'offrir :
_La Puissance du Mythe [Version J'Ai Lu]
_Mythes à travers les Âges [Ed. Le Jour]
_Les Héros sont Eternels [Seghers]
_Le Héros aux Mille et Un Visages [Robert Laffont]
Si vous avez des idées, j'ai cherché sur différents sites web (librairies surtout) et je n'ai rien trouvé...
Merci à tous ceux qui pourront éclairer ma lanterne !

Sur le cite Joseph Campbell France , il est précisé qu'actuellement aucun livre de joseph campbell n'est édité. Il signale qu'on peut éventuellement les trouver d'occasion sur E-bay




joseph campbell france

Si tu comprends l'anglais tu les trouveras facilement par contre.(bon je sais,je t'aide pas vraiment la)

Mon cher Cedric McTiernan ,

J'ai lu ton resume avec interet. Maintenant, permets-moi de te demander ce que tu comptes faire de cet article? Comptes-tu l'editer ou le mettre en ligne? Nan parce qu'il y a quelques petites fautes de frappe qu'il faudrait corriger.

J'ai pas lu Campbell, mais effectivement, le shema decrit correspond peu ou prou (par nombre d'elements) a la quasi-totalite (totalite?) des fictions de nos jours (ca m'a meme rappele Final Fantasy 2, ou effectivement le heros se fait bouffer par une baleine, sorte de purgatoire du jeu). Mais il s'agit pas seulement de comprendre ces cycles et ces symboles dans le cadre de la fiction, mais aussi de voir leur presence dans la realite : presence de cycles indeniables, cycles vitaux, temporels et saisonniers.

Je me suis permis de rajouter deux-trois commentaires au fur et a mesure de ton texte (que j'ai pas tout compris, evidemment). Des fois ca a aucun interet, des fois un peu . Mais c'est clair que l'on peut en parler pendant des millenaires.



Voila quelque chose de problematique qui m'etait apparu, suite a differents etats de conscience alteres : est-ce que l'univers est dans une expansion illimite et solaire, ou est-ce qu'il entre periodiquement dans des periodes de repli, ou de repos? La premiere fois m'aurait fait pencher pour la premiere solution, mais lka seconde fois, j'etais quand meme plutot parti pour la seconde... Et aussi, quel est la frequenmce du cycle expansion / repos? Il m'avait semble qu'a toutes les echelles ce cycle etait observable, de l'infiniment petit au moyen (une journee, qui comporte un cycle complet a sa maniere, cycle d'une annee avec sa dramaturgie propre : bourgeonnement / developpement / apogee solaire / murissement / viellissement / declin / quasi-mort) jusqu'a l'infiniment grand (eres historiques, respirations cosmiques). Donc cette periode de repos est bien quelque chose de reel, a toutes les echelles.

Et voila ce qui me chiffonne : cette decroissance et cette regenerescence du cosmos, ne sont-elles pas en train d'etre perturbees serieusement par le rechauffement planetaire? Le processus basique est derange par l'intervention humaine, et on peut des lors s'attendre a une reaction d'une force terrifiante.

Cela va de pair avec (a mon avis) une certaine zombification du genre humain :

* tant au point de vue psychique : la civilisation est insomniaque, comme Le Clezio le disait : "c'est impossible d'etre en paix et de se reposer dans une Ville, il y a toujours un evenement, quelque chose qui se passe quelque part". Il faut aussi voir que l'avenement de l'electricite (moins deux heures de sommeil quotidien par rapport au debut du siecle, vu que l'on peut rester eveille plus longtemps grace u virtuel a amene des generations d'insomniaques, preoccupes (travailles) par la connaissance et l'information... comme la plupart des madnautes - dont beaucoup postent a des heures pas tres chretiennes (moi j'ai une excuse, je suis au Japon). Moi-meme, je me suis zombifie : je tape ce post avec deux doigts, les autres se sont putrefies et sont tombes...

* que physique : je vous parle pas des composants chimiques largement repartis dans la Nature et qui ont completement empoisonne le globe, jusque dans notre corps...

etc.

Peut-etre est-on entre dans une periode eschatologique, une periode de fin de cycle (moi, ca me parait evident), une periode de decadence morale, physikque, civilisationnelle intense... A developper.



Ca, je comprends pas tellement la distinction : daqns la rubrique "cosmogonie", on trouve la definition suivante :

"Theorie (scientifique ou scientifique) de la formation de l'univers" (Petits Roberts de la voisine)

En quoi les contes populaires ne toucheraient-ils pas cela? En quoi peut-on determiner la profondeur d'un mythe? Y a-t-il des mythes officiels et des mythes officieux, populaires? La distinction me parait trop floue (et la, on a besoin d'exemple, ou au moins de definitions).



La je te conseillerais de lire Gaston Bachelard, qui a evoque tres l;onguement ces liens entre puissance de l'imagination, element liquide comme element nutritif et primordial et en meme temps presage de mort. Bon, je vais passer pour un imbecile, mais je n'ai pas lu les deux paves qu'il consacre a l'element EAU. J'ai simplement lu des passages de celui qui se rapporte a la TERRE (pour un devoir). Eh bin c'est pas du tout rebarbatif comme philosophie, c'est ecrit dans un beau mais tres accessible (voire sympathique) francais, et c'est passionant (voila un bon exemple de pensee philosophique en action; non pas l'expose lourd et un peu mort d'un systeme, mais une pensee virevoltante et agreable qui cueille le savoir : un plaisir de la connaissance). Je pense que la lecture de Bachelard peut etre instructive en complement de la bonne soupe Campbell (-facile-).



Je ne dirais qu'un mot : Mario Bros!

(et aussi Zelda)

(Bonnes illustrations)



Phrase un peu ambigue : le heros se sacrifie pour ne pas etre un tyran ou pour etre un tyran? Fais gaffe a la grammaire!



Tout simplement sublime.



Le desir de vivre s'exprime souvent par des rales de jouissance d'etre si etroitement associe au heros, c'est vrai.


Donc une bonne synthese, qui me parait encore obscure sur certains points (va falloir donc que je me tape le bouquin, c'est bon, j'ai une envie hardante de me le faire, ce bouquin tres excitant).

Maintenant, comme autre science du mythe, j'ai envie de te conseiller de te pencher sur la semiotique du discours (science du Signe et de la Signification). Comme je voudrais pas surcharger ce post, j'en toucherai quelques mots prochainement (mais je suis vachement loin d'etre specialiste).

En tout cas, merci pour ce résumé, certes assez "complexe" mais en tous points passionnant McT ! Il est assez dommage de constater qu'aucun éditeur ne se décide à le ressortir !
D'ailleurs, à ce propos, où est le problème ?

si le livre n'est pas disponible, il reste le journal du hard

Je suis sûr que ça va en intéresser un ou deux...

Où Joseph Campbell discute numérologie, astronomie, Max la menace et Star Trek Voyager

J'me disais aussi
Couillon !
C'est pas l'estimable professeur qui cause de Max la menace ou de Star Trek, c'est le geek qui a fait le montage.
Sinon cet aspect numérologique est amplement développé dans Les Masques de Dieu, mais ce n'est que bien après la mort du prof qu'il a fait réapparition dans diverses études faites par des archéologues complètement étrangers au mystère, un qui étudiait le temple de Tikal au Guatemala, un autre qui mesurait celui d'Angkor au Cambodge et bien sûr notre proche Stonehenge.
Pas de lien à soumettre puisque, sur le net, on ne trouve ces infos qu'éparpillées dans des sites essentiellement chelous
Par contre, quelle est la troisième voix, celle qui semble enregistrée dans les 50's ? Ca ne ressemble pas à Campbell.

Ce n'est pas celle de Bill Moyers ? (Si l'extrait -que je ne peux point visionner- est issu de Power of Myth, c'est plus que probable.)

Nan tu crois ? Pourtant le montage son est tellement subtil...
Mais chut, tu vas me ruiner mon accroche !

EDIT : non ça vient pas de power of myth ni de l'autre video de Campbell chez le même éditeur.

Pour les anglicistes, le chapitre de The Power of Myth consacré à l'aventure du Héros

Merci bien pour le lien, livre introuvable en france ou alors à des prix exorbitants !

Bon, ben j'ai mailé le directeur éditorial de SEGHERS pour lui soumettre la réédition de souvrages de Campbell. J'encourage tous ceux qui souhaiteraient lire ces livres d'en faire autant.

EDIT > Robert Laffont a aussi les droits je crois, je vais les mailer aussi.

Ben file les mails alors!

Ok !
Seghers
Robert Laffont > s'adresser au responsable éditorial je présume.

A vos claviers !!

Ayé.

Pour les plus feignants :

Sa savoir => Sans savoir

(une remarque de ce style venant de ma part tu devrais avoir honte )

Raaaah, j'ai relu pourtant!

Damned.

J'édite.

Bon, j'ai mailé tout ce beau monde. En espérant que ça donne suite.

Si certaines personnes savent ce qu'il est advenu des droits de ces bouquins, qu'elles le fassent savoir !

Qu'ils le fassent savoir

NdModo: T'as oublié de te logger sous ton aka Jamic.

Et puis Jamic Monster aurait mieux fait de se taire, puisque c'est qu'elles le fassent la tournure correcte. hihi

Rho, vous faites chier hein !

putain, comment j'ai fait la buse pour le coup....

Le monomythe dans le premier Matrix : clair & concis

Y'a un particulier qui vend son exemplaire de Puissance du mythe sur amazon à 30€, pas cher en comparaison des offres habituelles.
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