Pays: Japon
Année: 2005
Durée: 1h05 + making of (8 min) + bandes annonces (9 min)
Genre : La prof from outer space.
Réalisateur: Tomoaki Sato
Avec: MiWa (Cosmolady / Hikari Taketori), Kisaki Tokumori (Kuroenma), Emi Morishima (Jigoku Gensui)

Cosmolady appartient à un genre très populaire au USA et au Japon, qui consiste à prendre une superhéroïne, connue ou créée de toute pièce, et à lui faire subir les pires sévices (Lisez les premières aventures de Wonder Woman et vous constaterez que ce genre de fétichisme ne date pas d'hier). Cette mode est d'ailleurs totalement inexistante chez nous, mais ce n'est pas surprenant quand on sait que les Américains ont Supergirl, Wonder Woman ou Powergirl, que les Japonais ont Annie, Tackle ou Sailor Moon, et que nous, on doit se contenter de Julie Lescault, Hélène & Les Garçons, ou Fantomette. Ca le fait quand même beaucoup moins.
Zen-Pictures s'est engouffré dans le genre avec sa série des "Heroine Kiki Ippatsu", ce qu'on pourrait traduire littéralement par "Héroïne à un cheveu de la crise" ou, en bon Français: "Héroïne en situation critique". Dans cette collection, il y a deux cas de figure: dans le premier (et le moins intéressant), le scénario se résume à une ligne de dialogue du style: "Shimatta! (Damned!) Mon ennemi juré a volé les plans de l'arme nucléaire portable (sic); je dois l'arrêter," avant d'enchaîner sur un triptyque combat-bondage-torture dont l'héroïne sortira victorieuse ou les pieds devant, selon l'humeur du scénariste; mais il y a d'autres cas où les auteurs prennent la peine de greffer au film quelque chose qui pourrait ressembler vaguement à une histoire et là, ça devient tout de suite plus fun!
Cosmolady est une (Où ai-je mis mon papier? Ah, le voilà!) ginga renpou sousakan. En clair, une détective de la fédération galactique. Une X-Or au féminin, quoi. L'inspiration des auteurs pour le costume est "Suki! Suki!! Majo Sensei" (Adorable! Suki!! La professeur sorcière), une série des années 70 créée par le prolifique Shotaro Ishinomori (il est un peu l'équivalent japonais du duo Lee/Kirby) et dont l'actrice principale avait connu un destin tragique, puisqu'elle avait été assassinée à l'âge de 25 ans.

L'originale et la copie.
Ses ennemis jurés sont la Jigoku Gundan (Légion de l'Enfer), une armée innombrable (comprenez: 4 cascadeurs masqués, en tout) dirigée par Jigoku Gensui (Amirale De L'Enfer) et son âme damnée (sans jeu de mot) Kuroenma (Diablesse Noire). D'ailleurs, à propos de Kuroenma, je tiens à vous prévenir: Kisaki Tokumori (oui, celle de Kung-Fu Fighter SHUREI) en combinaison noire moulante est le genre de vision après laquelle aucun mâle hétérosexuel normalement constitué ne sera plus jamais le même.

Kuroenma, la sexy-méchante très sexy et très méchante.

Jigoku Gensui sur son trône, heu… majestueux?

Les soldats de la Jigoku Gundan. On n'en verra jamais plus de quatre à la fois.
C'est bien connu, un film doit obligatoirement débuter par une séquence de présentation de l'héroïne. Et si, comme moi, vous vous plaignez que ces séquences sont le plus souvent longue et inintéressantes, rassurez-vous car ce n'est pas, mais alors pas du tout le cas ici. Le film démarre en effet sur les chapeaux de roue avec un affrontement entre Cosmolady et la Jigoku Gundan. Après quoi, nous retrouvons Cosmolady sous son identité secrète de Hikari Taketori (Comme pour beaucoup de super-héros japonais, son identité est secrète pour tout le monde sauf ses ennemis. Quelqu'un pourra-t-il un jour m'expliquer l'intérêt d'avoir une identité secrète dans ses conditions?), nous faisons connaissance avec ses grands-parents puis avec son travail quotidien.

Sous son identité secrète, Cosmolady est enseignante…

…dans une classe de 6 élèves…

…dont certains ont beaucoup redoublé!

Accompagné de son inséparable bâton, Hosuka, l'inévitable prof-bourru-mais-qui-est-en-réalité-très-gentil-même-qu'il-aidera-l'héroïne-à-un-moment.

Fascinée par la bague de Hikari, une de ses élèves, Yoshinaga, ne résiste pas à l'envie de l'essayer.
Hikari intercepte de justesse une flèche qu'on lui a lancé. Etant donné que la seule fenêtre de la pièce est fermée avec les stores baissés, la scène évoque fortement le gag de la sagaie dans "Y a-t-il un pilote dans l'avion?" La flèche porte un message de Kuroenma annonçant à Hikari qu'elle a pris ses grands-parents en otage! Hikari se précipite au combat, en oubliant de récupérer la bague indispensable à sa transformation en Cosmolady.

La violence en milieu scolaire progresse tous les jours.

"Je me disais bien que j'avais oublié quelque chose."

Yoshinaga vient à son aide…

…mais elles sont toutes les deux capturées…

…et emmenées au quartier général des méchants…

…qui, vu de l'intérieur, fait beaucoup moins luxueux.

En plus, c'est mal gardé: on y entre comme dans un moulin.

Question: Comment les prisonnières vont-elles détourner l'attention de leur gardienne?

Réponse: "Ouuuuh… Je suis malade!"

Ca marche à tous les coups!

Même le prof-bourru-etc. est de la partie.
Alors que nos héros, en tentant de s'enfuir, se retrouvent face à la Jigoku Gundan, Hikari se souvient enfin que c'est Yoshinaga qui a sa bague... alors qu'elles sont ensemble depuis des heures et qu'elle pouvait la récupérer n'importe quand! On ne sait toujours pas qui a inventé l'eau chaude, mais à ce stade du récit, on peut définitivement rayer Hikari de la liste des suspects.

"Ciel! Nous sommes faits!"
A peine transformée, Cosmolady se téléporte dehors en abandonnant ses amis face à la Jigoku Gundan. Heureusement, là ou toute personne pourvue d'un encéphale normalement constitué les aurait pris en otage pour obliger l'héroïne à se rendre, les méchants préfèrent se téléporter à la poursuite de l'héroïne! (Ce n'était donc pas eux non-plus, l'eau chaude; mais alors, qui?) Pour ce qui est de la suite des événements, les images seront plus parlantes que les mots:

Les méchantes battent en retraite en jurant que leur vengeance sera terrible.

Avant le combat final, Cosmolady fait son coming out auprès de ses élèves.
"Bonjour, je m'appelle Hikari Taketori et je suis superhéroïne."
"Bonjour, Hikari!" (en chœur)

Cosmolady court sur l'eau. Comme ça, juste pour faire joli.

Quelle grande enfant! Elle joue encore à faire des glissades sur les rampes d'escalier.

A l'occasion, elle assomme ses adversaires à coups de cape.

Kuroenma projetée dans une pile de cartons vides qui traînait dans le coin.

"Argh, je meurs!"
La dernière scène vaut le détour: Cosmolady se prend une raclée contre Jigoku Gensui, mais au moment ou son adversaire va lui porter le coup de grâce, elle lui lance une rafale d'énergie… qui la désintègre pour le compte! Récapitulons: depuis le début, Cosmolady s'en prend plein la gueule face à des adversaires de plus en plus forts, alors qu'elle possède une attaque capable de les anéantir instantanément?! Je crois que là, on peut également la rayer de la liste des suspects pour l'invention de la poudre. Et ensuite? Ben, c'est le générique de fin. Et ses grands-parents? Je suppose qu'avec toute cette agitation, le scénariste les aura oubliés; ou alors, ce sont encore mes lacunes en langue japonaise qui me jouent des tours.

L'attaque-finale-de-la-mort-qui-tue.
Mieux vaut donc regarder ce film au second, voir 374e degré, tant on est dans le registre de la parodie involontaire, entre un scénario mêlant le convenu, le déjà-vu et le capillotracté, une héroïne sympa mais aux capacités intellectuelles plus que limitées, et des méchants guère plus futés et surjouant à mort. A ce sujet, les expressions faciales de Kuroenma justifient à elles-seules la vision du film; d'ailleurs, je ne résiste pas à l'envie de vous en montrer un échantillon:

Le tout servant un enchaînement de scènes de périls et de combats assez bien faites. Enfin, je ne pouvais pas terminer cette chronique sans vous faire profiter de cette spécialité niponne:.

Le plan "petit bateau"!
C'est bien simple: même quand ils ne le font pas exprès, on se demande s'ils ne l'ont pas quand même fait exprès.

Cadeau Bonux: La page officielle avec bande-annonce, photos de tournage et téléchargement payant (mais moins cher que le DVD).