Aide - Recherche - Membres - Calendrier
Version complète : Les films recents sont-ils meilleurs ?
Mad Movies > Forums Discussions > Débats
Pages : 1, 2
Dr Rabbitfoot
J'ai revu "Pas de printemps pour Marnie" il y a peu, j'adore Hitchcock, même ses films dits "mineurs" comme celui-ci. Comme je n'avais pas revu ce film depuis un bail, j'ai été très surpris par certains aspects de la réalisation. Entre autres : les flashs de couleurs rouge, les effets musicaux accompagnant les scènes de tension, les plans sur les acteurs sensés être "à bout de nerfs" ... etc.
Bref, certains aspects techniques et certains choix de mise en scène seraient carrement innaceptables pour un film de 2006, mais passent dans le cadre "désuet" d'un film vieux de 42 ans.

Depuis, j'ai vu quelques films recents, dont certains ne sont que d'aimables films d'action, et je trouve que sur le plan technique on a fait un bon phénomenal sur ces 30 dernières années !
Que je sois clair, je ne parle pas de la qualité d'effets spéciaux, mais bel et bien du pur travail technique (photo, sons, musique) et avant tout des choix de mise en scène, bref du travail sur le cinéma comme médium.

Loin de moi la volonté de généraliser, hein ... on trouvera toujours des tonnes d'exemples qui me contrediront. Mais je trouve qu'il y a un mouvement de fond depuis la fin des 60's qui a engendré une tripotée de très bons techniciens, qui ont grandi avec le cinéma et bouffé des centaines de films, et pour qui l'art du cinéma est devenu VISCERAL, spontané. Le travelling n'est plus un choix politique, comme le disait Godard dans les 60's, mais un moyen d'insuffler de la vie et un peu de pulsions dans une histoire --> j'ai le sentiment qu'on voit de moins en moins la technique derrière l'histoire, du moins chez les bons réalisateurs.

Enfin, il est sur que rien ne vaudra un véritable "auteur", un bon scénario et une vraie densité, et que Murnau n'a aucun équivalent contemporain dans son "genre" ... mais je trouve qu'il y a un gouffre qualitatif entre le "Casablanca" de Curtiz (1942) et le "L.A. Confidential" de Hanson (1997), qui sont deux films que j'adore. Comme si on ne voyait pas le premier film avec les mêmes critères que le 2nd ...

Voilà, post confus comme toujours avec moi, mais vous avez l'habitude.

Sanjuro
Sincèrement, je ne comprends pas trop ce que tu veux dire...
Des films techniquement au top, il y'en a eu à toutes les époques. Par exemple, comparons, sur un strict plan technique (musique, photo etc...) le cinéma Japonais des 60's et celui d'aujourd'hui...Les films contemporain sont (généralement) à la masse. Au Japon, on est jamais parvenu à dépasser (ou égaler) la perfection technique (dans la photo, les travellings, etc...) d'un Hara-Kiri ou Barberousse.
Plus généralement, je ne comprends pas qu'on puisse dire que les films récents sont techniquement mieux foutus que les anciens (s'il on met de côté les SPFX, et encore....). Il y'a du bon et du mauvais à chaque époque. En balançant des titres en vrac, sans la moindre logique: La prisonnière du désert est 100 fois mieux photographié que Underworld par exemple ( icon_mrgreen.gif ), tout comme la photo de Pan's labyrinth à beaucoup plus de gueule que celle de Les charlots font l'Espagne (ne me demandez pas pourquoi j'ai pensé à ce film...).

CITATION
Entre autres : les flashs de couleurs rouge, les effets musicaux accompagnant les scènes de tension, les plans sur les acteurs sensés être "à bout de nerfs" ... etc.
Bref, certains aspects techniques et certains choix de mise en scène seraient carrement innaceptables pour un film de 2006, mais passent dans le cadre "désuet" d'un film vieux de 42 ans.


Ce sont des choix esthétiques typiques d'une époque...Mais en quoi est-ce plus désuet que les lumières bleues (Rambo sait de quoi je parle icon_arrow.gif), les ventilos et les sons synthétiques des 80's ou que certains effets visuels présents chez Tony Scott ou les Wachos (cinéastes que j'apprécie cependant)...Qui, peut être, paraîtront désuéts aux générations futures ?

Je viens d'enfoncer pas mal de portes ouvertes, je me retire^^...

Voila
Le Duc
je pense que, à l'instar des jeux video, il y a du bon à toutes les époques mais que comme les techniques évoluent, elles nécessitent un apprentissage et , à mon avis, si un film dramatique maitrisé des années 60 n'a pas grandchose à envier à un film des années 2000, ce n'est pas le cas pour tous les genres.

les comédies "pouet-pouet" de l'avant-guerre ne plairont qu'à certains puristes, mais pour passionner les grand public, un film doit être ancré dans son époque. Pour moi, les tartes à la crème de laurel et hardy sont un calvaire tout comme kaamelott serait une énigme pour un jeune de mon âge vivant dans les années 50.

pour ce qui est du fantastique, science fiction etc, je trouve que les progrès techniques ont été tellement énormes en 30 ans qu'il m'est bien difficile de m'immerger dans un film de monstre des années 70 (excepté quelques chef-d'oeuvres ne misant pas tout sur les effets visuels tels que l'exorciste, les dents de la mer).

tout ça pour dire que je préfère quand la technique est au service du film et pas le contraire et que les moeurs évoluent, rendant certains films désuets.



Ward
Chépa, moi j'ai l'impression que techniquement le cinema plafonne depuis 70 ans blink.gif
Travis
Je crois que tu as déjà répondu à ta question : les films récents sont généralement supérieurs au niveau technique, mais la technique ne suffit pas à faire de bons films.
Rom1
Ben un peu comme Sanjuro, j'ai vu très peu de films récents qui égalent (ne parlons pas de surpasser) le ciné japonais des années 60/70.
dutch
c'est totalement débile et infondée comme question, un film est bon ou mauvais un point c'est tout et cela n'a rien à voir avec sa dâte de réalisation ,voilà wink.gif
Le Duc
CITATION(dutch @ 05 11 2006 - 13:11) *

c'est totalement débile et infondée comme question, un film est bon ou mauvais un point c'est tout et cela n'a rien à voir avec sa dâte de réalisation ,voilà wink.gif



oui mais un film bon a sa sortie peut paraître nulach vingt ans après . ou pas .

et certains spectacteurs peuvent ne pas évoluer avec leur époque en matière de gouts cinématographiques, sans faire de jugement de valeur sur la qualité intrinsèque des messages véhiculés (ou non) par les films suivant les périodes.
Sanjuro
CITATION(Le Duc @ 05 11 2006 - 13:40) *

oui mais un film bon a sa sortie peut paraître nulach vingt ans après . ou pas .


Oui, mais il faut savoir regarder un film avec le respect de son époque...

Voila
kitano
Pour moi oui, le dernier bon film que je matte est toujours le meilleur en attendant le suivant. biggrin.gif
DarK ChoueTTe
CITATION(Sanjuro @ 05 11 2006 - 15:49) *

CITATION(Le Duc @ 05 11 2006 - 13:40) *

oui mais un film bon a sa sortie peut paraître nulach vingt ans après . ou pas .


Oui, mais il faut savoir regarder un film avec le respect de son époque...

Voila

Ce qui n'empêche pas de pouvoir trouver mauvais un film qui était culte au moment de sa sortie.
Tenir compte de l'époque, tout ça, c'est bien joli mais en substance (hors mode et SFX), un bon film le reste (cf le ciné jap 60-70's par exemple qui n'a pas et ne vieillira jamais).
Bon, pour l'instant je n'ai pas encore d'exemples en tête puisque je suis tombé sur beaucoup d'inoxydables justement (Renoir, Clouzot...), mais je ne pense pas qu'un film qui soit véritablement bon puisse devenir nul aux yeux de la critique en général 20 ans après.
Un exemple ?
Flying Totoro
CITATION(Dr Rabbitfoot @ 04 11 2006 - 14:48) *

J'ai revu "Pas de printemps pour Marnie" il y a peu, j'adore Hitchcock, même ses films dits "mineurs" comme celui-ci. Comme je n'avais pas revu ce film depuis un bail, j'ai été très surpris par certains aspects de la réalisation. Entre autres : les flashs de couleurs rouge, les effets musicaux accompagnant les scènes de tension, les plans sur les acteurs sensés être "à bout de nerfs" ... etc.
Bref, certains aspects techniques et certains choix de mise en scène seraient carrement innaceptables pour un film de 2006, mais passent dans le cadre "désuet" d'un film vieux de 42 ans.


Peut être pas le meilleur exemple parce que 1/ A l'époque c'était exceptionel (à part Hitchcock je pense spontanément à Powell mais les réals ayant eu recours à ce procédé sont pas légion) et 2/ Lynch et Scorsese en ont foutu plein y a pas si longtemps (Sailor et Lula et le temps de l'innocence en sont truffés)...

CITATION(Dr Rabbitfoot @ 04 11 2006 - 14:48) *

Depuis, j'ai vu quelques films recents, dont certains ne sont que d'aimables films d'action, et je trouve que sur le plan technique on a fait un bon phénomenal sur ces 30 dernières années !
Que je sois clair, je ne parle pas de la qualité d'effets spéciaux, mais bel et bien du pur travail technique (photo, sons, musique) et avant tout des choix de mise en scène, bref du travail sur le cinéma comme médium.


Que la "technique" au sens littéral (les caméras, les mouvements d'appareils, les moyens mis en oeuvre pour tourner un plan...) soit largement plus avancée maintenant qu'il y a 50 ans, c'est indéniable (et je dirais même rassurant !). Que le langage cinématographique se soit enrichit sur cette même période, ça me parait encore rassurant dans la mesure où si personne ne regardait les films qui précèdent ça serait assez inquiétant mais il me semble que ça avance vraiment plus sur des exceptions que sur la globalité (il y a un avant et un après A bout de souffle, il y a un avant et un après la horde sauvage...). Après sur "le travail du cinéma en tant que médium", je trouve que ceux qui font avancer le schmilblick sont encore des exceptions qui tranchent avec la masse de films indigents et formatés qui sortent massivement chaque année (je ne parle pas que du ciné US soyons bien clairs, je pense même qu'en Corée du Sud c'est encore pire). Donc non je pense pas que ce soit mieux, c'est toujours pareil....
(ce qui a vraiment changé par contre c'est le plancher : jamais je n'ai vu quelque chose du niveau formel abyssal sub-zero d'un Resident Evil 2, un Visitor Q ou de l'empire des Loups dans les vieux films des périodes auxquelles tu fais référence, des merdes y en a mais même le pire des tacherons suit suffisament les règles en vigueur dans sa profession pour ne pas en arriver à ce point de non retour)

CITATION(Dr Rabbitfoot @ 04 11 2006 - 14:48) *

Enfin, il est sur que rien ne vaudra un véritable "auteur", un bon scénario et une vraie densité, et que Murnau n'a aucun équivalent contemporain dans son "genre" ... mais je trouve qu'il y a un gouffre qualitatif entre le "Casablanca" de Curtiz (1942) et le "L.A. Confidential" de Hanson (1997), qui sont deux films que j'adore. Comme si on ne voyait pas le premier film avec les mêmes critères que le 2nd ...


Ben oui tu le vois pas avec le même regard que le second parce qu'il y a tout une tripotée de choses dans Casablanca qui te rappellent que le film appartient à un autre âge (le noir et blanc, la bande son, les acteurs, leur jeu, leur coiffure, etc...). Après ça garde son efficacité parce que ça reste bien raconté, avec des persos captivants etc... Mais je pense qu'il est impossible de regarder Casablanca comme tu regardes LA Confidential...
dreef
pour moi c'est pas tellement en termes de technique, hors sens propre comme évoqué par rototo, que le cinéma a évolué, mais plutôt en termes de dynamique. de manière générale, la construction des films actuels est basée sur un rythme bien plus soutenu par rapport à ceux d'il y a quelques décennies, souvent plus lent et qui s'emballent seulement sur la fin.
dam
> Les films recents sont-ils meilleurs ?
oui, parce que c'est pas des films de vieux.
davidemge
Non, les films récents ne sont pas meilleurs (au contraire) mais je ne voudrais pas passer pour un vieux con en disant que c'etait mieux avant...
Ward
CITATION(dreef @ 06 11 2006 - 00:20) *

pour moi c'est pas tellement en termes de technique, hors sens propre comme évoqué par rototo, que le cinéma a évolué, mais plutôt en termes de dynamique. de manière générale, la construction des films actuels est basée sur un rythme bien plus soutenu par rapport à ceux d'il y a quelques décennies, souvent plus lent et qui s'emballent seulement sur la fin.


Alors ça, j'ai jamais compris...

Il est tres clair que la durée du plan est bcp plus courte maintenant, mais sur le plan narratif, on assiste plutot a une regression. La moindre histoire dure 2 heures au minimum, elle est systématiquement plombé de passages explicatifs, de questionnements moraux et de psycologie hasardeuse...
Il faut voir les comédies de Hawks comme l'Impossible Monsieur Bébé ou La Dame du Vendredi pour se rendre compte que se genre de reflections est completement fantasmée.
(sans parler de Lubitsh dans les années 30, et du cinema ricain des années 70. Non, franchement, le cinema des années 2000 est un des plus lents de tous les temps)
Hutch
CITATION(Ward @ 06 11 2006 - 21:10) *



Il est tres clair que la durée du plan est bcp plus courte maintenant, mais sur le plan narratif, on assiste plutot a une regression. La moindre histoire dure 2 heures au minimum, elle est systématiquement plombé de passages explicatifs, de questionnements moraux et de psycologie hasardeuse...
Il faut voir les comédies de Hawks comme l'Impossible Monsieur Bébé ou La Dame du Vendredi pour se rendre compte que se genre de reflections est completement fantasmée.
(sans parler de Lubitsh dans les années 30, et du cinema ricain des années 70. Non, franchement, le cinema des années 2000 est un des plus lents de tous les temps)


pas mieux (en ce qui concerne le ciné US)

et Marnie c'est un peu l'ancètre de tous ses films de m... de cette génération (passages explicatifs, psycho hasardeuse, casting à côté de la plaque , musique gonflante)

(si on se remate la Mort aux Trousses par contre : combien de blockbusters lui arrivent à la cheville ?)
Poltermok
Sur Marnie :

Marnie c'est effectivement tres chiant, dans la veine "psychologie de bazar" a la mode pendant des annees dans les films. En gros on a un personnage qui accumule les troubles : il est sympa mais tout d'un coup, vlam, petage de plomb parce que

1) il n'aime pas la couleur rouge car c'est comme du sang
2) les rayures lui filent des spasmes (fourchettes, pulls, barreaux, trainees sur la neige)
3) il a senti l'odeur du lilas et c'est comme quand sa mere partait avec un etranger (WTF?)

(les deux premiers correspondent a des films d'Hitchcock, le dernier a un film de Fritz Lang).

Mais a la fin, il y a une superbe scene explicative qui deroule longuement l'origine du traumatisme, et boum, le heros est gueri (contre toute vraisemblance) ou au moins il va mieux, et que son comportement bizarre c'etait pas sa faute, mais celle de la societe...

C'est balourd, et peu pertinent psychologiquement.

BREF! Je suis content qu'on soit debarasse de ce genre d'analyse psycho "panzer-style".

Sur les termes du debat :

Apres, le debat reste assez bizarre : quand on dit "films recents", on entend quoi par la? Semaine derniere, annee derniere, decennie derniere?

Et pis aussi, et surtout, quel cinema? Nan parce que des cinemas differents y en a 30.000 dans le monde. Il faudrait repondre un a un, en prenant chaque cinematogrpahie une par une (et encore, y a des fois ou y a vraiment du bon et du moins bon, quelle que soit la cinematographie!)

Sur le plan technique

Pour tenter de repondre un peu a la question de Rabbitfoot, plutot que de critiquer les termes du probleme, je dirais effectivement qu'en terme technique on a fait des progres en terme d'image (image de plus en plus nette et detaillee), de sons (dolby machin-chouette), et aussi en termes de representation : de nos jours, on peut vraiment representer ce qui etait irrepresentable avant (dinosaures, concassage de gueule a l'extincteur, bonds en l'air comme des cabris, plans tortures genre la camera rentre dans le trou en ressortant en zoom arriere qui finit en travelling dans l'oreille du heros avant de traverser le cerveau en image de synthese...). Niveau technique, d'enorme progres (aps toujours bien utilises, il faut le dire). Prenez rien que les images de syntheses, balbutiantes il y a dix ans, et le tout-venant de la prod aujourd'hui.

On est aussi plus fort pour representer l'irrepresentable en terme visuels, mais aussi moraux : les films touchant aux frontieres de l'ethique (drogue, inceste, pedophilie, necrophilie, kickban) sont plus nombreux, et certains films n'hesitent plus a aborder des sujets tabous de maniere frontale (on va me dire oui mais regarde le cinema des 70s plus engage que maintenant, ben apres ca depend, je sais pas si un film aussi insoutenable qu'Irreversible ou les CATIII auraient pu voir le jour il ya trente ans). AMHA les gars.

Sur le plan du recit, et du reste

Bon par contre niveau recit, plein de cinematographies sont pas terribles :

- Hollywood qui s'est appauvri considerablement en termes narratifs (scenes explicatives, persos peu ambigus et manicheens, scenars tout perraves troues de partout, appauvrissement de l'inspiration - cf. les topics consacres),

- Bollywood qui fait majoritairement des films ultra-debiles et plus vulgos qu'un clip de R'N'B sur MTV, en delaissant la reflexion et les sentiments plus authentiques dans les films plus anciens,

- Le cinema coreen, bien inegal meme s'il y a un fort desir de cinephilie la-bas,

- Le cinema francais qui tatonne et qui est en pleine mutation vers des gros budgets, des blockbusters et des films de genre plus varies (polars et films d'horreur) tout en restant visceralement attache aux comedies grasses et aux films d'auteur)

- HK / cinema d'Asie du Sud-Est et tous les autres : je sais pas trop.


...En somme, c'est difficile a dire! Mais il y a quand meme un souci de "nivellement par le bas" (plus grande place au grand spectacle, au detriment de la coherence et du scenar, voire de l'humanite des persos) et d'imitations (clones de Ring, de Fast and Furious un peu partout) qui affecte toutes les productions, et qui ne m'attire pas du tout (je vais pas voir un film parce qu'il reussit a faire des tournicotis a 360 degres sur de la musique techno avec des acteurs fashionables).

Putain faut pas me lancer, moi : je raconte ma vie sinon...

EDIT : oh oui, qu'elle est chiante la musique de Marnie, j'ai l'impression qu'on me verse une bouteille de sirop melodramatique sur la tete a chaque fois... Pour le coup ca tient plus du Pee-Wee que du Bernard (comprenne qui peu)
Flying Totoro
CITATION(Poltermok @ 07 11 2006 - 11:55) *

Sur Marnie :

Marnie c'est effectivement tres chiant, dans la veine "psychologie de bazar" a la mode pendant des annees dans les films. En gros on a un personnage qui accumule les troubles : il est sympa mais tout d'un coup, vlam, petage de plomb parce que

1) il n'aime pas la couleur rouge car c'est comme du sang
2) les rayures lui filent des spasmes (fourchettes, pulls, barreaux, trainees sur la neige)
3) il a senti l'odeur du lilas et c'est comme quand sa mere partait avec un etranger (WTF?)

(les deux premiers correspondent a des films d'Hitchcock, le dernier a un film de Fritz Lang).

Mais a la fin, il y a une superbe scene explicative qui deroule longuement l'origine du traumatisme, et boum, le heros est gueri (contre toute vraisemblance) ou au moins il va mieux, et que son comportement bizarre c'etait pas sa faute, mais celle de la societe...

C'est balourd, et peu pertinent psychologiquement.

BREF! Je suis content qu'on soit debarasse de ce genre d'analyse psycho "panzer-style".


Heu lol ? si tu l'as vu, tu ne t'en souviens absolument pas : Marnie c'est Tippi Hedren (une femme donc) et le résumé que tu en faisest tellement simplificateur qu'il en est à côté de la plaque. Après le film est peut être pas subtil c'est vrai mais j'aurais du mal à reprocher à Marnie de faire dans "l'analyse psycho" vu qu'il m'a semblé que la psychanlayse était le sujet du film...

Si il a lancé une mode, ça doit être bien malgré lui vu que le film s'est spectaculairement gaufré (mais à la même période d'autres cinéastes semblaient déja plus que fasciné par la transposition des mecanismes de la psychanalyse à l'écran - de mémoire il me semble que Peeping Tom et Freud sortent à peut près en même temps que le film d'Hitchcock).

PS: le post de Hutch je comprends mais le casting à côté de la plaque je suis pas sûr de voir en quoi...
nicco
CITATION(Ward @ 07 11 2006 - 10:10) *

CITATION(dreef @ 06 11 2006 - 00:20) *

pour moi c'est pas tellement en termes de technique, hors sens propre comme évoqué par rototo, que le cinéma a évolué, mais plutôt en termes de dynamique. de manière générale, la construction des films actuels est basée sur un rythme bien plus soutenu par rapport à ceux d'il y a quelques décennies, souvent plus lent et qui s'emballent seulement sur la fin.


Alors ça, j'ai jamais compris...

Il est tres clair que la durée du plan est bcp plus courte maintenant, mais sur le plan narratif, on assiste plutot a une regression. La moindre histoire dure 2 heures au minimum, elle est systématiquement plombé de passages explicatifs, de questionnements moraux et de psycologie hasardeuse...
Il faut voir les comédies de Hawks comme l'Impossible Monsieur Bébé ou La Dame du Vendredi pour se rendre compte que se genre de reflections est completement fantasmée.
(sans parler de Lubitsh dans les années 30, et du cinema ricain des années 70. Non, franchement, le cinema des années 2000 est un des plus lents de tous les temps)


Ho oui, +1

Faut dire aussi que les réa de cinéma font de moins en moins de films de cinéma. C'est franchement déprimant et relou tous ces metteurs en scène qui ne se servent jamais de l'outil cinéma pour raconter. A se demander pourquoi ils font du cinéma.
muf
Wé donc moi non plus je vois pas bien où Doc Rabbi voulait en venir (si ce n'est dans le cul à Rototo, mais qui ne le voudrait pas?), mais ça va pas m'empêcher de participer au topic ^^

Je crois qu'on peut passer sur l'aspect purement technologique: ok y a moins de grain qu'avant, ok on a des CGI dans tous les coins, etc etc... C'est limite une lapalissade, et en soi ça ne présente d'intérêt potentiel qu'en termes de pur spectacle sensitif (type parc d'attraction chatoyant) si y a personne derrière qui a quelque chose à raconter. Mais c'est de toute façon pas ce qui intéressait Rabbifoot, si j'ai bien compris.

Il parlait carrément de choix de mise en scène, qui auraient évolué dans le bon sens, citant les flashs rouges de Marnie comme exemple de choix "inacceptable" aujourd'hui. Je me permets de hausser un sourcil: en quoi les décadrages intempestifs et le surdécoupage de Domino seraient plus (ou moins) "acceptables" que des flashs rouges? Perso je trouve le visionnage d'une bouse récente bien plus pénible que celui d'une vieille bouse, précisément à cause de choix de mise en scène "modernes".

Maintenant, on peut imaginer une évolution du langage cinématographique (qui inclurait forcément une évolution de sa grammaire, donc de la mise en scène) vers une sophistication croissante, les ptits nouveaux profitant du travail et de l'expérience de leurs aînés qui auraient essuyé les plâtres > mouais. J'ai surtout l'impression que ça nous a valu du post modernisme à la gomme, avec recyclage de styles et de classiques, sans qu'on accède à quelque chose de véritablement nouveau (je kiffe Mission: impossible mais c'est vrai que tout est déjà, ou presque, dans La mort aux trousses). Ceci dit, c'est sans doute encore un peu tôt, aussi: 100 ans c'est finalement jeune, pour un langage ou pour un art.

Et puis l'évolution technologique effrénée a tendance à remettre les compteurs à zéro régulièrement: Tony Scott ne maîtrise pas plus les outils cinématographiques à sa disposition qu'Hitchcock en son temps, vu que ce ne sont quasi plus les mêmes. Or, du point de vue du spectateur, ce qui importe, c'est l'expérience que procure le film: celle-ci dépend directement du talent des concepteurs du film et de leur maîtrise des outils à leur disposition. Ou alors on dit qu'un film en noir et blanc ou ne contenant pas de plan séquence virtuel est intrinsèquement inférieur à un film en couleurs: je pense pas que ce soit tenable (sauf, encore une fois, à voir le cinéma non comme un art ni même un langage, mais simplement comme un spectacle sensitif quasi-physique, mais je pars du principe qu'on est ici tous cinéphiles et qu'on préfère donc se taper un vieux Hitchcock dans un cinéma de quartier plutôt qu'aller au Futuroscope chausser des lunettes 3D et enfourcher des sièges sur verrins hydrauliques pour mater un reportage sur les 24 heures du Mans en relief).
simidor
CITATION(Ward @ 07 11 2006 - 10:10) *

CITATION(dreef @ 06 11 2006 - 00:20) *

pour moi c'est pas tellement en termes de technique, hors sens propre comme évoqué par rototo, que le cinéma a évolué, mais plutôt en termes de dynamique. de manière générale, la construction des films actuels est basée sur un rythme bien plus soutenu par rapport à ceux d'il y a quelques décennies, souvent plus lent et qui s'emballent seulement sur la fin.


Alors ça, j'ai jamais compris...

Il est tres clair que la durée du plan est bcp plus courte maintenant, mais sur le plan narratif, on assiste plutot a une regression. La moindre histoire dure 2 heures au minimum, elle est systématiquement plombé de passages explicatifs, de questionnements moraux et de psycologie hasardeuse...
Il faut voir les comédies de Hawks comme l'Impossible Monsieur Bébé ou La Dame du Vendredi pour se rendre compte que se genre de reflections est completement fantasmée.
(sans parler de Lubitsh dans les années 30, et du cinema ricain des années 70. Non, franchement, le cinema des années 2000 est un des plus lents de tous les temps)


Oui. Et une histoire linéaire qui s'emballe sur la fin est souvent plus efficace qu'un film qui veut mettre tout et n'importe quoi sans trop savoir ou il veut aller, un montage éclair qui empèche de se concentrer sur le jeu des acteurs ou de savoir ou on est ou même de se concentrer sur des détails qui peuvent paraitre inutile au départ, mais qui renforcent l'univers du film. Malgré les efforts faits au niveau des effets, je trouve un paquet de films récents beaucoup moins prenants que certains films beaucoup plus vieux parcequ'ils veulent trop en faire et oublient de se concentrer sur une intrigue et comment la mettre en valeur. Quand on arrive à adhérer, les effets kitchs sont moins génants, ils contribuent même au charme du film (y'a des trucs assez gros dans "Vertigo" mais ça passe très bien).
Sinon, c'est pas toujours vrai, y'a de bonnes exceptions mais beaucoup de films sont de plus en plus chargés et c'est souvent de l'esbrouffe, on en vient à réfléchir en terme de bonnes scènes, mais il est plus difficile d'apprécier un film dans sa globalité quand on a bien aimé une partie mais piqué du nez pendant dix minutes ensuite parce qu'on se faisait chier. La durée doit y'être pour quelque chose, c'est vrai mais on a eu des preuces qu'on peut aussi faire des films soutenus et qui durent deux heures (voire trois).
muf
CITATION(simidor @ 07 11 2006 - 15:15) *
(y'a des trucs assez gros dans "Vertigo" mais ça passe très bien).


Oué mais de toute façon c'est pas une bonne idée de prendre systématiquement Hitchcock en exemple, ou alors faut faire gaffe, parce que c'est précisément un réal dont la mise en scène était chargée en effets particulièrement voyants. J'y étais pas mais je pense qu'elle était déjà perçue, à l'époque, comme atypique.

C'est pour ça que je prenais comme pendant récent Tony Scott: lui aussi n'a pas peur d'adopter un style voyant, sauf que justement, en termes de maîtrise, il y a un gouffre qui amha ne va pas du tout dans le sens sous-entendu par Rabbifoot ^^ (et je dis ça alors que j'aime plutôt bien Tony Scott, enfin j'ai rien contre en tout cas)

12 hommes en colère de Lumet c'est aussi vieux que du Hitchcock, mais aucun élément de mise en scène ne porte le flanc à une accusation de "kitsch". Ce qui n'empêche pas, pour le coup, que l'efficacité soit toujours à son comble 50 ans après.
Bret Gimson
Je pense que l'un des aspects fondamentaux d'une cinéphilie équilibrée et mature est de ne plus percevoir la dimension circonstanciée du cinéma (époque-mode-style) au profit simplement de l'exercice d'un goût qui ne bloque pas sur les aspects périphériques de la production mais reconnait immédiatement le savoir faire, dont les manifestations protéïformes sont aussi diverses que variées. Je pense qu'imputer la nullitude d'un film au fait qu'il soit muet, en N&B ou de facture ringarde est tout simplement le signe qu'on est un gros blaireau, comme 99% des spectateurs (les mêmes qui ne supportent pas les VOs parce que "faut lire en dessous")
Sanjuro
Pour une fois je suis d'accord avec Big.
Champagne !

Voila icon_mrgreen.gif
muf
Moi aussi, si ce n'est que j'aurais plutôt dit "fondamentaux".
DarK ChoueTTe
C'est ce que je pense aussi et c'est pour ça que je répète souvent qu'un vrai bon film, ça ne vieillit pas.
C'est pour ça que j'aime pas les "maaaais à l'époque...".
simidor
CITATION(muf @ 07 11 2006 - 15:22) *

12 hommes en colère de Lumet c'est aussi vieux que du Hitchcock, mais aucun élément de mise en scène ne porte le flanc à une accusation de "kitsch". Ce qui n'empêche pas, pour le coup, que l'efficacité soit toujours à son comble 50 ans après.


Oui, et c'est loin d'être le seul et c'est un parfait exemple de bon film qui va au but par opposition à ceux que j'ai décrits. Mais quelqu'un qui est moins sobre et qui a recours à des effets dans les années 50 ou 60 a plus de chances d'être accusé de kitch aujourd'hui. Et sur le film que j'ai cité, j'ai pas resssenti ça.
Sinon, BigM a raison d'une certaine manière.

nicco
CITATION(DarK ChoueTTe @ 07 11 2006 - 15:46) *

C'est ce que je pense aussi et c'est pour ça que je répète souvent qu'un vrai bon film, ça ne vieillit pas.


Exact. Et pour ça aussi que je dis souvent que c'est le temps qui juge si le film était finalement bon ou pas.

Par exemple, vous verrez que dans 30 ans on parlera encore de Lady in the Water. ninja.gif
Lord-Of-Babylon
CITATION
Par exemple, vous verrez que dans 30 ans on parlera encore de Lady in the Water.


Probablement. Par contre je ne sais pas si ça sera en bien
Poltermok
CITATION(Flying Totoro @ 07 11 2006 - 14:25) *

CITATION(Poltermok @ 07 11 2006 - 11:55) *

Sur Marnie :

Marnie c'est effectivement tres chiant, dans la veine "psychologie de bazar" a la mode pendant des annees dans les films. En gros on a un personnage qui accumule les troubles : il est sympa mais tout d'un coup, vlam, petage de plomb parce que

1) il n'aime pas la couleur rouge car c'est comme du sang
2) les rayures lui filent des spasmes (fourchettes, pulls, barreaux, trainees sur la neige)
3) il a senti l'odeur du lilas et c'est comme quand sa mere partait avec un etranger (WTF?)

(les deux premiers correspondent a des films d'Hitchcock, le dernier a un film de Fritz Lang).

Mais a la fin, il y a une superbe scene explicative qui deroule longuement l'origine du traumatisme, et boum, le heros est gueri (contre toute vraisemblance) ou au moins il va mieux, et que son comportement bizarre c'etait pas sa faute, mais celle de la societe...

C'est balourd, et peu pertinent psychologiquement.

BREF! Je suis content qu'on soit debarasse de ce genre d'analyse psycho "panzer-style".


Heu lol ? si tu l'as vu, tu ne t'en souviens absolument pas : Marnie c'est Tippi Hedren (une femme donc) et le résumé que tu en faisest tellement simplificateur qu'il en est à côté de la plaque. Après le film est peut être pas subtil c'est vrai mais j'aurais du mal à reprocher à Marnie de faire dans "l'analyse psycho" vu qu'il m'a semblé que la psychanlayse était le sujet du film...

Si il a lancé une mode, ça doit être bien malgré lui vu que le film s'est spectaculairement gaufré (mais à la même période d'autres cinéastes semblaient déja plus que fasciné par la transposition des mecanismes de la psychanalyse à l'écran - de mémoire il me semble que Peeping Tom et Freud sortent à peut près en même temps que le film d'Hitchcock).

PS: le post de Hutch je comprends mais le casting à côté de la plaque je suis pas sûr de voir en quoi...


Oui, mais en fait, je prenais un terme generique ("le personnage"), puisque je parlais de trois films en meme temps, et bon comme "personnage" est un mot masculin, alors j'ai continue avec "il" et pis voila quoi, c'est tout

Le truc, c'est que je l'ai quand meme vu (y a longtemps c'est vrai) avec quelqu'un qui touchait sa bille en psychanalyse (mon pere donc), et qui me disait que c'etait assez grossier au niveau psychanalytique. Le truc c'est que si c'est credible dans un film, ca peut passer. Mais comme le film est chiant et finalement moyen credible - le coup du rouge, desole je trouve ca gros - (avec Tippi Hedren, qui n'est pas un role sympathique - comme Sean Connery d'ailleurs - et donc qui reste distante tout le long du film, ca aide pas),

Mais si tu veux, je te fais un resume plus long (mais ca risquerait de spoiler), avec les vols, le cheval, les baffes de Sean Connery, le tisonnier, la maman, tout ca...

Pour le casting a cote de la plaque, je sais pas trop, mais Tippi Hedren, il lui manque un petit quelque chose quand meme pour incarner pleinement la derniere heroine blonde glacee d'Hitchcock. Quant a Connery, Alfred lui-meme a regrette de l'avoir engage, trouvant qu'il "aurait eu besoin d'un vrai gentleman" (pas cool pour Sean). Quant a moi, a chaque fois que je le voyais, je croyais voir James Bond en plein film d'Hitchcock.

Bref, certainement un des plus mauvais Hitchcock avec Complots de Famille et Les Amants du Capricorne (celui-la, c'est l'Apocalypse, pas pu mater jusqu'au bout). Et c'est un amateur d'Hitchcock qui parle, hein.

Pis j'ai pas di qu'il a lance une mode, j'ai dit qu'il faisait partie d'une mode en fait.

Bon on va laisser ici Mr. "Bite-qui-fait-du-stop". J'ai pas grand'chose a rajouter, sauf que je suis d'accord avec les dernieres interventions. Malgre la petite touche finale misanthropique, superflue et trop acide genre "je deteste le monde", Bret Grimson marque un point (c'est vraiment BigM?? Il est encore la? C'est le Cameleon ce type!)
Hutch
[quote name='Flying Totoro' date='07 11 2006 - 00:25' post='688888']
[quote name='Poltermok' post='688869' date='07 11 2006 - 11:55']
[

PS: le post de Hutch je comprends mais le casting à côté de la plaque je suis pas sûr de voir en quoi...
[/quote]


Ben je déteste (mais alors sincèrement) Tippi Hedren et je trouve que Sean Connery dans le role du séducteur qu'on envoie sur les roses mais qui quand même arrive à lui faire changer d'avis parce que bon quand même c'est Sean Connery enfin quoi c'était une fausse bonne idée
(ça me fait sortir de l'histoire , je suis constamment en train de me dire "ah ouais c'est une critique de l'icône male qu'est Sean Connery" : c'est petit pied je trouve (ça marche mieux avec Cary Grant en grand gamin/grande folle dans North by northwest)

je trouve que c'est assez proche de films récents avec Tom Cruise qui veut montrer qu'il est aussi un père, un mari, un homme, un vrai pas un pédé non madame... des trucs dont on se fout mais qui parasitent le film
Clint
L'évolution de la technique est totalement dissociable de la qualité de la production. Mettre en valeur une histoire et des personnages demande du savoir-faire, pas la dernière cam HD2000 Turbo GTI.
Je me suis souvent amusé à faire des comparatifs entre les différentes périodes cinématographiques, à essayer de m'expliquer pourquoi je ne vais presque plus au ciné et pourquoi je ressens une telle aversion pour 90% des films qui sortent et j'en arrive toujours à la même conclusion: on ne sait plus raconter une hsitoire correctement.
Au-delà de mon constat, les CGI n'ont strictement rien apporté de nouveau, des dinosaures y'en avait déjà en 1933 (KING KONG) et des extraterrestres en 1951 (LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA) sans que la puissance émotionnelle des oeuvres que je cite n'en soit altérée. Le soit-disant besoin de pognon pour raconter certaines histoires me semble un faux argument.
Ce qu'on appelle "jalon" dans l'histoire du 7ème art devient une denrée rare, idem pour les années fastes genre 82 ou 88. On peut toujours se rabattre sur des MATRIX, LOTR ou SPIDER-MAN, c'est louable, mais la blockbusterisation des références ne me semble pas une bonne chose. La patine "fait-maison", avec de la niaque et de l'ingéniosité, est en grand danger (toujours en terme de jalon type La NUIT des MV, MALT ou encore ROBOCOP).
L'essouflement des grands réals d'antan se fait sentir plus que jamais. Personne n'aurait chié sur De Palma ou Cronenberg, critique mise à part, il y a 20 ans de celà. Même Spielberg suscite aujourd'hui la polémique là où il était intouchable par le passé.
Alors à la question du topic je réponds non, non et non ! Le cinéma c'était mieux avant. J'assume.
L'archiviste
CITATION(Clint @ 08 11 2006 - 22:17) *
Personne n'aurait chié sur De Palma ou Cronenberg, critique mise à part, il y a 20 ans de celà.

Ben non, personne n'allait voir leurs films. C'était beaucoup plus simple.
Dr Rabbitfoot
Je vais tenter d'expliquer ma pensée un peu plus clairement (si j'y arrive ... icon_mrgreen.gif ).

Déjà j'ai oublié de préciser que je parlais du gros de la masse des films qui sortent, donc je considère qu'il faut sortir du débat les 10% de films sublimes/géniaux qui font l'unanimité (ou presque), et où le talent de leurs auteurs transcende les âges et la technique, et les 20% de bouses cosmiques qui n'ont pas besoin qu'on s'arrête sur leurs defauts (si on les aime c'est au 2nd degré). Bref, je voulais causer des 70% restants, à savoir les 3/4 des films qu'on voit.

La technique, comprendre "le matériel", est aujourd'hui bien meilleur, pour moi il n'y a pas de débat là-dessus. Les caméras, l'informatique, la formation du personnel, tout ça est infiniment meilleur aujourd'hui.

Non, en fait mon idée sous-entendait ceci : de nos jours on voit infiniment plus de films qu'il y a 30 ans et plus, grace à la TV, aux video-clubs, ...etc. Et que depuis le début des 70's est née toute une génération qui est née avec le cinéma, qui bouffe du cinoche tous les jours, qui pense cinéma, qui chie cinéma, qui bande cinéma. Pensez donc qu'avant on n'avait qu'un cinéma une ou deux fois par semaine, et un truc consensuel à la TV pour qui en avait une !
De manière viscérale, cette génération a assimilé un nombre incalculable de règles et de concepts techniques, l'oeil s'est très nettement perfectionné dans ses possibilités de decryptage de l'image (je dis "possibilité", encore faut-il le vouloir et faire l'effort).

Bref, ceux de cette génération qui decident de pondre des films partent avec un bagage technique qui me semble bien supérieur à leurs ainés qui ont du apprendre plus de choses sur le tas, et opérer avec du materiel moins performant.

Alors certes, vaut mieux un bon réalisateur avec un vulgaire camescope, que ma grand-mère avec du super matos tongue.gif

Donc je trouve que les nouveaux réalisateurs talentueux (Fincher, Tarantino, Del Toro, Raimi, Nolan ... mettez qui vous voulez), ont une telle science innée du cinéma qu'ils font passer en quelques plans ce qui autrefois aurait necessité plus de plans.
Je trouve que les "bons films" d'aujourd'hui sont généralement plus DENSES que les bons films d'autrefois, on y montre et on y sous-entend plus de choses qu'avant. J'ai donné les exemples de "Casablanca" et de "L.A. Confidential" dans ce sens : le 1er est bien plus "simple" dans sa trame et sa réalisation.

Pas sur d'être plus clair qu'avant ..... de toute façon ceci est tellement subjectif ! smile.gif Je n'affirme rien, hein, c'est pour cela que je demande votre avis.

PS : laissez tomber "Marnie", c'était effectivement un mauvais exemple.
Le Duc
CITATION(Clint @ 08 11 2006 - 22:17) *

Même Spielberg suscite aujourd'hui la polémique là où il était intouchable par le passé.
Alors à la question du topic je réponds non, non et non ! Le cinéma c'était mieux avant. J'assume.


je trouve qu'y a du bon et du moins bon à toutes les époques, y avait des merdes aussi avant mais elles sont tombées depuis longtemps dans les lymbes de l'oubli, alors que les merdes de maintenant bénéficient de promotions à plusieurs millions d'euros, difficile de passer à côté.

pour ce qui est de spielberg, je n'ai jamais été fan du mec, vu que pour moi, y a des films exceptionnels (jaws, la liste de schindler), des trucs moyens (minority report, jamais compris pourquoi cruise recevait une bouboule couleur "préméditation") et des daubes (ET, AI, saving private machin). Donc maintenant, ses films sont synonymes de méfiance et je n'irai pas voir aveuglément le dernier spielberg. mais je préfère pas max pécas.
Lord-Of-Babylon
CITATION
Non, en fait mon idée sous-entendait ceci : de nos jours on voit infiniment plus de films qu'il y a 30 ans et plus, grace à la TV, aux video-clubs, ...etc. Et que depuis le début des 70's est née toute une génération qui est née avec le cinéma, qui bouffe du cinoche tous les jours, qui pense cinéma, qui chie cinéma, qui bande cinéma. Pensez donc qu'avant on n'avait qu'un cinéma une ou deux fois par semaine, et un truc consensuel à la TV pour qui en avait une !
De manière viscérale, cette génération a assimilé un nombre incalculable de règles et de concepts techniques, l'oeil s'est très nettement perfectionné dans ses possibilités de decryptage de l'image (je dis "possibilité", encore faut-il le vouloir et faire l'effort).


Non je ne suis pas vraiment d'accord je trouve cela trop simpliste ce raisonnement. Déjà des cinéastes nés avec le média il en existe bien avant les années 70, ils ont été bercé par le western, la sf ou le polar. Tout la comme la télé est un support présent dans les ménages depuis le début des années 60 (je dirais même années 50 mais je serais moins catégorique). Bref l'images est dans nos moeurs depuis bien plus longtemps que tu ne le dis. Qu'ils y est une plus grande gamme et des lectures différentes on est d'accord mais le problème c'est que le fait qu'on est soi gavé ne veut pas dire qu'on en comprenne les codes. Je crois même que c'est l'inverse, le recul n'existe pas et surtout nous n'avons pas une éducation face à cette image. L'assimilation et la compréhension n'est là que pour une tres faible partie des gens. Ce n'est pas parce que je me gave de ciné ou de série que j'en comprend les codes mais parce que j'étudie et apprend auprés d'analyse et d'articles qui, eux, ont forgé ma culture à l'image.

bref je ne suis pas sur d'être d'accord avec tes conclusions mais je suis certains d'être en désaccord avec ta logique
Poltermok
Hmmmmm...

La densite des films contemporains...

Disons qu'ils sont plus pleins, mais quant a la densite... Disons qu'il y a des films, anciens comme novueau, qui travaille cette densite pure (et la densite pure, au cinema, ca peut faire MAL, ou alors ca peut toucher l'apesanteur et le sublime). Mais pour ca, il faut du temps, et il faut developper les persos, il faut prendre le temps d'intaller le decor...
Bret Gimson
Mmmmh (aussi)
Je ne sais pas ce que tu entends véritablement par "prendre le temps d'installer" et "développer les personnages" mais j'ai justement l'impression que c'est là que ça pêche dans le cinoche d'aujourd'hui... c'est un peu l'antithèse de la densité non ? J'en veux pour exemple la vague récente du cinéma grand public avec ces films qui prennent 4h - voir s'étalent sur 3 épisodes - pour en mettre pleins les mirettes et finalement se perdre dans des péripéties totalement gratuites et s'achever en ogie de poncifs lénifiants...

Mais j'ai l'impression que Doc Rabbitfoot veut parler d'une densité in abtracto du fait de la place croissante que prend l'image dans nos sociétés. Evidemment, on est globalement capables de saisir les images plus rapidement en terme de sensitivité (un peu comme un gamer qui percevrait la différence entre le 60Hz et le 50Hz) car c'est devenu une pratique courante, mais dans l'absolu la capacité réelle à comprendre et interpréter le contenu d'une image ou - et c'est là le plus important je crois - à prendre du recul en utilisant sa capacité d'analyse intertextuelle et sa culture personnelle, reste assez limitée quand elle n'est pas inexistante. Le paradoxe c'est que tous les éléments sont réunis dans notre monde pour autoriser le perfectionnement global de l'intellect (plutôt pas mal choyé par le progrès, l'accessibilité et la diffusion de la culture) mais que la masse est soumise à une telle inertie que cette densité se tranforme de richesse potentielle en accélérateur à abrutis et contribue à construire une société fondée sur des valeurs décadentes.
LMD
Y avait eu un débat avec Démonsthéne sur ca en Cinéma ou Cinéma Fantastique par rapport à l'évolution des film et des perceptions du public (notamment le coté totalement "épileptique" des réas, impossible à imaginer il y a 40 ans), faudrait que je retrouve le lien...

http://www.mad-movies.com/forums/index.php...4154&st=135
Par la, fouillez un peu

Bref, ca rejoint un peu les histoires de densités, d'omniprésence de l'image, je crois.
Je me demande ou ca nous améne toute cette fameuse acuité à percevoir le "sens premier" d'un image de plus en plus vite: des films encore plus découpés? Le probléme étant à mon avis aussi que quelque part ta remarque sur la science "innée" des nouveaux réalisateurs peut conduire à un certain élitisme, puisqu'elle implique quand même chez le spectateur cette fameuse "perception" (et donc d'avoir bouffé des images à qui mieux mieux), est ce que ca limite pas le public voire l'universalité du propos? Bon et comme le souligne Bret Gimson, si notre perception est devenu très fine sur certaines choses (le fameux zapping, ou on saisit en quelques secondes ce qu'on regarde et ou ca nous améne), l'analyse de l'image reste imparfaite, incompléte.
Yoshiki
Bizarre cette notion de densité, parce que je trouve que la trilogie Le Seigneur des Anneaux, Matrix ou Harry Potter, Star Wars assez pauvre dans la narration, alors je sais pas si ils font partie des films que le Doc parle.
L'archiviste
CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *

La technique, comprendre "le matériel"...

Hé non justement. C'est bien là l'erreur qui a créé quelques malentendus dans les réponses précédentes des collègues. La technique n'est pas la technologie. Quand on parle de technique cinématographique, on parle de formes de "savoir-faire" : technique d'écriture, technique de mise en scène, technique de jeu du comédien etc.
On parle donc d'un processus "sensible" (je veux pas employer le terme "intellectuel") qui au départ ne concerne pas le matériel; le matériel n'étant que le moyen d'exprimer cette technique.
Et donc, les collègues n'étaient pas forcément d'accord pour considérer que la technique au cinéma évoluait dans un sens unique

CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *
Et que depuis le début des 70's est née toute une génération qui est née avec le cinéma, qui bouffe du cinoche tous les jours, qui pense cinéma, qui chie cinéma, qui bande cinéma. Pensez donc qu'avant on n'avait qu'un cinéma une ou deux fois par semaine, et un truc consensuel à la TV pour qui en avait une !
De manière viscérale, cette génération a assimilé un nombre incalculable de règles et de concepts techniques, l'oeil s'est très nettement perfectionné dans ses possibilités de decryptage de l'image (je dis "possibilité", encore faut-il le vouloir et faire l'effort).

Le Seigneur de Babylone a déjà fait remarquer que la génération des babyboomers d'après-guerre était déjà conditionnée à l'image par l'arrivée de la télévision (et rien que les réas de la Nouvelle Vague, c'était au départ des ados qui allaient au cinéma 20 fois par semaine, pas 2 fois !).
Par contre, oui, les générations des 80/90 ont connu un phénomène nouveau : la multiplication des sources et le fait qu'elles n'étaient plus choisies. Impossible d'échapper aujourd'hui à l'image qui semble sortir de partout (même du téléphone ?!). Et comme le cerveau humain est une machine à assimiler à vitesse de dingue, on a effectivement aujourd'hui une capacité de décryptage de la source qui est immédiate. On sait reconnaître sans trop de problème le grain d'une caméra de surveillance, un reportage télé en vidéo, un plan de film de fiction etc. en faisant une analyse brève et superficielle des couleurs, contrastes, chromas, et ce sans rien connaître forcément de la technologie de ces images.
Par exemple, si vous montrez à une personne âgée des plans de making-of, il est pas dit qu'elle confondra pas ça avec le film. A l'inverse, le public plus jeune a une telle réception au grain de l'image qu'une chaîne comme RTL9 a réussi à faire de l'audience avec des films pornos sans aucune scène de sexe dedans. Le simple fait de voir des gens marcher, ouvrir et fermer des portes, parler entre eux, suffisait à exciter le public du simple fait que le grain vidéo était typique de celui des films pornos, et que le cerveau y répondait en conséquence (en vrai, RTL9 est la chaîne la plus expérimentale du monde).

Donc la nouveauté c'est que le public d'aujourd'hui sait reconnaître l'image en tant qu'image. Il a gagné en capacité d'analyse superficielle ce qu'il a perdu en implication. Car il lui faut maintenant plus de temps pour oublier qu'il a affaire à une image et s'impliquer dans cette image de façon émotionnelle (ce qui, pour le coup, était presque immédiat chez les vieux).
L'autre point, plus délicat car à forte résonnance idéologique, c'est la recherche de stimuli à travers l'image. Ce bombardement d'images éparses, fragmentaires, incohérentes, auxquelles on est soumis à longueur de journée, épuise certaines parties de notre cerveau mais en stimule d'autres. L'enchaînement des spots, jingles, pubs, bande annonces d'émission, les choix de couleur et de lumière, bref tout ce qui passe sur une chaîne de télé de grande écoute au prime-time a été entièrement déterminé par des neuropsychiatres dans le but de rendre tous les cerveaux qui regardent, sans exception, entièrement perméable au message publicitaire. (Quand Mougeotte dit qu'il "vend du temps de cerveau disponible à Coca Cola", les bonnes consciences patronesses poussent des cris effarouchés pensant qu'il induit que son public est con. Non ! Ce n'est pas une figure de style, c'est explicite. Mougeotte dit juste la vérité : il vend du temps de cerveau disponible; rien à battre que le cerveau en question appartienne à une personne dite intelligente ou pas; le résultat sera le même).
Bref tout ça pour dire que certaines zones du cerveau se sont accoutumées à ce stimuli incohérent et bordélique en apparence et le réclament dans les films. Jean Marie Poiré et Michael Bay peuvent balancer à la gueule de leur public 7000 plans reliés de façon totalement incohérente, le cortex a eu sa ration de stimuli et se fout de savoir qu'il n'a rien vu d'autre en fait que Clavier et Depardieu en train d'ouvrir et fermer des portes.
A côté de ça, Clint Eastwood, qui représentait autrefois à lui seul le cinéma d'action, va passer pour un metteur en scène contemplatif parce qu'il t'a montré des mecs se tirer dessus en seulement 10 plans au lieu de 758.


CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *
Donc je trouve que les nouveaux réalisateurs talentueux (Fincher, Tarantino, Del Toro, Raimi, Nolan ... mettez qui vous voulez), ont une telle science innée du cinéma qu'ils font passer en quelques plans ce qui autrefois aurait necessité plus de plans.

Là je risque de passer pour un vieux condescendant et je m'en excuse d'avance, mais je crois que ce sentiment que tu as (et que j'ai eu aussi quand j'étais tout djeun) va largement être remis en question au fil des découvertes que tu vas faire dans le cinéma dit "ancien".
Matte au pif le début du film de Raoul Walsh High Sierra (1941) : l'identité du héros, sa condition sociale et son passé récent sont entièrement expliqués (sans dialogue) en seulement 4 plans pour une durée d'environ 20 secondes ! C'est ce qu'on appelle une narration économique non ? Et que dire de ces multiples séries B des années 40-50 dont la durée excédait rarement 1h05 - 1h10 avec une foule de péripéties et enjeux parfois très complexes ? (le mec qui te ferait un remake de Detour aujourd'hui en ferait un film de 2h20 avec Josh Harnett et de la zik techno-jazz et finirait à Sundance sous les applaudissements)
Et quand tu compares la densité de Casablanca à celle de L.A. Confidential, je suis à peu près sûr que le scénariste de L.A. Confidential te contredirait vertement. Je suis pas un grand fan de Casablanca mais je sais que ça passe pour être un des films les mieux écrits de l'Histoire du cinéma américain, justement pour sa complexité et sa densité à travers des scènes et des dialogues en apparence très simples. Un célèbre prof de scénario américain s'était amusé à répertorier tout ce qui se passait dans la scène où Ingrid Bergman achète du tissu, en présence de Bogart, au marché. La scène dure je crois trois minutes, mais le prof en avait tiré 6 ou 7 pages de texte dense qui explicitait tous les enjeux, sous-entendus, affrontements et échecs, panel des sentiments etc.
Ne le prends pas mal, mais demande-toi si ce n'est pas plutôt ton regard sur ces films qui te les fait passer pour des films inutilement longs où il se passe finalement pas grand chose.

Quant à la science cinématographique innée des réalisateurs qui sont nés dans un monde ultra-médiatique, franchement je doute. A une époque j'aurais été d'accord avec toi, mais le jour où j'ai vu la scène des snipers dans La Grande Parade de King Vidor (1925), ce chef d'oeuvre du cinéma muet a un peu foutu en l'air tout ce que je croyais savoir sur le sujet. Le mec te fait une scène avec des snipers, donc des gars que tu ne vois pas (!), autour de coups de feu que tu n'entends pas (!) en se basant exclusivement sur le découpage. La scène est tendue, flippante, surprenante. Je me rappelle à l'époque m'être fait la réflexion qu'à l'exception peut-être de Scorsese, aucun réalisateur n'avait la maëstria pour imaginer une telle scène à l'identique de nos jours. Et King Vidor, si tu veux, il est né en 1894 icon_mrgreen.gif

Par contre, oui, il y a des choses qui sont intégrées aujourd'hui par tout le monde, réalisateur ou pas. N'importe quel ado avec son caméscope va s'amuser à faire des cuts et varier l'échelle de ses plans là où son papy aurait tout filmé d'une traite en zoomant. Un truc aussi basique que le champ-contre-champ est plus ou moins intégré par tous, mais tous ne comprennent pas la raison d'être profonde de cette règle (et donc ce qu'elle autorise à faire comme innovation perpétuelle autour d'elle). Car cette utilisation instinctive du découpage n'a rien à voir avec la maîtrise de la grammaire. On dispose tous aujourd'hui d'un vocabulaire et d'une grammaire infiniment plus complexe que celle de Ronsard en son temps, mais ça ne veut pas dire qu'on lui arrivera à la cheville en terme de poésie.
Si tu as les DVD du Soldat Ryan et d'Incassable ou du Village, amuse-toi à comparer les extraits des courts de Spielberg avec ceux de Shyamalan. Ils ont à peu près le même âge au moment où ils les font, et Shyamalan est né bien plus tard que Spielberg. Ben c'est quand même la gamelle pour Shyama. Les idées de découpage que propose le jeune Spielberg, même un adulte professionnel contemporain ne les aurait pas forcément.
Donc globalement oui, les outils de narration disponibles aujourd'hui sont plus nombreux; la technologie facilite bien plus les choses, mais la technique, elle, reste l'affaire d'assimilation individuelle et donc de talent. Quand je vois du McTiernan, je me dis que la technique cinématographique a sensiblement évolué depuis Howard Hawks. Quand je vois du Rodriguez, je pense très exactement l'inverse...
bluesbro.gif
DarK ChoueTTe
Très intéressant, as usual.
Sinon, je dirai de façon plus basique (AMHA) que tout simplement, plus la technique et le bombardement d'images évoluent, plus on en oublie l'essentiel.
Si on matte de grands classiques de Renoir ou Clouzot (ma culture pré 70's est encore limitée mais bon, je pense que ce sont de bons exemples), on se retrouve avec une mise en scène épurée, qui va droit à l'essentiel, et ça se perd au profit du spectaculaire aujourd'hui.
Spectaculaire ou besoin de rythme effréné au risque de filmer "pour ne rien dire".
Bien sûr, on a gagné des avantages avec le temps qui permettent de faire ce qui n'aurait pu être auparavant techniquement, mais il faudrait peut-être réfléchir à deux fois à la manière d'utiliser tout ça, et pour certains réalisateurs même revenir aux bases avant d'essayer de voir plus haut, de maîtriser le croquis et ses lignes fortes avant de foutre des couleurs partout et n'importe comment au risque de se retrouver avec un truc bancal.

Bon ceci dit ça ne résout pas la question du topic, insolvable de toutes façons au vu du trop grand nombre de cas...

CITATION
Le paradoxe c'est que tous les éléments sont réunis dans notre monde pour autoriser le perfectionnement global de l'intellect (plutôt pas mal choyé par le progrès, l'accessibilité et la diffusion de la culture) mais que la masse est soumise à une telle inertie que cette densité se tranforme de richesse potentielle en accélérateur à abrutis

Ca par contre c'est un point qui me turlute aussi.
Pourquoi est-ce que, ayant accès à un choix et des sources d'infos énormes (encore plus depuis l'avènement du Net) on se retrouve toujours avec une majorité de la population dont les goûts sont taillés dans le même moule -médiatiquement martelé- ?
Mais bon, là je pense qu'on peut étendre la question à toutes les formes artistiques d'ailleurs.
Brom Bones
CITATION(L'archiviste @ 10 11 2006 - 00:59) *

Quand Mougeotte dit qu'il "vend du temps de cerveau disponible à Coca Cola", les bonnes consciences patronesses poussent des cris effarouchés pensant qu'il induit que son public est con. Non ! Ce n'est pas une figure de style, c'est explicite. Mougeotte dit juste la vérité : il vend du temps de cerveau disponible; rien à battre que le cerveau en question appartienne à une personne dite intelligente ou pas; le résultat sera le même).


Ce n'est pas Mougeotte qui a sorti cette phrase qui a tant fait causer, mais Patrick Le Lay. Sinon, très intéressant en effet. Je suis curieux de découvrir cette fameuse scène des snipers.
dam
CITATION(nicco @ 07 11 2006 - 15:48) *

CITATION(DarK ChoueTTe @ 07 11 2006 - 15:46) *

C'est ce que je pense aussi et c'est pour ça que je répète souvent qu'un vrai bon film, ça ne vieillit pas.


Exact. Et pour ça aussi que je dis souvent que c'est le temps qui juge si le film était finalement bon ou pas.

Par exemple, vous verrez que dans 30 ans on parlera encore de Lady in the Water. ninja.gif

biggrin.gif

sinon, je pense que la on atouché un critéere trés important, le temps permet vraiment se se rendre compte a quel point un film est bon, comment il nous a marqué ou pas.
d'ou une impression pérsitante que les films plus anciens sont meilleurs, on a vécu avec, ils nous ont d'autant plus marqués si c'était pendant notre jeunesse.
c'est entre autres pour cela que l'on voit plein de vieux, cracher facilement sur plein de films récent qui ne peuvent pas autant les marquer que ce qu'il ont vu avant (ils se reconnaitrons).
meme si objectivment, lje pense que la qualité n'est pas, la façon d faire du cinéma était différente, on est vraiment dans un ere de cinéma fast-food ou ce qui est recherché est avant tout le profit immédiat, plus qu'avant, le marketing a pris une place prépondérante, qualité et profit ne sont pas imcompatible, mais tout n'est pas forcément fait pour faciliter la rencontre des deux.
Clint
CITATION(L'archiviste @ 10 11 2006 - 00:59) *

CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *

La technique, comprendre "le matériel"...

Hé non justement. C'est bien là l'erreur qui a créé quelques malentendus dans les réponses précédentes des collègues. La technique n'est pas la technologie. Quand on parle de technique cinématographique, on parle de formes de "savoir-faire" : technique d'écriture, technique de mise en scène, technique de jeu du comédien etc.
On parle donc d'un processus "sensible" (je veux pas employer le terme "intellectuel") qui au départ ne concerne pas le matériel; le matériel n'étant que le moyen d'exprimer cette technique.
Et donc, les collègues n'étaient pas forcément d'accord pour considérer que la technique au cinéma évoluait dans un sens unique

CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *
Et que depuis le début des 70's est née toute une génération qui est née avec le cinéma, qui bouffe du cinoche tous les jours, qui pense cinéma, qui chie cinéma, qui bande cinéma. Pensez donc qu'avant on n'avait qu'un cinéma une ou deux fois par semaine, et un truc consensuel à la TV pour qui en avait une !
De manière viscérale, cette génération a assimilé un nombre incalculable de règles et de concepts techniques, l'oeil s'est très nettement perfectionné dans ses possibilités de decryptage de l'image (je dis "possibilité", encore faut-il le vouloir et faire l'effort).

Le Seigneur de Babylone a déjà fait remarquer que la génération des babyboomers d'après-guerre était déjà conditionnée à l'image par l'arrivée de la télévision (et rien que les réas de la Nouvelle Vague, c'était au départ des ados qui allaient au cinéma 20 fois par semaine, pas 2 fois !).
Par contre, oui, les générations des 80/90 ont connu un phénomène nouveau : la multiplication des sources et le fait qu'elles n'étaient plus choisies. Impossible d'échapper aujourd'hui à l'image qui semble sortir de partout (même du téléphone ?!). Et comme le cerveau humain est une machine à assimiler à vitesse de dingue, on a effectivement aujourd'hui une capacité de décryptage de la source qui est immédiate. On sait reconnaître sans trop de problème le grain d'une caméra de surveillance, un reportage télé en vidéo, un plan de film de fiction etc. en faisant une analyse brève et superficielle des couleurs, contrastes, chromas, et ce sans rien connaître forcément de la technologie de ces images.
Par exemple, si vous montrez à une personne âgée des plans de making-of, il est pas dit qu'elle confondra pas ça avec le film. A l'inverse, le public plus jeune a une telle réception au grain de l'image qu'une chaîne comme RTL9 a réussi à faire de l'audience avec des films pornos sans aucune scène de sexe dedans. Le simple fait de voir des gens marcher, ouvrir et fermer des portes, parler entre eux, suffisait à exciter le public du simple fait que le grain vidéo était typique de celui des films pornos, et que le cerveau y répondait en conséquence (en vrai, RTL9 est la chaîne la plus expérimentale du monde).

Donc la nouveauté c'est que le public d'aujourd'hui sait reconnaître l'image en tant qu'image. Il a gagné en capacité d'analyse superficielle ce qu'il a perdu en implication. Car il lui faut maintenant plus de temps pour oublier qu'il a affaire à une image et s'impliquer dans cette image de façon émotionnelle (ce qui, pour le coup, était presque immédiat chez les vieux).
L'autre point, plus délicat car à forte résonnance idéologique, c'est la recherche de stimuli à travers l'image. Ce bombardement d'images éparses, fragmentaires, incohérentes, auxquelles on est soumis à longueur de journée, épuise certaines parties de notre cerveau mais en stimule d'autres. L'enchaînement des spots, jingles, pubs, bande annonces d'émission, les choix de couleur et de lumière, bref tout ce qui passe sur une chaîne de télé de grande écoute au prime-time a été entièrement déterminé par des neuropsychiatres dans le but de rendre tous les cerveaux qui regardent, sans exception, entièrement perméable au message publicitaire. (Quand Mougeotte dit qu'il "vend du temps de cerveau disponible à Coca Cola", les bonnes consciences patronesses poussent des cris effarouchés pensant qu'il induit que son public est con. Non ! Ce n'est pas une figure de style, c'est explicite. Mougeotte dit juste la vérité : il vend du temps de cerveau disponible; rien à battre que le cerveau en question appartienne à une personne dite intelligente ou pas; le résultat sera le même).
Bref tout ça pour dire que certaines zones du cerveau se sont accoutumées à ce stimuli incohérent et bordélique en apparence et le réclament dans les films. Jean Marie Poiré et Michael Bay peuvent balancer à la gueule de leur public 7000 plans reliés de façon totalement incohérente, le cortex a eu sa ration de stimuli et se fout de savoir qu'il n'a rien vu d'autre en fait que Clavier et Depardieu en train d'ouvrir et fermer des portes.
A côté de ça, Clint Eastwood, qui représentait autrefois à lui seul le cinéma d'action, va passer pour un metteur en scène contemplatif parce qu'il t'a montré des mecs se tirer dessus en seulement 10 plans au lieu de 758.


CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *
Donc je trouve que les nouveaux réalisateurs talentueux (Fincher, Tarantino, Del Toro, Raimi, Nolan ... mettez qui vous voulez), ont une telle science innée du cinéma qu'ils font passer en quelques plans ce qui autrefois aurait necessité plus de plans.

Là je risque de passer pour un vieux condescendant et je m'en excuse d'avance, mais je crois que ce sentiment que tu as (et que j'ai eu aussi quand j'étais tout djeun) va largement être remis en question au fil des découvertes que tu vas faire dans le cinéma dit "ancien".
Matte au pif le début du film de Raoul Walsh High Sierra (1941) : l'identité du héros, sa condition sociale et son passé récent sont entièrement expliqués (sans dialogue) en seulement 4 plans pour une durée d'environ 20 secondes ! C'est ce qu'on appelle une narration économique non ? Et que dire de ces multiples séries B des années 40-50 dont la durée excédait rarement 1h05 - 1h10 avec une foule de péripéties et enjeux parfois très complexes ? (le mec qui te ferait un remake de Detour aujourd'hui en ferait un film de 2h20 avec Josh Harnett et de la zik techno-jazz et finirait à Sundance sous les applaudissements)
Et quand tu compares la densité de Casablanca à celle de L.A. Confidential, je suis à peu près sûr que le scénariste de L.A. Confidential te contredirait vertement. Je suis pas un grand fan de Casablanca mais je sais que ça passe pour être un des films les mieux écrits de l'Histoire du cinéma américain, justement pour sa complexité et sa densité à travers des scènes et des dialogues en apparence très simples. Un célèbre prof de scénario américain s'était amusé à répertorier tout ce qui se passait dans la scène où Ingrid Bergman achète du tissu, en présence de Bogart, au marché. La scène dure je crois trois minutes, mais le prof en avait tiré 6 ou 7 pages de texte dense qui explicitait tous les enjeux, sous-entendus, affrontements et échecs, panel des sentiments etc.
Ne le prends pas mal, mais demande-toi si ce n'est pas plutôt ton regard sur ces films qui te les fait passer pour des films inutilement longs où il se passe finalement pas grand chose.

Quant à la science cinématographique innée des réalisateurs qui sont nés dans un monde ultra-médiatique, franchement je doute. A une époque j'aurais été d'accord avec toi, mais le jour où j'ai vu la scène des snipers dans La Grande Parade de King Vidor (1925), ce chef d'oeuvre du cinéma muet a un peu foutu en l'air tout ce que je croyais savoir sur le sujet. Le mec te fait une scène avec des snipers, donc des gars que tu ne vois pas (!), autour de coups de feu que tu n'entends pas (!) en se basant exclusivement sur le découpage. La scène est tendue, flippante, surprenante. Je me rappelle à l'époque m'être fait la réflexion qu'à l'exception peut-être de Scorsese, aucun réalisateur n'avait la maëstria pour imaginer une telle scène à l'identique de nos jours. Et King Vidor, si tu veux, il est né en 1894 icon_mrgreen.gif

Par contre, oui, il y a des choses qui sont intégrées aujourd'hui par tout le monde, réalisateur ou pas. N'importe quel ado avec son caméscope va s'amuser à faire des cuts et varier l'échelle de ses plans là où son papy aurait tout filmé d'une traite en zoomant. Un truc aussi basique que le champ-contre-champ est plus ou moins intégré par tous, mais tous ne comprennent pas la raison d'être profonde de cette règle (et donc ce qu'elle autorise à faire comme innovation perpétuelle autour d'elle). Car cette utilisation instinctive du découpage n'a rien à voir avec la maîtrise de la grammaire. On dispose tous aujourd'hui d'un vocabulaire et d'une grammaire infiniment plus complexe que celle de Ronsard en son temps, mais ça ne veut pas dire qu'on lui arrivera à la cheville en terme de poésie.
Si tu as les DVD du Soldat Ryan et d'Incassable ou du Village, amuse-toi à comparer les extraits des courts de Spielberg avec ceux de Shyamalan. Ils ont à peu près le même âge au moment où ils les font, et Shyamalan est né bien plus tard que Spielberg. Ben c'est quand même la gamelle pour Shyama. Les idées de découpage que propose le jeune Spielberg, même un adulte professionnel contemporain ne les aurait pas forcément.
Donc globalement oui, les outils de narration disponibles aujourd'hui sont plus nombreux; la technologie facilite bien plus les choses, mais la technique, elle, reste l'affaire d'assimilation individuelle et donc de talent. Quand je vois du McTiernan, je me dis que la technique cinématographique a sensiblement évolué depuis Howard Hawks. Quand je vois du Rodriguez, je pense très exactement l'inverse...
bluesbro.gif


C'était mieux avant alors ? C'est ça que tu veux dire ? biggrin.gif
A deux ou trois détails près, il torche ton post. On dirait que c'est un journaliste qui l'a écrit.
Maï-Mx
CITATION(L'archiviste @ 10 11 2006 - 01:59) *
CITATION(Dr Rabbitfoot @ 09 11 2006 - 09:09) *

La technique, comprendre "le matériel"...

Hé non justement. C'est bien là l'erreur qui a créé quelques malentendus dans les réponses précédentes des collègues. La technique n'est pas la technologie. Quand on parle de technique cinématographique, on parle de formes de "savoir-faire" : technique d'écriture, technique de mise en scène, technique de jeu du comédien etc.
On parle donc d'un processus "sensible" (je veux pas employer le terme "intellectuel") qui au départ ne concerne pas le matériel; le matériel n'étant que le moyen d'exprimer cette technique.
Et donc, les collègues n'étaient pas forcément d'accord pour considérer que la technique au cinéma évoluait dans un sens unique
(...)
Donc globalement oui, les outils de narration disponibles aujourd'hui sont plus nombreux; la technologie facilite bien plus les choses, mais la technique, elle, reste l'affaire d'assimilation individuelle et donc de talent. Quand je vois du McTiernan, je me dis que la technique cinématographique a sensiblement évolué depuis Howard Hawks. Quand je vois du Rodriguez, je pense très exactement l'inverse...
bluesbro.gif

Oui mais ou commence la technologie et ou commence le savoir faire du metteur en scène qui décide de faire un plan du ce genre qu'il serait impossible à réaliser sans une technologie pointue adapté à son besoin ?

La technologie qui permet d'atteindre, entre autre, le degré de fluidité qu'on veut pour faire ressentir, sans perturber la vision du spectateur par des coupes ou autre tressautements dans l'image, disons par exemple la majesté d'un paysage, au pif comme dans le SDA wink.gif , un plan avec un mouvement fluide de la caméra qui survole des personnages d'abord en gros plan et nous les montre ensuite dans un plan panoramique. Cette technique devient indissociable du ressenti qu'on veut produire, non ? Quelqu'un qui se dit en voyant cette scéné .. putain que cette scéne est bonne, pour lui le matériel qui aura permit la technique employée aura sans doute amélioré (dans une certaine mesure) la qualité globale du film.

Y a d'autres exemples cités par les madnautes je vous renvoie au lien ci dessous

CITATION('LMD')
Y avait eu un débat avec Démonsthéne sur ca en Cinéma ou Cinéma Fantastique par rapport à l'évolution des film et des perceptions du public (notamment le coté totalement "épileptique" des réas, impossible à imaginer il y a 40 ans), faudrait que je retrouve le lien...

http://www.mad-movies.com/forums/index.php...4154&st=135
Par la, fouillez un peu


Maintenant car en fait j'y connais pas grand choses d'ailleurs en technique cinématographique (et je ne peux pas rivaliser d'éloquence avec de vrais techniciens du cinéma), il peut se qu'on puisse assimiler ce genre de plan d'être purement un exploit technique et non pas un truc que tout à chacun pourrait accomplir avec le bon matos, mais AMHA, je pense qu'il y a un stade ou la technologie et la technique cinématographique fusionnent et ou on ne peut plus les différencier. On ne peut dire alors « les films récents sont mieux que les film anciens seulement », que si on se place d'un point de vu ou savoirfaire et technologie fusionnent. « L'amélioration » apporté par les nouveaux films consiste alors tout simplement en tout ce qu'on peut adapter de nos jours à l'écran mais qu'on ne pouvait pas avant.

L'exemple le plus frappant est que même le jeu d'acteur est aujourd'hui entrain de fusionner avec la technologie, avec l'apparition de la fameuse technique/technologie appelée performance capture. D'ailleurs on remarque que ce concept associe deux termes qui renvoient l'un à la technique (performance) et l'autre à la technologie (capture). Ce n'est à mon avis qu'une évolution, non pas une amélioration en fait car il s'agit à présent de faire des films qu'on ne pouvait pas faire avant : Cameron a attendu toute ces années avant de relancer son projet Avatar que cette technologie soit un peu plus efficace. Il ne s'agit pas de dire que ces films « de demain » seront meilleurs que ceux fait par les anciens qui avaient autant de savoir faire technique avec les moyens qu'ils possédaient à leur époque. On peut se dire en voyant le SDA que la plus part des plans auraient pu être tourné avec les savoir faire des anciens. Alors pourquoi tellement de personnes ont-elles considéré pendant longtemps que ces trois bouquins étaient inadaptables au cinéma ? Juste à cause de leur longueur ?



CITATION('Bruttenholm')
http://www.scifi.com/scifiwire/index.php?id=38891
Ptite interview de Snyder où il précise que le scénario est quasiment prêt à être tourné... Il reprécise que l'histoire restera située dans un "1985 alternatif", que ça plaît beaucoup à Warner etc. Cette histoire alternative sera introduite au début du film par un petit montage d'actu alternative expliquant la situation de l'amérique depuis le meurtre de Kennedy. Il en profite aussi pour dénigrer ses prédécesseurs (Greengrass et Hayter) sur cette adaptation...


Avec ce qu'on considère comme adaptable, et ce qui ne l'est pas, on en revient bien en effet au talent des cinéaste, scénariste, acteurs etc… c'est-à-dire aux limites personnelles de ceux qui mettent en application telle ou telle technique ET technologie, en fonction de ce qu'ils ont assimilé. Et la encore c'est le temps qui jugera et départagera les bons et les mauvais films.

Bref on verra bien si Snyder à réussi "à craquer " Watchmen que beaucoup jugent inadaptable avec son scénar, ou s'il s'est trop avancé et à descendu ses compères uniquement pour se faire mousser wink.gif


LMD
Je me demande si il y a d'autres arts ou on se pose la même question... Picasso est il meilleur que Le Titien ou Klimt?
Pourtant on pourrait appliquer les mêmes arguments, comme par exemple que les peintres récents ont incorporé ce qui les précéde. Pourtant ca ne parait pas très pertinent comme questionnement et si certains arts ne connaissent en effet que peu d'évolution technologique (l'écriture), je ne suis pas sur que ce soit le cas pour tous, même si ce n'est pas frappant (les pistolets à peinture par exemple)...

C'est vrai que l'argument technique est plus prégnant aujourd'hui et qu'on a des "facilités" liés à ca dans les capacités d'illustration (facilitée pas toujours évidente d'ailleurs: une bonne post prod pouvant couter finalement aussi cher qu'une méthode à l'ancienne...), mais au final dire qu'il est plus facile de créer des décors magistraux aujourd'hui c'est bien beau, mais encore faut il que ce soit beau sweat.gif
Rom1
En tt cas, en terme de densité narrative, je trouve peu de films actuels qui égalent un bon vieux Chu Yan.
Je me suis refait le Complot des Clans cette semaine : la scène d'intro dure 1 min 30 et te pose ts les enjeux du film en ce laps de temps.
Sanjuro
CITATION(Rom1 @ 11 11 2006 - 15:38) *

En tt cas, en terme de densité narrative, je trouve peu de films actuels qui égalent un bon vieux Chu Yan.


[monomaniaque] Tsui Hark [/monomaniaque].

Voila cool.gif
Ceci est une version "bas débit" de notre forum. Pour voir la version complète avec plus d'informations, la mise en page et les images, veuillez cliquer ici.
Invision Power Board © 2001-2009 Invision Power Services, Inc.