Aide - Recherche - Membres - Calendrier
Version complète : Le Box Office Français
Mad Movies > Forums Discussions > Débats
Skynyrd
Voici les chiffres du box office de la semaine dernière (du 01 Novembre au 07 Novembre)



01 - PRETE-MOI TA MAIN - SEMAINE 1 - 1 065 610 - 1 065 610
02 - NE LE DIS A PERSONNE - SEMAINE 1 - 858 599 - 858 599

03 - LES REBELLES DE LA FORET - SEMAINE 3 - 412 944 - 1 219 924
04 - AZUR ET ASMAR - SEMAINE 2 - 336 108 - 766 861
05 - SCOOP - SEMAINE 1 - 331 714 - 331 714
06 - LE LABYRINTHE DE PAN - SEMAINE 1 - 177 058 - 177 058
07 - INDIGENES - SEMAINE 6 - 172 358 - 2 733 575
08 - POLTERGAY - SEMAINE 2 - 148 478 - 447 978
09 - LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA - SEMAINE 6 - 133 478 - 2 054 183
10 - MEMOIRES DE NOS PERES - SEMAINE 2 - 132 419 - 404 568

Je trouve que cette année, (mais on a pu remarquer les prémices les années précédentes), le cinéma de genre, (en particulier le cinéma si chèrement défendu par Mad-Movies) à la vie dure.

Les scores de PRETE-MOI TA MAIN et NE LE DIS A PERSONNE sont des signes alarmant qui ne font qu'appuyer dans le mauvais sens du terme le système nauséeux du cinéma Français. Car même si on ne peut pas dire que ce sont des navets, on ne peut pas dire non plus que ces films, tant par le sujet que par leur traitement, arrivent à la cheville des films comme LE LABYRINTHE DE PAN et MEMOIRES DE NOS PERES (qui avec sa grande leçon d'âme - valoriser certains soldats c"est dénigrer les autres... - pulvérise INDIGENES et son bien pensant nauséeux) dont l'echo porté n'a égale que l'infini intersidéral.

Des films impressionnant donc, boudés par le public pour je ne sais quel raison, si ce n'est un certain nombrilisme primaire ou chauvinisme comme vous voulez, car comme beaucoup le pense. Le cinéma n'est pas une carte d'identité, ni un prospectus politique (je vise en particulier le cinéma social français et son commentaire masturbatoire), ni une brochure touristique.

Et ce n'est finalement pas sur les films que je m'interroge. Mais sur le public français.
Aurait il définitivement perdu la tête ?

En tout cas, ça ne va pas aider les réalisateurs français à faire du GENRE.
Mais tout ça, n'est pas nouveau dans notre si beau pays... alors tout va bien.
kitano
Ben ça a toujours été comme ça non ?
Bruttenholm
Les chiffres bruts ne disent pas tout : Le labyrinthe de Pan (en plus de n'être pas trop un film grand public -interdit au moins de 12 ans etc.) est distribué sur moins de la moitié de salles que les 2 premiers du classement et le Clint Eastwood est pénalisé par sa longueur qui lui enlève une séance... Je trouve au contraire que ces 2 films s'en sortent bien... Faut pas non plus tomber dans un syndrome ecranlarge pour lesquels tout film fait un bide qauand il n'atteint pas 1 millions d'entrée en 2 semaines (je schématise mais à peine).
L'archiviste
CITATION(Skynyrd @ 08 11 2006 - 20:04) *
Des films impressionnant donc, boudés par le public pour je ne sais quel raison, si ce n'est un certain nombrilisme primaire ou chauvinisme comme vous voulez.
(...)
Et ce n'est finalement pas sur les films que je m'interroge. Mais sur le public français.
Aurait il définitivement perdu la tête ?


Résultats arrêtés au 27/03/1984

Classement – Titre – Entrées Paris/Périphérie – (Semaines d’exploitation)

LE TOP
    01 - LE MARGINAL----------------------1 119 728 (22)
    02 - LES COMPERES--------------------1 051 657 (18)
    03 - PAPY FAIT DE LA RESISTANCE --927 566 (13)
    04 - BLANCHE NEIGE & les 7 nains----886 925 (17)
    05 – FLASHDANCE ------------------------873 249 (25)
    06 - LE RETOUR DU JEDI--------------860 056 (23)
    07 – OCTOPUSSY----------------------847 593 (15)
    08 - TCHAO PANTIN--------------------783 855 (14)
    09 - JAMAIS PLUS JAMAIS-----------779 306 (17)
    10 - LA CRIME----------------------------521 388 (13)
    11 - LE BON PLAISIR--------------------475 764 (10)
    12 - VIVEMENT DIMANCHE------------475 288 (30)

LE FLOP
    51 – CHRISTINE ------------------201 542 (09)
    52 - LE GARDE DU CORPS------192 322 (06)
    53 - CHALEUR ET POUSSIERE--192 860 (24)
    54 - DON CAMILLO---------------190 203 (07)
    55 - UN BON PETIT DIABLE-----180 080 (24)
    56 - FEMMES DE PERSONNE-----174 553 (02)
    57 – SCARFACE--------------------170 984 (03)
    58 - DEAD ZONE-------------------167 354 (03)




qui que quoi le public d'aujourd'hui ?
rolleyes.gif
Lord-Of-Babylon
Non sérieusement il y a quoi d'alarmant dans ces chiffres ? Votre chouchou est pas premiers et c'est grave ?
muf
CITATION(Skynyrd @ 08 11 2006 - 20:04) *

En tout cas, ça ne va pas aider les réalisateurs français à faire du GENRE.


Heu... Tu t'es relu?

Ne le dis à personne, le truc qui fait 800 000 entrées et qui apparemment te défrise, c'est précisément un film de genre français (adapté de Harlan Coben).
dutch
09 - LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA - SEMAINE 6 - 133 478 - 2 054 183

putain il cartonne bien et au fait il est bien ?
nicco
CITATION(dutch @ 08 11 2006 - 23:26) *

09 - LE DIABLE S'HABILLE EN PRADA - SEMAINE 6 - 133 478 - 2 054 183

putain il cartonne bien et au fait il est bien ?


Insupportable.
Skynyrd
CITATION(muf @ 08 11 2006 - 23:14) *

CITATION(Skynyrd @ 08 11 2006 - 20:04) *

En tout cas, ça ne va pas aider les réalisateurs français à faire du GENRE.


Heu... Tu t'es relu?

Ne le dis à personne, le truc qui fait 800 000 entrées et qui apparemment te défrise, c'est précisément un film de genre français (adapté de Harlan Coben).


Oui ca se vend comme un thriller comme on vend les nouveaux Jean Claude Brisseau et C.Chabrol comme des oeuvres Hitchkockiennes...
Dans un mois on l'aura oublié ce film de "genre"...
nicco
CITATION(Skynyrd @ 09 11 2006 - 01:39) *

CITATION(muf @ 08 11 2006 - 23:14) *

CITATION(Skynyrd @ 08 11 2006 - 20:04) *

En tout cas, ça ne va pas aider les réalisateurs français à faire du GENRE.


Heu... Tu t'es relu?

Ne le dis à personne, le truc qui fait 800 000 entrées et qui apparemment te défrise, c'est précisément un film de genre français (adapté de Harlan Coben).


Oui ca se vend comme un thriller comme on vend les nouveaux Jean Claude Brisseau et C.Chabrol comme des oeuvres Hitchkockiennes...
Dans un mois on l'aura oublié ce film de "genre"...


Rue Barbare est totalement oublié, ça n'en reste pas moins un pur film de genre français, par exemple.

Je vois pas en quoi le fait qu'un film soit oublié ne fasse pas de lui un film de genre.

Ne le dis à personne est un film de genre. Qu'il soit oublié dans 1 mois ou 14 années-lumières n'y changera rien, il y aura toujours une russe qui torture (yummie) et des gens qui font pan pan avec des pistolets.

Tiens, conseil : regarde le film avant d'en parler smile.gif
Skynyrd
CITATION(nicco @ 09 11 2006 - 01:54) *


Tiens, conseil : regarde le film avant d'en parler smile.gif


En ecrivant cela, Tu veux dire qu'il est impossible de ne pas aimer le film ?

Lord-Of-Babylon
Non je pense qu'il veut dire qu'il parait plus sensé de savoir de quoi on parle avant d'écrire quelque chose qui se révèle assez faux. Il te parle du genre du film non pas de sa qualité
Skynyrd
CITATION(Lord-Of-Babylon @ 09 11 2006 - 07:01) *

Non je pense qu'il veut dire qu'il parait plus sensé de savoir de quoi on parle avant d'écrire quelque chose qui se révèle assez faux. Il te parle du genre du film non pas de sa qualité


Si vous le dites.
Je vous envoi la photocopie de mon ticket ?
Nan, mais sérieux trouvez autre chose.

Et sur le fond, j'ai bien dit que c'etait un thriller donc du genre.
Mais Navarro aussi c'est du genre.
Lord-Of-Babylon
Ben oui
c'est naze mais c'est du genre. D'où l'interrogation face à ta remarque de ton premier post

Edit : et je remarque qu'on ne dit rien de l'excellent score de Azur et Asmar
Le Duc
le cinéma de genre n'a qu'à s'en prendre qu'à lui-même ou alors consacrer un peu de budget et de temps à faire sa promotion, plutôt que d'essayer de rester élitiste sous peine de perdre son statut de cinéma de genre.

plus le temps passe et plus j'ai l'impression que les réalisateurs "underground-cinéma de genre" ont une mentalité "je parle pas aux cons"
Youssef Today
CITATION(Le Duc @ 09 11 2006 - 11:13) *

le cinéma de genre n'a qu'à s'en prendre qu'à lui-même ou alors consacrer un peu de budget et de temps à faire sa promotion, plutôt que d'essayer de rester élitiste sous peine de perdre son statu de cinéma de genre.



tu crois qu'on leur lache suffisement de budget en France?
Faut voir comment Marchal en a chié pour faire 36, quand tu as une tripoté de Poltergay, Brice de nice et autres Camping qui sortent tous les ans, ça c'est pour le cas des films français..
Apres, quand tu vois des affiches du Labyrinthe de pan dans le metro, de children of men sur les bus, et apres que tu vois le nombre de salles ou le film est diffusé, je crois pas que la promotion soit le principal parametre pour le succes d'un film au BO...

Et puis si c'est etre elitiste de pas faire la methode cauet pour la promotion d'un film, bah je trouve pas ça si péjoratif...
KUBIAK
On peut dire qu'il y a des genres français qui fonctionnent et d'autres pas .
nicco
CITATION(KUBIAK @ 09 11 2006 - 13:27) *

On peut dire qu'il y a des genres français qui fonctionnent et d'autres pas .


Tu serais pas breton par hasard ?
KUBIAK
biggrin.gif , seulement une origine .

Je veux dire qu'il y a plus de films policier français que de films fantastiques français et c'est domage .
Esteban
CITATION
pulvérise INDIGENES et son bien pensant nauséeux

En même temps, peut-être que ces 2 films ne sont pas vraiment comparables, même si ce sont 2 films de guerre.

Indigènes bien pensant et nauséeux ? C'est clair, ça caresse les dirigeants français dans le sens du poil en leur rappelant que ça fait 50 ans qu'ils oublient d'offrir un minimum de décence aux soldats "indigènes" qui ont contribué à la libération.
Indigènes c'est peut-être un mauvais exemple pour dire que "les productions franchouillardes squattent le box office en écartant les supaires film d'ailleurs qui sont mieux pasqu'en France on aime bien voir des comédies franchouillardes toutes pourrite mais qui ont droit à de la promo", AMHA ça fait partie des films indispensables, que le plus grand nombre se doit d'avoir vu, ne serait-ce que pour être au courant d'une page de notre histoire assez sombre pour le coup.

Ca a marché au BO, des classes de collèges, des familles, des anciens combattants sont allés le voir ? Tant mieux ! (on peut pas non plus dire que Eastwood souffre de boycott par chez nous, voilà pourquoi je pense que la comparaison/opposition est pas vraiment judicieuse)
Dr WONG
Le truc c'est surtout que si le public français a le choix entre 2 films d'un même genre (par exemple: "Indigène"/"La mémoire de nos pères"), ben il préfèrera aller matter le film français. C'est humain, et ça n'a rien de scandaleux je trouve.

A l'âge d'or des Bébel et des Delon, comme le soulignait l'archiviste, les films de genre français cartonnaient et niquaient bien les films américains. "L'as des as", "Le marginal", "Le professionnel", "Parole de flic", etc.... faisaient des putain de scores au box-office.

Maintenant, on s'est suffisamment plaint du fait que le ciné français s'est ensuite enfermé dans le ciné dit d'auteur pour ensuite crier au scandale maintenant qu'il s'essaie à nouveau au ciné de genre et qu'il fait de bons scores.

Moi, je suis content pour Canet, Chabat et consorts, et je ne me fait aucun souci pour Eastwood et Del Toro.

De plus, peu de films français cartonnent à l'international, alors que les ricains ont leur chance à ce niveau. Alors, laissons les films français avoir du succès quoi!

Je signale que je n'ai vu aucun des films concernés mais je suppose que "Indigènes", "Ne le dis à personne" et "Prête moi ta main", c'est autre chose que "Les visiteurs"...
KUBIAK
C'est une sorte de nouvelle generation d'auteur ... ninja.gif
dam
CITATION(Dr WONG @ 09 11 2006 - 20:32) *

Le truc c'est surtout que si le public français a le choix entre 2 films d'un même genre (par exemple: "Indigène"/"La mémoire de nos pères"), ben il préfèrera aller matter le film français. C'est humain, et ça n'a rien de scandaleux je trouve.




oui, c'est trés con, c'est donc humain.

et le public français n'est pas pire que les autres.
(moins con que beaucoup), malheuresement, la production elle est lamentable, il n'y a de places que pour les grosses comédies ou les petits films d'auteurs, les autres genres galérent pour exister, alors que pourtant il faut pas etre un génie pour savoir qu'un film d'horreur ça coute pas bien cher et ça peut raporter pas mal, les ricains l'ont biens compris eux, mais non, ce n'est ni familial ni "élitiste" donc ça ne se fait pas.
darklinux
le sujet a deja etez traité sous une forme la : http://www.mad-movies.com/forums/index.php?showtopic=17174
Blunt
CITATION(dam @ 10 11 2006 - 05:26) *

alors que pourtant il faut pas etre un génie pour savoir qu'un film d'horreur ça coute pas bien cher et ça peut raporter pas mal, les ricains l'ont biens compris eux, mais non, ce n'est ni familial ni "élitiste" donc ça ne se fait pas.



Ca n'est malheureusement pas la seule raison. Le film d'horreur çà beau coûter pas cher chez nous ça rapporte rien quand même. Que ce soit Baby Blood (pour remonter au plus loin), Haute Tension, Broceliande, Ils, Malefique, toutes les tentatives françaises dans le genre se sont monumentalement croûtés la face au BO. Pour quelle raison, je sais pas (absence de qualité dans certains cas, de promotion dans d'autres, va savoir...) mais le fait est que c'est pas un filon aussi rentable que ça peut l'être aux States et que forcément ça crée un cercle vicieux qui encourage pas les producteurs.
Redux
CITATION(Blunt @ 10 11 2006 - 12:39) *

Broceliande


C'est davantage un horrible film qu'un film d'horreur.
nicco
Et dire que tout devait décoller avec Promenons-nous dans les bois...
dam
CITATION(Blunt @ 10 11 2006 - 12:39) *

CITATION(dam @ 10 11 2006 - 05:26) *

alors que pourtant il faut pas etre un génie pour savoir qu'un film d'horreur ça coute pas bien cher et ça peut raporter pas mal, les ricains l'ont biens compris eux, mais non, ce n'est ni familial ni "élitiste" donc ça ne se fait pas.



Ca n'est malheureusement pas la seule raison. Le film d'horreur çà beau coûter pas cher chez nous ça rapporte rien quand même. Que ce soit Baby Blood (pour remonter au plus loin), Haute Tension, Broceliande, Ils, Malefique, toutes les tentatives françaises dans le genre se sont monumentalement croûtés la face au BO. Pour quelle raison, je sais pas (absence de qualité dans certains cas, de promotion dans d'autres, va savoir...) mais le fait est que c'est pas un filon aussi rentable que ça peut l'être aux States et que forcément ça crée un cercle vicieux qui encourage pas les producteurs.

tu me cite des films français, c'est peut etre l'absence de promo, car les films d'horreurs ricains eux, marchent bien au box-office.
et il y a peut etre aussi le coté "auteurisant" des films français qui décourage un certain public quand ils se rendent compte de l'origine du film, un film américain c'est toujours plus vendeur qu'un film français.
steve locker
Après tout, le public français n'est pas obligé non plus d'être un public de madnautes, hein...Sortez de votre nombril, les gars.
Ce qui me sidère plus dans la production française, c'est le manque flagant d'ambition dans le traitement des sujets. Combien de réals sont de véritables cinéastes au sens propre du terme (genre vrais réals qui savent mettre en scène) ?
darklinux
CITATION(steve locker @ 12 11 2006 - 15:41) *

Après tout, le public français n'est pas obligé non plus d'être un public de madnautes, hein...Sortez de votre nombril, les gars.
Ce qui me sidère plus dans la production française, c'est le manque flagant d'ambition dans le traitement des sujets. Combien de réals sont de véritables cinéastes au sens propre du terme (genre vrais réals qui savent mettre en scène) ?


Tu ne devraos pas parlé de vrais films ? parce que les tawi et autre Europa Movie sont plus des pubs en 5.1 payante que des scenars joué par des acteurs ; mise en lumière par des gens compétants et mis en musique par de vrai compositeur ( avec orchestre post - romatique de préférence )
Mason
Pour le coup, les taxi et Cie Made in Europa Corp, sont volontairement ou non , des pompes à fric . je suis sûr que meme le pire des "taxi", pour l'exemple je le précise, prenons le Taxi 4.
Qui'il soit bon, ou mauvais, c'est la garantie de faire au minimum 1 000 000 d'entrées. combien de films français qui ne sont pas des comédies soit beaufs , soit futur prime sur TF1 ( l'hirondelle fait le printemps" par ex..., soit meme malheureusement des films de genre, arriveront péniblement à , disons, 700 000 entrées en fin d'exploitation Ciné.?
steve locker
Arrêtez de vous monopolisez sur le genre et de me parler de "Taxi" et consort...
Incroyable ça, c'est comme la "Star Academy", tout le monde débecte et pourtant cela revient tout le temps en discussions comme un mètre-étalon de la nullité référentielle...
Mais, il y a un autre monde en-dehors des "Taxi" et "Star AC", le savez-vous...
Sinon, je parlais d'une mise en scène pensée, travaillée, stylisée adaptant les contours de son script: je ne savais pas que Pirès et consorts jouaient dans cette catégorie-là.
Un exemple, le dernier cinéaste qui m'a frappé à la gueule à ce niveau-là est Lucky Mc Kee alors qu'au niveau français, on en reste toujours à Jacques Audiard.
Le cinéma français n'a pas une culture de genre (et quand on voit les échappées d'un Nicloux ou d'un Bilal, aie aie aie), c'est tout.
KUBIAK
Hier je regardais Leon que j'aime beaucoup , et ba je trouve que la mise en scene est pas mal . bluesbro.gif

L'archiviste
CITATION(steve locker @ 10 12 2006 - 12:05) *
Le cinéma français n'a pas une culture de genre, c'est tout.

blink.gif
Ben quand même...
Il prend sa source chez George Méliès (S.F.), transite par Louis Feuillade (serial) et Abel Gance (biopic), expérimente dans l'animation avec le conte (Ladislas Starewitch), s'affirme à travers Jean Cocteau (merveilleux) les ambiances criminelles du réalisme poétique de Marcel Carné (Quai des brumes, Le Jour se lève), l'allégorie fantastique durant la guerre (La Charette fantôme, Les Visiteurs du soir), puis réinvente le feuilleton populaire durant les 30 glorieuses (le cape et épée d'André Hunebelle, l'aventure exotico-romantique de Bernard Borderie, Pierre Gaspard-Huit etc.), tâte discrètement de l'épouvante (George Franju, Maurice Tourneur) en imposant une forme de polar détaché qui lui est propre (Eddie Constantine, Lino Ventura, Frédéric Dard, Michel Audiard et compagnie) et dont l'esprit se prolonge au film de guerre et d'aventure (Taxi pour Tobrouk, 100 000 dollars au soleil); il vogue parfois vers le thriller macabre (Henri George Clouzot) avant de se métamorphoser en film de gangster (José Giovanni, Henri Verneuil) puis de subir l'influence japonaise (Jean Pierre Melville) ou redigérer l'enseignement américain (Costa Gavras, Alain Corneau, Claude Chabrol et même Jean Luc Godard). Enfin la boucle est bouclée avec la redécouverte de la SF du Méliès des origines (La Cité des enfants perdus) et la revendication récente du "genre" (Matthieu Kassovitz, Florent Emilio Siri, Alexandre Aja, Eric Valette, Christophe Gans).
Toute cette histoire fait partie intégrante de la culture de ce pays, mais cette culture peine à s'exprimer à l'écran (on paie des fortunes à un Laurent Chalumeau pour qu'il écrive des comédies alors qu'il ne rêve que de polar) en raison d'un système de financement qui a trop souvent privilégié une seule façon de faire.
Pour savoir si la France a une culture de genre, il suffit simplement de regarder les histoires qu'on privilégie, c'est-à-dire ce qui se vend en littérature et en bédé : Werber, Grangé, Van Hamme, Loisel etc.
On y retrouve exactement les genres cités plus haut.
Ce n'est pas par hasard. C'est définitivement notre culture.
steve locker
Euh, oui mais au détail près que cette énumération n'est que détail justement. En clair, il s'agit d'un cinéma d'initiés, donc peu mis en avant donc/ou/et pas attractif pour une majorité moyenne de gens qui aiment le cinéma en France: car, que c'est dur d'avoir des artisans du genre et que c'est plus dur encore d'avoir de bons films en France.
J'ai une théorie là-dessus: le cinéma français a toujours privilégié le sentiment en général plutôt que la sensation: avoir peur, vibrer d'adrénaline, se tortuer l'esprit est toujours en-dessous de la considération intellectuelle de la mise en perspective du ressentiment chez un être: amour, frustration, crise existentielle, rire, doute, on cherche l'empathie avec le personnage, sa condition dans une situation donnée au-delà de la mise en condition et tout cela passe par la moulinette du texte, du dialogue de préférence au détriment de la mise en scéne; en clair, le fond avant la forme.
Un exemple récent qui me vient en tête, c'est le "Ne le dis à personne" de Canet qui a privilégié la condition qui lie les deux personnages principaux (l'amour envers et avant tout) qui prend la place sur l'intrigue proprement dite, ce qui aboutit à des digressions inutiles sur les ressentiments de différents personnages (surtout vers la fin): on aurait dû avoir un polar sec et serré, on a juste des airs de polar qui parle d'amour.
Le genre est un justificatif à l'histoire mais pas une fin en soi, voilà le noeud du problème et puis ce n'est même pas un problème, juste une question de point de vue: certains diront que le film de Canet est très bien ainsi, d'autres que non, ce n'est pas encore le film qui s'assume... Qui a raison? Personne, c'est juste que notre culture n'est pas fondamentalement une culture de genre car, trop littéraire. Ce qui est bien pour beaucoup sera moins bien pour d'autres.
Tout n'est pas perdu, d'autres pays à l'approche culturelle du genre différente existent, chacun trouvera bonheur (moi, le 1er) à sa porte du monde...
darklinux
On veras ce que sa donne avec Arthur ...
L'archiviste
CITATION(steve locker @ 12 12 2006 - 22:10) *
Euh, oui mais au détail près que cette énumération n'est que détail justement. En clair, il s'agit d'un cinéma d'initiés, donc peu mis en avant donc/ou/et pas attractif pour une majorité moyenne de gens qui aiment le cinéma en France

J'ai du mal à voir en quoi les films cités, qui comptent parmi les plus grands succès publiques de l'Histoire du Cinéma français, seraient un truc d'initiés.
blink.gif
Ils me semblent au contraire emblématiques.
steve locker
En fait, le problème est que je ne suis pas d'accord dans la répertoriation des films de genre dans ta liste: maintenant, tout dépend ce que l'on veut englober par genre, parce que si on va par là, de Chabrol à Godard en passant par Hunebelle, Carné ou même Verneuil, je considère que Truffaut, Tavernier, Renoir, Lautner, Rohmer (ah oui, c'est un genre en soi, lui) et même les Charlots (eh oh, et "les Charlots contre Dracula") ont fait du genre.
Mais alors, tout est un genre en soi, la comédie romantique, sociale, le drame intimiste, pschychologique, le policier parodique, animalier (bah oui, "Hercule et Sherlock" avec Totophe Lambert) ou même la comédie juive tiens ("la vérité si je mens", sans décoonnneerr).
J'associe surtout le genre à un formalisme et une codification précises: fantastique/horreur, polar/survival etc...
Vaste débat là, tiens.
L'archiviste
CITATION(steve locker @ 13 12 2006 - 23:19) *
J'associe surtout le genre à un formalisme et une codification précises: fantastique/horreur, polar/survival etc...

Oui tout à fait
exemples : Le Boucher, La Mariée était en noir, Tirez sur le pianiste, A bout de souffle, Alphaville...
Ce ne sont pas des comédies dramatiques ou des films de moeurs; ils rentrent bêtement dans la case qu'on appelle "genre" (le terme n'existait pas à l'époque de toutes façons) et dans laquelle on trouve aussi une vaste chiée de films français qui ont rythmé l'histoire de ce pays entre 1895 et 2006.

Ce qui ne fait que je ne comprends toujours pas la phrase "Le cinéma français n'a pas une culture de genre".
Les genres codés de type film policier/cape et épée/fantastique sont au coeur de son Histoire.

Ne le prends pas mal, mais j'ai justement l'impression d'entendre parler un de nos producteurs français contemporains, le type pour qui le cinéma français a débuté avec Jacques Doillon et Rhomer, et qui te rira au nez si tu lui dis que la SF ou le gore ont été inventés à Paris.
cool.gif
xave
Le cinéma de genre correspond généralement aux films de SF, fantastique, horreur, aventures, action, western, péplum, polar et leurs dérivés
steve locker
CITATION(L'archiviste @ 14 12 2006 - 01:38) *

exemples : Le Boucher, La Mariée était en noir, Tirez sur le pianiste, A bout de souffle, Alphaville...
Ce ne sont pas des comédies dramatiques ou des films de moeurs; ils rentrent bêtement dans la case qu'on appelle "genre" (le terme n'existait pas à l'époque de toutes façons) et dans laquelle on trouve aussi une vaste chiée de films français qui ont rythmé l'histoire de ce pays entre 1895 et 2006.

Ce qui ne fait que je ne comprends toujours pas la phrase "Le cinéma français n'a pas une culture de genre".
Les genres codés de type film policier/cape et épée/fantastique sont au coeur de son Histoire.

Ne le prends pas mal, mais j'ai justement l'impression d'entendre parler un de nos producteurs français contemporains, le type pour qui le cinéma français a débuté avec Jacques Doillon et Rhomer, et qui te rira au nez si tu lui dis que la SF ou le gore ont été inventés à Paris.
cool.gif


Ne le prends pas mal, mais j'ai vraiment du mal avec tes exemples: "Les enfants du Paradis", "A bout de souffle", "La mariée était en noir", même "le Boucher", non, ce ne sont pas des films représentatifs du genre: ou plutôt, certains des codes en sont utilisés... Mais la finalité n'en est que purement intellectuelle (critique sociale, mise en abîme de sentiments, réflexe existentialiste ) ce qui revient à ce que je disais: le cinéma français est plus réflechi que sensitif dans son approche de cet Art.
Maintenant, les films de deBroca, Bébel, Melville, certains Verneuil, Hunebelle, Lautner (et j'en oublie, bien sûr) ont donné de sacrés coups de fouet à cela, mais le résultat est toujours là: on en est à patauger dans l'attente de notre sortie annuelle de film de genre encore et encore, même si le gore et la SF ont été inventés à Paris, dis donc (sans rire, je le savais pas,merci pour l'info)...
La comédie sociale et dramatique (surtout les deux à la fois) et même comique, est le fer de lance de notre production, et le producteur caché que je suis le déplore, finalement mais va voir ailleurs si Siri veut bien tourner un nouveau film en République Tchèque sous la bannière mondialiste américaine...
L'archiviste
Oui mais si l'on suit ta logique et qu'on la transpose dans d'autres pays, ça fera aussi un sacré vide.
La Prisonnière du Désert devient une étude sur la damnation de la haine raciale; La Horde Sauvage une contemplation à la Beckett sur la fin de l'homme et des époques qui le définissent; Little Big Man et Soldat Bleu deviennent un regard révisionniste sur la politique coloniale d'extermination; Josey Wales hors-la-loi la tragédie des consciences brisées par l'Histoire; Il était une fois la révolution un acte de résistance aux dogmes gauchisants qui menacent la démocratie italienne; Le Bon la Brute et le Truand devient la farce antique de l'homme réduit à n'être que le jouet de son Dieu et de son Diable.

Oui mais non. Ce sont avant tout des westerns.
Si on leur refuse le statut de film de genre, alors seuls certaines séries B et certains films d'exploitation mériteront ce qualificatif.

J'ai cité des films de la nouvelle vague exprès pour souligner l'existence du genre même dans le cinéma français qu'on oppose traditionnellement au "genre" (et j'ai jamais cité Les Enfants du Paradis). Que ces films de la nouvelle vague te laissent indifférents ou te fassent chier, c'est un autre problème (c'est un peu mon cas); ils n'en répondent pas moins à des codes précis des genres auxquels on est forcé de les assimiler (meurtres, enquêtes, poursuites fusillades, élément scientifique héros du récit etc.). Leur ton, leur mise en scène, le jeu de leurs comédiens, tout ça ne rentre pas en compte dans la catégorisation.

Quant à la supposée primauté de l'intellectuel sur le sensitif, là encore je ne suis pas du tout d'accord. On est tout de même le pays d'où est sorti l'école du "réalisme poétique", l'un des courants cinématographiques les moins intellectuels qui soient. Et les quarantes premières années de notre Cinématographie se sont inscrites dans le sillage du feuilleton populaire (Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Dumas, Hugo etc.) qui ont été l'une des bases essentielles du cinéma d'action, d'aventure et d'épouvante aux USA. Et si par ailleurs Abel Gance, L'Herbier, Renoir, Carné, Tourneur, Duvivier, Clouzot ou Melville ne sont pas assez sensitifs pour toi, franchement y'a un problème.

Il y a une différence entre dire "Le cinéma français de ces trente dernières années a tourné le dos à sa sensibilité, son héritage et son Histoire" et dire "Le cinéma français n'a pas de culture de genre".
steve locker
CITATION(L'archiviste @ 15 12 2006 - 05:28) *

Oui mais si l'on suit ta logique et qu'on la transpose dans d'autres pays, ça fera aussi un sacré vide.
La Prisonnière du Désert devient une étude sur la damnation de la haine raciale; La Horde Sauvage une contemplation à la Beckett sur la fin de l'homme et des époques qui le définissent; Little Big Man et Soldat Bleu deviennent un regard révisionniste sur la politique coloniale d'extermination; Josey Wales hors-la-loi la tragédie des consciences brisées par l'Histoire; Il était une fois la révolution un acte de résistance aux dogmes gauchisants qui menacent la démocratie italienne; Le Bon la Brute et le Truand devient la farce antique de l'homme réduit à n'être que le jouet de son Dieu et de son Diable.


J'ai tendance à penser que, pour ces films, le fond complête à merveille la forme, ou plutôt l'écriture cinématographique avec ce que cela suppose de vraie mise en scène ne se dépare pas du fond qu'on peut trouver au film: ce sont de beaux exemples, oui.
Mais, en France, j'suis chiant, tout ce que l'on veut, mais j'ai du mal à le percevoir. Je trouve que l'écriture ne joue pas assez sur cette carte du formalisme au détriment du reste.

CITATION

Quant à la supposée primauté de l'intellectuel sur le sensitif, là encore je ne suis pas du tout d'accord. On est tout de même le pays d'où est sorti l'école du "réalisme poétique", l'un des courants cinématographiques les moins intellectuels qui soient. Et les quarantes premières années de notre Cinématographie se sont inscrites dans le sillage du feuilleton populaire (Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Dumas, Hugo etc.) qui ont été l'une des bases essentielles du cinéma d'action, d'aventure et d'épouvante aux USA. Et si par ailleurs Abel Gance, L'Herbier, Renoir, Carné, Tourneur, Duvivier, Clouzot ou Melville ne sont pas assez sensitifs pour toi, franchement y'a un problème.


Ah oui, Clouzot et Tourneur, je les avais oubliés ceux-là!
Bien sûr, nous avons eu un courant populaire à ce niveau, je veux bien: mais puis-je (re)dire que ce courant (qualitatif) n'était pas forcément une lame de fond (quantitative)? Non ? Bon...

CITATION

Il y a une différence entre dire "Le cinéma français de ces trente dernières années a tourné le dos à sa sensibilité, son héritage et son Histoire" et dire "Le cinéma français n'a pas de culture de genre".


Son héritage se constitue de film de cape et d'épée (Dumas style), d'aventures pittoresques de série B: quid de l'horreur, du film noir, de SF, de fantastique? Ah oui, Tourneur, ah oui Clouzot, ah oui Melville: bien sûr, mais est-ce suffisant pour l'inscrire sur la durée dans une page prégnante de notre histoire?
Juste un test pour vérifier ces dires: j'invite les Madnautes à nous dire quel cinéma a le plus alimenté leur amour du genre: plus prosaiquement, on pourra voir ou l'Italie, ou l'Espagne ou les USA ou le Japon ou ... la France (en queue du peloton ou pas) ? A voir et à vos claviers!

Dernier mot, je prends bien plaisir à débattre avec toi, l 'Archiviste: je m'arrête là car je ne veux monopoliser ce topic. wink.gif
L'archiviste
idem
wink.gif
Ceci est une version "bas débit" de notre forum. Pour voir la version complète avec plus d'informations, la mise en page et les images, veuillez cliquer ici.
Invision Power Board © 2001-2009 Invision Power Services, Inc.