Le texte en lui même n'est pas encore fini, quelques petites retouches au niveau des tournures des phrases doivent être faite.
Dites moi ce que vous en pensez.
Sinon alimentez ce topic avec vos impressions sur la façon dont le cinéma américain à réagit au 11 septembre.
Amérique post 11 septembre : fêlures et traumas.
Le Village et La guerre des mondes.
11 septembre 2001. World Trade Center. L’Amérique est attaqué et elle a peur.
Cette date marque l’effondrement d’une croyance primordiale pour les américains :
L’invulnérabilité militaire de leurs frontières.
A partir de cette date on peut venir sur le sol de la nation américaine et déclencher l’apocalypse.
A partir de cette date, l’air aux Etats-Unis est moins respirable, la peur partout.
Cet état de fait, ce sentiment d’insécurité, fut pour certains réalisateurs une nouvelle matière à travailler, réfléchir sur le territoire dans lequel ils vivaient, mettre en lumière les fêlures et traumas de leur pays.
Soit Le Village de Shyamalan et La guerre des mondes de Spielberg, qui chacun à leur manière, très différentes, projettent dans leurs fictions les attentats du 11 Septembre et ses conséquences.
D’un côté il y a Le Village, film fantastique qui se transforme en une interrogation sur la peur et sa possible instrumentalisation.
De l’autre il y a La guerre des mondes, film de science-fiction mettant en scène une Amérique attaquée, incapable de se défendre, au bord de l’implosion, en recyclant l’imagerie de l’attentat du WTC comme preuve de cet effondrement.
Deux films, deux manières de projeter de façon détournée notre présent, deux points de vue sur un pays au bord de l’asphyxie.
Territoire (s) :
Le Village, comme La guerre des mondes, possède leur propre cartographie à la fois cinématographique et géographique.
Shyamalan met en scène un espace clos, un village retourné sur lui-même, qui n’est attentif qu’à sa propre vie, le monde extérieur n’existe pas, il est le hors champ qu’on veut invisible et inopérant, celui dont on ne parle pas. Pourtant cet extérieur vient s’immiscer dans la vie de la communauté, ils ont beau s’échiner par tous les moyens (physique et psychologique) à l’en empêcher, il se matérialise sous la forme cauchemardesque de monstres, sortes de chimères, mi hommes (pour l’habillement), mi animaux. A mesure de l’avancement du film, ce territoire soi-disant protégé du reste du monde est violé de plus en plus souvent par les chimères jusqu'à la profanation des maisons même, lieu de repli et de protection par excellence.
Par ses cadrages tirés au cordeau qui balisent fortement l’espace cinématographique Shyamalan met en place une redondance entre le territoire cinématographique (les cadrages) et le territoire géographique (le village), qui chacune de leurs côtés sont deux entités strictement cloisonnées. En théorie à l’abri de toutes interventions et tentative de déstabilisation extérieur. Les trouées opérait par les monstres en sont d’autant plus anxiogènes.
Le territoire cinématographique que nous montre à voir Shyamalan est hanté en permanence par la question du hors champ, comme tout bon film d’horreur me diriez vous, mais dans le cas présent, il a une utilisation autre que la création de la peur, il permet d’opérer un rétrécissement du cadre à mesure de l’importance du danger créer par ceux-dont-on-ne-parle-pas (les monstres), le cadre se rétrécissant, l’espace vital en fait de même. Le hors champ, le monde extérieur s’agrandit, devenant omnipotent il empêche toute respiration pour la communauté enfermée dans un cercle vicieux entretenu par la mise en scène claustrophobique. Il faut donc opérer une trouée un peu à la manière des monstres, mais à l’envers, aller vers l’extérieur. Dans Le Village tout est affaire de mouvements rentrant et sortant, les monstres viennent de l’extérieur vers l’intérieur transformer un village paisible en lieu de peur, tandis que pour sauver l’être aimé et arrêté les attaques Ivy doit opérer une sortie, partir de l’intérieur pour aller vers l’extérieur, casser le cercle infernal, la barrière psychologique qui l’enferme dans un problème insoluble.
Pour cela elle doit découvrir la vérité. Ouvrir les yeux malgré sa cécité.
C’est donc un territoire fermé mais attaqué, un territoire cultivant jalousement une way of life, un territoire que ses occupants voulaient croire intouchable…
La guerre des mondes de son côté prend place dans un lieu géographique bien connu, la côte Est des Etats –Unis et en particulier New York, ville martyre. Elle est le lieu d’une attaque extraterrestre et les images de destruction vont s’accumuler tout au long du film. C’est le chaos à l’œuvre que nous montre Spielberg, un territoire géographique en proie à une destruction totale, une église, un pont, un bateau, etc… ce territoire normalement havre de paix se transforme en une machine de mort. A travers cette annihilation, ce sont les images du 11 Septembre et les phantasmes mortifères qui en découlent qui refont surface.
Spielberg filme l’attaque des tripodes un peu à la manière des documentaires, contrairement à Shyamalan qui corsète au maximum son territoire cinématographique pour mieux le déchirer et ainsi faire naître la peur, Spielberg filme l’action avec une caméra qui bouge beaucoup et qui tente de suivre l’action, un grain un peu sale, une lumière à dominante naturelle, la peur vient de l’hystérie collective et de l’incompréhension de l’action, les spectateurs comme les acteurs ne comprennent pas ce qui arrive. C’est une sorte de réel hypertrophié que filme Spielberg exploitant sciemment l’iconographie et l’hystérie collective du 11 septembre.
Contrairement aux habituels blockbusters apocalyptiques hollywoodiens, qui donnent aux spectateurs une cartographie précise du film et de ses événements (Indépendance Day en est l’exemple formel le plus caricatural), Spielberg ne cherchent pas à montrer du territoire qu’il filme une vision globale, éludant la Trinité sacré : tentative de survie d’un petit groupe dont le héros fait partie ; efforts du gouvernement pour enrayer l’attaque ; point de vue des extra-terrestres. Cette Trinité permettant aux spectateurs une vue d’ensemble du territoire cinématographique dans lequel ils sont plongés. Au contraire ici tout est axé sur la perdition d’une cellule familiale amputé de la mère et supporté par un père indigne qui se débat au sein d’un chaos géographique et cinématographique. Jamais Spielberg ne prend de la hauteur avec sa caméra pour éclaircir l’action, il colle aux basques de son héros et ne s’en départ plus jusqu’à la fin. Il reste constamment à l’échelle humaine, à l’échelle des victimes et des survivants.
Cette façon d’enfermer son unité familiale au sein d’un chaos dantesque car trop important et incroyable, nous renvoie a ce qu’ont pu ressentir les new-yorkais le 11 septembre quand ils ont vu s’effondrer sur leur ville le WTC.
Alors que Shyamalan cloisonne dans une unité de lieu son déroulement narratif, Spielberg lui nous entraîne dans un road movie chaotique à travers une Amérique en perdition, le territoire qu’il filme est étendu mais partout c’est la même désolation d’une civilisation au bord de l’éclipse.
Peur (s) et Symbole (s)
La peur chez Shyamalan est une construction que l’on pourrait qualifier de politique dans le sens où elle prend à partie la cité, le village, la communauté. Elle impose un mode de vie.
La crainte de ces monstres et la peur qui en découle empêche ceux du village d’avoir des relations avec l’extérieur, ils sont les gardiens (les monstres) de ce que l’on pourrait appeler une prison, même si les habitants ont parfaitement intégrés cet état de fait et qu’ils n’y voient pas un désagrément insupportable, ils sont nés avec et mourront avec. Mais cette peur est aussi un mensonge, une construction politique mensongère qui asservit cette communauté à un danger qui n’existe pas, ces soi-disant monstres assoiffés de sang sont la création des anciens du village pour empêcher à toute personne de la communauté de partir et de rencontrer la corruption morale et physique de la ville. La peur est donc a double niveau, elle touche par le biais des monstres ceux de la communauté qui ne connaissent pas le secret (9 personnes sur 10), mais elle touche aussi les anciens qui ont peur de la ville corruptrice et qui ont peur que leur secret soit mis à jour. Double faisceau d’une peur qui englobe le village, le pliant peu à peu à sa volonté, on assiste inexorablement à la destruction de tout ce que les anciens avait passé des années a construire.
Ce mouvement double, trouve son corrélat, dans l’envie de Shyamalan de retourner et d’interroger les sources de la naissance d’une Amérique puritaine tout en interrogeant le devenir de cette Amérique puritaine dans notre monde présent. Un clash est obligatoire entre le phantasme de cette pureté perdue propagé par la propagande bushienne et l’état de notre monde. Pour maintenir ce grand écart hasardeux, le mensonge politique est obligatoire.
Il y a la création d’une peur permettant le contrôle de la communauté, la tentation de la faire exister dans une bulle que l’on croit surprotégé et lui promettre une vie sans soucis, et il y a l’impossibilité de pouvoir tout contrôler, puisque à un moment donné l’un des membres de la communauté que l’on pourrait qualifier de nigaud du village va se rendre compte de la supercherie et par esprit de vengeance agresser au couteau celui qui va se marier avec celle qu’il aime et se lancer à la poursuite de cette dernière avec le déguisement de monstre qu’il a volé, sans que les anciens ne puissent rien faire puisque se serait mettre à jour le mensonge sur lequel ils ont bâti leurs vies.
Mais Shyamalan va encore plus loin dans la radicalité de son propos car au moment ou le secret est dévoilée à Ivy pour qu’elle aille sans peur à la ville chercher des médicaments pour soigner celui qui s’est fait agresser, cette dernière accepte le mensonge, l’intériorise et ne le dit à personne, préférant voir la communauté continuait à vivre dans le mensonge et la peur plutôt que de la voir imploser sous les coups de boutoir de la vérité.
Dans Le Village Shyamalan se livre à une réflexion pratique sur le mensonge et la peur, cherchant à montrer comment des êtres vivants, un peu à la manière des otages touchés par le syndrome de Stockholm, même en ayant conscience du mensonge qui englobe leurs vies sont prêt a passer outre et continuer à vivre comme si de rien n’était pour ne pas remettre en cause leurs existences.
Bien entendu avec Le Village, Shyamalan ne cherche pas à dresser de façon limpide un portrait à charge de l’Amérique Bushienne (par exemple à aucun moment on ne peut comparer le conseil des anciens avec les faucons de la Maison-Blanche, leurs motivations sont totalement différentes) il cherche seulement à s’interroger sur l’une des tendances de l’Amérique post 11 septembre, une tendance au repli sur soi, à la peur de l’autre, de l’inconnu, du terroriste, chimère moderne. Qui plus est quand cette tendance réactionnaire est encouragée par les hommes au pouvoir.
Comme nous l’avons vu dans la première partie, la peur chez Spielberg vient de deux facteurs, tout d’abord l’intrusion meurtrière et inattendu d’éléments étrangers sur un territoire que l’on croyait sûr, et ensuite l’aspect massif et incroyable de l’attaque. Ces deux facteurs de peur hystérique (la plupart des personnages du film le deviennent) nous renvoie sans cesse au 11 septembre et à la stupeur qui s’est emparé de nous à ce moment là. Jamais personne n’aurait pu imaginer une telle déferlante de violence et d’images apocalyptique et de ce point de vue là les habitants des Etats-Unis encore moins, tant on leur inculque depuis tout petit la légendaire invulnérabilité de leur pays.
Mais Spielberg contrairement à Shyamalan qui passe par le prisme du conte pour évoquer ces attentats et leurs conséquences décide d’affronter directement les images du 11 septembre. Il va mettre sa caméra là ou ça fait mal ravivant des souvenirs traumatiques. Tous les emblèmes médiatiques de l’attentat sont convoqués. Effondrements, poussières, volatilisation des corps, crash d’avion, tous sont présent pour réaffirmer la catastrophe originel de ce début du siècle. Spielberg ne fait pas dans la demi mesure et tente d’exorciser les fêlures et traumas de son pays. Il va encore plus loin dans cet affrontement avec les icônes médiatiques et mortifères en passant outre le tabou des corps victimes de l’attentat qui est tombé sur les Etats-Unis comme une chape de plomb. En effet durant et après l’attaque terroriste sur New York, les médias du monde entier ont relayé jusqu’à l’écœurement les images du crash et de l’effondrement mais jamais et encore aujourd’hui il n’y a eu d’images des corps retrouvés sous les décombres du ground zero. Alors qu’au moindre attentat de par le monde les médias nous abreuvent d’images sanguinolentes, de corps démembrés, de rivière de sang, pour l’attentat du WTC ces images là n’ont jamais existés. Après avoir perpétuer cette tradition dans le début du film, quand les tripodes tirent sur les humains, ils se volatilisent en une poussière qui vient se déposer sur ceux encore vivants, les rendant tout gris comme les rescapés de l’effondrement des tours (séquence symbolique très forte), mais pour Spielberg cela ne suffit pas, il est parti dans un exercice d’exorcisation et décide d’y aller jusqu’au bout en faisant remonter littéralement les corps oubliés du WTC à la surface de son film. Cette résurgence intervient dans la scène ou la petite fille du héros s’éloigne pour aller faire pipi, elle trouve un endroit à l’abri près de l’Hudson mais à ce moment là la rivière se teinte en rouge et des dizaines de corps flottant envahissent le cadre et plonge dans la stupeur la petite fille. Ces corps là sont symboliquement parlant les corps oubliés du WTC ceux que l’on pas voulu voir, que l’on ne pouvait pas voir, que l’Etats-Unis préférait oublier, et que Spielberg décide de réincarner.
Le cinéma américain a été comme toujours très prompt pour intégrer et projeter dans ses films les soubresauts de son Histoire. Mais chaque réalisateur le fait à sa façon et dans les deux cas qui nous intéressent aujourd’hui, la façon d’appréhender cet événement dramatique diffèrent totalement voire entre en contradiction. Alors que Shyamalan cherche à réfléchir sur les dérives politiques et psychologiques d’une Amérique en proie à la peur. Spielberg abdique tout esprit critique ou tout du moins une certaine distanciation pour recycler et exorciser les images traumatiques du 11 septembre.
Dans Le Village, la communauté qui nous est montré et en quelque sorte une synthétisation de l’Amérique d’aujourd’hui qui préfère se replier sur elle-même, oublier l’extérieur et tenter de vivre entre gens de bonne compagnie, tout en ne comprenant pas que le ver est dans le fruit, que le mensonge sur lequel est bâti leur communauté ne peut que lentement ronger les fondations et faire tout s’écrouler. Le point fort du film de Shyamalan est de ne pas de porter de jugement sur cette communauté, seulement nous montrer les mécanismes qui régissent leurs vies et ensuite à nous d’en tirer les conclusions. Assez rapidement se crée chez le spectateur une véritable empathie et sympathie pour cette communauté, seulement à la fin quand le secret qui avait failli être révélé se retrouve à nouveau plongés dans le noir, on ne peut que avoir de la peine pour ce village (cette nation) incapable de se remettre en question et d’affronter le monde réel.
Avec La guerre des mondes le registre est complètement différent, Spielberg nous plonge dans un présent qui subit une attaque extra terrestre à l’échelle de la planète mais en se focalisant sur les Etats-Unis. Comme nous l’avons expliqué plus haut Spielberg recycle et exorcise les images traumatiques du 11 septembre. Il nous montre l’image d’un pays en déroute, incapable de protéger ces citoyens qui en deviennent de loups pour eux-mêmes. On pourrait donc croire à première vue que ce film cherche à montrer l’image d’un pays malade, sans défense, le portrait au vitriol d’un pays dégénérescent. Mais c’est mal connaître Spielberg qui préfère l’entertainment et le bien pensant à toute sorte de polémique. Si les extra-terrestres disparaissent c’est qu’ils ont été annihilés de l’intérieur par des bactéries terriennes, on peut y voir symboliquement parlant la victoire de la way of life américaine sur l’obscurantisme terroriste qui jusqu'à présent (et là Spielberg ne cherche pas à mentir ou biaisé la réalité) n’a pu être abattu par les armes, tout comme les extra-terrestres d’ailleurs. Et enfin à la toute fin du film il y a la réaffirmation d’un ordre ancien et providentiel comme dans tout film de catastrophe réactionnaire, dans le cas présent la reconstruction familiale (avec ce retour improbable et parfaitement ridicule du fils)
Chez Spielberg tout redevient normal selon des schémas préétablis et on en est soulagés, chez Shyamalan la situation se normalise mais le malaise reste latent.
Deux projections et deux analyses différentes.
Je sais pas pourquoi, mais ça commence à me saoûler, cette constante assimilation - je dis pas ça seulement pour ton texte, hein - de la famille à une valeur Américaine/bien-pensante/réactionnaire, que nous-autres-européens-qu'on-est-pas-si-cons pouvons mépriser. Presque comme si placer sa famille avant tout était devenu une valeur négative et/ou exclusivement ricaine.
M'enfin c'est pas grave. C'est un peu comme de réduire Spielberg à entertainment bien-pensant, c'est devenu un lieu commun lorsqu'on parle de son cinéma, et ça donne le sentiment d'être d'accord avec la majorité.
Sinon, ouais, grosso modo on avait parlé de tout ça dans les deux topic en question, donc voilà, cf les topics du Village et de WOTW.
Juste une question: tu le destines à quoi, ton texte?
CITATION(Lurdo @ 24 11 2006 - 15:56)

Je sais pas pourquoi, mais ça commence à me saoûler, cette constante assimilation - je dis pas ça seulement pour ton texte, hein - de la famille à une valeur Américaine/bien-pensante/réactionnaire, que nous-autres-européens-qu'on-est-pas-si-cons pouvons mépriser. Presque comme si placer sa famille avant tout était devenu une valeur négative et/ou exclusivement ricaine.
M'enfin c'est pas grave. C'est un peu comme de réduire Spielberg à entertainment bien-pensant, c'est devenu un lieu commun lorsqu'on parle de son cinéma, et ça donne le sentiment d'être d'accord avec la majorité.
Sinon, ouais, grosso modo on avait parlé de tout ça dans les deux topic en question, donc voilà, cf les topics du Village et de WOTW.
Juste une question: tu le destines à quoi, ton texte?
Déjà la famille n'est pas forcément une valeur américaine bien pensante en soi elle peut être aussi européenne, voire même francaise avec par exemple Ségolene Royal qui base toute son image médiatique sur la representation médiatique d'une mère de famille protectrice. La famille n'est pas en elle même quelque chose de mauvais (j'adore mes parents mon frère et ma soeur

) mais la façon de l'amener dans un film et ce que sa sous tend comme prolongements peut nous amener à nous demander ce que le réalisateur veut vraiment nous dire, surtout dans WOTW ou cette fin semble contredire tout ce que Spielberg avait tenté de faire. Le portrait sans concession d'un pays à la dérive qui comme par magie trouve un semblant de solution dans une recomposition familiale totalement hors de propos et incohérente.
Placer avant tout la valeur famille sans tenter d'analyser le pourquoi du comment me semble un peu trop facile
. Ne pas chercher à interroger les côtés obscures de la cellule familiale et la présenter comme une reponse à tout me semble dangereux et improductif, voire par exemple Ken Park et sa démystification d'une certaine idée de la famille, même si il tombe un peu dans la caricature, son entreprise me semble salutaire.
Spielberg reste et restera un immense entertainer, c'est sa plus grande qualité mais aussi sa limite. Par exemple Il faut sauver soldat Ryan est un film grandiose esthétiquement mais absolument imbuvable par l'idéologie qu'il propage. La guerre c'est pas bien mais les hommes qui la font sont des héros. Réthorique simpliste. Band of brothers est du même acabit par exemple.
Avec Munich il semble porter son propos politique un peu plus loin mais alors pourquoi est ce que par exemple il ne filme pas l'assassinat d'un cousin des gypsy kings qui s'est fait buter par erreur en
Norvège par le véritable commando. Il y a chez lui une tendance à éviter les détails qui font mal qui me parait suspecte.
CITATION(bou @ 25 11 2006 - 04:56)

Déjà la famille n'est pas forcément une valeur américaine bien pensante en soi elle peut être aussi européenne, voire même francaise
Perso, les films où j'ai vu le plus d'ode calineuse aux valeurs de la famille sont Indiens et viennent de Bollywood.
Alors, qu'en conclure ?
Que l'Inde est un pays en proie aux doutes suite à un drame nationale ? Que c'est un peuple réac ? Qu'ils ont des valeurs mièvres ? etc etc
Ou juste que c'est naturel, normal et universel d'aimer sa famille et donc d'axer les récits du monde autour d'elle ?
Bref, comme Lurdo j'ai jamais compris cette fixette sur les "valeurs familiales dans le cinéma américain", vu qu'elles sont tout ce qu'il y a de plus banales.
Mais bon...