Et meeeeeerde....
Si ça a besoin d'explications, c'est peut-être que mon exemple n'est pas si terrible que ça, en fait.
Désolé, ma faute, je suis pas vraiment objectif avec ce réal.
Bon, je vais donc détailler (je suis pas sur d'être très fort à ce jeu là, j'ai même horreur de ça..et puis je vais soit balancer des évidences qui n'auront échappé à personne, soit faire dans la surinterprétation....Mais on sait que Mizoguchi aime bien ce genre de symbolique visuelle.)
D'avance, pardon.
Bon, pour ceux qui n'auraient pas vu le film, petite remise dans le contexte. Il faut savoir qu'à ce moment là, ils n'ont pas baisé. La femme était mariée à un homme qu'elle n'aimait pas, et suite à un malentendu/quiproquo, ils sont en fuite et recherchés. L'honneur est foutu de toute manière, et ils décident d'en finir.
D'une façon générale, Mizo s'intéresse principalement à la condition féminine. Qu'elle ait niqué ou pas, elle est d'ores et déjà considérée comme une pute. Point.
Moment d'intimité, coupés du monde et de son jugement, tension sexuelle, exacerbation des sentiments, tout le tralala..
Bon. Dans cette scène, AMHA, les deux tocards sont importants, bien sûr, mais les persos principaux, ce sont les objets. Le ruban et la gaffe.
Début du plan : Ils sont proches. ils sont assis. la gaffe (ou gaule ?
) est horizontale, part de lui (au niveau du bassin), et elle est à mi-chemin d'une extrémité de la gaule et de lui. L'affaire est en bonne route, mais il n'a encore qu'une demi-molle. Désir sous jacent mais pas encore clairement exprimé.
Elle décide de prendre les choses en mains (si j'ose dire), et lui remet le ruban. qu'il serre entre ses petites mimines comme on tient popaul. Bref, elle met ce brave couillon hésitant face à ses responsabilités en lui remettant ce qui devient un autre symbole de la virilité.
(jusqu'ici, c'est elle qui avait le pouvoir. Classe sociale largement supérieure. le ruban de soie, c'était la femme "chic", mais là elle lui rappelle qu'elle a perdu son statut de grande dame, et qu'en tant que mec, c'est lui qui doit prendre les décisions.)
Puis elle s'éloigne, en "longeant" la gaffe, jusqu'à ne plus être en "contact visuel"" avec celle-ci. Elle a fait le premier pas, mais elle reprend ses distances, c'est à lui de faire son boulot. Il se rapproche. La gaffe passe en retrait, derrière lui, presque hors-cadre. Il débande. Trop de respect.
Suite du plan : la gaffe toujours sur l'oreille (heuuuu..derrière son dos), il lui attache les jambes avec le ruban. Bref, devant prendre ses responsabilités, ce con fait ce que son honneur d'homme lui demande, et prépare le suicide par noyade. Il a pris la main, mais fait ce que la société attend de lui (les chaines de soie, tout ça...)
Elle lui demande pardon, lui répond que c'est pas grave, bla bla bla...
La gaffe recule encore (et s'éloigne de lui pour presque sortir du cadre) l'honneur prend le dessus.
Manque de bol, le fait de lui attacher les jambes créé une intimité et un contact. Il la touche. Ruban de soie, gambettes, et yeux penchés vers son "intimité". Trop sensuel, il craque ! Avant de mourir, il lui déclare sa flamme.
Rupture : Ils se lèvent. Tension, elle a les jambes attachées et peut tomber à tout moment. Elle lui tourne le dos, il la colle.
Suspense.
Il se baisse et tourne le dos. A elle de faire son choix, elle est seule.
Elle se retourne, se baisse pour le rejoindre. C'est plié.
Elle se détourne pour ne pas lui faire sa déclaration en face (la pudeur, sans doute)
Il se tourne vers elle, elle se tourne vers lui...on n'en peut plus, c'est tendu comme un string, faut que ça craque !
Fin de plan et coup de génie : elle se jette dans ses bras, perdant toute retenue. Les conventions sociales explosent. Ne restent que le stupre et la débauche. Elle lui embrasse la poitrine, puis vise direct l'entrejambe. Bref, ça attaque style "gorge profonde". Au point ou elle en est, elle lache tout.
Monsieur se penche en arrière, un peu décontenancé, mais laisse faire et carpe diem !
Et LA on a le mouvement de caméra qui tue !!!
mouvement circulaire pendant que la barque s'éloigne et avant le fondu qui annoncent qu'on va les laisser faire leurs petits machins entre eux, quand même.
On passe derrière la barque pendant qu'elle lui travaille l'engin, et ce mouvement fait se dresser la gaffe de façon glorieuse et vachement bien placée, donnant ainsi l'un des plus beaux symboles phalliques et érectiles que j'aie pu voir.
Bref, c'est la fête du slip, et il devient enfin un homme evec son symbole viril surdimensionné.
Perso, j'adore. la symbolique sexuelle au cinoche, c'est presque une tarte à la crême, mais ici, c'est vachement bien foutu. En général, ça peut soit se gérer au montage (avec de subtils inserts de fusée qui décolle ou de train qui rentre dans un tunel) soit dans la composition du cadre (monsieur est devant une colone de marbre, madame est devant un rideau entrouvert)
Ici, c'est mis en scène de façon discrète et inatendue, par un mouvement de caméra révélateur. Très fort. Le genre de scène qui n'a l'air de rien, mais a dû demander une sacrée préparation, et des repères de placement très bien préparés.
La classe, c'est comme le trafic de stups : plus c'est discret, plus c'est international.
Woala. AMHA etc.
Désolé, pardon aux familles, tout ça....
Le f'rais plus.