CITATION(Sanjuro @ 04 9 2008 - 13:30)

Attention spoilers.
CITATION(Evil Seb @ 04 9 2008 - 12:20)

CITATION(dmonteil @ 04 9 2008 - 10:29)

Nan en plus il est bien son texte. Jetez-y un oeil. Ou deux. Ou pas. J'm'en branle en fait.
Nan il est nul...sauf le passage sur Calvaire

Bon non en fait le texte de Sanju il est pas nul, seulement la différence est que perso j'y ai vu tout ce qu'il dit n'avoir pas vu et vice versa. La deuxième partie est longue et ennuyeuse...pas d'accord la dessus. Laugier joue sur la temporalité pour essayer au travers de l'image de nous faire ressentir ce qu'on peut ressentir durant une telle situation. La douleur est insignifiante par rapport a l'attente de celle ci. M'est d'avis qu'on flippe beaucoup plus dans l'attente d'un chatiment que quand celui ci arrive enfin. Le deuxième effet de ce parti pris (parce que oui c'est un choix de mise en scène) joue sur le spectateur en lui faisant lui ausis ressrentir cette attente parfois interminable, en le laissant seule avec la victime dans le but d'opérer un transfert entre celle ci et le spectateur. Un peu à la manière de Hanneke avec Benny's Video et Funny Games.
Ben le problème est que, comme je le disais dans mon texte, j'ai l'impression que Laugier pour faire ressentir un certain malaise à son spectateur se contente d'une seule et unique idée étalée sur plus de vingt minutes... Ce qui premièrement me parait "facile" et deuxièmement suscite (pour ma part) l'ennui... Alors que je ne pense pas que ce soit le but recherché (il me semble que Laugier veut au contraire impliquer le spectateur en lui faisant ressentir ce que ressent Anna... Mais je trouve qu'il le fait de façon archi basique sans idée vraiment forte -mis à part l'ellipse finale, pour le coup, bienvenue-, d'où ma lassitude).
En même temps, le procédé employé me parait, effectivement, assez proche du cinéma d'Haneke (sans le coté "post moderne")...Et comme je ne peux pas blairer les films de ce dernier...
C'est peut être facile comme réflexion, mais sur un film comme
Martyrs ce qui prime avant tout c'est le ressenti personnel, purement "viscéral" (désolé j'ai pas trouvé d'autre mot). Certains se sont pris une grosse claque et ont vécu une expérience intense... Franchement j'aurais bien aimé être a votre place, mais pour ma part (hormis 1 ou 2 scènes durant la première demi heure) je n'ai rien ressenti durant ce film dont la grande majorité des procédés m'ont parus ont ne peut plus "faciles" (je mets des guillemets quand même) et artificiels. Je m'attendais à être sonné, voire bouleversé, lorsque le générique de fin pointerait le bout de son nez... Que dalle, et j'en suis le premier déçu.
CITATION
"Pichenette métaphysique"? Encore une fois pas d'accord non plus. J'y vois plutot un vrai propos, sur la souffrance, la vie,la mort et ce qui lie ces 3 thèmes dans un tourbillon sado masochiste. La différence ici est que cette relation entre vie, mort et souffrance n'est pas volontaire mais induite par une tierce personne (symbolisée dans le film de Laugier par un groupe "d'élu") qui de toute pièce façonne un être surhumain, presque divin...ca vous rapelle pas vaguement quelque chose? Deuxième chose, Laugier une fois de plus cite en référence un classique inattaquable du cinéma mondial, mais ce n'est pas Kubrick mais plutot le Jeanne d'Arc de Dreyer dont les thèmes et les images (voirent plus bas) se rapprochent fortement (trop pour en faire une simple coincidence)de ceux de Martyrs. Cette "pichenette métaphysique" n'est pas le but du film mais un moyen supplémentaire pour Laugier d'appuyer encore sa reflexion et sa fascination pour la souffrance humaine. Le final de Martyre montre le but atteint de Mademoiselle mais pas celui de Laugier, le sien est atteinds dés le début du film avec le personnage de Jampanoi, le reste du film n'en est que la démonstration théorique. Théorique oui mais aussi immerssive et organique via le calvaire suscité par les personnage et l'implication vécue par le spectateur.
Même remarque que ci dessus (le procédé m'a semblé artificiel et m'a totalement sorti du film).
La citation de Dreyer je l'ai aussi remarqué (il me semble même l'avoir mentionnée), mais je trouve que c'est dommage que Laugier ne conclue, au final, sa thématique du Martyr que par des petits clins d'œil à d'autres cinéastes (+ un petit carton final soulignant la vacuité de son propos -AMHA bien sur-).
Finalement, alors que je m'attendais à quelque chose de vertigineux qui me ferait gamberger pendant des heures et des heures, je n'ai vu qu'un basique "quand on martyrise une personne elle finit par voir l'au-delà, bé wé Martyr = Témoin !"... Oui, et alors ? (qui m'a paru d'autant plus grotesque que le cinéaste fait passer son p'tit bout d'idée de la façon la plus grandiloquente qui soit).
Et je dois avouer que cette fascination (je n'y vois pas de réelle réflexion) pour la souffrance humaine me laisse de marbre. Autant chez Tsukamoto j'y vois quelque chose de réellement intéressant, autant là...
Justement, chez Tsukamoto (qui traite souvent de la souffrance comme moyen de transcendance) je trouve cet aspect "immersif" et "organique" qui me semble absent du film (morne) de Laugier.
Bref, je n'ai pas grand chose à dire mis à part que je ne pas vu dans
Martyrs la richesse thématique que vous avez remarquée et que j'aurais aimé y trouver (oui, je sais il faut juger un film pour ce qu'il est par pour ce qu'on voudrait qu'il soit)... En l'état le métrage de Laugier me parait aussi creux que roublard. Grosse déception quoi.
Tout pareil que Evil Seb, on a visiblement ressenti le film de la même façon, et tu en parles fort bien. Tu es donc mon négre (dans tous les sens du terme).
Sinon, concernant toute la séquence "baffes" très répétitive, je comprends que l'on puisse la trouver ennuyeuse. Pour ma part, ce côté routinier dans la souffrance m'a fait totalement ressentir le calvaire de la jeune fille. Je pense que là encore, la situation du spectateur est analogue à celle de l'héroine: si Laugier a réusi à cet instant à suffisamment l'immerger dans son film, il marchera dans le procédé narratif et ressentira la souffrance. S'il n'a pas atteint ce point d'immersion, il risque de sortir du film.
Je remarque aussi que comme Sanju, beaucoup de ceux qui n'ont pas totalement adhéré au film préférent sa première partie. Je ne sais pas ce qu'il en est pour les convertis à la cause Martyr, mais perso je trouve que c'est la partie la plus faible. Le délire hardcore horror in your face, même s'il est très bien fait et que rétrospectivement il a son intéret, ne m'a pas vraiment captivé. J'ai meme sérieusement flippé que ça soit (encore!) une banale histoire de schyzophrénie, ou de projection du moi et dur surmoi et du surmoimoi etc...
Et juste une autre réflexion: je pense pas qu'il faille absolument s'attacher à la morale finale, au message du film, mais plus à la façon dont il est délivré. Pour moi, l'intéret de Martyr, ca n'est pas les conséquences du martyr, mais le martyr lui même; pas
"à la suite d'un martyr tu vois l'aù delà" mais observer comment Laugier décortique ce martyr via ses trois persos.
Et au final, jme répéte, mais c'est amha un film qui se ressent plus qu'il ne se rationnalise. Pour être honnête, j'étais tellement sous le coup de la claque émotionnelle, que le message, la thématique, le côté cérébral, je suis passé à côté de la moitié.
Faut donc que je le revois
Ô joie