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Version complète : The Candidate - Michael Ritchie
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Cfury


L’histoire : Afin de s’opposer au conservateur Républicain Croker Jarmon (Don Porter) en vue des élections au poste de Sénateur de la Californie, Marvin Lucas (Peter Boyle), à la recherche d’un candidat potentiel pour le parti Démocrate, découvre un jeune avocat Bill McKay (Robert Redford) fils de l’ancien Gouverneur John McKay ( Melvyn Douglas)…

C’est sur le tournage de Jeremiah Johnson que Robert Redford, désireux de faire un film sur le système électoral Américain, pris contact avec Michael Ritchie qui le dirigea précédemment sur Downhill Racer. Pour Redford, le choix de Ritchie fut d’autant plus judicieux que ce dernier venait de filmer pour la TV la campagne électorale du démocrate John V. Tunney (qui deviendra, par ailleurs, sénateur de la Californie en 70). Ritchie sur le pont, Redford doit maintenant dénicher le scénariste qui développera en une histoire, sa réflexion sur le système politique et sa propension a créer de toute pièce un candidat à l’élection sénatoriale…


La route risque sans doute d’être longue…


Très vite, son choix s’orientera sur l’écrivain Jeremy Larner, dont l’une de ses nouvelles "Drive, he said" fut porté à l’écran par Jack Nicholson. Et comme pour tous les films où il était àla fois producteur et acteur, le choix de ce jeune scénariste n’était pas anodin de la part de RR. En effet, Larner n’était nul autre que l’auteur d’un roman autobiographique sur la campagne électorale du sénateur McCarthy, mais aussi celui qui écrivit les discours électoraux de ce dernier en vue des Présidentielles de 68. Mais, refroidi par sa première expérience avec Nicholson, Larner fut d’abord réticent à l’idée de retravailler pour le cinéma. Rapidement, Redford lui assura qu’aucune retouche scénaristique ne sera faite sans son accord. Si le premier script plaît à Redford, les discussions vont bon train entre ce dernier, Ritchie (de retour du tournage de Prime Cut) et Larner, avant que le scénario ne soit définitivement bouclé. En novembre 1971, le tournage de The Candidate pouvait enfin débuter.


Un WASP dans le Hood


Redford souhaitant que le film soit distribué en juillet 72 - juste avant la Convention Présidentielle - le rythme est relativement soutenu sur le plateau, la durée de chaque jour de tournage étant d’au moins 12H. Conséquence, les acteurs se plaignent des méthodes draconiennes de Ritchie. Redford intervient alors, mais sa position de producteur/acteur ne lui rend pas la tâche facile, ce qui lui vaudra de se retrouver souvent seul sur le plateau comme le rapporte Bruce Bahrenburg dans son livre "Filming The Candidate" . Après 41 jours de tournage, The Candidate est achevé. Pour l’équipe technique comme pour les acteurs c’est un soulagement, qui fera avouer à Redford qu’il ne se remettra plus jamais dans une telle situation d’urgence. D’ailleurs, les difficultés rencontrés sur le tournage le laissent à penser que le film est raté : "Je ne pouvais pas comprendre pourquoi les choses qui me tenaient le plus a cœur, me laissaient un gout amer" dira t-il à Bahrenburg dans son livre. Mais, critique comme public rassureront très vite les craintes de Redford : The Candidate s’avère être un formidable film sans complaisance sur les rouages du système politique Américain.


Fuck Me, you’re famous !


La grande force du film de Ritchie est d’avoir rendu si immersive cette plongée dans les coulisses d’une campagne électorale à l’Américaine et d’avoir décrypté toute l’importance des éminences grises vers le chemin du succès. D’avocat idéaliste, le personnage de McKay va rapidement perdre de son intégrité, manipulé et broyé par le système : "Son…You’re a politician." lui dira son père avec un sourire carnassier. En dépeignant les agissements d’une cellule de campagne afin de transformer un Américain porté par de profondes convictions citoyennes en véritable bête de guerre politique, The Candidate met en exergue l’importance capitale du prisme médiatique sur l’électorat potentiel. A l’issue d’un débat houleux l'opposant au Républicain Croker Jarmon, un de chargés de communication de McKay lui tiendra cette réflexion : "It was a quite show !". Désarçonné, McKay lui rétorquera un désespérant : "What does that mean ?".
Fort de son expérience télévisuel sur la campagne de Tunney, certaines scènes filmées par Ritchie semblent laisser la part belle à l’improvisation (impression confirmé lors du passage du cortège de McKay à San Francisco où la production aurait prévenu, un jour avant, les habitants de Montgomery Street que Redford serait de passage le lendemain !) apportant toujours un peu plus d’authenticité au film. Particulièrement rythmé, l’interprétation de Redford est évidemment pour beaucoup dans le charme que dégage The Candidate : spontané ou cynique - parfois les deux - le personnage de McKay ne pouvait échapper au producteur de All The President's Men, tant ce rôle lui sied à merveille. Instructif, toujours dans le bon tempo, véritablement d’actualité au vu des thèmes évoqués renvoyant directement à notre campagne Présidentielle, The Candidate est en plus un film lucide mettant à nu les insuffisances de la politique sur notre quotidien. La dernière phrase de McKay à l’issue du round final n’est elle pas : "What do we do now ?".


Le décisif débat télévisuel…
Waco
(à cause du sous-titre du topic j'ai cru qu'une biographie de Ian Mackaye -cf. topic "From punk to hc pour savoir de qui il s'agit- pour le grand écran était en route...)


Sinon, je peux hélas rien dire du film (je l'ai jamais vu) mais le sujet m'intéresse beaucoup (donc je dis why not? pour le dvd un de ces 4).
Alex Corvis
Candidate ? Clara reprend le X ?
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profondo rosso
vu aujourd'hui

Plongée bien immersive et particulièrement crédible dans la campagne electorale du jeune Bill McKay candidat au poste de sénateur. L'atmosphere trépidante, constamment sur le qui vive et réactive de la cellule de campagne est particulièrement bien rendue (l'épisode de l'incendie de malibu récupéré comme le serait nos émeutes de gare du Nord) avec une sensation de tumulte et de confusion constant. Une première partie où le jeune McKay se fait les dents en apprenant la dure loi de la politique et du rythme de campagne harassant. Les scènes qui le voit aller littéralement au charbon sont saisissante (le discours devant un public inattentif dans le centre commercial, la réunion de fermier pratiquement vide). Chien fou ruant dans les brancards et mettant les pieds dans le plat systématiquement sa transformation progressive en bête politique au discours formaté et lisse est particulièrement bien rendue (avec de belle trouvaille de montage pour montrer l'uniformisation progressive de son discours). Bien cynique et acide notamment grâce au personnage de Crocker Jarmon candidat républicain plus vrai que nature véritable animal politique sans scrupule. Seul petit reproche McKay est un peu montré comme étant manipulé et que son formatage est du au travail d'usure de ses conseillers alors qu'on a plutôt l'impression que s'étant pris au jeu et entrevoyant la victoire il s'est adapté comme n'importe quel homme politique dans sa position le ferait, choix surement dû à son interprète Robert Redford qui trouve ici un de ses meilleurs rôle. Assez délectable en ces temps de campagne présidentielle ça fait réfléchir. 5/6
L'archiviste
CITATION(profondo rosso @ 08 4 2007 - 21:48) *
(avec de belle trouvaille de montage pour montrer l'uniformisation progressive de son discours).

Oui, et Ritchie n'a pas manqué de faire savoir qu'il était particulièrement satisfait du boulot d'une assistante au montage qu'il a fait venir un peu à la dernière minute, et dont les trouvailles auraient "sauvé" certaines séquences. La jeune femme s'est d'ailleurs plus ou moins spécialisée dans les sauvetages mais faut pas le dire trop fort, ça risque de provoquer des topics d'empoigne icon_mrgreen.gif


Et pour ceux qui connaissent, un extrait de Votez McKay est disponible quelque part sous ces paroles lyriques :
"Abitbol... George Abitbol... Class, man! Top of the Pop! ... a disparu ... poil au cul ... au large du port de Valparezo, ah c'est beau... mais tout ça nous éloigne de George (...) Angoisse, fausse angoisse! J'ai plus de repères... pour l'instant! Wah dou wah dou dou!"
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Cfury
CITATION(L @ 08 4 2007 - 23:33) *
... poil au cul ...


?


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Cfury
Ce soir, pour les abonnés à TCM le film est diffusé (et avec sans doute son lot de redifs' par la suite) à 20H45.
A ne surtout pas manquer!
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