Bon, vu ce week end avec un pote. (je me suis pas encore farci tout le topic, donc y'aura surement du déjà dit...)
Je rappelle à ceux du fond que je faisait partie des "contre". A vrai dire, je ne pensais tout simplement pas pas aller le voir.
Ceci étant dit...un lendemain de cuite, après une nuit blanche passée à se faire emmerder par un rigolo qui nous les a brisées menues pendant des heures, à partir du 6ème calva, sur le thème "Mais ffff...hips...fauuut aller le voir ! Z'trop fort, c'est Conan en mieux, plus fort que que saigneur des anus...heuuuu...la semence des agneaux...ah merde, 'fin bref, c'est trop d'la balle, pourquoi y'a de la glace à la pomme dans mon verre ?"....
Bref, on était dans un tel état que soit on se remattait Evil dead vs shaolin, soit on allait voir 300.
Je précise tout de suite que moi, qui n'en attendait rien, ai été plutôt agréablement surpris (enfin....un peu, hein...) alors que mon pote, qui y croyait, s'est tiré une balle (on l'a enterré hier avec sa collecs de Mad)
Déjà, formellement, la chose passe bien mieux que je ne pensais. Le rendu sur grand écran fait nettement moins "console" que prévu, et l'ajout de grain (un peu artificiel) enlève un peu les images de leur côté trop "lisse".
En grand fan du cinéma expressionniste, je ne peux pas réellement cracher sur ce parti-pris, qui a au moins l'avantage d'exister. Le côté "épuré"me faisait peur, mais je dois bien reconnaître que Snyder a réussi à composer quelques jolis plans, qui n'ont pas à rougir devant a BD. Bon, évidemment, y'a des fois où ça passe, et d'autres où ça casse. C'est le risque avec ce genre d'approche esthétique lorsqu'on a pas un budget à la cameron. (mon dieu, que ce rhino est laid...et l'oracle, c'est channel numéro 5 ou coco chanel ? Carte noire, envoute-moi encore...)
Un peu le même constat au niveau des fameux "ralentis accélérés". Je dois admettre que certaines séquences poutrent bien sur grand écran. La fameuse "première sortie en travelling" de leonidas est assez belle et réussie. Même si, forcément, le plan évoque la baston du couloir de Old boy, bien plus efficace à mon sens, grâce à une approche plus directe. Ici les coups perdent en brutalité ce que le personnage gagne en iconisation.Ceci étant dit, c'est très bien fait. Après, le procédé est loin d'être aussi réussi tout au long du métrages, et certains abus de ralentis plombent le film autant qu'un post de horse pour un topic.
Bref, comme je le disais, formellement, ça a le mérite d'exister, d'avoir été tenté, et par moment réussi, mais on reste sur le coup du verre moitié vide/moitié plein. Réjouissez-vous ou pleurez selon votre humeur du moment.
Maintenant, plus intéressant, sur le fond. Ce qui frappe direct, c'est que le film souffre d'un assez grave problème de rythme, doublé de problèmes scénaristiques qui peuvent faire décrocher le spectateur, et qui font que vers la fin du métrage, on se fait tout de même un peu chier (à moins que ce ne soit l'effet calva qui commençait à se faire sentir)
A mon avis, ce problème est directement lié aux modifications approtées au scénario originel de Miller. Je m'en vais expliquer ça, en deux temps. D'abord ce qui a été retiré, ensuite, ce qui a été ajouté.
1) Ce qui a été enlevé :
Quasiment toutes les répliques sur les athéniens. C'est clairement un choix, le but étant de faire passer les spartiates pour plus démocrates qu'il ne le sont. Les soldats de Miller ne se privent pas de se foutre régulièrement de la gueule de ces tapettes d'athéniens et de leur démocratie de fillette. Ici, il ne reste plus qu'une misérable réplique. tout le reste a été épuré, visiblement pour faire passer un message "défense de la liberté et de la démocratie", qui trahit complètement la BD, bien plus ambigüe sur ce point (ce qui faisait, AMHA, tout son intérêt)
Nous sommes du coup aussçi privés de toutes les histoires du "conteur", ce qui pose un autre problème. La voix-off a été conservée (et le conteur est assez bien amené) mais son rôle est extrêmement réduit. On l'ignore complètement entre le tout début et la toute fin du film, ce qui le fait arriver un peu comme un cheveux sur la soupe. Du coup, la voix-off perd sa justification, et le problème sin-citien, autrement nommé par les cinéphiles Syndrôme du "Mais tu vas la fermer, ta gueuuuuuule" se fait cruellement sentir.
2) Ce qui a été ajouté :
Toujours dans la même optique, à savoir transformer nos dieux du stade en gentils républicains, protecteurs des valeurs de la démocratie, on rajoute une pseudo-intrigue politique dans le ville même de sparte. Cela permet aussi de rajouter un rôle féminin, a savoir l'épouse de léonidas, qui passe d'un CPE dans la BD (deux cases !) à un CDI (et perd une bonne quinzaine d'années au passage...)
Plus d'une demi-heure de métrage crée ex-nihilo, qui se raccroche comme elle peut à l'histoire de base. Le problème, c'est que c'est assez peu crédible, assez mal développé, à côté de la plaque, et que ça coupe méchament le ryhtme du film.
Du coup on revient de temps en temps voir un fragment d'étripage chez nos petits dieux du stade, le temps de se faire un rhino ou un éléphant, ce qui donne un côté "boss de fin de niveaux" assez lassant à la longue.
Tout ça pour finir sur le climax le plus leeeeeeent du monte, bien lourd, au milieu des champs de blé (on se croirait dans Jericho tellement c'est mou) avec le subtil symbole du collier de rahan passé à la génération suivante et discours galvanisateur de trois plombes à la indépendance day. Pitié.
En conclusion, je firais bof bof, mais sympathique tout de même. Essai non transformé, mais honorable. Et concernant la fameuse "polémique", je dois dire que, AMHA, elle prend les choses à contre-sens. Ce n'est pas le côté "fascisant" qui m'a posé problème, mais plutôt le rincage cajoline que celui-ci a sûbi, histoire d'en faire un truc, certes plus politiquement correct, mais nettement moins percutant et polémique. Que le film ait été produit maintenant n'est certes pas un hasard. Il fait écho à a situation actuelle, et sans doute plus que prévu. Je suis d'accord avec ce que disait rototo il y a quelques temps. Pour l'instant, je suppose qu'on passe ce film dans les casernes pour motiver le trouffion, mais dans quelques années, il sera montré comme le symbole d'une époque. Un médium qui transforme une histoire afin de présenter un roi totalitaire et belliqueux en défenseur de la liberté et de la démocratie, forcément, ça résonne...
O tempora, ô mores...
Je vais me refaire Conan, tiens....
Edit (parce que je viens de me farcir vos 10 pages de...de...de madnautes) :
CITATION(contagion)
Sinon j'ai bossé à l'époque de la fac sur une version latine (é oué j'assume) qui racontait que suite aux naufrages de plusieurs de ses navires, Xerxès faisait fouetter la mer durant toute une journée par plusieurs centaines d'hommes...Quel gland!
Wé, mais quand il s'est calmé, il a eu un peu peur que la mer l'aie mal pris , alors il a fait jeter un énorme trésor dedans pour se faire pardonner (c'était un grand sentimental, dans le fond...)
Moi j'ai lâché après hypo.