Ben c'est-à-dire que
Nomads n'a jamais été autre chose qu'un "film correct", fait avec peu de moyens et qui se regarde sans déplaisir, et la presse spécialisée de l'époque l'avait accueilli en ces termes. Il y a bien deux ou trois idées particulières qui lui donnent un certain cachet, mais à la sortie du film, rien qui n'augurait vraiment de la carrière future du réalisateur et les bonds de géant qu'il accomplirait dans la maîtrise de son art.
Au moment d'Avoriaz (c'est l'année où cette horreur de
Dream Lover avait eu le Grand prix), Christophe Lemaire avait écrit au sujet de
Nomads un papier positif, soulignant le choix d'une peur ressentie plutôt que montrée, mais il restait loin de l'euphorie. Deux mois plus tard, dans le même magazine, un autre rédacteur en disait celà :
CITATION
Le réalisateur de
Nomads, John McTiernan, est tout neuf, et c'est surement un type intelligent (non, il l'est). Mais il a déjà en lui cette roublardise qu'on ne maîtrise qu'au dixième film (pas vrai DePalma ?). Dans
Nomads, il nous abreuve d'explications futiles pour mieux nous balancer en contrepartie quelques scènes décoratives absolument inexplicables. Sans compter ces plans intermminables où un couple de frenchies se fourrent la langue dans l'oreille et parlent un français de carnaval. Allez voir le film en V.O., c'est peut être là qu'il faut chercher les véritables peurs du film. Mais ne soyons pas méchants.
Nomads tire en longueur mais ses vingt dernières minutes de bonne matière valent surement mieux que tous les
Dream Lover montés en boucle. Dont acte.
Christophe Gans
(rendons à César... c'est ce même rédacteur qui, l'année suivante, convaincra ses lecteurs qu'il faut à tout prix aller voir
Predator)
On est donc loin d'une révélation, mais je peux comprendre que ceux qui découvrent
Nomads avec à l'esprit le reste de la carrière de McT soient on ne peut plus circonspects (y'en a bien qui, après avoir déliré sur
Scarface ou
Les Incorruptibles se sont précipités au video club pour louer
The Wedding Party alors...
)