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Version complète : Le Polar Urbain Cainri
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Cfury
Le titre du topic est assez explicit, ici ça pue le bitume, les peep-show XXX, les keufs ripoux et les dealers à la petite semaine. Alors essayons de faire les choses bien (icon_mrgreen.gif) à l’instar du topic films d’aventures (merci à ses participants au passage), de celui du soldat et de quelques autres encore, en n’évitant de foutre une affiche de 800 pixels avec une ligne sur le film en dessous (prenez votre temps, on n’est pas pressés smile.gif ). Le but étant quand même de faire découvrir ou re-découvrir certaines œuvres ayant pour la plupart accoucher de classiques, parfois méconnu mais souvent incontournables. Allez tiens, puisque j’en parlais dans le topic Vigilante, petit retour sur ça :



Producteur de Bullit et French Connection, Philip D’Antoni signait en 1973 son unique et premier long The Seven Ups, s’entourant pour l’occasion d’une équipe technique méchamment carrée et d'acteurs ayant œuvré sur la plupart des films produits par le Monsieur en question (en majuscule le m parce que bon, respect quoi !). Du coup, rien d’étonnant à retrouver au crédit de The Seven Ups des noms comme Bill Hickman (si ce blaze ne vous dit rien, sachez que sans lui point d’anthologique Car-Chase vus dans Bullit, Vanishing Point ou French Connection), Sonny Grosso (l’un des keufs ayant officié sur la vraie French Connection, devenu aujourd’hui producteur et qui fut consultant sur la présente œuvre), Roy Scheider et Tony LoBianco, et s'adjoindra en plus des services d'Alexander Jacobs pour le scénario (déjà responsable du script de Point Blank et plus tard de celui de French Connection II) .


Sérieux, même avec un futal rouge monté au nombril, je surkiffe ce mec


Le film de Philip D’Antoni raconte donc l’histoire d’une brigade de choc officieuse de la police New Yorkaise, les Seven Ups, avec à sa tête Buddy (Roy Scheider) et dont les méthodes de travail peu orthodoxes sont visiblement peu appréciés du reste de leurs collègues. Le pitch inspira t’il vaguement Shawn Ryan 30 ans plus tard pour The Shield ? Aucune idée, toujours est-il que les Seven Ups organiseront une véritable expédition punitive dès lors qu’un de leur équipier, Ansel (Ken Kercheval), sera abattu par la Mafia. A dire vrai, une autre intrigue vient s’ajouter au récit avec l’apport d’un personnage interprété par Tony LoBianco, mais c’est en tout cas dans ses grandes lignes, l’histoire que raconte The Seven Ups.


I Know What You Did Last Summer


Fort de son expérience de producteur sur French Connection, D’Antoni se servit de la même formule qui le consacra aux oscars (5 statuettes) de 1971 pour réaliser The Seven Ups : s’il n’a de toute évidence pas la maîtrise du style documentaire qui fit la renommée du film de Friedkin, Philip D’Antoni n’en démontre pas moins une certaine aisance à filmer des personnages bruts, un New York dépouillé de tout artifice ainsi que d’oppressantes situations, le tout dans un climat pessimiste et quasi-horrifique superbement illustré par l’étouffante séquence du car-wash. Un moment énorme de suspense (l’on s’attendrait presque à voir débarquer Leatherface!) dont l’inquiétante musique de Don Ellis n’est sans doute pas non plus étrangère à sa réussite (musique qui a d’ailleurs l’allure du rejected score de L’Exorciste par Schiffrin). Une séquence bourrée de tension qui en appellera d’autres, dont la putain de fantastico-qui déchire sa race et tue tout dans ta gueule que t’as jamais vue ça sérieux c’est trop fort de Car-Chase d’une durée de 11’13 (tu peux pas test’, j’ai chronométré), installant définitivement The Seven Ups au panthéon des polars urbains de légende. Allez seul défaut notable au film, la relation énigmatique entretenue entre Scheider et LoBianco qui aurait sans doute gagné à être un brin devellopé tant les 2 hommes semblent lié, bien au-delà du simple schéma flic/indic.


L’équipe des Seven-Ups au complet. Prochainement, la tof’ sous les douches


Le vrombissement des moteurs, les sirène des flics et le choc des pneus sur l’asphalte : extrait


Captain Cavern
CITATION(Cfury @ 16 5 2007 - 21:26) *
Une séquence bourrée de tension qui en appellera d’autres, dont la putain de fantastico-qui déchire sa race et tue tout dans ta gueule que t’as jamais vue ça sérieux c’est trop fort de Car-Chase d’une durée de 11’13 (tu peux pas test’, j’ai chronométré), installant définitivement The Seven Ups au panthéon des polars urbains de légende.


C'est de ça que tu parles ?

http://www.youtube.com/watch?v=hg4QtYizPKM

Mortel ! Je suppose que ce n'est pas dispo en zone 2 ?
Cfury
CITATION(Captain Cavern @ 17 5 2007 - 13:49) *
Mortel ! Je suppose que ce n'est pas dispo en zone 2 ?


Malheureusement non.
Mais la Z1 est vraiment pas reuch' ceci dit (genre 9€). Par contre faut pas s'attendre à grand-chose niveau bonus si ce n'est qu'il y'a quand même un making-of sur le car-chase. Tiens à son propos, l'acteur qui est au volant de la caisse aux côtés de Richard Lynch n'est autre que Bill Hickman, le coordonateur de la poursuite.
Mechagodzilla
CITATION(Cfury @ 17 5 2007 - 16:45) *
CITATION(Captain Cavern @ 17 5 2007 - 13:49) *
Mortel ! Je suppose que ce n'est pas dispo en zone 2 ?


Malheureusement non.
Mais la Z1 est vraiment pas reuch' ceci dit (genre 9€). Par contre faut pas s'attendre à grand-chose niveau bonus si ce n'est qu'il y'a quand même un making-of sur le car-chase. Tiens à son propos, l'acteur qui est au volant de la caisse aux côtés de Richard Lynch n'est autre que Bill Hickman, le coordonateur de la poursuite.



également le pilote de la Dodge Charger prise en chasse par Bullit dans... "Bullit" et pilote de la voiture de Popeye Doyle dans "French Connection" (dans lequel il incarne également Mulderig, le flic descendu par Doyle)
L'archiviste
Anecdote parfaitement inutile : l'hiver dernier, je venais de m'acheter un hot-dog et je descendais tranquillement le boulevard Barbes. En passant sous le métro aérien, j'ai eu un flash : "Bon sang, je suis sous le métro aérien et je bouffe un hot dog. Il fait froid. Y'a de la buée qui sort de ma bouche et un type qui fait griller des marrons chauds dans une vieille marmite en inox. Tout autour de moi, une foule hétéroclite se presse; quelques rebeus vendent sous le manteau des cigarettes de contrebande et le véhicule de police qui patrouille fait semblant de pas les voir. Le petit vieux du kiosque à journaux, à l'aide d'un opinel, est en train de détacher les quotidiens qu'on lui a livré par packs. Mais... mais... je SUIS dans un polar ricain des 70's !"
Captain Cavern
CITATION(L @ 17 5 2007 - 18:55) *
Anecdote parfaitement inutile : l'hiver dernier, je venais de m'acheter un hot-dog et je descendais tranquillement le boulevard Barbes. En passant sous le métro aérien, j'ai eu un flash : "Bon sang, je suis sous le métro aérien et je bouffe un hot dog. Il fait froid. Y'a de la buée qui sort de ma bouche et un type qui fait griller des marrons chauds dans une vieille marmite en inox. Tout autour de moi, une foule hétéroclite se presse; quelques rebeus vendent sous le manteau des cigarettes de contrebande et le véhicule de police qui patrouille fait semblant de pas les voir. Le petit vieux du kiosque à journaux, à l'aide d'un opinel, est en train de détacher les quotidiens qu'on lui a livré par packs. Mais... mais... je SUIS dans un polar ricain des 70's !"


Arf, perso quand je me balade dans un Grenoble grisatre j'ai plutôt l'impression d'être dans une série policière allemande 80's dry.gif
Bon sinon Hutch n'a toujours pas posté d'analyse de French Connection et To live and die in L.A., surprenant.
Astuce Mario
CITATION(L @ 17 5 2007 - 18:55) *
Anecdote parfaitement inutile : l'hiver dernier, je venais de m'acheter un hot-dog et je descendais tranquillement le boulevard Barbes. En passant sous le métro aérien, j'ai eu un flash : "Bon sang, je suis sous le métro aérien et je bouffe un hot dog. Il fait froid. Y'a de la buée qui sort de ma bouche et un type qui fait griller des marrons chauds dans une vieille marmite en inox. Tout autour de moi, une foule hétéroclite se presse; quelques rebeus vendent sous le manteau des cigarettes de contrebande et le véhicule de police qui patrouille fait semblant de pas les voir. Le petit vieux du kiosque à journaux, à l'aide d'un opinel, est en train de détacher les quotidiens qu'on lui a livré par packs. Mais... mais... je SUIS dans un polar ricain des 70's !"


Nan nan. T'étais dans une comédie policière française des années 80: Les Ripoux.
Hutch
CITATION(Captain Cavern @ 17 5 2007 - 05:18) *
Bon sinon Hutch n'a toujours pas posté d'analyse de French Connection et To live and die in L.A., surprenant.


j'avais pas priscom le treti
Cfury
En attendant que Hutch prenne des cours linguistiques en bas d’une tour de Garges-Les-Gonesse avec les autochtones du coin, il est temps faire un topo rapide sur ça :



Pourquoi le 2 avant le 1 ? Parce que c’est comme ça, mais aussi parce que L’Archiviste à raison : chez nous aussi on peut faire du polar urbain, le film de Frankenheimer en étant la parfaite illustration en dehors du fait que ça ne se passe pas près de chez Tati (ex-lieu de pèlerinage emblématique du quartier), mais plutôt du côté de chez Marius, le bruit des cigales en moins. Dans French Connection 2, la traque continue donc pour Popeye, toujours à la poursuite de Charnier en tentant de débusquer ce dernier sur ses terres : Marseille.


Petite étude des mœurs Marseillaises


Lorsqu’on lui propose de réaliser une suite au film de Friedkin, Frankenheimer n’est pas trop chaud à l’idée de devoir passer après une œuvre qui connut le succès que l’on sait, mais révise finalement son jugement lorsqu’il apprend que la Fox souhaite déplacer l’action du film en France. Attaché à notre beau pays (il vécut un petit moment en France), Frankenheimer débarque sur la cannebière avec toute son équipe dans les valises et Gene Hackman sous le bras. Alors que Friedkin tendait à faire jouer à l’équilibriste le personnage de Gene Hackman sur le fil du bien et du mal, Frankenheimer ne s’embarrasse d’aucune de ces notions en faisant basculer Popeye dans le pire des cauchemars : celui qui faisait preuve de tant d’arrogance dans les rues de NY va se retrouver au cœur même du territoire ennemi, feignant toujours un semblant de supériorité qui résulte surtout d’une démarche protectrice à son égard. Le leitmotiv de Frankenheimer dans ce film étant de démontrer que dans une ville qu’il considère comme hostile, la seule chose qui importe et sur laquelle il peut compter, et son obsédant désir à la capture de Charnier. Frankenheimer n’impose aucun répit à son personnage, accentuant toujours un peu plus l’état de mal être dans lequel semble prisonnier Popeye. Jusqu’au final qui résonne comme une forme de délivrance, le réalisateur de Sept Jours En Mai n’aura de cesse de mettre à mal son physique.


I'm an alien, ‘am a fuckin’ alien, I'm a New Yorker in Marseilles


Dans un Marseille qui n’a rien du cliché de carte postale, John Frankenheimer compose son French Connection à lui, prenant même le risque de filmer durant un peu plus de 30 minutes l’enfer de la drogue que connaîtra Popeye, ainsi que sa cure de désintox’. Des séquences violentes, torturées, désiquilibrées - car loin du sujet initial du film - que l’on n’est certainement pas près de revoir dans un polar aujourd’hui. S’inspirant des même méthodes que Friedkin (caméra à l’épaule, souci d’authenticité, approche documentaire) mais à la thématique fonciérement différente, film ponctué d’éclairs de génie comme la poursuite finale (s’éloignant pour le coup de la traditionnelle Car-Chase de rigueur à l’époque), French Connection II est un putain de film, sans doute le dernier (quoique suivra Black Sunday quand même) d’un putain de réalisateur.


A la recherche du yacht de Bolloré…


La scène qu'on dirait que c'est comme Doom
profondo rosso
Le Récidiviste de Ulu Grosbard (1978)



Libéré sur parole, Max,ex braqueur tente avec difficulté de retrouver le droit chemin. Mais une nouvelle arrestation le fait replonger vers le crime.


Une adaptation du fameux roman de Edward Bunker "Aucune Bête Aussi Féroce" qui sans en égaler l'intensité (pour ça il faudra attendre l'adaptation officieuse "Heat" de Michael Mann) est tout de même une belle réussite. La difficulté de réinsertion des criminels endurcis après de longues peine a rarement été aussi bien exprimé qu'ici : solitude urbaine, chambre de motels sordide et emploi minable quand on a connu l'argent facile, contrôleur judiciaire arrogant, quotidien ennuyeux, toute les anomalies d'un système trop rigide qui conduisent à la replongée dans le crime sont parfaitement montrés.
Dustin Hoffman, malgré un physique fluet bien éloigné du Max Dembo si impressionant dans le livre s'avère néanmoins très convaincant en rerpis de justice. Dans la scène où sa petite amie vient le voir alors qu'il vient de se faire réincarcerer à tort il parvient à exprimer la honte (il ne souhaitait plus être vu sous ce jour) la rage et le desespoir par sa seule expression pathétique au bord des les larmes et est bien crédible en dur à cuire obsessionnel aux explosion de fureur dévastatrice (la scène où il se venge de son controleur judiciaire). Seul bémol par rapport au roman on ne retrouve pas cette description saisissante de la psychologie du criminel et la préparation minutieuse des coups (pour ça il faudra de nouveau attendre Michael Mann avec "Le Solitaire"). Grâce au indication de Edward Bunker et de consultants braqueurs professionnel les scène de casse sont bien réaliste (même si la violence du livre est attenuée) tandis que la réalisation de Ulu Grosbard collant au plus près à Dustin Hoffman s'avère sobre et efficace en faisant d'assez loin son meilleur film. Si on ajoute un bon cast de trogne 70's avec entre autres Gary Busey (en copain boulet), Harry Dean Stanton et M. Emmet Walsh (en controleur judiciaire pourri) à voir. 5/6
Cfury
OK prof'. Je me suis demandé ce que c'était l'autre jour à Virjain et j'ai grandement hésité à le prendre. Ceci dit l'achat est-il vraiment indispensable (parce que 15€, je trouve ça vachement cher au vu de l'edition en fait)? En tout cas un truc de plus à voir. En plus j'aime bien Hoffman (avant qu'on ne le perde dans le milieu des 80's!)

La suite :




Ouais, j’entends déjà certains d’entre vous crier à l’hérésie à l’évocation du film de Boorman dans ce topic, celui qui sent donc les marrons chauds vendus pas les Pakistanais de Barbès ou de Gare Du Nord. Et pourtant, avec son incontestable allure de film noir, Point Blank allait beaucoup emprunter au genre de ce dernier pour élaborer les bases expressives du polar urbain. L’intrigue ? Trahi par sa femme et son meilleur ami lors d’un braquage, Walker (Lee Marvin) est laissé pour mort par ses anciens complices. Dès lors, ce dernier n’aura qu’une idée en tête : se venger et récupérer son fric. Oui je sais, tout ça ressemble furieusement au sympathique Payback (et je ne dis pas seulement ça parce que j’ai ouvert le topic du film) ce qui est un peu normal, puisque ce dernier est en fait le remake de Point Blank. En tout cas, le film d’Helgeland proviendra du script que ne conserva pas Boorman pour le sien (ce qui fera d’ailleurs beaucoup rire le Monsieur en question dans le commentaire audio du DVD : Hollywood est décidément un monde impitoyable).


Lee Marvin en mode beau gosse et en pleine séance de drague



Brutal, sec, nerveux, amoral : à l’image des ambitions affichés par le film de Boorman, le personnage interprété par Lee Marvin incarne ce changement prôné par le réalisateur de Delivrance. Le point de non-retour (comme un symbole, il s’agit du titre VF de Point Blank), c’est lui – Walker – l’homme qui fera exploser de son pas lourd cette fragile frontière entre le film noir et le polar urbain. A l’orée des troubles économiques, sociologiques et politiques qui modifieront toute une façon de penser au cinéma, Boorman en génial visionnaire façonnait un personnage impassible et déterminé qui jettera les fondements de ceux de Dirty Harry et autre Death Wish.


My name is Marvin…Lee Marvin


Emanation du futur du polar urbain froid et réaliste tout juste bouleversé par d’oniriques couleurs contrastant avec la froideur de ses personnages, Point Blank est un film ambitieux, moderne, dont seul les codes esthétiques viennent nous rappeler que son action se situe bien à la fin des années 60. L’illustration géniale de cet équilibre étant mise en image dans la séquence du night-club où viennent se mêler aux violents coups portés par Lee Marvin à ses agresseurs, chanteur soul, lumières stroboscopiques et... filles en bikini. Avec ce second (!) long, John Boorman réalisait un film charnière conçu pour durer, inventif, riche, dont chaque plan est sujet à interprétation. Avec un final qui s’inscrit en pointillé et à l’image de Popeye dans French Connection, je me souviendrai longtemps de cette image d’un Walker s’enfonçant peu à peu dans les ténèbres.

Point Blank ? Un chef-d’œuvre. (Oui monsieur)


C’est beau. Tout simplement.


La maestria de JB : extrait (John Boorman pas James Brown!)
Misterpursoup
Totalement d'accord,et j'ai eu la chance de le voir au ciné smile.gif
profondo rosso
CITATION(Cfury @ 24 5 2007 - 22:13) *
OK prof'. Je me suis demandé ce que c'était l'autre jour à Virjain et j'ai grandement hésité à le prendre. Ceci dit l'achat est-il vraiment indispensable (parce que 15€, je trouve ça vachement cher au vu de l'edition en fait)? En tout cas un truc de plus à voir. En plus j'aime bien Hoffman (avant qu'on ne le perde dans le milieu des 80's!)



C'est à voir mais peut etre pas indispensable j'ai sauté dessus parce que j'ai vu que c'était adapté de "Aucune bête aussi féroce" de Bunker (qui a un petit rôle) alors que la filmo de Ulu Grosbard inspire pas trop confiance mais en description de truands à la petite semaine c'est tout de même très bon. Et il y a un doc interessant en bonus à la rigueur essaue de le trouver moins cher (10 euros en occazà gibert pour moi icon_mrgreen.gif )

Sinon le Point de Non Retour grosse tuerie même si j'ai du mal à y voir un polar urbain, Boorman a integré tellement d'éléments psychédélique et experimental dans sa réa et l'histoire est finalement trrès abstraite avec cette organisation mysterieuse dont on ne saura pas grand chose. C'est un objet etrange qui va au delà du simple polar urbain peut etre à cause de la nationalité anglaise de Boorman qui n'a pas voulu la jouer réaliste glauque sur un terrain qu'il ne connait pas...
Cfury
Disons que j'ai cette sentation que ce film se trouve à la croisée des chemins des 2 genres et qu'il a eu pour fonction de jeter les bases du polar urbain. En tout cas une chose est sûr : Point Blank est une véritable oeuvre avant-gardiste.
Zak


Je profite de cet excellent topic pour évoquer succinctement Un après-midi de chien de Sidney Lumet, un des classiques indiscutables du cinéma policier américain des années 70. Sonny (Al Pacino) et sa bande (2 gus dont un qui s’enfuit dès le début du casse) cambriolent une petite banque au coffre vide. Rapidement dépassés par les événements, nos héros se retrouvent encerclés par la police, les médias et la foule venus assister à la prise d’otage comme si c’était le spectacle du week-end. Sur un postulat de base somme toute classique (le casse), Lumet en profite pour effectuer une peinture au vitriole de l’Amérique. Alors qu’il voulait juste un peu d’argent pour payer une opération à sa "femme", Sonny devient la star des médias. Ses multiples sorties de la banque pour les négociations avec la police deviennent alors un show télévisé. Il est acclamé par la foule telle une idole. Rapidement les journalistes dévoilent la vie de Sonny, notamment son homosexualité. Il devient l’objet du sensationnel. Un objet qu’on oubliera très rapidement comme le souligne le final prévisible (les otages qui sont libérés et ne regarde même plus Sonny alors qu’ils avaient sympathisés juste avant).Vous l’aurez compris, on est très loin d’un Ocean’s Eleven et c’est pour ça que le film restera dans les annales.
Captain Cavern
CITATION(Zak @ 25 5 2007 - 17:47) *
Alors qu’il voulait juste un peu d’argent pour payer une opération à sa "femme", Sonny devient la star des médias. Ses multiples sorties de la banque pour les négociations avec la police deviennent alors un show télévisé. Il est acclamé par la foule telle une idole. Rapidement les journalistes dévoilent la vie de Sonny, notamment son homosexualité. Il devient l’objet du sensationnel.


Ca fait un peu penser à Mad City de Costa-Gavras. Ce dernier c'est inspiré de Dog day afternoon pour faire son film ?
Astuce Mario
Le pitch est tellement similaire qu'il a du s'en inspirer, ouais. Mais Dog Day Afternoon est plus subtil, plus prenant, plus drole, plus efficace, plus tout. La tension arrete pas de monter, et l'histoire prend de l'ampleur sans jamais recourir aux facilités du genre du perso de Dustin Hoffman, representant les "mechants medias manipulateurs". Ca sonne juste, les personnages sont excellents, c'est un de mes films preferés. Et Mad City, c'est nul.
Zak
C'est pas nul Mad City mais c'est vrai que ça pompe beaucoup sur le film de Lumet.
Astuce Mario
On va dire mediocre, alors. Je l'ai pas revu depuis le ciné mais j'avais trouvé les ficelles trop grosses, les personnages, caricaturaux, et le rythme, pachydermique. C'est mou et ça vole pas haut, quoi. Si on doit choisir entre ces deux films, y'a meme pas de question à se poser.

Edit: d'ailleurs, en y repensant, le ton de Mad City est plus proches de celui de Network, que de Dog Day Afternoon. Une sorte de grosse farce sur les medias, un peu lourde à digerer. Là ou Dog Day Afternoon est plus terre à terre, et avant tout centré sur ses personnages.
Waco
Attends Zak, le Mad City, il se fait exploser à tous les niveaux par le Dog Day Afternoon. Et non, j'ai pas d'arguments pour avancer ce que je raconte, juste le témoignage de millions de gens qui malgré les siècles qui passent, continuent à vénérer le film de Lumet (alors que le film de Costakovitch avait été oublié avant même qu'il n'atteigne le grand écran).

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Dans le genre polar 70's super bien foutu de qu'on pourrait peut-être presque plus en faire des comme ça aujourd'hui, y'a le très jubilant The Taking of Pelham One Two Three (qui donne Les Pirates des Caraïbes en VF... ah non, autant pour moi, Les Pirates du Métro).


Un topic lui avait même été consacré (par Clint si je ne me trompe pas) ici même pour en rappeler toutes les qualités ma foi, fort nombreuses avec cette histoire de prise d'otages dans le métro new-yorkais (d'où le titre !) qui dégénère assez rapidement et prend des proportions énormes (un peu comme le braquage de la banque dans Dog Day Afternoon justement).
C'est super bien rythmé, super bien malin (les gangsters s'identifient par des couleurs; eh oui, comme dans le film de l'autre là dites donc !), super bien joué avec un Robert Shaw super imposant, un Walther Matthau super flic et un Martin Balsam super atchoum (ceux qui l'on vu savent combien ce Atchoum est un élément crucial dans le déroulement ou plutôt le dénouement du film), super bien dialogué avec un langage percutant assaisonné de tout plein de gros mots partout et super bien accompagné d'une super musique super urbaine signée David Shire. Bref, y'a pas le Al Pacino de la grande époque dedans mais c'est super bien quand même (mieux que Mad City par exemple !) !!
Astuce Mario
CITATION(Waco @ 25 5 2007 - 22:20) *
Un topic lui avait même été consacré (par Clint si je ne me trompe pas) ici même


Le topic en question: hop.

(super, l'affiche)
Waco
CITATION(Astuce Mario @ 25 5 2007 - 22:26) *
CITATION(Waco @ 25 5 2007 - 22:20) *
Un topic lui avait même été consacré (par Clint si je ne me trompe pas) ici même


Le topic en question: hop.

(super, l'affiche)

Ah oui, merci pour la recherche et la confirmation.

Et pour me faire pardonner de n'avoir pas pris la peine de rechercher le topic moi-même, je repique une idée à L'anarchiviste en balançant le thème principal de la BO :
main theme
Cfury
CITATION(Zak @ 25 5 2007 - 17:47) *
Un après-midi de chien de Sidney Lumet, un des classiques indiscutables du cinéma policier américain des années 70.


Oui


CITATION(Astuce Mario @ 25 5 2007 - 21:36) *
Dog Day Afternoon est plus subtil, plus prenant, plus drole, plus efficace, plus tout.


Oui


CITATION(Waco @ 25 5 2007 - 22:20) *
juste le témoignage de millions de gens qui malgré les siècles qui passent, continuent à vénérer le film de Lumet


Oui



Mais oui, Mais oui Messieurs VOUS avez raison, Dog Day Afternoon est un méchant film, où comment à partir d'un pitch tout con Lumet à bâti une intrigue dont les cartes sont sans cesse rebattus, un jeu de poupées Russes, oui c'est vrai : Dog Day Afternoon est IMMENSE classique.
Bon...ahem... sweat.gif, demain je reviens avec : "Can You Dig It?"
Cfury
Nous disions donc : "Can You Dig It?"



Parce qu’en plus d’être une œuvre pionnière de la Blax’, Shaft est aussi un polar urbain qui déboula dans les salles Américaines en 71 et qui d’après la légende (urbaine peut être aussi, j’en sais rien) aurait sauvé la MGM – productrice du film – de la faillite. Le film de Gordon Parks raconte donc l’histoire d’un détective privé qui doit retrouver la fille d’un parrain de la Mafia de Harlem enlevé par des mafieux de Little Italy. Une vraie storyline de série B pour un film qui ne prétendait de toute façon à aucune autre étiquette (un peu plus d’1 million de dollars de budget) mais qui sous ses faux airs de film subversif traduisait manifestement la récupération initiée par Hollywood envers cette contre-culture dont Melvin Van Peebles et son Sweet Sweetback’s... fut de toute évidence le grand instigateur.


Dégustation de bretzles chers à L'archiviste


Alors Shaft, j’aime bien. J’aime bien, mais c’est pas gégé. Disons que ça remplit parfaitement son rôle d’œuvre novatrice dans le genre avec cet avatar Black & Proud de Dirty Harry, mais c’est faussement nerveux d’autant que de bonnes idées comme l’association de John Shaft avec un groupuscule des Panthers en vue de dessouder du sicilien, accoucheront pour la plupart de pétards mouillés, là où l’on attendait que ça défouraille sévère (j’exagère, mais y’a quand même beaucoup de ça). En fait, toutes les scènes d’actions manquent clairement d’explosivité pour un film du genre, qui plus est tourné à l’économie. C’est d’autant plus con que le côté underground du film laissait présager une véritable prise de risque à ce niveau là. Et pour enfoncer le clou, Richard Roundtree n’est pas loin d’être insupportable dans son costume de Black Superman, handicapé par un jeu d’acteur défaillant (mais sympathique au demeurant).


En 1971, Huggy jouait déjà les bons tuyaux...


Alors voilà, Shaft est un polar et une Blaxploitation plutôt surestimé mais qui aura préfiguré le filmage et l’esthétisme de tout un pan du genre, pas vraiment subversif mais gentiment progressiste (dans les scènes peu évoquées à son sujet, il y’a ce moment fugace où le pote de Shaft – barman et homo - lui touche son cul). Par contre, ça vaut beaucoup mieux que le navrant remake de Singleton, tourné comme dans un épisode de sitcom.
Ah oui. Impossible évidemment d’évoquer Shaft, sans mentionner LE score d’Isaac Hayes, monument de bande-son, qui aura rarement autant illustré et dynamisé un film de la sorte.


John Shaft : l'icône des metrosexuels


Un verre de scotch à la main, un spleef de l'autre : le choc de 2 mondes vu par Isaac Hayes
Mad Mat


Hé ouais, parce qu'en France aussi on a fait des polars in zeu street à ras du bitume avec un flic inflexible in the city en feu !

Un polar in zeu street, c'est d'abord un flic qui a la classe, et là, notre Bébel les enterre tous, avec son jean moule-bite et son cuir. McQueen et son pull à col roulé dans Bullitt, un tocard. Eastwood dans son costume cintré à la fin de Dirty Harry, d'un commun. Le chapeau de Gene Hackman dans The French Connection, digne du plus vulgaire des ploucs !

Un polar un zeu street, c'est une ambiance poisseuse. Et là, on est servi : des bars à putes, des bars à pédés, des restaurants à poules de luxe. Et le kebab du coin !

Un polar in zeu street, c'est un flic qui cogne dur : les travelos, les basanés, les pédés ! On va nettoyer tout ça au kärcher !

Un polar in zeu street, c'est des bagnoles qui en imposent : une Talbot rouge et une Mustang tunée qui semble sorti d'un post nuke italien.

Un polar in zeu street, c'est des scènes d'action qui arrachent : Le Marginal se conclue par 15 secondes d'action non stop ! Peuvent aller se rhabiller, les Woo, Peckinpah et cie !
Cfury
Donc, Le Marginal c'est nul?
greg
On peut parler de "PEUR SUR LA VILLE" aussi ?

Une affiche à faire pâlir de jalousie Hollywood


Des cascades démentiels sur les grattes ciels de New-..., euuh sur les toits de Paris




tout de suite les cheminées en tuiles ou les toits en ardoises çà le fait moins icon_mrgreen.gif

Et bien sûr la poursuite que tout le monde nous envie, de Hong Kong à New York en passant par L.A., la poursuite dans le RER et le métro




Les usagers parisiens noteront au passage combien les couloirs du RER n'ont pas changé jusqu'à aujourd'hui.

Et pour le plaisir je ne peux m'empêcher de la mettre



L'affiche de film érotique qui fleurissait à chaque cinémas à cette époque...(ben ouais on était vachement libérés à l'époque, tellement qu'il paraît qu'on ne pouvait plus aller voir autre chose)
profondo rosso
La Cité des Dangers de Robert Aldrich (1975)



Le corps d’une jeune fille, Gloria Hollinger, est retrouvé sans vie sur une plage déserte. L’inspecteur Phil Gains (Burt Reynolds) et son adjoint Louis Belgrave (Paul Winfield) classent rapidement l’affaire comme un suicide. Mais le père de Gloria, Marty (Bern Johnson), est bien décidé à découvrir la vérité sur sa mort, si tant est qu’il y en ait une. Un avocat véreux, Leo Sellers (Eddie Albert) semble avoir partie mêlée avec la mort de Gloria. Phil Gains, lui, rêve de rompre avec sa vie et de partir en Europe avec Nicole (Catherine Deneuve) une prostituée de luxe.


Loin d'être le meilleur Aldrich, pa exempt de défauts (un rythme défaillant et une réalisation netttement moins nerveuse qu'à l'accoutumé, et une intrigue secondaire avec les exactions de l'avocat pas exploitée) pour un polar assez atypique. Dans une intrigue désanchantée dénuée d'action et de suspense, Aldrich nous dépeint un LA glauque, malsain, peuplé de pervers dégénéré en tout genre et corrompu où au détour de quelques scènes et dialogues sont dénoncés le désarroi et l'impuissance des petites gens, des anonyme et des sans grades face à l'injustice. Le père joué par Ben Johnson en est l'étendard totalement perdu et sans réponses à ses questions face à la mort de sa fille forcé de mener sa propre enquête maladroite dans les milieux porno (anticipant la trame du Hardcore de Schrader). Burt Reynolds (un de ses meilleurs rôle antihéroïque au possible) en flic désabusé ne croyant plus en la justice et à la vie sentimental chaotique est excellent menant son enquête mollement ce qui s'inscrit bien dans le ton du film. Quelques scories comme les scènes sentimental avec Deneuve (pas très crédible en prostituée de luxe) trop nombreuse et un peu longuette mais un final surprenant où Reynolds décide de rééquilibré à sa manière les atouts de chacuns et une dernière scène touchante rendent le film indispensable pour les amateurs d'Aldrich le tout s'inscrivant dans les thèmes largement parcourus (la lutte des classes, la violence) par ses films précédents.4,5/6

un cast fort sympathique en plus Ernest Borgnine dans un petit rôle de big boss et le tout jeune Robert Englund en petite frappe lors du final.
Unclekersey
CITATION(Mad Mat @ 30 5 2007 - 22:55) *


Hé ouais, parce qu'en France aussi on a fait des polars in zeu street à ras du bitume avec un flic inflexible in the city en feu !

Un polar in zeu street, c'est d'abord un flic qui a la classe, et là, notre Bébel les enterre tous, avec son jean moule-bite et son cuir. McQueen et son pull à col roulé dans Bullitt, un tocard. Eastwood dans son costume cintré à la fin de Dirty Harry, d'un commun. Le chapeau de Gene Hackman dans The French Connection, digne du plus vulgaire des ploucs !

Un polar un zeu street, c'est une ambiance poisseuse. Et là, on est servi : des bars à putes, des bars à pédés, des restaurants à poules de luxe. Et le kebab du coin !

Un polar in zeu street, c'est un flic qui cogne dur : les travelos, les basanés, les pédés ! On va nettoyer tout ça au kärcher !

Un polar in zeu street, c'est des bagnoles qui en imposent : une Talbot rouge et une Mustang tunée qui semble sorti d'un post nuke italien.

Un polar in zeu street, c'est des scènes d'action qui arrachent : Le Marginal se conclue par 15 secondes d'action non stop ! Peuvent aller se rhabiller, les Woo, Peckinpah et cie !



j'aime bien moi... blush.gif
ca a un peu vieillit mais pour 1983 c'est pas mal
The poursuite avec la Mustang blindée...

je me demande d'ailleurs si Deray ne s'est pas inspiré de Cruising pour le passage dans la boîte homo "le carré d'as" , le fist en moins icon_mrgreen.gif

ça reste un polar plus bourrain et franchouillard mais ca se relaisse bien voir
trailer

à noter la présence de Henry "bad guy" Silva
et Mme Sotomayor wub.gif : la compagne de bebel de l'époque
Cfury


OK, OK, White Lightning tient plus du polar des champs que de celui coming from the street, mais plutôt que d’ouvrir un topic qui aurait rapidement sombré dans les profondeurs, il valait mieux toucher deux mots du film de Sargent dans celui-ci, d’autant qu’il empruntait de toute évidence tous les codes liés au polar urbain. Mais White Lightning, en plus d’être un film dopé aux anabolisants, c’est d’abord un personnage survolté, un héros aux cojones grosses comme ça, j’ai nommé le Snake Plissken de la campagne : Gator McKlusky. Et c’est à ce moment précis que les groupies de Burt Reynolds s’exclament en chœur : "WTF !? Gator !? Mais y’aurait pas déjà eu un film réalisé par le beau Burt au titre éponyme ?". Oui les boys vous avez raison : White Lightning c’est l’avant-Gator, un film qui s’inscrivait donc dans un concept de préquelle (le 1er du genre ?) revu à toutes les sauces de nos jours…


Cool-Hand Gator


1 ans avant Les Pirates Du Metro (ça se passe juste au-dessus avec le post de Waco et ailleurs avec le topic de Clint), Joseph Sargent filmait une histoire de vengeance au rythme du banjo de Charles Bernstein, ou quand Burt Reynolds - détenu dans un mitard de l’Arkansas – collabore avec les autorités locales afin de trouer la peau au shérif du coin, meurtrier de son jeune frère. Contrairement à un film comme Prime Cut (voir le topic de Waco – damned, encore lui !), White Lightning ne prétend pas opposer le citadin au redneck, mais renforce plutôt le côté polar rural (ou champêtre) du film en ne mettant en scène que des ploucs de la région. A ma gauche, Gator McKlusky : adepte du calembour à 2 balles, érotomane averti, castagneur de première et pilote hors pair. À ma droite, le Shériff JC Connors: ripou et dangereux, raciste et réac’ ; un bad-guy au physique improbable et aux méthodes fascisantes comme lorsqu’il préconise "de détruire l’Etat de l’intérieur". Si les positions sont tranchées et définitivement claires entre ces 2 personnages, il n’en demeure pas moins que leur appartenance culturelle finira irrésistiblement par les rapprocher dans leur beauf-attitude, comme en attestera leur (géniale) première confrontation. Et comme aucun des personnages masculins du film ne brille particulièrement de par leur finesse et leur intelligence, Sargent, dans son souci du partage et de l'équité, enfonce définitivement le clou quant à sa vision de la population Yankee, en présentant les femmes de cette bourgade de l’Arkansas comme étant pour le moins peu farouche…La scène la plus improbable du film étant quand même celle où Reynolds se réveille entouré de donzelles – pas forcément très avenantes – mais toutes très excités d’accueillir dans leur demeure (un refuge pour mères seules) ce bellâtre qui vient d’essuyer de vilains coups (un hommage à Siegel et à ses Proies ?).


Il est pas beau Ned Beatty là ?


Mais plus que cette caractérisation (caricaturale ?) des personnages, White Lightning c’est de la dynamite, des instantanés qui claquent (comme lorsque Gator traverse la cour de la prison derrière le score de Bernstein), une tripotée de dialogues et de répliques nerveuses, une virée dans les ghettos rednecks, de l’action qui tabasse, et comme tout bon polar urb…rural qui se respecte, des car-chase . De la tôle froissé et des sirènes, il y’en a dans White Lightning, et 10 ans avant Smokey Bandit et Canonball Run, Burt Reynolds démontrait déjà tout son amour pour les courses poursuites endiablées (et l’on dirait bien sans doublure en plus). Rien de bien surprenant donc, de retrouver au crédit de réalisateur de la 2nde équipe, Hal Needham futur maître d’œuvre (ahem) des 2 films précités. En bon artisan issu de la télévision, Sargent impose un rythme adéquat à son film, mais n’inaugure rien de bien novateur dans sa réalisation. L’essentiel du film ne résidant de toute façon pas dans sa technique mais plutôt dans sa capacité à intégrer tous les codes du polar qui faisait recette à l’époque dans un univers entièrement rural. Et ça marche du tonnerre, White Lightning s’avérant quasi-indispensable aux fans du genre, et surtout largement bien meilleur que sa pourtant sympathique séquelle, Gator.
Une bête de trip et ça, moi, j’adore.


Merde, ça faisait comment encore le générique TV de Dukes Of Hazzard ?


Le trailer, c’est simple comme un coup de Fury
profondo rosso


Je me le suis maté il y a pas longtemps effectivement c'est du très très bon (par contre je pensais que c'était le vrai Gator et pas une préquelle du coup j'ai pas vu le Gator original en fait ninja.gif ) des trognes de rednecks pas possible (R.G. Armstrong hallucinant, bien flippant et dégénéré) de la poursuite en voiture old school en pagaille, Ned Beatty surprenant en bonne vieille pourriture corrompue et l'ambiance poisseuse des bayous est vraiment bien captée. Un pur plaisir de serie B.
Cfury
CITATION(profondo rosso @ 30 6 2007 - 02:38) *
Je me le suis maté il y a pas longtemps effectivement c'est du très très bon (par contre je pensais que c'était le vrai Gator et pas une préquelle du coup j'ai pas vu le Gator original en fait ninja.gif ) (...)


Ben je t'ai peut-être pas bien compris, mais quand tu parles de "Gator original" tu veux dire quoi par là? White Lightning et Gator mettent en scène le même personnage et quand je parle de préquelle pour White Lightning, c'est parce que ce film remonte à l'origine des motivations de Gator McKlusky, qui ne sont (mais je m'en souviens plus très bien en même temps) pas expliqué dans le film réalisé par Reynolds.
profondo rosso
CITATION(Cfury @ 30 6 2007 - 20:35) *
CITATION(profondo rosso @ 30 6 2007 - 02:38) *
Je me le suis maté il y a pas longtemps effectivement c'est du très très bon (par contre je pensais que c'était le vrai Gator et pas une préquelle du coup j'ai pas vu le Gator original en fait ninja.gif ) (...)


Ben je t'ai peut-être pas bien compris, mais quand tu parles de "Gator original" tu veux dire quoi par là? White Lightning et Gator mettent en scène le même personnage et quand je parle de préquelle pour White Lightning, c'est parce que ce film remonte à l'origine des motivations de Gator McKlusky, qui ne sont (mais je m'en souviens plus très bien en même temps) pas expliqué dans le film réalisé par Reynolds.



en fait White Lightning date d'avant "Gator" si je t'ai bien compris. Je ne connaissais pas l'existence de 2 films sur le personnage donc en voyant "White Lightning" (Les Bootleggers" en français) j'ai cru voir le seul film consacré au personnage. Je pensais que "Gator" était le titre original plutot que celui d'un second film.
Cfury
OK.
Concernant Gator (la suite de White Lightning donc ^^), j'ai dans mon souvenir un film très en dessous de celui de Sargent, qui faisait la part belle à beaucoup trop d'auto-dérision. C'est vraiment dispensable, mais le score de Bernstein a des tracks patates.
johnny boy
IL faut ajouter a ce topic le film suivant je pense :

Serpico de Sydney Lumet, qui date de 73, dans lequel on suit la carrière pour le moins mouvementé d'un jeune flic qui a soif de justice.
Cependant il sera confronté à la dure réalité de son métier, d'un coté le bantitisme ainsi que la corruption des flics qui rend donc son travail doublement plus difficile ayant le cul entre deux chaises, le sujet de l'infiltration y est aussi évoqué, ce qui contribue à la galere dans laquellle va s'enfoncer notre personnage principale.
En somme, un trés bon film, trés réaliste car inspiré d'une histoire, un Al Pacino au mieux de sa forme, un film qu'il est bien.
( je détail pas trop car je n'est pas vu le film depuis un moment, mais cela pourrait se réparer)
stan corben
Le dernier Polar Urbain qui m'a foutu par terre c'est Narc de Joe Carnahan.




Quelques mois apres une course poursuite qui couta la vie à un bébé, Un flic (jason patric), au fond du gouffre, essaye tant bien que mal de remonter la pente.
Il est alors chargé d'enqueter sur la mort d'un flic infiltré, aider en cela par l'ex-coequipier du mort (ray liotta). Leur traque les amène dans des sombres endroits, ou la lumière est plutot absente ,et les loques jonchant les squatts...
Mais rien n'est de tout repos pour l'héros, car au dela de la vérité sur la mort de l'offiier de police, il va prendre ce cauchemar en plein dans sa gueule...
certaines vérités font tres mal...


Cfury
Oh !? Des visiteurs ! icon_mrgreen.gif
A propos de Serpico, j’ai pas de doute que ça soit très bien, mais ça doit bien faire une bonne quinzaine d’années que je l’ai pas revu, le DVD me fait du coin de l'oeil d'ailleurs. Le plus chelou, c’est que j’ai plus de souvenirs de la série (Bon Diou, ce générique !) que du film… Pour Narc, j’avais trouvé ça plutôt laid et son final avait un arrière goût de foutage de gueule. A côté de ça, j’aimais bien l’atmosphère qui en découlait et je trouvais que ça correspondait pas mal à une certaine remise au goût du jour du polar urbain. Un truc de son temps et Busta y était bien meilleur que dans Shaft ninja.gif



Ca, ça fait partie de ces rares films du genre, sortis dans le milieu des années 90 en pleine Tarantinomania, que j’arrive à visionner assez souvent sans justement m’agacer d’un style qui ne lorgnerait pas du côté de Reservoir Dogs ou Pulp Fiction. J’aime bien son originalité (une histoire de gangsters, OK, mais pas vraiment comme les autres), avec des personnages qui se traînent tous des tares psychologiques pas possible, porté par d’excellents dialogues (ça frime pas, ça sonne souvent juste et ça frise le culte) conséquence de face à face d’acteurs plutôt mémorables. Ah oui, de quoi ça cause Dernières Heures A Denver ? En gros, un ancien truand est rappelé par son ex-boss pour un dernier contrat de routine. Aidé de 4 anciens comparses, la mission qui devait se dérouler sans victimes ni accroc (un peu comme L’Agence Tout Risques donc), va tourner à la catastrophe. Je synthétise à mort, parce que c’est beaucoup plus complexe que ça, enfin quand je dis complexe, j’entends par là que c’est super bien écrit - sans flash-back ni flash-forward – un truc bien calé, cohérent, dépouillé de tout imbroglio narratif, bon merde, une histoire quoi !


Ouais, ben moi j’aimerai pas me faire arrêter par ces deux là !


Dernières Heures A Denver combine élégamment le polar et le thriller (la frontière est assez mince en même temps) et affiche une galerie de personnages, dans un Denver souvent filmé de nuit, tous profondément désenchantés. Avec ce film, Gary Fleder prenait le contre-pied de pas mal de polars de l’époque et s’inscrivait dans le registre de ces petites séries B sortis en DTV – et là je pense tout de suite à Un Faux Mouvement dont j’aimerai bien un jour remettre la main dessus – nihiliste au possible et porté par un faux rythme (certains diront chiant, moi je trouve que ça collait parfaitement au mal-être ambiant) que viennent parfois troubler l’acier et la poudre dans de violentes fusillades. Dans un monde dominé par les gangsters et loin du modèle Scorsesien, les méchants sont projectionnistes de pornos, vivent comme des manouches ou s’accrochent à une illusoire réinsertion sociale par le biais de projets d’entreprise foireux. Bref, c'est pas la joie mais comme tout bon film mettant en scène ces patibulaires individus, ces derniers ne font qu’un avec cet indicible sens de l’honneur qui semble être leur seule bouée de sauvetage. Rien que la manière – au détour de nombreuses scènes – dont Andy Garcia tente de sauver la mise à ses potes, rend le lien qui les unit méchamment palpable. Ah ouais, le casting ? Andy Garcia donc, Christopher Llyod, Christopher Walken, Bill Nunn (quoi !? Radio Raheem, c’est lui ! Bon OK, Robertson dans Spiderman 1,2 et 3 ça vous parle mieux ?), William Forsythe (la Cliqua de la Primera forever), Jack Warden, Steve Buscemi et Treat Williams, ce dernier étant tout juste ENORME dans son rôle de sociopathe. Alors je vais pas énumérer toutes les scènes de Dernières Heures A Denver, tant il faut savoir laisser la part belle à la surprise et à la contemplation, mais ce film est bourré de moments véritablement intense. Le dialogue entre Garcia et Llyod dans un décor de fête foraine abandonné, c’est tout juste, pfffiouuu…
Alors, je sais pas ce qu’il a réalisé depuis (rien faut croire), mais je ne me lasse pas de ce film de Fleder à l’allure désespérément paumé, jusqu’au-boutiste mais qui donne à ses personnages liés par l’honneur une issue idyllique…au paradis des gangsters. Je vous épargne la bande-annonce pourave qui tentait justement de bouffer au ratelier de Pulp Fiction, mais je ne peux qu’ardemment conseiller cet excellent Dernières Heures A Denver.


Youhou ! Qui je suis hein ? Qui je suis ?



Ca a pas l’air comme ça, mais un monde les sépare



Nan mais visez-moi c’te gueule de ouf !

john mclane
oh, quelqu'un qui aime Dernières heures à Denver smile.gif
Je spoile un peu plus que l'ami Cfury qui dit déjà l'essentiel.



Je surenchérit vite fait, c'est effectivement un film complètement méconnu, porté par un ton mélancolique parfaitement poignant. Les seconds couteaux sont effectivement magistraux, du reste c'est peut-être le meilleur rôle de Andy Garcia, tout de classe et de prestance, un charisme à vous filer la chair de poule (la séquence de la "bouteille d'eau" ohmy.gif )


Au-delà du simple polar, il y a une vraie sensibilité dramatique, une portée philosophique, Dernières heures à Denver c'est clairement un film sur l'inéluctabilité de la mort, le 7e Sceau du film de gangsters, qui prend même des allures de tragédie grecque (avec le vieux bavard dans le café qui joue les augures)
Comment tu réagis quand tu sais que tu vas mourir? Qu'est-ce que tu laisses derrière toi? Et comment tu affrontes la mort quand elle vient frapper à ta porte? (putain la rencontre Steve Buscemi Christopher Lloyd!). Les héros de Denver sont tous des spectres ambulants dès le départ, ils n'ont pas d'autres finalités que d'attendre la mort.
C'est noir, et en même temps c'est très beau cette noblesse avec laquelle ils se préparent à leur destin, sans se défiler, en regardant la faucheuse droit dans les yeux.

La vision du gangstérisme est passionante (voir le personnage impotent de Christopher Walken qui règne sur son petit monde) et pourtant ça aurait presque pu ne pas être un polar, juste un film sur l'amitié, l'honneur et la mort.


Gabrielle Anwar est superbissime aussi.
Et Fairuza Balk est moche, mais elle joue super bien les junkies.
Cfury
CITATION(john mclane @ 03 7 2007 - 22:39) *
(...)
Gabrielle Anwar est superbissime aussi.


Finalement, le seul personnage angélique du film, celui qui fait figure de lien entre le monde "réel" et celui hardcore de Denver. Ceci dit je surkiffe la relation d'Andy Garcia avec Fairuza Balk. Il a niqué la vie de tout ceux qui l'entoure, mais c'est finalement auprès du personnage le plus inattendu et le plus à la dérive qu'il tente de se racheter en lui faisant un môme, et par conséquent de lui délivrer un peu d'espoir.

Le 7è Sceau du film de gangster... Merde, j'aime bien ça!
crazy babysitter
Dans le genre, on peut aussi rajouter ceux-là :




TUEURS DE FLICS (The Onion Field)
Un film de Harold Becker avec James Woods, John Savage et Ronny Cox sorti en 1980 et diffusé il y a bien longtemps sur la défunte 5 et tiré d'une histoire vraie.



RAPPORT CONFIDENTIEL (Report to the commissionner)
Un film de Milton Katselas en 1974 avec l'excellent Michael Moriarty (un pote de Larry Cohen) , Yaphet Kotto et Susan Blakely quant à lui diffusé un jeudi soir de Décembre 1985 sur FR3 et qui m'avait marqué en particulier à cause d'un scène très tendue et aussi émouvante entre un jeune flic (Moriarty) et le tueur tous deux coincés dans un ascenseur en panne et qui "font connaissance". Si vous le trouvez, voyez-le, c'est très bien !



LE POLICEMAN (Fort Apache The bronx)

Réalisé par Daniel Petrie avec Paul Newman et un tout jeune Ken Wahl. Plus une comédie policière mais tout de même bien trempé dans le polar urbain yankee tout de même. (1981).


.
Waco
CITATION(Cfury @ 03 7 2007 - 22:35) *
(...)

I am Godzilla! You are Japan!

(j'espère que Cfury ne m'en voudra pas trop pour le petit remix)


Le film en lui-même m'avait fait une sacrée bonne impression avec une ambiance très sanglots longs qui blessent mon coeur d'une langueur monotone et une galerie de gangsters qui sortaient pas mal des sentiers battus. Mais tout ça, c'était y'a bien longtemps et depuis sa sortie, je l'avais malheureusement un peu perdu de vue. Mais je sens que je vais pas tarder à le redécouvrir par le biais magique du dvd mais en évitant d'abord soigneusement le zone 2 français car en le checkant y'a même pas quelques minutes, je me suis aperçu de la quasi-absence de la VO. Seulement de la VF. C'est honteux. Autant revenir à l'époque de la vhs. Enfin bref, je vais voir si y'a mieux du côté de la zone 1 (en même temps, j'ai jamais vu le film en VF, si ça se trouve, elle est correcte).


Et sinon, pour la sélection que nous propose crazy babysitter, d'autres madnautes ont vu les films en question?
Cfury
CITATION(Waco @ 04 7 2007 - 17:44) *
CITATION(Cfury @ 03 7 2007 - 22:35) *
(...)

I am Godzilla! You are Japan!

(j'espère que Cfury ne m'en voudra pas trop pour le petit remix)
(...)


Voilà, je te déteste.

Sinon, le Z2 est effectivement honteux (la copie, tu pleures ta race) mais au sujet de la VF, ben c'est franchement correctement doublé (c'est du HS, mais à ce sujet je pense que l'on est tombé dans le grand n'importe quoi à la toute fin des 90's). Et puis il est sans doute encore trouvable à 2€ sur Lidl.com (AKA cdiscount, pour ceux qui n'aurait pas d'humour comme Waco)
L'idée de l'achat du Z1 me fait toutefois réflechir...

Pas vu les films de crazy garde-chiourme, mais Rapport Confidentiel me botte bien.
Waco
Ok, banco pour le dvd vendu chez Lidl (à 0,80€ ici !; les prix des dvd, c'est vraiment nawak des fois). Je te fais confiance pour la VF correcte et puis aussi parce que je veux le revoir assez rapidement (tant pis pour la copie dégeulasse mais je veux pas attendre 20 jours pour le zone 1 sachant que les sites US donnent un peu l'impression de tourner au ralenti pendant les vacances d'été).

(si je suis déçu par la qualité, j'irai défoncer le topic rap)
LMD
Ah ouais on est parti dans cette direction là alors je vais ajouter un autre film méconnu

La on est quand même plus dans le film noir militant avec le Carter de Spin City dans le role d'un jeune flic frais émoulu qui se retrouve balancé dans un commissariat assez "traditionaliste"... malgré ses efforts d'intégration il reste en bute au racisme -et à la corruption- de ses collégues (Notamment M.Emmet Walsh et Ironside) et avec pour seule allié la seule officier de sexe féminin (Lory Petty), le brave JJ se retrouve impliqué dans une affaire de preuves maquillé.

Bon ca va faire plus de 10 ans que je l'ai vu, et ca reste assez flou, mais j'avais bien aimé: c'est certes complétement "politisé" mais ca reste assez travaillé en termes d'images et avec une ambiance ouatée complété par un casting sympathique (y a aussi Ice Cube et Elliott Gould).
Waco
Juste pour dire que Cfury me doit 4€ pour le dvd (la copie du zone 2 est comme prévue immonde -et encore, le mot est faible).

(la VF est honorable par contre)

(et le film tue)

(mais ça, on s'en doutait déjà un peu)

edit : je fais bien évidemment allusion au Dernières Heures A Denver)
Cfury
CITATION(Waco @ 17 7 2007 - 17:53) *
Juste pour dire que Cfury me doit 4€ pour le dvd (la copie du zone 2 est comme prévue immonde -et encore, le mot est faible).


laugh.gif


Sinon dans The Glass Shield y'a des marrons chauds?
jigsaw
Je n'apporte certes pas grand chose à la discussion mais juste signaler le mêtre étalon du genre.
Film qui aprés maints visionnages, analyses et mûres réflexions m'est apparu comme le meilleur film du monde.

Si, si je vous assure.

C'est ça :

Un film qui vous prend aux tripes pour ne plus les lâcher pendant deux bonnes heures dans la cité des Anges, rythmé par la BO de Wang Chung et des acteurs parfait comme William Petersen (son meilleur rôle ?) et Willem Dafoe (best vilain ever made).

Voila, voila.
AMHA
Cfury
CITATION(LMD @ 12 7 2007 - 10:28) *
Ah ouais on est parti dans cette direction là alors je vais ajouter un autre film méconnu

(...)
Bon ca va faire plus de 10 ans que je l'ai vu, et ca reste assez flou, mais j'avais bien aimé: c'est certes complétement "politisé" mais ca reste assez travaillé en termes d'images et avec une ambiance ouatée complété par un casting sympathique (y a aussi Ice Cube et Elliott Gould).

Ben, c'était pas mal. C'est typiquement le genre de métrages post-Rodney King dont l'impact me parait amoindri 15 ans plus tard, mais pour autant le film est plutôt prenant. Faut clairement pas être trop regardant envers les clichés de certaines situations et les stéréotypes de la majorité des personnages mais malgré ça, grâce à un rythme plutôt soutenu (entre procès/Cosa Nostra policière/dilemme du héros), le film est réellement captivant. Je reconnais aussi que l'excellent composition des acteurs y est sans aucun doute pour beaucoup, notamment grâce à l'apport de ces vieilles trognes que sont Richard Anderson, Elliot Gould, Emmet Walsh ou encore Michael Ironside. Et Cube s'y révèle très bon, largement bien meilleur que dans le bancal Boyz In The Hood pour le même genre de rôle en tout cas. Pas impérissable à cause des scories cités plus haut, mais une petite pierre de plus à l'édifice du genre (pas celui du polar urbain, car The Glass Shield en est quand même très loin).
Cfury
A quelques semaines de la sortie du prochain Lumet, petit retour sur un de ces films qui aurait pu être le meilleur s'il n’y avait pas eu Le Prince De New-York, à savoir:



Bon, je m’emballe sans doute un poil en prétendant que Q&A (ou Contre-Enquête chez nous) aurait pu être LA meilleure réalisation de son auteur, mais dans la looonnnggguuue filmographie de ce dernier, il va s’en dire que Q&A fait sans aucun doute partie de ses plus puissant films, soigneusement aligné au côté de Serpico, Dog Day Afternoon (cité dans ce même topic par Zak), Le Prince De New-York donc, ou Network. Ah tiens, Serpico, Le Prince De New-York, Q&A : en 30 ans Lumet aura nourri son cinéma au gré du quotidien sordide des policiers New-Yorkais, de la corruption ambiante et de la lutte d’un homme seul contre l’ordre établi. Dans ce que l’on peut désormais considérer comme le point d’honneur à une trilogie policière débuté en 73 avec les aventures de Frank Serpico, Q&A semble également marquer la chute du cinéma d’un réalisateur qui n’a pas su s’adapter à la désagrégation de son art dans les années 90. Et pourtant, en génial visionnaire, 2 ans avant les évènements qui modifieront le discours idéologique d’un certaine frange du cinéma Hollywoodien, Lumet se faisait déjà s’affronter les communautés, évoquait les difficultés de la mixité raciale (c’est même très personnel, puisque c’est la propre fille de Lumet qui joue le rôle de l’ex-petite amie de Timothy Hutton) et surtout, en plus d’offrir son meilleur rôle à Nick Nolte (et là je suis quasi-sûr de mon coup), catalysait , par l’intermédiaire de son personnage – le Lt Brenan – tous les maux de la police New-Yorkaise : racisme, bavure, corruption, violence ; de Serpico à Brenan en passant par Ciello (Le Prince De New York), le système n’aura eu de cesse de se pourrir de l’intérieur rongeant toujours un peu plus les hautes institutions de l’administration judiciaire.

Mais au-delà, de ce discours fort qui jalonne ce film, il est toujours fascinant de voir Lumet filmer des instantanés de la vie quotidienne d’un commissariat avec un réalisme saisissant, l’une des scène illustrant parfaitement le talent du bonhomme, étant celle qui voit Nolte raconter l’histoire d’une arrestation devant un parterre de collègues crédules et amusés.

Bourré de dialogues truculents, dominé par une interprétation excellente (le rôle de toute une vie pour Luis Guzman), réalisé sans artifice mais à l’aura si attractive, Q&A c’est du cinéma contestataire, état des lieux d’un système gangréné jusqu’à l’os, pessimiste mais que domine - en toile de fond - une histoire d’amour qui porte en elle tous les stigmates de l’espérance.


Les histoires de meurtres, ça fait marrer tout un commissariat



Vous me croyez, si je vous dis que ces 2 là se feront des bisous?



Y'a pas à chier, la moustache ça rend tout de suite plus viril!
Waco
Han! je crois que je l'ai jamais vu celui-là...
(et c'est tant mieux parce qu'un bon Lumet "inédit", ça ne se refuse pas si vous voulez mon avis)


(son petit dernier est paraît-il très chouette)
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