Producteur de Bullit et French Connection, Philip D’Antoni signait en 1973 son unique et premier long The Seven Ups, s’entourant pour l’occasion d’une équipe technique méchamment carrée et d'acteurs ayant œuvré sur la plupart des films produits par le Monsieur en question (en majuscule le m parce que bon, respect quoi !). Du coup, rien d’étonnant à retrouver au crédit de The Seven Ups des noms comme Bill Hickman (si ce blaze ne vous dit rien, sachez que sans lui point d’anthologique Car-Chase vus dans Bullit, Vanishing Point ou French Connection), Sonny Grosso (l’un des keufs ayant officié sur la vraie French Connection, devenu aujourd’hui producteur et qui fut consultant sur la présente œuvre), Roy Scheider et Tony LoBianco, et s'adjoindra en plus des services d'Alexander Jacobs pour le scénario (déjà responsable du script de Point Blank et plus tard de celui de French Connection II) .
Sérieux, même avec un futal rouge monté au nombril, je surkiffe ce mec
Le film de Philip D’Antoni raconte donc l’histoire d’une brigade de choc officieuse de la police New Yorkaise, les Seven Ups, avec à sa tête Buddy (Roy Scheider) et dont les méthodes de travail peu orthodoxes sont visiblement peu appréciés du reste de leurs collègues. Le pitch inspira t’il vaguement Shawn Ryan 30 ans plus tard pour The Shield ? Aucune idée, toujours est-il que les Seven Ups organiseront une véritable expédition punitive dès lors qu’un de leur équipier, Ansel (Ken Kercheval), sera abattu par la Mafia. A dire vrai, une autre intrigue vient s’ajouter au récit avec l’apport d’un personnage interprété par Tony LoBianco, mais c’est en tout cas dans ses grandes lignes, l’histoire que raconte The Seven Ups.
I Know What You Did Last Summer
Fort de son expérience de producteur sur French Connection, D’Antoni se servit de la même formule qui le consacra aux oscars (5 statuettes) de 1971 pour réaliser The Seven Ups : s’il n’a de toute évidence pas la maîtrise du style documentaire qui fit la renommée du film de Friedkin, Philip D’Antoni n’en démontre pas moins une certaine aisance à filmer des personnages bruts, un New York dépouillé de tout artifice ainsi que d’oppressantes situations, le tout dans un climat pessimiste et quasi-horrifique superbement illustré par l’étouffante séquence du car-wash. Un moment énorme de suspense (l’on s’attendrait presque à voir débarquer Leatherface!) dont l’inquiétante musique de Don Ellis n’est sans doute pas non plus étrangère à sa réussite (musique qui a d’ailleurs l’allure du rejected score de L’Exorciste par Schiffrin). Une séquence bourrée de tension qui en appellera d’autres, dont la putain de fantastico-qui déchire sa race et tue tout dans ta gueule que t’as jamais vue ça sérieux c’est trop fort de Car-Chase d’une durée de 11’13 (tu peux pas test’, j’ai chronométré), installant définitivement The Seven Ups au panthéon des polars urbains de légende. Allez seul défaut notable au film, la relation énigmatique entretenue entre Scheider et LoBianco qui aurait sans doute gagné à être un brin devellopé tant les 2 hommes semblent lié, bien au-delà du simple schéma flic/indic.
L’équipe des Seven-Ups au complet. Prochainement, la tof’ sous les douches
Le vrombissement des moteurs, les sirène des flics et le choc des pneus sur l’asphalte : extrait