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Version complète : Les films de Ernst Lubitsch
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John Keats
en ce moment je suis en rétrospective Lubitsch, et ce soir c'était Ninotchka pour moi, film de 1939 par le maître berlinois. j'espère ne pas faire doublon avec un autre sujet, mais a priori il n'y en a pas je crois.

on a le bonheur d'y retrouver la splendide Greta Garbo, une des rares actrices à avoir réussi la transition entre le cinéma muet et le parlant dans les années 30.
on retrouve à ses cotés un habitué de Lubitsch, à savoir Melvyn Douglas et sa moustache de dandy, ici parisien et comte.
c'est une "petite" comédie reposant sur l'arrivée d'une commissaire du peuple soviétique (Garbo), venue de Russie pour reprendre la vente de bijoux que n'arrivent pas à conduire trois personnages assez amusants qui découvrent avec émerveillement le monde "capitaliste" et la capitale française.
la rude et sévère Ninotchka n'est là que pour réussir la transaction et amener ainsi de quoi "acheter du pain" pour ses frères soviétiques affamés.
ce qu'elle n'avait pas prévue c'était de découvrir un concept qu'elle croyait dépassé et illusoire : l'amour.

ce qu'il y a de vraiment réussi dans ce film c'est que jamais le scénario ne tombe dans le cliché et dans le dualisme trop marqué : on évite ainsi la caricature, ceci grâce à l'humour (script de Brackett et Wilder gage de qualité) et à quelques dialogues intelligents qui ont le mérite de remettre tout le monde à sa place (je pense à l'échange entre Ninotchka et la grande duchesse).
le moins qu'on puisse dire c'est que Lubitsch met très en valeur ses acteurs, ils brillent de mille feux, et Garbo en particulier, qui dès qu'elle découvre ces nouveaux sentiments illumine l'écran de son sourire, qui tranche tellement de ce visage fermé qu'elle arborait au début du film.

c'est encore une fois de façon légère et intelligente que le réalisateur se sort d'un thème politique fort (nous sommes en 1939 il faut le rappeler), mode opératoire dans lequel il excelle et réussira encore de façon plus probante dans To be or ot To Be (mais je me répète je sais, on ne le dira jamais assez que c'est un chef d'oeuvre).
profondo rosso
Bonne idée de topic ! Un de mes réalisateurs favoris et un des grands modèle de Wilder pour ce qui est de l'humour caustique, des bons mots et du gouts pour les sujets "difficile" : Serenade à trois c'est quand même une ode à l'amour libre en 1933, Ninotchka abordait avec humour les travers du régime communiste et To Be or not to be était un film anti nazi avant même que les USA soient engagé dans le conflit... Après Wilder se met peut être plus ouvertement à nu dans ces films que Lubitsch et sa mécanique parfaitement huilée. Dans Ninotchka j'adore toute les scènes où les trois agents communisme se font pourir progressivement par le capitalisme d'ailleurs "Un,deux, Trois" de Wilder ça ne serait pas une version hystérique et barrée de "Ninotchka" sur les bords ?

mon préféré ça reste "The Shop Around the corner"


Sur la fin de sa carrière Lubitsch délaisse un peu la société américaine (To Be or not to be se passait aussi en Pologne) pour se souvenir de sa vie en Europe avec une merveilleuse tranche de vie sur les employés d'une petite boutique de Budapest. Un scénario parfait qui capte bien la simplicité et la modestie du propos, des personnages magnifiquement ecrit et touchant comme le très bougon patron de la boutique. Le couple James Stewart/Margaret Sullivan fait des étincelles avec des disputes incessante et en se lançant des piques hilarantes pendant tout le film. ( "Well I really wouldn't care to scratch your surface, Mr. Kralik, because I know exactly what I'd find. Instead of a heart, a hand-bag. Instead of a soul, a suitcase. And instead of an intellect, a cigarette lighter... which doesn't work." énorme icon_mrgreen.gif ).
Un regard nostalgique et réaliste sur une époque révolue (la 2e gurre mondiale faisait déjà rage à la sortie du film) , pas le Lubitsch le plus drôle ("To be or not to be" est là pour ça) mais surement le plus attachant.
Misterpursoup
Je n'ai vu de lui que To Be Or Not To Be,et je ne m'en souviens plus très bien car c'était il y a un bout de temps,mais dans mes souvenirs,ca reste un film hilarant et profondément humaniste,un modèle du genre,ou comment traiter avec légérété et un intelligence un sujet très grave et important dans la mémoire collective.

Ce film mériterait une critique plus en profondeur(faite par quelqu'un qui aurait plus de trucs à dire que moi icon_mrgreen.gif )
John Keats
oh mais ça viendra surement (si la rentrée ne me brise pas les reins).
babarorhum
Un grand réalisateur qui a lancé les Wilder, Preminger et autre Mankiewicz dans le circuit hollywoodien(c'est pas rien quand meme!) et grand homme de théatre, il y reviendra toujours, pas étonnant que To be or not to be se passe dans le milieu du théatre polonais, et suivent les mésaventures d'une troupe de comédiens.
kea
dry.gif
Grmmmmbl...Un topic sur saint lubitsch et trois réponses...grmbl....finirez tous pendus ou fusillés...il est tard, mais tant pis...

Lubitsch est un génie. Point.

Son expérience théâtrale se ressent fortement dans ses films. Certains l'ont accusé de se préoccuper plus de ses portes que du reste. Le fait est que Lubitsch maitrisait parfaitement l'art du timing, si essentiel à la comédie. Cela, ajouté à d'excellents acteurs et à des répliquent qui déchirent tout, lui a permis de créer des films dont la force comique n'a RIEN perdu avec les années.
c'est tout de même dans Ninotchka qu'on entend le célèbre :

"Pourquoi voulez-vous porter mes sacs ?
-C'est mon métier.
-Ce n'est pas un métier, c'est une injustice sociale !
-Ca dépend du pourboire...
"

ainsi que des trucs comme :

"Oh, Bourkanov, on ne sais jamais s'il va aux toilettes ou à la police secrète..."
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Faudrait voir aussi à pas oublier le fond. Comme il a été dit, Lubitsch a abordé des sujets difficiles avec une rare intelligence et un sacré culot à l'époque. Ninotchka, of course, mais dans to be or not to be, (42 !) entre Hitler dans les rues polonaises et le cultissime "So zey call me Konzentrazion Kamp Reinhart ?", il dit bien ce qu'il pense du régime qui l'a déchu de sa nationalité allemande en 35.

To be or not to be est un chef d'oeuvre absolu que tout le monde devrait avoir dans sa dvdthèque, sous peine de mort. Stou.

Y'a les rôles de femmes, aussi, hallucinants de modernité pour l'époque. Pendant que par chez nous, on se farcissait madame Maigret comme idéal féminin rolleyes.gif , claudette colbert se payait magistralement la tête de gary cooper dans La huitième femme de barbe bleue, film tout de même ultime sur la phallocratie et le "qui c'est qui porte la culotte, non mais !"
Ce film possède d'ailleurs l'une des scènes d'intro les plus hillarante de toute l'histoire du cinéma...l'affaire du pyjama est simplement un petit bijou ciselé dans ses moindres détails (et la méthode anti-insomnies me fait toujours autant poiler...)

Même ses films mineurs comportent leurs lots de scènes cultes et de personnages attachants. Le grand-père de "heaven can wait" est parfait, la cuite du môme est utlime, etc...

Ce mec a tout simplement créé quelques-uns des films les plus drôles jamais réalisé, sans jamais céder à la facilité, la vulgarité, ni prendre son public pour des imbéciles. Beaucoup de ses successeurs lui doivent tout. Peu l'ont égalé.

I wish someone would tell you what I really think of you.
Prosopopus
"Heil ... myself" balance le Hitler dans la pièce de théatre de To be or not to be, pareil que pour les autres messages Lubitsch est probablement mon réalisateur de comédies préférées, et comme prof' son film que je préfère est The Shop around the Corner, que j'ai dû voir une bonne dizaine de fois.

Dans les encore non cités j'adore Cluny brown, la Folle ingénue de pars chez nous, qui mélange humanisme, moquerie des penchants communistes chez la bourgeoisie et histoire d'amour entre Jennifer Jones et Charles Boyer. La grande classe. Je ne sais pas si ça se trouve en dvd par contre.

Et That uncertain feeling est aussi très bon.

Par contre j'ai vu certains des films assez jeune, donc les sous-entendus comico-sexuels me sont passés au-dessus, l'aspect second degré des dialogues est-il si probant que ça ? Pour The Shop par exemple que je revois fréquemment j'en vois très peu...
profondo rosso
CITATION(Prosopopus @ 26 8 2007 - 12:42) *
Dans les encore non cités j'adore Cluny brown, la Folle ingénue de pars chez nous, qui mélange humanisme, moquerie des penchants communistes chez la bourgeoisie et histoire d'amour entre Jennifer Jones et Charles Boyer. La grande classe. Je ne sais pas si ça se trouve en dvd par contre.



dispo en zone 2 chez Carlotaa à 10 euros à peine en ce moment en plus


C'est le seul qui m'ait un peu déçu Un récit nettement moins virtuose que d'habitude, un contexte historique pas pleinement exploité (l'Angleterre juste avant le début de la 2e guerre mondiale en 1938) et un couple pas totalement convaincant. Ceci dit il y a plein de bonnes chose quand meme, une pluie de dialogues à double sens brillants, le snobisme anglais le respect des classe joliment mis en boite et un duo d'acteurs genial Charles Boyer en beau parleur et Jennifer Jones craquante en jeune naïve et innocente adepte de la plomberie. Sympa mais on reste loin des très grands Lubitsch.


Sinon pour "The Shop Around The Corner" c'est son film le moins acide donc je n'ai pas le souvenir de dialogues bourrés de sous entendus
Prosopopus
CITATION(profondo rosso @ 26 8 2007 - 13:43) *
Sympa mais on reste loin des très grands Lubitsch.


Non icon_mrgreen.gif

Le couple est au contraire très captivant grace au charme de Jennifer Jones et le flegme de Charles Boyer, la critique enlevée et plaisante du conformisme, des dialogues amusants "donner des écureuils aux noisettes". En plus on a tout de même un personnage d'agitateur politique qui laisse tout tomber pour écrire des romans policiers.

Donc on est à côté tout de même...
Kurtz
CITATION(Prosopopus @ 26 8 2007 - 22:17) *
CITATION(profondo rosso @ 26 8 2007 - 13:43) *
Sympa mais on reste loin des très grands Lubitsch.


Non icon_mrgreen.gif

Le couple est au contraire très captivant grace au charme de Jennifer Jones et le flegme de Charles Boyer, la critique enlevée et plaisante du conformisme, des dialogues amusants "donner des écureuils aux noisettes". En plus on a tout de même un personnage d'agitateur politique qui laisse tout tomber pour écrire des romans policiers.

Donc on est à côté tout de même...


je suis d'accord, Cluny Brown est même mon Lubitsch préféré !
pour toutes les raisons que tu as cité et aussi pour la mise en scène extraordinaire, cette façon qu'a Lubitsch de donner plusieurs sens à ce qu'il filme. la fin de Cluny Brown est à ce titre exemplaire, en plus de me rendre euphorique car Cluny Brown est un des films les plus réjouissants qui soient je trouve.
Waco
Puisqu'on peut apparemment citer son Lubitsch préféré, alors tout comme prof et Prosopopus, je vote moi aussi pour celui-ci...
CITATION(profondo rosso @ 21 8 2007 - 13:56) *
mon préféré ça reste "The Shop Around the corner"


Sur la fin de sa carrière Lubitsch délaisse un peu la société américaine (To Be or not to be se passait aussi en Pologne) pour se souvenir de sa vie en Europe avec une merveilleuse tranche de vie sur les employés d'une petite boutique de Budapest. Un scénario parfait qui capte bien la simplicité et la modestie du propos, des personnages magnifiquement ecrit et touchant comme le très bougon patron de la boutique. Le couple James Stewart/Margaret Sullivan fait des étincelles avec des disputes incessante et en se lançant des piques hilarantes pendant tout le film. ( "Well I really wouldn't care to scratch your surface, Mr. Kralik, because I know exactly what I'd find. Instead of a heart, a hand-bag. Instead of a soul, a suitcase. And instead of an intellect, a cigarette lighter... which doesn't work." énorme icon_mrgreen.gif ).
Un regard nostalgique et réaliste sur une époque révolue (la 2e gurre mondiale faisait déjà rage à la sortie du film) , pas le Lubitsch le plus drôle ("To be or not to be" est là pour ça) mais surement le plus attachant.

(voilà, tout pareil)
Comme d'hab' avec Ernst, le regard porté sur nous autres chiens d'humains, est d'une finesse et d'une acuité foudroyantes, c'est plein de chaleur pour l'âme et l'esprit, c'est à consommer sans modération. Sans doute son oeuvre qui me laisse le plus de souvenirs (avec quand même le surpuissant To Be Or Not To Be qui aurait dû remporter le prix Nobel de chimie pour sa fusion parfaite entre légèreté caustique et profondeur grave comme l'on dit dans les milieux concernés. Et ma passion pour les courses hippiques me fait ajouter à ce duo de tête le virevoltant La huitième femme de barbe bleue dans lequel on prend un immense plaisir à voir un Gary Cooper dans la peau d'un solide milliardaire du cac40 se faire prendre à son propre jeu par un petit bout de femme.)

Pour le reste, faudrait que je révise mes fiches car ça fait un sérieux bout de temps que j'ai pas revu (depuis leur sortie en salle en fait...) La Veuve Joyeuse & Le Ciel Peut Attendre.

(et pour La Folle Ingénue que je connais pas, je vous fais confiance)
John Keats
je repasse par là et je vois des réactions sur ce topic et j'en suis ma foi fort content. dernièrement j'ai vu deux autres Lubitsch que je ne connaissais pas, ce notamment grâce à Arcades Video.

Broken Lullaby (qui mériterait des photos en insert mais là je ne peux pas, j'suis au taf) est à la première Guerre Mondiale ce que To Be or not To Be est à la Deuxième. un chef d'oeuvre d'intelligence qui remet tout le monde à sa place pour rappeler qu'avant tout une génération de pères est responsable d'avoir envoyer à la mort leurs fils pour des raisons totalement ridicules (un sentiment nationaliste qui refleurit étonnemment avec force en ce moment).
Lionel Barrymore est littéralement fabuleux ici, et j'aurais bien du mal à oublier son fameux speech dans la brasserie de son village où il explique à une assemblée qui le fustigeait, pourquoi cette guerre qui a généré et génère encore tant de haine, était plus de leur fait qu'ils ne voulaient bien l'admettre.

quel courage et quelle audace encore une fois pour un homme, allemand de naissance, qui était totalement partie prenante de cette histoire. ici pourtant il délaisse complètement la comédie, son genre de prédilection, pour verser dans le drame, et il s'y montre aussi doué, aussi virtuose, aussi juste, ce qui n'est pas peu dire.
c'est vraiment un joyau que Arcades Vidéo nous permet de découverte, et quand on sait que ce n'est pas un film très connu de sa filmographie, dur à voir, on les félicite d'autant plus.

ensuite j'ai découvert par d'autres biais un film de la période cinéma muet de l'auteur, Lady Windermere's Fan, où une jeune noble anglaise se croyant orpheline est confrontée, sans le savoir bien sur, à sa mère qu'elle croit défunte.
comme le disait un message plus avant, on sent bien le passé théâtral de Lubitsch, particulièrement ici où les ressorts dramatiques et comiques font beaucoup penser à ceux de la scène. les acteurs et la mise en scène sont parfaits, et j'invite quiconque à découvrir ce petit bijou de cinéma se déroulant dans l'aristocratie britannique, tout dans l'art du non dit, de la jalousie et du suspense.

ce qu'il y a de génial, en plus de ce qui a déjà été dit ici et là, dans la filmographie de Lubitsch, c'est cette profusion d'oeuvres tant en muet ou en parlant, à découvrir. c'est vraiment un coffre au trésor pour tout cinéphile qui se pencherait un peu dessus.
ma prochaine découverte sera Sérénade à Trois, autre film muet des années 20 du maître Berlinois.
Waco
CITATION(John Keats @ 31 8 2007 - 12:54) *
(...)

Broken Lullaby (qui mériterait des photos en insert mais là je ne peux pas, j'suis au taf) est à la première Guerre Mondiale ce que To Be or not To Be est à la Deuxième. un chef d'oeuvre d'intelligence qui remet tout le monde à sa place pour rappeler qu'avant tout une génération de pères est responsable d'avoir envoyer à la mort leurs fils pour des raisons totalement ridicules (un sentiment nationaliste qui refleurit étonnemment avec force en ce moment).
Lionel Barrymore est littéralement fabuleux ici, et j'aurais bien du mal à oublier son fameux speech dans la brasserie de son village où il explique à une assemblée qui le fustigeait, pourquoi cette guerre qui a généré et génère encore tant de haine, était plus de leur fait qu'ils ne voulaient bien l'admettre.

quel courage et quelle audace encore une fois pour un homme, allemand de naissance, qui était totalement partie prenante de cette histoire. ici pourtant il délaisse complètement la comédie, son genre de prédilection, pour verser dans le drame, et il s'y montre aussi doué, aussi virtuose, aussi juste, ce qui n'est pas peu dire.
c'est vraiment un joyau que Arcades Vidéo nous permet de découverte, et quand on sait que ce n'est pas un film très connu de sa filmographie, dur à voir, on les félicite d'autant plus.
(...)

Du Lubitsch qui fait du drame, du vrai, forcément, ça intéresse (je connais pas donc c'est pourquoi je me permets cette petite réflexion).

Sinon, je viens de me rappelé (vaguement) que j'avais eu quelques réserves vis-à-vis de La Veuve Joyeuse que j'avais trouvé un ton en dessous des autres comédies du maestro (ou alors plutôt que ça m'avait un peu moins fait frémir l'esprit et les zygomatiques...) sans doute à cause de la présence de Maurice Chevalier (dans le rôle principal), un type dont la voix, voir carrément la personnalité me crispent les nerfs d'une façon assez violente (et je parle même pas de son accent sacrebleu !). Faudrait que je puisse le revoir en fait.
Kurtz
CITATION
ma prochaine découverte sera Sérénade à Trois, autre film muet des années 20 du maître Berlinois.
heu, Sérénade à 3, c'est un parlant en fait. du début des années 30, avec Gary Cooper. Souvent considéré comme un CO, c'est très bien mais je lui préfère nettement les films de la fin de la décennie, j'ai un problème faut dire avec les films premiers parlants, ça manque de sophistication au niveau du son, y a beaucoup de silences et les silences ça m'endort...et même les gags un peu simplistes j'ai trouvé ne m'ont pas beaucoup fait rire. j'ajoute que j'ai eu le même problème avec l'ultra-encensé Haute-pègre qui date de la même époque et c'est bon, j'ai fini de griller ma réputation.

CITATION(Waco @ 31 8 2007 - 20:22) *

La Veuve Joyeuse que j'avais trouvé un ton en dessous des autres comédies du maestro (ou alors plutôt que ça m'avait un peu moins fait frémir l'esprit et les zygomatiques...) sans doute à cause de la présence de Maurice Chevalier (dans le rôle principal), un type dont la voix, voir carrément la personnalité me crispent les nerfs d'une façon assez violente (et je parle même pas de son accent sacrebleu !). Faudrait que je puisse le revoir en fait.

ha oui, revois-le, j'adore la façon dont Lubitsch se sert de l'opérette pour se moquer de tout le monde, mais toujours de façon tendre et élégante. mais bon, cela dit j'ai rien contre Chevalier, c'est le french lover typique à Hollywood, il me fait bien marrer dans les films de Lubitsch ou Wilder (Ariane est ma comédie préférée).
babarorhum
je viens de me rendre compte qu'il y avait eu un remake musical de Ninotchka, que j'avais vu il y a un moment déjà. Un film de Rouben Mamoulian Silk Stockings, intitulé La Belle de Moscou en français. Avec Fred Astaire, Cyd Charisse, Peter Lorre et George Tobias. On retrouve exactement l'humour propre à Lubitsch et la critique du communisme, tout en y ajoutant une touche musicale et glamour comme on savait le faire si bien à Broadway. Et pis Fred Astaire quoi ! J'en ai gardé un bon ptit souvenir.
L'archiviste
CITATION(John Keats @ 31 8 2007 - 12:54) *

ensuite j'ai découvert par d'autres biais un film de la période cinéma muet de l'auteur, Lady Windermere's Fan, où une jeune noble anglaise se croyant orpheline est confrontée, sans le savoir bien sur, à sa mère qu'elle croit défunte.
comme le disait un message plus avant, on sent bien le passé théâtral de Lubitsch, particulièrement ici où les ressorts dramatiques et comiques font beaucoup penser à ceux de la scène.

Pièce d'Oscar Wilde, régulièrement jouée par chez nous sous le titre L'Eventail de Lady Windermere.
Réadaptée à l'écran en 1949 par Otto Preminger, avec l'impérial George Sanders (car on n'adapte pas du Oscar Wilde sans George Sanders, c'est un axiome)

Sinon, étant donné que j'ai pas trop le temps, est-ce que quelqu'un pourrait démontrer en quelques lignes que Le Ciel peut attendre est un uber-film, dont l'uber-compassion devrait le rendre obligatoire chaque dimanche soir à la télé, et rappeler aux gens qu'il existe des sentiments totalement étrangers à l'île de la tentation ?





bon sang mais elle a été retouchée numériquement, c'est criminel ce genre de beauté
kea
CITATION(L @ 16 9 2007 - 23:28) *
Sinon, étant donné que j'ai pas trop le temps, est-ce que quelqu'un pourrait démontrer en quelques lignes que Le Ciel peut attendre est un uber-film, dont l'uber-compassion devrait le rendre obligatoire chaque dimanche soir à la télé, et rappeler aux gens qu'il existe des sentiments totalement étrangers à l'île de la tentation ?


Sir, yes sir !

En fait, ça tombe plutôt bien, puisque je l’ai revu dernièrement. En effet, après l’avoir ici-même honteusement qualifié de "film mineur", j’ai réalisé que je ne l’avais vu qu’une fois il y a quelques années, et que je m’étais promis d’y revenir. J’ai donc profité de l’occasion pour souffler sur la couche de poussière qui recouvrait mon DVD. (Après une période chargée en travail et pauvre en films, autant recommencer direct par une pointure.)

Et là, pardon. Mea culpa. Le qualificatif "film mineur" fait sans conteste partie des plus grosses conneries que j’aie pu écrire sur ce forum (Ce qui vous donne une idée de l’ampleur de la chose… sweat.gif )

Pas grand-chose à dire pour ma défense…Si ce n’est que les années ont passé depuis ma dernière vision. Le temps ayant accompli son oeuvre sur moi et mon entourage, je suis sans doute maintenant bien plus réceptif à ce film et à ses thématiques. Pour me faire pardonner, on va tenter de faire ça bien.

Démontrer qu’il s’agit d’un über film ? Y’a rien à démontrer, y’a qu’à le regarder.

Tout d’abord, comme tu l’as souligné, il faut voir ce film pour Gene Tierney, belle à se damner, corps et âme, sans remords. Chacune de ses apparitions à l’écran justifie à elle seule l’invention du technicolor. (Ces yeux…mais CES YEUX quoi !!! Rhaaaaaaaa….Elle réussirait presque à rejoindre Bacall dans mon panthéon fétichiste personnel… wub.gif )

Ensuite parce que Heaven can wait occupe une place bien particulière dans le filmo de Lubitsch.
Ernst passe le cap de la cinquantaine lorsqu’il le réalise. Il a des problèmes de cœur, au propre comme au figuré. Il est en pleine procédure de divorce, et une attaque cardiaque viendra l’affaiblir juste après ce film. Il mourra 4 ans plus tard, sans que sa santé lui permette de finaliser ses dernière œuvres (qui seront « co-réalisées » par Preminger).
Il s’agit donc du dernier film qu’il aura totalement maîtrisé, et du seul en couleur.
Difficile, donc, de ne pas y voir, sinon un testament, du moins le bilan d’une vie. Et le scénario ne fait que renforcer cette impression.

Heaven can wait Raconte la vie d’Henry Van Cleve, homme charmant et charmeur, issu de la bonne société new-yorkaise, à la charnière du XIXème et du XXème siècle.
Le film s’ouvre lorsque Henry, vieux monsieur fraîchement décédé, se présente devant les porte des enfers (plus précisément dans le bureau du diable) Il vient présenter son dossier, sans grandes illusions sur sa prochaine destination. Le diable acceptant de se pencher sur son cas, Henry va donc lui détailler son « dossier », c'est-à-dire lui raconter l’histoire de sa vie, et en particulier les raisons qui l’amènent à estimer sa damnation comme inévitable : les femmes, notamment.

A la vision du film, il est difficile de ne pas s’interroger sur l’aspect « autobiographique » de l’oeuvre. Certes, le scénario est adapté d’une pièce de théâtre, mais elle n’a clairement pas été choisie au hasard. Même s’il faut faire attention à ne pas sur-interpréter ce genre de choses, certains détails sont troublants. La période couverte, tout d’abord, la jeunesse de Lubitsch, ensuite, et ses confrontations avec son père, qui lui demande de tenir les comptes de la boite alors qu’Ernst ne pense qu’à aller traîner avec les artistes, dans les théâtres et les cabarets. Les rapports avec sa femme ensuite, etc. etc. Je ne connais pas assez la bio de Lubitsch pour analyser ça en profondeur. Mais d’une part, ça a du être fait par d’autres, et de toute façon, ce n’est pas essentiel pour apprécier le film en tant que tel.

« Heaven can wait » se démarque de œuvres immédiatement antérieures de son auteur, par ses thèmes, tout d’abord. Ici point de politique, point de considérations internationales. Pas de nazis, pas de russes communistes. L’histoire se concentre sur des américains de la haute bourgeoisie. Des gens aisés et sans histoire. C’est d’ailleurs, AMHA, ce qui fait sa force et son universalité.
L’erreur (que j’ai commise) serait de croire à une pauvreté thématique, ou à une ambition moindre. En fait, en se recentrant sur les vies « ordinaire » de gens « ordinaires », Lubitsch concentre son discours ce qui lui semble essentiel. Les rapports humains, les conventions sociales, et, n’ayons pas peur des mots, l’être humain en général. Une étude de mœurs brillante et d’une justesse impressionnante, qui garde toute sa valeur, même à notre époque.

Sous ses airs légers, le film cache une richesse ahurissante. L’adolescence, les rapports avec la famille, le poids de la société et de ses conventions, la modernité, l’industrialisation, la publicité, le sexe, le vieillissement, l’anticonformisme, la transmission des générations, l’amour, bien sûr, et la mort.
Ce qui force vraiment le respect, c’est que Lubitsch réussit à faire d’une grande fresque quasi-métaphysique, qui s’étale sur 3 générations, une comédie irrésistible. Comme d’habitude, les lignes de dialogues de pur génie s’enchaînent dans des séquences cultes (aaaah…la bonne française, aaaah, le grand père et sa descendance, aaaaah, l’espionnage par la fenêtre, aaaaah, les scènes de drague, aaaaah les running gags…tout ça…)
Ce qui m’avait surpris à la première vision, c’est justement cette richesse. Le film quitte parfois le domaine de la comédie pour s’aventurer (tout en finesse) vers d’autres genres. Certaines séquences sont pleines d’émotion, de nostalgie, ou de drame. Le plus impressionnant, c’est que chaque séquence est une réussite formelle, mais ne vient jamais briser l’harmonie de l’ensemble, Lubitsch gardant toujours l’humour, la retenue, et la sensibilité qui lui permettent de faire passer les scènes les plus dures. Il enchaine les scènes graves et comiques avec un rare bonheur et une sacrée maestria (et pourtant…j’ai pleuré. Deux fois. Et ça, j’aime autant vous dire que ça ne m’arrive pas souvent devant un film…la dernière fois c’était….pfiouuuu…y’a un sacré bail. Mais alors exploser de rire juste derrière…ça…ça je crois que ça ne m’étais jamais arrivé. Sauf pour les films de Von Triers…mais pour d’autres raisons, c’était juste nerveux…)
Le plus beau de l’affaire, c’est qu’en réalisateur chevronné, Lubitsch maîtrise parfaitement la technique, et déploie ici tout son arsenal. Le film me semble nettement moins « théâtral » dans ses effets, plus subtil, plus cinématographique, quoi… Comme dans son scénario, il évite les effets faciles et le prémâché pour nous offrir un spectacle tout en finesse. Les couleurs, les cadrages…(aaaaah, cette bonne vieille rambarde d’escalier lorsque ce con de cousin vient refaire sa déclaration… les portrait de famille chez les Van Cleve, contre les bandes dessinnées chez les texans nouveaux-riches...)
Bref, un spectacle d’une qualité rare. Un petit bijou ciselé par notre orfèvre favori.
Très bien, me direz-vous. Mais tout ça pour quoi ?

Et vous aurez raison. Il est temps d’en venir au fond de l’affaire, et c’est ça le plus beau.
Car si ce film est un testament, alors le dernier message de Lubitsch est un gigantesque cri d’amour envers le genre humain. Même s’il s’en moque, caricature ses personnages à l’extrême, souligne tous leurs défauts, leur mesquinerie, leur absurdité, il n’en condamne aucun. TOUS ses personnages, même le plus insupportable crétin, se verront offrir leur moment de rachat, de rédemption. La plus grosse brute laissera entrapercevoir, un bref instant, son coeur derrière sa carapace. Ce con de cousin, bien sûr, qui enlève quelques instants le parapluie qu’il a dans le cul depuis sa naissance. Le beau-père, à l’issue d’une scène de comédie tout simplement ENORME (la scène « repas et bande dessinée », ou il réussit tout de même à souligner la situation peu enviable du serviteur noir chez le riche texan) le beau père, donc, qui s’en est pris plein la gueule depuis le début du film, va devenir bouleversant en un seul plan muet, lorsqu’il s’empare lui-même des valises de sa fille pour les porter dans sa chambre.
L'inverse est aussi vrai…Les personnage principaux ont aussi leurs défauts, leur part d’ombre, leurs lâchetés, qui sonnent parfois comme des aveux (la scène de rupture/réconciliation sonne tellement juste…tout comme le mensonge final de Martha, franchement bouleversant…)

Heaven can wai
t est, AMHA, l’un de plus beaux films humanistes que l’on puisse voir. Le message ? C’est que malgré tous leurs défauts (qu’il a tant souligné pendant des années), Lubitsch aime profondément ses frères humains, et leur offre à tous le pardon, le rachat, et une place au paradis. Peut être pas dans la meilleure chambre, ni la plus ensoleillée, peut-être dans une annexe un peu excentrée, mais en haut tout de même.

C’est magnifique.


Your soul is bigger than your pants \6
(Cash !)
L'archiviste
Je recommande vivement cette critique du Ciel peut attendre par un certain kea
dmonteil
Bon, j'arrive pas à trouver Heaven Can Wait à pas trop cher (épuisé chez Médiadis), donc comme 1er Lubitsch, je verrais The Shop Around The Corner (Warner DVD Club...tranquille quoi!)

A plus qu'à attendre un mois...
John Keats
je l'ai en vhs, ce qui me fait dire que le jour où mon magnéto sera mort et qu'on ne vendra plus de cassettes je serais mal. mine de rien j'ai pas mal de trésor sur ces vieux machins, en plus de la collec dvd.
sinon en effet y a du lourd coté critiques par ici.
kea
*Ahem*

Pardon, j'ai un chat dans la gorge...
Merde, ça me reprend...

*Kof Kof*

Désolé.

*Aaaaaatchoum !!!*

(Fait pas chaud, hein ?)
dmonteil
CITATION(kea @ 20 10 2007 - 15:26) *
*Ahem*

Pardon, j'ai un chat dans la gorge...
Merde, ça me reprend...

*Kof Kof*

Désolé.

*Aaaaaatchoum !!!*

(Fait pas chaud, hein ?)


Bon...

Voilà...

Ok...

Sinon, c'est un bon réal Lubitsch?
dmonteil
J'aurais pas eu à attendreun mois pour recevoir mon dvd warner.
Donc visionnéle film hier soir, et...C'est juste un bijou, une perle, une merveille.
Pourquoi, mais POURQUOI, n'existe-t-il plus de comédie de ce calibre de nos jours?
C'est rythmé (Ouais Ridley, tu parle du timing dans A Good Year (film sympathique au demeurant), mais pourquoi tu t'es pas inspiré de ce Lubitsch?), c'est magistralement mis en scène, c'est impeccablement écrit (que ce soit l'histoire ou les persos) et c'est campé par des acteurs impériaux et attachants.
Et c'est surtout profondément humain.

Bref c'est carrément un des films les plus intelligents, les plus frais et les plus jouissif (c'te relation en Sullivan et Stewart...) que j'ai pu voir (pas que dans le registre de la comédie hein!).

Ouais ouais, accumulation de superlatifs, mais là ya rien d'autre à dire.

Je vais poursuivre Lubitsch, évidemment.
John Keats
j'ai lu qu'il sortait un coffret des films muets allemands de Lubitsch, apparemment ça couvre les années 1920. tout ça me fait penser que la qualité de comédies de cette époque vient de l'influence très marquée pour le théâtre, notre berlinois par exemple est avant tout un homme des planches converti au cinéma. et je trouve que c'est très présent chez les cinéastes de la première époque du parlant, et evidemment du muet (mais là j'enfonce des portes ouvertes de toute façon).
Kurtz
je viens de voir le merveilleux Une heure près de toi et je me suis bien fendu la gueule.
à l'aise dans mon top 5.
vive Maurice Chevalier et vive l'opérette quand elle est mise en scène par le grand Ernst !
Kurtz
CITATION(Kurtz @ 13 11 2007 - 00:32) *
je viens de voir le merveilleux Une heure près de toi et je me suis bien fendu la gueule.
à l'aise dans mon top 5.
vive Maurice Chevalier et vive l'opérette quand elle est mise en scène par le grand Ernst !


et évidemment cette découverte invalide les conneries sur les premiers Lubitsch parlants que j'ai écrites sur la page précédente.
ça date de 1932 et le rythme est vif, enlevé et musical. en une heure 15, l'histoire est racontée, pas le temps de s'ennuyer une seule seconde.
John Keats
c'est à ce demander comment certains font à faire des loooooooongs qui ne racontent rien.
dmonteil
Ca y est.
Enfin vu Heaven Can Wait.

Honnêtement, ce serait stupide d'essayer d'écrire quoi que ce soit de constructif dessus, étant donné que kea a tout très bien dit plus haut.

Les dialogue sont absolument succulents. Les acteurs sont géniaux. Pas géniaux dans le sens "ouah c'est impressionant la perf, il fait vieux pour de vrai", mais géniaux parce que d'une crédibilité absolue. Les mimiques, attitudes, réactions, interractions...Tout transpire le vécu, le vrai, la sincérité.
Ca m'avait rarement autant marqué.
Don Ameche et Gene Tierney font un couple superbe et vraiment touchant.
La mise en scène de Lubitsch est surprenante à bien des égards (dans les raccords, les cuts, plusieurs mouvements de caméra...), et les nombreuses allusions sexuelles sont autant surprenantes qu'hilarantes.
On voit pas le temps passé (pour un film qui, fondamentalement, parle du temps qui passe, c'est bien sûr très fort).

Et l'impression euphorisante de voir un morceau de vie gravé pour toujours.

Heaven Can Wait, c'est du wub.gif /6
Jesus Gris
CITATION(dmonteil @ 03 2 2008 - 23:27) *
c'est du wub.gif /6


YEAH!!! wink.gif

Bon sinon, faut vraiment que je me le voie ce film.
Et Lubitsch, je connais pas tant que ça, mais ce que j'ai vu c'est de la bombe.
dmonteil
CITATION(Jesus Gris @ 04 2 2008 - 00:07) *
CITATION(dmonteil @ 03 2 2008 - 23:27) *
c'est du wub.gif /6


YEAH!!! wink.gif

icon_mrgreen.gif

CITATION(Jesus Gris @ 04 2 2008 - 00:07) *
Bon sinon, faut vraiment que je me le voie ce film.
Et Lubitsch, je connais pas tant que ça, mais ce que j'ai vu c'est de la bombe.


Bah de Lubitsch, j'ai vu que les 2 dont j'ai parlé ici, à savoir The Shop Around the Corner et Heaven Can Wait.
Et les 2 sont des perles.
Donc on peut dire que, moi aussi, il va falloir que je me bouge le cul pour en voir plus.
John Keats
Don Amaeche c'est l'archétype de l'acteur qui n'existe plus aujourd'hui. une classe, une grâce dans le jeu, un naturel, une façon de bouger que j'ai bien du mal à retrouver chez qui que ce soit dans le panel actuel. ouais je suis partisan du "c'était mieux avant", parceque là pour moi c'est vrai.
ça me fait penser qu'il y avait un sacrémment beau coffret Lubitsch à noël, avec ses muets allemands. mais bon dur avec tous ces coffrets, que ce soit les histoires de fantomes chinois ou les Monte Hellman, j'arrive plus à suivre moi.
kea
CITATION(dmonteil @ 03 2 2008 - 23:27) *
Ca y est.
Enfin vu Heaven Can Wait.


C'est bien. smile.gif

CITATION
j'ai vu que les 2 dont j'ai parlé ici, à savoir The Shop Around the Corner et Heaven Can Wait.


C'est mal. mad.gif


Bon, maintenant, le nouveau but ultime de ton existence, c'est de te procurer To be or not to be.
C'est le plus connu, et le plus drôle.

(Mortel\6, satisfaction garantie, remboursé par la sécurité sociale...)


De mon côté, y'a un petit moment maintenant, j'ai redécouvert haute pègre et the shop around the corner.

Pour The shop..., et bien, c'est sans doute le plus proche de heaven can wait, thématiquement. Même coup de projecteur sur des gens "ordinaires", étude de l'amour , de l'incompréhension, etc....De grands moments (avec le patron, surtout), de bon persos secondaires (le p'tit nouveau), des détails très justes. Bref, très bon, mais un cran en dessous de Heaven can wait, tout de même, que l'on peut considérer comme une variation plus aboutie. (Pis dans "heaven..." y'a Gene en couleurs...Et ça, ça n'a pas de prix... wub.gif )

De haute pègre, je gardais un souvenir lointain, et j'ai été agréablement surpris (surtout après avoir lu les avis des envoyés du démon, qui dénigraient le manque de rythme des premiers parlants...Heureusement, ils se sont rétractés, on économise un bûcher..)
Alors certes, certains gags restent un peu théâtraux (les portes, surtout), mais le film mérite son pesant de cacahuète, ne serait-ce que pour son thème et son message. blink.gif
Nan parce que franchement, les deux truands qui montent le coup contre la grande bourgeoise romantique et superficielle, l'intervention de l'anarchiste russe qui lui crache quasiment à la gueule, et puis cette fin, quoi...^^
J'adhère. Ca ressemble à s'y méprendre à un brulôt de vieux conar (coco+anar), tout de même. La propriété, c'est le vol, les nantis sont aussis des pourris sous des dehors respectables, tout ça...le sac à main à 100 patates, et les affres du héros qui hésite à s'installer et se fondre dans le moule, en reniant ses principes....
Pendant le générique de fin, j'avais un sourire niais jusqu'aux oreilles.

Ca fait plaisir \6 smile.gif

Mais bon, first things first. Ta priorité, c'est To be or not to be.


Edit : ah, et j'ai revu Ninotchka, aussi. Me suis encore bien marré avec les trois bras-cassés et la piaule collective...
You are very talkative.
(c'est ça qui est bien avec ernst, il remet tout le monde à sa place...Les nantis comme les stals...Ernst, tu nous manque ! sad.gif )
John Keats
je le répète mais Broken Lullaby est quand à lui un autre indispensable qui montre la variétés de choses dont est capable le monsieur, ici le drame.
et moi Gene j'aime la voir en noir et blanc, je ne sais pas pourquoi mais en couleur ça me fait bizarre comme si quelque chose clochait. le rapport au réel sans doute.
kea
CITATION(John Keats @ 06 2 2008 - 13:44) *
et moi Gene j'aime la voir en noir et blanc, je ne sais pas pourquoi mais en couleur ça me fait bizarre comme si quelque chose clochait. le rapport au réel sans doute.


Justement...j'aurais tant aimé avoir un "rapport au réel" avec elle... sad.gif


icon_arrow.gif
(autokickban)

dmonteil
CITATION(kea @ 06 2 2008 - 13:37) *
Mais bon, first things first. Ta priorité, c'est To be or not to be.


Sir yes sir.
Je me lance à sa poursuite de suite.
John Keats
ce film est une des raisons qui ne me fait pas regretter d'avoir lu et acheter régulièrement le monde à une époque maudite.
PLISSKEN
Puisqu'on parle de To be or not to be, que pensez-vous du remake par Allan Johnson (que je n'arrive pas à trouver mauvais) qui m'avait inspiré ce qui n'est pas vraiment une comparaison
kea
J'en pense que j'aurais préféré continuer d'ignorer que le remake existait. blink.gif
(parce que maintenant, je vais vouloir le voir, et que ça va m'énerver, je le sais, je le sens... sweat.gif )

Sinon ton article est intéressant, merci. smile.gif
(mais attendez la vision du chef d'oeuvre avant de le lire, ça spoile pas mal..)


(Bon, c'est pas tout ça, mais vu que dmonteil a rempli sa partie du deal, j'ai un Alexandre final cut qui m'attend, là tout de suite....Mais 3 heures...putain, trois heures sweat.gif !!! Ca fait une heure que je me tâte pour le lancer, en me demandant si j'ai le courage...Si j'hésite encore un peu, il sera temps d'aller se coucher...)

(Allez, pour le cinoche, pour l'honneur, pour la france....)


(Si c'est naze, ça ca chier...)
dmonteil
CITATION(kea @ 07 2 2008 - 22:24) *
(Bon, c'est pas tout ça, mais vu que dmonteil a rempli sa partie du deal, j'ai un Alexandre final cut qui m'attend, là tout de suite....Mais 3 heures...putain, trois heures sweat.gif !!! Ca fait une heure que je me tâte pour le lancer, en me demandant si j'ai le courage...Si j'hésite encore un peu, il sera temps d'aller se coucher...)

(Allez, pour le cinoche, pour l'honneur, pour la france....)


(Si c'est naze, ça ca chier...)


icon_mrgreen.gif
YEAH!!

3h40 en plus... ( smile.gif )

J'pensais pas tu le ferais.
C'est beau.

(Mais tu vas moins aimer que moi j'ai aimé Heaven Can Wait, je le crains...)
John Keats
pour revenir à ce petit sujet que j'aime beaucoup, j'ai envie de parler de Design for a Living de notre maître à tous Ernst Lubitsch. le film est de 1933, adapté par Ben Hecht d'une pièce de théâtre de Noel Coward, avec comme interprêtes principaux le duo Gary Cooper et Frédéric March, avec Miriam Hopkins comme muse féminine.

la scène inaugurale du film est un modèle du genre, la comédie pince sans rires de moeurs que le réalisateur berlinois affectionait particulièrement. on y retrouve nos deux grands acteurs endormis dans un train, en France, une belle blonde (Hopkins) pénètre tout à coup dans leur compartiment et leur vie tout à la fois.
quel bonheur de voir ce trio s'exprimer dans un français impeccable et sophistiqué pendant les premières minutes d'un grand dialogue drole et intelligent. Cooper est peintre, March écrivain de pièces de théâtre, et Hopkins carricaturiste pour la publicité. celle ci les croque endormis ce qui servira d'introduction aux trois personnages sur un mode comique.

Dès lors se crée un lien entre les trois qui est un des films conducteurs de l'histoire. car en effet le chiffre trois est ici à l'honneur, nous servant un récit assez moderne et surprenant. en effet nous sommes bien loin d'une histoire où le couple nucléaire et classique est érigé en strapontin au bonheur : la belle ici ne saura jamais se décider entre ses deux soupirants, en effet elle les aime tous les deux de même intensité, pensant à l'un quand elle est avec l'autre et vice versa.
Elle sera littéralement leur muse et leur coach, les aidant à réussir dans leur art respectif, eux enfermé dans une problèmatique d'artistes maudits condamnés à creuver de faim dans une chambre de bonne (ou presque) de Paris.

hormis l'extrème modernité de l'ensemble il faut souligner une qualité d'écriture qui coupe le souffle, les dialogues sont d'une telle beauté qu'on se demande encore comme on peut continuer d'aller en salles en ce moment et supporter une telle médiocrité. à la lumière de ce type d'oeuvre on en pousse des soupirs, le jeu juste et toujours dans le ton, une mise en scène flamboyante qui met sous la lumière de façon égale chaque personnage, avec un rythme et une énergie débordante, et des acteurs fabuleux le mot est faible.

ici la femme est forte et décide de tout, c'est elle qui domine ses amours, et quand elle décide de ne pas se résoudre à choisir elle ne choisit pas, telle une Sartre avant l'heure elle décide de faire le choix de ne pas choisir et de jouir d'une situation étonnante pour les années 30, même si on peut apparenter cela au vaudeville et ses thématiques. l'homme est tourné en ridicule, grand enfant qui a bien du mal à gérer sa vie sans la femme, tour à tour muse, mère, amante, raison d'être.

encore un joyau dans la filmographie d'Ernst Lubitsch que j'invique quiconque à découvrir.
anya
Tout à fait d'accord avec toi John Keats, la scène d'ouverture de "Sérénade à trois" est pour moi l'une des 10 meilleures de l'histoire du cinéma.
Elle fait la transition du cinéma muet vers le parlant, la malice si précieuse du cinéma de Lubitsch y est parfaitement illustrée. J'adore les jeux de regards, et l'arrivée de la parole (en français) jusqu'à la reconnaissance mutuelle (en américain), qui met en place la familiarité du trio. Pourtant le rythme du dialogue n'est pas du tout théatral (même si Lubitsch vient des planches), c'est complètement un dialogue de cinéma. Pourtant les films de Lubitsch sont remplis d'aphorismes dignes de Wilde ou Guitry !
ça reste un film insolent et incroyablement moderne, parce que même de nos jours, mettre en scène une femme avec 2 amants, une femme qui ne sera jamais punie, qui a de l'esprit et qui assume sa frivolité (les 2 chapeaux si différents et qui me vont si bien), personne ne le fait. L'écrasante majorité des personnages féminins positifs au cinéma sont les romantico-neuneu-areuh fidèles qui attendent le Prince Charmant, qui pardonnent un homme coureur, qui luttent pour préserver leur famille, etc. Même si c'est emballé sous un mode anti-Meg Ryan (type Angelina Jolie), le schéma reste exactement le même.

Bon perso, j'ai jamais été une fan de Miriam Hopkins, j'aurais préféré la fabuleuse, la magnifique, la sublissime Carole Lombard dans ce rôle, mais j'ai apprécié Miriam dans ses 3 Lubitsch. J'adore également comment le réalisateur a utilisé Claudette Colbert (Audrey Hepburn lui doit beaucoup), "La 8ème Femme de Barbe-bleue" généralement considéré comme un film mineur, reste l'un des films les plus drôles de l'histoire du cinéma (rha les gags des oignons, de la fessée, etc). Là encore, Lubitsch ridiculise le mâle américain pour mettre en valeur un idéal féminin "européen" : une femme pleine d'esprit, de malice et de sensualité subtile, à l'élégance art-déco.

Je tiens également à rendre hommage au génial Edward Everett Horton, un des plus grands seconds rôles du cinéma, et particulièrement dans la comédie sophistiquée (chez Lubitsch dans "Haute pègre" ou "la 8ème femme", il méritait 100 fois l'oscar du best supporting actor).

"Haute pègre" a une des fins les plus merveilleuses qui soient : ce fameux "You know what's you're missing ?", la mélancolie, la finesse et l'humour de cette dernière scène, c'est indéfinissable; Wong Kar-wai dans "In the mood for love" qui comptait également une histoire d'amour qui n'a pas eu lieu, et qui ne fut pas consommée, n'a pas égalé 1/100ème des adieux entre Kay Francis et Marshall de "Haute pègre".

"To be or not to be" est un chef d'oeuvre absolu d'intelligence, de lucidité, d'audace et de courage. J'en reviens toujours pas du miracle que constitue un tel chef d'oeuvre produit au moment même où le nazisme était à son pinacle. Un tel équilibre entre l'acidité, la férocité de la satire et l'humanisme c'est inouï, inouï ! C'est LE film qui illustre le mieux la maxime "L'humour est la politesse du désespoir", Begnini dégage !
kea
CITATION(anya @ 07 3 2008 - 20:56) *
Tout à fait d'accord avec toi John Keats, la scène d'ouverture de "Sérénade à trois" est pour moi l'une des 10 meilleures de l'histoire du cinéma.
[...]
"La 8ème Femme de Barbe-bleue" généralement considéré comme un film mineur, reste l'un des films les plus drôles de l'histoire du cinéma (rha les gags des oignons, de la fessée, etc). Là encore, Lubitsch ridiculise le mâle américain pour mettre en valeur un idéal féminin "européen" : une femme pleine d'esprit, de malice et de sensualité subtile, à l'élégance art-déco.


Je m'insurge violemment ! Halte à la calomnie ! Les sérénadàtroihistes ne peuvent déformer ainsi la vérité ! Je me dois d'intervenir pour faire régner la justice, et rendre à Ernst ce qui est à Lubitsch ! mad.gif

J'ai que deux choses à dire : "pantalon de pyjama" et "TCHEKOSLOVAKIA" smile.gif

C'est la scène d'ouverture de "la huitième femme de barbe bleue" qui est sans conteste LA meilleure scène d'ouverture de film de tous les temps de l'univers connu !

D'ailleurs, si je puis me permettre, personnellement je préfère "la huitième femme..." à ce "sérénade à trois", au demeurant fort sympathique, dont vous parlâtes avec tant de brio, chers confrères. cool.gif
simidor
Sympathique topic. Ca me donne envie de découvrir la filmo du monsieur, d'autant plus que je suis devenu un inconditionnel des films de Wilder, qui s'en est visiblement inspiré.
Vaut mieux commencer par "To be or not to be"?
profondo rosso
CITATION(kea @ 07 3 2008 - 21:21) *
J'ai que deux choses à dire : "pantalon de pyjama"



C'est vrai que cette séquence d'ouverture est géniale l'absurde poussé dans ses derniers retranchements le reste du film est sympa mais pas transcendant non plus je préfère nettement "Serenade à trois" quand même.

CITATION
Vaut mieux commencer par "To be or not to be"?


Oui celui là ou "The Shop around the corner" c'est l'idéal pour commencer je pense.
John Keats
ouais c'est deux là en effet sont de bons débuts. pour Billy Wilder il a quand même était scénariste pour Lubitsch, notamment sur la huitième femme dont certains parlent bien au dessus (Anya mes hommages quelle belle prose). et puis de toute façon Cary Grant a un visage, une allure, une façon d'être qui naturellement exulte l'humour. cette grande silhouette qui met de bonne humeur au premier regard, que ce soit dans un train, sur un bateau, ou même une calèche à chevaux.
anya
CITATION(profondo rosso @ 07 3 2008 - 22:26) *
C'est vrai que cette séquence d'ouverture est géniale l'absurde poussé dans ses derniers retranchements le reste du film est sympa mais pas transcendant non plus je préfère nettement "Serenade à trois" quand même.


Faut tout de même rendre hommage à ce génie du "pressage-de-citron-comique", et je rejoins Keats et les autres, qu'on ne retrouvera jamais. Le gag est poussé dans ses retranchements, avec une inventivité folle, et répété lors de la première apparition de l'inagalable Edward Everett Horton, et relancé encore avec l'apparition du propriétaire du magazin.
On le considère comme un Lubitsch mineur (mais supérieur à l'écrasante majorité des comédies de remariages sorties depuis... la mort de Lubitsch), car il est moins profond, même s'il est tordant (le carton "English spoken/American Understood", "That would be communism !", et j'en passe).
"The shop around the corner", "To be or not to be" et le film testament "Le ciel peut attendre" contiennent une tendresse teintée de gravité. "La 8ème femme" peut donner l'impression d'être trop "mécanique" à côté.

CITATION
CITATION
Vaut mieux commencer par "To be or not to be"?

Oui celui là ou "The Shop around the corner" c'est l'idéal pour commencer je pense.


Lubitsch est clairement LE père spirituel de Billy Wilder ("Ariane" est très proche de ses comédies des années 30), mais aussi de Manckiewicz (le magnifique "On murmure dans la ville" dont l'émotion est comparable avec celle de "The shop", ou le roublard "l'Affaire Cicéron" dont le final est très lubitschien). Tous ces génies avaient une sensibilité d'Europe centrale.
Kurtz
quelle belle entrée en la matière anya !

CITATION(anya @ 10 3 2008 - 20:14) *
Lubitsch est clairement LE père spirituel de Billy Wilder ("Ariane" est très proche de ses comédies des années 30), mais aussi de Manckiewicz (le magnifique "On murmure dans la ville" dont l'émotion est comparable avec celle de "The shop", ou le roublard "l'Affaire Cicéron" dont le final est très lubitschien). Tous ces génies avaient une sensibilité d'Europe centrale.


je suis tout a fait d'accord avec ça.
j'ajouterais également le grand Otto Preminger dans les cinéastes proches de Lubitsch. Otto Preminger qui a fini la réalisation du dernier film du maître, la tres belle dame au manteau d'hermine.
John Keats
tout à fait d'accord pour Wilder, Love in the Afternoon est un bel enfant post Lubitsch signé Wilder, et comme par hasard on y retrouve un Gary Cooper, certes vieillissant, mais parfait en dandy sur le retour.
simidor
J'ai vu "To be or not to be" et c'est un film vraiment surprenant. Comme pour les comédies de Wilder, la mécanique est parfaitement huilée, on passe de l'absurde (le salut allemand) au comique de situation (le triangle amoureux pendant l'infiltration de la Gestapo) avec un sens très pointu de la mise en scène. Sur ce point, To be or not to Be recèle un grand nombre d'idées qui feraient palir de honte les réalisateurs contemporains mais je n'en citerais qu'une: la double scène ou Tura interprète un agent de la Gestapo face au professeur Siletsky, alors que dans une scène suivante il interprétera Siletsky en présence du même officier qu'il avait joué en tirant partie des dialogues de la scène précédente. Le jeu des acteurs est réjouissant, en particulier celui de Jack Benny en acteur imbus de lui-même. Carole Lombard est charmante. Victime de la censure du Reich, la fine et attachante équipe théatrale finira par jouer sa satire nazie en grandeur nature, allant jusqu'au bout de l'infiltration en reprenant le faux Hitler (qui avait fait son premier coup d'éclat en pleine rue au début du film icon_mrgreen.gif ). La satire s'infiltre dans le réel mais le réel répond aussi à la satire (la blague sur Hitler). Enfin bref, c'est du grand art.
Rien de tel pour me donner envie de voir la filmo du monsieur.
kea
Zo zey call me konzentrazion kamp Reihnart ?
\o/

Bienvenue dans le monde merveilleux de Saint Ersnt, simidor : One of us ! One of us ! smile.gif

(A part ça, vu que tout le monde cite Wilder , je tiens à dire que j'ai tenté de me revoir "love in the afternoon", que j'ai touvé que ça manquait grave de ryhtme, et que j'ai pas tenu jusqu'au bout. sweat.gif Vous pouvez me jeter des cailloux, j'ai même pas mal... icon_mrgreen.gif )
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