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Version complète : La Fin d'une Liaison - Neil Jordan (1999)
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profondo rosso
ça sent le topic bide mais bon grosse claque récente





Londres 1939. Sarah Miles, jeune femme fougueuse et passionnee, est prisonniere d'un mariage sterile avec Henry, un epoux riche mais qu'elle rejette. Au cours d'une fete, elle fait la connaissance de Maurice Bendrix, un romancier. C'est le coup de foudre. Apres quelques annees de cet amour illicite, un obus frappe la maison de Bendrix tandis que les deux amants sont ensemble. Pendant quelques minutes, Sarah croit Bendrix mort. Lorsqu'il reapparait quelques instants plus tard, Sarah, bouleversee, met brutalement fin a leur liaison sans un mot d'explication.

Un mélo flamboyant et assez inclassable mélange de classicisme assumé par sa fabuleuse mise en image, mais qui par sa contruction, les thèmes et les questions qu'il pose parvient à tutoyer les sommets du genre comme le "Brève rencontre" de David Lean auquel on pense souvent.

Adapté d'un livre semi autobiographique de Graham Green, le film surprend par le style de sa narration. La première partie se déroule sous le point de vue de l'amant éconduit interprété par Ralph Fiennes. Dans un brillant montage alterné on découvre tour à tour la rencontre et la passion dévorante passée des deux amants puis leur pathétique retrouvaille quelques années après la rupture le tout accompagnés d'une voix off pleine d'aigreur et de haine de Ralph Fiennes. Le passé et le présent se répondent à merveille pour traduire le fossé émotionel entre les deux époques et créant la confusion chez le spectateur : les mêmes escaliers menant à la chambre qu'on remonte torride avec l'amante ou de manière pathétique avec le mari dans l'espoir de la revoir, une sortie dans le même restaurant des amoureux transi puis un tête à tête chargé de rancoeur et de non dit.

Une surprenante révélation à mi film renverse la situation en adoptant le point de vue du personnage de Julianne Moore qui si distant jusque là en devient bouleversant. Une relecture des scènes de la première partie oriente le film vers le drame poignant teinté de fantastique avec un questionnement sur la foi face au sacrifice que doit faire le personnage de Julianne Moore. Jordan parvient à traduire ce tourments de sentiments par sa mise en scène inspirée mélange d'emphase et de sobriété : des scènes de sexe d'une grande intensité (et qui font la différence avec les classiques qui ne pouvaient se le permettre) où les amants teste leurs amour en poursuivant l'acte alors que les bombes pleuvent sur la ville, une mort (et oui ça finit mal spoiler) déchirante tout en pudeur et en retenue. La photo de
Roger Pratt est un véritable rêve éveillé avec ses couleurs saturés rendant Londres tour à tour fantomatique et sombre dans les moments dramatiques (les scènes de pluie bleutées sont hallucinantes) ou éclatant lorqu'on nage dans le bonheur. Le tout rappelant souvent l'autre somptueux mélo à venir, "Loin du Paradis" de Todd Haynes toujours avec Julianne Moore. Score grandiose et inspiré de Michael Nyman également dont le ton lyrique accompagne parfaitement les images.

Interprétation magnifique des acteurs principaux qui dépasse le clichés du triangle femme, amant et mari. Loin des clichés du héros romanesque, Ralph Fiennes interprète un amant jaloux rongé par le doute en colère contre un Dieu auxquel il ne croit pas et qui au final ne se remet pas en question. Stephen Rea habitué de Jordan est fabuleux en mari résigné à la personnalité complexe qui une nouvelle fois dépasse le cliché attendu. Quand à Julianne Moore c'est sans doute là son plus beau rôle (avec "Loin Du paradis"), Jordan lui conférant un aura de quasi sainte et mettant en valeur sa beauté comme personne auparavant. Malgré 4 nominations aux Oscars (meilleur film, musique, actrice et photo) un film un peu oublié et passé inaperçu (et bien assassiné par la critique à sa sortie en France) dommage. 5,5/6
L'archiviste
Le bouquin avait déjà été adapté en 1955 par Edward Dmytryk, avec Deborah Kerr, Van Johnson et... Peter Cushing (dans le même rôle que Stephen Rea). Et il semble que cette ancienne version pue du fion.

Sinon, que dire si ce n'est que j'avais laissé passer le film à l'époque de sa sortie, malgré une très légère curiosité (j'avais téléphoné pour réserver ma place mais ne me suis pas levé le cul). Plus tard, et pendant des mois, un collègue fan de Charles Bronson et de Robert Aldrich m'a bassiné avec ce film et patiemment supporté en retour mes sarcasmes crypto-homophobes. J'ai fini par accepter son DVD, daigné le mettre dans la platine... le lendemain matin, je commandais mon exemplaire. blush.gif
La même chose est arrivé la même semaine, à un autre de mes collègues fan de Michael Bay et de Rocky Balboa.

Gros Mea Culpa, donc, puisque là pour le coup je n'avais pas vraiment laissé le bénéfice du doute* au réalisateur d'Entretien avec un vampire et de La Compagnie des loups. On a clairement affaire là à un de ses films les plus maîtrisés, avec une mise en scène d'une subtilité dévastatrice (le baiser sous la pluie... wow, le premier rapport sexuel... double wow, ce plan de Rea qui sort de la chambre le visage en larmes... out of this world wow !)

La Fin d'une liaison, le premier film pour gonzesses qui atomise sur place le coeur des machos qui s'grattent les couilles.



(*) copyright Blunt 2007


edit :
CITATION(profondo rosso @ 19 10 2007 - 03:06) *
Une relecture des scènes de la première partie oriente le film vers le drame poignant teinté de fantastique
Plus que teinté. Carrément fantastique même.
A ma connaisance, aucun magazine de cinéma fantastique au monde n'a chroniqué ce film.
sad.gif
stan corben
CITATION(L @ 19 10 2007 - 03:39) *
Le bouquin avait déjà été adapté en 1955 par Edward Dmytryk, avec Deborah Kerr, Van Johnson et... Peter Cushing (dans le même rôle que Stephen Rea). Et il semble que cette ancienne version pue du fion.

Sinon, que dire si ce n'est que j'avais laissé passer le film à l'époque de sa sortie, malgré une très légère curiosité (j'avais téléphoné pour réserver ma place mais ne me suis pas levé le cul). Plus tard, et pendant des mois, un collègue fan de Charles Bronson et de Robert Aldrich m'a bassiné avec ce film et patiemment supporté en retour mes sarcasmes crypto-homophobes. J'ai fini par accepter son DVD, daigné le mettre dans la platine... le lendemain matin, je commandais mon exemplaire. blush.gif
La même chose est arrivé la même semaine, à un autre de mes collègues fan de Michael Bay et de Rocky Balboa.

Gros Mea Culpa, donc, puisque là pour le coup je n'avais pas vraiment laissé le bénéfice du doute* au réalisateur d'Entretien avec un vampire et de La Compagnie des loups. On a clairement affaire là à un de ses films les plus maîtrisés, avec une mise en scène d'une subtilité dévastatrice (le baiser sous la pluie... wow, le premier rapport sexuel... double wow, ce plan de Rea qui sort de la chambre le visage en larmes... out of this world wow !)

La Fin d'une liaison, le premier film pour gonzesses qui atomise sur place le coeur des machos qui s'grattent les couilles.



(*) copyright Blunt 2007

edit :
CITATION(profondo rosso @ 19 10 2007 - 03:06) *
Une relecture des scènes de la première partie oriente le film vers le drame poignant teinté de fantastique
Plus que teinté. Carrément fantastique même.
A ma connaisance, aucun magazine de cinéma fantastique au monde n'a chroniqué ce film.
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Meme pas Mad Movies? icon_mrgreen.gif


dmonteil
Je cherche à le voir depuis des mois celui-là. Et là je crois que je vais me sortir les doigts du cul et le commander, parce que merde à la fin!

En tout cas, vous donnez envie tous les 2 (fumiers...).
Zak
Pareil sauf que j'ai le DVD moi. Faudrait que je me décide de lui enlever la poussière dessus et de le mettre dans le lecteur...
adamo
Et nou'oublions pas le magnifique score de Michael Nyman
profondo rosso
CITATION(L @ 19 10 2007 - 03:39) *
edit :
CITATION(profondo rosso @ 19 10 2007 - 03:06) *
Une relecture des scènes de la première partie oriente le film vers le drame poignant teinté de fantastique
Plus que teinté. Carrément fantastique même.
A ma connaisance, aucun magazine de cinéma fantastique au monde n'a chroniqué ce film.
sad.gif



Oui c'est vrai surtout avec la dernière scène montrant la tache sur la joue du garçon effacée par le baiser de Julianne Moore qui ne laisse pas de doute. Sinon il en a été fait succintement allusion plusieur fois dans Mad à l'époque ce qui m'avait toujours rendu curieux de le voir.
Butcher Boy
Vu à l'époque et je possède le DVD. Surement l'une des plus belles oeuvre de Neil Jordan qui avait pourtant déjà mis la barre très haut durant sa carrière. Une oeuvre pourtant passé inaperçu (qui a dit comme tout les Neil Jordan?), Un film à voir et à revoir.
profondo rosso
Sinon j'ai jeté un oeil sur allociné concerant l'acueuil critique du film et il y en a certaines sacrément à côté de la plaque j'hallucine un peu celle de Premiere entre autre...

(...) si un «amant passionné» est une nouvelle variété de légume, alors Ralph Fiennes est le roi du potager. Quant au Stephen Rea de mari, c'est Droopy en pays noir. La photo maronnasse et tramée à mort n'arrange rien à ce pensum.

La projo presse a eu lieu à l'UGC orient express où quoi pour oser dire ça sur la photo du film magnifique...

http://www.allocine.fr/film/revuedepresse_...film=29775.html
Lurdo
CITATION(Zak @ 19 10 2007 - 13:07) *
Pareil sauf que j'ai le DVD moi. Faudrait que je me décide de lui enlever la poussière dessus et de le mettre dans le lecteur...


Idem.

(ouais, je sais ce post n'apporte rien... mais celui de Zak non plus, d'abord...)
Corenaïr
Bon, ok, je le commande. (z'êtes chiants à la fin).
Zak
CITATION(Lurdo @ 20 10 2007 - 04:09) *
CITATION(Zak @ 19 10 2007 - 13:07) *
Pareil sauf que j'ai le DVD moi. Faudrait que je me décide de lui enlever la poussière dessus et de le mettre dans le lecteur...


Idem.

(ouais, je sais ce post n'apporte rien... mais celui de Zak non plus, d'abord...)


C'est pour soutenir prof (combien de madnautes sont tombés dans les abîmes de la détresse après avoir fait des bides avec leurs topics ?). D'ailleurs, je vais même me le mater aujourd'hui (et toc!).
Zak
Vu et... comme je m'y attendais, je n'ai pas trop accroché. La faute au genre, le mélo, auquel je n'arrive pas à me sentir concerné. Et c'est encore le cas ici malheureusement. Pourtant j'aurais aimé adoré ce film à la reconstitution flamboyante, avec ses acteurs formidables (Stephen Rea notamment), ses plans souvent magnifiques, sa narration audacieuse qui change de point de vue en cours... Mais ça reste un tire larmes de première avec la maladie qui pointe le bout de son nez et pas vraiment de manière très subtile.... Bref, c'est plutôt prévisible. Idem pour l'intervention du fantastique dans l'histoire qui fait plus trip catho qu'autre chose.

Mais bon, c'est à voir quand même.
profondo rosso
CITATION(Zak @ 21 10 2007 - 09:43) *
Mais ça reste un tire larmes de première avec la maladie qui pointe le bout de son nez et pas vraiment de manière très subtile.... Bref, c'est plutôt prévisible. Idem pour l'intervention du fantastique dans l'histoire qui fait plus trip catho qu'autre chose.



Concernant la maladie de Julianne Moore c'est vrai que ça fait un peu partie des conventions du genre je comprends que si tu n'accroches pas le mélo ça ne le fasse pas d'un autre côté ça pousse jusqu'au bout le destin sacrficiel du personnage. Par contre pour le trip catho pas d'accord notamment à cause du personnage de ralph Fiennes qui même s'il est bien ébranlé dans ses convictions ne change pas et passe du simple mépris à la vrai haine de Dieu et de la religieon au final il serai bien incapable de faire le même genre de geste que Julianne Moore pour lui ça ne lui viendrait même pas à l'esprit. Ca me rapelle un peu les discussions qu'on a pu avoir sur le topic Terabithia (ou même Signes) sur la reception differente qu'on peut avoir en Europe et aux USA dès que la questions de la foi intervient dans un film.
Zak
pour le coup de la maladie, j'aurais aimé que Julianne Moore ne nous fasse pas ses petites toux qui en dise long sur son état. Tout comme l'homme qui rentre dans sa chambre alors qu'elle se déshabille... on aura tous deviné que c'était un médecin. Ca ruine toute forme de suspense.
Je suis d'accord sur ce que tu dis concernant le traitement de la foi mais la fin m'a gêné... en gros, il s'aperçoit qu'il avait tort sur toute la ligne donc les miracles surnaturels ça existe et au final, s'il refuse toujours de croire en dieu, la haine semble avoir disparue.
dutch


Déjà !!!!??...
Putain de geek!!!

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RogerMoore
Dutch, le roi du gif animé icon_mrgreen.gif
Bonjour.
dmonteil
Enfin vu.
Et donc, bah:
C'est très beau.
C'est très triste.
C'est très classe.
C'est TRES bien.

Relisez la critique de Prof' (c'est très mieux).
profondo rosso


Et tu as oublié le Julianne Moore wub.gif wub.gif wub.gif il n'y a pas que Gene Tierney et Olga Kulyenko dans la vie ! icon_mrgreen.gif
dmonteil
CITATION(profondo rosso @ 09 3 2008 - 21:07) *
Et tu as oublié le Julianne Moore wub.gif wub.gif wub.gif il n'y a pas que Gene Tierney et Olga Kulyenko dans la vie ! icon_mrgreen.gif

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J'ai toujours trouvé beaucoup de classe et de charme (et quel corps!) à Julianne Moore, mais je l'ai jamais trouvé très jolie. Quelque chose dans son visage me déplait en fait.

Et puis on ne compare pas stp!
Ni à Gene, ni à Olga!
profondo rosso
CITATION(dmonteil @ 09 3 2008 - 22:13) *
je l'ai jamais trouvé très jolie. Quelque chose dans son visage me déplait en fait.



C'est vraiment parce que tu as apprécié le film que je laisse passer l'infâmie. Bon j'arrête de troller mon propre topic icon_mrgreen.gif
DreamProphet
Un putain de mélodrame comme personne ne sait les faire depuis que Sirk est mort. Belle méditation quasi-métaphysique sur les notions de désirs, de jalousie, de volonté et de foi, à la narration époustouflante. Neil Jordan brise les lois de la continuité pour mieux fouiller le cheminement psychologieque des ses personnages, en formaliste de génie, et ose faire vibrer sa caméra d'une fibre épique peu courante. Et que dire des acteurs, tous magnifiques : Ralph Fiennes est égal à lui-même, son regard de psychopathe rendant franchement ambigu son personnage de jaloux maladif; Julianne Moore ilumine et Stephen Rea impressionne en mari bafoué assumant son cocufiage. Comme dans tout mélo qui se respecte, l'histoire ne fonctionnerait pas sans un contexte fort. Ici, celui des bombardements londoniens donne une résonnaces particulière à cette histoire de promesse et de miracle, où Dieu reste présent mais sans jamais envahir le cadre. Bouleversant et magnifique, dotée d'une sublime musique de Michael Nyman, "La Fin d'une liaison" est un chef-d'oeuvre d'émotion, apte à vous arracher toutes les larmes de votre corps. Par Crom, je vais me mater "Sur la route de Madison", histoire d'épuiser les glandes lacrymales !
6/6
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