CITATION(jojobond @ 21 2 2008 - 13:02)
je suis pas du tout d'accord pour ce genre de procédé...et là ça attaque ce que je veux défendre le plus, c'est à dire qu'il n'y a pas règle à respecter
Ha ?
D'une, ce texte ne parle absolument jamais de règles, mais, comme certains se bornent à le dire, des poncifs qui polluent 92,18 % des courts-métrages (la dérive de ce topic vient p'tet de cette confusion).
De deux, il me semble que si, il existe quand même un minimum de règles à connaître et maîtriser si l'on veut faire un film regardable. "Règles" ne veut pas dire "mode d'emploi pour une uniformisation des films", "règles" veut dire "base commune qui permet à tout à chacun de comprendre ce qui se passe sur l'écran". Un peu comme la syntaxe dans la littérature. Après bien sûr libre à chacun d'en faire ce qu'il en veut, surtout s'il ne les maitrise pas, c'est là que c'est le plus rigolo. Bref...
Pour en revenir à cette fameuse liste, je ne comprends absolument pas les cris hystériques de ceux qui s'offusquent qu'on puisse énumérer des défauts récurrents et donner des conseils pour les éviter.
Alors peut-être que moi et d'autres sommes des psychotiques qui n'arrivent pas à oublier les films vus à mesure que nous en découvrons d'autres, mais pour avoir fréquenté une école de ciné et des festivals de courts, je ne peux que constater à quel point cette liste tape juste. Et non pas parce que ce sont des "fondamentaux" de tel ou tel genre (que vient faire le débat sur les films d'auteurs ici ?), mais juste parce que ce sont des stéréotypes d'idées reprises sans réfléchir, seulement pour leur facilité/marque de fabrique/coolitude/absence totale de prise de risque/effet qui "fait film" (combien de fois je l'ai entendu celui-là sur les tournages ou en pré-prod...).
Car ce n'est pas leur utilisation en soi que l'on dénigre, mais leur systématisation, et la non-réflexion que cette systématisation illustre de fait chez leurs auteurs.
Et d'ailleurs, je suis tellement un sale donneur de leçons moi aussi qu'une année, suite à un festoche dont la prog avait dépassé les bornes à ce niveau-là, j'avais décidé de me moquer des sélectionneurs de ce festival en confectionnant ceci en douze heures :
http://www.dailymotion.com/nicco1/video/x1...tantes_creationContemplation sans fin, pont d'auto-routes, caméra épaule, brouillard, cigarette, gare, jump-cut, zoom sur les doigts, musiques déconstruites, infra-basses, inanité du propos : tout ça je l'ai vu un nombre de fois incalculable, et toujours enquillé mécaniquement comme un cahier des charges imposé (où alors mon esprit retors de donneur de leçons a imaginé toutes ces figures et j'ai en fait réalisé le film le plus inventif de ces vingt dernières années - damn!). Il va s'en dire que jusqu'aux dernières secondes cet objet filmique revêtait beaucoup d'intérêt pour ces gens "sans règles, sans leçons, mais quand même".
Bref, je sais que la mode est de clamer que les stéréotypes n'existent pas, qu'il n'y a pas de règle, que les critiques ne servent à rien et pattati et pattata. C'est d'ailleurs en croyant fortement cela que des centaines de talents émergent chaque année...
Logique.