Ah la belle petite claque que voilà!

Presque dix ans que Erick Zonca n'avait plus tourné ( LE PETIT VOLEUR) et c'est aux States qu'il a fait son nouveau film avec Tilda Swinton et Saul Rubinek. Révélé grâce à LA VIE REVEE DES ANGES en France, beau film social qui révéla Elodie Bouchez et Natacha Régnier ( double prix d'interprétation à Cannes) et surtout LE PETIT VOLEUR avec Nicholas Duvauchelle et Jo Prestia.Un jeune gars quitte le Nord pour Marseille et veut devenir un gangster. Encore un film social mais vraiment hallucinant de justesse, de vérité, sans jugements sur ses personnages...



JULIA est un film social mais aussi un drame, un thriller...Julia est une alcoolique d' une quarantaine d'années, paumée, sans avenir ( elle vient d'être viré de son job), pleine de dettes...Le rapt d'un gamin pour sa mère ( qui n'en a plus la garde) pourrait lui rapporter de l'argent. Et elle va se découvrir un instinct maternelle, bien plus important que les millions de dollars.

A partir de ce postulat, Zonca va nous livrer un film surprenant.Une première partie très "film social" avec la description de la vie d'ivrogne d'une Tilda Swinton remarquable, la deuxième partie nous emmène pour un road-movie à Tijuana au Mexique et la troisième partie ( pour moi la meilleure) nous plonge dans un très bon thriller.



On pense à Cassavetes et son film GLORIA (un peu sur le même sujet) au début et à la à fin à Inarritu et son premier film AMOURS CHIENNES ( le premier segment).C'est un superbe portrait de femme, réaliste et surtout très émouvant. La scène où Julia est allongée, avec le gamin, sur le lit au Mexique est juste l'une des plus belle scène que j'ai vu depuis le début de l'année au cinoche.Le film est long ( 2h20) mais on se fait pas chier une seconde!

ERICK ZONCAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRGGGGGGGHH !!

Ce nom fait resurgir le souvenir traumatique de la vie rêvée des anges, une des pires merdes que j'ai eu le malheur de voir de ma vie. Une de ces purges formétées pour la critique avec mise en scène spécial "tellement moche et mal foutue qu'on peut dire qu'on est en prise directe sur le réel t'as vu" et discours sur "le conformisme de notre société qui aliène le désir de liberté de notre jeunesse en perte de repères tu vois". A côté le déjà insupportable Lousie Take Two de Siegfried passe pour du Wong Kar Wai ! Du cinéma qui insulte l'intelligence et la rétine de son spectateur 24 fois par seconde. Pouark. Je vais aller cramer des caisses avec muf, ça va me calmer !

perso, j'ai détesté tous ses films, mais il y a Tilda Swinton, et je suis fan, alors why not?...

Je crois que c'est Clint Eastwood qui a dit : "La vérité, comme l'art, se trouve dans l'oeil du spectateur". C'est la subjectivité de l'art, de ce qui va nous toucher ou pas dans un film, qui fait tout son charme.

Oh il est pas le premier en tout cas. Mais le truc c'est que c'est mignon tout plein comme formule mais ça implique qu'il y a pas de différence fondamentale entre Mon curé chez les nudistes et Citizen Kane, si ce n'est l'avis tout personnel du spectateur. Et là tout à coup ça sonne déjà beaucoup moins finaud...

Il est écrit nul part que l'on doit aimer forcément les grands films, personne n'a le monopole du bont goût ( toi peut-être car si tu n'aime pas un film, c'est forcément de la merde).Quelqu'un peut préférer un film moins intello sans être un crétin pour autant ( par contre je connais beaucoup de gens cultivés qui sont de vrais cons). Un film va te toucher selon ton vécu, ton environnement... Franchement, le premier film de Zonca m'avait touché. Après c'est un film démago sur des personnes qui galèrent...Bah ouvre les yeux mon pote, c'est ce que vivent pas mal de gens dans les milieux populaires. Zonca vient de là, moi aussi et son film est touchant.
Et tu sais j'étudie la rhétorique à la fac et le coup de l'exemple extrême (MON CURE...) pour en faire un exemple universel ( exemple en induction) est aussi vieux qu'Aristote.

Dans mon post non plus d'ailleurs.
Par contre, effectivement, je pense qu'il y a bien une différence évidente entre Citizen Kane et Mon curé chez les nudiste et que l'oeil du spectateur n'y peut pas grand chose (après on peut aimer l'un, l'autre, les deux, aucun des deux : c'est un jugement de valeur tout subjectif comme tu sembles les aimer). Ca me semble pas super compliqué à reconnaître pourtant (même il s'agit moins de rhétorique que de logique en fait) quand bien même ta petite phrase toute faite fétiche y perd de sa force...

Non, ma phrase fétiche est celle de Nietzsche :"Il n'y a pas de faits, juste des interprétations".Comme celle de Eastwood, elle est importante pour effectivement tout relativiser au cinoche ( je crois que le SCARFACE de De Palma, autre adepte de la subjectivité je crois, a été qualifié de grosse merde à sa sortie et on voit le résultat aujourd'hui) comme dans la vie ( besoin d'exemples?). Et non, finalement ,ma préférée est celle de Wittgenstein : "La meilleure chose à faire pour améliorer le monde, c'est s'améliorer soi même".

ce qui fait bizarre c'est que cette phrase d'Eastwood tu la ressort dans le topic Apocalypse Now.
Elle ne peux pas être une fin en soit pour justifier les désacords, sinon c'est un peu trop simple.

Il serait dommage que les discussions de ce forum ce termine en joute de proverbes et de citation illustres.
Même la mauvaise foi est préférable je trouve.

M'enfin "ne regardons pas la paille dans l'oeil du voisin mais plutot la poutre qui va nous tomber dessus".

Mieux vaut la poutre que les préjugés!

Je pense que la nuance est importante et se dire que si je n'ai pas aimé ce n'est pas que c'est forcément une merde. Encore une citation (je sais, je suis chiant, mais certaines résume si bien de longs propos) Jim Morrison: "Si vous n'avez pas aimer, c'est que vous n'avez pas compris" ( promis j'arrête avec les citations).

Impossible, il est mort avant la sortie de Matrix.

Si vous n'avez pas aimé la shoah, c'est que vous n'avez pas compris!
(bah quoi, moi aussi j'essaie)

C'est incroyable les conneries qu'ont pu dire des gens intelligents quand meme.
Non parce que si l'appreciation de l'art est subjectif, il existe quand meme une echelle objective et surtout on peut tres bien comprendre quelque chose et trouver ca pourri.

bon sinon Julia m'interesse et j'aime bien ce que fait zoncka d'habitude.

Bah en fait on discute de ça parce que tu bloques (johnny) sur le message de Totoro qui n'était jamais qu'un avis sur un précédent film (emblématique) de Zonca et ne prétendait pas à plus.

Ce à quoi il avait rajouté amha d'un air décontracté.

(Tu vois ce qui se passe la peluche quand on met pas le amha hein, tu vois ce qui se passe !)

En toute subjectivité
et à mon humble avis,
le Totoro est une divinité.
Il détient donc la Vérité au sujet de Zonca.



ps :

Donc Erick Zonca a réalisé une pub pour McDo et...?

Oh il a du faire bien plus qu'une pub d'ailleurs.
Comme les frères Scott, Rémi Belveaux, Alex Proyas, Zack Snyder, Guillaume Canet, David Lynch, Wong Kar Wai, Etienne Chatilliez, Jan Kounen... pour citer les premiers d'une très longue liste qui me viennent en tête.

Ben oui donc je vois pas ce que l'archiviste voulait sous-entendre par là...

Peut-être rapport à l'image ciné bobo engagé misérabiliste...
(mais c'est vrai que c'est plus habituel de partir en croisade contre l'hypocrisie de jeunes lycéens qui jouent du djembe ou de CSP++ qui roulent en vélo par ici)

Ah ouais, ces raclures de joueurs de Djembe!
Disons que si on va par là, un film comme Fight Club ou Nonante Neuf Francs Français sont eux aussi gravement suspect d'hypocrisie (je me pose parfois la question pour le film de Fincher d'ailleurs).

Je pensais exactement à David Fincher aussi ( même si j'ai pas vu Fight Club ).

Vu ce qu'il avait fait avec Se7en (shunté au maximum la prod pour faire la fin qu'il souhaitait) je le sens pas specialement hypocrite avec FC.
Mais bon je suis pas objectif (FC étant le meilleur film de l'univers et de tous les temps).

Ca veut dire quoi, shunter ?

Bah, on va pas rentrer là dedans c'est pas le sujet, mais, sans parler de la qualité des films en question, déjà les 2 sont des adaptations, ensuite ils jouent clairement de leur ambiguïté (la deuxième partie désamorçage/dynamitage de Fight Club elle se pose là quand même), et l'étiquette misérabiliste on peut pas vraiment leur apposer (et engagé, pour ce que ça veut dire, c'est vachement sujet à discussion aussi). Enfin bref, de la vacuité des étiquettes...

(et pis moi j'dis ça j'avais bien aimé Le petit voleur , c'était surtout histoire de causer...)

Je comprends pas là, le rapport c'est Fincher et "ciné bobo engagé misérabiliste" ? Sinon pour ce qui est de "Fight club" et son "hypocrisie" supposée, je pense que cela dépend de l'interprétation que l'on se fait du film. Après moué Zonka fait du cinéma sur les miséreux mais aussi des pubs pour le grand capital. J'ai beau m'intéresser aux racines, je juge l'arbre a ses fruits en général. Les artistes pleins de paradoxe/hypocrisie/ à la ligne de conduite sinueuse sont légions, ça me fait penser à un article récent sur "Cali" d'ailleurs. Mais au final, il reste l'oeuvre même si elle a été pondu par un mec peu cohérent dans sa démarche. Sinon j'attends pas du tout ce film.

court circuiter.

Faut pas confondre toue et n'importe quoi non plus...Zoncka fait des films sur les "petites gens" mais c'est pas non plus Ken Loach quoi, puis je vois pas ou est le problème de bouffer un peu de thunes de McDo ou a des grandes boites du genre si c'est pour le réutiliser a faire des films auteurisant apres. Mieux vaut employer leur pognon a faire ça plutot qu'a faire Fantastic Four 47 non?

Puis faut pas oublier non plus que Zoncka c'est pas le réal le plus commercial du monde, qu'il a commencer sa carrière comme assistant réalisateur sur Premier Baiser je pense (du moins une prod AB) et que bon faut bien qu'il bouffe lui aussi. Donc il prends son rôle de réal de pub comme purement alimentaire et voila. Je l'ai jamais spécialement entendu prendre position sur quoique ce soit donc voila Je vois pas bien ou est l'ambivalence, no ce qu'on lui reproche dans son cas.

C'est pas comme ci RATM faisait financer sa nouvelle tournée mondiale par uen grosse boite bien ricaine et capitaliste...Comment c'est ce qu'ils sont en train de faire??

Sinon la Vie Révée c'était sympa, y avait Joe Prestia et du Kickback dans la bande son.

Si je pensais à Fincher, c'est parce qu'il a fait plusieurs spots publicitaires pour des grandes marques avant de réaliser Fight Club, qui égratine un peu la société de consommation ( enfin à ce qui ressort des discussions sur ce film que, je reprécise, je n'ai toujours pas vu - même si j'en connais la fin )
Donc c'est moins sur l'idée de ciné bobo misérabiliste que je réagissais que le supposé manque de cohérence artistique que semble reprocher l'archiviste à Erick Zonca.

La Vie Rêvée des Anges, le film dont toute l'intelligentsia francaise se branlait dessus à l'époque, floppée de prix, critiques élogieuses, une oeuvre admirâââââaable .

A cette époque, j'étais encore curieux et j'ai donc regardé la chose sur Canal Plus et là :

Patatra, un des plus grands calvaires de ma vie de cinéphile, mon radeau de la méduse, ma Passion, mes 10 (Fixed) Plaies d'Egypte.

Absolument insurportable de la première à la dernière image.

Ce misérabilisme, ce regard sur les petites gens, cette volonté de faire moche et crasseux pour le "réalisme social", les personnages centraux creux comme le cerveau des Lemmings brefle c'était bien cauchemardesque.

Mais son nouveau film est peut être très bien, il fait référence à Casavettes : la tarte à la crème du cinéma d'auteur américain.

Le fils était excellent dans Face Off ...

Quelque part, je remercie Zonca car ce film est devenu une sorte de template, une référence qui m'a permis d'éviter tous les films de ce genre qui pensent la misère avec des bouquins de sociologues qui ont Bac + 28.

Donc du fond du coeur Mr Zonca,

Merci.

J'ai découvert plein de films et de séries indirectemment grâce à vous.

tu t'en tires à bon compte, des plaies d'Egypte, il y en avait 10


(et à priori 11 avec le Zonka...)

Oui ce sont les merveilles du monde qui se comptent au nombre de 7 (Spiderman 1,2 & 3, Blade 2 et le SDA)

+ 1

Tu m'as pris de vitesse : j'allais moi aussi sortir l'exemple de RATM. Zack de la Rocha, avait expliqué que pour lui si les pontes de SONY sont assez cupides pour financer un groupe aussi anticapitaliste dans le discours, c'est leur problème. Ca permet à RATM de très largement diffuser leur message...

pitain 3 pages et aucun avis sur le film...

Exact, et en plus le film n'est plus a l'affiche dans ma ville après une semaine, donc si vous voulez le voir ,dépêchez vous!