Comme nombre de films précédés d'un énorme buzz,
The machine girl suscite, au final, une légère déception. Celle ci est en partie due au fait que la bande annonce aguicheuse (qui nous en montrait beaucoup trop) laissait présager d'une énorme boucherie catroonesque et ultra gore digne d'un
Braindead nippon. Alors oui, les corps explosent, se sectionnent en deux (ou plus si affinités) et se désintègrent... Oui, on y vomit tripes et boyaux, on y finit en bouillie sous un déluge de balles, on y bouffe des shuriken qui ressortent par les joues et on y transforme des bras en tempura... Oui, on se tronçonne dans la joie et la bonne humeur, on se perfore le torse à coup de nichons foreurs, on s'enfonce des dizaines de clous dans le visage (à en rendre Pinhead jaloux !)... Et oui, l'objectif de la caméra est souvent aspergé par des hectolitres de sirop de grenadine, etc... Inutile d'en dire plus, vous aurez donc compris que les séquences gores tiennent leur promesses en ce qui concerne l'art et la manière d'expérimenter différentes façon d'occire son prochain tout en salopant le plus possible le décor ! La succession d'effets spéciaux cheap (maquillages, prothèses, tout fleure bon la foir' fouille !) souligne plutôt bien l'aspect inoffensif et résolument carnavalesque de cette débauche de barbaque. Hélas, sorti de là, le métrage se montre assez lassant et monotone. Disons que le rythme aurait pu s'avérer nettement plus digeste si le film avait fait preuve d'un état d'esprit résolument crétin (dans le sens noble du terme) en enchaînant les gags et autres blagues (foireuses) durant les temps morts...Malheureusement, force est d'avouer que Higuchi se montre beaucoup moins inspiré lorsque les personnages n'ont pas une pétoire ou une arme blanche entre les mains. Autant dire que le bonhomme peine à maintenir l'intérêt du spectateur durant les (parfois très) longues séquences censées développer un minimum le récit (à quoi bon puisque ça ne raconte pas grand chose !). Ces dernières, dépourvues de la moindre inventivité, se révèlent d'une très grande mollesse. Les quelques touches d'humour échouent à tirer ces passages "bouche trou" vers le haut, la faute revenant à un réalisateur bien trop timoré. Hormis lors des séquences de bourrinage intensif, Noboru Iguchi ne parvient pas à rendre évident le potentiel comique de ce qu'il filme et ne semble pas assumer à 100% le caractère hautement délirant de son projet (fainéantise ? manque d'imagination ?). Par conséquent, la sauce ne prend jamais lorsqu'il tente de parodier les séquences mélodramatiques d'usage dans les films de vengeance. La réalisation, dénuée d'énergie, n'aide pas... Et Dieu sait si ce genre de film extrême(ment con) se doit de ne pas de connaître la demi-mesure !
D'ailleurs, puisqu'on y est, venons en à la réalisation à peine digne d'un Lloyd Kaufmann (pour rester dans le domaine hautement respectable de la pantalonnade trashouille !)...C'est dire ! Mais au moins, ce dernier (dans ses meilleurs jours) possède suffisamment d'idées barrées de la carafe pour faire passer le temps entre deux giclées d'hémoglobine ! Malgré quelques cadres iconiques et dynamiques (la scène d'intro, franchement efficace, parvient à faire illusion) et une ou deux idées intéressantes (le final stroboscopique), la mise en scène de
Machine girl se montre très souvent des plus plates et indigentes (il faut dire que la photo crue, genre DV de base, n'aide pas...). A ce titre la séquence avec les ninjas en survêt' (Godfrey Ho staïle !

) transpire l'amateurisme et atteint un degré de non maitrise assez hallucinant. Mais bon, on s'en accommode très bien durant les diverses boucheries qui émaillent le film (même si j'aurais préféré voir un cartoon gore bien torché comme le sont, par exemple,
Braindead et
Versus), par contre ça se révèle nettement plus problématique lorsque le récit traîne la patte.
En résumé, un divertissement sanguignolent torché à la va vite, tantôt fun (l'intro, les vingt dernières minutes), tantôt ronflant (le reste !)... A voir tout de même lors d'une soirée burgers/binouze, même si dans genre "gorigolo" (copyright Big Streum') jap' et fauché , le film n'arrive pas à la cheville du
Versus de Kitamura qui, bien que possédant lui aussi quelques problèmes de rythme, se montrait nettement plus maîtrisé (sur le plan formel surtout) tout en allant plus loin dans le n'importe quoi jouissif. Pour en finir avec le petit jeu des comparaisons, ajoutons que, de par l'atmosphère de délire constant imprégnant le film de Kitamura, le jeu outrancier -et passablement mauvais- des "acteurs" s'avérait moins gênant que dans
Machine girl (l'héroïne éponyme est campée par une miss AV...Ça se voit !^^).
3,5/6 (parce que, malgré tout, y'a quand même de grands moments WTF... Mais ça m'a pas du tout donné envie de découvrir le V cinema)
Voila