
Me suis donc refait le film et j'aime toujours autant.
Rendant hommage aux films de la Hammer et à toute l'esthétique gothique qui a bercé son enfance, le réalisateur adapte la nouvelle de Washington Irving The Legend of Sleepy Hollow avec ce conte horrifique sublimement mis en images par la photo par Emmanuel Lubezki et la partition de Danny Elfman.
Et on sent que le père Burton se fait plaisir : en plus de proposer des seconds rôles délicieux (Christopher Lee, Michael Gambon, Christopher Walken, Richard Griffiths, Ian McDiarmid, Jeffrey Jones, Michael Gough, Casper Van Dien...), il joue sans cesse avec le gore et l'expressionnisme allemand, les contrastes de lumières et de couleurs, et fait ainsi du film un véritable régal pour les yeux, d'autant plus qu'il propose une réalisation discrète mais néanmoins très efficace.
Mais malgré toutes ses qualités, ça n'en reste pas moins un film creux, se contentant d'illustrer l'histoire sans jamais y apporter de thématiques (y'a bien quelques idées sur la foi et la raison, sur les apparences, mais ça ne va pas assez loin pour être véritablement significatif)
/Je classerais la carrière de Burton en plusieurs parties :
- Les débuts prometteurs (Pee-Wee, Beetlejuice, Batman)
- Les chefs-d'œuvre (Edward Scissorhands, Batman Returns, Ed Wood, Nightmare Before Christmas -même si il était pas tout seul sur celui-là-)
- La pause "illustrateur" (Mars Attacks, Sleepy Hollow, Planète des Singes)
- L'évolution thématique (Big Fish, Charlie et la Chocolaterie)
- La mort

Un film magnifique donc, mais cependant vide (marque de fabrique des films du sieur Tim à l'époque).
Watch your heads !/6