CITATION(FLAK74 @ 09 10 2006 - 14:44)
et PLANETE INTERDITE alors ? c'est pas un survival ?
et LA PLANETE DES SINGES ?
ou commence et ou s'arrete le survival...
ben le survival est quand même un des sous-genres les plus codifiés et ne se limite pas uniquement au concept de "survivre dans un milieu hostile", il implique aussi (surtout) une confrontation d'antagonismes et un retour nécessaire à la sauvagerie.
C'est ainsi souvent un petit groupe de citadins, représentant la société de consommation et toutes ses facilités, qui se trouve en situation de vulnérabilité lorsqu'il est lâché dans un milieu (la nature) qu'il ne connait pas mais méprise inconsciemment en croyant l'avoir domestiqué. La confrontation est forcément traumatisante lorsque la civilisation ne suffit plus face aux dangers naturels, lorsque ses travers (individualisme, lâcheté) deviennent des handicaps mortels face à des adversaires soudés et adaptés à leur milieu. Le survival prend le contre-pied des théories rousseauistes et montre que non, l'autochtones n'a rien du "bon sauvage", c'est juste un homme dans toute sa détestable laideur, tiraillé par les mêmes pulsions primitives (violence, sexe) que ses victimes mais que la société n'a pas encore réussi à canaliser. Une vision très noire qui est le pur produit du pessimisme de son époque (les 70's).
Dès lors pour survivre les "héros" n'auront d'autre choix que de s'adapter en abandonnant les convenances sociales et les dilemmes moraux, bref en régressant jusqu'à la barbarie....mais si la sauvagerie ne demande qu'à affleurer sous le vernis de la civilisation (les agressés se montrant souvent tout aussi impitoyables et sadiques que leurs agresseurs), le retour dans la société moderne sera plus difficile encore une fois passé ce point de non-retour.
le survival le plus archétypal reste
DELIVRANCE (un chef d'oeuvre), mais je trouves finalement SOUTHERN COMFORT/SANS RETOUR encore plus brillant par son ambiguité morale, son intensité viscérale et sa vision plus nuancée des autochtones cajuns (à ce titre, le final paranoiaque est une merveille).
Sinon,
LES CHIENS DE PAILLE est indéboulonnable dans le genre.
mais dans un genre plus mineur y'a aussi MOTHER's DAY qui est une vraie perle (et je pluissoie jason 13th sur JUST BEFORE DAWN/SURVIVANCE, très sympa), HAUTE TENSION et bien sûr le diptyque CREEP/THE DESCENT qui sont en plus -amha- les 2 meilleurs films horreurs de ces 10 dernières années.
Perso je considère pas CALVAIRE comme un survival même s'il fait souvent des clins d'oeil au genre. Le personnage de Laurent Lucas y est beaucoup trop passif, désincarné, il fait plus office de prisme par lequel tous les barjos du film peuvent réveler leur folie ou leur violence. A aucun moment il ne cherche à s'adapter pour fuir ses agresseurs, d'ailleurs la partie "revenge" propre au genre est totalement absente (mais ça reste un putain de bon film, hein
)