iI est temps de parler de Jiri Trnka.
Parce que même s'il a un nom imprononçable, il est, et je n'ai pas peur de l'affirmer haut et fort, le
Dieu du film de marionnetes. Ah ça, il en faudrait plus pour que je ferme ma gueule. Vous pouvez me croire.
Jiri Trnka, c'est lui:
Belle trogne, non ?
Notre cher Jiri Trnka est né le 24 fevrier 1912 à Plzen, en République Tchèque. D'ailleurs à l'époque, Plzen, ça s'appelait Pilsen, et ça faisait parti de L'Empire Austro-Hongrois, et non pas de la République Tchèque, puisqu'elle n'existait pas encore. Après avoir obtenu sans problème son diplôme à l'Ecole d'Art de Prague (à part deux ou trois cuites et quelques flirts, R.A.S. sur cette période), Jiri crée en 1936 un théatre de poupée. Après que la guerre ait éclatée, il se consacre aux décors de théatre et aux illustrations de livres pour enfants. C'est la guerre, faut bien bouffer.
En 1945, il investit les studio de Prague avec une bande de potes à lui pour y créer la "Trick Brothers", une unité spécialisée dans l'animation de poupées. Jiri devient rapidement le maître incontesté du genre. En 20 ans d'activité, il signe une quinzaine de films courts. Son premier court-métrage s'appelle
Zasadil dedek repu. C'est pour l'anecdote. Quel humour ! Ah ah. Jiri n'aura de cesse de trouver des titres plus rigolos les uns que les autres:
Román s basou (1949),
O zlaté rybce (1951), ou encore l'imparable
Kybernetická babicka (1962).
Mais attention, Jiri donne aussi dans le long-métrage, par exemple
Sen noci svatojanske, adaptation du "
songe d'une nuit d'été" de Robbie Shakes... euh... de William Shakespeare, en 1959. Ou encore
Cisaruv slavík, connu aussi sous le titre anglais de
The Emperor's Nightingale, adaptation de Hans Christian Andersen, où l'on a l'incroyable surprise de reconnaitre la voix de Boris Karloff, narrateur de la version anglaise.
Il signe un dernier court-métrage en 1965 (
Ruka,
La Main, en français, excusez mon accent déplorable).
Jiri Trnka meurt le 30 décembre 1969 à Prague, en Tchécoslovaquie, qui n'est plus l'Empire Austro-Hongrois, et qui n'est pas encore la République Tchèque. Souffrant du coeur, il laisse, à l'aube des années 70, une poignées d'images féeriques, envoutantes et parfois même envoutantes. Oui, j'insite.
Créateur de la fameuse
école tchèque, il restera à jamais dans l'histoire du cinéma.
Vous pouvez vous procurez cet excellent DVD zone 1 qui regroupe 5 courts métrages et un long (
The Emperor's Nightingale):
Quelques images, pour le plaisiiiiiiiir:
Chers madnautes,
bonjour.