Paranoiac (Paranoïaque) &
Nightmare (Meurtre par procuration): 2 films assez semblables dans leurs pitch et dans leurs déroulement. Dans l'un comme dans l'autre, il s'agit d'un complot visant a faire tomber une jeune héritière, atteinte de névrose, dans la folie. Pas grand-chose a en dire si ce n'est que
Paranoiac est le plus efficace des deux grâce a un scénario tortueux aux multiples rebondissements et à la prestation d'Oliver Reed dans le rôle d'une petite frappe sans scrupule, personnage assez banal a qui Reed arrive a donner du relief et de l'intensité.
Nightmare, malgré un début assez prometteur, est nettement moins bon faute a une intrigue cousu de fils blancs que l'on a assez vite fait de démêler. Ces 2 films à la lisière du fantastique, sur laquelle plane l'ombre du grand Hitch, sont malgré tout a voir pour leur beauté formelle (scope N/B a tomber) et leurs réalisations soignées qui permettent (surtout pour
Paranoiac donc) a Freddie Francis de construire une atmosphère inquiétante plutôt efficace. Paranoiac 4/6 Nightmare 3/6
PS: Pour ceux que ça intéresserai, G.C.T.H.V. vient d'éditer, a petit prix,
le jardin des tortures de Freddie Francis, un film a sketchs produit par l'Amicus et dont les histoires ont été écrites par Robert Bloch. Sympas mais sans plus.
The Kiss of The Vampire de Don Sharp: Après
Brides of Dracula &
The Curse of the Werewolf le meilleur film du coffret et uns des meilleurs films de vampires produit par la firme anglaise. Le début donne le ton, près d'un petit cimetière grisâtre dans lequel l'enterrement d'une jeune fille est célébré, une silhouette apparaît et observe la scène du haut d'une petite colline. La cérémonie presque achevé, la silhouette se rapproche et se révèle être le père de la jeune fille, le professeur Zimmer (Clifford Evans). Au moment de lancer la première poignée de terre, celui-ci prend la pelle et la lance dans le cercueil. Un cri retenti, l'homme quitte le cimetière, effondré. Le plan qui suit montre la pelle encastré dans le cercueil, du sang remontant et se répandant sur celui-ci, la caméra s'en rapproche, le traverse et nous montre le pâle visage de la jeune fille dont les lèvres laissent dépasser de proéminentes canines. Fondu, générique et fin d'une des meilleurs intro de la Hammer.
Gérald (Edward de Souza) et Marianne Harcourt (Jennifer Daniel), un jeune couple en voyage de noce, se retrouve en panne d'essence en pleine forêt. Gérald part chercher du secours, laissant sa femme seul. Celle-ci décide, ne voyant pas son mari revenir, de s'aventurer sur les chemins déserts qui traversent la forêt, ignorant qu'elle et son mari sont observés par un homme du haut de la tour du sinistre château dont l'ombre semble obscurcir la forêt. Elle rencontre le Pr Zimmer qui lui ordonne de repartir vers la voiture. Effrayé, Marianne s'exécute et retrouve son mari qui a, entre temps, trouvé de l'aide. Tracté par un paysan jusqu'au village le plus proche, le couple est obligé de passé la nuit dans une auberge qui mis a part l'aubergiste, sa femme et Zimmer,le seul client, est complètement déserte. Quelques heures plus tard, ils reçoivent une invitation a dîner du Dr Varna (Noel Willman), le propriétaire du château. Varna les accueilles dans le luxe de sa demeure et leurs présente sa fille Sabena (Jacquie Wallis) et son fils Carl (Barry Warren). Gérald ne se rend pas compte de la fascination immédiate de Marianne pour Varna et des regard concupiscents de celui-ci et de sa fille envers la jeune épouse. Pendant le concerto au piano donné par Carl, Marianne, hypnotisé par la musique, est victime d'un léger malaise. La soirée est écourté, Varna invite Gérald et Marianne a un bal masqué. Ceux-ci acceptent. Le moment du bal est arrivé, mais le jeune couple est immédiatement séparé, Marianne partira danser avec Carl tandis que Gérald se saoul, surveillé par Sabena. A son réveille, le bal est fini, Gérald se fait congédier par Carl qui dit ignorer l'existence de Marianne. il n'arrive pas a prouver l'existence de sa femme à la police, toute les preuves de son existences ont disparues, Bruno l'aubergiste dit ne jamais l'avoir vu. Gérald se tournera vers Zimmer, le seul a vouloir l'aider.





The Kiss of The Vampire est une tentative réussi de revitaliser le genre. Une des originalités de cet excellent film c'est la place laissé aux femmes qui sont en général les victimes désignées ou, au mieux, de belles potiches. Marianne est le personnage principal d'une grande partie du métrage, c'est son inquiétude, son appréhension et sa fascination pour les Varna qui sont le moteur de l'action, Gérald est en retrait et pour tout dire, il est plutôt décrit comme un idiot que l'assurance du jeune anglais prétentieux empêche de voir le piège qui se referme sur son couple. Les personnages secondaires sont plus étoffés que d'ordinaire comme l'aubergiste et surtout sa femme dont le désespoir, suite à la disparition de sa fille, donne plus de profondeur. Avec
Horror of Dracula Fisher mettait en évidence l'aspect sexuel du mythe a travers les rapports de domination/soumission entre le prédateur et sa victime, le film de Don Sharp va un peu plus loin, amplifie la fascination de la victime pour le vampire et suggère très fortement l'homosexualité de ceux-ci, perceptible dans les regards de désirs que porte Sabena et Tania à Marianne et dans les sous entendus de Varna au sujet de l'initiation de Marianne entouré des 2 femmes vampires. Le Pr. Varna remplace l'image du conte solitaire, c'est un père de famille et le chef d'une secte dont les buts sont un mystère, il reste dans la lignée du vampire dominateur. Contre toute attente, Zimmer n'est pas vraiment le Van Helsing attendu, c'est un alcoolique dénué de toute héroïsme qui détruira les vampires d'une manière plutôt original (le mal par le mal). je rajoute que
The Kiss of The Vampire est vraiment très envoûtant, au superbes images et que la superbe scène du bal des vampires inspira sans doute Roman Polanski pour le film du même nom. 6/6