Hier soir était présenté le dernier Ki-Duk, une sorte de mélange de printemps,été... et de locataire, étant ses deux de films que je préfère je suis impatient de découvrir celui là.
CITATION
Cannes: le Coréen Kim Ki-duk présente "Soom"
CANNES (Reuters) - Déjà célébré par la critique et invité par les festivals de Berlin et de Venise, le cinéaste sud-coréen Kim Ki-duk arrive sur le tard à Cannes où il présente en compétition son quatorzième long métrage "Soom" (Breath/Souffle).
Kim est connu en Europe pour son film "Printemps, été, automne, hiver... et printemps", de 2003. "Souffle" emprunte à ce long métrage son thème saisonnier mais de bien étrange façon, et la ressemblance entre les deux films s'arrête là.
Jin est un condamné à mort qui ne dira pas un mot de tout le film, s'exprimant uniquement avec le corps et le visage; son interprétation en est d'autant plus marquante.
Mais cela peut aussi s'expliquer par le fait que ce personnage est interprété par l'acteur taiwanais Chang Chen, lequel ne parle pas coréen, même s'il a avoué lors d'une conférence de presse qu'il était prêt à s'y mettre.
Yeon, personnage joué par la remarquable actrice sud-coréenne Zia, est une femme au foyer qui pétrit la glaise, s'ennuie et se sait trompée par son mari.
L'annonce par la télévision de la tentative de suicide de Jin est pour elle une véritable révélation.
Dès lors, elle se met en tête d'aller rendre visite au détenu et finit par avoir gain de cause. Le couple, espionné par la caméra indiscrète d'un gardien joué par le réalisateur, se verra à quatre reprises, calqué sur les quatre saisons.
"Je pense qu'il y a toujours des gens cachés, invisibles, qui contrôlent notre société. Ce chef de la sécurité, je pensais que c'était moi qui devait le jouer, les deux amants représentant eux la société", a expliqué aux journalistes Kim.
Zia racontera notamment à Jin comment, étant petite, elle est "morte cinq minutes" en retenant son souffle, ce qui explique le titre du film.La jeune femme ne manque pas d'imagination.Elle doit voir Jin dans une cellule minuscule aux murs livides ? Qu'à cela ne tienne ! Elle tapisse ces murs d'un papier collant représentant à chaque fois une saison différente et accueille son futur amant en poussant la chansonnette, alors que chez elle, face à son époux qui se demande ce qui lui arrive, elle ne pipe mot.
La liaison des deux amants se conforte ainsi peu à peu dans un trompe-l'oeil aux couleurs criardes. Liaison qui n'est pas du goût d'un codétenu qui s'est pris plus que d'affection pour Jin.
PLUS DUR, PLUS ACHARNE
Interrogé par la presse en 2002 au sujet d'un autre de ses films, "Bad Guy", Kim expliquait que si certains de ses personnages ne parlaient pas dans ses films, c'était parce qu'ils étaient blessés profondément, intérieurement. Cette raison reste à l'évidence valable dans le cas de "Souffle".
"Souffle" a tous les caractères d'une révélation, du moins à Cannes, par l'harmonie que le cinéaste sait créer entre l'incongru et le classique, entre les moments de tension et les instants doux, et le placement impeccable de sa caméra.
Il témoigne aussi de la vitalité du cinéma sud-coréen en général et d'une reconnaissance qui va croissant à l'extérieur des frontières du pays. Reconnaissance qui, de l'avis de Kim, tient beaucoup au dynamisme du festival de cinéma de Pusan.
Ce cinéma sud-coréen est cependant menacé par une réduction des quotas le mois prochain, la part des films nationaux dans la programmation locale devant passer de 40 à 20%.
Interrogé à ce sujet, Kim constate que "beaucoup de réalisateurs sud-coréens se sont serré les coudes pour lutter contre cette réduction, mais en vain. Je pense qu'à l'avenir, la concurrence sera encore plus rude, le combat plus dur, plus acharné".
Kim pour sa part n'a pas encore cédé aux sirènes de l'étranger et tous ses films ont pour l'instant été réalisés en Corée du Sud.
"Je n'ai pas encore l'envie de tourner à l'étranger, en Europe ou aux Etats-Unis, qui ont des sensibilités que je n'ai pas encore captées", explique-t-il.
"Ceci dit, les problèmes de l'être humain sont universels et dépassent les frontières, mais faire des films à très gros budget avec très peu de liberté pour le réalisateur, c'est quelque chose qui ne me convient pas, pas encore".
Edit : ah ouais la vache, j'avais pas vu le spoil de ouf je l'ai éffacé.