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Version complète : Vous avez le droit de garder le silence
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Poltermok
(Peut-etre ca a plus sa place dans le forum Melomad)…

Bonjour a tous !

Un post enflamme pour dire que non, ca ne va plus : il y a quelque chose de pourri dans le monde de la musique hollywoodienne. La musique asphyxie, tue nos films ! Vous savez, c’est comme en foret : il y a des grands arbres, et puis dessus y a du gui, du lierre, des mauvaises herbes qui etouffent, empechent la plante completement de respirer, et la crevent, a terme. Ou plutot, c’est comme un flan delicieux, qu’on aurait noye dans 6 litres de creme anglaise.

Ben voila, c’est ca la musique dans les films hollywoodiens de nos jours. Y a pas un instant de silence : a chaque instant, y a des nappes de cordes, de cuivres qui soulignent (1) et servent de bouche-trou (2).

(1) Le « je souligne lourdement » : ca devient systematique : des qu’il y a une scene tragique, hop, cordes larmoyantes. C’est pas nouveau, mais ca atteint de ces proportions ! C’est comme Pavlov, mais a l’envers : c’est pas la musique qui declenche les larmes, c’est les larmes qui declenchent la musique. T’as l’impression que t’as le chef d’orchestre qui lorgne sans cesse du cote de l’ecran, qui se dit « Houla, ca a l’air un peu tragique, la », et boum ! Tagada-tsoin-tsoin-ploum-ploum-tralala (je crois que sans Gotlib, on aurait jamais eu ces magnifiques onomatopees ^ ^). Mais l’effet pervers est celui-ci : ca peut potentiellement attenuer considerablement l’emotion. Par son usage extensif, c’est tres chiant. Apres tout, les grandes douleurs sont silencieuses, on le dit. Et les larmes, si c’est pas un moment de silence absolu, de tranquillite terrible, ponctuee de reniflements… Mais la tout se suite, la musique en fait une fiction… alors qu’un peu de silence rendrait a l’emotion son cote plein, entier, et aussi direct, rude, voire violent. Ca pourrait meme favoriser l’identification, faire coller au plus pres au personnage principal… Mais la, souvent, on a l’impression qu’on nous force la main, qu’on nous force l’emotion. Un pitit exemple : Scarface, premier du nom (en N et B, donc). La mort de la copine de Scarface : silence total, juste la voix de Scarface qui regrette. La, y a pas d’esthetisation de sa douleur : et pourtant ca tape juste.
Bien pire encore : les documentaires ! Alors la, c’est ZERO. Exemple : La liste de Carla : enrober de nuages de violons et de violoncelles une mere qui pleure sur la tombe de son fils assassine pendant la guerre de Yougoslavie, c’est pas pardonnable. Ma reaction immediate : « He ho ! C’est reel, on est pas Hollywood ici ! ». La aussi, c’est du forcage d’emotion, c’est pas honnete et on sort de la pretention d’objectivite (toute relative on le sait, dans l’intention, le scenario ou l’angle) du genre documentaire.


(2) Le « je deballe mes cataractes de double-croches parce qu’il se passe rien » : la aussi systematique. L’exemple le plus marrant : le debut de En pleine Tempete. La musique en fait des tonnes, dans le genre larges plages de cordes degoulinantes, exaltantes… et qu’est-ce qu’on voit ? Des types qui dechargent du poisson ! Un peu plus, et c’est ainsi parlait Zarathoustra ! Meme Jurassic Park : un helicoptere atterrit, et c’est parti. Ca donne presque l’impression que les cineastes savent plus gerer les intervalles dans leur recit.
Je regardais Arsene Lupin l’autre jour (film francais, mais foutrement hollywoodien, dans son intention et dans sa forme) : Nardin j’avais l’impression d’etre dans un supermarche a la fin… Le heros peut pas marcher dans la rue sans qu’une musique pompeuse, enigmatique et grandiose le colle comme une sangsue symphonique. (je te dis pas l’explosion de cuivre quand il s’achete un sandwich). Ben ca engourdit le tout, ca uniformise chaque scene, ca lasse l’oreille, et ca souligne a grand renfort de petards des moments anodins et par contrecoup affadit les moments importants. Pas brillant… voire franchement importun.

Autre probleme : l’impavide monolythisme des soundtracks. Nan mais elles se ressemblent toutes, ces survivances exsangues de la grande tradition de la musique classique : les memes notes, les memes compos, les memes effets. Je te jure, t’as des fois l’impression que y a que 4 notes sur la gamme. (c’est net, je sais pas moi, sur Alien Versus Predator : t’as les trois notes presents sur tous les films d’horreur ou presque). J’ai la dent dure, y a des baguettes et des compositeurs excellents, voire geniaux, dans le circuit. Mais bon, ils commencent a etre les exceptions dans les partoches composees au kilometres, sans inspiration et surtout repompees de partout (Holst etant le plus celebre, mais meme parmi leurs confreres BOFomanes).

Ce qui m’amene a poser les questions suivantes :

- Cette debauche de musique est-elle recente, ou est-elle attestee plus anciennement (un detour par le cinema muet ?) ?

- Y a-t-il des gens qui partagent mon sentiment ? Est-ce que des films vous ont ete gaches par une musique redondante et omnipresente ? Quid du volume ? (il me
semble que la musique est jouee plus forte qu’avant dans les films, non ?)

- Quel est le role de la musique dans les films ? Quels sont les usages possibles de la musique au cinema ?

- Vous souvenez-vous d’un usage particulierement inventif de la musique dans un film ? (la ca devient plus vaste !)

- Y a-til eu des etudes serieuses, documentees et accessibles sur l’usage de la musique au cinema (Archiviste, je regarde vers toi !)

Voila, a vous Cognacq-Jay.


NOTA : Considerez quand meme les choses suivantes : je ne nie pas toute efficacite a l’usage de la musique hollywoodienne dans les films (rien que le theme de Star Wars ou de Superman, au bon moment c’est sublime).
Rom1
Je pense pas mal comme toi, récemment aussi ça m'a lourdé. Dernier exemple en date : le monologue de Vandamme, dans JCVD, inutilement surligné par des violons larmoyants alors que son discours se suffisait à lui-même...
Rockin' bones
Ben dis donc t'es énervé de si bon matin...
T'es donc pas un copinou a tonton Zimmer (entres autres)
D'acc avec toi concernant l'utilisation de la musique dans les documentaires. Perso, ça a tendance a me gêner, surtout quand c'est pour appuyer le côté dramatique d'une situation qui l'est déjà...
Beat Kiyoshi
CITATION(Poltermok @ 16 6 2008 - 08:13) *
- Vous souvenez-vous d’un usage particulierement inventif de la musique dans un film ? (la ca devient plus vaste !)

Sur ce point y'a un exemple tout con qui me vient a l'esprit, c'est dans La Communaute de l'Anneau lorsque les 9 sont dans la salle du tombeau de Balin. Des que les Gobelins passent la porte, la musique se fait remarquer par... son absence. Juste le chaos des images.

J'avais trouve ça assez ose et pertinent (mais j'imagine que c'est pas très original, en tout cas c'est le premier exemple que j'ai en tête la)
Flying Totoro
Tant de questions et si peu de temps...

Est ce qu'il y a plus de musique maintenant qu'avant, j'aurai tendance à répondre instinctivement oui mais je n'ai pas d'étude sur le sujet sous la main.

Où mettre de la musique et ce qu'elle doit exprimer c'est un problème qui date. "où" ça se décide assez rapidement dès que le montage image ressemble à quelque chose. Le réalisateur, le compositeur, le monteur et le(s) producteur(s) se font faire une projo et en discutent (ça s'appelle le spotting) mais déjà c'est pas évident. C'est Goldsmith, par exemple, qui a insisté pour qu'il n'y ait pas de zique pendant l'attaque de Pear Harbor de Tora Tora Tora. Je n'ai pas tellement de problème avec la zique à fond comme vecteur d'émotion pour peu que la scène elle même contienne déjà suffisamment d'enjeux dramatiques pour supporter l'ajout de la zique sans que ça tombe dans le ridicule (La mort de Gandalf dans FOTR ou Lisa Gerrrard qui s'époumone sur Sacrifice sur la fin de Révélations par exemple aucun problème)
Après ce qu'elle doit exprimer c'est souvent encore plus compliqué. Pour Abyss par exemple, lorsque Lindsay se "noie", Silvestri avait composé une variation larmoyante et mélancolique du thème principal du film. James Cameron l'a refusé en disant que ça c'était déjà à l'image, ce qu'il voulait entendre c'était l'angoisse du moment.

Kurosawa avait une vision assez précise de la musique de film, il disait qu'elle devait être "incomplète", ne pas se suffire à elle même en tant que zique mais qu'il lui manque quelquechose pour que les images viennent le compléter (le cauchemar du Bofophile icon_mrgreen.gif). Mais ce qui me semble plus courant surtout, c'est l'absence complet de point de vue sur la musique comme sur le reste) et donc le recours aux automatismes les plus fainéants (*tousse* Media Remote Venture Control *tousse*). Et comme tu as de moins en moins de mecs doués à la fois d'une sensibilité musicale et cinématographique comme Kamen ou Goldsmith (à fortiori des mecs aussi sophistiqués que Korngold, Herrmann ou Williams), tu as de plus en plus de merdasse uniformisée qui fait bobo aux noreilles. Après il faut aussi voir que les compositeurs ont de moins en moins de temps pour faire leur taf, ce qui n'aide pas qualitativement parlant. Mais bon pour moi le problème fondamentalement insoluble c'est que la mauvaise musique est toujours trop forte (et dans Troy elle est vraiment trop forte !). Je peux vivre avec l'utilisation excessive de bonne musique.
Par contre l'idée que le documentaire c'est le réel (!) donc pas de musique, franchement non (ce qui n'empèche pas que l'utilisation abusive de l'adagio pour cordes de Barber puisse iriter par sa facilité voire même son mauvais goût).

Sinon dans la langue de Booba je ne sais pas, mais dans celle de 50 Cent, tu trouveras une pelleté d'ouvrages sur le sujet.
Sven
En français il y a Michel Chion qui est spécialiste de la question sonore au ciné. Il a notamment écrit LA MUSIQUE AU CINÉMA qui date de 1995. C'est plutôt un livre pour étudiant au cinéma (je dis ça mais je l'ai même pas lu ninja.gif ). Sinon il a aussi écrit UN ART SONORE, LE CINÉMA. Après je sais pas si ces ouvrages répondront à tes questions...
Rockin' bones
Je ne pense pas que quiquonque ici pense qu'un documentaire "est réel" mais l'illustration de ces derniers par de la musique s'avère être, je trouve quelque chose de gênant. Cela contribue, je pense a en décridibiliser certains.
L'enfant est malade. Il va mourrir. Faites péter la zizique pour bien montrer que la vie elle est injuste car les images ne se suffisent plus à elle même.
J'ai conscience de la caricature de l'exemple que je cite, il traduit néanmoins (avec outrance certes) une pratique communément répandue, qui fait écho, AMHA, à une forme de vulgarité illustrative qui n'est pas nécessaire. Ce qui ne contredit pas l'idée qu'un documentaire, quel qu'il soit, est animé d'une intention, et que le montage, les angles...traduisent un point de vue.
Mais malgré cette démarche intentionnelle, la musique est elle indispensable ?
N'avez vous jamais été gêné par ces musiques abusives et lacrymales, qui font souvent que, paradoxalement, l'on s'éloigne de ce qui est censé vous faire réfléchir, réagir et autres (quand c'est le cas)?
L'archiviste
Questionnaire de Poltermok
épreuve du 16 juin 2008



- Cette débauche de musique est-elle récente, ou est-elle attestée plus anciennement (un détour par le cinéma muet ?) ?

Le sens de la "débauche" débute en fait quelques semaines après le Scarface d'origine que tu as cité. A l'époque de Scarface, en effet, il n'y a pas vraiment de "compositeur" sur les films, à l'exception de films purement musicaux. Il n'y a que des "directeurs de la musique". Un film se contente alors d'une mélodie ou d'une chanson qui intervient à des moments très particuliers.
Celui qui va ouvrir la boîte de Pandore, c'est Max Steiner sur King Kong en 1933. Le style très opératique du film autorise un accompagnement musical dérivé de celui de l'Opéra, et Steiner va importer les techniques narratives de l'Opéra (motifs, leitmotives, thème, ouverture etc.) en les modernisant et en les adaptant au média cinéma. Tu as déjà là, dans ce film, une musique "omniprésente". Et elle aura un tel impact sur le public que ce style va vite s'étendre, d'abord aux films "irréalistes" (aventure, mélodrames en costume etc.) puis, dans la décennie suivante, s'emparer de genres plus "quotidiens" (drame, thriller). L'évolution de Steiner, qui va passer de King Kong à Autant en emporte le vent pour mener à Casablanca ou au Grand sommeil, marque bien cette évolution du genre musical d'ailleurs.
A vrai dire, Steiner incarne un peu tout ce que tu dénonces dans ton post (surlignage, redondance). C'est le mec qui te colle une fanfare de "God save the queen" dès qu'un navire à pavillon anglais entre dans le champ. Et c'est lui qu'on a volontiers caricaturé durant la "réaction" des années 70, surtout ses nappes de violons superposées dès qu'un mec et une nana étaient ensemble dans le plan. Mais d'un autre côté, il a aussi un peu tout inventé
sur ce lien, David Raksin parle de ses collègues pionniers de la musique hollywoodienne et commence par évoquer King Kong
(ps : le cinéma soviétique est un cas à part)


- Y a-t-il des gens qui partagent mon sentiment ? Est-ce que des films vous ont été gachés par une musique redondante et omniprésente ? Quid du volume ? (il me semble que la musique est jouée plus forte qu’avant dans les films, non ?)

Tout le plaisir suggéré par un film tel que Pirates des Caraïbes m'apparaît en effet complètement gâché par sa musique de merde (et sa photo pourrie). Il suffit d'enchaîner avec un film comme La Momie, dont le metteur en scène n'est pas forcément plus douée que Gore Verbinski, pour constater ce que la musique (et la photo) sont susceptibles d'amener à ce genre de films.

Le volume, c'est un tout autre problème. Il y a eu une concurrence qui s'est installée entre la musique et les effets sonores vers la fin des années 80. Avec le perfectionnement du Dolby digital, du DTS et d'autres systèmes de reproduction, il devenait possible d'avoir des pistes sonores de film qui jouaient sur une plus grande amplitude et avec une plus grande précision.
Dans les films d'action et d'aventure, qui par définition font du bruit, la musique avait de plus en plus de mal à se faire une place et, pour se faire entendre au milieu des explosions et coups de feu, elle devait commencer à donner des grands coups de coude.
A mon avis, celle qui a ouvert la voie à tous les allemands du studio Media Venture, c'est la partition bourrine de Jerry Goldsmith pour Total Recall : des phrases qui débutent par un "coup" d'orchestre fait de cuivres et de cymbales, et des notes au synthé qui sont répétées en boucle et assurent la rythmique. écouter ce morceau à partir de 3mn40 où tous les "trucs" à venir dans les années 90 sont listés. Sauf que le bourrin assuré par un érudit musical comme Goldsmith n'a pas tout à fait le même sens que chez des gars qui ne connaissent même pas le solfège.

Le grand perdant dans la guerre "effets sonores vs musique", ça a été l'orchestration.
En 1982, Trevor Jones faisait appel à Peter Knight pour orchestrer son Dark Crystal. Knight, c'était le mec qui savait jouer sur toute la différence qu'il y a entre une flûte, une flûte traversière, un piccolo, une flûte à bec, une flûte de pan, et qui amenait délicatement ton oreille d'un territoire sonore à un autre. (écoutez à partir de 2mn00 et voyez comment les catégories d'instruments ne sont pas "à l'unisson" mais en harmonie)
Mais ça ne sert plus à rien de jouer sur ces nuances si un simple coup de feu vient recouvrir tout le champ sonore. Et en 1992, Trevor Jones se retrouve avec Randy Edelman sur Le Dernier des Mohicans. Et là ça n'est plus que des grandes plages où tous les instruments jouent sagement leurs gammes avec de temps en temps un instrument solo qui se distingue du reste, c'est-à-dire de l'unisson mais plus vraiment de l'harmonie savante (d'autant plus dommage que le thème est vraiment beau)
En clair, tu peux rejouer Le Dernier des Mohicans sur ton synthé, mais bon courage pour y refaire Dark Crystal (ou alors à 18 mains)



- Quel est le rôle de la musique dans les films ? Quels sont les usages possibles de la musique au cinéma ?

C'est un peu une sorte de meta-voix-off qui, contrairement à la voix d'un acteur, est capable de passer de l'avant-plan à l'arrière-plan, de l'explicite à l'implicite, de l'intellectuel au symbolique ou au subliminal. Elle peut être en accord ou en contrepoint, te pousser émotionnellement vers les images ou au contraire jouer sur l'ironie. Te bercer ou te frustrer, te révéler les choses ou contribuer à te les cacher. Le moment où elle intervient est évidemment à considérer avec le maximum de pertinence. Comme le rappelait Totoro plus haut, certains des plus grands compositeurs pour film doivent souvent batailler pour qu'il n'y ait PAS de musique sur certaines séquences. Goldsmith était assez connu pour ça effectivement. Patton dure trois heures, et il y a un peu moins de 30 minutes de musique dessus. Le fait est que lorsqu'il découvrait les premiers montages, Goldsmith sentait intuitivement les moments où il devrait intervenir et ceux où il devrait laisser l'image ou l'acteur parler pour eux-mêmes.
Le champ d'intervention de la musique est extraordinairement vaste, et contrairement à ce qu'en disent beaucoup d'ignares qui officient dans les médias, la musique de film hollywoodienne joue vraiment sur tous ces aspects-là. Un type comme John Williams, qui s'est souvent fait rentrer dedans par la critique française, joue sur des gammes narratives et émotionnelles qui sont d'une richesse et d'une subtilité inouïe (il y a une raison pour laquelle il n'existe qu'un seul Williams sur la planète, mais va expliquer ça aux curés de la culture). De plus en plus de musiciens dits "académiques" commencent à le considérer comme un des plus grands compositeurs du XXème siècle.
pour donner libre cours à mon côté monomaniaque, une petite citation d'un compositeur de la scène classique :
"John Williams is the musical analogue to the great mythologist Joseph Campbell, or the mythologist and poet Robert Graves. His is a talent that taps into very, very deep veins of our musical culture, and he seems to have the power to express musical ideas with greater accuracy, clarity and poignancy than most composers, even the very greatest ones. This, to me, is Williams's most striking quality. Add to that a style that encompasses a vast field of influences and references, and most superficial listeners are bound to hear in his work first and foremost what "it reminds them of"."



- Vous souvenez-vous d’un usage particulièrement inventif de la musique dans un film ? (la ça devient plus vaste !)

L'usage le plus surprenant qui me vienne à l'esprit, c'est dans Les Oiseaux. Je crois que c'est l'une des rares fois où l'on a donné à un compositeur les moyens de "composer" les effets sonores d'un film. Herrmann a donc fait des cris d'oiseaux une forme de partition symphonique qui joue sur un plan subliminal. Maintenant, je doute que ça puisse s'écouter hors-film icon_mrgreen.gif

Sinon, personnellement, le seul score qui m'ait à la fois surpris, exalté, chamboulé et excité ces dix dernières années, c'est celui de Don Davis sur Matrix Reloaded et Matrix Revolutions. Je n'avais jamais rien entendu de similaire (beaucoup d'essais mais aucun de transformé). A mon avis, Davis et Juno sont les seuls à être parvenus à trouver le terrain d'entente entre le style symphonique traditionnel et la musique moderne électronique en faisant de leur mariage une évocation vraiment narrative qui réponde à toutes les exigences complexes qu'on est droit d'attendre d'une musique de film.(non mais écoutez ça; c'est incroyable à quel point ça "coule de source").
J'ai beau adoré ce qu'a fait Shore sur la saga des Lord of the Rings; je reconnais que le bonhomme n'a rien inventé. Une fois de plus, les Oscars ont bien merdé en ignorant Don Davis cette année-là.



- Y a-t-il eu des études sérieuses, documentées et accessibles sur l’usage de la musique au cinéma (Archiviste, je regarde vers toi !)

quelques bons bouquins à cette adresse.
Il en existe en français mais je n'ai jamais rien croisé de vraiment pertinent.
Les ouvrages fondamentaux, j'imagine, sont d'abord ceux de la théorie musicale tout court.
Sinon, les épais booklets contenus dans les trois éditions 4CD de LOTR sont étonnamment précis dans leur étude musicale (avec extraits de partition et tout)

Voila, a vous Cognacq-Jay.
Merci Pernaud
Denver
CITATION(Rom1 @ 16 6 2008 - 09:50) *
Je pense pas mal comme toi, récemment aussi ça m'a lourdé. Dernier exemple en date : le monologue de Vandamme, dans JCVD, inutilement surligné par des violons larmoyants alors que son discours se suffisait à lui-même...

Ouais, LE truc qui m'a fait totalement sortir du film devant lequel je n'étais déjà pas super impliqué.

Personnellement, j'y fais de plus en plus attention. J'ai la chance d'avoir un excellent prof de mise en scène, qui a une énorme culture musicale et parle très bien de la musique (Pierre Berthomieu, pour ceux qui connaitraient). Du coup il a réussi à éveiller en moi un intérêt certain pour la musique et son utilisation dans certains films, et, par exemple, dans le court métrage de fin d'année que j'ai réalisé y'a quelques jours, la musique a un rôle à part entière dans la mise en scène et est totalement intégrée, narrativement et "thématiquement" au récit.
Je dis pas ça pour me jeter des fleurs, si ça se trouve ce sera foiré, mais je pense que la musique est un outil cinématographique primordial, comme l'est l'image et qu'il est, en effet, dommage qu'elle soit utilisée d'avantage comme illustration que comme partie intégrante de la mise en scène du film.
Mechagodzilla
CITATION(Poltermok @ 16 6 2008 - 09:13) *
- Vous souvenez-vous d’un usage particulierement inventif de la musique dans un film ? (la ca devient plus vaste !)


Je sais pas si l'exemple est vraiment bon, mais je pense direct à "un après-midi de chien" qui n'a pourtant pas de BO.


Le seul passage avec une illustration musicale, c'est son générique, qui montre New-York un matin d'été grouillant de vie sur l'air de "Amoreena" de Elton John. Presqu'un clip avant l'heure, ce passage met en place le background urbain et surtout humain du film en même pas 1mn30

On se rend ensuite compte que la chanson est diffusée sur l'auto-radio de la voiture où Pacino et Casale attendent avant de rentrer dans la banque...

Ce sera le seul passage musical du film.


J'ai l'impression que Mac Tiernan s'en est souvenu pour Die Hard III.
goldfrapp
RRo le topic de la muerte!
Bon petit HS post-post de l' archi, pour dire que la lie de la zik actuelle fait de plus en plus de musique de films comme une musique de jeux video (genre allez hop, tel son sur tel amiance et bonjour les automatismes, et les gros copier/coller, le tout sans oublier le coté cacophonique abrutissant et loin d' etre grisant) et que les lascars qui font les ost de jeux video, eux doivent éstimer un peu plus leur metier au vu de la qualité assez flippante de leur travail.


Trépidant et audible

Mélodieux et évocateur

Martial

This is Spartaaaaa

Fin du H.S
Loki
À mon école de cinéma, un intervenant avait exprimé sa vision de l'accompagnement musical (très héritée, entre autres, de Tarkovski, je crois) : bien loin de souligner les émotions déjà évidentes, les thèmes devaient apporter une toute nouvelle dimension. Exemple bidon : ajouter une tonalité religieuse à une scène amoureuse. Le tout dans une optique de complétion.

Rien de plus intelligent à dire sur ce sujet, je suis assez d'accord quant à la peinture qui a été brossée d'un véritable tintamarre dans le cinéma hollywoodien actuel. C'est souvent à la limite de l'insoutenable, et quand je tombe sur une scène sans musique, je me sens béni des dieux.
Yoshiki
Musiques qui m'ont marqué récemment:

Surface of the Sun

Death is Road to Awe

Bon ce sont des morceaux très illustratifs qui appuie bien ce qui se passe à l'écran mais je dirais que ces 2 compositeurs ont une patte qui s'éloigne des canons hollywwodiens. Je vénère la génération des Williams, Goldsmith, Poledouris etc...et j'aime beaucoup ce que font les petits nouveaux Powell, Gregson-Williams, Arnold et cie..mais tout ça manque un peu de personnalité. Peut-être parce qu'il est trop difficile d'assumer la descendance de l'âge symphonique, la solution qui s'en éloigne est une bonne chose, même si ça ne conviendrait pas à tous les films.

Sinon j'ai bien le souvenir d'un Ring ou d'un Kairo dont la musique était vraiment minimaliste, et dont le silence et les bruitages sonores vous glaçait littéralement le sang.

Par contre, il y a bien les Silent Hill en jeux vidéo qui possède une utilisation très particulière, qui n'hésite pas à mélanger des genres improbables et de musique composée de bruitages de ferrailles et d'usine, de cris stridents, de grésillements etc...C'est LE jeu ou tu enlève le son, tu enlève 80% du jeu.
LMD
En régle générale, le cinéma aurait tort de se priver de musique, tant l'impact qu'elle peut avoir est énorme. On peut bien sur faire un film sans, c'est un parti-pris, mais dans l'immense majorité des cas la musique est un élément capital. Je parle de la musique au sens large et pas seulement des débordements pompiers de certains films.
Je suis loin d'être un spécialiste en musique, donc je ne vais pas donner un avis très détaillé, mais à mon avis il y a encore un grand champ de possibilités dans la musique "non-classique" et principalement dans des tentatives de BO (et pas un assemblage de titre pré-existant plus ou moins justifié diégétiquement dans le film) sortant de ce registre. Il y en a eu un certain nombre mais je vois peu de surprises de ce coté au milieu de déferlement de "symphonies épiques Bontempi" dont nous sommes assailli. Je sais que les années 80 font rire de nos jours mais en termes de bandes originales y avait nettement plus de prises de risques et de choix "étonnants" qu'aujourd'hui (Carpenter, Tangerine Dream, Wang Chun, Queen, Moroder) ou on a semble t'il essayé de sortir du schéma que tu dénonces... Aujourd'hui ce genre de choses semble quasi-restreint à des expérimentations sur des films muets et autres. Eu égard de l'importance de cette musique depuis 20 ans, il y a formidablement peu de réelle BOF Hip-Hop (RZA s'est distingué dans l'exercice).

Sinon difficile de citer une utilisation étonnante de la musique, vu que quasi tous les films en comportent on a pas mal épuisé le champ des possibilités en la matière, ou du moins on dirait. Je citerais Chobizness de Jean Yanne ou les engueulades sont systématiquement mise en off au profit de ritournelles discos.
Faut peut être aller voir du coté du cinéma indien pour des choses sortant un peu de l'ordinaire, vu que ce cinéma semble avoir un rapport finalement plus décomplexé à la musique dans les films.
Mechagodzilla
CITATION(LMD @ 16 6 2008 - 21:20) *
Je citerais Chobizness de Jean Yanne ou les engueulades sont systématiquement mise en off au profit de ritournelles discos.


Je crois que c'est en fait "je te tiens tu me tiens par la barbichette"
dick laurent is dead
mmmm.... vaste débat...

Tout d'abord effectivement la musique de film aujourd'hui est assez pauvre (à part MATRIX, RATATOUILLE, quelques WILLIAMS, y'a pas grand chose à se mettre sous la dent). Pour faire court, j'ai l'impression que ZIMMER et sa bande, et l'abus de musiques temporaires ont fortement contribué à cet appauvrissement. Donc il me parait assez normal que tu apprécies assez peu les BO d'aujourd'hui dry.gif A ce sujet, je me dis parfois que lors de la renaissance de la musique de film à la fin des années 70 avec la BO de SW, Lucas avait déjà mis le ver dans le fruit avec l'obligation pour Williams de passer par des musiques temporaires très visibles. Du coup, je me demande si c'est pas Lucas, qui a inventé la musique temporaire ? Quelqu'un saurait me répondre ? blink.gif

Ensuite effectivement je ne suis pas sur que la musique soit adaptée à tous les types de métrage. Et certains pourraient facilement s'en soustraire dans certaines scènes. Il faut savoir l'utiliser avec parcimonie. Par contre je n'imagine pas certains films sans de larges partitions : SW, LOTR, SUPERMAN, CONAN, LEGEND, BATMAN RETURNS, KING KONG, BEN HUR et bien d'autres... Wagner rêvait de l'opéra comme un art total regroupant tous les autres : chants, décors, danses, grandes histoires, musique, costumes, et je pense que les films comme ceux cités ci dessus sont l'aboutissement finalement du rêve wagnerien (ce qui ne veut pas dire que la musique de film doit être cantonnée à des genres épiques, c'est juste que je la trouve particulièrement efficace dans ce contexte).

Enfin une des caractéristiques les plus fascinantes de la musique de film, est sa capacité a digérer son héritage classique pour en faire parfois quelques chose de plus intéressant, je pense notamment à cette capacité qu'à la musique de film à passer par exemple d'une écriture atonale à une écriture post-romantique en quelques mesures. Cette formidable capacité à ingurgiter les "découvertes" théoriques de la musique savante du 20ème siècle (sérielle, dodécaphonique)...), m'a toujours fasciné. Et à ce titre je trouve la musique de LA PLANETE DES SINGES ou de ALIEN infiniment plus jouissives que n'importe quelle œuvre de PIERRE BOULEZ...

Voilà, c'était juste, 2 ou 3 idées en passant... icon_mrgreen.gif

PS : ma dernière BO : VERTIGO wub.gif
LMD
CITATION(Mechagodzilla @ 16 6 2008 - 22:31) *
CITATION(LMD @ 16 6 2008 - 21:20) *
Je citerais Chobizness de Jean Yanne ou les engueulades sont systématiquement mise en off au profit de ritournelles discos.


Je crois que c'est en fait "je te tiens tu me tiens par la barbichette"


Oui, tout a fait.

kitano
CITATION(Yoshiki @ 16 6 2008 - 20:44) *
Musiques qui m'ont marqué récemment:

Surface of the Sun

Death is Road to Awe

J'en ai encore des frissons... (quel bonheur d'avoir vécu ça en salle). wub.gif

Sinon perso je considère la musique (lorsqu'elle est utilisée abusivement) comme un élément de facilité pour pouvoir faire passer quelque chose que l'on arriverait pas à faire passer par l'image, pour donner du rythme à une scène qui n'en a pas on compense par le son et c'est parfois assez chiant. (voir l'exemple de No country dernièrement qui réussit très bien à s'en passer).

Après pour ce qui concerne les plus grands on a aussi le cas de compositeurs dont certaines compo sont si puissantes qu'elles prennent le pas sur le métrage, on a parfois l'impression que la musique se suffit à elle même, qu'elle ne sert plus à accompagner les images mais que ce sont les images qui servent à l'illustrer (c'est pourquoi la complicité avec le réal est si importante et pourquoi beaucoup fonctionnent en duo).
Yoshiki
Par contre, je ne suis pas d'accord qu'on crache systématiquement sur Hans Zimmer. Oui, il est à l'origine de Media Venture, oui, beaucoup de ce qui sort de ce studio c'est du copier/coller, mais les premiers responsables, c'est les réalisateurs et les studios. Le travail a faire sur la musique, c'est, je pense, le boulot du réalisateur de donner des consignes sur comment il sent la musique qu'il mettra dans son film. C'est un travail de collaboration entre 2 personnes, et AMHA, c'est le réalisateur qui a dernier mot. La plupart du temps, Zimmer m'horripile, mais il peut sortir des trucs énormes bigger than life qui pètent bien la sono (The Rock, BO la plus bourrine du monde!).

Je crois que ce débat sur la musique peut se généraliser à tout le film, à force de consommer des films (TV, DVD, Cinéma, on regarde un film comme on s'enfile un paquet de chips) comme des épisodes TV, il y a une sorte d'addiction de l'image, de l'action, du toujours plus. Les montages clippesque, surdécoupés, les explosions à tous les coins de rues, il faut du rythme, il faut remplir les 2h30, le rythme se doit d'être soutenu, toujours plus bigger than life. Les budgets s'envole, il faut rentabiliser, on ne pense plus un film comme un tout, mais un enchainement de scènes, qui doit tenir en éveil les spéctateurs. Bien sur, cela concerne surtout les blockbusters, mais cette manière de faire finit par déteindre sur le reste.

A mon avis, les compositeurs de la nouvelle génération ne manque pas de talent, ils ont juste besoin qu'on les aide à s'exprimer différement des canons hollywoodiens.
Flying Totoro
CITATION(Yoshiki @ 17 6 2008 - 00:09) *
Par contre, je ne suis pas d'accord qu'on crache systématiquement sur Hans Zimmer. Oui, il est à l'origine de Media Venture, oui, beaucoup de ce qui sort de ce studio c'est du copier/coller, mais les premiers responsables, c'est les réalisateurs et les studios. Le travail a faire sur la musique, c'est, je pense, le boulot du réalisateur de donner des consignes sur comment il sent la musique qu'il mettra dans son film. C'est un travail de collaboration entre 2 personnes, et AMHA, c'est le réalisateur qui a dernier mot. La plupart du temps, Zimmer m'horripile, mais il peut sortir des trucs énormes bigger than life qui pètent bien la sono


Ben Zimmer pour qu'il compose un truc classe (comme La ligne rouge) il faut que quelqu'un le fasse vraiment bosser quoi. Et ça arrive rarement. Mais je ne suis pas particulièrement convaincu du talent des rescapés de MV (même si à un moment j'ai eu bon espoir que Harry Gregson Williams soit au dessus de la mélée avec Spy Game ou Sinbad). Actuellement je miserais plus gros sur les Dario Marianelli, Michael Giacchino, Ilan Ekshri ou Christopher Lennertz.

CITATION(Yoshiki @ 17 6 2008 - 00:09) *
(The Rock, BO la plus bourrine du monde!).


in your dreams ! (tout le skeud est dans le ton :smileytichoux:
Flying Totoro
CITATION(Yoshiki @ 17 6 2008 - 00:09) *
Par contre, je ne suis pas d'accord qu'on crache systématiquement sur Hans Zimmer. Oui, il est à l'origine de Media Venture, oui, beaucoup de ce qui sort de ce studio c'est du copier/coller, mais les premiers responsables, c'est les réalisateurs et les studios. Le travail a faire sur la musique, c'est, je pense, le boulot du réalisateur de donner des consignes sur comment il sent la musique qu'il mettra dans son film. C'est un travail de collaboration entre 2 personnes, et AMHA, c'est le réalisateur qui a dernier mot. La plupart du temps, Zimmer m'horripile, mais il peut sortir des trucs énormes bigger than life qui pètent bien la sono


Ben Zimmer pour qu'il compose un truc classe (comme La ligne rouge) il faut que quelqu'un le fasse vraiment bosser quoi. Et ça arrive rarement. Mais je ne suis pas particulièrement convaincu du talent des rescapés de MV (même si à un moment j'ai eu bon espoir que Harry Gregson Williams soit au dessus de la mélée avec Spy Game ou Sinbad). Actuellement je miserais plus gros sur les Dario Marianelli, Michael Giacchino, Ilan Ekshri ou Christopher Lennertz.

CITATION(Yoshiki @ 17 6 2008 - 00:09) *
(The Rock, BO la plus bourrine du monde!).


in your dreams ! (tout le skeud est dans le ton :smileytichoux:
Yoshiki
CITATION(Flying Totoro @ 17 6 2008 - 00:24) *
CITATION(Yoshiki @ 17 6 2008 - 00:09) *
(The Rock, BO la plus bourrine du monde!).


in your dreams ! (tout le skeud est dans le ton :smileytichoux:


Nan mais les incursions orientales simili-vietnamiennes, non quoi, ça fait très Z...Mais sans ça, c'est du lourd hein.

Tiens, j'aimerais bien que Yoko Kanno s'attaque à un film live pour voir, elle possède une approche vraiment ecclectique de la musique d'animation.
Lurdo
CITATION(Flying Totoro @ 17 6 2008 - 00:23) *
Mais je ne suis pas particulièrement convaincu du talent des rescapés de MV (même si à un moment j'ai eu bon espoir que Harry Gregson Williams soit au dessus de la mélée avec Spy Game ou Sinbad). Actuellement je miserais plus gros sur les Dario Marianelli, Michael Giacchino, Ilan Ekshri ou Christopher Lennertz.


Eshkeri c'est aussi (en partie) un proche de MV. icon_mrgreen.gif
Flying Totoro
CITATION(Yoshiki @ 17 6 2008 - 00:30) *
Tiens, j'aimerais bien que Yoko Kanno s'attaque à un film live pour voir, elle possède une approche vraiment ecclectique de la musique d'animation.


Déjà fait plusieurs fois mais c'est des trucs assez minimalistes, ses trucs les plus ambitieux et les plus tichoux c'est pour l'anim. Si tu vas en Albanie cette été, jette éventuellement une oreille sur Mizu no onna.

CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 00:33) *
Eshkeri c'est aussi (en partie) un proche de MV. icon_mrgreen.gif


Ben il a peut être su ne pas s'approcher trop près icon_mrgreen.gif (ceci dit je dis ça alors que je n'ai que Stardust que j'aime beaucoup et j'ai pas un mauvais souvenir de Layer Cake même si je l'ai pas écouté à part)
Lurdo
CITATION(Flying Totoro @ 17 6 2008 - 00:45) *
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 00:33) *
Eshkeri c'est aussi (en partie) un proche de MV. icon_mrgreen.gif


Ben il a peut être su ne pas s'approcher trop près icon_mrgreen.gif (ceci dit je dis ça alors que je n'ai que Stardust que j'aime beaucoup et j'ai pas un mauvais souvenir de Layer Cake même si je l'ai pas écouté à part)


L'Anneau des Niebelungen était sympa, bien qu'influencé par Badelt, qui était producteur exécutif du projet. (et le score est malheureusement inédit, à part 6 minutes sur le cd officiel - bourré de chansons de heavy metal)

(Quand à Stardust, j'aime bien aussi, mais ça fleure bon le temp-track, et j'aimerais vraiment entendre la partoche refusée de Ottman)
Rinaldo
CITATION
[b]- Cette débauche de musique est-elle récente, ou est-elle attestée plus anciennement (un détour par le cinéma muet ?) ?


Il y a Sunrise de Murnau (1927) qui est l'un des premier long métrage de la Fox avec accompagnement musical synchrone et qui a du influencer pas mal de monde. Je sais pas si on peut parler de débauche mais j'ai le souvenir d'une musique omniprésente, dramatique et accessoirement assez géniale. (EDIT : en fait c'est débile ce que je raconte, la musique est omniprésente comme dans la plupart des muets)

Après, en remontant plus loin, il y aurait surement beaucoup de choses à dire sur les orchestres des cinoches de premiere exclusivité dans les grandes villes ricaines (ou sur les pianistes dans les cinémas plus modestes) qui accompagnaient les films plus ou moins comme ils l'entendaient (c'est à dire sans partition fournie par la production et probablement sans la science de la composition narrative importée de l'opéra dont parle l'archiviste), mais je n'y connais vraiment rien.
Flying Totoro
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 00:50) *
(Quand à Stardust, j'aime bien aussi, mais ça fleure bon le temp-track


Ca c'est le nouveau fléau de la musique de film en ce moment, depuis une petite dizaine d'année ça a pris des proportions démesurées ces conneries (et ça culmine lorsque le réal choisit d'acheter les droits de la zique des autres films pour laisser ça tel quel dans le film fini). Dans le cas de Stardust, je trouve qu'il s'en sort honorablement même si le pompage du Dracula de Kilar sur Lamia's Inn est surviolent icon_mrgreen.gif (en plus le morceau utilisé sur trouzemilliard de BA ! la lose !)
K_Zee
CITATION(Yoshiki @ 16 6 2008 - 20:44) *
Musiques qui m'ont marqué récemment:


Death is Road to Awe



+ 1000

ce morceau est effectivement incroyable... rien que le fait de l'écouter ramène tout le film en mémoire.
L'archiviste
CITATION(LMD @ 16 6 2008 - 21:20) *
Je sais que les années 80 font rire de nos jours mais en termes de bandes originales y avait nettement plus de prises de risques et de choix "étonnants" qu'aujourd'hui (Carpenter, Tangerine Dream, Wang Chun, Queen, Moroder) ou on a semble t'il essayé de sortir du schéma que tu dénonces...

Le problème, d'une part, c'est que beaucoup de ces scores étaient déjà kitchissimes le jour de la sortie des films (au point de déclencher des rires dans la salle). Et d'autre part, ils ont tendance à créer une énorme distance entre le spectateur et le film. Ils ne fonctionnent souvent que sur un rapport intellectuel (à l'exception notable de Carpenter, dont les kitcheries synthétiques sont étonnamment immersives).
Quant à Queen, ils n'ont jamais été utilisé autrement que comme un outil promotionnel, et leurs chansons étaient incrustées à coups de burin dans les films. Sinon, ils n'ont pas composé de score. Celui de Flash Gordon, c'est Howard Blake (symphonique). Celui de Highlander, c'est Michael Kamen (symphonique)

et puis voir Giorgio Moroder et Wang Chun accolés à "prise de risque", j'avoue que ça me laisse sans voix. A leur époque, leur présence dans un film était à peu près aussi "risquée" que d'avoir Amy Winehouse ou Rhianna dans ton générique.

CITATION(LMD @ 16 6 2008 - 21:20) *
Eu égard de l'importance de cette musique depuis 20 ans, il y a formidablement peu de réelle BOF Hip-Hop (RZA s'est distingué dans l'exercice)

Le fait est que la musique populaire (qui comprend donc le hip-hop) a une structure beaucoup trop rigide.
Le style dit symphonique s'est imposé à l'écran (et s'est ré-imposé après qu'on ait voulu le faire disparaître) parce qu'il offre tout simplement une souplesse d'utilisation sans équivalent. Il peut se mettre en avant ou en retrait à la demande; il peut changer de tonalité, de rythme, de texture en une fraction de seconde, sans que le spectateur en soit "conscient". Et il permet l'inclusion de n'importe quel autre genre musical en son sein.
Et si la musique populaire a parfois cherché à acquérir ce type de souplesse (voir les Pink Floyd) elle s'est vite retrouvé à s'éloigner de sa "nature".

Le seul genre musical populaire du XXème siècle qui offre une assez grande souplesse, c'est le jazz. Et il est d'ailleurs omniprésent chez la plupart des compositeurs pour films depuis la fin des années 40. Du jazz peut débarquer en plein milieu d'Harry Potter 3 sans que celà "choque" l'audience.
L'écrasante majorité des producteurs rêverait de pouvoir utiliser du hip hop, de la techno, ou tout autre musique qui a les faveurs du public (pour des raisons qui doivent apparaître évidentes). Mais on a presque cinquante ans d'expérience qui démontrent que le "symphonique" est celui qui fonctionne le mieux en terme de narration et d'immersion. Et comme je le disais plus haut, ce style autorise l'inclusion de tout autre style en son sein : du stringbeat dans James Bond, de la funk dans L'Inspecteur Harry, de la bossanova dans Brazil, de la danse péruvienne dans Under Fire, des riffs rocks dans L'Arme fatale, du hard dans Last Action Hero, de la techno dans Event Horizon ou Matrix Reloaded. Mais tous ces scores sont de structure dite "symphoniques"
Capitaine Vimaire
CITATION(Yoshiki @ 16 6 2008 - 20:44) *
Musiques qui m'ont marqué récemment:

Surface of the Sun

Death is Road to Awe

Bon ce sont des morceaux très illustratifs qui appuie bien ce qui se passe à l'écran mais je dirais que ces 2 compositeurs ont une patte qui s'éloigne des canons hollywwodiens. Je vénère la génération des Williams, Goldsmith, Poledouris etc...et j'aime beaucoup ce que font les petits nouveaux Powell, Gregson-Williams, Arnold et cie..mais tout ça manque un peu de personnalité. Peut-être parce qu'il est trop difficile d'assumer la descendance de l'âge symphonique, la solution qui s'en éloigne est une bonne chose, même si ça ne conviendrait pas à tous les films.

Sinon j'ai bien le souvenir d'un Ring ou d'un Kairo dont la musique était vraiment minimaliste, et dont le silence et les bruitages sonores vous glaçait littéralement le sang.

Par contre, il y a bien les Silent Hill en jeux vidéo qui possède une utilisation très particulière, qui n'hésite pas à mélanger des genres improbables et de musique composée de bruitages de ferrailles et d'usine, de cris stridents, de grésillements etc...C'est LE jeu ou tu enlève le son, tu enlève 80% du jeu.


+ 1000 !!

John Murphy et Clint Mansell, AMHA, font partis des compositeurs les plus intéressants apparus ces dernières années !

Afin de continuer de se faire plaisir !

Don abandons Alice

Smokin aces

Et enfin, AMHA, la plus belle symbiose musique/image qu'il m'ait été donné de voir sur un écran ( bon d'accord ce n'est pas une fiction mais quand même ! )

Le chant des anges

LMD
CITATION(L @ 17 6 2008 - 12:03) *
CITATION(LMD @ 16 6 2008 - 21:20) *
Je sais que les années 80 font rire de nos jours mais en termes de bandes originales y avait nettement plus de prises de risques et de choix "étonnants" qu'aujourd'hui (Carpenter, Tangerine Dream, Wang Chun, Queen, Moroder) ou on a semble t'il essayé de sortir du schéma que tu dénonces...

Le problème, d'une part, c'est que beaucoup de ces scores étaient déjà kitchissimes le jour de la sortie des films (au point de déclencher des rires dans la salle). Et d'autre part, ils ont tendance à créer une énorme distance entre le spectateur et le film. Ils ne fonctionnent souvent que sur un rapport intellectuel (à l'exception notable de Carpenter, dont les kitcheries synthétiques sont étonnamment immersives).
Quant à Queen, ils n'ont jamais été utilisé autrement que comme un outil promotionnel, et leurs chansons étaient incrustées à coups de burin dans les films. Sinon, ils n'ont pas composé de score. Celui de Flash Gordon, c'est Howard Blake (symphonique). Celui de Highlander, c'est Michael Kamen (symphonique)

et puis voir Giorgio Moroder et Wang Chun accolés à "prise de risque", j'avoue que ça me laisse sans voix. A leur époque, leur présence dans un film était à peu près aussi "risquée" que d'avoir Amy Winehouse ou Rhianna dans ton générique.


Soit, je suis assez nul en BOF, je le concède volontiers. Donc merci d'avoir corrigé un certain nombre d'inexactitudes.
En termes de "prises de risques" c'était plus à un niveau artistique (oui dans le contexte je perçois tout à fait que d'un point de vue commercial c'était surement tout bon), mais je pense que j'ai tort ici aussi. Pour être plus juste, je trouve que ces tentatives donnent parfois un cachet qui manque cruellement aujourd'hui (et à abouti à un certain nombre de BOF ringardes au possible, c'est vrai). Perso je trouve pas que certains des exemples que j'ai en tête ne fonctionne qu'a à un niveau purement intellectuel mais il s'agit là d'une opinion dérivé de ma sensibilité personnelle, je doute qu'on puisse généraliser.

CITATION
CITATION(LMD @ 16 6 2008 - 21:20) *
Eu égard de l'importance de cette musique depuis 20 ans, il y a formidablement peu de réelle BOF Hip-Hop (RZA s'est distingué dans l'exercice)

Le fait est que la musique populaire (qui comprend donc le hip-hop) a une structure beaucoup trop rigide.
Le style dit symphonique s'est imposé à l'écran (et s'est ré-imposé après qu'on ait voulu le faire disparaître) parce qu'il offre tout simplement une souplesse d'utilisation sans équivalent. Il peut se mettre en avant ou en retrait à la demande; il peut changer de tonalité, de rythme, de texture en une fraction de seconde, sans que le spectateur en soit "conscient". Et il permet l'inclusion de n'importe quel autre genre musical en son sein.
Et si la musique populaire a parfois cherché à acquérir ce type de souplesse (voir les Pink Floyd) elle s'est vite retrouvé à s'éloigner de sa "nature".

Le seul genre musical populaire du XXème siècle qui offre une assez grande souplesse, c'est le jazz. Et il est d'ailleurs omniprésent chez la plupart des compositeurs pour films depuis la fin des années 40. Du jazz peut débarquer en plein milieu d'Harry Potter 3 sans que celà "choque" l'audience.
L'écrasante majorité des producteurs rêverait de pouvoir utiliser du hip hop, de la techno, ou tout autre musique qui a les faveurs du public (pour des raisons qui doivent apparaître évidentes). Mais on a presque cinquante ans d'expérience qui démontrent que le "symphonique" est celui qui fonctionne le mieux en terme de narration et d'immersion. Et comme je le disais plus haut, ce style autorise l'inclusion de tout autre style en son sein : du stringbeat dans James Bond, de la funk dans L'Inspecteur Harry, de la bossanova dans Brazil, de la danse péruvienne dans Under Fire, des riffs rocks dans L'Arme fatale, du hard dans Last Action Hero, de la techno dans Event Horizon ou Matrix Reloaded. Mais tous ces scores sont de structure dite "symphoniques"


Que la musique symphonique soit plus malléable est un excellent argument, et l'utilisation d'un certain nombre d'autres formes nécessiterait un travail plus important voir un "risque" de subordination de l'image et du montage à la musique. Peut être n'est ce pas la une option viable, pour tous les arguments que tu apportes. Peut être ce type de musique est elle plus ou moins condamné à être utilisé comme aujourd'hui (utilisation de morceaux pré-existant, avec des séquences styles "clips" insérés dans le film si elle passe au premier plan), ce qui n'empêche pas certains de très bien le faire -un certain Martin y est passé plus ou moins spécialiste-
goldfrapp
Parmis les plus belles ost écouté récement y a facile trois score de Alexandre Desplat



Syriana

Sur mes levres (en haut à droite cliquer sur le petit haut parleur)

L'Ennemi intime (écouter le morceaux 1959...non en fait les deux)

De battre mon coeur c' est arreté


Quelqu' un qui sait autant donner un mood a un film que soutenir l' action (sans ajout neurasthénique), et ca comme tend a le prouver se topic....ca devient rare



"Ca c'est le nouveau fléau de la musique de film en ce moment, depuis une petite dizaine d'année ça a pris des proportions démesurées ces conneries (et ça culmine lorsque le réal choisit d'acheter les droits de la zique des autres films pour laisser ça tel quel dans le film fini). Dans le cas de Stardust, je trouve qu'il s'en sort honorablement même si le pompage du Dracula de Kilar sur Lamia's Inn est surviolent (en plus le morceau utilisé sur trouzemilliard de BA ! la lose !) "


J' avais été assez choquer d' entendre un morceau du 13é Guerrier dans Kingdom of Heaven mais en fait c' est une pratique super courante??? dry.gif
(mais ne pas oublier que dans Die Hard aussi y a du temp track)
pirate
CITATION(Poltermok @ 16 6 2008 - 09:13) *
[b]- Cette debauche de musique est-elle recente, ou est-elle attestee plus anciennement (un detour par le cinema muet ?) ?


Pas à ma connaissance, le meilleur exemple à mon sens c'est tout le cinéma hollywoodien des années 40/50 comme par exemple Ben Hur ou Autant en Emporte le Vent qui en font dix tonnes dans le genre. Hélas effectivement on y revient et c'est pas du bonheur.
CITATION(Poltermok @ 16 6 2008 - 09:13) *
- Y a-t-il des gens qui partagent mon sentiment ? Est-ce que des films vous ont ete gaches par une musique redondante et omnipresente ? Quid du volume ? (il me
semble que la musique est jouee plus forte qu’avant dans les films, non ?)

Totalement c'est ce que je me dis même souvent quand je vois un film ricain médiocre, le dernier en date étant 4 frères, une merde avec Whalberg en voyou cool et de la musique soul qui se veut cool et qui n'a pourtant guère à foutre là, mais le pire étant les plages musicales de classique lourde à mourir.

CITATION(Poltermok @ 16 6 2008 - 09:13) *
- Quel est le role de la musique dans les films ? Quels sont les usages possibles de la musique au cinema ?

A mon sens puisque le silence est aussi de la musique elle doit accompagner, soutenir, ou expliquer tel ou tel situation, image, scène pas faire du remplissage pour surligner tel évènement genre scène de suspens ajouter de violon par exemple comme souvent à Hollywood qui est trop souvent un cinéma de la redondance.


CITATION(Poltermok @ 16 6 2008 - 09:13) *
- Vous souvenez-vous d’un usage particulièrement inventif de la musique dans un film ? (la ca devient plus vaste !)


Oh oui plein mais pour citer un exemple dans le début de collatéral quand on passe d'une musique à l'autre comme cela arrive en ville quand on est planté dans le périph ou qu'on passe d'un quartier à l'autre, bref un medley qui définit à la fois très bien la ville et sa cacophonie. Sinon l'usage de la musique lancinante à l'apparition de l'avion dans Come and See, ou le choix de The End pour l'intro et la fin d'Apocalypse. Ou encore la ritournelle (all the time in the world) qui accompagne Peter Parker dans Spiderman quand il commence à se sentir mieux dans sa peau et qui est parfaite parce que légère, à l'image du personnage (et pis je me chante la même quand je suis bien, comme quoi... euh spiderman c'est moi... rolleyes.gif )

L'archiviste
CITATION(goldfrapp @ 17 6 2008 - 14:02) *
J' avais été assez choquer d' entendre un morceau du 13é Guerrier dans Kingdom of Heaven mais en fait c' est une pratique super courante??? dry.gif
(mais ne pas oublier que dans Die Hard aussi y a du temp track)

Ce à quoi tu fais référence n'est pas ce qu'on appelle communément du "temp-track" mais plutôt du "on s'est pas fait chier et on a laissé les morceaux du temp-track"
icon_mrgreen.gif

En fait, les temporary tracks, ce sont des morceaux de musique préexistants que le monteur (parfois le réalisateur) a mis sur ses images montées, histoire de se faire une vague idée de ce qui semble le plus adapté à la scène.
Et comme souvent avec les outils pratiques, c'est vite devenu une facilité pour beaucoup de producteurs et réalisateurs qui ne comprennent pas grand-chose à la musique et qui se contentent de demander au compositeur : "bon écoute, refais-nous un truc qui ressemble à ça". Dans 80% des cas, le compositeur aurait une meilleure idée à faire valoir mais il a du mal à la faire comprendre à ses interlocuteurs (c'est assez difficile d'expliquer la musique à quelqu'un de pas familier avec le jargon).

Résultat, tu te retrouves à mater un film, et pour peu que tu sois amateur de musique de film, tu passes ton temps à reconnaître les morceaux que le compositeur a été obligé d'imiter. Ainsi, depuis près de quinze ans, le temp-track est considéré comme une plaie dans les magazines spécialisés en bof, puisqu'il empêche les compositeurs de faire avancer cette forme d'art.
Et c'est ça qu'on appelle, par raccourci, la malédiction du temp-track.

Je connais un gars qui fait du temp-track pour les films français (et qui d'ailleurs a beaucoup contribué à faire travailler Desplat à ses débuts puisqu'il arrêtait pas de le conseiller). Ce gars, il fait du bon boulot; il aide les réalisateurs à comprendre ce qu'ils recherchent, le genre de compositeur qu'il leur faudrait, le genre d'orchestre etc. Mais il est le premier à être désolé de voir certains s'adonner à la facilité et imiter bêtement les pistes temporaires qu'il a mises sur le film.
Souvent, quand je découvre un gros film français (style Asterix, un truc de Veber ou autre) je vois défiler la discothèque de ce gars : "ho tiens, "Have a cherry" des Sorcières d'Eastwick ! Hooo, la jolie variation autour de "Cousteau St Lawrence" de John Scott etc." Mais c'est pas la faute du temp-tracker, et pas souvent la faute du compositeur.

Et enfin, pour en revenir à ce que tu disais, il y a les cas où on se fait carrément pas chier et où on laisse le morceau temporaire tel quel dans le film, style Kingdom of Heaven.
(il est sympa Ridley Scott, il détruit le score de Goldsmith pour Alien; il détruit le score de Goldsmith pour Legend; puis il décide de ne bosser qu'avec la bande de Hans Zimmer et là il se dit "hé les mecs, et si on repiquait un morceau de Goldsmith ?")
dry.gif

PS : ne pas oublier une autre malédiction qui prend forme, celle du temp-shot tongue.gif
Vous savez, c'est quand vous matez un truc genre The Descent et que vous passez votre temps à vous dire : "alors ce plan-là, c'est Predator, ok, celui-ci c'est Die Hard, normal, ha en voilà un de Aux frontières de l'aube, ok, ça donc c'est Le Cercle infernal, why not etc."
Flying Totoro
CITATION(L @ 17 6 2008 - 16:13) *
Et enfin, pour en revenir à ce que tu disais, il y a les cas où on se fait carrément pas chier et où on laisse le morceau temporaire tel quel dans le film, style Kingdom of Heaven.
(il est sympa Ridley Scott, il détruit le score de Goldsmith pour Alien; il détruit le score de Goldsmith pour Legend; puis il décide de ne bosser qu'avec la bande de Hans Zimmer et là il se dit "hé les mecs, et si on repiquait un morceau de Goldsmith ?")


Celui là c'était vraiment le ponpon (et en cadeau tu as également un extrait de Blade 2 et deux de The Crow 2). N'importe quoi.
Blunt
CITATION(Flying Totoro @ 17 6 2008 - 00:24) *
(même si à un moment j'ai eu bon espoir que Harry Gregson Williams soit au dessus de la mélée avec Spy Game ou Sinbad)


Mais il est toujours chez la bande à Zimmer où il vole de ses propres ailes maintenant lui ? (enfin de toute façon son vrai truc lui c'est les jeux vidéos faut croire ^^)
Pierrot
CITATION(Blunt @ 17 6 2008 - 17:05) *
CITATION(Flying Totoro @ 17 6 2008 - 00:24) *
(même si à un moment j'ai eu bon espoir que Harry Gregson Williams soit au dessus de la mélée avec Spy Game ou Sinbad)


Mais il est toujours chez la bande à Zimmer où il vole de ses propres ailes maintenant lui ? (enfin de toute façon son vrai truc lui c'est les jeux vidéos faut croire ^^)


Et je trouve son boulot sur MGS4 plus que correct, ça se rapproche vraiment de ce qu'il a fait pour Spy Game Tiens, d'ailleurs en voilà un qui n'a pas peur de mettre la musique à fond pour appuyer sa mise en scène : le père Kojima. Et ça fonctionne grave en plus (le duel Snake/The Boss dans MGS 3 avec la chanson du générique...)
Blunt
CITATION(Pierrot @ 17 6 2008 - 17:44) *
Et je trouve son boulot sur MGS4 plus que correct, ça se rapproche vraiment de ce qu'il a fait pour Spy Game Tiens, d'ailleurs en voilà un qui n'a pas peur de mettre la musique à fond pour appuyer sa mise en scène : le père Kojima. Et ça fonctionne grave en plus (le duel Snake/The Boss dans MGS 3 avec la chanson du générique...)


Attends de voir le boss final ou certains passages de l'acte 4 wink.gif

Pour MGS4 une fois de plus ça a été composé en comité, mais là j'écoutais la BO filée avec l'édition limitée du jeu qui contient que les morceaux composés par HGW et c'est très correct, avec effectivement maintenant que tu le dis ce même côté electro que dans Spy Game, mais agrémenté à l'occasion d'une simplicité qui fonctionne à fond (la guitare sèche sur Old Snake je trouve ça imparable). Le seul truc qui manque un peu c'est le thème principal, qu'on ne retrouve qu'à l'occasion de petites touches, mais l'espèce de remix Metal Gear Saga fonctionne très bien.
dick laurent is dead
CITATION(L @ 17 6 2008 - 16:13) *
Résultat, tu te retrouves à mater un film, et pour peu que tu sois amateur de musique de film, tu passes ton temps à reconnaître les morceaux que le compositeur a été obligé d'imiter. Ainsi, depuis près de quinze ans, le temp-track est considéré comme une plaie dans les magazines spécialisés en bof, puisqu'il empêche les compositeurs de faire avancer cette forme d'art.
Et c'est ça qu'on appelle, par raccourci, la malédiction du temp-track.


J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?
D'ailleurs ca resterait cohérent du personnage : il ne sait que recycler !! (comme par exemple l'attaque de l'étoile de la mort dans l'episode 6 alors qu'on l'avait déjà eu dans l'épisode 4).
Lurdo
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 20:54) *
J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?


Gné ?
dick laurent is dead
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 22:33) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 20:54) *
J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?


Gné ?


Bref, pratiquait on du temp-track avant Lucas avec Star Wars épisode 4 ?
Lurdo
Nan, mais j'ai du mal à voir le temp track dans Un Nouvel Espoir, donc le "Gné ?" c'était pour ça...
simon123
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 23:11) *
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 22:33) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 20:54) *
J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?


Gné ?


Bref, pratiquait on du temp-track avant Lucas avec Star Wars épisode 4 ?


Il ne me semble pas que Lucas ai utilisait des temp-track pour star wars...
Larry Underwood
quant à l'utilisation intelligente et inventive de la musique, il me semble vital au bout de 3 pages de citer Kubrick^^. parce que Orange mécanique, hein, les copains, c'est pas pour dire, mais quel concert !
dick laurent is dead
CITATION(simon123 @ 17 6 2008 - 23:23) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 23:11) *
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 22:33) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 20:54) *
J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?


Gné ?


Bref, pratiquait on du temp-track avant Lucas avec Star Wars épisode 4 ?


Il ne me semble pas que Lucas ai utilisait des temp-track pour star wars...


Dans l'épisode 4, on peut y entendre LES PLANETES de Holst (intro), BEN HUR de Rozsa (scène dans la décharge), LA SACRE DU PRINTEMPS de Stravinsky (scène dans le désert), POMP AND CIRCUMSTACE de Elgar (final), PSYCHOS de Herrmann (scène dans le faucon).... Enfin, dans mes souvenirs (y'a un bail que je l'ai pas écouté).

On alors c'est Williams qui a décidé de ces références tout seul ?
darkseid
CITATION(simon123 @ 17 6 2008 - 23:23) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 23:11) *
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 22:33) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 20:54) *
J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?


Gné ?


Bref, pratiquait on du temp-track avant Lucas avec Star Wars épisode 4 ?


Il ne me semble pas que Lucas ai utilisait des temp-track pour star wars...

Non, puisque le premier montage visionné avec angoisse par les cadres de la Fox était sans musique; c'est juste que Lucas écutait de la musique classique en écrivant son scénario et qu'il pensait utiliser ces musiques avant que Spielberg ne le présente à Williams.
dick laurent is dead
CITATION(darkseid @ 18 6 2008 - 06:23) *
CITATION(simon123 @ 17 6 2008 - 23:23) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 23:11) *
CITATION(Lurdo @ 17 6 2008 - 22:33) *
CITATION(dick laurent is dead @ 17 6 2008 - 20:54) *
J'en profite pour recaser mon hypothèse : ne serait ce pas le père LUCAS qui a inventé le temp-track lors du premier SW ?


Gné ?


Bref, pratiquait on du temp-track avant Lucas avec Star Wars épisode 4 ?


Il ne me semble pas que Lucas ai utilisait des temp-track pour star wars...

Non, puisque le premier montage visionné avec angoisse par les cadres de la Fox était sans musique; c'est juste que Lucas écutait de la musique classique en écrivant son scénario et qu'il pensait utiliser ces musiques avant que Spielberg ne le présente à Williams.


Merci pour l'info. On ne pourra donc pas blamer LUCAS sur le coup là wink.gif

NOTA : On entend aussi quelques notes du KINGS ROW de Korngold dans l'ouverture
L'archiviste
CITATION(dick laurent is dead @ 18 6 2008 - 06:20) *
Dans l'épisode 4, on peut y entendre LES PLANETES de Holst (intro), BEN HUR de Rozsa (scène dans la décharge), LA SACRE DU PRINTEMPS de Stravinsky (scène dans le désert), POMP AND CIRCUMSTACE de Elgar (final), PSYCHOS de Herrmann (scène dans le faucon).... Enfin, dans mes souvenirs (y'a un bail que je l'ai pas écouté).

Le premier Star Wars était effectivement temp-tracké avec le "Mars" de Gustav Holst, certains Korngold pour les films d'Errol Flynn et du Prokofiev (scène des jawas). Par contre, je crois que c'est Paul Hirsch, et non pas Lucas, qui avait fait cette sélection; mais je ne suis pas sûr.
Williams en a clairement gardé les textures et l'esprit, mais personne ne l'a obligé (Dieu merci) à imiter.
Et il a très explicitement rendu hommage à Korngold dans son générique d'ouverture (les 8 premières notes viennent du générique de Crime sans châtiment, aka King's Row)

Mais le temp-track existait avant cela.

Goldsmith racontait qu'il avait failli refuser Le Crépuscule des aigles en 1966 à cause de ça.
Les producteurs avaient temp-tracké le premier montage avec du Strauss, et lui ne se sentait pas les épaules pour passer après une telle signature (ceci dit, personnellement, entre les deux mon cœur balance)
Quant à 2001 l'odyssée de l'espace (1968), tous les morceaux célèbres qu'on entend dans le film (Ainsi parla Zarathoustra, Le beau Danube bleu) étaient au départ du temp-track. Le compositeur Alex North (Spartacus), qui devait composer le score, avait décidé de ne pas en tenir compte et s'en était pas mal éloigné pour livrer une partition nettement plus expérimentale. Kubrick a décidé de foutre en l'air son score (sans le prévenir) et de garder son temp-track.
North, qui était alors très malade, était venu à la Première du film en ambulance. La présence des infirmiers s'est révélée souhaitable dès les premières minutes du film. On l'a aussitôt remis dans son ambulance le pauvre.
Lurdo
Oui, mais voilà, Star Wars, c'est toute la différence entre le temp-track "intelligent", dans lequel le compositeur écrit parfois dans le style de, souvent dans une optique d'hommage assumé (et généralement, le spectateur béophile se dit "tiens, ça ressemble à du XXXXXXX"), et le temp-track basique - enfin, ce que l'on critique généralement comme du temp-track - dans lequel le compositeur se contente de photocopier un truc déjà existant, en changeant deux notes, et en ne reconnaissant jamais ses influences. (et là, le spectateur se dit "merde, c'est tel morceau de tel compositeur/tel film, ça"...)

D'un côté, tu as le Star Wars de Williams (ou le Conan de Polo, ou encore certains Elfman), de l'autre le Willow de Horner (ou le 300 de Bates).
dick laurent is dead
CITATION(L @ 18 6 2008 - 12:43) *
Mais le temp-track existait avant cela.

Goldsmith racontait qu'il avait failli refuser Le Crépuscule des aigles en 1966 à cause de ça.
Les producteurs avaient temp-tracké le premier montage avec du Strauss, et lui ne se sentait pas les épaules pour passer après une telle signature (ceci dit, personnellement, entre les deux mon cœur balance)


Je n'aurais imaginé cette pratique aussi ancienne blink.gif
Merci pour les infos smile.gif

Tout a fait d'accord avec toi Lurdo, certains temp-track sont mieux utilisés que d'autres. Et effectivement Horner est très gonflant sur ce sujet mad.gif

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