
William FRIEDKIN parlant de Michael MANN dans une interview de Starfix (numéro 85):
"Je sais qu'on dit de lui qu'il me copie (


Toujours FRIEDKIN à propos de MANN,mais un peu moins enthousiaste en 1998 dans la revue "Positif":
"Selon moi,Michael Mann a réduit DRAGON ROUGE à un exercice de style bruyant"
Bertrand TAVERNIER évoquant en Septembre 2005 pour le site dvdclassik ses enthousiasmes (Clint EASTWOOD,les frères COEN,David LYNCH...) et déceptions (DE PALMA,CARPENTER,COPPOLA,CIMINO...) américains...:
"Pour de Palma, nous avons écrit un très long texte, louant certains films ; mais je serais finalement encore plus sévère aujourd’hui : je trouve ses derniers films absolument nuls. C'est vrai que l'on est sévère avec John Carpenter. Ce qu’il fait me semble tellement facile, ces lents travellings à la steadycam dans des rues désertes, sa réappropriation du sérial et de la série B (le fade Jack Burton dans les griffes du Mandarin)… C’était marrant quand c’était Roger Corman qui offrait une contre culture, mais maintenant ces films, ces genres sont devenus officiels, institutionnels. Et l'intérêt s'émousse .
(...)
"Si aujourd’hui on nous reproche d’être durs avec ces réalisateurs, c’est que leurs derniers films sont généralement assez pauvres. Les derniers films de Coppola sont tout de même franchement décevants, que ce soit Jack ou The Rainmaker. Steven Spielberg, pareil : certains films m’épatent, comme A.I. et puis j’ai le malheur d’enchaîner sur Amistad, et catastrophe : c’est plat, raté et chose rare pour un film de procès, ennuyeux. On a écrit beaucoup de bien des Dents de la Mer, de Duel, voire de La Liste de Schindler. Mais je trouve Le Soldat Ryan très discutable. Evidemment, la scène d’ouverture est très impressionnante - même s’il y a une idée de mise en scène impardonnable : les deux ou trois contre-champs sur les mitrailleuses allemandes…"
(...)
"une fois le débarquement terminé, Il faut sauver le Soldat Ryan est un petit film de patrouille sans intérêt : il y a, sur le même thème, une trentaine de films américains bien plus réussis (Cote 465, Bastogne, Fixed Bayonnets de Fuller...). Dans cette seconde partie, Spielberg accumule les stéréotypes, voire les clichés, que ce soit sur la guerre ou la France. D’une manière générale, je trouve que la plupart des cinéastes du Nouvel Hollywood font des films extraordinairement décevants aujourd’hui : leur carrière vire même parfois au désastre. Regardez Sidney Pollack. Ou encore Michael Cimino… Cimino, c’est une catastrophe.
La presse omet toujours de le dire, mais Cimino s’est détruit tout seul, par mégalomanie, et cela donne les films qu’il a fait par la suite."
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"Il y a de temps en temps des surprises de taille : Eternal Sunshine of the Spotless Mind, I Was Josh Polonski’s Brother, Rushmore, Sideways ou Ray de Taylor Hackford, dont j'avais aimé certains films. Sans compter tous ces documentaristes dans la lignée d'Errol Morris Et évidemment quelques grands cinéastes continuent : Clint Eastwood en premier lieu dont les deux derniers films sont magnifiques, Steven Soderbergh, Robert Altman, le Scorsese d’A Tombeau Ouvert, David Lynch, les frères Coen, le Michael Mann de Révélations, Tim Burton malgré quelques ratages. Oliver Stone aussi, un cinéaste curieux qui a souvent été à côté de la plaque, mais dont les derniers films sont parfois passionnants, que ce soit U-Turn ou Nixon. Je vois par ailleurs des cinéastes se disperser : Ang Lee avec Hulk par exemple, ou capituler.
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"Quand je vois Batman Begins, je me dis qu’il y a trente réalisateurs américains interchangeables qui pourraient faire ça : où est la place de Christopher Nolan, cinéaste pourtant intéressant, dans ce dispositif de mise en scène et cette masse d’effets spéciaux ? Le problème est le suivant : Walsh et Hawks étaient nourris des classiques de la littérature antique, la nouvelle génération, elle, est gavée de sous-produits, de comics, ou de films Z de la Shaw Brothers. Je ne peux pas dire que je sois foncièrement contre, puisque cette culture peut donner de grands films comme ceux de Quentin Tarantino (encore que Kill Bill me semble vide et marque les limites de ces sources d'inspiration), mais aussi beaucoup d'œuvres décervelées."