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Version complète : Les films avec des acteurs qui parlent à la caméra ...
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Dr Rabbitfoot
Y'a un truc qu'on retrouve assez régulièrement dans les films (souvent américains), et surtout dans les films de djeunz et autres comédies romantiques : les acteurs qui s'adressent directement à la caméra.
Là je distingue deux trucs :
- l'acteur qui s'adresse à la caméra elle-même, c-a-dire aussi le réalisateur qui est derrière, bref c'est l'acteur qui casse le rideau de la fiction.
- l'acteur qui s'adresse à la caméra comme s'il s'agissait d'un être humain à part entière, partie intégrante de la fiction, mais que l'on ne verra pas à l'ecran, et qui ne sera jamais nommé. Là le personnage du film implique le spectateur comme si celui-ci était aussi un personnage.

Je voulais savoir ce que vous pensez de ce procédé, voici donc quelques questions :
1 - êtes-vous pour ou contre ce procédé ?
2 - le limitez-vous à une utilisation particulière dans le film ?
3 - citez 3 films où l'utilisation de ce procédé vous a marqué (quelle que soit la qualité du film).

J'ai remarqué que ça heurtait pas mal de gens, soit dit en passant ...

Les 3 films qui me viennent spontanement à l'esprit :
* "La Folle Journée de Ferris Bueller" (utilisation geniale du procédé).
* "Le Dossier Rachel" (superbe dernier plan).
* "Singles" (de Cameron Crowe, j'aime beaucoup ce film, mais utilisation assez agacante).

EDIT: j'ai sucré une question, DTC Wallace ! wink.gif
wallaceJD
CITATION(Dr Rabbitfoot)
Je voulais savoir ce que vous pensez de ce procédé, voici donc quelques questions :
1 - êtes-vous pour ou contre ce procédé ?
2 - Avantages du procédé ? Inconvenients ?
3 - le limitez-vous à une utilisation particulière dans le film ?
4 - citez 3 films où l'utilisation de ce procédé vous a marqué (quel que soit la qualité du film).


"Vous avez deux heures"

Putain on dirait un exam ton truc Dr Rabbitfoot ! laugh.gif

A brûle pourpoint je dirai le plan final de GoM qui n'était pas du tout prévu (Les acteurs croyaient être hors champs) mais qui rend super bien je trouve et apporte une complicité finale entre les héros et le public qui file la pêche au sortir du film. Enfin c'est mon avis.

EDIT : Oué t'as viré une question mais moi j'ai eu le temps de la quoter avant lalalère. :wink:
Astuce Mario
Moi spontanement je pense à Escape from L.A, High Fidelity, Fight Club et la Femme Defendu de Philippe Harel ou Isabelle Carré s'adresse à la caméra pendant tout le film. Je pense rien de special du procédé en lui meme, ça peut etre aussi plaisant qu'agaçant.
Gozu
Pierrot le fou, si je me souviens bien.
Blunt
CITATION(Astuce Mario)
la Femme Defendu de Philippe Harel ou Isabelle Carré s'adresse à la caméra pendant tout le film


Enfin là c'est un cas particulier, Isabelle Carré ne s'adresse pas tant à la caméra qu'au personnage joué par Harel lui-même puisque le film est entièrement tourné en vue subjective.

Sinon on peut rajouter Fight Club dans la liste.
muf
Oubliez pas Annie Hall les gars (héritage du stand up...?)
ffwd > burnout !
l'acteur qui s'adresse à la caméra elle-même, c-a-dire aussi le réalisateur qui est derrière, bref c'est l'acteur qui casse le rideau de la fiction.
J'ai:
Kamikaze Taxi (because le film débute sur des vraies interviews)
Timeless, bottomless, bad movie (because ce qu'est le film)


l'acteur qui s'adresse à la caméra comme s'il s'agissait d'un être humain à part entière, partie intégrante de la fiction. Là l'acteur implique le spectateur comme si celui-ci était aussi acteur.
J'ai:
Jay & Silent Bob contre-attaquent

Et je serais tenté de citer les Matrix aussi, mais là ça devient un peu pervers.

edit: ah non pardon, vu le post du docteur ci-dessous, j'ai un peu mélanger les catégories.
On aurait Jay & Bob dans la première et Kamikaze Taxi dans les 2.
pour Timeless... c'est encore plus le bordel, ça participe des 2 parce que tout le film tends à casser la fiction, l'équipe de tournage se mettant elle même en scène... Tiens, on peut donc rajouter C'est arrivé près de chez vous dans l'affaire.

Sinon, dans l'intro de Tokyo Fist, le spectateur se fait séverement boxer. Dans Signes, Shyamalan sort une réplique face camera.

Sinon non, ça ne me dérange pas, j'aime bien les campus-comedy où le héros traverse le campus en présentant ce qui se passe autour en causant direct au spectateur... sauf que j'ai aps d'exemple précis qui me vient en tête (Not another teen movie doit bien avoir ça en stock)
Dr Rabbitfoot
CITATION(Blunt)
CITATION(Astuce Mario)
la Femme Defendu de Philippe Harel ou Isabelle Carré s'adresse à la caméra pendant tout le film


Enfin là c'est un cas particulier, Isabelle Carré ne s'adresse pas tant à la caméra qu'au personnage joué par Harel lui-même puisque le film est entièrement tourné en vue subjective.


Ouais mais elle s'adresse bien à la caméra .... relis bien mon post du début, je distingue deux "effets" differents. Dans "Escape from L.A.", Snake s'adresse en fait au réalisateur/spectateur, il casse la fiction. Dans le film de Harrel, Isabelle Carré s'adresse à la caméra/spectateur comme si celui-ci était Harrel, alias son amant (but : implication).
Pas le même effet, pas le même but, mais procédé identique.

Sinon, vous en pensez quoi ? Ca ne vous agace pas plus que ça ?
Dr Rabbitfoot
CITATION(muf)
Oubliez pas Annie Hall les gars (héritage du stand up...?)


Purée, j'avais oublié ... Purement géniale la scène dans le cinéma !  :lol:
Denver
Jpense a jack nous parlant de tyler dans fight club, des clins d'oeil dans jay et bob, et aux lecons de drague de Jude Law dans Alfie...

edit: j'oublie aussi le plan en noir et blanc dans la bagnole dans kill bill2 ou la mariée resume un peu tout...
Seetrouy
Y a aussi quand les personnages se filment ou sont filmés (mais c'est p'tet' un peu hors-sujet :oops: ): dans Bernie et Sexe, mensonges et vidéo par exemple...
Dr Rabbitfoot
CITATION(Seetrouy)
Y a aussi quand les personnages se filment ou sont filmés (mais c'est p'tet' un peu hors-sujet :oops: ): dans Bernie et Sexe, mensonges et vidéo par exemple...


Mmmmm .... interressant, je n'y avais pas songé. Tu y vois une implication particulière du spectateur ? Car c'est quand-même lui le 1er visé par ce procédé.
wallaceJD
CITATION(Dr Rabbitfoot)
Sinon, vous en pensez quoi ? Ca ne vous agace pas plus que ça ?


Non tant que c'est une volonté du réal, donc un procédé. C'est emmerdant si c'est juste à cause de l'incompétence du comédien. icon_mrgreen.gif

Sinon il y a "And now for something totally different" des Monty Python avec le personnage du Colonel notemment mais aussi d'autres perso. Et c'est un procédé qu'on doit retrouver dans leurs autres films mais j'ai pas d'exemple précis en tête.
Hutch
Là-dedans c'était bien :

Image IPB
Seetrouy
CITATION(Dr Rabbitfoot)
CITATION(Seetrouy)
Y a aussi quand les personnages se filment ou sont filmés (mais c'est p'tet' un peu hors-sujet :oops: ): dans Bernie et Sexe, mensonges et vidéo par exemple...


Mmmmm .... interressant, je n'y avais pas songé. Tu y vois une implication particulière du spectateur ? Car c'est quand-même lui le 1er visé par ce procédé.


Ben disons que c'est un peu une mise en abîme du film, vu qu'on regarde quelqu'un filmer/filmé par quelqu'un. Donc oui, il y a implication du spectateur dans le sens où celui-ci n'attend pas du tout la même chose de la séquence "film dans le film" que dans le film à proprement parler; ça introduit donc un changement de perception de l'objet filmique (comme quand on lit un extrait de roman dans un vrai roman)...

Vous me suivez?
Astuce Mario
CITATION(Hutch)
Là-dedans c'était bien :

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Ha tiens, j'y avais pas pensé.
Hutch
CITATION(Astuce Mario)
CITATION(Hutch)
Là-dedans c'était bien :

Image IPB


Ha tiens, j'y avais pas pensé.


Oh pute-borgne
dangercop
CITATION(wallaceJD)
CITATION(Dr Rabbitfoot)
Sinon, vous en pensez quoi ? Ca ne vous agace pas plus que ça ?


Non tant que c'est une volonté du réal, donc un procédé. C'est emmerdant si c'est juste à cause de l'incompétence du comédien. icon_mrgreen.gif

Sinon il y a \"And now for something totally different\" des Monty Python avec le personnage du Colonel notemment mais aussi d'autres perso. Et c'est un procédé qu'on doit retrouver dans leurs autres films mais j'ai pas d'exemple précis en tête.


Dans Le Sens de La vie, quand François le serveur interprété par Eric Idle nous entraîne vers la rue, pour nous livrer son sens de la vie à lui... Et nous engueule et s'en va en râlant.  :lol:
ffwd > burnout !
Bonjour, c'est moi Orson Welles. Ceci est ma maison que vous voyez derrière là. Pas mal non? C'est Français. Je m'permets d'interrompre ce flim parce qu'on s'fou un peu de ma gueule. C'est du vol et du plagiat. J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute. Dans ce flim, le héros meurt au début et des journalistes décident d'enquêter sur ses dernières paroles... comme dans Citizen Kane. J'appelle ça du plagiat. Les journalistes vont interviewer des gens sur le héros. Vous allez voir que les témoignages, ça va être des flashback. J'le vois trop arrivé.
Blunt
*BLAM*

aaaaaaaaah.....Rosebud



(nous retournons maintenant à notre topic qui n'est pas un topic sur le cyclimse. Merci de votre compréhension)
muf
icon_mrgreen.gif

Et quid du plan sur Cruise donnant des consignes à sa fille dans WotW?

Sinon je trouve le procédé hyper casse-gueule, mais en même je pense que le mieux c'est d'y aller "décomplexé", comme dans High Fidelity: au début on a peur, et en fait ça passe super bien.
Seetrouy
Le plan final de Psychose fait froid dans le dos (même si c'est muet...)
Dr Rabbitfoot
CITATION(muf)
:Sinon je trouve le procédé hyper casse-gueule, mais en même je pense que le mieux c'est d'y aller \"décomplexé\", comme dans High Fidelity: au début on a peur, et en fait ça passe super bien.


Ouais ..... Je serais plutôt de ton avis, du moment que le réal sait ce qu'il fait. Dans "Le Dossier Rachel" c'est sacrement agacant au début, puis petit à petit le "procédé" se retourne contre le héros du film, qui au debut se la jouait petit malin qui cherche à baiser une fille. Le plan final l'oblige à assumer ses actes devant la caméra (les spectateurs), et c'est assez culloté.

Mais dans pleins de films je trouve ça ultra artificiel, utilisé juste pour faire "style".
sebastien77
- je suis véstale et vierge.
- chaque métier a ses inconvéniants ! (mel brooks à la caméra).

après un tripotage de nichons dans les jardins de versailles :
- ça vaut le coup d'être le roi ! (mel brooks à la caméra + un clin d'oeil).

"la folle histoire du monde" de mel brooks.
Denver
CITATION(ffwd > burnout !)
Bonjour, c'est moi Orson Welles. Ceci est ma maison que vous voyez derrière là. Pas mal non? C'est Français. Je m'permets d'interrompre ce flim parce qu'on s'fou un peu de ma gueule. C'est du vol et du plagiat. J'aime pas trop les voleurs et les fils de pute. Dans ce flim, le héros meurt au début et des journalistes décident d'enquêter sur ses dernières paroles... comme dans Citizen Kane. J'appelle ça du plagiat. Les journalistes vont interviewer des gens sur le héros. Vous allez voir que les témoignages, ça va être des flashback. J'le vois trop arrivé.


comment ai-je pu l'obliger....
Hutch
en ne t'en souvenant plus
Batman Begins
Le début du splendide Image IPB
Dirty Flichty
Le début de Jack Burton, quand Egg Shen est interrogé par un mec du FBI.
roboris45
1) l'acteur qui s'adresse à la caméra elle-même, c-a-dire aussi le réalisateur qui est derrière, bref c'est l'acteur qui casse le rideau de la fiction.

I Les documentaires/fictions "La bombe" et "culloden" de Watkins...

-"Qu'est-ce que tu veux devenir plus tard?"

Image IPB
-"Rien. Rien du tout. Je ne veux rien devenir du tout."

(capture "Culloden", dialogue "la bombe")

2) l'acteur qui s'adresse à la caméra comme s'il s'agissait d'un être humain à part entière, partie intégrante de la fiction. Là le personnage du film implique le spectateur comme si celui-ci était aussi un personnage.

II Spontanement, bcp de plans subjectifs -augmentant l'identification- de "l'echelle de jacob" (la scène de la baignoire aux glaçons)...

III Le plan d'Evil dead -vue de l'intérieur de la cave à la place de sheryl possédée- quand linda geint: -"Mais pourquoi fait elle des bruits aussi horribles!?" - avec ses mains pourries en armorce et la camera qui se tourne brusquement vers Ash lorsqu'il rentre dans la pièce...

Mais y en a presque dans tous les films de ces plans là, non  smile.gif ?
patkorat
C'est arrivé pres de chez vous. Benoit me parle, surtout quand il fait des poemes sur les pigeons.  :D
Dr Rabbitfoot
CITATION(roboris 45)

Mais y en a presque dans tous les films de ces plans là, non  smile.gif ?


Oui et non ... Je n'ai pas été assez précis.
Je ne parle pas du moindre plan où les acteurs sont filmés de face ! wink.gif Mais les plans où ils parlent "réellement" à la caméra, c-a-dire qui font apparaitre la caméra comme un personnage supplémentaire, hors-plan (en restant dans la fiction ou pas, voir mes 2 cas déjà decrits). Et ce personnage, par la force des choses, est "joué" par le spectateur (et/ou le réalisateur).
muf
Ah bé donc ça exclut le plan que j'évoquais de War of the Worlds. Par contre je pense qu'on peut mentionner le plan final de Avalon, bien que le personnage filmé ne parle pas...

Et pour revenir à l'utilisation du procédé: ben comme souvent, faut voir si c'est justifié par le ton général du film.

High Fidelity repose en partie sur une identification forte au personnage principal, puisque celui-ci représente une génération et une "classe sociale" bien définies, précises (ce qui n'empêche bien sûr pas au film de parler à une audience plus large). Du coup, l'effet miroir marche à fond, de même que le ton de la confidence et de la complicité. Ca coule finalement assez de source.

Et Annie Hall: exploration de la psyché de Woody Allen, one man show (enfin entre autres)... icon_arrow.gif les monologues ne choquent pas.

Ceci dit la réussite de ce type d'effet doit aussi reposer pas mal sur l'acteur concerné.
patkorat
CITATION(muf)
Et Annie Hall: exploration de la psyché de Woody Allen, one man show (enfin entre autres)... icon_arrow.gif les monologues ne choquent pas.


Surtout la scene ou il explique que certaines personnes comprennent que dalle au film qu'il vont voir, et qu'il se permet de sortir l'arme ultime de son chapeau. ca soulage  :lol:   8)
L'archiviste
Les pubs, les films institutionnels, les reporters "en live" qu'on croise dans les fictions ont souvent ce rôle d'invectiver le spectateur sans briser les conventions de la narration.
Les "Would you like to know more ?" de Starship Troopers agissent finalement de la même façon qu'un gars qui parlerait à la caméra.

Sinon, un petit détail que j'adore au sujet d'acteurs qui devraient parler à la caméra et ne le font pas, dans une scène des Dents de la Mer.
Le shérif Brody est installé sur la plage et guette toute manifestation du requin. A plusieurs reprises, la caméra va adopter son point de vue. Mais des tas d'éléments obstruent son (notre) regard, dont notamment des personnages qui vont venir lui parler de tel ou tel problème et qui l'emmerdent grave.
Durant les plans de caméra subjective, ces emmerdeurs devraient parler à la caméra, puisqu'ils s'adressent à Brody et donc cherchent son regard (donc celui du spectateur).
Mais les comédiens ne regardent pas vers l'objectif ! Leur regard est légèrement décentré vers le bord de l'écran. Le spectateur a du coup l'impression que c'est lui qui évite le regard de ces interlocuteurs pour observer au-delà, ce qui se passe sur la plage.
Sur un plan strictement théorique, ça ne devrait pas fonctionner. C'est comme si ces personnages parlaient à Brody en fixant les poils de son oreille.
Et pourtant si, ça marche du feu de Dieu parce qu'il s'agit d'une vraie fausse caméra subjective qui détourne le rôle traditionnellement alloué à une caméra subjective.

En bref :
-C'est magistral de simplicité
-Ca se donne l'apparence d'un truc "normal" alors que c'est une expérimentation ultra-risquée (acteurs et caméramen ont forcément du se demander ce qui se passait)
-Ca brise toutes les règles connues jusqu'alors à ce sujet (bonjour le sac de noeuds sémiliogique pour expliquer ça à des étudiants de l'image)
-L'effet recherché fonctionne admirablement sur le spectateur, tel qu'aucun autre effet "traditionnel" n'aurait pu y parvenir.

Bref c'est du Spielberg !
:!:


A l'extrême opposé du spectre artistique, je me souviens d'un court métrage français de fiction du type "regardez mon cul c'est de l'art", alternant des hommes et des femmes parlant de cul dans un lit ou confessant leurs histoires de cul à la caméra, donc au spectateur.
Le réalisateur, après projection, se vantait d'être parvenu a capturer la "véritable réalité en éliminant tous les effets, pour s'éloigner de la réalité fictive qu'on nous sert trop souvent au cinéma".
J'ai pas pu m'empêcher de lui demander : "Parce que toi, dans la réalité, tu parles souvent à des caméras quand t'es tout seul ?"
... l'a pas aimé...

:roll:
muf
CITATION(L'archiviste)
Les pubs, les films institutionnels, les reporters \"en live\" qu'on croise dans les fictions ont souvent ce rôle d'invectiver le spectateur sans briser les conventions de la narration.
Les \"Would you like to know more ?\" de Starship Troopers agissent finalement de la même façon qu'un gars qui parlerait à la caméra


J'étais justement en train de me dire que, plus généralement, une voix off c'était un peu équivalent (fonctionnellement parlant) à un regard caméra... Mais en un peu moins casse gueule... (quoique: c'est bien souvent aussi mal utilisé que le regard caméra - mais disons que c'est moins rhédibitoire)
Starnek
A la fin des Affranchis le personnage d'Henry Hill (Ray Liotta) s'adresse directement au spectateur. Lors du procés, il résume sa vie de mafieux et termine par un glacant "et tout ça maintenant c'est fini!", histoire de dire maintenant j'ai la même vie de merde que vous.
Image IPB

Dans un registre différent il y a le dernier plan de Memories of murder où le personnage principal regarde face caméra semblant chercher le serial-killer dans la salle (SPOILER tiré d'une histoire vraie, le tueur n'a jamais été arrétéFIN SPOILER)
Image IPB



c'était ma petite contribution et mon premier post depuis au moins 6 mois :wink:
muf
CITATION(Starnek)
Dans un registre différent il y a le dernier plan de Memories of murder où le personnage principal regarde face caméra semblant chercher le serial-killer dans la salle (SPOILER tiré d'une histoire vraie, le tueur n'a jamais été arrétéFIN SPOILER)
Image IPB


ATTENTION: SPOILERS FRAIS

Ah tiens c'est marrant, je le prenais pas comme ça le plan final de MoM, mais plutôt comme l'ultime expression de la détresse du personnage, au point que celui-ci se tourne vers le spectateur, comme pour lui demander de l'aide ou le pardon...

A PU SPOILERS

Sinon, pour revenir au regard caméra final de Escape from L.A.: s'il est très fort c'est notamment, je pense, grâce au jeu de Kurt Russel: l'effet aurait pu être gratuit mais là pas du tout puisqu'au début du plan Snake ne nous regarde pas, et se préoccupe surtout d'allumer son clope. Il tire une bouffée, puis semble se souvenir qu'on est là... Le regard est amené progressivement, ça se fait en douceur et ça évite donc de nous faire sortir du film, tout en impliquant admirablement le spectateur dans la problématique de l'oeuvre (i.e. l'entretien d'une forme perverse d'apathie par la spectacularisation systématique de tout et n'importe quoi).

Image IPB
Comment mettre le spectateur mal à l'aise... ou dans sa poche, c'est selon - en tout cas ça oblige en quelque sorte à prendre parti.
Dr Rabbitfoot
Ouaip, tout à fait daccord avec toi, y'a une forme de culpabilisation du spectateur, et c'est dans la logique de l'oeuvre et du personnage de Snake.
C'est un très bel exemple de l'utilisation du procédé : là Snake brise le voile de la fiction, et vise le spectateur assis dans son siège. Très intelligent, très bien présenté.
sebastien77
CITATION(Seetrouy)
Y a aussi quand les personnages se filment ou sont filmés (mais c'est p'tet' un peu hors-sujet :oops: ): dans Bernie et Sexe, mensonges et vidéo par exemple...


et Blairwitch Project, personne n'y songe ?   8)
Carlito
CITATION(L'archiviste)
Sinon, un petit détail que j'adore au sujet d'acteurs qui devraient parler à la caméra et ne le font pas, dans une scène des Dents de la Mer.

Plus simplement, c'est parce que Brody ne regarde pas ses interlocuteurs.
L'archiviste
CITATION(Carlito)
CITATION(L'archiviste)
Sinon, un petit détail que j'adore au sujet d'acteurs qui devraient parler à la caméra et ne le font pas, dans une scène des Dents de la Mer.

Plus simplement, c'est parce que Brody ne regarde pas ses interlocuteurs.

Oui mais tout simplement, dans la vraie vie, quand tu n'écoutes pas tes interlocuteurs et que tu tentes de regarder ce qui se passe derrière eux, eux ne parlent pas à un perso imaginaire placé sur ton épaule droite; ils tentent de croiser ton regard. :wink:
N'importe quel cinéaste, moins brillant, aurait choisi une "évidence" de cette sorte (ou pas de caméra subjective du tout).
punisher
Il y a également le regard entendu à la caméra lorsque le personnage prend à témoin le spectateur. J'ai en souvenir un film sans parvenir à mettre de titre dessus où le mec regarde l'objectif d'un air de dire " Vous voyez, je vous l'avais dit." Ca dure une seconde mais ça fait toujours son effet.
Ward
Parker Lewis :?:
Carlito
CITATION(L'archiviste)
Oui mais tout simplement, dans la vraie vie, quand tu n'écoutes pas tes interlocuteurs et que tu tentes de regarder ce qui se passe derrière eux, eux ne parlent pas à un perso imaginaire placé sur ton épaule droite; ils tentent de croiser ton regard. :wink:
N'importe quel cinéaste, moins brillant, aurait choisi une \"évidence\" de cette sorte (ou pas de caméra subjective du tout).

OK. Tout ce jeu de point de vue/perspective étant bien entendu une manière d'accentuer la concentration/tension du personnage.
D'ailleurs, as-tu remarqué que les contrechamps sont raccordés par les mêmes allées et venues?
Flying Totoro
Ingrid Thulin dans Les Communiants.
Le pasteur ouvre une lettre de son ancienne maîitresse, cut, on passe à Ingrid Thulin en plan portrait, sur fond gris, regardant fixement l'objectif et débitant le contenu de la lettre à l'intention du spectateur. Un vrai procédé de bourrin mais assez destabilisant.
Je me demande si quelqu'un avait osé avant Bergman (les communiants c'est 63)...
flanby
Y'a "Funny Game" de Haneke aussi qui fonctionne comme ça.

Je me rappelle plus trop du film mais c'était assez dérangeant....

Image IPB
Carlito
CITATION(Flying Totoro)
Je me demande si quelqu'un avait osé avant Bergman (les communiants c'est 63)...

C'est l'occasion de dire qu'en 1953, le dernier plan de Monika est un regard-caméra, repris par Truffaut en 1959 dans Les 400 coups.
Flying Totoro
Ouais mais justement, là Ingrid elle fait aps que regarder la caméra. C'est un plan de 4-5 minutes où une actrice totalement hors du contexte du reste du film parle au specateur.
Carlito
CITATION(Flying Totoro)
Ouais mais justement, là Ingrid elle fait aps que regarder la caméra. C'est un plan de 4-5 minutes où une actrice totalement hors du contexte du reste du film parle au specateur.

"C'est l'occasion de dire" à propos de Bergman. :wink:
punisher
CITATION(Ward)
Parker Lewis :?:


Oui. L'excellentissime Parker Lewis !
Mais je l'avais vu dans un film aussi.
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