francesco
15 10 2006 - 10:30
C’est la lecture du dossier principal du magazine Technikart d’octobre sur, je cite,
"Le pouvoir des nerds" (sous titré "
Cinéma, télé, jeu vidéo : ils contrôlent tout ! Révolution ou malédiction ?") qui m’incite à ouvrir ce topique sur cette question puisqu’en plus, c’est un problème qui me tient à cœur.
Mon opinion perso, qui ne demande qu’à être enrichie de celles des collègues, est que tout ceci est une mauvaise chose d’un point de vue artistique : le public qui se pique de dicter son comportement aux créateurs pour les faire rentrer dans le cadre qu’il aurait lui-même défini et qui serait du coup forcément préformaté et réducteur, c’est bien évidemment une connerie (un caprice de nombrilistes immatures, dans le pire des cas

) qui tue toute innovation créatrice et qui en plus doit bien faire rigoler les executifs (le public en arrive à être lui même le moteur du formatage qu’ils penaient à lui imposer !). Mais le point positif, c’est que ce phénomène semble DEJA atteindre ses limites et que les premiers signes de son déclin apparaissent (apparemment,
Des Serpents Dans L’Avion, aboutissement le plus ouvertement assumé de cette démarche, donne un résultat merdique qui ne satisfait personne). De plus, quasiment tout les wonder boy qui proclament avoir une démarche de "cinéaste geek soucieux de respecter les attentes du public" (n’importe quoi

) sont semble-t-il surtout des roublards qui flattent leur auditoire pour le mettre dans leur poche mais qui en réalité se contrefoutent de donner au public de qu’il veut, et qui en fait lui donnent plutôt ce dont il a besoin (pas forcement ce qu’il désire donc) et en profitent au passage, malgré leur discours de façade, pour livrer des œuvres très personnelles (Del Toro, Jackson, Whedon) quitte à détourner le matériau d’origine en prétendant faire le contraire (Gans avec
Silent Hill).
Pour l’aspect ludique du débat, Technikart dresse une liste des 9 "wonder boys" les plus influents sur la pop culture. Une surprise : pas de Del Toro ni de Sam Raimi, quelques partis pris discutables (JJ Abrams en 5ème place & Jack Black en 8ème -WTF ?!?-) mais des signes qu’au-delà de ces choix forcément subjectifs, la liste n’a pas été dressé à la légère puisque le top 3 est à la fois solide et audacieux (sur le podium, dans l’ordre : Jackson, Whedon –c’est pas moi qui le dit

…- & Kojima)
Edit : @ Lord : ben non, j'ai pas trouvé ça sur le ouaibe's, c'est dans un magasine de presse (maintenant tu peux télécharger l'exemplaire d'octobre sur le site www.technikart.com pour le même prix que le mag, encore en kiosque, mais ca implique de l'imprimer & de le relier toi même si tu veux par exemple pouvoir le lire dans les wc sans y transporter ton pécé donc je sais pas trop si ca vaut le coup)
Lord-Of-Babylon
15 10 2006 - 10:37
CITATION(francesco @ 15 10 2006 - 11:30)

C’est la lecture du dossier principal du magazine Technikart d’octobre sur, je cite, "Le pouvoir des nerds" (sous titré "Cinéma, télé, jeu vidéo : ils contrôlent tout ! Révolution ou malédiction ?") qui m’incite à ouvrir ce topique sur cette question puisqu’en plus, c’est un problème qui me tient à cœur.
Tu as un lien où l'on peut lire l'article ?
Bof.
En gros c'est des fans de pop culture qui se retrouve à en faire? Est ce que le mouvement nerd/geek est si particulier par rapport aux autres "cinéphiles" et à ce qui s'est passé dans le milieu du cinéma. Spielberg estce que c'est pas déjà ce qu'il faisait avec Indiana Jones?
Finalement plus j'entends le mot "nerd" ou "geek" plus j'ai l'impression qu'il se vide de son sens, toute personne ayant un vague programme de sociabilité et un interet plus ou moins marqué pour de la pop culture semblant quasiment éligible. Mais en même temps un "geek" qui réussit ca prouve un peu que sa capacité à vivre en société est assez bonne et a peu à voir avec celle des otakus les plus extremes.
Il y a peut être un mouvement qui est plus fort (Tarantino et tutti quanti) aujourd'hui mais on peut aussi à le rattacher à des choses plus générales comme le cynisme qui est à la mode et inhibe quelque peu les projets "1er degré" et une tendance de l'art à s'interroger et de parler de plus en plus sur lui même depuis quelques décennies.
Mechagodzilla
16 10 2006 - 08:55
perso, je commence à déjà pas être d'accord avec ça :
CITATION
"Le pouvoir des nerds" (sous titré "Cinéma, télé, jeu vidéo : ils contrôlent tout ! Révolution ou malédiction ?")
Les geeks/nerds et autres, ils controlent rien du tout. Le pognon (et le pouvoir de décision final), c'est toujours dans les mains des producteurs qu'il se trouve, et les les Geek/nerds ou autres, et bien ils n'obtiennent que ce que le système veut bien leur lacher. Quand le mouvement actuel d'adaptation de machins estampillés pop/comics/série s'essouflera, les geeks/nerds iront se faire voir.
Maintenant, concernant leur influence réelle ou supposée sur le média (et notamment les adaptations cinématographiques), je ne la trouve pas si forte que ça.
Regardez les FF, regardez Batman Begins, regardez les x-men...
le truc, à mon avis, c'est que Hollywood a compris que pour faire passer certaines pillules au niveau des fans purs et durs, il vaut s'y prendre en amont ce qui explique tous ces forums, annonces sur le net et autres présentations en conventions.
Quant aux auteurs prétendument "geeks", je pense aussi que ceux qui s'en sortent le mieux (Raimi, Del Toro, pour ne pas les citer) sont ceux qui pensent avant tout en termes de cinéma (le contre exemple parfait étant "sin city")
francesco
16 10 2006 - 09:20
CITATION(LMD @ 16 10 2006 - 09:05)

En gros c'est des fans de pop culture qui se retrouve à en faire?
Oui mais ce dont il est question ici est aussi et surtout l'influence de la fanbase (assez considérable & floue, et surtout active sur le ouaibe's)
CITATION(Mechagodzilla @ 16 10 2006 - 09:55)

Les geeks/nerds et autres, ils controlent rien du tout.
Même si je suis d'accord avec toi sur le fait que le phénomène est à relativiser (il y a une part de complaisance nombriliste dans tout ça), il ne faut quand même pas nier qu'il est sûrement en expansion : pour résumer, le transfert du mécanisme de bouche à oreille vers le support ouaibe le rend quand même beaucoup plus important, n'importe quel internaute un tant soit peu actif pouvant se transformer sans délai de temps en leader d'opinion/idiot utile avec un pouvoir de nuisance (commercialement parlant) relativement non négligeable. On a là un nouveau type de consommateur (ca fait chier d'écrire ça pour le rapport à l'Art mais bon

...) que l'industrie a tout intérêt à contrôler en instrumentalisant le côté leader d'opinion pour le recadrer vers le côté idiot utile (qui a pensé à ain't it cool news, là

?).
Le soucis quand on en revient à la seule chose qui compte, la valeur artistique de la production, c'est que la fanbase geek/nerd, si elle continue à déconner de la sorte à vouloir revendiquer je-ne-sais quoi en amont de la production, est en train de préparer un système dont la finalité ultra-conformiste sera de lui servir une soupe préformatée sans originalité ni valeur ni intérêt. C'est presque l'extériorisation d'une sorte de stade anal, cette histoire (il me semble que c'est Big Monster qui le premier -même si c'était pas forcément tout à fait dans cette forme là de ce type de débat- a avancé le premier cette anal-ogie ma foi extrèmement pertinente).
CITATION(Mechagodzilla @ 16 10 2006 - 09:55)

Quand le mouvement actuel d'adaptation de machins estampillés pop/comics/série s'essouflera, les geeks/nerds iront se faire voir.
Même remarque : tout à fait d'accord avec toi, mais ce n'est pas une raison pour attenuer l'importance du phénomène actuel (sans tomber dans l'excès inverse et de lui en accorder trop)
Edit : @ Mechagodzilla : je viens de relire ton post, et en fait, ce que j'en comprend, c'est que tu parles du rapport de force entre producteurs & public (geek/nerd, ici) sur
le contenu des oeuvres : tu en déduis que le public n'est pas si influent que ça (pas sûr, l'achat du billet d'entrée ayant à peu près autant de valeur que le bulletin de vote donc y'a une part de poids décisionnaire malgré tout) mais peut importe en réalité : sur cette question là, et par rapport à ce que j'écris ci dessus, je pense que le public sera TOUJOURS perdant si il se fait entraîner sur le terrain du contrôle du contenu artistique (et à plus forte raison si il y a va de lui même comme dans cette histoire de pouvoir des nerds qui veulent le contrôler ou au moins avoir leur mot à dire à son sujet) même si il obtient ce qu'il veut vu que le résultat sera de toute facon anti-artistique (un résultat formaté sur des bases sociologico-commerciale). La seule revendication valable est AMHA la liberté artistique à accorder aux créateurs, et on s'en éloigne (=le public geek nerd se tire une rafale dans le pied).
KRISSS
16 10 2006 - 09:48
Je pense que les récentes adapation de B.D et jeux vidéo qui ne sont la en fait que pour appater une nouvelle catégorie de public force à penser que les geeks et les nerds ont une inffluence particulière mais il n'en est rien au final.
On a juste droit à une nouvelle vague du ciné qui s'affirme d'année en année et qui confirme que le public qui va au cinéma a plus ou moin changé, de la à dire que les nerds geek ont une influence, c'est comme revenir à dire que certains films sont formatés pour les ménagères, c'est un procédé récurent dans le cinéma.
Tout cela n'est pas faux dans la forme mais dans le fond, c'est juste la couleur qui change car le gout reste le même. On tente de rassembler des "consomateurs" de ciné en tentant de faire la recette type pour attirer les spectateurs en salle comme une souris avec du fromage.
CITATION
Le soucis quand on en revient à la seule chose qui compte, la valeur artistique de la production, c'est que la fanbase geek/nerd, si elle continue à déconner de la sorte à vouloir revendiquer je-ne-sais quoi en amont de la production, est en train de préparer un système dont la finalité ultra-conformiste sera de lui servir une soupe préformatée sans originalité ni valeur ni intérêt.
En même temps on peut pas dire que jusque là c'était fondamentalement différent, à savoir que les productions essayent de donner au public ce qu'il veut voir (Bon l'image qu'ont les financiers du gout du public est parfois assez tordu j'en conviens) même si avec le net on observe certaines évolutions à ce niveau.
Mais de toute facon ce sera dur d'échapper à un mouvement de ce type avec le dévellopement du réseau et dans le même temps une démocratisation importante des outils de tournage (en tout cas des outils basiques, comme la caméra).
Cependant on exagére surement un peu l'effet de cette communauté, parce qu'on ne peut pas dire que les adaptations de comics (par exemple) ait donné vraiment satisfaction aux "fans" geeks et autres, ce qui n'empeche pas les studios de les enchainer à vitesse grand V. Et dans le cas de Raimi et Del Toro qui sont parmi ceux dont les films ont été les mieux acceuillis, si ils sont considérés comme des "nerds" par la fanbase (ou l'un des leurs), la réussite de leur projet tient avant tout à leur travail de réalisateur voire d'artistes, quand bien même ils sont sensibles ou ouverts à cette fanbase.
Le questionnement est en effet pertinent, mais encore une fois je ne sais pas si il ne faut pas rattacher ça à d'autres tendances culturels (et au fait que le ciné "fantastique" en général se soit finalement imposé comme un des plus populaires depuis quelques décénnies)...
Mechagodzilla
16 10 2006 - 10:06
@ Francesco :
Quand je dis que le public n'est pas si influent que ça, je parle effectivement de la phase de production. Ensuite, le public valide ou non les choix en se déplaçant dans les salles, mais le film à ce stade, il est déjà fait.
Perso, j'ai halluciné devant les réactions majoritairement positives du public devant les préviews de X-men 3 (la sentinelle dans le brouillard...) et des FF (Fast and Furious chez marvel). La preuve pour moi qu'avec un peu d'astuce, on peut lui faire avaler n'importe quoi.
Mais bon, quand on voit des trucs comme "sin city", on ne peut qu'être d'accord avec ce que du dis plus haut, effectivement. A contrario, quand on voit un truc comme "Batman Begins", on peut également se dire qu'il ne faut pas laisser faire n'importe quoi non plus par nos chers auteurs.
Ceci dit, le problème du "controle" sur l'oeuvre, il est vieux comme le cinéma. Auparavant, c'etait l'opposition Producteur/réalisateur qui animait les débats, aujourd'hui, il y a cette donne supplémentaire à intégrer, à savoir le fan de base et son supposé pouvoir de nuisance (je dis bien supposé, parce que pour l'instant, je n'ai pas connaissance d'un film dont la carrière ait vraiment été bousillée par internet, merci de me corriger en cas d'erreur).
Le public, qu'il soit lambda ou geek/nerd, il se tirera une balle dans le pied à chaque fois qu'il ira voir en masse un truc qui ne le mérite pas (et des exemple, il y en a des centaines depuis 1 siècle)
Est-ce qu'on aurait pas surtout tendance à totalement surestimer la véritable proportion de cette partie bien particulière du public ? francesco parle surtout de la frange geek/nerd venue du web, mais j'ai comme dans l'idée que, comparativement au public "de base", c'est plutôt la portion congrue. Je pense pas qu'on puisse faire 450 millions de $ au BO en attirant simplement les nerds, geeks et tout ce que vous voulez.
Qui plus est, j'ai aussi du mal à percevoir l'influence réelle de bastions du geekisme netien tel AICN sur les films et leur conception en eux-même, exception faite de cas isolés mais effectivement dommageables (ex: la review avancée de Harry Knowles sur invitation de McTiernan qui aurait joué une grande part dans la décision du studio de remonter le film).
Bref, je suis assez d'accord avec Mecha.
KRISSS
16 10 2006 - 10:20
De toute façon, les Del Toro, jackson et autres Raimi n'ont pas été inventé par les fans, ils ont engendré un fnanatisme autour de leur univers artistique, ceux la ont séduit et leur travails n'est finallement pas plus formaté qu'un autre.
Il ne faut pas forcément croire que le Geek nerd ou autres pousse les productions à satisfaire sa catégorie, on applique une recette si elle fonctionne et le jour ou çna ne sera plus rentable, on en cherchera une autre.
la preuve en est avec les films sentimentals qui n'ont plus toutà fait les même ingredients qu'il y a 10-20 ans.
darklinux
16 10 2006 - 14:02
Amusant , si si nous nommes desormais comme la Famille , partout ...
Nova0_0
16 10 2006 - 14:53
Bon... j'ai pas lu l'article donc, je vais peut-être enfoncer des portes ouverte...
Faut voir ce qu'on appelle le Geek. Si on considère qu'un geek, c'est avant tout un passionné alors c'est le premier à aller au cinoche, en plein tarif, pour l'adaptation de sa BD favoritée, qui retournera 4 fois pour le revoir, qui achetera tout le merchandising qui va avec, qui prendra aussi la version limité en DVD, plus l'édition spéciale, plus la version director's cut, la BO. Bref, le geek fait marcher l'industrie. En tant que consommateur, il est donc logique qu'il est une influence.
Surtout qu'il est assez facile de prévoir les gouts des geeks.
Je rajouterais que, nous, les geeks, avons généralement bon goûts!
Plus sérieusement, le geek, pour donner une definition dans le bon sens du poile, est un consommateur d'Art à l'esprit ouvert. Voir le geek comme un consommateur neuneu est une grave erreur. Le geek est ouvert d'esprit, tout en étant très critique, et apprécie son côté décalé, "différent". Cibler les geeks avec du
mainstream*, ça marche au début, mais ça ne durera pas longtemps...
* : disons plutôt qu'à vouloir "presser le citron jusqu'à plus soif", cela devient mainstream et forcement, ça ne touche plus le geek...
KUBIAK
16 10 2006 - 15:42
Le geek n'est qu'une minorité comparé au simple fan de ciné ou de spectateurs qui remplissent les salles ...
voilà ce qu'est un geek ou nerd pour WEIRD AL YANKOVIC, vraiment poilant

mais tellement vrai
pour les anglophones only ,sorry pas de sous-titres
Parodie du dernier succès de Chamillionaire
WHITE AND NERDY
simidor
16 10 2006 - 21:13
Oui, y'a un grand cercle de cinéastes qui réfléchissent plus en matière de références cinés/pop culture plutôt qu'autre chose. Cependant, le mot geek est très peu fort étant donné que ceux qui sont cités arrivent à apporter une pierre supplémentaire à l'édifice de ce qui existe déja. Même un type comme Tarantino qui fonctionne à fond dans ce procédé apporte sa touche à son cinéma. Jackson et Whedon se revendiquent comme tels, pourtant ils ont chacun leur patte. Les geeks qui ont de l'influence ne se contentent pas de reproduire basiquement ce qu'ils voient. Et puis y'a un paquet de grands cinéastes qui réfléchissent par rapport au cinéma et à l'art en lui-même. Sergio Leone était un grand fan de cinoche américain, de romans noirs etc...et il a bati une bonne partie de sa filmo sur le souvenir et le détournement de ce qu'il regardait. Qui a dit que c'était un geek?
Sur l'influence des geeks internautes, ça serait vraiment triste. Si influence il y'avait, ça voudrait dire qu'ils se ressemblent tous et obéissent à une religion (c'est un peu l'idée qui s'étend comme on a tendance à foutre les gens dans des catégories pour les juger ensuite, d'ou ce type d'article).
ouais, le public c'est des nuls, d'aileurs il devraient pas aller voir les films.
les créateurs ne devraient faire les films que pour les créateurs.
les autres ils ont qu'a etre créatifs, ça leur apprendrait.
(Jackson, Whedon sur le podium, n'importe quoi)
darklinux
17 10 2006 - 09:03
Jez me suis donc acheté ce numéro de " Technikart " et j ai l impression qu il decouvre l ' eau chaude ; bon je l est survolé mais sa ne reste que des généralité ( du genre a vaoir acheté sur trois ans trois Mad Movies ...) , mais d ' après le ton qu ils utilisent sur nous ; ils y va y avoir une fricassé de doigts ...
francesco
17 10 2006 - 09:37
CITATION(darklinux @ 17 10 2006 - 10:03)

Jez me suis donc acheté ce numéro de " Technikart " et j ai l impression qu il decouvre l ' eau chaude ; bon je l est survolé mais sa ne reste que des généralité ( du genre a vaoir acheté sur trois ans trois Mad Movies ...) , mais d ' après le ton qu ils utilisent sur nous ; ils y va y avoir une fricassé de doigts ...
Sans vouloir défendre ce dossier (qui vaut ce qu'il vaut, avec ses partis pris assumés), faut quand même garder à l'esprit qu'il émane d'une revue positionnée "généraliste branchouille urbaine bobo" et que le parallèle avec Mad Movie n'est donc pas supaire pertinent. Je comprend pas trop ta remarque finale sur "
le ton qu'ils utilisent sur nous" (j'ai plutôt l'impression qu'ils s'incluent implicitement dans le lot mais qu'ils s'autorisent un certain recul ma foi salutaire) mais bon. De toute facon, si tu veux quand même aller sur ce terrain là, prend en compte le fait qu'une grande partie des textes (dont celui sur le ComicCon de San Diego, la grande messe "nerd" de plus en plus courtisée par les majors Hollywodiennes) a été rédigé par Benjamin Rozovas qui dans le cadre de ses activités de journaliste est très clairement (et activement) un "partisan de la cause" (de la mad pop culture, s'entend). Accessoirement, il a été rédacteur à Mad Movies (et aussi à DVD Vision, pour info)
(étant donné que j'évoque souvent son nom, je précise que je ne connais pas ce type ni d'Eve ni d'Adam, c'est juste que j'apprécie beaucoup ce qu'il fait, notamment défendre brillament et de manière enrichissante des oeuvres Mad -Buffy entre autre
- pour ce qu'elles sont, et au delà des facilités à vocation de faire-valoir)Fin de la parenthèse
darklinux
17 10 2006 - 09:42
Cetres , mais la cela fait trop " geek pour les bobo" ...
francesco
17 10 2006 - 09:54
CITATION(darklinux @ 17 10 2006 - 10:42)

Cetres , mais la cela fait trop " geek pour les bobo" ...
Je sais pas. Pour être tout à fait honnête avec toi, vue la ligne éditoriale du mag, je craignais ça aussi mais je dirais qu'au final, c'est vraiment pas du tout flagrant (en tout cas j'ai l'impression que c'est pas du tout l'orientation du truc). Enfin brèfle, ne dévions pas là dessus SVP (ca va dégénérer

).
(y'a aussi dans ce numéro d'octobre un article -qui n'a rien à voir avec le dossier sur le pouvoir supposé des gouiques- sur la défense des bobos
) (un article pas mal d'ailleurs)
(sans compter le fait que les geeks qui bi-classés bobos, c'est pas une rareté non plus hein
)
darklinux
17 10 2006 - 09:56
CITATION(francesco @ 17 10 2006 - 10:54)

CITATION(darklinux @ 17 10 2006 - 10:42)

Cetres , mais la cela fait trop " geek pour les bobo" ...
Je sais pas. Pour être tout à fait honnête avec toi, vue la ligne éditoriale du mag, je craignais ça aussi mais je dirais qu'au final, c'est vraiment pas du tout flagrant (en tout cas j'ai l'impression que c'est pas du tout l'orientation du truc). Enfin brèfle, ne dévions pas là dessus SVP (ca va dégénérer

).
(y'a aussi dans ce numéro d'octobre un article -qui n'a rien à voir avec le dossier sur le pouvoir supposé des gouiques- sur la défense des bobos
) (un article pas mal d'ailleurs)
(sans compter le fait les geeks qui bi-classés bobos, c'est pas une rareté non plus hein
)+1 quoique le mélange Cioran - France Info * + DCverse et Roméro
* in "
Les bobos de Renault
Poltermok
17 10 2006 - 11:08
CITATION(francesco @ 17 10 2006 - 10:54)

(y'a aussi dans ce numéro d'octobre un article -qui n'a rien à voir avec le dossier sur le pouvoir supposé des gouiques- sur la défense des bobos

)
(un article pas mal d'ailleurs)[/font]
[font=Arial Narrow](sans compter le fait que les geeks qui bi-classés bobos, c'est pas une rareté non plus hein
?? Gouiques? (des gouines geek, c'est ça?)
Des geeks bi-classés bobos... C'est-à-dire un geek qui est bobo en même temps, c'est ça? (un peu comme un Ranger bi-classé Nerd?)
Tain faut suivre, ça va être bientôt aussi difficile à suivre que les tendances de l'électro, les catégories CSP!
darklinux
17 10 2006 - 12:53
j ' ai donc lut ce " papier " ou plutot cette série de papiers sur nous les geeks ; ils n ' y a rien a sauvé ....j ' ai poursuivi la lecture sur les " bobos sans defense " atatqué par le grand méchant Renault et le Vicomte ; j ' avais l 'impréssion qu il y ' avait deux poids , deux mesures :
- Les geeks sont des associaux , anormaux ...etc qui pollue la société avec leur culture décadentes et sans interet sauf pour les grands groupes qui sont méchant parce qu ils font des films grand publics et les geeks ...
- Les bobos sont de pauvres victimes innocentes comme l 'agneau qui viens de naitre et qui se font tapés dessus par des réacs ( si tu ne lis pas les Inrocks , Technokart , Elle ) tu est forcément réacs .
francesco
17 10 2006 - 13:36
@ Darklinux : effectivement, l'autre article est pro-bobos (et pour la petite histoire, je trouve que les arguments avancés sont loin d'être ineptes notamment les précisions sur la caractérisation du bobo qui recadrent les préjugés sur ce point) mais ce n'est pas le sujet du présent topique.
La critique de la forme du dossier de Technikart en tant que tel non plus d'ailleurs (maintenant, si le débat sur le niveau de l'influence des geeks dérive vers une analyse de la prose de Technikart à ce sujet, pourquoi pas mais je me demande si c'est vraiment interessant du coup

).
Précision : contrairement à toi, je n'y ai pas vu de charge négative contre les geeks (?). On a pas du percevoir le truc de la même manière (maintenant, j'ai pas non plus décortiqué chaque tournure de phrase mais ca serait un peu du pignollage parce qu'au global, c'est un dossier assez neutre et plus informatif que polémique je crois non ? En tout cas, rien qui ne justifie une levée de bouclier
)Enfin brèfle (bis...)
darklinux
20 10 2006 - 09:15
Franchement cette série d ' articles aurait étez louable si il avait interrogé P. Jackson ou Tarantino ; non ? parce qu il est vrai c est creux ...en plus si ils s ' intérrésssais réelement au Geek il aurait demandé l ' avis des auteurs de " suck my geek " n ' est-ce pas ?
C'est quoi, un geek ? C'est quoi, un nerd ?
Pour ma part, j'ai déjà un problème avec les mots "geek" et "nerd". C'est quoi, un geek ? Un intello, non ? Un polar ? Un rat des bibliothèques ou un spécialiste en informatique ? C'est quoi, un nerd ? Un passionné extrême, non ? Un fan ? Un fanatique ?
Je n'ai pas grandi avec ces deux termes, je ne les ai jamais vus dans un dictionnaire français et j'en ai assez qu'ils soient utilisés à tout bout de champ alors qu'ils ne me semblent réellement pas désigner quelque chose de particulier. Qu'est-ce qu'un otak ou un fanboy, aussi ?
En France, dans le milieu japanim', il est commun de désigner quelqu'un de très calé sur les mangas et séries animées sous le terme "otaku". Le problème, c'est que ça marche aussi pour quelqu'un qui ne sort pas beaucoup de chez lui. Au Japon, c'est réservé à des espèces de monstres, des malheureux, des cas sociaux et psychologiques qui demeurent enfermés chez eux, totalement repliés sur eux-mêmes (à ce niveau-là, la référence/parabole est bien sûr Shinji Ikari, mais encore le personnage est-il un ado et rencontre-t-il des gens quand même... que penser d'un type de trente ans aussi réservé que lui ?).
Bref, on a là un exemple des applications tout à fait trompeuses de ces termes étrangers. C'est particulier, alors ça peut s'appliquer à n'importe quoi, l'un de ces mots.
Maintenant, on va dire, en gros, qu'un geek/nerd est un "passionné". Supposons, hein. Je ne m'intéresse pas aux termes, une multitude de dénominateurs communs permettent de me ranger commodément sous les deux termes "geek" et "nerd", mais je ne me suis jamais senti appartenir à une "communauté" ou à une "génération" geek (pour reprendre les termes d'un documentaire amateur sorti y'a pas si longtemps), et puis, il y a aussi des éléments qui m'en font sortir.
Bref, je suis sûr que c'est pareil pour à peu près toutes les personnes qui liront ces quelques lignes. On est des geeks et des nerds... et on n'en est pas, avant tout et surtout.
En attendant la cavalerie des communautaristes qui va sans doute me répondre que j'ignore un phénomène et plus encore une révolution (sic), revenons au sujet proprement dit...
Les geeks/nerds ont une influence croissante sur la production artistique ?
Ah bon ? Mais où ça ? Je ne vois guère de différence entre le Peter Parker des films de Sam Raimi et n'importe quel ado paumé mis en scène durant les décennies cinématographiques précédentes, je vois juste dans "Le Seigneur des Anneaux" et "King Kong" des adaptations soignées de mythes déjà connus, et "Silent Hill", pareil.
Et "Matrix" ? Je ne vais pas revenir sur tout le mal que j'en dis (j'en vois déjà qui fourbissent leurs armes au fond de la salle pour Dieu sait quel usage), mais qu'est-ce qui en fait tellement un film de geeks/nerds ? Le fait qu'il soit blindé de clins d'oeils, d'hommages et de pomp... hum, ma fourche a langué... bref, qu'est-ce qui en fait un film de geeks ? Les longs métrages ultra-référentiels, ça ne date pas d'hier, et après un siècle de cinématographe, il est assez inévitable qu'on en arrive à une myriade d'oeuvres dont la matière première repose sur des travaux antérieurs, non ? C'est même l'une des bases de la création artistique, le recyclage des influences...
Bref, les geeks, je ne les vois pas dans les produits finis...
Les geeks/nerds n'existent pas !
Ou du moins, leur influence croissante est une belle invention. Nous voilà bien feintés, on essaie à longueur de temps de nous faire découvrir les joies de la sodomie sans vaseline en nous flattant dans le sens du poil. Le public se cultive, se raisonne, il a de plus en plus de choix devant lui, alors que faire pour qu'il continue à piocher là où on veut qu'il pioche, dans les productions où on investit un paquet de pognon ? Simple, on n'a qu'à lui dire qu'il fait partie d'une élite, ou tout du moins d'une certaine portion de la population. Etre marginal, c'est tellement la classe... et si on peut appartenir à une "communauté", à une "génération" en même temps, vous imaginez l'extase !
La formule des geeks au pouvoir, c'est une grande imposture.
Je m'étonne que des cinéphiles sérieux accordent plus d'importance à ce concept médiatique qu'au nanar moyen.
CITATION(Loki @ 21 10 2006 - 08:49)

C'est quoi, un geek ? C'est quoi, un nerd ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Geekhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Nerd
Oui. Je sais. Je sais utiliser Wikipedia, Jamic. Sans blague. Et je l'avais déjà consultée à ce sujet. Si.
Et tu remarqueras que les définitions données par Wikipedia sont très proches de certaines des définitions que j'évoque au début de mon précédent message.
Mais Wikipedia n'est pas l'ultime source d'informations à laquelle il convient de se fier comme à une bonne vieille encyclopédie. Et puis, de toute façon, là n'est pas mon propos.
Ce que je voulais dire, c'est qu'il s'agit de termes d'argot souvent utilisés au-delà de leur sens premier. Et là, leur usage pour désigner les amateurs de "culture pop" en général s'avère proprement abusif. Prenons le blog de Dark Linux ici présent, pour exemple :
CITATION
Bonjour au geeks et geekettes qui sont tombé par hasard sur mon blog , et bienvenue ; j ai un peu moins de la trentaine et nous allons parlé ici de ce que un certain type de presse appelle la ''sous-culture geek'' .
mais qu 'est-ce que la ' sous-culture geek ? En simplifiant a outrance : la japanim ; le comic book ; les romans policiers ; la science – fiction ... ; les séries télévisé ; le manga ; les films de genres ... les jeux vidéo ; les figurines et autres bande original de films ( je vous renvoi sur le site Mad Movies auquel je participe en tant que très modeste contributeur .
Et si parlions de moi ? Étant de la génération '' Club Dorothée '' , j ' ai étez dés mon plus jeune age abreuvé de '' saint Seya '' ; '' Dragon Ball '' et sa suite direct et très bourine '' Dragon Ball Z '' ; j ' ai étez un lecteur du magazine de jeu vidéo '' Joystick '' qui part rapport
a ma période ado , n ' est plus que l ' ombre de lui même . J ' ai découvert la science fiction via le film '' Abyss '' de James Cameron , l un de mes chocs visuel et auditifs suivi par '' Prédator 2'' aussi vu au cinéma a l 'époque et oui nous n 'étions pas encore sous la férule du PG-13 .
Comme plein de monde j ' ai découvert Batman au cinéma ; a l 'occasion de '' Batman le défi '' j ' ai aussi vu les machins de Schumacher ; qui sont ignoble ... mais j 'enfonce des portes grandes ouvertes . Je suis un grand fan des '' Ghost in the shell '' ; je vous recommande aussi bien les ouvrages chez Glénat que les DVD .
En quoi Dark Linux vient-il de nous décrire une sous-culture ? Depuis quand japanimation (ah, et pas l'animation d'autres pays ?), séries télévisées et romans policiers sont-ils plébiscités par la même catégorie de gens, catégorie unique, en fait ? Ne s'agit-il pas que de consommation de fiction sur le plus grand nombre de supports possibles, appétit propre à de nombreuses personnes n'ayant strictement rien en commun ?
Maï-Mx
21 10 2006 - 16:37
En quoi mérite-je le qualificatif de Troll ? Je ne fais pas dévier le débat, ou alors, le concept de "dérive" a grandement évolué depuis le dernier coup d'oeil subrepticement glissé entre les pages du dictionnaire.
La définition du geek ou du nerd, et le fait que certains les conçoive en tant "qu'état d'esprit", "génération" ou "communauté", est à la base même de cette idée que je considère personnellement comme absolument médiatique et radicalement aberrante, qui donne son titre au sujet : "L'influence croissante des geeks/nerds sur la production artistique".
the real mojo
23 10 2006 - 20:51
une petite précision: l'auteur de l'article dans Technikart est un ancien zineux (l'excellent Tales from B movies, c'est lui) et il défendait à longueur de page des séries Tv (un gros faible pour Buffy déja) et des série B sympa comme celles de Yuzna. Ce mec était surement un geek
darklinux
24 10 2006 - 08:52
CITATION(the real mojo @ 23 10 2006 - 21:51)

une petite précision: l'auteur de l'article dans Technikart est un ancien zineux (l'excellent Tales from B movies, c'est lui) et il défendait à longueur de page des séries Tv (un gros faible pour Buffy déja) et des série B sympa comme celles de Yuzna. Ce mec était surement un geek

Il renit sa nature ...
Poltermok
24 10 2006 - 13:03
Desole, je remets ca sur le tapis, mais :
C'est quoi un geek? Et en quoi il forme une communaute (c'est surtout ce point qui me chiffonne)?
Definition de geek (pitie, ne me chaties pas avec Wikipedia, Jamic!)Un geek serait un passionne, qui mettrait en avant son gout pour la culture populaire (terme deja bien ambigu). Bon. Ben ca fait pas trop une communaute, ca, ca fait juste une philosophie, quelque chose en rapport avec l'hedonisme (et la, paf! Y a la personne qui a lu les classiques qui me sort : "tintintin! attention! C'est pas ca l'hedonisme!!" Et la je lui fait : "ouais mais on va peut-etre prendre le sens commun en cette delicieuse (quoiqu'ombrageux) debut de XXIeme siecle, et pas la definition hellene, Helene" - si la personne en question s'appelle Helene, c'est encore mieux)
BREF! Tout ca pour dire que "geek" en tant que passionne de culture populaire, c'est trop flou comme terme (et je rejoins tout a fait Loki la-dessus).
Bon. Alors, affinons le critere : quelqu'un qui VIT sa passion. C'est-a-dire quelqu'un dont les activites reelles tournent autour de sa passion. Et quelqu'un qui aurait une connaissance encyclopedique de son sujet. Ce serait un peu comme les Gardiens du Temple, la Noblesse de la sous-culture en quelque sorte. Ouais.
Autre chose : les geeks sont des gens fascines par la FICTION. Par les univers et les paradigmes qui ne sont pas de ce monde. Par exemple, un admirateur de belles carosseries ou collectionneur de bustes de Napoleon est-il un geek? Non a priori.
La verite est que je vois vraiment pas tres bien ce que l'on veut mettre sous ce terme, qui renvoie a des realites completement differentes : du gars interesse au fanatique ultra-hardcore qui se flagelle en recitant les coups de Street Fighter 2, il y a un monde!
Et quand on parle de communaute... Les geeks sont completement eparpilles a la surface de la Terre, se rencontrent rarement (les conventions geeks, les Tokyo Game Shows... plutot rares finalement). Et surtout, les regrouper tous sous un seul terme me parait etrange : entre le fan hard-core des comedies de Fernandel (

) et le petit genie qui maitrisent tous les coups a Tekken : the next generation of Pandantagueul, il y a un fosse geographique, generationnel, mediatique, etc. C'est un peu comme les bobos et al Qaida (

) : ils sont partout et nulle part, ils controlent les gouts et les convictions de chacun.
Retrecissons alors la definition : un geek est un fana d'un comics, d'un livre, d'un film... qui est en train d'etre remake/adapte/tripatouille/massacre!

La on commence a toucher du doigt le VRAI geek!
ET LA, C'EST LE DRAME.
Les studios adaptent... Dans un monde ultra-eclate, ils croient qu'en prenant un denominateur commun a tous, et en plus ancre souvent dans le sentimental (souvenir d'enfance, adolescence), ils vont faire du ble.
Et franchement, les geeks, Hollywood il en a rien a foutre. La preuve : quasiment toutes les adaptations de comics sont ouvertement irrespectueuses du materiau d'origine (je vous renvoie a ces innombrables adaptations infideles). Et a chaque fois les geeks hurlent. Mais ca n'empeche pas d'engranger du pognon!
Par ce simple fait, je pense donc que les geeks n'ont pas de reelle influence a Hollywood.
Donc :
1) un geek, c'est pas tres net ce que c'est
2) ca formerait une communaute eclatee
3) Hollywood s'en contrefout royalement.
Merdum.
(comite de redaction de Teknikart : me voila! Tain ce post, c'est quasiment une lettre de motivation quoi!)
Hmmmm, comme le dis Poltermok, la définition du Geek me semble assez floue.
Disons qu'avec le phénomène (ultra développé ces deniers temps) du "communautarisme", et la segmentation de nos sociétés en différentes "tribus", les signes distinctifs relatifs à chaques groupes ont évolué.
Ex : pendant longtemps, les signes d'appartenance restaient assez tribaux et corporels (tatouages, coiffures, fringues, bijoux). Bref, l'appartenance à un "clan" passait par la déformation (ou décoration) corporelle.
Mais depuis l'essort du marketing ciblé, de la "segmentation" du marché, et de la société consumérisme en général, certaines tribus externalisent ces éléments en applicant la personnalisation à leurs objets de consommation. Par exemple le phénomène du tunning, pour ce qui est des voitures, des ordis...que sais-je encore.
Le segment "geek" semble être le nom choisi pour désigner une certaine tribu adepte d'une catégorie spécifique des produits de consommations, à savoir la consommation de biens culturels contemporains (la pop culture, comme on l'a aussi appelée). A savoir, les gros consommateurs de jeux vidéos/comics/BD/films et DVD etc...
Un segment intéressant économiquement parlant, car comme toute tribu consommatrice, elle est prète à raquer un max pour ses "marques identitaires" (éditions collector, figurines, vrais poils pubiens de chewbaca, etc.)
Vous me direz "oui, mais le geek n'a que rarement un look défini et reconnaissable". Précisément, mais ce sont ses collections d'objets de consommation qui le définissent. Ce genre de tribu a bien souvent une forte tendance à la collectionnite. Bien plus que le T-shirt spidey dédicacé avec le vrai sperme de Sam Raimi, il faut pénétrer dans l'antre d'un geek pour découvrir son territoire (poster cinés, collections diverses sur étagères etc.) Ce qui pose bien évidement des problèmes en termes de groupements de geeks, qui sont bien souvent solitaires. Le principe de la tribu étant tout de même de se retrouver ensemble, en groupes, on assite à l'émergence logique (ou bien est-ce l'inverse ?) de communautés sur internet, de conventions et festivals permettant de se faire reconnaitre de ses pairs.
Ca bien entendu, il ne sert à rien d'avoir autant de marques communautaires si personne ne peut les voirs.
A ce niveau, (et c'est valable pour toutes les tribus) on peut dire que la multiplication des signes d'appartenance s'apparente à du "c'est moi qui ai la plus grosse" sélectif et communautaire. Le but étant d'épater la galerie pour se faire reconnaitre par le reste du groupe.
J'appuie Poltermok, il exprime très bien ce que je voulais dire en plus limpide, joie.
Kea, si on suit ton raisonnement, les geeks seraient les
fashion victims d'aujourd'hui ? Les bimbos de l'imaginaire, en quelque sorte ?
Bret Gimson
24 10 2006 - 23:27
Pour moi geek et nerd sont surtout des termes gentiment péjoratifs, qui désignent l'état de dégénérescence socio-mental auquel peut conduire une pratique non équilibrée de toute forme de centre d'intérêt périphérique aux valeurs humaines fondamentales (i.e. sans aucun sens du goût ni de la mesure, avec pour seul objectif la satisfaction d'un plaisir primaire et irresponsable). Je ne sais pas si on peut parler d'influence néfaste sur le monde du divertissement, mais on peut voir un rapport entre la prolifération de "l'être nerd-geek" (Nerdeek) et l'état d'imbécili-heureusité a-goustique et immature qui sont les composantes principales de la psyché de l'homme moderne; le nerdisme n'en représentant que l'une des possibles manisfestations (... on pourrait aussi citer les fans de tuning ou les supporters de football).
darklinux
25 10 2006 - 09:33
Ce qui me gène la dedans est que les auteurs tape systématiquement sur "
Snake on plane " en disant ( en substance ) oui , c est nul , a cause de ces crétins de
Geek qui imposent leur choix ; dit donc heuresemnt que nous sommes fin 2006 ; vous imaginez si ces articles etaient parut en 2005 année
Sin City - Batman Begins - Revanche des Siths ? qu ' est-ce que nous aurions subit comme invective !
Mechagodzilla
25 10 2006 - 10:15
CITATION(Bret Gimson @ 25 10 2006 - 00:27)

Pour moi geek et nerd sont surtout des termes gentiment péjoratifs, qui désignent l'état de dégénérescence socio-mental auquel peut conduire une pratique non équilibrée de toute forme de centre d'intérêt périphérique aux valeurs humaines fondamentales (i.e. sans aucun sens du goût ni de la mesure, avec pour seul objectif la satisfaction d'un plaisir primaire et irresponsable). Je ne sais pas si on peut parler d'influence néfaste sur le monde du divertissement, mais on peut voir un rapport entre dans la prolifération de "l'être nerd-geek" (Nerdeek) et l'état d'imbécili-heureusité a-goustique et immature qui sont les composantes principales de la psyché de l'homme moderne; le nerdisme n'en représentant que l'une des possibles manisfestations (... on pourrait aussi citer les fans de tuning ou les supporters de football).
je trouve ça un brin mysanthrope, comme approche. Qu'internet ait donné la parole à toute une population d'ados attardés, et que quelque part ce ne soit pas génial, je veux bien le concevoir.
Mais de là à déboucher sur tout un commentaire sur l'homme moderne et sa régression intellectuelle et morale comme source de tous nos déboires artistiques... bof. Plutôt qu'un glissement progressif vers une société de plaisirs immédiats et infantiles, je pense qu'on peut aussi voir un palliatif à une réalité de plus en plus dure... En ce qui me concerne, ce n'est pas un hasard si Star Wars est sorti juste après le premier choc pétrolier et les premières manifestations du chomage de masse que nous connaissons aujourd'hui...
et puis je connais quelques supporters de football tout à fait sains dans leur tête qui se feraient un plaisir d'invalider ta théorie
CITATION(Loki @ 24 10 2006 - 21:41)

Kea, si on suit ton raisonnement, les geeks seraient les
fashion victims d'aujourd'hui ? Les bimbos de l'imaginaire, en quelque sorte ?

En quelque sorte. Ce que je veux dire, c'est que le terme
geek n'est pas apparu ex-nihilo. Un fan de comics, ou de films de genre, se décrira comme un passionné de comics ou de films de genre. Mais la société de consommation actuelle a tendance à définir une nouvelle terminologie afin de regrouper certains groupes d'individus par paquets "bankable". Le terme geek regroupe donc une cible, un marché, aux centres d'intéret plus ou moins communs, ou relevant à peu près de la même industrie (l'entertainment, la production culturelle contemporaine)
Ce que je veux dire, c'est que le terme geek n'a pas été créé par les afficionados de tel ou tel genre, qui sont, eux, biens plus précis sur leur passion, mais par les journalistes et industriels qui font tout pour segmenter le marché de façon fonctionnelle.
Souvenez-vous de l'apparition et du succès du terme "bobo"...ben c'est pareil.
AMHA tout ça tout ça....
Fraggle
25 10 2006 - 10:59
CITATION(kea @ 25 10 2006 - 11:26)

Ce que je veux dire, c'est que le terme geek n'est pas apparu ex-nihilo.
Tiens je pensais que si, particulièrement dans les milieux informatiques... avant nerd suffisait à tout le monde comme étiquette non? (84:
Revenge of the nerds). Que ça ait été récupéré par la suite n'a pas grand chose d'étonnant.
(et pour faire plaisir à tout le monde, terminons en
chanson!
après tout c'était le but principal de ce post 
)
Maï-Mx
25 10 2006 - 11:25
CITATION(Mechagodzilla @ 25 10 2006 - 11:15)

CITATION(Bret Gimson @ 25 10 2006 - 00:27)

Pour moi geek et nerd sont surtout des termes gentiment péjoratifs, qui désignent l'état de dégénérescence socio-mental auquel peut conduire une pratique non équilibrée de toute forme de centre d'intérêt périphérique aux valeurs humaines fondamentales (i.e. sans aucun sens du goût ni de la mesure, avec pour seul objectif la satisfaction d'un plaisir primaire et irresponsable). Je ne sais pas si on peut parler d'influence néfaste sur le monde du divertissement, mais on peut voir un rapport entre dans la prolifération de "l'être nerd-geek" (Nerdeek) et l'état d'imbécili-heureusité a-goustique et immature qui sont les composantes principales de la psyché de l'homme moderne; le nerdisme n'en représentant que l'une des possibles manisfestations (... on pourrait aussi citer les fans de tuning ou les supporters de football).
je trouve ça un brin mysanthrope, comme approche. Qu'internet ait donné la parole à toute une population d'ados attardés, et que quelque part ce ne soit pas génial, je veux bien le concevoir.
Mais de là à déboucher sur tout un commentaire sur l'homme moderne et sa régression intellectuelle et morale comme source de tous nos déboires artistiques... bof. Plutôt qu'un glissement progressif vers une société de plaisirs immédiats et infantiles, je pense qu'on peut aussi voir un palliatif à une réalité de plus en plus dure... En ce qui me concerne, ce n'est pas un hasard si Star Wars est sorti juste après le premier choc pétrolier et les premières manifestations du chomage de masse que nous connaissons aujourd'hui...
et puis je connais quelques supporters de football tout à fait sains dans leur tête qui se feraient un plaisir d'invalider ta théorie
+1 avec Mechagodzilla
AMHA. on peut faire un parallèle avec la "communauté gay"
D'abord dans les deux cas on peut s'interroger sur la pertinence de poser l'existence en tant que communauté de ces deux populations qu'on arrive pourtant bien à distinguer. Je ne vais pas revenir sur la définition d'un geek ou d'un nerd (je renvoie aux liens wiki donnés par Jamic).
Pour revenir au sujet du topic, on voit bien à actuellement Hollywood un mouvement qui donne de la voix pour ces deux "communautés". Pour ma part je dirais simplement que le courant actuel est geek-friendly (comme on peut dire gay-friendly), et engendre de la communication autour de ce phénomène. Mais de là, à prétendre que les geeks ou les homos (en tant que tels si je poursuis mon anal()ogie

) ont un pouvoir simplement par ce qu'il sont repérable dans le courant actuel de films qui sortent au ciné, c'est aller un loin.
Sinon, je remarque que dans les deux cas on a peut arriver à une définition qui frise la pathologie .. voir même une tendance à nier complètement "cette condition" de geek/homo (cf. le post de Loki) alors que par ailleurs de nombreuses personnes revendiquent justement leur appartenance dans tel ou tel groupe.
Quand à l'idée que les geeks/nerds ont une influence néfaste dans la production artistique, cela peut susciter des positions assez polarisées car on touche aussi aux valeurs de ceux qui veulent se démarquer d'une certaine population. Lorsqu'on fait des listes sur les cinéastes geeks, je remarque aussi qu'on a tendance à ne pas inclure James Cameron dedans alors qu'à mon avis, il est l'exemple type du vrai geek (et pas nerd).. avec un réel pouvoir à Hollywood, et qui a gardé son intégrité artistique.

Depuis quand les homos sont-ils un "groupe", que diable ? La comparaison avec les geeks est tout simplement
parfaite, parce que l'orientation sexuelle n'est pas un choix ou une conviction. Elle ne saurait donc être une véritable bannière sous laquelle les personnes se rallient.
Je me permettrai de citer ce message d'un autre forum :
CITATION
Le communautarisme est un thème qui me tient tout particulièrement à coeur quand on parle d'homosexualité.
Car ne nous leurrons pas : ayant été supposément "hétérosexuel" par le passé, je peux affirmer que les homos communautaristes sont la première image qui vient à l'esprit des hétéros quand on leur parle de gays ou de lesbiennes !
La plupart d'entre vous ne sont peut-être pas au courant des pires folies de la tendance, mais je vais citer quelques exemples :
- Certains communautaristes n'hésitent pas à se référer au concept de "Nation Gay".
- Les magazines tels que Têtu portent en étendard d'absurdes archétypes, prétendant par exemple, sous couvert d'humour, que l'appréciation de Madonna permet de classer quelqu'un comme gay.
- Nombre de personnages ou de personnalités sont quasi-instantanément classés en "icônes gays" ; la plupart du temps, ils n'en demandaient pas tant...
- Quantité de gays disent "A mort les stéréotypes" tout en se réclamant d'une foule de clichés et en affirmant qu'il existe "des signes qui ne trompent pas" (on retrouve cette dernière croyance avec l'idée du "gay-dar" ).
Bref, à mon sens, le "mouvement" qui était censé soutenir l'émancipation se dirige tout droit vers la discrimination positive la plus honteuse et la plus sombre.
Tant de tensions et de conflits sont déjà générés par la division de l'humanité en groupes politiques ou religieux... a-t-on vraiment besoin d'en rajouter en se segmentant en fonction de nos goûts et orientations sexuelles ?
L'archiviste
25 10 2006 - 23:05
CITATION(Maï-Mx @ 25 10 2006 - 12:25)

Lorsqu'on fait des listes sur les cinéastes geeks, je remarque aussi qu'on a tendance à ne pas inclure James Cameron dedans alors qu'à mon avis, il est l'exemple type du vrai geek
Ha tout de même ! Quelqu'un se réveille.
Trois pages à discourir autour d'un article tirée d'une revue de mode, et à se demander si un "geek" c'est celui qui porte des pantalons à pince ou plutôt celui qui achète des dvd de Daredevil.
Pourtant, la page wikipedia reproduite et consultée par tout le monde ne fait pas tant de mystère que ça :
"Le type de geek le plus connu constitue celui des computer geeks, « mordus d’ordinateurs » ou « technophiles ».
N'en déplaise à ceux qui voudraient nier l'existence d'un groupe précis qu'on désigne par ce raccourci, le mot "geek" n'est pas une invention à l'usage des directeurs de marketing. Il a une histoire, qui débute dans l'électronique au lendemain de la conquête spatiale, et cette histoire a croisé l'histoire du cinéma dans les années 70. Les barbus en tee-shirt qui ont constitué le noyau dur d'une boite comme ILM en sont, des geeks. Ils ont été recrutés dans des conventions d'électronique, fabriquaient eux-mêmes leurs ordinateurs, s'intéressaient à l'imagerie en 3D, passaient des nuits à jouer à Pong, lisaient du K. Dick et du Herbert, fabriquaient des maquettes, bossaient sur un film de space opera et devaient probablement disputer quelques jdr. En voilà des geeks ! Leur point commun, à tous ces Richard Edlund, John Dykstra, Dennis Murren et autres Douglas Trumbull, c'est qu'ils étaient
des ingénieurs dont le travail se nourissait de fiction, et qui ont nourri la fiction par leur travail d'ingénierie. Et c'est cette particularité, qui ne les situe ni dans la case des scientifiques "raisonnables" ni dans la case des artistes qui se nourissent d'abstraction conceptuelle, qui a présidé à la naissance d'un terme qui puisse les désigner.
James Cameron, Robert Zemeckis, Steven Spielberg, Peter Jackson, Sam Raimi sont des geeks
John Carpenter, McTiernan, les Wachowski et beaucoup d'autres n'en sont pas (à ma connaissance)
(même si Carpenter a réalisé un film qui ciblait clairement les geeks, à savoir Dark Star, probablement parce qu'il fut co-écrit par ce réalisateur-scénariste-ingénieur qu'était Dan O'Bannon, geek de son état)Et là bonne nouvelle

pour l'écrasante majorité des personnes présentes sur ce forum :
Nous ne sommes pas des geeks !
Nous nous fichons de savoir si le signal YUV peut se raccorder à la source analogique sans transiter par un PAL 60Hertz; nous ne connaissons pas les noms de tous les mecha-designers qui ont bossé sur la dernière saison de
Kamen Rider, nous ne sommes pas béats d'admiration devant les casques de plongée portés par le casting d'Abyss au point d'en détailler les dessins de préprod pendant des heures, et c'est limite si on sait se servir d'un tournevis.
Après, que le marketing se soit approprié ce terme pour flatter l'ego de toute une population de fanboys de base (ce qu'on est pour le coup) ne devrait pas nous surprendre. C'est bien le marketing qui a fait passer le terme "film culte" de films vus originellement par personne pour le greffer sur des films vus par des milliards de spectateurs.
Le geek est une espèce rarrissime, dont le poids commercial est proche du néant, et ne pas faire partie de cette "communauté" autrefois ridiculisée, aujourd'hui sacralisée, ne devrait pas avoir tant de conséquence sur ce qui importe vraiment, à savoir nos centres d'intérêt (qui donc, n'incluent que rarement l'ingénierie).
Aucun d'entre nous n'est un Steve Wozniak, ça ne nous empêche pas d'être des Steve Jobs...
(ho la sale formule de conclusion !)
kitano
25 10 2006 - 23:15
CITATION(L'archiviste @ 26 10 2006 - 00:05)

C'est bien le marketing qui a fait passer le terme "film culte" de films vus originellement par personne pour le greffer sur des films vus par des milliards de spectateurs.
C'est vrai que le terme de film " culte " a aujourd'hui non seulement perdu son sens originel mais à carrément pris un sens opposé
CITATION(L'archiviste @ 26 10 2006 - 00:05)

N'en déplaise à ceux qui voudraient nier l'existence d'un groupe précis qu'on désigne par ce raccourci, le mot "geek" n'est pas une invention à l'usage des directeurs de marketing.
Toutes mes excuses, pour ma part ; il faut dire, à notre décharge, que la vision commune du "geek", aussi large que floue, qui semble se répandre ces temps-ci, masque grandement ta définition d'artiste-ingénieur.
Mais sur le fond, on est d'accord, hein ? Pas question de confondre geek et fanboy, et encore moins de voir en eux (les vrais comme les faux) une influence majeure et croissante de la production artistique contemporaine ?
francesco
26 10 2006 - 08:57
CITATION(Loki @ 26 10 2006 - 00:48)

Mais sur le fond, on est d'accord, hein ? Pas question de confondre geek et fanboy, et encore moins de voir en eux (les vrais comme les faux) une influence majeure et croissante de la production artistique contemporaine ?
Ah ben non en tout cas moi je suis pas trop d'accord. Je me répète : si parler d'influence "majeure" est abusif, et si le fait qu'elle soit effective reste discutable, elle existe et est croissante puisque le "nouveau" discours à la mode chez les réals qui adaptent des morceaux de pop culture au cinéma consiste à déblatérer des inepties anti-artistiques comme quoi ils s'engagent à "
assurer les fans qu'ils respecteront le matériau de base, qu'ils prendront en compte leurs attentes & leurs désideratas, et qu'ils sont eux même des fans convaincus du truc, etc..." (voir les démarches promo de Del Toro, Jackson, Gans, Rattner, Raimi pour les plus flagrantes). Ils répondent bien à un public en se comportant de la sorte et le but de leur démarche est bien de prendre en compte (ou au moins,
de faire semblant de prendre en compte) les revendications d'un certain public composé de fans actifs (appellez les comme vous voulez, geeks, nerds, fanboys, c'est pas le problème je crois). Ce public de fans actifs essaie d'avoir un droit de regard sur la production artistique (revendication imbécile AMHA), et ce phénomène est certainement croissant, à défaut d'être prépondérant ou productif. Après, on peut effectivement se demander comment cette "tendance" va évoluer. Mais si on commence par dire "
les geek/nerd/fan n'ont AUCUNE influence, ne revendiquent rien et de toute facon n'existent pas (
)", c'est sûr que le présent débat n'a pas lieu d'être.
Je n'ai pas dit que les fanboys n'existaient pas ! J'ai soutenu plus haut que les geeks tels qu'en parle l'article que tu cites n'existent pas, effectivement.
Hélas oui, les fanboys ont une influence grandissante, mais comme tout le monde devient de plus en plus fanboy de n'importe quoi, ça revient à un autre débat, la légitimisation des projections-tests. Et comme tu le dis, les réalisateurs ont d'ores et déjà trouvé la parade : tout en faisant tout et n'importe quoi avec le matériau d'origine, pour notre plus grand bonheur, d'ailleurs, ils affirment passer leur existence à sacrifier des chèvres à Tolkien, Stan Lee et compagnie.
Je ne dis pas que l'influence des "consommateurs" est dérisoire, juste qu'il n'y a aucune chance pour qu'ils puissent modeler l'industrie cinématographique comme ils l'entendent. Jackson supprime froidement Tom Bombadil et pousse Saroumane du haut d'Orthanc, Sam Raimi sauve Mary-Jane au pont plutôt que d'y tuer Gwen, etc, etc...
Et même si les films étaient désormais élaborés en fonction des desideratas de fanboys du premier degré ("Hé, Raimi, 80% des fans veulent Venom et Carnage dans "Spider-man 3", tu
dois les y coller !"), ça ne changerait pas tant de choses que ça. Quelque part, Hollywood a toujours fonctionné comme ça, remerciant les auteurs à tour de bras, faisant assister les monteurs par les producteurs plutôt que les réalisateurs, etc, etc. Les machines à fric de l'industrie cinématographique, ça ne me semble pas dater de l'année dernière, ni être pire qu'avant...
Et les réalisateurs affamés d'indépendance ont toujours moyen de se débrouiller.
Regardez Gilliam, lui, il s'en sort super bien.

Donc, bon, influence croissante, mouais, est-ce qu'on peut dire ça d'une tendance qui va probablement se "diluer" tout naturellement ?
Bon, okay, y'a aussi des chances pour qu'elle ne se dilue pas du tout et que ça vire à la comédie de plus en plus dramatique avec des interviews exceptionnelles accordées aux fans les plus reconnus, etc, etc. Sur le marché du livre, J.K. Rowling a déjà fait des démarches similaires en parlant longuement avec des webmasters de sites Harry Potter...
C'est un changement qui est plus induit par les moyens de communications aussi: avant les réalisateurs étaient des gens loitains et inconnus. Les artistes itou pour la plupart... Aujourd'hui tu peux causer directement à des musiciens célébres sur MySpace!
Le fait est que "le retour" des consommateurs, et plus particuliérement sur Internet ou pullulent fanboys, geeks, ou que sais je, bref ou cette "frange" est surement sur-representé (because plus utilisateurs du Net) et ca nécéssite forcément une communication adapté, vu que les médiums ont aussi changés (hier une poignée de magazines, aujourd'hui une foultitudes de titres presses et de sites). Autrefois on parlait cinéma avec des relations et des connaissances, aujourd'hui on peut dire au monde entier ce qu'on a pensé d'un film.
Les faits et gestes des grosses prods sont désormais epiées et tout le monde sait plusieurs mois à l'avance qui sera dans le film, avec quel costume, etc... Et on est obligé de "subir" les réactions que cela entraine (j'en fais partie hein, de ces gens là), ce qui est surement aussi stupide que de parler d'un tableau qu'on a jamais vu à partir d'un seul coup de pinceau. Je crois que les fabricants de films sont tout de même obligé de donner le change juste pour avoir un peu la paix. Après il y a des démarches un peu différentes (Celle de Jackson qui communique totalement au gens l'avance de la production) mais elles restent assez marginales.
Et la en effet on peut se poser la question de ce que font les producteurs avec ces infos, qu'ils devraient prendre avec des pincettes parce que:
- Pas sur que le public representé sur le net soit une réplique à l'echelle de celui qui va dans les salles.
- Les réactions immédiates qu'encouragent le médium, le brassage constant d'opinions, tout cela n'est peut être pas très juste, une opinion sur un film pouvant changer dans les jours qui suivent voire sur des périodes plus longues.
- On est quand même confronté à un maelstrom infini d'opinions souvent contradictoires ou paradoxales: A mon avis, les gens chargés d'en tirer des tendances y voient un peu ce qu'ils veulent.
Bref, il est certain que tout cela n'est pas sans risques, puisqu'il y est évident que les fabricants cherchent toujours à sonder le public en amont (les projos test, c'est ça), en ce sens on peut se demander si cela n'est pas néfaste et on peut faire le lien avec quelques films qui tapent dans les coudes des "cinéphiles".
Cependant, je ne crois que l'influence des "fanboys" augmente considérablement, même si avec Internet ils ont trouvé un mégaphone.
On est plus face à une communication ciblée envers un publics de fans ou de cinéphiles qui constituent tout de même un gros vivier de consommateurs, ceux susceptibles d'acheter des goodies, ceux qui achetent le plus de DVD, etc... Il faut les choyer même si sur les entrées d'un film ou les ventes d'un DVD ils ne représentent pas forcément la majorité des acheteurs. Le reste du public, il s'en cogne de ces histoires de fidélités-bidule-taille du logo du Superman, donc toutes ces interviews ne les incite pas à aller voir un film ou non.
darklinux
26 10 2006 - 14:00
CITATION(Loki @ 26 10 2006 - 10:24)

Je n'ai pas dit que les fanboys n'existaient pas ! J'ai soutenu plus haut que les geeks tels qu'en parle l'article que tu cites n'existent pas, effectivement.
Hélas oui, les fanboys ont une influence grandissante, mais comme tout le monde devient de plus en plus fanboy de n'importe quoi, ça revient à un autre débat, la légitimisation des projections-tests. Et comme tu le dis, les réalisateurs ont d'ores et déjà trouvé la parade : tout en faisant tout et n'importe quoi avec le matériau d'origine, pour notre plus grand bonheur, d'ailleurs, ils affirment passer leur existence à sacrifier des chèvres à Tolkien, Stan Lee et compagnie.
Je ne dis pas que l'influence des "consommateurs" est dérisoire, juste qu'il n'y a aucune chance pour qu'ils puissent modeler l'industrie cinématographique comme ils l'entendent. Jackson supprime froidement Tom Bombadil et pousse Saroumane du haut d'Orthanc, Sam Raimi sauve Mary-Jane au pont plutôt que d'y tuer Gwen, etc, etc...
Et même si les films étaient désormais élaborés en fonction des desideratas de fanboys du premier degré ("Hé, Raimi, 80% des fans veulent Venom et Carnage dans "Spider-man 3", tu
dois les y coller !"), ça ne changerait pas tant de choses que ça. Quelque part, Hollywood a toujours fonctionné comme ça, remerciant les auteurs à tour de bras, faisant assister les monteurs par les producteurs plutôt que les réalisateurs, etc, etc. Les machines à fric de l'industrie cinématographique, ça ne me semble pas dater de l'année dernière, ni être pire qu'avant...
Et les réalisateurs affamés d'indépendance ont toujours moyen de se débrouiller.
Regardez Gilliam, lui, il s'en sort super bien.

Donc, bon, influence croissante, mouais, est-ce qu'on peut dire ça d'une tendance qui va probablement se "diluer" tout naturellement ?
Bon, okay, y'a aussi des chances pour qu'elle ne se dilue pas du tout et que ça vire à la comédie de plus en plus dramatique avec des interviews exceptionnelles accordées aux fans les plus reconnus, etc, etc. Sur le marché du livre, J.K. Rowling a déjà fait des démarches similaires en parlant longuement avec des webmasters de sites Harry Potter...
Pour les "comics-movies" les contre exemple sont X3 et Superman Returns .
Pour X3 :Dark Phoenix et la Sentinelle fait pitié
Pour Superman Returns : hormis l ' Alex ross touch ; y a rien j auraids adoré que Luthor se batte mano a mano avec son exo squellette ..
Bret Gimson
29 10 2006 - 14:10
... en fait si j'ai bien compris - n'hésitez pas à me le faire remarquer si ce n'est pas le cas! - j'ai l'impression qu'on a plutôt affaire à un phénomène qui se rapproche de celui des groupies que des geeks ou des nerds non ? Il faudrait inventer un nouveau terme; je propose donc officiellement celui de nerdeek (dont la consonnance me parait appropriée), mais pourquoi pas wannabeek ou encore groqueek (!)