Ben moi, vu que c'est un peu ma rentrée ciné après de longues semaines de quasi abstinence, je reprend avec les trucs qui étaient en tête de ma "liste de trucs à voir en priorité". (pour les nouveautés, on verra plus tard...)
Donc je me suis enfin sorti les doigts du fion pour me mater ce fameux "the isle". (Wé, je sais, je suis carrément à la bourre sur les coréens, par rapport aux cinéphages qui font de ce super topic ce qu'il est...

) Enfin, vieux moutard que jamais...
Donc, après avoir vu et revu le fabuleux "Printemps, été...", j'étais assez curieux de voir ce truc (surtout avec la réputation que se trimbale Kim Ki Duk)
THE ISLE, Kim Ki-Duk, 1999
CITATION(EricNS)
The Isle est le premier succès de Kim Ki-Duk sur la scène internationale. Ce film s'est surtout fait connaître par ses séquences chocs (les automutilations). Kim Ki-Duk y laisse libre court a son imagination, aucune censure ne vient brider ses fantasmes. Il rejoint là les délires d' Alexandro Jodorowsky ou de Takashi Miike. Certains ne seront absolument pas réceptif ("Il est taré ce gars, faut le soigner!") d'autres se laisseront emporter dans ce voyage dans les méandres de la cruauté. The Isle est provoquant, amoral, poétique, fascinant, vulgaire, élégant, dégoûtant,... Difficile de rester indifférent face à ce tourbillon d'émotions contradictoires (Attention : ce film s'adresse à un public averti).
Alors là,

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Bon, ceci étant dit, "les fantasmes", "amoral", toussa, moi je veux bien, mais il ne faudrait pas croire que ce soit gratuit non plus...Tout l'intérêt du film, AMHA, c'est qu'il dynamite quelque peu les frontières traditionnelles de la symbolique cinématographique (au niveau du gore, du scato, de la violence etc...) mais sans en changer fondamentalement le fonctionnement. C'est plus un renouvellement, ou une application de ces règles par des procédés volontairement provocateurs.
Là je suis pas clair, si ?
Bon, vite, un exemple.
Le premier "dérapage" se situe après la première scène de prostitution (les billets à la flotte, tout ça). KKD utilise alors des procédés "traditionnels" pour signifier les sentiments de son héroïne. Tout une symbolique sur la souillure, la solitude, et la féminité. Elle se lave, sèche les billets en laissant des traces sales sur le parquet et les billets, le tout devant des piles de bols et bouteilles vides et sales. Miroir, fenêtre qui l'encadre et réduit l'espace, etc etc...Normalement, ça aurait suffit, on a compris. C'est classique et très bien fait.
Seulement voilà, KKD en rajoute une couche...et quelle couche ! Des fois qu'on aurait pas bien saisi la symbolique de la souillure, il sort l'arme thermonucléaire du meilleur goût. Le plan en contre-plongée du mec qui chie, avec la nana jsute en dessous...Wow...forcément, on enchaine du contemplatif asiat classique avec ça....ça fait un choc...
A partir de là, il continue sur sa lancée, et ne s'arrête plus. Pêche aux humains et poissons meurtris, etc...Ca aurait pu être fin et délicat, c'est fin et bourrin. L'est couillu le monsieur...
Alors ? Ben alors, moi j'aime bien. Le thème du film, c'est clairement la vie de couple. La difficulté pour deux individus de se supporter, alors qu'ils ont chacun leurs problèmes personnels, leur monde intérieur qu'ils ne parviennent pas à faire partager. Mais ça reste positif, quand même...pour vivre heureux, vivons cachés, tout ça tout ça...Maintenant, c'est pas non plus une vision niaise de l'amuuuuuur. C'est une relation de dépendance et d'égalité qui se construit à travers les conflits, les revanches, les blessures et les soins réciproques qui constituent une histoire commune.
Alors certes, ça n'échappe pas à certaines lourdeurs (le plan final, putain...), mais il parvient à surprendre en évitant les symboles que tout le monde attendait (non, il ne libèrera pas les piafs, non, elle ne dira pas son nom...), pis surtout, y'a des plans qui sont juste

. J'arrive pas à savoir si celui-ci est génial, magnifique, de über mauvais goût, ou tout ça à la fois (mais en tout cas, ça m'a fait rire...un peu nerveusement, mais quand même...) :
Bref, j'ai bien aimé, et va vraiment falloir que je creuse la filmo du monsieur. (Accessoirement, c'est rigolo de constater les points communs entre celui-ci et "printemps été...". un même décor pour deux histoires et styles diamétralement opposé...L'a un problème avec les femmes et les condés, quand même...) Et puis les actrices sont super-meugnones, aussi.
Vous vous interrogiez sur les sévices des profs sur leurs élèves dans le cinéma coréen...Moi ce qui me travaille, c'est les relations conflictuelles amour/haine, que ce soit en couple, en famille, ou entre amis...J'ai toujours tendance à me demander à quel point c'est symbolique de l'histoire du pays (un peu comme les gros streums japonais qui pètent tout..)
Le cinéma, c'est chouette, ça donne envie d'aller dans plein de pays pour vérifier sur place. (Par contre, ça dégoute grave de la pêche...

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Libère le poisson sachimi\6