Bon ben pareil...Bon ben vu hier donc
(enfin le 9 mai quoi)Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les trailers ne mentaient pas. Je pense qu'il n'y aura pas de surprise, ceux qui accrochent déjà à l'esthétique vont prendre leur pied, les autres iront vomir leur quatre-heures.
Les 20 premières minutes me semblent être un modèle d'exposition. Pendant que Speed est en pleine course, tous les personnages de la famille sont présentés dans des flash-backs, flash-backs qui auront leur importance dans la course même que Speed est en train de disputer. En fait, ce dernier est largement en tête, et le seul concurrent visible n'est autre que son grand frère Rex Racer, représenté comme les fantômes que l'on enregistre lorsqu'on fait un bon tour dans un jeu vidéo. Sauf qu'ici le terme "fantôme" prend tout son sens vu qu'on apprend parallèlement la mort de Rex. Speed ne se bat donc que contre son souvenir, lorsque son frère battait le record sur cette même course.
Et des idées comme ça, il y en a à la pelle dans le film.
Mais malgré ce démarrage de folie, les séquences suivantes foutent un peu les jetons. Comme si tous les défauts relevés par ceux qui trouvent le visuel atroce étaient concentrés dans ces scènes. La visite de l'usine du gros méchant est d'une laideur hallucinante (et en fait le seul moment qui m'a fait pensé à la fameuse trilogie de Rodriguez tant évoquée ici ou ailleurs), en plus de pas être hyper passionnante narrativement. Ceci dit, c'est finalement un peu comme Beowulf. On est gêné quelques minutes, pour après en prendre plein la gueule sous peine de rentrer dans le film.
Et ce moment-là est arrivé, pour moi, lorsque Speed revient voir le big boss et qu'il lui raconte la vision qu'a sa famille de la course automobile, tandis que l'autre lui détruit tout ses idéaux de jeune naïf en lui balançant que les victoires de ses coureurs préférés étaient complètement truqués. Cette séquence complètement hallucinante visuellement (faut voir les transitions entre la discussion et les flash-backs), en plus entrecoupée d'une scène complètement what-the-fuck où Spritle, le jeune frère Racer et son chimpanzé, complètement défoncés aux bonbons, sont en plein trip sur du Lynyrd Skynyrd (
), m'a complètement fait rentrer dans le film pour ne plus en décrocher après.
Puisqu'on parle de scènes complètement over-the-top, sachez qu'il y en a là aussi un bon paquet dans le film. Que ce soit les combats complètement à l'opposé de ceux de Matrix (faut voir John Goodman faire des arts martiaux dans un fight qu'on croirait tiré d'un Stephen Chow
), ou bien sûr les scènes de course qui doivent bien toutes contenir une idée à la seconde (j'avais vu que les 2 ou 3 premiers trailers donc je sais pas trop s'il avaient tout mis dans les autres, mais perso j'ai eu pas mal de surprises), le smiley
est définitivement celui qui correspond le mieux à la gueule qu'on fait pendant 2h. Sans spoiler, le visuel du film est poussé à son maximum lors du Grand Prix final, où la note d'intention des Wacho, lancée par Sarandon lors d'une simple scène de discussion avec Speed (
"Ce que tu fais avec ta voiture, c'est de l'art"), prend tout son sens.
Ce qui m'a pas mal surpris avec la mise en scène ici, c'est à quel point elle peut décupler l'émotion. Je pensais vraiment pas être ému devant une histoire mille fois vue (même si ici hyper bien traitée), mais ici les deux frères m'ont cueilli à plusieurs moments, et la plupart où seul le visuel du film parle, sans avoir besoin de dialogues pour faire passer l'émotion. Sans parler du fait que lorsqu'ils veulent vous faire ressentir quelque chose, ils y vont vraiment à fond (j'envie Shagohod qui va apparemment voir le film ce soir, moi qui ait eu le vertige lors du Grand Prix dans une simple salle de ciné j'ose à peine imaginer ce qu'il va ressentir en Imax !).
Mais le parti-pris des Wacho ne fait pas toujours mouche. Si l'omniprésence des commentateurs peut être compréhensible dans un DA, permettant de masquer quelques passages où l'animation parfois rudimentaire n'est pas très lisible, ici le visuel parle définitivement de lui-même et il est dommage que les réals se basent autant sur les commentaires. On peut aussi parfois ressentir une overdose de tête défilant devant l'écran en gros plan (vous comprendrez). Mais je vous rassure, rien qui ne m'ait fait sortir du film, devant lequel j'ai vraiment pris un pied monstre. Et que j'ai déjà envie de revoir.
PS : le
"Putain de ta mère il a un flingue !!" balancé par le commentateur français m'a bien fait marrer (même si évidemment j'étais le seul dans la salle). Une nouvelle façon de détourner la censure ? Bravo les Wacho !