Après
The Ghost & Mrs Muir , je me lance dans la découverte de l'oeuvre de Mankiewicz (dont le peu de films que j'ai vu m'ont emballé).
Bien sûr, à ma présence sur ce topic, vous comprendrez que j'ai vu aujourd'hui le seul western du bonhomme:
Le Reptile.
En VO, ça donne
There was a crooked man... (les points de suspension ont leur importance, attention !).
PLEIN DE SPOILERS PARTOUT.
A travers un scénario extrêmement bien huilé (ça passe à une vitesse affolante, c'est rythmé du feu de dieu, les dialogues sont aux petits oignons) et une mise en scène au diapason (c'est impressionnant de maitrise et d'intelligence dans les cadres et les mou...enfin c'est du Mankiewicz quoi, merde), le cinéaste dresse le portrait d'une humanité complexe et, il faut le dire, bien "crooked" comme il faut.
Alors oui certains persos sont gentils (même si méchants, vu que ce sont des bandits/escrocs/voleur et qu'ils sont en prison), ils ont des valeurs que la plupart des êtres humains partagent (les conneries habituelles: confiance, amitié, partage, blabla...). Mais ils sont aussi les premiers à morfler. Et bien.
Déception, désillusion, défaitisme...voilà ce qui attend ceux qui ne sont pas prévenu d'avance: l'homme, ça pue.
Parce que le perso de Douglas, on le cerne bien. Dès le début. Et le bonhomme nous prévient bien à l'avance. A plusieurs reprises en plus (l'enculé). Pour qu'on vienne pas chouiner à la fin: C'est un gros fils de pute !
C'est bon ça. On a compris. Et du coup, on sait que quoi qu'il fasse, c'est par pur égoisme. Et ça en devient flippant parce que du coup, il est sympa ce con ! Et nous, bovin de spectateur, de l'apprécier. Mais pas au point de nous identifier (quoique).
Mais le gardien...Fonda joue sans aucun doute le personnage le plus intéressant du film, car le plus complexe et, finalement, imprévisible (mais humain).
Qu'est-ce qui l'amène à changer de mentalité à la fin ? La déception que lui a causé Douglas ? Sans aucun doute.
Mais personnellement, je pense aussi que l'égoisme primaire et la misanthropie était déjà là (il suffit de voir la façon dont il joue avec Douglas, lorsque celui-ci à la tentation de prendre le revolver du 1er). et l'occasion à fait le laron.
En l'espace d'un film, Mankiewicz nous montre une humanité complètement pervertie, ou en passe de l'être.
Il nous montre que le meilleur des hommes, le plus philanthrope et le plus ouvert d'esprit, le plus généreux et "humain", peut devenir, lui aussi, un gros fils de pute.
Et que s'il ne le devient pas, il va droit à sa perte (tous les camarades de Douglas).
Et le pire, c'est que s'il le devient, il va aussi droit à sa perte...(Douglas)
En gros, il nous dit, avec un humour terrassant, que l'homme, c'est d'la merde.
Et sa façon de nous le dire/montrer et grave tichoux en plus !
Enfin bon, expliqué comme ça, c'est pourri, mais le film réussi magistralement à jouer avec nos attentes de spectateurs blasés, et réussirait presque à écoeurer les plus désabusés.
Le plus perturbant dans tout ça, c'est que le cynisme (absolu) n'aura jamais été aussi réjouissant...
Edit:
Les prochains du cinéastes que je vais voir seront:
A letter to Three Wives.
5 Fingers.
Sleuth.
Si c'est du même tonneau, je suis joie.