CITATION(Devil Duck)
C'est vrai que LA2013 marque une forme de conclusion à sa thèse avec le dernier regard caméra et le retour à l'humanité. C'est peut-être pour ça que les films qui ont suivi ont perdu de leur vigueur, ce ne sont que des épilogues (Vampires, Ghost of Mars).
Tout à fait d'accord avec la dimension épiloguienne de ses derniers films qui à mon avis converge justement vers le "Let's Kick Some Ass" final de
GoM, sorte de transcendance blaguée qui vient cloturer la filmo de Carpenter, qui rappelle la parabole de HUMONGOUS sur l'histoire du grand maître qui largue une caisse, alors qu'on attend de lui une remarque super profonde.
Carpenter semble s'être aperçu de la direction que prenait son ciné, et il s'est senti obligé de calmer le jeu en revenant au premier degré, à la pure série B.
LA 2013 représente l'expression la plus dure du radicalisme faussement progressite de Carpenter, un antidote violent aux errances bordéliques et déprimantes de
L'Antre de la Folie, qui AMHA est le vrai creux de la carrière de Carpenter, comme l'indique le titre et le sujet du film d'ailleurs.
Passé
LA 2013, Carpenter atteint une sorte de stase donc, qui, parce qu'elle fait sens dans son parcours, est loin d'être dénuée de l'impact de ses premiers films, si on replace tout dans le contexte : cette stase finale représente l'élixir Carpenterien, une coda un peu désabusée, un retour sur soi qui pose implicitement cette question : "est-ce que ça vallait le coup finalement ?".
Comme d'hab, Carpenter ne répond pas directement en enfonçant le clou - ce qu'il a déjà fait avec
LA - mais laisse le choix, avec 2 films "compiles" des éléments qui ont fait ces grandes heures (un foiré :
Vampires, et un réussi :
GoM)*
C'est vrai Carpenter n'a fait qu'un film, toujours le même répété comme la baston de
They Live (bien vu soupochou), mais aussi un long film de 17 épisodes, et dont le dernier livre sa transcendance : "let's Kick some Ass" (bis).
Pour ces raisons (l'idée d'un parcours du héros "J. Carpenter",
sa persévérance, oui, bien vu bis) je ne suis absolument pas d'accord avec le parallélisme de Hutch entre Eastwood et BigJohn.
Pour moi, Eastwood est l'un des rares réals qui s'est révélé au fil de ces dernières années être un authentique vendu, un papy bienveillant réalisateur de mélodrames guimauves qui donne une vision de l'amérique faussement tragique (on est plutôt dans une sorte de représentation tragico/romantique et rurale à la "ma bonne dame y s'en passe des horreurs dans notre pays, des enfants se font kidnapper", ou "j'ai raté mon marriage mais maintenant c'est trop tard" ah la la la la) qui cherche à sauver quelque chose de l'amérique profonde, une sorte d'esprit Wasp et protectionniste.
Pour Carpenter, la vision des USA est un liant scénaristique, une direction d'écriture dérivé de l'univers de son enfance (l'appréciation des westerns). Ce n'est pas un idéal à atteindre, c'est juste un modus vivendi fantasmé.
Il y'a chez Carpenter une dimension "riposte non graduée", un peu adolescente, c'est vrai, un côté "antidote" totalement absent du cinéma classique (dans le sens de 99% des films qui sortent en salles), un véritable esprit Rock'n'Roll, gueulard, individualiste et libertaire, totalement à l'opposé des errances jazzifiantes (lénifiantes?) d'un Eastwood.
"Lets' Kick Some Ass", quoi.
(ter)
*(Vampires est AMHA un des opus les plus ostensiblement foirés de BigJohn, rien à voir avec GoM, les figures classiques du fantastiques et BigJohn, ça fait deux à mon avis)
Darth Devil
mdr le Berilium Blues