Ptite critique de Halloween a mon tour.
Halloween est un chef-d'oeuvre, et reconnu la plupart du temps en tant que tel. Pourtant, datant de 78, on pourrait penser qu'il prend la poussière, mais que nenni !
Si Halloween est un chef-d'oeuvre, ça n'est pas grâce a une idée brillante dans le scénario (un boogeyman s'en prend a des baby-sitters la nuit d'Halloween), ni grâce a ses effets spéciaux dantesques.
C'est (encore une fois) grâce a la maestria du réalisateur : John Carpenter. Comme a son habitude, il a su créer une ambiance, une tension palpable a chaque instant. Son cadrage, sa mise en scène relèvent du génie. Halloween entre les mains de n'importe qui d'autre que John Carpenter aurait probablement donné un film d'horreur fade. Mais pourtant c'est lui le film qui a (plus ou moins) défini les règles des slahers.
Survivante vierge, sauveur masculin, tueur masqué increvable, solitude souvent fatale, le sexe c'est fatal aussi etc . ça vient en partie de la.
John Carpenter a réussi a créer une icône, relativement malgré lui (Carpenter était probablement loin d'imaginer l'ampleur que prendait le phénomène Michael Myers).
Ce Myers, il a la classe, il a le mystère (du moins dans le 1er épisode), il résiste a tout ce qui tuerait un homme, il est calme, est-il humain ? Cette ambiance stressante, batie autour du boogeyman, présent même s'il est absent à l'écran (on s'attend souvent a le voir surgir a tous les coins de caméra). Ce fameux mystère qui l'entoure ajoute vraiment beaucoup a la qualité du film, car au final, si on prend Halloween 1 tout seul, Michael Myers n'est pas le tueur familial qu'on connaît, mais simplement le mal absolu, qui épie ses victimes, avant de les angoisser de la pire des manières, et de passer à l'acte.
Pour appuyer cela, Maître "Big John" Carpenter, a eu la bonne idée de lui coller un poursuivant, le Docteur Sam Loomis, son psychiatre, qui a passé 15 ans avec lui à l'asile (comme il le dit lui-même, 7 ans a essayer de trouver le contact, et 8 ans a lutter pour qu'on ne le relâche pas). Loomis, ce médecin, bien qu'armé, totalement effrayé par son patient. Les discours de Loomis sont clairement la pour appuyer le fait que Michael Myers n'est rien d'autre que le mal "les yeux du malin". Donald Pleasance apporte son expérience, son jeu juste, pour incarner ce médecin déterminé à épargner un massacre aux habitants d'Haddonfield, surmontant sa peur.
Michael Myers jette son dévolu sur une jeune babby-sitter. Si on prend H1 indépendemment de tous les autres épisodes, Laurie Strode ne représente pas la famille de Michael Myers, mais simplement une cible idéale pour un être maléfique : elle est vierge donc pure, honnête, timorée mais courageuse finalement, responsable, sérieuse etc.. le bien quoi ! Le physique androgyne de Jamie Lee Curtis peut paraître étrange a première vue, mais au final se révèle parfait pour Laurie.
Ce travail qu'a établit Carpenter dans la présentation de son boogeyman par Loomis, ses intentions (s'en prendre a un être manifestement pur => représentatif du bien contre le mal, simplement), a parfaitement établit les enjeux, et les grandes qualités du réalisateur peuvent s'exprimer pour recréer une tension, qui va crescendo, jusqu'a ce final, qui confirme toutes les bases posées dans le film a propos de Michael Myers (Michael Myers, c'est le mal, pas un homme).
Un mot sur la musique, qui a contributé à créer l'ambiance, surtout le stress, car la musique (devenu mythique) annonce clairement la venue de Michael Myers.
Big John avait vraiment frappé fort. Il a créé LA référence ultime du slasher. Malgré un scénario simple, ses multiple qualités de réalisateur ont réussi a sublimer le genre, et a faire un film inoubliable.
6/6