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Rinaldo
Hop, je continue ma revue de presse avec des chiffres assez blink.gif

CITATION
La grande majorité des films français sont déficitaires
LE MONDE | 04.10.08 | 15h47 • Mis à jour le 06.10.08 | 10h18

Une étude, encore confidentielle, du Centre d'économie industrielle de l'Ecole des mines de Paris fait apparaître que l'immense majorité des films français ne sont pas rentables. Les auteurs ont passé au crible les 162 films français produits en 2005. Ils ont pris en compte leur exploitation pendant deux ans : salles, vidéo, chaînes de télévision cryptées et en clair, ventes à l'étranger. Seuls 15 longs métrages ont recouvré leurs dépenses de production et de distribution. Seuls 12 % des films étudiés sont rentables.

Cette étude, réalisée par Olivier Bomsel et Cécile Chamaret et financée par l'Agence nationale de la recherche, confirme celle de 1996, qui montrait que seuls 15 % des films gagnaient de l'argent. Un constat si navrant que les pouvoirs publics n'avaient plus renouvelé l'exercice.

Les recettes des 162 films de 2005 s'élèvent à 475 millions d'euros pour un investissement de 872 millions. Le déficit d'au moins 36 % des dépenses engagées est financé par les acteurs privés (comme les chaînes de télévision) et par les contribuables (redevance, crédit d'impôt, aides régionales, etc.).

Ces chiffres cachent d'extrêmes disparités : les 15 films bénéficiaires totalisent des recettes comprises entre 167 et 250 millions d'euros pour un investissement de 125 millions d'euros. Les films chers sont ceux qui s'avèrent le plus souvent rentables : 19,3 % des films de plus de 7 millions le sont, 11,6 % pour les films moyens (3-7 millions d'euros de budget), 3,9 % pour les petits (1 à 3 millions d'euros) et aucun pour les moins de 1 million d'euros. Mais certains films chers peuvent aussi provoquer des pertes abyssales.

LE RÔLE DE LA TÉLÉVISION

L'étude pointe où va majoritairement l'argent gagné : "Compte tenu des risques forts de l'industrie et du taux de succès supérieur des films chers, plus la filière est subventionnée (...), plus les bénéfices sont capturés par des acteurs privés échappant aux obligations d'investissement." Ce sont donc les producteurs intégrés aux réseaux d'exploitation des salles, comme UGC, Pathé, Gaumont, ou MK2 qui profitent le plus des succès et de la mutualisation des pertes.

Le sort des petits films (budget inférieur à 3 millions) est préoccupant : ils ne parviennent presque jamais à couvrir, par les recettes en salles, leur investissement de mise sur le marché. Au point que les auteurs se demandent si ce type de film a encore sa place en salles et s'il ne faudrait pas les réorienter vers la télévision.

Ce sont d'ailleurs les télévisions cryptées comme Canal Plus qui constituent la principale source de revenus des films français (51 %), loin devant les salles (38 %), l'exportation (6 %), les chaînes en clair (3 %) ou les DVD (2 %). Pour les films de moins de 7 millions d'euros, la télévision cryptée représente même 60 % des recettes. Pour les films américains, c'est le contraire : 53 % des revenus viennent de l'exportation, 25 % de la vidéo, 11 % des salles et 10 % des télévisions.

L'étude remet en cause le principe - réglementé - de ce qu'on appelle la chronologie des médias : imposer un délai d'exploitation d'un film dans les différents supports (salle, DVD, télévision, etc.) : "Il n'y a pas de raison pour que des films peu valorisés en salles soient pénalisés par une réglementation qui cible les grands succès."

A l'arrivée, les chiffres exposés et les mécanismes décryptés expliquent clairement le malaise du cinéma d'auteur en France.
LMD
Le malaise du cinéma français tout court en fait.
Comme quoi le gouvernement aime bien l'art smile.gif Cinéma, intermittents, artistes, parasites de la société.

En fait il faut savoir ce qu'on veut aussi, parce que sans ce systéme, il y aurait moins de cinéma en France. Par contre faut voir aussi que dans le systéme, il y a des gains qui ne sont pas comptabilisés en faveur des films mais qui ont un intêret: ceux de la pub et de l'audience généré par les films, et des abonnements vendus pour les chaines cinémas. Evidemment, impossible de jauger la part des films français la dedans. On pourrait raisonnablement avancer que les films déficitaires, peu connus, ne sont pas ceux qui attirent les foules: c'est surement vrai. Disons que le cinéma aujourd'hui (on en parlait à un moment dans le sujet P2P) et le divertissement de manière large est en train de perdre de sa valeur, symboliquement et matériellement. C'est essentiellement sa valeur de support, publicitaire mais pas seulement, qui semble avoir un intérêt, ce qui est logique dans le monde tel qu'on le conçoit aujourd'hui. C'est un flux, une étape, un "média" (moyen de diffusion).

Reste aussi le débat qualitatif: il serait intéressant de connaitre les titres des films "déficitaires". Ça m'étonnerait pas qu'il y ait des bons films dans le lot...
crépusculaire
CITATION(LMD @ 06 10 2008 - 20:40) *
Le malaise du cinéma français tout court en fait.
Comme quoi le gouvernement aime bien l'art smile.gif Cinéma, intermittents, artistes, parasites de la société.

En fait il faut savoir ce qu'on veut aussi, parce que sans ce systéme, il y aurait moins de cinéma en France.


Oui, c'est ce que tout le monde dit. Mais comment se finançait le cinéma français dans les années 70? Alors c'est vrai que sur le papier, il semble super cool ce système, mais aujourd'hui on en voit bien les effets pervers (enfin, c'est pas d'aujourd'hui hein, mais vu que tout le monde dans ce métier ferme sa gueule, et pour cause).


Combien de producteurs sont adossés, plus ou moins officiellement, à de grands groupes? Quand on bosse avec TF1 ou UGC ben y a pas trop de soucis à se faire pour le budget. En revanche la liberté artistique disparait avec. Et c'est pour ça qu'on préfère prendre de plus en plus des réalisateurs dociles, pour faire majoritairement des gros films dociles. Aujourd'hui, quand tu dis que tu veux faire un cinéma "exigeant", c'est presque une insulte pour certains.

Bref, la rentabilité d'un film n'est pas le soucis numéro 1 de bon nombre de producteurs. D'ailleurs des vrais producteurs, ceux qui sont prêts à mouiller leur chemise, ceux qui n'abandonnent pas un projet parce que aucune chaine hertzienne ne veut rentrer dans le financement, ben ils se comptent sur les doigts d'une main.

Après il y a les autres, les petits, ceux qui veulent offrir un cinéma différent, qui ne bénéficient pas tout le temps de ce fameux système et qui résistent tant bien que mal. Mais ceux là de toute façon, ils feront pas long feu.

Bon on pourrait aussi parler des frais généraux, des devis gonflés et de tout un tas d'autres choses réjouissantes, mais chut... icon_mrgreen.gif



LMD
En 1970 il y avait 60 millions d'entrées en plus en moyenne (180 millions contre 123 en 1994)... et presque deux fois plus dans les années 60 si l'on croit cette source. De plus les problématiques ont énormément changés depuis ces années là. Aujourd'hui il y a des tuyaux partout et on est "obligé" de les remplir...
La suppression des systémes d'aides donnerait, au moins dans un premier temps, encore plus de poids aux compagnies que tu cites qui sont les seuls à avoir les capacités financières pour produire des films. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, TF1 et Canal était obligé de mettre au pot pour tous les films français, même ceux dont il n'aurait pas voulus. Est ce bon système? Est il viable? Est il artistiquement souhaitable? Et sinon quelle alternative?
Zorro
CITATION
Oui, c'est ce que tout le monde dit. Mais comment se finançait le cinéma français dans les années 70?

Avec les entrées.
Le lien de LMD est intéréssant, mais incomplet. Par exemple, il ne dit pas qu'en 1950 le nombre d'entrée était de 370 millions. Oui oui, 370 millions, pour une population pourtant 60 % moins importante que dans les années 2000. Le nombre d'entrées en salle s'est littéralement effondré en relativement peu de temps, prenant les exploitant et les producteurs de cours, et modifiant en profondeur le système économique du cinéma. Donc les comparaisons avec le cinéma tel qu'il existait il y a trente ans ou plus n'ont pas vraiment de pertinence.

Même si ce n'est pas directement lié à ta question, j'avais écrit un petit texte sur l'évolution des entrées dans le cinéma français, et sur l'impact du téléchargement illégale sur le nombre d'entrée - argument phare de l'ALPA, qui considère que le haut débit est en train de tuer les salles de cinoche. Ca peut donner un début de réponse.
LMD
Merci pour le lien, c'est le genre de truc que je cherche mais que je trouve jamais quand j'en ai besoin. On notera que mon chiffre de 120 millions en 94 était un "pic" (inversé) et que depuis la fréquentation est revenu au même niveau que les années 70 mais que par ailleurs il n'y a jamais eu autant de films distribués en salles que durant les années 2000 (à voir cependant si cette comptabilisation comprends le boom des films X dans les années 70: si c'est le cas alors cette différence d'effectifs est encore plus forte*). A voir aussi si le cout d'un film dans les années 70 était le même qu'aujourd'hui.

En soi, le système actuel qui soutient le cinéma français est imparfait... comme n'importe quel système en fait: si on avait la recette miracle, tout le monde l'appliquerait. Quand on voit l'état du film italien, anglais ou allemand dans l'ensemble, on peut raisonnablement supposer de ce que se passerait ici. D'ailleurs il est assez intéressant de voir comment le glissement s'est fait vers la télévision dans ces pays: on voit nettement plus de séries allemandes que de films, ça fait belle lurette que la créativité anglaise s'est niché dans le petit écran, et Michele Soavi compte désormais autant si ce n'est plus de téléfilms que de films dans sa filmo. C'est de toute façon le même débat que pour la plupart des autres arts en France (théâtre subventionné, édition régulée à travers des lois afin que les librairies survivent, les DRAC, etc...). L'art est subventionné parce qu'il n'est pas rentable (justement)**, ça permet d'un coté de maintenir une vie culturelle ("artificielle" d'une certaine façon) mais ça encourage aussi de mauvaises tendances, des "profiteurs" ou des rentiers. C'est peu ou prou ce que disait un banni au début de ce sujet.

* "Le phénomène du film X dure 12 ans de 1973 à 1984. La phase ascensionnelle dure cinq ans : de 1973 (19 films produits sur 200) à 1977 (58 films sur 214). L'apogée se situe en 1978 (142 films sur 302) 1979 (66 films sur 240). De 1980 à 1984 il s'en produit 50,40,30,20 puis 10."
Source

** Ou alors l'art est rentable quand il est "industrialisé" via des économies d'échelle: tu produis plus de films, mais tu fais baisser tes couts moyens en réutilisant les décors ou en investissant dans des studios, en négociant de plus grosses ristournes (ce que tu peux faire parce que tu fournis beaucoup de travail aux fournisseurs), en organisant le planning de tournage de façon plus rationnelle. Au final t'as plus de chances de tirer le bon ticket en termes de profits... mais ça demande un volume de production que le marché français ne peut fournir, ou alors que seuls une poignée de personne peuvent financer. Sans parler des contraintes sur l'artistique qui en découle.
Rinaldo
CITATION(LMD)
Par contre faut voir aussi que dans le systéme, il y a des gains qui ne sont pas comptabilisés en faveur des films mais qui ont un intêret: ceux de la pub et de l'audience généré par les films, et des abonnements vendus pour les chaines cinémas.


Puisque les auteurs de l'étude ont pris en compte l'exploitation en salle, en vidéo et par les chaines télé crypté ou non, les gains dont tu parles sont indirectement pris en compte, non ? Je connais pas bien le système et puis faudrait lire cette étude (ne serait-ce pour savoir si elle tient la route) mais j'imagine que ces gains espérés sont répercutées dans la vente des droits de diffusion. Et je vois pas trop où tu veux en venir lorsque tu dit que le divertissement perd de la valeur. Le cinéma et les recettes en salle perdent peu à peu en importance, ok, mais tout canal de diffusion, quel qu'il soit, a besoin d'acheter ou de produire des contenus pour vendre un disque, un billet, du temps de cerveau disponible, un abonnement... En fait, je vois pas trop la différence sur ce point avec les big fives de l'age d'or du cinéma hollywoodien qui produisaient des films pour alimenter leur immenses réseaux de salles*.

Bon après, je demande absolument pas le désengagement de l'Etat dans le cinéma français, et je me doute qu'aucun système n'est parfait, mais on peut quand même espérer qu'il s'améliore, qu'il soit plus solide financièrement, et puis surtout, ce genre d'affirmations m'intriguent (et demandent des précisions) :

CITATION
L'étude pointe où va majoritairement l'argent gagné : "Compte tenu des risques forts de l'industrie et du taux de succès supérieur des films chers, plus la filière est subventionnée (...), plus les bénéfices sont capturés par des acteurs privés échappant aux obligations d'investissement." Ce sont donc les producteurs intégrés aux réseaux d'exploitation des salles, comme UGC, Pathé, Gaumont, ou MK2 qui profitent le plus des succès et de la mutualisation des pertes.


*bon je suis pas clair mais j'ai plus le temps là tout de suite.
LMD
Sur la deuxième quote, l'idée est que la présence de subventions pour "tout" les films profite aussi bien aux gros producteurs qu'aux petits, mais que les bénéfices eux ne vont pas dans l'autre sens... et que comme il y a plus de chances de faire des bénéfices en produisant de gros films... En gros l'argent public éponge les pertes, l'argent privé le reste.

CITATION
Le cinéma et les recettes en salle perdent peu à peu en importance, ok, mais tout canal de diffusion, quel qu'il soit, a besoin d'acheter ou de produire des contenus pour vendre un disque, un billet, du temps de cerveau disponible, un abonnement... En fait, je vois pas trop la différence sur ce point avec les big fives de l'age d'or du cinéma hollywoodien qui produisaient des films pour alimenter leur immenses réseaux de salles*.
Bien sur que les contenus ont toujours une valeur. Mais désormais l'argent qu'ils rapportent n'est plus uniquement le fruit de l'exploitation salle (contrairement à l'époque que tu cites) et je crois que ça change beaucoup de choses. Pour les télévisions comme TF1, le film diffusé n'a aucune importance au delà de l'audience qu'il peut générer, et parce que cette audience sert à fixer les tarifs de la publicités. On a désormais des centaines de chaines qui diffusent des programmes 24h sur 24h qui est payé en majorité par un tiers (les entreprises qui font de la pub pour leur produit). Evidemment quand je dis qu'on produit parce qu'on à des canaux à remplir, c'est une exagération, mais tout de même...

Pour le fait que les gains de la publicité sont répercuté via les droits d'achat, c'est surement assez juste, mais les chaines françaises ont des obligations légales d'investissement dans la production qui -il me semble mais je ne suis un spécialiste- leur donne des droits sur certains films (selon la hauteur des sommes engagés). De la même façon, Canal+ est obligé de participer à une "contribution à la diffusion" pour les films répondant à certains critères. Dans ce contexte, je ne pense pas (mais peut être ai je tort) que les chaînes françaises paye toujours le prix fort pour obtenir des droits de diffusion, étant donné les sommes qu'elles consentent (plus ou moins forcées) à la production des films. Hors du coût, dans le cas de la distribution Canal+ par exemple, je soupçonne que la somme passe des "profits" à la colonne des "subventions". Après on ne peut pas supposer un pur effet mécanique, car si les chaines n'était pas obligées de participer autant aux investissements, elles ne le feraient surement pas d'elle même et pas ainsi... A noter que les pré-achats de film sont aussi soumis à une réglementation publique. Mais bon sur ce domaine, on dépasse un peu mes maigres compétences, donc si ça se trouve je raconte n'importe quoi. smile.gif

Cependant, en contrepoint du discours "Le cinéma français est trop subventionné", on trouve des choses comme celles-ci.

CITATION
L'aide publique ne correspond qu'à 14% du montant total des investissements en production de films français, soit le plus faible taux après celui du Royaume-Uni (12%). Certains pays apportent un pourcentage très important d'aide comme le Portugal (85%), le Danemark (80%), la Grèce (79%), l'Allemagne (64%). L'aide directe française correspond à seulement 62% de l'aide publique allemande (632 MF).


crépusculaire
CITATION(LMD @ 07 10 2008 - 09:11) *
En 1970 il y avait 60 millions d'entrées en plus en moyenne (180 millions contre 123 en 1994)...


Oui mais non. On ne décidait pas de la production d'un film en fonction du chiffre des entrées dans l'année (pas plus aujourd'hui d'ailleurs). Et justement, aujourd'hui on fait à peu près les même chiffres que dans les années 70 avec avec quasiment le même nombre de films distribués. Quand on analyse attentivement l'évolution de la fréquentation de ces 40 dernières années, il y a de quoi se poser des questions:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9quent...A9matographique

On remarque d'ailleurs que l'arrivée de Canal+ à foutu une grosse merde et les entrées ont chuté sévèrement à ce moment là ( avec dans une moindre mesure l'arrivée de la 5). Comparativement, en nombre d'entrées et de distribution, il n'y a pas un si grand écart entre aujourd'hui et les années 70 même si bien sûr il y avait moins d'habitant à cette époque, mais pour moi ça ne change pas grand chose.

CITATION

De plus les problématiques ont énormément changés depuis ces années là. Aujourd'hui il y a des tuyaux partout et on est "obligé" de les remplir...
Oui, voilà justement le plus gros problème du cinéma actuelle: Plus de tuyaux à remplir, plus de film à produire et n'importe comment donc, puisqu'il faut satisfaire la demande. C'est donc pas la qualité qui prime.

CITATION

La suppression des systémes d'aides donnerait, au moins dans un premier temps, encore plus de poids aux compagnies que tu cites qui sont les seuls à avoir les capacités financières pour produire des films. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, TF1 et Canal était obligé de mettre au pot pour tous les films français, même ceux dont il n'aurait pas voulus.


Non, pas pour TF1. Ça serait génial si on pouvait imposer à TF1 de financer des films dont ils n'ont pas envie icon_twisted.gif . Canal ok, mais c'était le bon vieux temps. Ils ne préachètent plus 80% (au pif) des films comme avant.
Je ne dis pas qu'il faut supprimer les aides, il faudrait peut-être mieux les réguler, mieux les contrôler et faire en sorte qu'elles puissent profiter à tous les films/producteurs indépendants. Le rapport du club des 13 allait un peu dans se sens (même si ils défendent surtout leur soupe).

CITATION
Est ce bon système? Est il viable? Est il artistiquement souhaitable? Et sinon quelle alternative?


1) Non
2) non (la preuve avec le rapport qui fait l'objet de cette discussion)
3) comprend pas ce que tu veux dire par artistiquement souhaitable smile.gif
4) Ben c'est pas les idées qui manquent (là aussi se référer au rapport du club des 13). Mais comme les idées en question risquent fortement de déplaire aux grands groupes...


Moi j'ai une très bonne idée déjà : Remplacer tous les membres de la commission de l'avance sur recette par des professionnels issus du cinéma de genre. Allez, juste pendant 2/3 ans, ce serait une super avancée ça icon_mrgreen.gif


Autre article intéressant bien que datant de 2002 :

http://www.ifrap.org/Faut-il-supprimer-les...inema,0317.html
LMD
CITATION(crépusculaire @ 07 10 2008 - 16:27) *
Oui mais non. On ne décidait pas de la production d'un film en fonction du chiffre des entrées dans l'année (pas plus aujourd'hui d'ailleurs). Et justement, aujourd'hui on fait à peu près les même chiffres que dans les années 70 avec avec quasiment le même nombre de films distribués. Quand on analyse attentivement l'évolution de la fréquentation de ces 40 dernières années, il y a de quoi se poser des questions:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9quent...A9matographique

On remarque d'ailleurs que l'arrivée de Canal+ à foutu une grosse merde et les entrées ont chuté sévèrement à ce moment là ( avec dans une moindre mesure l'arrivée de la 5). Comparativement, en nombre d'entrées et de distribution, il n'y a pas un si grand écart entre aujourd'hui et les années 70 même si bien sûr il y avait moins d'habitant à cette époque, mais pour moi ça ne change pas grand chose.


Bah on décidait du financement d'un film sur la base des entrées qu'il pourrait réaliser, et ça c'est très différent de la logique actuelle: tu le dis toi même... l'arrivée de la TV à tout changé. Le fait qu'il y avait moins d'habitants signifie que les gens allaient plus au cinéma. Autre grosse différence: il y a à vue de nez 50 ou 100 films supplémentaires par an qui sortent. Donc même si le chiffre de fréquentation est dans l'absolu le même, il n'en reste pas moins que les gens vont moins au cinéma alors que le choix des films s'est élargi... Et le chiffre le plus parlant c'est la division par deux de la fréquentation entre les années 60 et 70.

CITATION
Oui, voilà justement le plus gros problème du cinéma actuelle: Plus de tuyaux à remplir, plus de film à produire et n'importe comment donc, puisqu'il faut satisfaire la demande. C'est donc pas la qualité qui prime.
On est d'accord, mais cette donnée du problème ne changera pas.

CITATION
Non, pas pour TF1. Ça serait génial si on pouvait imposer à TF1 de financer des films dont ils n'ont pas envie icon_twisted.gif . Canal ok, mais c'était le bon vieux temps. Ils ne préachètent plus 80% (au pif) des films comme avant.
Je ne dis pas qu'il faut supprimer les aides, il faudrait peut-être mieux les réguler, mieux les contrôler et faire en sorte qu'elles puissent profiter à tous les films/producteurs indépendants. Le rapport du club des 13 allait un peu dans se sens (même si ils défendent surtout leur soupe).

CITATION
Est ce bon système? Est il viable? Est il artistiquement souhaitable? Et sinon quelle alternative?


1) Non
2) non (la preuve avec le rapport qui fait l'objet de cette discussion)
3) comprend pas ce que tu veux dire par artistiquement souhaitable smile.gif
4) Ben c'est pas les idées qui manquent (là aussi se référer au rapport du club des 13). Mais comme les idées en question risquent fortement de déplaire aux grands groupes...


1) Bah alors faut pas dire qu'il faut mieux réguler les aides? huh.gif
2) Le rapport conclut que les films français ne font pas assez de profits. Mais en tant que spectateur et cinéphile je m'en fous (en fait). Ou alors l'idée c'est que le cinéma français sorti du système d'aides serait soumis à la demande du public et que donc il deviendrait de facto "populaire". En même temps quand je regarde les films français vraiment populaires, il n'y en a quasi-aucun qui trouve grâce aux yeux des gens ici, moi y compris. Ou alors on se comprends pas (et on parle pas de la même chose)
3) Bah "artistiquement souhaitable": est ce qu'on veut plus d'Astérix 3, de Chtis, de Bronzés, de Diner de Cons ou de Choristes? Certes le système ne gagnerait pas d'argent, mais il permet de monter des films qui n'existerait pas dans un système exclusivement commercial. L'infrastructure actuelle permet plus de films et de diversité. La situation actuelle est plus artistiquement souhaitable que celle du cinéma italien, comme ça à vue de nez.
4) Bah que les grands groupes en profitent, certes. Mais le problème c'est ça ou que la plupart des films ne rapportent pas de thunes? Parce que ce sont deux problèmes très différents.

Après, tout est perfectible, évidemment.

CITATION
Moi j'ai une très bonne idée déjà : Remplacer tous les membres de la commission de l'avance sur recette par des professionnels issus du cinéma de genre. Allez, juste pendant 2/3 ans, ce serait une super avancée ça icon_mrgreen.gif
Autre article intéressant bien que datant de 2002 :

http://www.ifrap.org/Faut-il-supprimer-les...inema,0317.html


Il est un peu partisan l'article, même si pas dénué d'intêret. Le paragraphe 5 est ohmy.gif "développer une production et une distribution indépendantes. favoriser le pluralisme de la création". C’est-à-dire : défendre les petits contre les gros. C’est un objectif rigoureusement poujadiste(...)". On peut y lire une citation de Luc Besson: oui effectivement je suis persuadé que Besson est quelqu'un qui à compris certaines choses. Il n'en reste pas moins que vu la gueule de la plupart des films qui sortent de son studio, je préfère qu'on garde la situation actuelle.

La comparaison avec les JV est aussi à coté de la plaque, puisque on compare un média en plein boom et un autre sur le déclin, et en occultant les spécificités des deux marchés.

(A mon avis une grille de lecture "cinéma populaire/cinéma de genre/cinéma d'auteur" n'est absolument pas pertinente pour parler du cinéma français...)

EDIT: En fait il y a une certaine confusion sur la nature du problème que nous y voyons. Quand je te lis, crépusculaire, je ne saisis pas ce que tu reproches exactement: est ce que tu contestes la répartition des aides existantes qui se ferait au profit d'un certain cinéma plutôt qu'un autre? Le fait que le cinéma français serait déconnecté du "vrai public" et que donc il devrait s'ouvrir à une logique purement concurentielle?
Zorro
CITATION(crépusculaire @ 07 10 2008 - 16:27) *
Autre article intéressant bien que datant de 2002 :
http://www.ifrap.org/Faut-il-supprimer-les...inema,0317.html

Si j'ai bien compris ce que dit ce texte : il faut arrêter avec cette "idéologie poujadiste" qui consiste à vouloir, au nom du "pluralisme de la création", aider les salles d'art et essais, les premiers films ou les films d'auteurs. Ce qu'il faut, c'est donner au public ce qu'il veut, et ce que veut le public c'est des films populaires et des prix bas. Donc on déreglemente tout et on laisse la concurrence agir, ainsi les multiplexes pourront s'étendre sans problèmes, ils pourront faire de la pub à la TV et proposer des cartes illimitées à des prix défiant toute concurrence, les salles d'arts et d'essais regresseront ou disparaitront (mais de toute façon personne y va, donc on s'en branle) ainsi que tout un pan du cinéma qui n'est pas rentable. Cette politique permettra bien sur au cinéma populaire de qualité, tel celui de Luc Besson dont les production sont des cartons, de dominer au détriment des films non rentables, donc sans intêret.

En clair : l'art est une industrie comme les autres, et les types de culture non-rentable ne doivent pas être artificiellement maintenus en vie par l'état, vu qu'ils n'intérrésse pas le public.

Ca me semble très caricatural et exagéré, non ? Et c'est une vision de l'art que je trouve extrémement limitée, accessoirement.

(Et je passe sur l'exemple des jeux-video, qui est non seulement à côté de la plaque, mais qui sert ici d'apologie pour la dérégulation alors même que les professionnels du secteur se battaient à l'époque (2002) pour bénéficier d'aides en prenant l'exemple... du cinéma français par rapport au reste du monde. Douce ironie...)

CITATION
Je ne dis pas qu'il faut supprimer les aides, il faudrait peut-être mieux les réguler, mieux les contrôler et faire en sorte qu'elles puissent profiter à tous les films/producteurs indépendants. Le rapport du club des 13 allait un peu dans se sens (même si ils défendent surtout leur soupe).

Je n'ai pas lu le rapport du club des 13 (200 pages, tout de même), je me base donc sur ce que j'avais lu dans la presse et sur ce que j'avais compris donc je m'excuse d'avance en cas d'erreur, mais je croyais qu'ils étaient justement totalement opposé à ce que dit le lien plus haut, et très favorables aux aides publiques (et pas à leur baisse/suppression).
Pour eux, si j'ai bien pigé :
- les multiplexes veulent des films à l'affiche, donc ils produisent des films à gros budget consensuels et nazes qui attireront le public.
- les chaines de TV veulent des truc à passer en prime time, donc elles produisent des films à gros budget consensuels et nazes qui attirent le téléspectateur.
- les petits films d'auteurs coutent pas cher et bénéficient d'aides, donc peuvent être tournée.
Les premiers touchés par cette situation, outre les réalisateurs, étant les scénaristes, obligé d'écrire des films ultra-formatés pour survivre, et les producteurs, qui perdent leur pouvoir face aux executifs des chaines qui prennent toutes les décisions stratégiques. Le but du club des 13 étant de permettre l'apparition d'un cinéma situé entre Christophe Honoré et Luc Besson. Pour cela, ils voulaient augmenter très fortement l'aide sur recettes (la doubler, je crois), donner plus d'aides aux salles indépendantes pour qu'elles tiennent face aux grands groupes et modifier la manière dont le fonds de soutien du CNC est utilisé - en donnant plus de place à l'écriture et en aidant les producteurs.

C'est bien cela, ou je me plante totalement - ce qui est possible, vu que ne travaillant pas dans le secteur de l'audiovisuel je n'ai suivi tout cela que de loin ?

J'ai l'impression que la vraie question n'est pas tant économique qu'idéologique : veut-on un cinéma français réellement varié (ce qui implique de produire des films dont certains auront un succès public modeste, et donc des aides publiques) ou un cinéma français populaires (qui se financera grace aux entrées salles et aux ventes des droits à la TV).

Si la première solution est la bonne, alors le problème n'est pas que les films français ne soient pas rentable (ce que dit le rapport page précédente), mais que les films français soient nuls. C'est cela qui devrait nous affliger, et c'est cela qu'il faut résoudre (voir le club des 13).
Si c'est la deuxième, alors la plupart des films qui sortent ne sont que des boulets au pieds des sociétés de productions, qui les empêches de devenir une vraie alternative au cinéma Hollywoodien en donnant une partie de leur bénéfices à des oeuvres inutiles.

EDIT : grillé en grande partie par LMD.
LMD

Merci senor Zorro d'avoir exprimé la chose avec plus de clarté!

Enfin la ou l'article à raison, c'est sur cette citation de Jospin: "il faut constituer des groupes cinématographiques de taille européenne, capables de rivaliser avec l’industrie américaine".
Si l'idée est qu'il faut sortir du système actuel de subventions (pourquoi pas hein...) alors ça passera forcément par une étape comme celle ci. Le marché français est aujourd'hui trop petit pour assurer la survie d'une industrie de la taille de celle qui est la nôtre (pourtant pas énorme) et le volume de production actuel. Le souci c'est que c'est pas près d'arriver, malgré le système de co-production en vigueur, et qu'une dérégulation taillerait en pièces ce qui est encore debout.
crépusculaire
aaaaaaah internet! Malentendus, confusions, interprétations icon_mrgreen.gif

J'ai mis le lien sur l'article pour souligner certaines réflexions dont je suis en accord, mais je ne le suis pas avec tout. Et puis je ne joue jamais au JV et ne connais pas du tout ce marché.

Quant à Besson, bien sûr qu'il a raison, sauf que ses productions du genre sont vraiment pas terribles (pour être poli).

Pour le reste, je vais essayer de prendre le temps de répondre cette nuit, là je l'ai pas trop.


Sinon pour info, une synthèse du rapport du club des 13 par Toubiana

http://blog.cinematheque.fr/?p=49
LMD
Bah sur le fond, on est surement d'accord: le principe actuel d'aide au cinéma est très perfectible et doit être repensé d'autant plus que les choses ont beaucoup changé dans le paysage de la diffusion télé ou cinéma et les rapports de force sont différent. Le simplifier aussi: ce qui frappe, c'est l'incroyable complexité du financement des films. Certes il en va ainsi de la comptabilité mais tout de même.
Ce que dit le DG de la Cinémathéque est intéressant: produit t'on trop de films? Faut il repenser la place du scénariste et la formation? Faut il repenser le rapport au public? Le rapport n'est il pas trop écrit de l'intérieur du système?
crépusculaire
CITATION


1) Bah alors faut pas dire qu'il faut mieux réguler les aides? huh.gif
Ta question était : Est-ce un bon système? je te réponds non, c'est mon avis personnel. Mais c'est pas parce que je dis non que demain le CNC va m'écouter et supprimer toutes ces aides smile.gif Alors à défaut, qu'elles soient au moins mieux régulées. Mais c'était sans doute pas très clair.

CITATION

2) Le rapport conclut que les films français ne font pas assez de profits. Mais en tant que spectateur et cinéphile je m'en fous (en fait). Ou alors l'idée c'est que le cinéma français sorti du système d'aides serait soumis à la demande du public et que donc il deviendrait de facto "populaire". En même temps quand je regarde les films français vraiment populaires, il n'y en a quasi-aucun qui trouve grâce aux yeux des gens ici, moi y compris. Ou alors on se comprends pas (et on parle pas de la même chose)


Non, le rapport dit que la majorité des films français ne sont pas rentables, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Oui bien sûr, le spectateur s'en fiche, mais en même temps il se plaint de la médiocrité de nombreux films alors...

Je crois qu'il y a vraiment un malentendu avec "populaire". Populaire n'est pas synonyme de médiocrité. Le problème c'est que des films à potentiel "populaire" qui respectent le public sans pour autant le racoler sont devenus extrêmement rares. Du coup on réduit populaire à quelque chose qui serait infamant ou méprisant. Mais pour moi ENNEMI INTIME est un bon film populaire, LA CHEVRE est un bon film populaire, LE NOM DE LA ROSE est un bon film populaire (j'ai pas vu Faubourg 36, mais je crains que ce soit "racoleur" et faussement populaire. Idem pour le dernier Astérix). Après, je ne dis pas qu'il ne faut que ça, bien au contraire.

THE DARK KNIGHT est un bon film populaire.



CITATION
EDIT: En fait il y a une certaine confusion sur la nature du problème que nous y voyons. Quand je te lis, crépusculaire, je ne saisis pas ce que tu reproches exactement: est ce que tu contestes la répartition des aides existantes qui se ferait au profit d'un certain cinéma plutôt qu'un autre? Le fait que le cinéma français serait déconnecté du "vrai public" et que donc il devrait s'ouvrir à une logique purement concurentielle?
Plus ou moins oui pour les deux questions. Mais je suis en train d'écrire un truc pour exposer plus précisément mon point de vue sur toutes ces questions de financements. Je le publie ici dès que c'est terminé.

CITATION(LMD @ 07 10 2008 - 19:32) *
Ce que dit le DG de la Cinémathéque est intéressant: produit t'on trop de films? Faut il repenser la place du scénariste et la formation? Faut il repenser le rapport au public? Le rapport n'est il pas trop écrit de l'intérieur du système?


Ben je serais tenté de dire oui pour toutes ces questions, sauf pour la première. On va quand même pas empêcher un producteur de produire un film auquel il croit simplement parce que certaines personnes estiment qu'il y en a trop? Et sur quels critères?

Disons que si on donnait cette possibilité à T Langmann, il demanderait surement à ce qu'on ne produise plus des films comme LA BELLE PERSONNE. Si on me demandais à moi, je ferai tout pour qu'on ne produise plus des films comme le dernier Asterix, ou les bronzés 3... pas plus que le dernier Honoré cela dit icon_mrgreen.gif

A savoir quand même que LA BELLE PERSONNE est un téléfilm à la base qui a quand même pris 50/60 salles à un vrai film de cinéma. Idem pour le SAGAN de Kurys (pas moins de 250 salles pour un téléfilm diffusé 6 mois après à la TV, c'est pas mal quand même). Et là, la profession ferme sa gueule encore. Et si ces téléfilms sortent en salles, c'est pour profiter des aides à la distribution, du fond de soutien etc...
LMD
CITATION(crépusculaire @ 08 10 2008 - 01:28) *
CITATION


CITATION
1) Bah alors faut pas dire qu'il faut mieux réguler les aides? huh.gif
Ta question était : Est-ce un bon système? je te réponds non, c'est mon avis personnel. Mais c'est pas parce que je dis non que demain le CNC va m'écouter et supprimer toutes ces aides smile.gif Alors à défaut, qu'elles soient au moins mieux régulées. Mais c'était sans doute pas très clair.

2) Le rapport conclut que les films français ne font pas assez de profits. Mais en tant que spectateur et cinéphile je m'en fous (en fait). Ou alors l'idée c'est que le cinéma français sorti du système d'aides serait soumis à la demande du public et que donc il deviendrait de facto "populaire". En même temps quand je regarde les films français vraiment populaires, il n'y en a quasi-aucun qui trouve grâce aux yeux des gens ici, moi y compris. Ou alors on se comprends pas (et on parle pas de la même chose)


Non, le rapport dit que la majorité des films français ne sont pas rentables, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Oui bien sûr, le spectateur s'en fiche, mais en même temps il se plaint de la médiocrité de nombreux films alors...


Ton dernier lien à beaucoup participé à la confusion mais sur ces points, oui. Et tu as bien fait de me reprendre sur cette histoire de profit/rentable parce que j'lavais bien compris mais mes doigts ont fourché quand même (labsus révélateur). Ca ne change pas les phrases qui suivait dans mon message.

CITATION
Je crois qu'il y a vraiment un malentendu avec "populaire". Populaire n'est pas synonyme de médiocrité. Le problème c'est que des films à potentiel "populaire" qui respectent le public sans pour autant le racoler sont devenus extrêmement rares. Du coup on réduit populaire à quelque chose qui serait infamant ou méprisant. Mais pour moi ENNEMI INTIME est un bon film populaire, LA CHEVRE est un bon film populaire, LE NOM DE LA ROSE est un bon film populaire (j'ai pas vu Faubourg 36, mais je crains que ce soit "racoleur" et faussement populaire. Idem pour le dernier Astérix). Après, je ne dis pas qu'il ne faut que ça, bien au contraire.
A mon avis le mot populaire n'est synonyme de rien, ni de médiocrité ni de qualité. Il veut juste dire que les films fonctionnent auprès d'un très large public. Tout les films que tu as cité sont "populaires". Les deux films les plus populaires récemment sont Titanic et Bienvenue Chez Les Chtis, c'est un fait. Le cinéma d'horreur français n'est lui clairement pas "populaire" et touche un public ultra restreint. 10 fois moins large en salles que le dernier Kechiche ou Depleschin. La nature même de la fabrication d'un film, sa nature lourde, le prix que ça implique, fait que de toute façon le réalisateur est toujours "déconnecté" d'un façon ou d'une autre du "peuple". Il fait toujours partie d'une "élite", au minimum technique: les grands réalisateurs soviétiques, pourtant sommé de faire des films "populaires", était tous des intellectuels. La distinction entre "bon" et "mauvais" cinéma populaire, même si elle part d'un jugement qu'on à le droit d'avoir à un niveau personnel et qu'elle peut se justifier, finit toujours par renvoyer soit à la défense d'un type de films qu'on prétend populaire (même si les chiffres disent le contraire), soit à cette vision réductrice (le "peuple" blink.gif ), floue et souvent condescendante qu'on se fait des masses (de l'autre) non initiée et qu'il faut guider tel le berger. C'est pas contre toi en particulier, c'est juste que cette idée de "cinema populaire de qualitay" avec laquelle on a été nourri ne veut, à mon sens, rien dire.

CITATION
THE DARK KNIGHT est un bon film populaire.


Non icon_mrgreen.gif (cf sujet du film)

CITATION
CITATION
EDIT: En fait il y a une certaine confusion sur la nature du problème que nous y voyons. Quand je te lis, crépusculaire, je ne saisis pas ce que tu reproches exactement: est ce que tu contestes la répartition des aides existantes qui se ferait au profit d'un certain cinéma plutôt qu'un autre? Le fait que le cinéma français serait déconnecté du "vrai public" et que donc il devrait s'ouvrir à une logique purement concurentielle?


Plus ou moins oui pour les deux questions. Mais je suis en train d'écrire un truc pour exposer plus précisément mon point de vue sur toutes ces questions de financements. Je le publie ici dès que c'est terminé.


OK.

CITATION
CITATION(LMD @ 07 10 2008 - 19:32) *
Ce que dit le DG de la Cinémathéque est intéressant: produit t'on trop de films? Faut il repenser la place du scénariste et la formation? Faut il repenser le rapport au public? Le rapport n'est il pas trop écrit de l'intérieur du système?


Ben je serais tenté de dire oui pour toutes ces questions, sauf pour la première. On va quand même pas empêcher un producteur de produire un film auquel il croit simplement parce que certaines personnes estiment qu'il y en a trop? Et sur quels critères?

Disons que si on donnait cette possibilité à T Langmann, il demanderait surement à ce qu'on ne produise plus des films comme LA BELLE PERSONNE. Si on me demandais à moi, je ferai tout pour qu'on ne produise plus des films comme le dernier Asterix, ou les bronzés 3... pas plus que le dernier Honoré cela dit icon_mrgreen.gif

A savoir quand même que LA BELLE PERSONNE est un téléfilm à la base qui a quand même pris 50/60 salles à un vrai film de cinéma. Idem pour le SAGAN de Kurys (pas moins de 250 salles pour un téléfilm diffusé 6 mois après à la TV, c'est pas mal quand même). Et là, la profession ferme sa gueule encore. Et si ces téléfilms sortent en salles, c'est pour profiter des aides à la distribution, du fond de soutien etc...


Bah si il y a surement trop de films: c'est pas une question de rentabilité, mais juste le fait qu'avec le nombre de sorties actuel et étant donné les chiffres de fréquentations, ça dessert tout le monde. Non pas pour des questions de rentabilité mais juste parce que les films doivent être vus, c'est leur seul intérêt. Après c'est une chose de le dire, mais une autre de le réguler (comme "l'élévation de la qualité"), ça suppose des politiques à long terme.
darklinux
Tient justement parlons de la belle personne , adapté ( massacré plutot de la Princesse de Clève ) alors autant quand sa passe sur ARTE , tous le meonde ( les critiques ) en disent du bien , par contre dès que sa sort en salle , les critiques le masacre et ce fait traité de film Bobo , comme le dernier Jaoui ...alors que ce passe t ' il ?
Ed Wood
Je ne sais pas si c'est le bon topic pour cela, mais comme ici le débat se porte sur l'état du cinoche français, je vais poster une critique d'Apocalypto qui démontre la vision gerbante qu'ont la plupart des critiques cinés françaises sur le cinéma hollywoodien incarné par Spielberg

CITATION
Devant Apocalypto (et accessoirement La Passion du Christ), on peut se reposer une nouvelle fois la question de la violence au cinéma : qu’est-ce qui la suscite ? C’est le film qui la crée, qui la contient dans sa mise en scène. La violence au cinéma ce sont les gros plans sur la souffrance des personnages dans les films de Bergman, les ralentis sur la mort dans les films de Peckinpah, le contraste entre la perfection des cadres et les atrocités qui s’y produisent dans les films de Kubrick ou même l’incompatibilité des corps à coexister au sein d’un même plan dans les films de Pialat. Elle exige un créateur, un inventeur de forme, un cinéaste. Mel Gibson est un réalisateur dans la plus pure tradition hollywoodienne actuelle (dont le modèle suprême serait Steven Spielberg), il n’a pas pour vocation de créer des formes cinématographiques mais d’entreprendre un spectacle, un divertissement (où l’action serait efficace et les sentiments humains peu subtils), la plupart du temps en recyclant des images, des plans et des scènes déjà vus. C’est pourquoi la violence n’y est jamais inventée mais toujours exhibée dans un découpage classique (qui prône la clarté) où le montage suit les regards, où les gros plans suivent les plans d’ensembles, où les contre-champs suivent les champs. Elle n’a souvent que deux options de représentation : soit parodique, qui s’accorde avec les films à sujets « légers », à grand spectacle (Les Dents de la mer ou Apocalypto), soit pornographique, qui découle des films à sujets graves, à vocation pédagogique (Il faut sauver le soldat Ryan ou La Passion du Christ). Dans un cas comme dans l’autre, elle doit continuer à divertir le spectateur. Bref, la violence dans le cinéma hollywoodien n’influe pas sur la forme. Elle est exposée impassiblement telle quelle. C’est toute l’amoralité du cinéma hollywoodien, son manque de conscience dans son mode de représentation où des déportés dans un camp de concentration sont filmés de la même manière que des dinosaures en cage : quel que soit le sujet, le cinéma hollywoodien produit des images comestibles pour un public de masse.

Apocalypto n’est donc pas à proprement parler un film violent malgré l’extrême brutalité de certaines scènes, les litres de sang et les cadavres qui s’amoncellent (littéralement). Les excès de violence dans les films de Gibson sont peut-être les conséquences de son impuissance en tant que cinéaste, la seule manière pour lui de les faire exister. Une sorte de sado-masochisme filmique où la jouissance viendrait de la douleur.

Mais Apocalypto est un film purement hollywoodien en ce qu’il ne reproduit que des situations, des plans et des émotions que l’on connaît déjà. La représentation du village maya par exemple, ressemble à n’importe quelles autres représentations de peuple indigène : huttes en bois, les hommes chasseurs, le vieux sage qui raconte des légendes et les danses tribales le soir autour du feu. Rien ne doit étonner le spectateur, malgré le parti pris naturaliste (le film est intégralement en yucatèque). Ce qui intéresse Gibson, ce n’est pas tant l’envie d’explorer une image inédite que de passer à la broyeuse hollywoodienne un lieu, une civilisation, une époque peu abordée sur les écrans. On voit bien que, malgré le travail du détail ultra-documenté, c’est toujours la même vision du monde qui est imposée, où des valeurs comme la famille et la spiritualité priment sur le reste. Le décor change, mais les films demeurent les mêmes.

Matthieu Santelli
crépusculaire
Avec un peu de retard, voici mon point de vue et une analyse très synthétique sur les problèmes du cinéma français aujourd’hui. J'ai fait ça à temps perdu sur plusieurs jours et je le livre tel quel.

Le cinéma est un art mais aussi une industrie (amen). Quoi qu’aujourd’hui, c’est de moins en moins un "art" mais de plus en plus un commerce.
À défaut d’engranger des bénéfices, le minimum pour un producteur est d’amortir au moins le coût du film. C’est sur cette base que fonctionne le cinéma américain et c’est comme ça que fonctionnait le cinéma français avant que les pouvoirs publics mettent en place les différentes aides que l’on connaît.

Que s’est-il passé pour que l’on en arrive là ? Canal plus ! L’arrivée de la chaîne cryptée au milieu des années 80, puis de la 5 et la 6 un peu plus tard, a fait déserter une bonne partie du public des salles. Et pour cause : À grand renfort de pub, canal plus promettait de diffuser une vingtaine de films récents tous les mois. Devant l’inquiétante baisse des entrées, il a été imposé aux chaînes, privées comme publics, de participer au financement du cinéma français. Et les producteurs de l’époque de se lécher les babines en voyant le joli distributeur de billets prêt à lâcher les biftons sans broncher.
Et, premier effet pervers, le préachat (tout comme la coproduction d’ailleurs mais pour d’autres raisons). Certes, sur le papier le préachat est super cool : le diffuseur verse au producteur une somme d’argent conséquente en échange d’un droit de diffusion exclusif. Sachant qu’à cette époque Canal préachète 80% des films, autant dire toute la production cinématographique, on comprend la joie des producteurs (Cela dit, on peut s’interroger sur la pertinence de donner autant de pouvoir à une chaîne de télé, soit-elle canal plus, mais c’est un autre débat).

Le problème, c’est que le paysage audiovisuel a fortement changé en 27 ans. Canal plus n’achète plus que la moitié environ de la production, TF1 ne fait plus autant d’audience avec les films. Malgré cela, la télé reste le principal bailleur de fond du cinéma, le seul guichet qui permet à un film d’exister. Rares sont les producteurs qui produisent sans l’apport d’au moins 1 diffuseur et quand ça arrive, autant dire que le budget est microscopique. Du coup, côté création, renouvellement, originalité, audace, ça coince forcément.

Hier on finançait du cinéma avec un grand C, aujourd’hui on fabrique du produit servant essentiellement à faire de l’audience, donc vendre plus de yaourts, de jambons, plus de lunettes Aflelou, plus d’abonnements internet. De diffuseur on est passé à "décideur" et ce, avec la complicité d’un certain nombre de producteurs et pas des moindres (en gros ceux qui ont la main mise sur le cinéma). Il est quand même amusant de voir certains d’entre eux soutenir le club des 13 et s’inquiéter de la dérive du système alors qu’ils y ont quelque part contribué. En effet, pourquoi prendre des risques quand le salaire est déjà dans sa poche avant même que le film soit tourné ? Voilà le deuxième effet pervers : Que le film marche ou pas, le producteur est déjà assuré d’avoir son (très confortable) salaire, et même qu’il est protégé en cas d’échec puisque le diffuseur a accepté le projet en amont!
A noter que le salaire du producteur délégué est calculé en fonction du montant du devis, entre 3 et 5 %. Facile de calculer celui de Thomas Langman pour le dernier Astérix. On comprend qu’il soit généreux quand il s’agit "d’offrir" des escort-girls à on ne sait pas trop qui… Oups pardon! c’était pour sa consommation personnelle icon_mrgreen.gif . Il avait dû boire un peu trop de potion magique avant.

Bon, je passe les détails chiants sinon ça prendrait 10 pages, mais en 20 ans, tout un tas d’aides à été mis en place pour soit disant sauver le cinéma français et maintenir à flot un cinéma d’auteur particulièrement fragile (participation des régions, les aides à la distribution, taxe sur la vidéo, taxe sur les films étrangers…) .
À cause de toutes ces nouvelles aides financières distribuées n’importe comment le cinéma français dans sa grande majorité, est devenu formaté, n’évolue pas, nous présente toujours les mêmes films, avec les mêmes acteurs, des réalisateurs interchangeables au service des diffuseurs… à quelques exceptions près. Bien entendu, je parle d’une catégorie de producteurs complices et partenaires des diffuseurs et/ou de groupes comme Gaumont, UGC et Pathé. Bref, ceux qui font le jour et la nuit du cinéma. Les autres se battent quotidiennement pour ramasser au final que des miettes. Ceux-là finiront par disparaître ou rentreront dans le rang.
3ème effet pervers (je pourrais en citer 10 autres) : Pourquoi avoir laissé le droit à un groupe de gérer tous les mandats d’un film ? De la production, jusqu’à l’exploitation dans son propre circuit de salles, l’édition vidéo, l’exportation à l’étranger…
Si à moyen terme on voulait tuer les petits distributeurs ou les petits éditeurs vidéo on s’y prendrait pas autrement.


La toute première chose à faire selon moi, c est que les diffuseurs ne soient plus le premier guichet du cinéma. Le producteur doit redevenir le maître du film et doit pouvoir le produire sans l’apport d’une TV, même si c'est un budget de 5M d’Euros.

Mieux réguler et distribuer les aides afin que TOUS les producteurs puissent en bénéficier. Avoir un vrai contrôle des devis et des budgets des films (c'est très opaque de ce côté-là et on comprend pourquoi), en plus d’autre mesures intéressantes proposées par le club des 13.

Enfin, revoir aussi la distribution et réguler le nombre de copies par film. Pourquoi 40 salles à VINYAN et 120 à EDEN LAKE ? Cela dit son interdiction au moins de 16 et son côté radical n’a pas empêché ce dernier d’avoir presque le double de salles que MARTYR.

Bon il y aurait encore beaucoup à dire et pour rentrer dans les détails il faudrait faire un livre. D’ailleurs celui du club des 13 est très informatif et je le conseille à tous ceux qui veulent en savoir plus sur le montage financier d’un film, sur les dérives qui vont avec. Il y a aussi un livre assez assassin su le petit monde du cinéma français dont l’auteur est Pascal Mérigeau (un critique du nouvel obs) et qui va peu ou prou dans le même sens que le rapport du club des 13. Le titre : CINEMA AUTOPSIE D’UN MEURTRE. Rien que ça.

Le seul mec à ma connaissance qui prend de vrais risques avec ses films en tant que producteur, c’est Claude Lelouch. Qu’on aime ou qu’on aime pas, c’est quand même celui qui a le plus de C.. dans ce métier.

Parenthèse :
Le film étant sorti aujourd’hui après une giga campagne de promotion à la limite de l’écœurement, je me réjouis que le film COLUCHE ait fait un si mauvais score pour son premier jour (oui j’assume, les producteurs du film ne seront pas en faillite pour les raisons expliquées plus haut). Le film n’atteindra pas le million d’entrées ! Avec un budget de 8M d’Euros, c’est un échec. À côté, le Pascal Thomas et le Ben Stiller font une moyenne/copie supérieure avec une campagne de pub pourtant plus modeste. Moralité, et comme avec FAUBOURG 36 (28M d’Euros) qui se fait battre à plate couture par ENTRE LES MURS (2,5M), la promo à outrance n’est plus un gage de succès, loin de là. Pas plus qu’un casting de Bankables.
LMD
Ouh je sens que tu vas pas aimer qu'on te relance icon_mrgreen.gif
Merci d'avoir pris le temps de répondre bien que la discussion fut arrêté à un moment, pour ma part j'ai lu, tu n'as pas écris en vain!

Dans l'ensemble, je suis relativement d'accord avec ce que tu dis: que le système mis en place ait entrainé des effets pervers c'est évidemment inévitables, et tenter de les minimiser ou de les gommer est évidemment une tache qui doit être réalisé. En gros ton problème, c'est que le montage actuel, mis en place pour défendre un cinéma commercialement pas toujours viable (que tu appelles "d'auteur" mais je préfère ma définition et c'est comme ça que je le comprends) à fini par profiter aux gros groupes, ce qui est un effet non désiré puisque ce sont ceux qui ont le moins besoin d'être aidé.

Néanmoins:

CITATION
À défaut d’engranger des bénéfices, le minimum pour un producteur est d’amortir au moins le coût du film. C’est sur cette base que fonctionne le cinéma américain et c’est comme ça que fonctionnait le cinéma français avant que les pouvoirs publics mettent en place les différentes aides que l’on connaît.
Sans être un spécialiste du cinéma américain, il me semble qu'on peut se poser la question de qui sont les financiers derrière les gros studios: La Warner fait partie de Time Warner qui posséde des TV, des magazines, l'opérateur Internet AOL. Paramount appartient au groupe Viacom qui posséde entre autres MTV et Showtime. Le groupe Fox à des intérêts dans d'autres médias, dont la TV et appartient à Rupert Murdoch, magnat des médias et propriétaires de moults journaux et canaux de diffusion (Sky notamment). MGM et Columbia sont à Sony, fabricants de TV et de HiFi qui à des intérêts dans le marché du disque HD. Enfin le plus ironique pour la fin: Universal appartient à Vivendi et donc au même groupe que Canal+. En plus le groupe à été fusionné avec le network NBC (propriété de la General Electric).

En 1986, la part des majors sur le cinéma américain à atteint son niveau historiquement le plus bas. Ce n'était pas la première crise qu'elle avait connu, puisque le ciné US avait gravement souffert de la fin de l'age d'or du cinéma, comme on en parlait en page précédente.
C'est d'ailleurs cette situation à la fin des années 80 qui à entrainé le rachat et les acquisitions de ces studios par les groupes susmentionnés. Je me souviens que dans les années 90, il n'était pas certain qu'Universal trouve un acheteur. On peut donc se poser des questions sur la viabilité réelle de l'industrie Holywoodienne... Toujours est il que toutes les majors sont désormais la propriété de groupes qui ont de très forts intérêts dans la diffusion. Certes le système n'est pas du tout le même qu'en France, mais au final le problème se pose en termes assez similaires: le cinéma sert à remplir les tuyaux et les groupes qui font les films ont la main sur les moyens de diffusions.

D'ailleurs À défaut d’engranger des bénéfices, le minimum pour un producteur est d’amortir au moins le coût du film. C’est sur cette base que fonctionne le cinéma américain, ce n'est pas totalement vrai: l'intêret d'un studio, c'est qu'il produit énormément de films et que les pertes sur l'un sont épongés par les bénéfices sur l'autre.

CITATION
Rares sont les producteurs qui produisent sans l’apport d’au moins 1 diffuseur et quand ça arrive, autant dire que le budget est microscopique. Du coup, côté création, renouvellement, originalité, audace, ça coince forcément.


En même temps, le système français permet à énormément de réalisateurs de faire des premiers films. Donc je ne sais pas si c'est aussi abrupt que tu le dis.

CITATION
À cause de toutes ces nouvelles aides financières distribuées n’importe comment le cinéma français dans sa grande majorité, est devenu formaté, n’évolue pas, nous présente toujours les mêmes films, avec les mêmes acteurs, des réalisateurs interchangeables au service des diffuseurs…
Exactement comme le cinéma Hollywoodien, donc.

CITATION
La toute première chose à faire selon moi, c est que les diffuseurs ne soient plus le premier guichet du cinéma. Le producteur doit redevenir le maître du film et doit pouvoir le produire sans l’apport d’une TV, même si c'est un budget de 5M d’Euros.


Oui mais à part les diffuseurs, qui à un intérêt commercial à foutre du blé dans un film?
ouaisbiensur
CITATION(LMD @ 16 10 2008 - 01:37) *
Oui mais à part les diffuseurs, qui à un intérêt commercial à foutre du blé dans un film?



(pardon, parti tout seul)
LMD
Par rapport à Hollywood, je n'ai pas eu le temps de chercher des infos détaillés pour une comparaison, mais déjà je peux donner ça

CITATION
Merrill Lynch analyst Harold Vogel reports that out of any ten pictures produced, three or four are likely to be profitable and one will break even, after including all revenues the films accrue in other markets, including foreign exhibition, home video, and pay and network television. Perhaps only one in 20 movies turns a profit at the box office alone. The major studios, which by definition distribute as well as produce films, do considerably better because in return for placing the films in theaters they collect a generous third of the gross rentals -- that is, of the amount remaining after the exhibitors' standard 50% cut of the box office take. But in a business where only one out of three films is profitable, a costly bomb can still sink a studio.


Certes c'est mieux que les résultats de l'étude cités il y a quelques pages mais il n'en reste pas moins qu'au mieux seulement la moitié des films se rembourse ou fait gagner de l'argent, si ce n'est un tiers.
darklinux
Hereusement qu ' il reste un vrai cinéaste en France : Antoine de Caune .
crépusculaire
CITATION(LMD @ 16 10 2008 - 01:37) *
Ouh je sens que tu vas pas aimer qu'on te relance icon_mrgreen.gif


Oui, je trouve ça déplaisant smile.gif

CITATION

Dans l'ensemble, je suis relativement d'accord avec ce que tu dis: que le système mis en place ait entrainé des effets pervers c'est évidemment inévitables, et tenter de les minimiser ou de les gommer est évidemment une tache qui doit être réalisé. En gros ton problème, c'est que le montage actuel, mis en place pour défendre un cinéma commercialement pas toujours viable (que tu appelles "d'auteur" mais je préfère ma définition et c'est comme ça que je le comprends) à fini par profiter aux gros groupes, ce qui est un effet non désiré puisque ce sont ceux qui ont le moins besoin d'être aidé.
Enfin, c’est pas que MON problème. C’est démontré par d’autres personnes de la profession. Mais c’est vrai que je me sens un peu concerné aussi, puisque le long que je veux faire n’existera que si j’accepte le système tel qu’il est aujourd’hui. Or, le mode de financement et de production du cinéma ne me convient pas, me bride, ne me donne pas la liberté de faire le film que je veux, ne me donne pas de liberté tout court et il n’y a aucune autre forme de financement officiel pour des gens comme moi. Mais j’ai déjà expliqué tout ça plus ou moins.
Pourquoi le film de genre n’a pas sa place à l’avance sur recette ? Je parle bien sûr des films à petits budgets, et c’est bien pour aider et soutenir un cinéma fragile que l’avance a été créée ? En fait j’ai mis un point d’interrogation, mais je connais la réponse icon_mrgreen.gif

CITATION

D'ailleurs À défaut d’engranger des bénéfices, le minimum pour un producteur est d’amortir au moins le coût du film. C’est sur cette base que fonctionne le cinéma américain, ce n'est pas totalement vrai: l'intêret d'un studio, c'est qu'il produit énormément de films et que les pertes sur l'un sont épongés par les bénéfices sur l'autre.


Oui, mais à la différence de la France, je ne pense pas que les studios financent un film pour l’audience potentielle qu’il fera à la TV. La salle reste quand même leur priorité, il me semble. Quand on voit que Warner considère les 200M$ de recette salles de SUPERMAN RETURNS comme un petit "échec"!
Après, je ne cherche pas à comparer le mode de fonctionnement des studios américain et celui du cinéma français. Je dis juste qu’en termes de production et de diversité il est bien plus riche, et plus particulièrement son cinéma indépendant particulièrement actif. Et là on voit quand même la différence avec le cinéma français . Ce que je veux dire, c’est que là-bas, studio ou pas studio, tous les types de films voient le jour. Chez nous non, ou alors c'est la galère.
Maintenant, je ne suis pas certain qu’ils produisent autant de films qu’en France, mais je n’ai pas de chiffres.

CITATION

En même temps, le système français permet à énormément de réalisateurs de faire des premiers films. Donc je ne sais pas si c'est aussi abrupt que tu le dis.
Euuuh, tu peux me donner le nombre de réalisateurs, totalement inconnus, qui ont fait leur premier film cette année? Et quel était le budget ? Et combien d’entrées ? Et combien de "jeunes réalisateurs du passé" arrivent jusqu’au deuxième film ? Et de toute façon, à quoi ça sert de mettre sur le marché des nouveaux réalisateurs si c’est pour leur filer des budgets ridicules et donc des films qui ne seront pas exposés ? Si je parle d’inconnus c’est pas innocent. Pas la peine de me citer Jean-Paul Rouve, on sait bien que c’est pas pour ses talents de réalisateur qu’on a fait appel à lui, pas plus que pour Eric et Ramzy. Ah c’est sûr qu’avec eux la relève du cinéma français est assuré hein laugh.gif A noter que c’est pas les personnes que je mets en cause, c’est le mode de pensée des producteurs et des décideurs.

CITATION

CITATION
À cause de toutes ces nouvelles aides financières distribuées n’importe comment le cinéma français dans sa grande majorité, est devenu formaté, n’évolue pas, nous présente toujours les mêmes films, avec les mêmes acteurs, des réalisateurs interchangeables au service des diffuseurs…
Exactement comme le cinéma Hollywoodien, donc.


Cinéma Hollywoodien peut-être, mais pas le cinéma indépendant. Les américains ont un cinéma indépendant actif et particulièrement riche, qui peut exister sans les studios… pas chez nous.
Là bas, un producteur peut décider de produire seul un film pour 500 000 euros. En France non, pour toutes les raisons expliquées dans mes précédents messages. Là bas, réalisateur peut faire un film pour 7000$ et on t’accueil les bras ouverts (PRIMER, DESPERADO etc…) ici on te regarde avec méfiance et mépris avant d’avoir vu quoi que ce soit (c’est du vécu). Encore une fois, je parle d’état d’esprit, de mode de pensée.


CITATION
Oui mais à part les diffuseurs, qui à un intérêt commercial à foutre du blé dans un film?


Ha ben si en effet on pense que personne d’autre que les diffuseurs ont un intérêt à foutre du blé, autant arrêter aussi l’avance sur recette, les aides à la distribution et reverser la TSA directement à Canal plus, TF1 and co.

Nan mais on s'en tape un peu des diffuseurs, puisque chez eux l'intérêt n'est pas le film.

Trouver d’autres sources de financements que les TV c’est tout à fait dans le domaine du possible, encore faut-il une vraie volonté politique.
Multiplier les SOFICA par exemple et en faire bénéficier uniquement les producteurs indépendants.

De plus, il y a des investisseurs privés, autre que les diffuseurs, qui seraient prêts à investir dans le cinéma français (cf un dossier sur le financement dans la revue LE TECHNICIEN DU FILM et un discussion personnelle avec un des responsable du dossier) mais seulement quand le succès du film sera redevenu la priorité numéro 1 des producteurs (encore faut-il trouver les bons).


J'en profite pour rajouter un autre problème de taille pour les producteurs indépendants : C'est le nombre de guichets auxquels ils doivent s'adresser pour boucler leur budget. Souvent plus de 5!
LMD
CITATION(crépusculaire @ 18 10 2008 - 01:18) *
CITATION(LMD @ 16 10 2008 - 01:37) *
Ouh je sens que tu vas pas aimer qu'on te relance icon_mrgreen.gif


Oui, je trouve ça déplaisant smile.gif

CITATION

Bla bla bla
Enfin, c’est pas que MON problème. C’est démontré par d’autres personnes de la profession. Mais c’est vrai que je me sens un peu concerné aussi, puisque le long que je veux faire n’existera que si j’accepte le système tel qu’il est aujourd’hui. Or, le mode de financement et de production du cinéma ne me convient pas, me bride, ne me donne pas la liberté de faire le film que je veux, ne me donne pas de liberté tout court et il n’y a aucune autre forme de financement officiel pour des gens comme moi. Mais j’ai déjà expliqué tout ça plus ou moins.
Pourquoi le film de genre n’a pas sa place à l’avance sur recette ? Je parle bien sûr des films à petits budgets, et c’est bien pour aider et soutenir un cinéma fragile que l’avance a été créée ? En fait j’ai mis un point d’interrogation, mais je connais la réponse icon_mrgreen.gif


En même temps, malgré les "blocages" réels ou supposés envers "les films de genre" en France, on en a jamais autant produit qu'en ce moment (comparé au moins à la période 90). Et je n'aime pas discriminer les films de genre des autres dans notre pays parce que ils me semblent souffrir exactement souffrir des mêmes défauts que les films français "pas de genre". De plus, quand je vois les résultats de ces films malgré des distributions loin d'être toujours aussi limités qu'on le dit ici (genre A l'Intérieur qui sort sur plus de copies que le Depleschin), je me demande si ceux qui montent ces films ont fait du "succès du film la priorité numéro 1".

Pour rebondir sur ton expérience personnelle: je comprends que si tu as un projet et que tu ais des difficultés à le monter, cela doit être très frustrant.
Mais je vais me faire l'avocat du diable, donc je vais volontairement passer sur un mode d'expression exagéré et volontairement agressif (à ne pas prendre personnellement donc)
"Or, le mode de financement et de production du cinéma ne me convient pas, me bride, ne me donne pas la liberté de faire le film que je veux, ne me donne pas de liberté tout court et il n’y a aucune autre forme de financement officiel pour des gens comme moi."
Bah ouais mais en même temps, tough shit, le système est pas là pour faire des cadeaux. L'immense majorité des réalisateurs, qu'ils soit subventionnés ou non, sont forcés de faire des compromis. Un financement, quelque soit sa nature, implique toujours une contrainte. Que ce soit les intérêts commerciaux ou la ligne officielle esthétique de la politique culturelle française.

Après, que les organismes de financement soient assez conservateurs, c'est vrai. Et on peut vouloir œuvrer pour changer cela. Mais si l'on regarde la situation actuelle, que l'argent public serve à financer des films d'auteurs insipides ou sans public suffisant, ou des films de genre insipides ou sans public suffisant, c'est du pareil au même et ça ne changera pas la situation globale.

CITATION
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D'ailleurs À défaut d’engranger des bénéfices, le minimum pour un producteur est d’amortir au moins le coût du film. C’est sur cette base que fonctionne le cinéma américain, ce n'est pas totalement vrai: l'intêret d'un studio, c'est qu'il produit énormément de films et que les pertes sur l'un sont épongés par les bénéfices sur l'autre.


Oui, mais à la différence de la France, je ne pense pas que les studios financent un film pour l’audience potentielle qu’il fera à la TV. La salle reste quand même leur priorité, il me semble. Quand on voit que Warner considère les 200M$ de recette salles de SUPERMAN RETURNS comme un petit "échec"!
Après, je ne cherche pas à comparer le mode de fonctionnement des studios américain et celui du cinéma français. Je dis juste qu’en termes de production et de diversité il est bien plus riche, et plus particulièrement son cinéma indépendant particulièrement actif. Et là on voit quand même la différence avec le cinéma français . Ce que je veux dire, c’est que là-bas, studio ou pas studio, tous les types de films voient le jour. Chez nous non, ou alors c'est la galère.
Maintenant, je ne suis pas certain qu’ils produisent autant de films qu’en France, mais je n’ai pas de chiffres.


Bah disons que même si tu ne cherche pas à comparer, c'est bien ce que tu as fait wink.gif Après tout sortir du système actuel: oui pourquoi pas mais pour quelle alternative?
Mais je pense que toi même tu sais (alliance ethnik) que le marché américain (et mondial) que peut avoir le cinéma américain n'a rien de comparable justement avec la France -comme tu le dis-. Une production variée et d'autant plus aisée que ton marché est grand. Notre production cinématographique est trop importante pour le marché français et au niveau européen, peu de choses semblent exister. Bien sur, des aides à l'exportation et ce genre de choses peuvent aussi être des solutions. Mais on est encore très loin, même en faisant les efforts nécessaires, de pouvoir se placer comme une vrai force exportatrice.

Et les producteurs américains prennent en compte toutes les sources de revenus au moment de prendre les décisions de financement, et pas spécialement les recettes salles. Il existent nombre de films américains qui sont produits directement ou principalement en vu d'une exploitation vidéo. Quand aux souhaits des diffuseurs ils sont évidemment pris en compte puisque ils sont souvent associés si ce n'est propriétaires des maisons de productions.

Concernant le cinéma indépendant US, je cite l'article de Wiki sur le cinéma américain:
CITATION
Box-office domination was fully restored: in 2006, the six major movie conglomerates combined for 89.8% of the North American market; Lionsgate and Weinstein were almost exactly half as successful as their 1986 mini-major counterparts, sharing 6.1%; MGM came in at 1.8%; and all of the remaining independent companies split a pool amounting to 2.3%.[20]In February 2008, Time Warner announced that New Line Cinema would be absorbed into Warner Bros.[21]

Le cinéma "indépendant" américain c'est donc 2,3% du marché. Rapporté au marché français, je suis pas sur que ça fasse beaucoup de débouchés...

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En même temps, le système français permet à énormément de réalisateurs de faire des premiers films. Donc je ne sais pas si c'est aussi abrupt que tu le dis.


Euuuh, tu peux me donner le nombre de réalisateurs, totalement inconnus, qui ont fait leur premier film cette année? Et quel était le budget ? Et combien d’entrées ? Et combien de "jeunes réalisateurs du passé" arrivent jusqu’au deuxième film ? Et de toute façon, à quoi ça sert de mettre sur le marché des nouveaux réalisateurs si c’est pour leur filer des budgets ridicules et donc des films qui ne seront pas exposés ? Si je parle d’inconnus c’est pas innocent. Pas la peine de me citer Jean-Paul Rouve, on sait bien que c’est pas pour ses talents de réalisateur qu’on a fait appel à lui, pas plus que pour Eric et Ramzy. Ah c’est sûr qu’avec eux la relève du cinéma français est assuré hein laugh.gif A noter que c’est pas les personnes que je mets en cause, c’est le mode de pensée des producteurs et des décideurs.


Tu parlais de "renouvellement". Quand aux chiffres on peut en trouver certains sur le site du CNC. Les deuxiémes films représentent un tiers ou la moitié du nombre de premiers films. Et si on rapporte ça au nombre de films produits dans l'année, c'est un nombre qui me semble important (voire trop). Je ne prétends pas que ces premiers et deuxième films se fassent dans des conditions optimales ou qu'artistiquement le bilan est forcément satisfaisant.

Trop de quotes dry.gif
La suite suit.
LMD
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À cause de toutes ces nouvelles aides financières distribuées n’importe comment le cinéma français dans sa grande majorité, est devenu formaté, n’évolue pas, nous présente toujours les mêmes films, avec les mêmes acteurs, des réalisateurs interchangeables au service des diffuseurs…
Exactement comme le cinéma Hollywoodien, donc.


Cinéma Hollywoodien peut-être, mais pas le cinéma indépendant. Les américains ont un cinéma indépendant actif et particulièrement riche, qui peut exister sans les studios… pas chez nous.
Là bas, un producteur peut décider de produire seul un film pour 500 000 euros. En France non, pour toutes les raisons expliquées dans mes précédents messages. Là bas, réalisateur peut faire un film pour 7000$ et on t’accueil les bras ouverts (PRIMER, DESPERADO etc…) ici on te regarde avec méfiance et mépris avant d’avoir vu quoi que ce soit (c’est du vécu). Encore une fois, je parle d’état d’esprit, de mode de pensée.


Oui peut être que l'état d'esprit est différent, je suis d'accord sur ça... mais pour un Primer, combien de films de ce genre qui n'aboutissent pas ou ne sont pas vus? Tu me posais la question pour les premiers et deuxièmes films français, mais on pourrait très bien se demander si le cinéma américain, indépendant ou pas, à un taux de "succès" plus élevés... Ce n'est pas qu'une question d'état d'esprit, la taille du marché y est aussi pour beaucoup.

CITATION
CITATION
Oui mais à part les diffuseurs, qui à un intérêt commercial à foutre du blé dans un film?


Ha ben si en effet on pense que personne d’autre que les diffuseurs ont un intérêt à foutre du blé, autant arrêter aussi l’avance sur recette, les aides à la distribution et reverser la TSA directement à Canal plus, TF1 and co.

Nan mais on s'en tape un peu des diffuseurs, puisque chez eux l'intérêt n'est pas le film.

Trouver d’autres sources de financements que les TV c’est tout à fait dans le domaine du possible, encore faut-il une vraie volonté politique.
Multiplier les SOFICA par exemple et en faire bénéficier uniquement les producteurs indépendants.

De plus, il y a des investisseurs privés, autre que les diffuseurs, qui seraient prêts à investir dans le cinéma français (cf un dossier sur le financement dans la revue LE TECHNICIEN DU FILM et un discussion personnelle avec un des responsable du dossier) mais seulement quand le succès du film sera redevenu la priorité numéro 1 des producteurs (encore faut-il trouver les bons).


Je parlais évidemment des investisseurs privés. Certes je veux bien croire qu'il en existe, mais entre faire "du succès la priorité des films" et "rentre l'industrie cinématographique rentable", il y a un fossé qui ne sera pas comblé (AMHA). D'ailleurs pour en revenir à l'étude qui à amené cette discussion, les films avec les meilleures probabilités de succès sont "les films chers [sont ceux qui s'avèrent le plus souvent rentables]". Ce sont donc ces films qui continueront à capter le plus gros des investissements, étant donné que le public ne va pas voir un film selon qu'il ait l'avance sur recettes ou non. Et quand je vois la gueule des "gros films chers français rentables", je suis pas sur de vouloir que ces films occupent une part encore plus importante dans notre paysage.
Enfin si je citais les actuels propriétaires de studios américains c'était pour appuyer sur le fait que les diffuseurs sont les seuls investisseurs qui ont un intérêt à produire des films, parfois à perte. Même avec une ouverture à d'autres types de capitaux privés, ils resteraient les premiers bailleurs de fonds du cinéma français.

EDIT: De plus je ne suis pas sur que Primer soit un excellent exemple dans la discussion en cours, puisque c'est un film auto-produit par le réalisateur. Il n'a reçu aucune aide ou partenariat, public ou privé, dans cette phase, à tourné avec une équipe ultra réduite, etc...Bref si tu torchais un film aussi réussi pour 7000€ en France, je pense que tu aurais aussi la possibilité de faire le tour des festivals, de te faire remarquer par des professionnels et d'obtenir un deal pour une distribution ou une diffusion. On pourrait surement en dire autant d'Evil Dead ou Brain Dead, voire Seul contre tous. Ce sont des films qui se sont fait en dehors du système de production traditionnel, on ne peut donc pas imputer ce genre de succès à son crédit.
blade runner
CITATION(darklinux @ 16 10 2008 - 13:58) *
Hereusement qu ' il reste un vrai cinéaste en France : Antoine de Caune .


Hé, tu as oublié de mettre à la fin de ta phrase un smiley avec le grand sourrire forçé (ou le smiley qui gerbe) !
Evil Seb
CITATION(darklinux @ 16 10 2008 - 13:58) *
Hereusement qu ' il reste un vrai cinéaste en France : Antoine de Caune .

Dans le Club des 5, ton préféré ce serait pas Dagobert par hasard?
Adinaieros
CITATION(Evil Seb @ 18 10 2008 - 12:24) *
CITATION(darklinux @ 16 10 2008 - 13:58) *
Hereusement qu ' il reste un vrai cinéaste en France : Antoine de Caune .

Dans le Club des 5, ton préféré ce serait pas Dagobert par hasard?


moi c'etait claude smile.gif
Ward
Claude, l'ultime fantasme de mes 10 ans wub.gif

(dans la série "les icônes sexuelles de la sous culture")
crépusculaire
Ça devient très quoté tout ça icon_mrgreen.gif, suis pas sur au final que cette discussion intéresse grand monde, à part nous deux . J'ai l'impression que sur le fond on est relativement d'accord mais qu'on se comprend pas toujours sur la forme. Enfin, c'est surement moi aussi. C'est vrai qu'en général je n'aime pas de longues discussions sur le net, c'est beaucoup trop limité et trop sujet aux interprétations. En plus sur un sujet comme celui-ci, il faudrait presque que je reprenne chaque phrase . Néanmoins je vais te répondre LMD laugh.gif

CITATION

En même temps, malgré les "blocages" réels ou supposés envers "les films de genre" en France, on en a jamais autant produit qu'en ce moment (comparé au moins à la période 90).
Ben si tu considères que la poignée de films de genre produits (environ 5% de la production annuelle) est une avancée, moi non. Et quand je parle de film de genre, je parle bien entendu du genre fantastique, science-fiction, thriller, horreur à petit/moyen budget.

CITATION

Et je n'aime pas discriminer les films de genre des autres dans notre pays parce que ils me semblent souffrir exactement souffrir des mêmes défauts que les films français "pas de genre". De plus, quand je vois les résultats de ces films malgré des distributions loin d'être toujours aussi limités qu'on le dit ici (genre A l'Intérieur qui sort sur plus de copies que le Depleschin), je me demande si ceux qui montent ces films ont fait du "succès du film la priorité numéro 1".


Mais j’incluais tout le monde dans ma réflexion. Ce n’est pas la priorité de 80% des producteurs, quel que soit le type de film.

CITATION

Pour rebondir sur ton expérience personnelle: je comprends que si tu as un projet et que tu ais des difficultés à le monter, cela doit être très frustrant.
Mais je vais me faire l'avocat du diable, donc je vais volontairement passer sur un mode d'expression exagéré et volontairement agressif (à ne pas prendre personnellement donc)
"Or, le mode de financement et de production du cinéma ne me convient pas, me bride, ne me donne pas la liberté de faire le film que je veux, ne me donne pas de liberté tout court et il n’y a aucune autre forme de financement officiel pour des gens comme moi."
Bah ouais mais en même temps, tough shit, le système est pas là pour faire des cadeaux. L'immense majorité des réalisateurs, qu'ils soit subventionnés ou non, sont forcés de faire des compromis. Un financement, quelque soit sa nature, implique toujours une contrainte. Que ce soit les intérêts commerciaux ou la ligne officielle esthétique de la politique culturelle française.
Tout d’abord, concernant mon cas perso ça ne fait que débuter. Je ne suis donc pas encore au cœur de la problématique, mais j’y pense beaucoup. J’ai un contact avec un producteur rencontré au dernier festival de Cannes et pour le moment, on est en mode "observation", genre danse du paon icon_mrgreen.gif . Il m’a demandé un dossier pour le présenter à l’aide au développement du CNC, voilà où j’en suis pour l’instant, et dossier pas encore déposé à ce jour. Maintenant, étant de nature prudente et ayant une certaine expérience, je reste sur mes gardes et qui sait, le film ne se fera peut-être pas avec lui. L’autre handicap, qui n’en est pas forcément un à mes yeux, c’est que mon projet est extrêmement proche de celui d’EDEN LAKE (quoique pas encore vu, mais un collègue me l’a raconté), même si mes "jeunes" sont moins jeunes et le discours n'est sans doute pas le même. Tu peux d’ailleurs voir la bande annonce de la maquette ici

http://www.ducrepusculealaube.com/ba.html

Sur les compromis, bien sûr qu’il faut parfois en faire, je ne suis pas fermé ni obtus, sauf que je les accepte sur certains domaines. Si c’est pour m’imposer un acteur parce que les financiers veulent un nom, ou édulcorer des scènes pour qu’il ne soit pas interdit moins de 16, je dis non.

CITATION

Après, que les organismes de financement soient assez conservateurs, c'est vrai. Et on peut vouloir œuvrer pour changer cela. Mais si l'on regarde la situation actuelle, que l'argent public serve à financer des films d'auteurs insipides ou sans public suffisant, ou des films de genre insipides ou sans public suffisant, c'est du pareil au même et ça ne changera pas la situation globale.


On ne peut pas mettre sur le même pied d’égalité les films d’auteurs "insipides" qui ont accès à toutes les aides publics et qui sont produits en nombres (facilement une cinquantaine par an), à une poignée de films de genre "insipides" (qui peuvent être d’auteurs cela dit, mais ça ne changera rien aux yeux de ceux qui sont derrière les commissions). Produisons une cinquantaine de films de genre par an et là on pourra peut-être faire une analyse plus précise.
On ne montrera jamais du doigt un film comme LA BELLE PERSONNE même si il fait moins de 100 000 entrées, mais on le fera systématiquement pour un film comme FRONTIÈRE, MARTYR etc…

CITATION

Bah disons que même si tu ne cherche pas à comparer, c'est bien ce que tu as fait
Non, désolé de te décevoir wink.gif. Je ne compare pas la qualité (encore que, en proportion) ni même la quantité, je dis simplement qu’aux USA le succès en salles c’est ce qui conditionne la mise en chantier du film, pas chez nous, alors que c’était le cas avant.

Un exemple pour être plus clair :

En France, aujourd’hui, un producteur présente à TF1 un projet de polar.
Le diffuseur lit le scénario et se demande s’il peut passer en prime, s'il peut faire une bonne audience, si on peut en faire un maximum de promo à l’antenne au moment de sa sortie en salles. Que ça marche ou pas, ça conditionne déjà le spectateur pour sa future diffusion (c’est en substance ce qu’explique le rapport du CLUB des 13).

Aux USA, le même producteur présente à la Warner son projet de polar. Le studio lit le scénario et se demande en premier si le film va marcher en salles. Les Américains n’aiment pas l’échec, c’est dans leur culture. En France on s’en fiche, on est protégé.

CITATION

Mais je pense que toi même tu sais (alliance ethnik) que le marché américain (et mondial) que peut avoir le cinéma américain n'a rien de comparable justement avec la France -comme tu le dis-. Une production variée et d'autant plus aisée que ton marché est grand.


C’est une erreur de penser ça. La variété n’a rien à voir avec le marché. Et puis le but n’est pas de produire des films avec le même budget que les blockbusters américain.
Pour revenir au cinéma de genre, personne se pose la question de savoir pourquoi il a explosé en Espagne à partir des années 90 alors qu’il était quasi inexistant dans les années 70/80 ? On ne peut pas dire que le marché espagnol soit équivalent au marché US ! Et si c’était parce qu’on lui avait laissé le temps de se développer ?

CITATION

Et les producteurs américains prennent en compte toutes les sources de revenus au moment de prendre les décisions de financement, et pas spécialement les recettes salles.
Oui, pas comme ici donc. Mais je persiste à dire que la salle reste leur priorité et un indicateur important. Si le film se plante en salles, il n’est pas certain qu’il se rattrapera à l’international.

CITATION

Je parlais évidemment des investisseurs privés. Certes je veux bien croire qu'il en existe, mais entre faire "du succès la priorité des films" et "rentre l'industrie cinématographique rentable", il y a un fossé qui ne sera pas comblé (AMHA). D'ailleurs pour en revenir à l'étude qui à amené cette discussion, les films avec les meilleures probabilités de succès sont "les films chers [sont ceux qui s'avèrent le plus souvent rentables]".


Sur ce point, il faudrait déjà avoir la liste des films rentables, selon leur étude ! Parce que j’ai quand même un sérieux doute, ou alors ils se basent sur plusieurs années. Pas sûr par exemple qu’ASTERIX soit rentable, même avec l’international. Mais si on regarde cette année, en dehors des chtis, on constate que ENTRE LES MUR sera largement rentable avec pourtant un petit budget alors que FAUBOURG 36, film cher donc, sera loin de l’être.
Idem pour PARLEZ MOI DE LA PLUIE, SEUL TWO, COLUCHE, LA JEUNE FILLE ET LES LOUPS et bien d’autres encore.

CITATION

Enfin si je citais les actuels propriétaires de studios américains c'était pour appuyer sur le fait que les diffuseurs sont les seuls investisseurs qui ont un intérêt à produire des films, parfois à perte. Même avec une ouverture à d'autres types de capitaux privés, ils resteraient les premiers bailleurs de fonds du cinéma français.
Encore une fois, c’est une question de volonté politique. A la rigueur, que les gros films continuent de se faire avec les diffuseurs, c’est leur problème et de toute façon le public se lassera des films formatés. Mais il faut dans ce cas que les producteurs qui sont prêts à prendre des risques et qui veulent proposer autre chose que ce cinéma là, aient accès à d’autres guichets que les TV.

CITATION

EDIT: De plus je ne suis pas sur que Primer soit un excellent exemple dans la discussion en cours, puisque c'est un film auto-produit par le réalisateur. Il n'a reçu aucune aide ou partenariat, public ou privé, dans cette phase, à tourné avec une équipe ultra réduite, etc...Bref si tu torchais un film aussi réussi pour 7000€ en France, je pense que tu aurais aussi la possibilité de faire le tour des festivals, de te faire remarquer par des professionnels et d'obtenir un deal pour une distribution ou une diffusion.


Tout d’abord avec un budget de 7000 euros, je vois mal le réalisateur aller demander une aide financière au CNC ou à la Warner biggrin.gif. Si je prends l’exemple de PRIMER, c’est parce qu’ en France, il est impossible d’acheter un film fait pour ce montant, surtout un film de genre. C’est trop long pour rentrer dans les détails mais c’est une question de mentalité. A moins d’être son propre distributeur, donc investissements en plus et sans garantie d’une sortie salle. J’ai tourné le mien pour 6000 euros et avec 1000 euros de plus, j’aurais pu faire quelque chose d’ "exploitable".
[mode j'me la pète] Cela dit, certains professionnels qui l’ont vu l’ont apprécié et encore un peu plus le public lors de ma projection [fin mode j'me la pète] et comme mon objectif a toujours été de le retourner et de l’améliorer, la question de le vendre tel quel ne s’est pas posée. Mais oui, on peut faire des films de qualité pour quelques millier d’euros, encore faut-il avoir une filière derrière. Je sais que je suis pas le seul dans le genre qui nous intéresse.
LMD
On va essayer de grouper un peu les quotes wink.gif

CITATION
Ben si tu considères que la poignée de films de genre produits (environ 5% de la production annuelle) est une avancée, moi non. Et quand je parle de film de genre, je parle bien entendu du genre fantastique, science-fiction, thriller, horreur à petit/moyen budget.
(...)
On ne peut pas mettre sur le même pied d’égalité les films d’auteurs "insipides" qui ont accès à toutes les aides publics et qui sont produits en nombres (facilement une cinquantaine par an), à une poignée de films de genre "insipides" (qui peuvent être d’auteurs cela dit, mais ça ne changera rien aux yeux de ceux qui sont derrière les commissions). Produisons une cinquantaine de films de genre par an et là on pourra peut-être faire une analyse plus précise.
On ne montrera jamais du doigt un film comme LA BELLE PERSONNE même si il fait moins de 100 000 entrées, mais on le fera systématiquement pour un film comme FRONTIÈRE, MARTYR etc…
(...)
C’est une erreur de penser ça. La variété n’a rien à voir avec le marché. Et puis le but n’est pas de produire des films avec le même budget que les blockbusters américain.
Pour revenir au cinéma de genre, personne se pose la question de savoir pourquoi il a explosé en Espagne à partir des années 90 alors qu’il était quasi inexistant dans les années 70/80 ? On ne peut pas dire que le marché espagnol soit équivalent au marché US ! Et si c’était parce qu’on lui avait laissé le temps de se développer ?
Bah si c'est une question de marché. La principauté d'Andorre ne peut pas produire 50 films par an en se basant sur son marché national. Quand tu produis 3 films l'an, c'est dur d'avoir de la variété. Quand t'en produis 600 pour un marché de 260 millions et toutes la planètes c'est plus facile de diversifier et le nombre de "niches" dans le public est plus important.
La taille du marché limite ce que l'on peut faire au niveau de la production. Il n'est pas question ici de qualité ou de quoi que ce soit c'est un autre sujet. Tu parles de cinquante films de genre en France mais ca me parait énorme, ce serait un quart de la production actuelle pour un type de film dont on ne sait pas si le public veut vraiment (tu me diras que c'est aussi le cas pour une partie des films fait actuellement). Sur le point de vue de la qualité, c'était surtout pour appuyer sur le fait qu'on produit trop de films -je sais que ça parait bizarre de dire ça sur un forum de cinéma mais d'un point de vue "commercial" c'est une question qu'on peut se poser-.
Je ne dis pas qu'il est impossible de produire des films de genre en France, puisque comme tu le dis en Espagne il y arrive bien. Cependant si on veut aborder le cas Espagnol en détail, il faudrait qu'on ait le même genre de chiffres pour la France, qu'on sache ce qui se fait la bas en dehors des films exportés (de manière typique, certains films ne sortent jamais de leur pays de fabrication, tel les comédies). Mais même sans ça on peut se demander si la vitalité du cinéma espagnol ne tient pas à un contexte particulier -le pays était après tout une dictature jusqu'en 1975 avec une industrie cinématographique assez marginale-, même chose pour les attentes de son public. Ceci dit oui il y a surement quelque chose à en apprendre, des leçons à en tirer (enfin si quelqu'un à des chiffres comme le nombre de films produits par an, la fréquentation des salles et les aides publiques en Espagne...).

Enfin sur le plan qualitatif, il y a un vrai problème si on compare le ciné de "genre" français et espagnol. Oui c'est surement une question d'état d'esprit, pas forcément des producteurs , mais des auteurs et réalisateurs eux même.


CITATION
Non, désolé de te décevoir wink.gif. Je ne compare pas la qualité (encore que, en proportion) ni même la quantité, je dis simplement qu’aux USA le succès en salles c’est ce qui conditionne la mise en chantier du film, pas chez nous, alors que c’était le cas avant.

Un exemple pour être plus clair :

En France, aujourd’hui, un producteur présente à TF1 un projet de polar.
Le diffuseur lit le scénario et se demande s’il peut passer en prime, s'il peut faire une bonne audience, si on peut en faire un maximum de promo à l’antenne au moment de sa sortie en salles. Que ça marche ou pas, ça conditionne déjà le spectateur pour sa future diffusion (c’est en substance ce qu’explique le rapport du CLUB des 13).

Aux USA, le même producteur présente à la Warner son projet de polar. Le studio lit le scénario et se demande en premier si le film va marcher en salles. Les Américains n’aiment pas l’échec, c’est dans leur culture. En France on s’en fiche, on est protégé.
(...)
Oui, pas comme ici donc. Mais je persiste à dire que la salle reste leur priorité et un indicateur important. Si le film se plante en salles, il n’est pas certain qu’il se rattrapera à l’international.


Je ne disais pas que tu comparais la qualité, mais bien les systèmes de productions. Je suis vraiment pas convaincu par le fait que les producteurs américains ne pensent qu'aux salles: il y a eu un paquet de films qui ont été produits sur la foi de leur exploitation supposée en vidéo, je pense à ceux avec Steven Seagal ou JCVD, ce qui ne les empêche pas par ailleurs de les sortir dans les cinémas. L'influence et l'importance des diffuseurs est aussi un sujet qui est abordé aux USA. On retrouve dans cet article tout ce que tu dis sur le cinéma français: Revenus garantis par les diffuseurs, accord quasi incestueux entre les télés et les studios, revenus de la TV multiplié quasiment par 3. D'autres chiffres ici (notamment que 82% des revenus d'Hollywood en 2003 venait du "home entertainement"). Le dernier paragraphe est assez intéressant, puisque le produit "film" est devenu un incentif, un support, pour attirer les gens dans les grands magasins. (oui je suis assez à cheval sur ce truc). Le contrôle des diffuseurs est la pour rester et ne va pas s'arranger, quelque soit le pays... Pour revenir sur le cinéma espagnol, il me semble que beaucoup des films de genre qu'on a pu voir en France était co-produit par des télés (et le Studio Canal) donc fondamentalement le phénomène est le même partout.

CITATION
Sur ce point, il faudrait déjà avoir la liste des films rentables, selon leur étude ! Parce que j’ai quand même un sérieux doute, ou alors ils se basent sur plusieurs années. Pas sûr par exemple qu’ASTERIX soit rentable, même avec l’international. Mais si on regarde cette année, en dehors des chtis, on constate que ENTRE LES MUR sera largement rentable avec pourtant un petit budget alors que FAUBOURG 36, film cher donc, sera loin de l’être.
Idem pour PARLEZ MOI DE LA PLUIE, SEUL TWO, COLUCHE, LA JEUNE FILLE ET LES LOUPS et bien d’autres encore.
(...)
Encore une fois, c’est une question de volonté politique. A la rigueur, que les gros films continuent de se faire avec les diffuseurs, c’est leur problème et de toute façon le public se lassera des films formatés. Mais il faut dans ce cas que les producteurs qui sont prêts à prendre des risques et qui veulent proposer autre chose que ce cinéma là, aient accès à d’autres guichets que les TV.
Il se base sur une seule année. Evidemment il n'affirme pas que les gros films sont tous rentables mais que la probabilité de profit est plus importante avec l'augmentation du budget, ce qui semble assez juste si on en juge par l'évolution du cinéma aux USA justement. Quand aux films "formatés", je ne crois que le public s'en lassera. En tout il ne s'en lasse pas depuis 20 ans, pour le public qui continue à aller au cinoche...

CITATION
Si je prends l’exemple de PRIMER, c’est parce qu’ en France, il est impossible d’acheter un film fait pour ce montant, surtout un film de genre.


Bah oui mais combien de films de ce type "fonctionne" par an? 1, 2, 3? Et pour combien de fait? C'est complètement anecdotique (AMHA toussa).

J'espère que des gens nous lisent quand même et que ça intéresse deux trois pékins tongue.gif
Mais pour essayer de ne pas rentrer dans un mouvement perpétuel: oui il y a un probablement un problème d'état d'esprit et d'éducation de ceux qui font les films (producteurs comme artistes), oui le film de genre n'est pas celui qui bénéficie du plus de faveur dans le système d'aides actuelles [il faut bien voir que politiquement ça paraitrait bizarre de favoriser des films qui occupent déjà de manière particulièrement présente le paysage, après tout la base du système c'est de soutenir une exception et pas de faire que les films français s'alignent sur la production étrangère] et oui le cinéma français est en crise larvée ce qui va obliger de changer quelque chose. Cependant si le changement semble tarder c'est qu'a mon avis les décisionnaires ne savent pas quoi faire: briser l'équilibre actuel se fera avec des conséquences probablement difficiles et on risque de perdre quelque chose.

(Et j'espère que tes démarches artistiques t'amèneront plus près de tes ambitions)

Mais bon revenons au coeur du sujet:
CITATION(darklinux @ 17 8 2006 - 11:15) *
Et jai les fesses comme le tunnel sous la Manche.... j en est ras le bol du consensuel

Reda
LOL !!!!
Evil Seb
CITATION(Reda @ 23 10 2008 - 09:28) *

J'ai hâte de voir la suite: Kikoolol happy.gif
bilouff
A quand "DTC"? rolleyes.gif

(non mais y avait une intéressante discussion avant ça et on vient la pourrir! Bravo Reda!! Je ne te félicite pas)
Elego
CITATION(crépusculaire @ 19 10 2008 - 06:24) *
personne se pose la question de savoir pourquoi il a explosé en Espagne à partir des années 90 alors qu’il était quasi inexistant dans les années 70/80 ?


Si. smile.gif
Reda
CITATION(bilouff @ 23 10 2008 - 12:49) *
A quand "DTC"? rolleyes.gif

(non mais y avait une intéressante discussion avant ça et on vient la pourrir! Bravo Reda!! Je ne te félicite pas)


Je l'ai pas pourri, c'etait en référence aux posts beaucoup plus loin qui parlait des titres de films français...
crépusculaire
Je fais la grève des quotes.


LMD:
Je n’ai pas dit que les studios ne pensaient qu’aux salles, j’ai dit que c’était leur priorité smile.gif . Oui, j’imagine bien qu’ils tiennent compte de toutes les sources de revenus. Mais surtout, ce qui fait à mon avis la grande différence entre le financement d'un film américain et celui d'un film français c’est que les chaînes télé US n’ont aucune obligation de financements dans le cinéma, ce qui n’est pas le cas chez nous. C'est pourquoi les dirigeants de TF1 auront beau financer 3 films et que ces 3 films font un bide en salles, ils ne seront jamais inquiétés puisqu’ils ont une obligation d’investissement, pas de résultat. Et je crois sincèrement que sans cela, leur intérêt d’investir dans le cinéma serait beaucoup plus réduit. Un dirigeant de studio aligne 3 bides successifs et sa tête est mise à prix.

De plus, en admettant que les gros budgets soient plus rentables que les petits films, ils bénéficient d’une couverture médiatique hors norme au moment de leur sortie ainsi qu’un nombre de salles conséquent, ça aide. Quant à savoir si le public ne se lassera pas de ces gros films standardisés, les contre-performances de certains sont un peu trop nombreuses pour ne pas se poser la question: FAUBOURG 36, COLUCHE, LES FEMMES DE L’OMBRE, SEUL TWO et bien d’autres. Dernier en date, MESRINE. Certes moins "standardisé" (bien que pas encore vu pour en juger), mais gros battage médiatique et résultats du premier jour bien en deçà des espérances des producteurs.



Bah si c'est une question de marché. La principauté d'Andorre ne peut pas produire 50 films par an en se basant sur son marché national. Quand tu produis 3 films l'an, c'est dur d'avoir de la variété.

Après renseignements, l’Espagne produit environ 70 films par an, 3 fois moins qu’en France! Pourtant, sans être un parfait connaisseur de la production espagnol, il me semble qu’on y produit à peu près tous les types de films. Alors oui, en France on ne peut pas faire du SPIDERMAN ou du SEIGNEUR DES ANNEAUX, ce n’est d’ailleurs pas ce que je demande, mais sortons un peu de la comédie générationnelle/beauf et d’un certain cinéma d’auteur nombriliste.
J’en reviens à ce que j’ai dit quelques post plus haut : mettons en place un système de financement alternatif et indépendant des grands groupes et des diffuseurs, et indépendant des aides du CNC.
Mon propos n’est pas de dire qu’il ne faut plus faire de comédies balourdes, ni des films d’auteurs nombrilistes (toute façon, ça n’arrivera jamais) mais qu’on laisse une place aussi large aux polars, thrillers, films d’horreur ou fantastique, sans oublier certains réalisateurs des années 80/90 qui pourraient donner bien des leçons à certains réalisateurs d’aujourd’hui.

Sinon, un article du film français annonce qu’il y a eu 134 films produits en France au cours des 9 premiers mois de l’année pour un total de 1023M d’euros. Soit 3 films et 210M de plus qu’en 2007 ! Voilà: 3 films et 210M. Cherchez l’erreur.
http://blog.lefilmfrancais.com/index.php?2...ici-tout-va-mal

Quand le CNC aura fait le ménage dans les devis et budgets des films qui sont presque tous largement gonflés, on y verra plus clair. Mais là je rêve, ça ne va pas plaire du tout aux producteurs qui vont être obligés de s’acheter une BMW au lieu d’une Ferrari icon_mrgreen.gif (bon je caricature un peu, mais à peine pour certains).


(Et j'espère que tes démarches artistiques t'amèneront plus près de tes ambitions)

Merci. Mes "ambitions" resteront toujours modestes et je n'ai pas la prétention de vouloir révolutionner quoi que ce soit. Juste l'envie de raconter des histoires simples (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de fond), qui touchent le public, sans pour autant essayer de faire croire qu'on est plus intelligent que lui. Je sais que je ne suis pas le seul comme ça, mais on n'intéresse guère les financiers qui de toute façon ne comprennent rien au cinéma. C'est un peu le drame.



Elego:

Merci pour le lien.
Je retiens surtout ça:
Et personne ne nous contredira (à l'exception bien sûr des lecteurs français) si l'on avance que cette humilité est génétiquement impossible au sein de la Culture française, flanquée d'un complexe de supériorité qui continue d'étonner (et de faire rire) le monde entier. Ainsi l'Espagne, contrairement à la France, aurait une certaine capacité à ne pas hiérarchiser les genres, à ne pas se réfugier derrière des concepts de "culture noble" versus "culture populaire".



Reda:

Si si tu viens de pourrir cette discussion, je demande donc ton bannissement à vie.
LOL
(si il y a une suite, j'espère qu'ils vont l'appeler MDR)

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